2 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2447 du 02.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


LTDH  section de Sousse:  Communiqué
AISPP: Communiqué
blogs.guardian: Putting Tunisian prisons on the map
Parti du Travail Patriotique et Démocratique: A PROPOS DES RECENTS AFFRONTEMENTS ARMES EN TUNISIE
AFP: Liberté de la presse: RSF épingle la « lâcheté » des pays démocratiques
Le Temps : La première tant attendue:Enfin… « Khamsoun » ! 
Le Temps : Violence envers la femme

Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme, section de Sousse Sousse, le 30 janvier 2007 Communiqué  

Dans la foulée de l’arrestation de dizaines de jeunes après les affrontements récents entre les forces de sécurité et le groupe armé salafiste, beaucoup de familles ont pris contact avec la section de Sousse de la LTDH, lui demandant d’intervenir auprès des parties concernées afin de connaître le lieu de détention et la nature des accusations portées contre les leurs, notamment : 1)      Imed Ben Ameur, 33 ans, arrêté le 27 décembre 2006 2)      Aymen Dhouib, 22 ans, arrêté le 29 décembre 2006 3)      Yasser Ghali, 28 ans, arrêté le 18 janvier 2007 4)      Youssef Mazouz, 20 ans, arrêté le 18 janvier 2007 En réponse à ces plaintes, et conformément à la charte de la Ligue et à la Charte mondiale des Droits de l’homme, la section adresse aux responsables ces exigences : Le respect des délais légaux de garde à vue La libération des gardés à vue ou leur présentation à la justice L’information des familles de leurs lieux de détention et la possibilité pour les avocats de s’acquitter de leur devoir La section tient à exprimer sa crainte de voir s’éterniser la garde à vue d’innocents et fait part de sa crainte des tortures auxquelles les gardés à vue pourraient être soumis Elle affirme l’exigence du respect de l’intégrité physique des gardés à vue et leur droit à un procès équitable et elle rappelle sa condamnation de la violence en tant que méthode d’action politique et sa conviction que le renforcement de la société implique les libertés tant générales qu’individuelles et le rayonnement de la liberté et de la démocratie. Pour le comité de section Le président Jamel Msallem (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

Liberté pour Mohammed Abbou Liberté pour tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques
Le 1er février 2007 Communiqué
 
L’AISPP informe que Ajmi Lourimi et Mohammed Néjib Laouati, prisonniers politiques incarcérés à la prison de Sfax, continuent leur grève de la faim illimitée commencée le 18 janvier 2007 pour protester contre les mauvais traitements auxquels ils sont en butte, dénoncer les brimades incessantes et les provocations continuelles de l’administration de la prison et exiger leur libération. Ces deux prisonniers ont passé près de seize années dans différentes prisons après avoir été condamnés par le tribunal militaire de Tunis durant l’été 1992 à l’emprisonnement à perpétuité dans l’affaire 76110, au cours d’un procès que tous les observateurs et juristes se sont accordés à qualifier d’inéquitable. Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri
 
33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax : 71 354 984 aispptunisie@yahoo.fr
(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 

 

Parti du Travail Patriotique et Démocratique

A PROPOS DES RECENTS AFFRONTEMENTS ARMES EN TUNISIE

 
(Traduit de l’arabe) Entre le 23 décembre 2006 et le 3 janvier 2007 , la Tunisie a vécu au rythme des affrontements qui ont opposé, au sud de la capitale et dans certaines régions du gouvernorat de Nabeul, des forces régulières et un groupe salafiste armé Au cours de cette période, les autorités n’ont publié que de deux brefs communiqués, laissant les citoyens dans le désarroi, alors qu’ils assistaient, signe de la gravité de la situation, à un important déploiement sécuritaire ; ce qui a ouvert la voie aux conjectures et aux rumeurs et poussé les citoyens à recourir aux sources d’information étrangères. La rétention de l’information par les autorités peut avoir des justifications sécuritaires et économiques, mais elle tient avant tout de l’inefficacité politique, en effet, l’information officielle n’a pas convaincu les citoyens quant à l’identité du groupe terroriste, ses effectifs, son équipement, ses objectifs et la façon dont il s’est infiltré dans le pays.… La démarche adoptée par les autorités, tout au long des événements, reflète malheureusement leur volonté réitérée de tenir les citoyens à l’écart d’un des plus graves affrontement de ces quarante dernières années : une confrontation militaire entre un groupe politique extrémiste, terroriste, aventurier, porteur d’un projet de société réactionnaire d’une part, et le pouvoir en place d’autre part. Bien plus, les autorités se sont attachées à exclure les citoyens, les partis politiques et le tissu associatif de leur droit à savoir ce qui se passe dans leur pays. En effet, seuls les cadres du parti au pouvoir, le RCD, ont eu droit, le 12/01/2007, à un exposé du ministre de l’Intérieur sur les affrontements qu’a connus le pays, ignorant ainsi toutes les voix sincères qui réclamaient le droit de tous les Tunisiens à connaître la vérité sur ces graves événements. Les autorités persistent par là-même à marginaliser les partis politiques, les organisations syndicales et les associations civiles, à renforcer le système du parti unique et à maintenir l’interpénétration du parti au pouvoir et des rouages de l’Etat : des choix constants dont les événements ont montré la stérilité, l’échec et les conséquences désastreuses sur la société et le pays. Assumant ses responsabilités et fidèle à son attachement à la patrie et aux acquis, aussi limités soient-ils, des femmes et des hommes du peuple, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique affirme que la Tunisie et les Tunisiens n’ont nul besoin d’un groupe politique affilié à la mouvance Taliban-Al Qaeda ; un groupe qui les déclarerait impies et sacraliserait le meurtre, prêt, à l’instar des groupes obscurantistes qui ont pris totalement ou partiellement le pouvoir dans d’autres pays, à assassiner les hommes et les femmes progressistes épris de liberté parmi les syndicalistes, les militants politiques, les juristes et les intellectuels ; prêt à imposer aux femmes des pratiques médiévales, prêt à pousser certains jeunes à exécuter des éléments des forces régulières ou des citoyens innocents. Le Parti affirme son rejet total du terrorisme politique, prétexte constant à l’instauration de régimes dictatoriaux de plus en plus renfermés et sclérosés ; prétexte aux agressions militaires initiées par les forces hégémonistes, ayant à leur tête les Etats-Unis d’Amérique et leur allié sioniste, contre les nations et les peuples ; prétexte à l’ingérence de l’administration néo-nazie de Georges Bush dans les affaires intérieures de pays afin d’y soutenir des régimes ayant perdu leur légitimité populaire ou d’y promouvoir des solutions de rechange réactionnaires ; prétexte pour disloquer et faire régresser les pays, les peuples et les nations. L’émergence de groupes politiques terroristes ultra réactionnaires qui instrumentalisent la religion -référent et but de leur action destructrice-, et leur implantation au sein de la jeunesse- espoir et garant de l’avenir du pays- est la conséquence des facteurs fondamentaux suivants : 1) Les choix du pouvoir, dans les domaines économique, social et culturel, qui ont échoué à donner un emploi à tous, et en particulier, aux jeunes diplômés. 2) L’extension des injustices et de la marginalisation sociale ; l’écart grandissant entre les classes et couches populaires d’une part et une minorité privilégiée d’autre part ; la paupérisation des couches moyennes due aux options économiques et sociales dictées par les sphères colonialistes ; l’extension de la corruption. 3) L’incapacité du système éducatif à former une génération de jeunes instruits sur la base de la rationalité ; des valeurs de liberté, d’égalité, de démocratie, de justice ; de refus du fanatisme et de toute sorte d’enfermement ; de la consolidation des fondements de l’identité nationale ouverte sur les principes de liberté et de progrès. 4) L’étouffement des libertés collectives et individuelles et l’absence d’espaces permettant aux citoyens, et notamment à la jeunesse, d’exercer leur droit d’expression, de communication, de réflexion et de production intellectuelle et culturelle. 5) Le refus de reconnaître les organisations de la gauche progressiste, dont le Parti du Travail Patriotique et Démocratique, qui défendent depuis des décennies les valeurs de justice, d’égalité et de liberté ainsi que les droits des peuples à l’autodétermination, loin de l’ingérence des puissances hégémoniques qui pratiquent la domination et l’agression. 6) La politique agressive menée par les forces colonialistes, et à leur tête, les Etats-Unis d’Amérique et l’Etat sioniste, en Irak, en Palestine et au Liban. A cela s’ajoute l’attitude des régimes arabes qui ne dénoncent pas clairement ces menées colonialistes, ne soutiennent pas les forces patriotiques qui luttent pour la libération et l’émancipation sociale de ces pays et vont parfois jusqu’à se taire devant les crimes commis par les forces d’occupation américano-britanniques dans les territoires arabes occupés. 7) L’interdiction opposée à l’Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET) de jouer son rôle dans l’encadrement de la jeunesse estudiantine, ainsi que les mesures d’exclusion des universités ou les poursuites judiciaires iniques à l’encontre de ses militants. 8) Les entraves à l’encontre des associations progressistes et démocratiques qui oeuvrent à l’encadrement des femmes et des couches menacées de marginalisation, ainsi que la réduction des espaces de création intellectuelle et culturelle et de propagation des valeurs de rationalité, de progrès, de modernité et de civisme. Tous ces facteurs sont à l’origine du désenchantement de la jeunesse ; ils ont poussé certains jeunes à choisir l’émigration légale ou clandestine, le repli sur soi et ou le fanatisme, à tomber dans les filets criminels de trafiquants de drogue ou à rejoindre des groupes islamistes, extrémistes ou terroristes. Autant de formes de suicide physique et moral, de gâchis des potentialités dont notre pays a grandement besoin. Ce sont aussi tous ces facteurs qui éloignent la majorité des jeunes de l’action politique et associative et expliquent leur désintérêt pour les affaires publique. Persuadé que notre peuple et sa jeunesse méritent des lendemains meilleurs, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique demande une révision profonde de la politique suivie par le pouvoir dans les domaines économique, social, culturel et de l’enseignement . Menée d’en haut et de façon unilatérale, sans prendre en considération les points de vue et les propositions des différents partis politiques, des organisations, des syndicats et des associations dans le cadre d’un débat national sérieux et responsable, une telle révision serait vouée à l’échec. Dans l’immédiat, le Parti appelle à des décisions urgentes : : – la levée des mesures qui entravent l’exercice des libertés collectives et individuelles ; – la reconnaissance des partis civils, dont le Parti du Travail Patriotique et Démocratique ; – la levée des mesures qui entravent la liberté de la communication et empêchent la – parution de journaux libres parmi lesquels « Al Irada » , organe du Parti ; – la promulgation d’une loi d’amnistie générale ; – la levée des mesures qui entravent l’action des partis, des associations et des organisations et les empêchent de mener à bien leur tâche et d’assumer leur rôle. Parti du Travail Patriotique et Démocratique Tunis, le 15 janvier 2007
 

Liberté de la presse: RSF épingle la « lâcheté » des pays démocratiques

 
AFP, le 2 février 2007 à 13h10 Par Bénédicte REY
PARIS, 1 fév 2007 (AFP) – L’organisation Reporters sans frontières épingle la « lâcheté » et le « renoncement » des pays démocratiques à défendre la liberté de presse en 2006, année la plus meurtrière pour les professionnels des médias depuis 1994, dans son rapport annuel publié jeudi. RSF veut « tirer la sonnette d’alarme » au terme d’une année 2006 marquée par « le peu d’ambition, et parfois même le renoncement, des pays démocratiques à défendre partout les valeurs qu’ils sont censés incarner », écrit le secrétaire général de l’organisation, Robert Ménard, en préface de l’ouvrage. Le rapport de 160 pages dresse le bilan pays par pays de l’état de la liberté d’expression dans le monde au cours de l’année écoulée.
En 2006, plus de 110 professionnels des médias ont été tués, selon l’organisation. Il s’agit de l’année la plus meurtrière depuis 1994, qui avait été marquée par le génocide au Rwanda, la guerre civile en Algérie et le conflit dans l’ex-Yougoslavie. Irak, Mexique, Philippines, Russie, Liban… sont parmi les pays les plus dangereux, selon RSF, qui décrit longuement la situation chez les « prédateurs de la liberté de la presse », pointant du doigt notamment la Chine.
Mais, 2006 a surtout été marquée par « la multiplication des abandons, des lâchetés et des compromis, de la part de ceux dont on est pourtant censés attendre qu’ils défendent avec constance la liberté d’expression », juge-t-elle. L’Union européenne « continue à se taire sur les violations massives des libertés de penser, de dire et d’écrire dans les pays qui bénéficient de ses largesses », dénonce l’organisation, selon qui la Tunisie en est « le cas le plus parlant ».
Sur l’affaire de la publication de caricatures de Mahomet qui avait déclenché des violences dans plusieurs pays, les instances européennes n’ont « même pas assuré le service minimum » à l’égard du Danemark dont les représentations diplomatiques étaient visées et « des journalistes européens ou arabes, menacés ou arrêtés », estime-t-elle.
Comme si, regrette l’organisation, « craignant de se brouiller avec les régimes arabes, l’Europe avait abdiqué toute volonté de se faire entendre ». « A la décharge » de l’Union européenne, les grands Etats membres qui la composent « bloquent toute initiative que gênerait leur +amis+ », accuse le secrétaire général. RSF épingle ainsi la France, qui a remis au président russe Vladimir Poutine la grand-croix de la Légion d’honneur et qui observe, selon elle, un « silence assourdissant » à l’égard de l’Erythrée, « objet de toutes les attentions du Quai d’Orsay face à une Ethiopie grande alliée des Etats-Unis ». L’organisation dénonce régulièrement les « incarcérations arbitraires de journalistes et l’absence totale de liberté d’expression » en Erythrée. RSF fustige également les Etats-Unis, « largement déconsidérés » en raison du maintien en détention sans charges d’un journaliste d’Al-Jazira à Guantanamo et des « emprisonnements à répétition » de journalistes américains refusant de dévoiler leurs sources. L’organisation s’inquiète de la situation en Amérique Latine, citant l’assassinat de près d’une dizaine de journalistes au Mexique « dans une quasi-impunité », les « discours toujours plus violents » du président vénézuélien Hugo Chavez, les « incertitudes sur la santé » de Fidel Castro et « la dégradation de la situation en Bolivie ».
Dans ce sombre tableau, RSF voit peu de lueurs d’espoir. Elle cite tout de même l’adoption à l’unanimité fin décembre par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution consacrée aux dangers encourus par les journalistes dans les zones de guerre. Ce texte « restera lettre morte s’il n’y a pas de suivi », prévient RSF.  Mais, « il prouve qu’un Etat ou une institution peut bouger les lignes », rappelle-t-elle.
AFP
 

Violence envers la femme

 
Sujet tabou ! * Une coopération tuniso-espagnole est en passe d’échafauder un plan d’action néanmoins jugé « encore compliqué ». * « Il faut changer les mentalités », disent les spécialistes. Mais il faut aussi que les femmes elles-mêmes osent dénoncer les sévices qu’elles subissent Les membres du groupe d’amitié parlementaire Tunisie-Espagne qui se sont réunis, il y a plus d’une semaine en Tunisie, dans le cadre de la troisième session de leur rencontre périodique, se sont entretenu de plusieurs sujets dont la femme. Cette question fait partie des programmes de coopération entre les deux gouvernements. Une attention particulière est, en fait, accordée à la femme battue et à la femme rurale. En témoigne, les programmes bilatéraux en cours de réalisation entre l’Office Technique de Coopération (OTC-Espagne), l’Office National de la Famille et de la Population et le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées. L’OTC a établi une stratégie s’étalant sur trois ans (2005-2008) dans quatre secteurs prioritaires, équité du genre, protection de l’environnement, développement des capacités économiques et le secteur culturel. Pour mieux mettre la lumière sur les projets réalisés au profit de la femme tunisienne, nous avons contacté Mme Irène Lobo, responsable du programme Genre et Développement à l’Office technique de Coopération. Elle nous a parlé, entre autres, du programme de lutte contre la violence subie par la femme et du développement de la femme. Mais, suffit-il de mettre en place des programmes pareils pour parer à ce problème social ? Ces programmes de coopération seront-ils réellement efficaces ? La femme rurale a-t-elle besoin uniquement des centres d’animation sociale ou de sensibilisation ? Dans cet entretien, Mme Lobo répond à ces questions. Interview. Le Temps : Depuis quand date la coopération entre l’Espagne et la Tunisie dans le domaine de la femme ? Irene Lobo : Avant l’année 2005, l’Office Technique de Coopération réalisait (OTC) des petites actions dans plusieurs pays. Mais, il y a deux ans, l’office a changé de plan de travail. Il a, en fait, élaboré un document stratégie pour les pays. Ce programme qui se réalise sur trois ans est axé sur quatre secteurs prioritaires à savoir ; l’égalité entre l’homme et la femme, en d’autres termes, équité du genre, la protection de l’environnement, le développement des capacités économiques et le secteur culturel. Ces plans de travail sont réalisés par la coopération espagnole partout dans le monde. Mais on accorde une attention particulière à l’un de ces champs selon la priorité de chaque pays. Quelles sont les questions prioritaires en Tunisie ? Nous considérons que la femme tunisienne a beaucoup d’acquis. Ses Droits sont assez développés. Toutefois, le problème de la violence se pose. C’est pour cette raison que nous avons choisi de collaborer avec les institutions tunisiennes sur cette question. Nous travaillons depuis le mois de mai 2006 avec l’ONFP sur un projet qui porte sur la lutte contre la violence envers la femme. Il se compose de trois volets. La recherche, la formation des intervenants de l’ONFP et la sensibilisation. Une équipe de chercheurs se penche pour le moment sur le premier volet. Elle est en train d’élaborer les modalités de réalisation d’une enquête pour mieux cerner le problème en Tunisie. La formation touche essentiellement les cadres de l’office qui sont en étroite liaison avec les femmes victimes de sévices. Notre objectif est de développer leur capacité d’écoute et de prise en charge des femmes battues qui se rendent dans les centres du planning familial. La sensibilisation touchera plusieurs intervenants notamment les ONG, les médias. Nous proposerons au gouvernement Tunisien d’impliquer les agents de la police dans ces programmes. Car, c’est très important de sensibiliser les professionnels dans le domaine et de leur inculquer la façon d’accueillir les femmes victimes de violence. Nous avons en Espagne des commissariats spécialisés. Des femmes policières ont été chargées de cette mission. Les ONG doivent être, de leur côté, des membres actifs pour limiter ce problème. Il faut que ça bouge à tous les niveaux. Il est, également, important de sensibiliser les jeunes afin de les aider à concevoir et imaginer une vie de couple sereine, sans conflit. Une culture qu’ils doivent apprendre pour gérer leurs problèmes à l’amiable. Il faut aussi viser d’autres professionnels en étroite liaison avec les femmes battues, notamment les médecins, les avocats et les juristes. Ils doivent savoir comment traiter la femme victime de violence. Mais, suffirait-il d’établir des programmes. Il faut quand même prévoir une évaluation ? C’est vrai. C’est un projet compliqué. Les résultats ne vont pas être clairs et rapides. En Tunisie, il y a une volonté de réduire le problème et de mieux prendre en charge les victimes. Il y a beaucoup à faire. Certainement, les solutions ne seront pas concrétisées dans l’immédiat. Elles seront réalisées à long terme. Il faut tout d’abord changer les mentalités. En Espagne par exemple, nous n’avons pas réussi à changer les mentalités à propos de cette question malgré les efforts déployés. Mais, il y a de plus en plus de prise de conscience quant à la gravité de ce comportement. C’était un sujet tabou. Nous n’avons pas aussi réussi à cerner le problème au niveau quantitatif. Et pour cause, nous ne disposons pas de statistiques précises. Il est difficile ainsi de comparer l’évolution du problème car les chiffres sont très récents. Il est recommandé ainsi d’axer le travail sur le changement des mentalités. L’évaluation des projets est fondamentale pour tirer les conclusions quant à ses avantages et son efficacité. Vous avez un autre programme pour la femme rurale ? Un autre projet est en cours de réalisation en collaboration avec le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées. Il consiste dans la mise en place des pôles de rayonnement pour la femme rurale. Le ministère réalise ce programme dans plusieurs régions et nous le soutenons dans quatre zones du pays, Kairouan, Tataouine, Béjà et Zaghouan. Le coup d’envoi du programme a été donné en juillet dernier. Il s’étale sur 24 mois. Nous assurons la formation des animatrices sociales dans ces pôles. Le volet sensibilisation dans la lutte contre la violence subie par la femme et dans la santé reproductive est également à l’ordre du jour. Nous soutenons aussi les filles qui ont abandonné à un âge précoce l’école. Cette action se réalise à Kairouan. Propos recueillis par Sana FARHAT (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 2 février 2006)

 

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