19 avril 2011

TUNISNEWS
10 ème année, N°3983du 19.04.2011


AFP:

2 obus pro-Kadhafi tombés côté tunisien

AFP:Tunisie: deux lycéens tués et 43 blessés dans des affrontements dans le sud

AFP: Les pays d’Europe méditerranéenne réclament l’aide de l’UE face aux migrations

ATS:Tunisie: non-lieu pour la policière accusée d’avoir giflé Bouazizi


REVUE DE PRESSE

2 obus pro-Kadhafi tombés côté tunisien


AFP 19/04/2011 |
Deux obus de mortier des forces pro-Kadhafi sont tombés hier après-midi du côté tunisien de la frontière avec la Libye dans la zone de Dehiba, dans le grand sud tunisien, selon des témoins interrogés aujourd’hui et des sources militaires.
« Quand les deux bombes sont tombées, j’ai entendu (le bruit) et j’ai vu la fumée. Ca a créé la panique. Des petites filles pleuraient », a déclaré une volontaire qui se charge de l’accueil de réfugiés libyens dans un camp à Dehiba, localité frontalière à environ 200 km au sud du principal poste-frontière tuniso-libyen de Ras Jdir.
Un témoin à Dehiba, interrogé par téléphone depuis Tunis, a confirmé deux impacts sans toutefois préciser la nature des projectiles.
Selon une source militaire, les deux obus ont atteint le territoire tunisien alors que des rebelles anti-Kadhafi tentaient de se réfugier en Tunisie et que les forces loyales à Kadhafi les poursuivaient et leur tiraient dessus depuis des hauteurs avoisinantes.
D’après la même source, une personne aurait été tuée par ces tirs, mais elle n’avait pu obtenir confirmation avec certitude de cette information.
Le poste de Dehiba se trouve à environ 30 km de la ville libyenne de Nalout, objet de très violents bombardements des forces pro-Kadhafi depuis quelques jours, tout comme la ville de Yefren.
C’est la première fois depuis le déclenchement de la guerre civile en Libye à la mi-février que la Tunisie est atteinte par des tirs provenant de l’autre côté de la frontière.

Tunisie: deux lycéens tués et 43 blessés dans des affrontements dans le sud


 
(AFP) 19/04/2011 |
 
TUNIS — Deux lycéens ont été tués mardi et 43 blessés dans de violents affrontements dans la région de Gafsa, à 400 km au sud de Tunis, a annoncé mardi le ministère de l’Intérieur.
 
Un millier de personnes, majoritairement des élèves, se sont battus mardi matin avec des bâtons, des armes blanches et à coup de pierres dans et autour d’un lycée de la ville de Sened, à 50 km de Gafsa, a précisé le ministère dans un communiqué transmis à l’AFP.
 
Deux élèves ont été tués, un garçon poignardé et une fille écrasée par la foule, selon la même source.
 
Quelque 43 personnes ont été blessées, dont dix ont dû être transportées à l’hôpital régional de Gafsa, a-t-on ajouté.
 
Des salles de cours et une voiture administrative ont été brûlées.
 
Selon le ministère de l’Intérieur, un désaccord entre des élèves appartenant à deux tribus rivales a été la cause de l’incident.
 
La région de Sened est l’une des rares en Tunisie où l’on parle encore un dialecte berbère.

Les pays d’Europe méditerranéenne réclament l’aide de l’UE face aux migrations


 
AFP / 19 avril 2011 20h40
 
NICOSIE – Cinq pays européens du bassin méditerranéen ont appelé mardi l’Union européenne à se mobiliser davantage pour les aider à faire face aux importants flux migratoires liés aux soulèvements dans la région, notamment en Libye.
 
L’Italie, l’Espagne, la Grèce, Chypre et Malte ont publié un communiqué commun à l’issue d’une rencontre à Nicosie, détaillant des propositions pour mieux gérer et prévenir l’immigration clandestine, qu’ils espèrent voir adopter le mois prochain par le conseil des ministres européens de la Justice et de l’Intérieur.
 
Dans ce communiqué, ces pays appellent l’UE « à offrir concrètement un soutien opérationnel et financier aux Etats membres faisant face à des flux migratoires de masse et disproportionnés ».
 
La rencontre de mardi, rassemblant des ministre concernés et un représentant de l’Espagne, fait suite à une première réunion à Rome en février. La France y avait participé, mais à Nicosie mardi, elle n’était représentée que par l’ambassadeur, qui avait un statut d’observateur.
 
Les cinq Etats européens ont exprimé leur inquiétude au sujet des évènements en Afrique du Nord et au Proche-Orient, estimant qu’ils menaçaient la stabilité du pourtour méditerranéen, qui est « directement liée à la sécurité et à la stabilité de l’Union européenne ».
 
Ils ont affirmé subir la pression d’une « immigration clandestine massive », et qu’une meilleure coordination de l’action de Bruxelles est nécessaire pour protéger les frontières sud de l’Europe.
 
Le ministre de l’Intérieur chypriote, Neoclis Sylikiotis, a déclaré devant la presse que l’UE « doit agir collectivement – nous sommes sur la ligne de front et il ne faut pas nous laisser seuls affronter ces défis ».
 
Il a précisé que les Etats euro-méditerranéens souhaitaient plus de soutien financier, technique et matériel de la part de Bruxelles, ainsi qu’un système européen commun et coordonné pour gérer l’immigration et l’asile d’ici 2012.
 
Les cinq pays ont aussi réclamé un renforcement des mesures de rapatriement et une révision des règlements de Dublin II, qui déterminent quel Etat européen est chargé de traiter une demande d’asile en fonction du parcours de chaque migrant.
 
« Ceci n’est pas un problème national mais européen, qui nécessite des solutions européennes », a estimé le ministre de la Justice maltais Carmelo Mifsud Bonnici.
 
« Les gens fuient la Libye pour sauver leur peau, car ils craignent d’y être tués, et nous devons réagir avec des mesures extraordinaires », a-t-il souligné.
 
L’Italie, Malte, la Grèce et l’Espagne subissent une importante pression migratoire en provenance d’Afrique du Nord, et les troubles en Tunisie, en Egypte et en Libye ces derniers mois font craindre une augmentation de l’immigration.
 
« Aucun de nos pays ne cherche à fuir ses responsabilité — nous exprimons simplement le besoin de partager ce fardeau », a déclaré le vice-ministre de l’Intérieur italien Alfredo Mantovano.
 
Il a souligné que ces trois derniers mois, l’Italie avait reçu 30.000 personnes en provenance de Tunisie et 8.000 de Libye, mais que le troubles ayant cessé à Tunis, l’Italie a commencé à expulser des immigrants.
 
 

Tunisie: non-lieu pour la policière accusée d’avoir giflé Bouazizi


ATS / 19 avril 2011 15:23)
La policière tunisienne qui était accusée d’avoir giflé Mohamed Bouazizi, le vendeur de légumes qui s’était ensuite immolé par le feu, déclenchant la révolte tunisienne, a bénéficié d’un non-lieu mardi. Le frère de la victime, Salem, a affirmé peu avant le verdict que sa famille avait retiré la plainte « dans un geste de pardon ».
Membre de la police municipale, la policière Fédia Hamdi, qui a clamé son innocence, était aux arrêts depuis l’incident. Elle était accusée d’avoir giflé et humilié publiquement Mohamed Bouazizi avant de confisquer sa marchandise.
Durant le procès, des témoins venus de Sidi Bouzid ont affirmé au juge que la policière n’avait pas giflé Bouazizi.
Ce dernier s’était immolé par le feu le 17 décembre devant les bureaux du gouverneur de la région. Il devait décéder le 4 janvier suivant, dix jours avant la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali.
Quelques jours avant sa mort, le président Ben Ali avait rendu visite à Bouazizi et avait reçu sa mère et sa soeur au palais présidentiel dans une ultime tentative de calmer la population de Sidi Bouzid, un des haut-lieux de la contestation qui a emporté le régime.

Que devient l’ex-président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali?


 

MONDE – Trois mois après sa chute, l’ancien dirigeant serait toujours en Arabie Saoudite, et pourrait y rester longtemps, ses velléités de rejoindre d’autres pays ayant été anéanties…

Le 14 janvier dernier, après vingt-trois ans de règne sans partage et sous la pression de la rue, Zine el-Abidine Ben Ali fuyait la Tunisie en compagnie de son épouse, Leïla Trabelsi, et de cinq membres de sa famille.Trois mois après sa destitution, où est l’ancien président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali? Il serait toujours en Arabie saoudite, qu’il avait rejoint le jour même de sa fuite.

Au soir du 14 janvier dernier, le palais royal saoudien expliquait alors dans un communiqué que «le gouvernement saoudien a accueilli le président Zine el-Abidine Ben Ali et sa famille dans le royaume en considération pour les circonstances exceptionnelles que traverse le peuple tunisien».

Pas de départ pour la Libye

Grâce à ses bonnes relations avec la famille royale saoudienne, et notamment avec le prince Nayef, ministre de l’Intérieur, le président tunisien déchu avait emménagé dans un palais du défunt roi Faysal à Djedda, désormais résidence officielle pour les invités du royaume. Le clan Ben Ali y disposait de personnel et de gardes du corps.

À l’époque, ce séjour à Djedda ne devait être qu’une étape avant un probable départ pour la Libye, les Ben Ali étant très proches du colonel Kadhafi. Selon le journaliste Nicolas Beau, Leïla Trabelsi aurait même effectué un voyage éclair à Tripoli peu après l’arrivée du clan Ben Ali à Djedda. Mais le vent de la révolution arabe a soufflé jusqu’en Libye, et le départ n’a pu avoir lieu.

Mi-février, Ben Ali, 75 ans, est hospitalisé pour trois jours à l’hôpital de Jedda. Les premières informations indiquent qu’il a été victime d’un accident vasculaire cérébral et plongé dans le coma, mais il aurait en fait simplement perdu connaissance. En cause: le stress provoqué par l’arrestation de ses proches quelques jours auparavant, mais aussi une violente altercation avec son épouse. Car, depuis le début de son exil, le couple Ben Ali se déchire, et se rejette mutuellement la faute de sa déchéance, selon l’écrivain tunisien Abdelaziz Belkhodja cité par Europe 1.

De Jedda à Abha

Le 28 février, le président tunisien déchu quitte Djedda, selon le blog du journaliste Georges Malbrunot. Le clan Ben Ali est déplacé vers une résidence prêtée par le gouvernement saoudien à Abha, une ville proche de la frontière avec le Yémen. Mais, à la mi-mars, une autre destination, la Belgique, semble être envisagée par les Ben Ali.

Le 19 mars, le journal belge néerlandophone De Morgen affirme que, depuis deux semaines, Ben Ali chercherait à trouver refuge dans la localité de Relegem, près de Bruxelles, dans le Brabant Flamand, où vivent des membres de sa belle-famille. Le journal indiquait alors que la police belge était en état d’alerte: Ben Ali faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, son arrivée sur le sol belge aurait pu conduire à son extradition. Mais le 29 mars, le ministre des Affaires étrangères belge, Steven Vanackere, a démenti l’information selon laquelle le président tunisien déchu chercherait à trouver refuge en Belgique, et par là même que le pays accepterait d’accueillir le clan Ben Ali.

Et le clan Ben Ali pourrait rester encore longtemps en Arabie Saoudite: le royaume wahhabite n’a toujours pas répondu à la demande d’extradition formulée le 26 janvier par la justice tunisienne à son encontre. De plus, l’Arabie Saoudite a déjà reçu plusieurs dirigeants en exil, comme l’ancien premier ministre pakistanais Nawaz Sharif ou l’ancien dictateur ougandais Idi Amin Dada. Et, si l’ancien dirigeant tunisien calque la durée de son séjour sur celui d’Idi Amin Dada par exemple, arrivé à Djeddah en 1979, et qui y est décédé en 2003, il pourrait y rester jusqu’à sa mort.

Source : « 20minutes.fr » le 19-04-2011

Tunisie: 2 lycéens tués, 43 blessés


 

Deux lycéens ont été tués aujourd’hui et 43 blessés dans de violents affrontements dans la région de Gafsa, à 400 km au sud de Tunis, a annoncé le ministère de l’Intérieur. Un millier de personnes, majoritairement des élèves, se sont battus ce matin avec des bâtons, des armes blanches et à coup de pierres dans et autour d’un lycée de la ville de Sened, à 50 km de Gafsa, a précisé le ministère dans un communiqué. Deux élèves ont été tués, un garçon poignardé et une fille écrasée par la foule, selon la même source. Quelque 43 personnes ont été blessées, dont dix ont dû être transportées à l’hôpital régional de Gafsa, a-t-on ajouté. Des salles de cours et une voiture administrative ont été brûlées. Selon le ministère de l’Intérieur, un désaccord entre des élèves appartenant à deux tribus rivales a été la cause de l’incident.

Source : « Le figaro » Le 19-04-2011

Tunisie: non-lieu pour la policière accusée d’avoir giflé Bouazizi


La policière tunisienne qui était accusée d’avoir giflé Mohamed Bouazizi, le vendeur de légumes qui s’était ensuite immolé par le feu, déclenchant la révolte tunisienne, a bénéficié d’un non-lieu mardi. Le frère de la victime, Salem, a affirmé peu avant le verdict que sa famille avait retiré la plainte « dans un geste de pardon ».

Membre de la police municipale, la policière Fédia Hamdi, qui a clamé son innocence, était aux arrêts depuis l’incident. Elle était accusée d’avoir giflé et humilié publiquement Mohamed Bouazizi avant de confisquer sa marchandise.

Durant le procès, des témoins venus de Sidi Bouzid ont affirmé au juge que la policière n’avait pas giflé Bouazizi.

Ce dernier s’était immolé par le feu le 17 décembre devant les bureaux du gouverneur de la région. Il devait décéder le 4 janvier suivant, dix jours avant la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali.

Quelques jours avant sa mort, le président Ben Ali avait rendu visite à Bouazizi et avait reçu sa mère et sa soeur au palais présidentiel dans une ultime tentative de calmer la population de Sidi Bouzid, un des haut-lieux de la contestation qui a emporté le régime.

Source : « Romandie » Le 19-04-2011

Dégage : un livre et 100 témoignages sur la révolution tunisienne


« Dégage » ! Le mot lancé d’une seule voix par plusieurs milliers de manifestants devant le ministère de l’intérieur un certain 14 janvier 2011, a fait le tour du monde et est devenu le slogan de milliers de révoltés dans le monde arabe en Egypte ou au Yémen. « Dégage » est aussi le titre d’un livre-témoignages signé des deux grands reporters de France Info, Isabelle Labeyrie et Grégory Philipps et édité conjointement par les Editions du Layeur et Alif. 240 pages, plus de 100 témoignages et 500 photos pour revenir sur les événements qui se sont déroulés du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011 et qui ont provoqué l’effondrement du régime despotique de Ben Ali. Des Tunisiens d’appartenance ou de cœur, anonymes ou jouissant d’une certaine notoriété, des intellectuels, d’anciens détenus politiques, des journalistes, des artistes, des jeunes et des moins jeunes racontent la révolution, reviennent sur les années de plomb, évoquent leurs espoirs, leurs craintes. Abdelmajid Charfi fait un diagnostic cinglant du régime Ben Ali : « à la tête de l’Etat, il y avait un homme inculte entouré d’opportunistes et d’arrivistes… ». Taïeb Baccouche considère que « cette belle révolution est l’expression d’un ras-le-bol d’une véritable mafia qui a terni l’image de la Tunisie… », et que « le désespoir de Mohamed Bouazizi a été la goutte finale qui l’a déclenchée ». Slim Chaker voit dans la révolution une conséquence de l’héritage bourguibien : « autant le 7 novembre a été la conséquence du manque de démocratie de Bourguiba, autant le 14 janvier a été la conséquence du système d’éducation obligatoire, gratuit et généralisé… ». « Les vingt-trois années de règne de Ben Ali ont été un cauchemar » pour Omar S’Habou. Mais « le génie tunisien s’est libéré… qui est, à mes yeux, le plus important et le plus salutaire », estime-t-il. Vue de l’extérieur, « la révolution de ce mois de janvier 2011 était inéluctable » mais « n’en était pas moins inattendue», juge Bertrand Delanoë. Certains n’ont pas manqué d’exprimer leurs appréhensions, dont notamment Néziha Rjiba, allias Om Zied : « ce que je crains, c’est de nous voir acheminer vers un autre dérapage, celui de l’exclusion, mais d’une manière révolutionnaire. Mais la révolution tunisienne c’est aussi de l’espoir. Taoufik Bouderbela rappelle que l’histoire retient toujours les noms des victimes, jamais des bourreaux. « Pour l’avenir Je suis excessivement optimiste, outrageusement optimiste », déclare-t-il. Le secteur de l’information, une des innombrables victimes du régime déchu est décortiqué dans un chapitre qui revient sur l’œuvre du Goebbels tunisien Abdelwaheb Abdallah. « Abdallah a réussi la prouesse de transformer une presse de tradition libérale, qui était dans les années soixante-dix parmi les plus libres du Maghreb, en une immense caisse de résonance de l’unanimisme et du culte de la personnalité », excusez du peu. Il aura fallu la révolution Internet et des réseaux sociaux pour trouver la brèche dans cette chape de plomb. « Ben Ali a tout fait pour enlever à notre jeunesse ses racines arabo-musulmanes, sa culture, sa politique, son histoire… Mais, il y a eu une révolution technologique. A travers internet et les télés satellitaires, nos jeunes ont découvert des peuples qui revendiquent leur citoyenneté », estime Maya Jeribi. Slim Amamou confirme, lui qui « a compris que la levée de la censure d’internet était primordiale comme levier du changement ». Zouhair Yahyaoui, Néji Bghouri, Souad Ben Slimane, Lina Ben Mhenni… témoignent sur la difficulté d’informer : être journaliste ou un blogueur est un exercice à haut risque. Un exercice d’équilibriste aussi. Nizar Bahloul se rappelle les recommandations de Taïeb Zahar : « dénoncer sans en avoir l’air, jouer du compromis sans se compromettre et, surtout, rester propre ». D’autres ont choisi l’exil pour attaquer le système frontalement. Samy Ben Gharbia, créateur de Nawaat, n’est pas rentré en Tunisie de 1998 à 2011. Soufiane Ben Farhat s’exila dans son propre journal se confinant « depuis quelques années dans la rubrique monde avec quelques empiètements sporadiques dans la chapelle Culture ». Le journalisme, un métier à réinventer. « Il faut confier et imposer de nouvelles compétences pour permettre l’émergence d’une nouvelle information libre et indépendante. Comme il faut de nouveaux organes d’information et de communication. De nouvelles télés, de nouvelles radios, de nouveaux journaux… indemnes des anciens virus », rêve Néji Bghouri. Cabu, Georges Wolinski et Lotfi Ben Sassi mettent leur verve comique au service de l’ouvrage, des caricatures qui saisissent l’instant, taillent dans le vif, ressortent les aspects grotesques ou drolatiques se cachant derrière la gravité de ce bouleversement historique. Dans la pure tradition arabe, Mohamed Sghaïer Ouled Ahmed glorifie dans des verres dithyrambiques la révolution « d’un peuple libre » : « Résistez dans la rue ! Dressez vos tentes s’il le faut ! Les hommes libres de par le monde attendent beaucoup de vous et si vous vous trahissez, vous les trahissez aussi. » Un livre en hommage à « Mohamed Bouazizi, aux victimes du régime de Ben Ali, mortes, handicapées à vie, ou ayant subi des violences physiques et morales… aux familles endeuillées… aux habitants de toute la Tunisie et particulièrement à ceux de Sidi Bouzid, Thala, Kasserine, Menzel Bouzaïene… ».

Source : « Business News » Le 19-04-2011

Tunisie-Après révolution: Devons-nous pardonner?


Par Amel Belhadj Ali

«Chère Amel, vous allez peut-être me reconnaître pour avoir eu avec vous de longues discussions avant et après le 14 janvier. J’ai toujours admiré votre liberté d’esprit surtout avant la révolution quand vous affichiez ouvertement votre mépris pour tout l’ancien système. Vous allez peut-être me reconnaître pour être parmi ceux qui ont travaillé sous Ben Ali (et non avec ou pour Ben Ali). Comment puis-je m’excuser officiellement à tout le peuple tunisien pour avoir regardé ailleurs quand la mafia a lapidée mon pays. Comment puis-je le faire sans mettre en péril la vie de ma famille? Ai-je le choix que de me convertir en révolutionnaire et insulter sans vergogne les personnes que j’ai aidées au moins par mon silence, par mes mensonges, par omission?

En attendant une réconciliation nationale ouverte à ceux dont les mains sont propres à la fois du sang des Tunisiens et de l’argent public, je continuerai à faire semblant et à taire mon nom» .

Ce commentaire sur un article publié sur WMC «La Tunisie d’aujourd’hui entre “retourneurs“ de veste et révolutionnaires “dé-révolutionnés“, reflète le désarroi de toute une catégorie de Tunisiens qui n’arrivent plus à se situer sur la nouvelle cartographie politique et économique du pays. Leurs torts, pour ceux qui ne se sont pas sali les mains dans les affaires louches de la famille mafieuse du président déchu -qui ferait honte au pire des parrains de la Cosa nostra tant il est dénué de tout sens moral-, est de ne pas avoir dénoncé ou démissionné.Mais en fait, soyons honnêtes, qui n’a pas travaillé sous le règne Ben Ali? Du moins dans les secteurs publics et semi-publics? Ces compétences et ces personnalités, dont nombreuses sont reconnues à l’échelle internationale, ont occupé des postes importants, ont mis en place des programmes économiques et sociaux qui se voulaient ambitieux pour un pays éduqué et évolué. Ces personnalités, que ce monsieur rôdé aux pratiques policières, sans scrupules, sans foi ni loi, a asservies. Ces compétences qu’il mettait en avant, cachant ses malversations et ses affaires douteuses derrière leurs compétences et leurs réputations, leur mettant la pression et les empêchant de s’exprimer en public pour dissimuler son incapacité à le faire lui-même. Exerçant sur eux des chantages, les menaçant quelquefois discrètement et finement de s’attaquer à leur intégrité morale, leurs familles et même leur patrimoine financier. Combien de fois avons-nous entendu parler des représailles fiscales orchestrées à l’encontre d’hommes d’affaires désobéissants? Combien de fois avons-nous vu des PDG de banques, d’organismes publics importants ou même de ministres se trouver «congelés» -pour utiliser un langage administratif- parce qu’ils ont osé protester contre une décision prise par Madame, ou demandé des explications relatives à une sollicitation émanant de la part des proches de Madame ou Monsieur.

«Illi yitkallim ymout»…(celui qui parle meure)..

Dans un entretien accordé récemment à WMC, Mohamed Moujahed Fridhi, chef du contentieux de l’Etat, a lui-même reconnu qu’au ministère des Domaines de l’Etat, il leur était interdit de demander des comptes aux membres de la famille régnante et ses proches. «Nous n’avions même pas le droit de vérifier si leurs biens immobiliers ont été enregistrés dans le respect de la loi ou pas; quant à toutes les affaires de détournement de fonds publics, eh bien elles nous passaient sous le nez, c’est simple, nous les lisions dans les journaux…».

Combien de hauts responsables occupant des postes importants dans les administrations publiques ont été obligés de traiter avec le parrain et la «familia»? Aux ministères des Finances, de l’Equipement, de la Justice, du Transport, du Commerce, de l’Industrie, pour ne citer que ceux là? Combien de gouverneurs? De délégués? De Maires? Combien de magistrats ont été mis à la solde de la Cosa Nostra par un monsieur bien inspiré qui a occupé le poste de ministre de la Justice et des droits de l’homme pendant près de 11 ans, un record? Combien parmi ceux-là ont été consentants, zélés, obéissants ou soumis? Combien étaient-ils terrorisés par la peur qu’on leur monte une affaire de drogue, de trafic de devises, ou même de proxénétisme?

Devons-nous mettre tout le monde aux arrêts? Ben Ali a commis d’autres crimes contre le pays, il a usé du talent et de la compétence de brillants Tunisiens pour faire redorer son blason terni par un passé sécuritaire sanglant. Parmi ceux-là, beaucoup jouaient aux aveugles, sourds et muets «Illi ytkallim imout»…

Ben Ali a promis aux Charfi, Jazi et d’autres esprits indépendants ou opposants au régime Bourguiba, la liberté et la démocratie; il leur a vendu les droits de l’homme… Tout cela pour mieux les utiliser aux desseins d’un régime totalitaire dont les moindres détails lui revenaient à lui et à sa dulcinée.

Lors d’un Forum ouvert récemment par le Premier ministre à l’IACE, Férid Abbas, armateur et homme d’affaires connu, a déclaré: «Maintenant que nous ne sommes plus acculés à verser de l’argent au RCD ou au 26/26, nous pouvons participer plus efficacement aux efforts de réédification de l’économie nationale». Combien d’hommes d’affaires Ben Ali a-t-il spoliés? Rappelez-vous ces petits fonctionnaires qu’on obligeait à verser des participations au 26/26 alors qu’ils n’avaient même pas de quoi satisfaire leurs propres besoins. Même les enfants scolarisés n’y échappaient pas. Pour anecdote: «La toute petite fille d’une amie disait à sa maman, je ne peux pas donner que 5 dinars au 26/26, la directrice de l’école exige au moins 10D».

Ben Ali a soumis nombre de Tunisiens. Nombreux parmi eux sans valeurs et sans principes avaient joué le jeu et profité d’un état de choses qui ne pouvait à terme s’éterniser. Ceux-là ont participé de manière délibérée à dépouiller leur pays, ils ont mis leur savoir-faire et leur génie au service du mal. Ils ont eu la vue courte et doivent aujourd’hui être jugés et en payer les frais. D’autres ont dû subir bien malgré eux une situation pesante et inconfortable par peur de perdre leur gagne-pain ou et dans beaucoup de cas que l’on s’attaque à leurs enfants. Ont-ils eu tort? Devons-nous les accuser des méfaits de ce chef d’Etat et de son clan?

« Le pardon. J’ai appris à pardonner », a toujours répondu Nelson Mandela quand on lui demandait comment il avait pu garder les collaborateurs blancs à leurs postes dans les cabinets ministériels après avoir gagné les élections: «Le pardon est l’arme politique la plus puissante», disait-il.

En Tunisie, les temps sont peut-être venus pour le pardon qui nous apportera peut-être l’apaisement et annoncera la réconciliation. .

Source : « wmc » Le 19-04-2011

Tunisie: Avoirs de Ben Ali en Suisse, le double langage des autorités helvétiques


 

Ce matin du lundi 18 courant, webmanagercenter.com a publié un article reprenant une déclaration du porte-parole l’Office fédéral de la justice suisse (OFJ) dans le journal NZZ am Sonntag dans lequel celui-ci affirme que «Les demandes d’assistance juridique (»(tunisienne et égyptienne) sont trop sommaires».

Seulement voilà, l’agence officielle tunisienne (TAP) vient de publier une information quelque peu contradictoire. En effetle secrétaire d’Etat suisse aux Affaires étrangères, Peter Maurer, aurait assuré que «son pays est disposé à aider la Tunisie pour le recouvrement des avoirs du président déchu et de sa famille gelés dans les banques suisses»; déclaration faite à l’issue d’une rencontre qu’il aurait eu ce lundi même avec le ministre tunisien de la Justice, Lazhar Karoui Chebbi…

La même source note que “le ministre de la Justice a mis l’accent sur la nécessité de permettre à la Tunisie de récupérer l’argent du président déchu, de sa famille et de ses proches, gelé dans les banques suisses, et d’accélérer les procédures de restitution dans les plus brefs délais possibles“.

Difficile d’y voir plus clair dans cette affaire, même si on peut pense que M. Maurer a utilisé un langage diplomatique. D’ailleurs pour avoir une idée précise du fonctionnement de l’Etat suisse en matière de comptes étrangers sur son sol, lire notre chronique du mardi 19 avril 2011.

Source : « wmc » Le 19-04-2011

Tunisie: Après la révolution, l’économie peine à redresser la pente


 

Il y a trois mois, Ben Ali quittait le pouvoir en Tunisie. Depuis, le calme est revenu mais l’économie du pays reste convalescente.

Et pour cause: la révolution de jasmin a bouleversé l’organisation de l’activité économique.

Entreprises déstabilisées

Elle était tout entière entre les mains du clan Ben Ali. Selon un rapport en 2004 de la Banque mondiale, sans ce népotisme et cette corruption, le PIB aurait pu croître de 6 à 7% par an, contre 4% à l’époque.

A moyen terme, la fin de ce système devrait donc libérer la croissance tunisienne. Pour le moment, de nombreuses entreprises sont déstabilisées et tournent au ralenti.

Tourisme en berne

Autre problème de taille: le tourisme ne redémarre toujours pas. Le secteur est pourtant le poumon économique du pays. Il représente à lui seul 40% des emplois directs et indirects.

Malgré les offres promotionnelles des tour-opérateurs et les appels du gouvernement, les touristes évitent cette destination normalement très prisée par crainte d’insécurité et de la proximité avec la Libye.

Les réservations touristiques pour l’été sont ainsi inférieures de près de 60% à celles de l’an dernier, selon des chiffres annoncés au début du mois par le ministre tunisien du Commerce et du Tourisme.

Croissance en berne

Résultat, la Banque mondiale a indiqué la semaine dernière que la révolution en Tunisie avait fait chuter les prévisions de croissance pour 2011. Le PIB ne devrait augmenter que de 1,5% contre 4,5% prévu trois mois auparavant.

Dans ce pays de 10 millions d’habitants, le nombre de chômeurs devrait quant à lui passer de 500.000 à 700.000 d’ici le mois de juin. Et comme le reste de la planète, les Tunisiens souffrent également de l’envolée des cours du pétrole et des produits alimentaires.

Immigration

Un tableau sombre qui inquiète l’ensemble de la communauté internationale. Car elle pousse tout d’abord des milliers de personnes à quitter le pays en direction notamment des côtes italiennes.

Face à ces départs massifs,l’Union européenne a conditionné la semaine dernière son aide de 140 millions d’euros pour la reconstruction à la lutte contre l’immigration clandestine.

Craintes sur la croissance

Banque mondiale et FMI craignent de leur côté que la transition démocratique se transforme en crise sociale et pèse sur la croissance mondiale.

Les deux institutions ont donc été chargées ce week-end de veiller au redémarrage des économies tunisiennes et égyptiennes.

Source : « 20 minutes.fr » le 19-04-2011

L’affaire Hédi Djilani prouve l’indépendance de la justice tunisienne


 

Au moment où certains sont sur le banc des accusés pour détournement de fonds, blanchiment d’argent, corruption, passe-droits etc. M. Hédi Djilani, plus grand exportateur textile en Tunisie (après Benetton), a fait l’objet d’attaques personnelles qui ont touché à son intégrité et son honnêteté et ce pour la seule et unique raison que ses filles soient mariées à des membres des familles Trabelsi et Ben Ali !! En cette période postrévolutionnaire, c’est une partie de la rue qui impose ses lois aux gouvernants. Sinon comment expliquer le décret, paru au Journal officiel (JORT), en date du 14 mars 2011, qui préconise la saisie des avoirs mobiliers et immobilier appartenant aux Ben Ali, Trabelsi et autres anciens hauts responsables. Un décret qui constitue une ingérence flagrante du pouvoir exécutif dans les prérogatives de l’appareil judiciaire. Une action qui nous a amené à nous poser des questions quant à la capacité de la justice à prendre les bonnes décisions en ce moment. Heureusement, la réponse a été vite donnée à ceux qui entendent profiter des faiblesses du pouvoir judiciaire pour s’engager dans une chasse aux sorcières. En effet, l’affaire de M. Hédi Djilani, a démontré que la justice tunisienne est indépendante et qu’elle n’entend pas se soumettre aux pressions imposées par certaines parties. Ainsi, et en dépit des propos calomnieux à l’encontre de M. Djilani, ce dernier vient de gagner son procès en appel qu’il a intenté contre l’Etat tunisien et ce après le gel de ses avoirs. Ainsi, à travers ce jugement M. Hédi Djilani reprend directement les rênes d’un groupe qui nourrit plus de 3000 familles.

Source : « Espace Manager » Le 19-04-2011

Tunisie: « Il ne s’agit pas de remettre en cause notre modèle de développement mais de le revoir », estime Azzam Mahjoub


«Il est impératif pour l’économie tunisienne de revoir son développement, pour atteindre la convergence et éliminer les disparités», a indiqué Azzam Mahjoub, économiste et expert auprès d’organismes nationaux et internationaux, dans un entretien accordé à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP).

L’une des raisons des carences de développement humain dans le pays résiderait, entre autres, dans le taux d’analphabétisme des adultes estimé à 18% à l’échelle nationale. Ce taux serait double et même plus, dans les régions rurales.

Le citoyen est aujourd’hui appelé à participer au processus de développement, qui ne peut être décidé d’en haut par un responsable résidant à Tunis, pour des régions où il n’y a jamais mis les pieds. Il faut, en outre, se préoccuper des disparités régionales sur les questions de développement majeures.

Les pouvoirs publics ainsi que les régions et la société civile doivent, selon M. Mahjoub, s’atteler à l’amélioration de toutes les composantes de l’indicateur de développement (santé, éducation, emploi et revenu) outre la révision de tous les filets sociaux.

L’économie doit être au service du citoyen et de l’équité. La croissance n’est pas une fin en soi, mais un moyen permettant d’aller vers l’essentiel, en l’occurrence le bien-être de l’être humain. Il ne s’agit pas en la matière de remettre en cause le modèle de développement, mais à l’avenir, on aura de grands débats sur ce modèle. Il faut concevoir le modèle de développement que nous voulons pour le pays, sur la base d’un compromis national.

Il faudrait commencer par faire en sorte que l’intérieur rattrape le littoral sur plusieurs indicateurs (infrastructure routière, services de santé..) dans un délai raisonnable ne dépassant pas les 10 années.

La convergence doit également se faire au niveau des relations de la Tunisie avec l’UE, pour que le Sud puisse rattraper le Nord. C’est ce qui s’est passé pour les Portugais et les Espagnols, qui ont réussi à rattraper les autres pays européens.

Pas de respect des droits économiques sans participation à l’exercice du pouvoir

La participation à l‘exercice du pouvoir est importante car il est difficile de concevoir le respect des droits économiques et sociaux fondamentaux sans le principe de démocratie.

Le soulèvement populaire s’est fait, entre autres, contre une corruption qui s’est systématisée au cours des dernières années. La prolifération de cette pratique passe en fait par trois stades. Au départ, la corruption est épisodique. Elle devient, ensuite, systématique puis systémique quand l’ensemble de l’édifice politique, économique, social et institutionnel est dévoyé et miné par des pratiques de corruption, un terme désigne également le clientélisme et les situations de rente.

En Tunisie, nous avions un système économique «pseudo-libéral». Il était, en fait, perverti par une corruption systémique, d’ou la difficulté aujourd’hui de reconstruire. Nous ne pouvons pas parler de reconstruire l’économie sans prendre en compte tout l’édifice politique, social et institutionnel. La question centrale qui se pose actuellement est la suivante: Comment peut-on aller véritablement vers un système où la transparence est la règle, l’Etat de droit, effectif et la justice indépendante? Le monde des affaires reste perverti par la corruption et la compromission dans le cadre d’un système quasi mafieux.

Ce qui est un peu rassurant est cependant que les fondamentaux de l’économie (inflation, déficit budgétaire, endettement et opérations courantes), ne sont pas au rouge mais plutôt à l’orange. La situation actuelle est tributaire de la relative stabilité du pouvoir provisoire.

A l’avenir, la Tunisie sera même capable d’avoir des croissances à deux chiffres si la période de transition est bien gérée et si elle parvient à un compromis historique sur son modèle de développement avec une stabilité politique et une justice indépendante.

La reconstruction de la Tunisie est possible, si nous adoptons des objectifs réalisables. Il suffit de voir la manière avec laquelle la jeunesse se déploie, pour reprendre confiance.

Assainir le climat social

«Le climat social est entre les mains des partenaires sociaux, d’où l’importance de l’esprit de compromis et de la négociation véritable», estime Azzam Mahjoub. Il s’agit d’examiner les moyens de tempérer la demande sociale dans l’étape actuelle, en tenant compte des contraintes économiques et en œuvrant à répondre aux demandes sociales urgentes, compte tenu de notre modèle économique inéquitable.

Pour résumer, une solution doit être apportée aux revendications urgentes mais l’amélioration substantielle du pouvoir d’achat doit être ajournée et tempérée, en attendant la création des conditions d’une véritable reprise. Il revient aux partenaires sociaux d’assumer leur responsabilité historique, laquelle est fondamentale pour la gestion du court terme. A moyen terme, il faut engager de véritables négociations et parvenir à de véritables compromis, auxquels la Tunisie n’est jamais parvenue.

Les hommes d’affaires doivent avoir en tête, à mon avis, qu’ils sont partie prenante dans la construction démocratique, et doivent, par conséquent, se remettre, eux aussi, en cause. Il faut, surtout, sortir d’un système clientéliste, pervers et corrompu. Il importe, aussi, d’avoir un climat des affaires sain et transparent, une justice indépendante et une administration non corrompue. .

Source : « wmc » Le 19-04-2011

Les socialistes vont chercher l’inspiration en Tunisie… séparément


 

François Hollande a repoussé son voyage dans le pays où les révolutions arabes ont démarré pour ne pas croiser Montebourg et Cambadélis.

Il a choisi de décaler son voyage… François Hollande, qui avait prévu d’aller en Tunisie les 28 et 29 avril, s’y rendra finalement les 12 et 13 mai. En préparant ce déplacement, qui devait être le premier à l’étranger de sa campagne pour la primaire (consultez notre dossier : Le PS en route vers 2012), Hollande a appris que deux figures socialistes s’y rendaient au même moment. Le pays d’où sont parties les révolutions arabes il y a quatre mois attire…

Ainsi Arnaud Montebourg, également lancé dans la course à l’investiture PS, décollera-t-il le 28 avril de Paris pour se rendre au forum du magazine Réalités, qui se tient à Hammamet sur le thème de la transition démocratique. Il animera dans l’après-midi une conférence sur « un nouveau pacte pour la démocratie, le développement et la sécurité dans l’espace euro-méditerranéen ». « Un voyage prévu de longue date », rappelle-t-on dans son entourage.

En campagne

Quant à Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS en charge des questions internationales, et lieutenant de DSK, il s’envolera pour Tunis, le 28 également, avec dans ses bagages Pouria Amirshahi, secrétaire national chargé des droits de l’homme, et Razzy Hammadi, secrétaire national en charge des services publics. Ils participeront à la Conférence euromed du Parti socialiste européen qui se tient les 28 et 29 avril.

Le PS a beau être uni derrière le projet pour 2012, le camp Hollande n’en oublie pas pour autant qu’il est en campagne. « Ils vont faire des voyages politiques, c’est bien, mais nous on reporte », confie son entourage. « Trois figures socialistes qui se déplacent en même temps, dans le même pays, mais séparément, c’est pas possible. C’est juste bizarre. » Et ensemble, c’est pas possible non plus.

Source : « Le Point » Le 19-04-2011

Tunisie : Facebook, et l’exclusion des mauves du RCD

 

Les Benalistes protestent et manifestent. Entretenant la confusion dans les esprits, et semant la zizanie. La Tunisie plurimillénaire fait preuve d’une grande magnanimité vis-à-vis des brebis galeuses qui ont bêlé à l’unisson au temps de la dictature. Les membres d’un parti interdit peuvent manifester en toute impunité.

Le RCD, le parti Etat tentaculaire de Zaba, qui a ratissé large et racolé jusqu’à deux millions d’adhérents a été dissout par la justice tunisienne. Un décret interdit également aux cadres dirigeants du RCD qui ont exercé des responsabilités durant les dix dernières années de se présenter aux élections de l’Assemblée Constituante. Les dirigeants du RCD, du membre du bureau politique aux secrétaires généraux des cellules de quartiers qui constituaient autant d’appuis pour Zaba seront donc exclus des instances dirigeantes de la Tunisie Nouvelle. Les premiers responsables des cellules du RCD disséminées sur tout le territoire de la République qui constituaient les yeux et les oreilles de Zaba, comme autant de supplétifs de sa police politique, ont donc été dégagés.

Mais les Benalistes protestent et manifestent. Entretenant la confusion dans les esprits, et semant la zizanie. Affirmant que l’on ne peut ainsi vouer aux gémonies 20% de la population tunisienne. Une erreur savamment répétée et distillée pour semer le trouble alors même que les militants de base du RCD ne sont pas visés par l’exclusion. Les mauves les plus vindicatifs osent même des menaces à peine voilés.

Mais les Tunisiens se remobilisent. Nos internautes sont quasi-unanimes. Des manifs sont organisées, des rassemblements concoctés pour contrer la possible résurrection du RCD.

Les vidéos se multiplient sur facebook mettant en garde contre trop de mansuétude vis-à-vis de ceux qui ont soutenu Zaba becs et ongles. Mustapha Ben Jaafar, le modéré intransigeant, fait ainsi remarquer au sujet des Rcdistes récalcitrants : «j’aurai voulu qu’ils aient la décence de se faire oublier quelques temps, mais ils ne l’ont pas fait».

Un internaute, Mourad Ben Cheikh, publie même, sur Facebook, une lettre ouverte retentissante au RCD. On pourra y lire : «Vos hommes ont noyauté la société, isolé les opposants, clouer le bec aux indépendants et embrigadé, par la force, les plus faibles des citoyens. Les cartes d’indigents étaient distribuées en fonction de l’allégeance au parti, les carrières évoluaient au grès de l’abnégation démontrée à servir le bien du parti et non celui de la nation».

 

On remarquera pourtant que la Tunisie, pays au à la civilisation plurimillénaire, fait preuve d’une grande magnanimité vis-à-vis des brebis galeuses qui ont bêlé à l’unisson au temps de la dictature. Ainsi, les membres d’un parti dissout, et clairement interdit par la loi, peuvent-ils manifester en toute impunité et sans se faire inquiéter. Alors même qu’il est prouvé que les milices de ce parti ont contribué à semer la désolation au lendemain brûlant du 14 janvier. Alors même que sous le règne de Zaba, ceux qui n’étaient pas dument encartés aux RCD ou auprès des autres officines politiques de l’opposition décorative, ont été suppliciés pour moins que ça. Combien de militants sont-ils morts sous la torture, sur une dénonciation de ces mauves zélés ?

 

 

Source : « Tekiano » Le 19-04-2011

Le CSA propose la couverture médiatique des élections en Tunisie


 

Dans trois mois, la Tunisie vivra un évènement de taille : les premières élections à l’Assemblée Constituante qui se dérouleront (du moins on l’espère) en toute impartialité et démocratie. A l’occasion, la France vient d’annoncer, selon la TAP, qu’elle proposait son savoir-faire à la Tunisie via le puissant Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) qui est sollicité pour assurer la couverture médiatique de ces élections qui risquent d’être sous haute tension.

Sans réelle surprise, c’est Rachid Arhab, un Français d’origine algérienne, qui a proposé cette aide. Cet ancien animateur de France 2, également première personnalité nord-africaine à avoir fait son entrée au CSA, propose une sorte de formatage à l’audiovisuel tunisien, qui il faut le reconnaître, est très loin d’être expert en la matière. Ce formatage portera notamment sur le respect des règles de déontologie et la régulation de la couverture médiatique.

Par ailleurs, l’objectif de Rachid Arhab veille à garantir la liberté de communication et d’opinion mais surtout à instaurer un système de temps de parole des différents partis politiques à la télévision comme c’est le cas en France lors des élections présidentielles.

Un vent nouveau souffle sur la Tunisie qui avait pris la mauvaise habitude de n’avoir qu’un seul et unique candidat à sa propre succession ; les règles déontologiques et la liberté de parole étant complètement bafouées d’élection en élection.

Cette fois, le CSA veillera bien à ce que cette campagne audiovisuelle se passe dans les règles de l’art en assurant aussi bien l’organisation des élections que la programmation et la diffusion des émissions relatives aux compagnes électorales. Des débats politiques en Tunisie, on n’attend que ça !

Source: ”Webdo” Le 19-04-2011

Tunisie – Reportage: « Ennahdha un danger pour le tourisme, faux et archifaux », affirme Ghannouchi en campagne au Cap bon


 

Par Amel Djait

Convertie en salle de meeting, la principale salle des fêtes de Hammamet est en effervescence. Son propriétaire avait initialement refusé de la louer pour abriter le meeting politique d’Ennahdha. Un meeting réussi qui a mobilisé du monde. Alors que la fête, parfaitement orchestrée, battait son plein, des cris de contestations s’élevaient dehors. On scandait «Ghannouchi dégage».

 

9h00. La salle est déjà pleine. Un gigantesque drapeau tunisien orne le mur de l’entrée de différentes banderoles à l’effigie des martyrs de la révolution avec une pensée spéciale pour Z. Souissi, tombé sous les feux de la répression durant la révolution dans l’une des villes les plus touristiques du pays. «Et pourtant, il est de gauche. Ils s’approprient tous les symboles de la révolution ces nahdhaouis. Si Souissi les entendait, il se retournerait dans sa tombe!», ne peut s’empêcher de lâcher un des amis du défunt, présent à ce premier meeting organisé par le bureau d’Ennahdha de Hammamet.

La salle est archicomble, le service d’ordre composé d’hommes et de femmes est efficace et affable. A l’entrée, on vend des livres et des K7 du Coran. La troupe musicale «El Karama» chauffe la salle et l’assistance ne peut ignorer une immense pancarte qui résume le parcours d’Ennahdha avec ses 100 martyrs, ses 150.000 personnes qui ont souffert de la répression, ses 90 prisonnières… Sur l’estrade, des compositions florales sont posées sur la table qui réunit quelques figures incontournables du mouvement désormais parti politique reconnu. Celle-ci est habillée d’une banderole «Tunisie, terre d’accueil et carrefour des civilisations».

Acte I

10h00: Ayed Manari, représentant du parti à Hammamet, prend la parole. Il revient en détails sur les difficultés qu’il a eues à organiser ce meeting. «Certaines rumeurs prétendent qu’Ennahdha est un danger pour le tourisme pour affoler la population. Ceci est faux et archifaux. Notre vision en est seulement beaucoup plus grande. A cet effet, une déclaration pour appeler à soutenir une saison touristique plus florissante sera lue durant la cérémonie». Un appel qui invite «les vacanciers pour séjourner et organiser des conférences et des séminaires et de prendre toutes les mesures nécessaires pour parvenir à une saison de floraison touristique» est lu en français, anglais, allemand et arabe. Reste que les MICE c’est un secteur très complexe qui répondra difficilement à un appel aussi fervent soit-il!

Ce type de déclaration est censé rassurer Ahmed B et ses semblables. Travaillant dans le tourisme, le quinquagénaire est en plein désarroi: «Je vis à Hammamet et fais mes prières tous les jours. J’ai envie d’adhérer au parti mais j’ai peur pour mon gagne-pain. Qu’allez-vous faire pour le tourisme? Qui me garantit que vous n’allez pas resserrer l’étau? Qui me garantit que votre activisme ne va pas faire des dégâts? Qui me dit que votre accession au pouvoir ne va pas avoir raison d’un secteur qui fait vivre ma ville?».

Il faut préciser qu’une levée de boucliers s’est dressée contre la venue de Rached Ghannouchi dans la ville du jasmin. «Où était-il quand la vie était intenable à cause de la famille régnante à Hammamet? Il était où lorsque l’on confisquait les biens des gens? Il était où quand on ne pouvait plus aller se baigner? Il était où quand les jeunes ne pouvaient plus jouer au football sur la plage?… Pourquoi vient-il maintenant? On ne veut pas de lui…», crie toute en passion Nadia M., 30 ans, opératrice dans la restauration rapide.

Cet avis, que des centaines de manifestant réunis devant la salle du meeting en brandissant des panneaux où l’on lit: «Ghannouchi dégage», «Ghannouchi combien de femmes as-tu?», «Je suis étrangère et vis en Tunisie, que pensez-vous de la multiculture tunisienne?», «Je suis musulman et Ghannouchi ne me représente pas»… semblent partagés. Une famille entière de restaurateurs participe à la manifestation avec entre autres Mourad, un jeune de 25 ans qui ne décolère pas. Il se déclare «contre ce modèle passéiste et rétrograde pour mon pays. Je ferais tout mon possible pour faire barrage à ceux qui veulent tirer la Tunisien en arrière. Ce parti politique triche. Il y a peu de Hammamettois dans la salle. Ils amènent les gens en bus. Regardez, il y a 5 à 6 bus remplis de militants qui accompagnent toutes les apparitions publiques du Cheikh. D’où vient cet argent? Comment financent-ils leur parti?».

Des questions qui restent en suspens tant que la loi sur le financement des partis n’est pas encore au point. La précision de l’organisation et les moyens mis au service de ce meeting laissent pantois RD, militant du MDS qui reconnaît que ceux-ci dépassent la capacité de tous les partis politiques, même réunis, dans la région. D’ailleurs, RD est d’autant plus dépité qu’il fait partie de l’opposition légale largement discréditée, accusée d’avoir joué le jeu de Ben Ali durant plus de vingt ans. «Il n’y a pas qu’eux qui ont souffert du régime, tous ceux qui ont protesté ont vécu la même situation mais il faut reconnaître que la force d’Ennahdha réside dans le fait qu’ils ont été totalement écartés du pouvoir et de la vie politique. Ce sont les seuls qui se targuent d’une certaine forme de pureté n’ayant jamais été ni associés ni instrumentalisés ou faire valoir du régime déchu. Les gens vomissent le RCD et ses militants. J’en vois d’ailleurs quelques uns dans la salle».

Entre temps, ces perceptions sont évidement contestées par les nombreux partisans du parti. «Quand bien même il y a 5 ou 6 bus, ce ne sont que 300 ou 350 personnes, alors que le comité d’organisation a tablé sur une mise en place pour 4.000 personnes», précise-t-on du côté des organisateurs. Bien entendu, ces derniers accusent ceux qui sont dehors de n’être ni Hammamettois ni honnêtes en discréditant de cette façon la base populaire d’Ennahdha dans la ville.

Le régionalisme, le tribalisme, le machisme et tant d’autres animosités refont surface en Tunisie. Ils traduisent les nombreux malaises dont souffre la société. En cette période de transition démocratique, ces comportements peuvent augurer d’une période houleuse à venir si ce genre de pratiques se généralise lors de la campagne électorale. D’ailleurs, de nombreux partis politiques ont été empêchés de tenir leurs réunions dans différentes régions du pays indépendamment de leur bord idéologique.

 

Pour en revenir à Ennahdha et depuis le grand meeting de Sfax, les passages de R. Ghannouchi sont de plus en plus chahutés. Quelques heures plus tard, Kélibia fera le même accueil mitigé au Cheikh que la ville du jasmin. Un accueil que Brahim, chauffeur de taxi, considère plus comme un affront: «Ce n’est vraiment pas correct de venir manifester et gâcher une belle journée pour des gens qui se sont autant investis dans la révolution et la lutte contre Ben Ali. Ces contestataires n’ont aucun droit d’être là!». Sans parvenir à rester calme, il lâche une invitation à les repousser. Cette proposition est aussitôt tempérée par Makram M., professeur d’anglais: «Ils sont libres d’exprimer leurs avis, mais c’est aux médias d’être plus justes. Nous ne sommes invités qu’au titre d’accusés et devons toujours nous justifier. La Tunisie est une, alors, arrêtez de jouer à cette islamophobie. Vous ne vous rendez pas compte qu’à ce jeu, vous parlez que de nous et vous nous faites de la publicité!».

Sur le terrain, cela se confirme effectivement. Les médias tunisiens et étrangers couvrent plus facilement les activités du parti Ennahdha que celles des autres partis politiques. Cela contribue à asseoir encore plus leur notoriété et les poussent à se comporter comme s’ils avaient déjà gagné, comme s’ils étaient la seule force du pays.

Dépité, un militant de gauche avoue tenter de rallier sa fille sur la liste de son parti pour respecter le principe de la parité. Sans succès. Professeur agrégée en droit, la jeune femme ne veut pas se joindre aux «loosers». Elle veut se rallier à Ennahdha par «calcul politique. A force de faire croire qu’ils sont les plus forts, ils rallient de plus en plus de monde», résume-t-il avec peine.

Acte II

10h30. Retour dans la salle. Les militants du parti se succèdent sur l’estrade. Lorsque le Cheikh Chourou prend la parole, la salle est en émoi. Les 18 ans qu’a passés cet homme en prison et toute la souffrance qu’il y a enduré sont encore visibles sur son visage. Il passe en revue toute l’histoire du mouvement et de la Tunisie. On se doute des souvenirs plus personnels qui doivent lui revenir en mémoire.

Avec Ahmed Gaaloul, c’est une autre version d’une même histoire qui se déroule devant les yeux d’une assistance totalement acquise. L’exil avec son lot d’interdictions de revenir au pays d’enterrer ses parents… Aujourd’hui, l’une des jeunes têtes pensantes du parti ne rêve que de la Tunisie de demain. Un Tunisie qu’il a dû bâtir plusieurs fois dans sa tête en vivant à Londres.

 

11h00, c’est au tour d’Abdelkarim Haroubi, ex-président de l’UGTE qui rend hommage aux femmes tunisiennes qui font front depuis la colonisation à la révolution. Nettement plus politique, son discours provoque même des pleurs dans l’assistance. Les femmes à qui il rend hommage ne contiennent plus leurs larmes. Ce sont elles les nouvelles cartes maitresses d’Ennahdha si le projet pour la parité est confirmé. «Nous avons beaucoup de femmes dans notre parti», dit-il.

Sauf qu’elles ne sont pas encore suffisamment entraînées au discours politique comme le témoigne l’intervention d’une militante qui dessert justement la cause qu’elle veut servir en s’appuyant sur l’argument qui tue. «L’agent qui a giflé Bouazizi n’est-il pas une femme?». D’ici la campagne et au rythme où se déroulent les meetings, gageons qu’elles seront nettement plus percutantes.

11h30. Le cheikh Rached Ghannouchi habillé d’un costume gris clair arrive dans la salle. Celle–ci s’enflamme et chante à nouveau l’hymne national. Avec une éloquence incontestable et quelques pics d’humour, le cheikh fera un discours bien châtié. Il posera les questions qui gênent comme: «Les biens du président déchu et sa famille ont fondu en Suisse. De 600, il ne reste que 60 millions de dollars. Qui a laissé faire? Qui est en train de pousser la population inquiète à regretter la révolution? L’islamophobie et la politique de la terreur étaient le fonds de commerce de Ben Ali, qui continue à l’alimenter? Qui a tiré sur nos enfants? Qui a tué Z. Souissi? Qui prétend que nous sommes contre le Code du Statut Personnel, le tourisme ou la parité?».

La liste des interrogations de R. Ghannouchi est interminable et judicieuse. La liste de ses réponses et propositions est tout autant interminable et un peu moins judicieuse, selon que l’on partage son avis ou pas. Selon aussi que l’on apprécie ou pas la force de ses propositions.

Vers la fin du meeting, le Cheikh affirme que «la famille tunisienne est en train de vieillir et qu’un taux effrayant de divorces la frappe. A cet effet, le parti va organiser des mariages groupés». Concernant le tourisme, il affirme que ni «l’islam ni la révolution ne représentent une menace pour le tourisme», vantant entre autres les mérites d’un tourisme plus culturel ou religieux à développer autour de Kairouan et de Saint Augustin le Tunisien. Le cheikh précise aussi que «la période actuelle est bien celle de la construction, ce qui commande à tous de faire front contre les courants rétrogrades qui tentent de saper le processus de production et de détruire les usines».

Pour le moment, Mourad, Romdhane, Ahmed et Nadia, comme beaucoup de Tunisiens, partagent parfaitement ce dernier avis du cheikh mais ont des attentes importantes et différentes en fonction de leurs diverses réalités. Ils observent la vie politique frémissante en Tunisie et sont dans l’expectative de propositions concrètes pour résorber le chômage et lancer la machine économique. Des propositions que le parti Ennahdha ne se décide pas à faire. Du moins, pas encore.

Reste qu’aujourd’hui, une majorité de Tunisiens se demande si un parti islamique venait à gouverner le pays qui garantirait une interprétation moderne et tolérante de l’islam. Qui garantirait la question de la démocratie en Tunisie, devenue une «vraie terre d’islam» selon les valeurs de la charia que veut appliquer Ennahdha?

A Sfax, ville nettement moins touristique que Hammamet, le discours de Rached Ghannouchi a été jugé trop modéré. Les discours s’adaptent ou pas aux réalités économiques et sociales des différentes régions et attentes de la population tunisienne. Voilà tout l’enjeu pour le pays qui devient un laboratoire que le monde entier observe. Un modèle qui portera soit vers un avenir meilleur soit à nouveau vers le népotisme.

Source : « wmc » le 19-04-2011

« En Tunisie, la rue a créé ses propres journalistes »


 

Par Widad Kefi

« C’est en Roumanie que le peuple a inventé le mythe de Dracula », raconte Moez, journaliste à la radio tunisienne Kalima. « A l’époque, le vampire suceur de sang représentait les dirigeants qui prenaient tout au peuple. Dans le mythe, Dracula meurt à la lumière du jour. Pour moi cette lumière c’est les médias. C’est la lumière apportée par le journaliste pour dire la vérité. » Lorsqu’il rapporte cette histoire, son sourire en coin laisse échapper une fossette. Il a le visage marqué non par le temps, mais par la vie. Son œil cligne de temps en temps mais son regard dégage une impression particulière. Intense. Mystérieuse.

 

Il fait presque trente degrés, l’air est lourd pour un mois d’avril, mais Moez ne semble pas gêné par la chaleur. Emmitouflé dans son manteau gris, une casquette sombre sur la tête on croirait voir un personnage de polar. Pour lui, un journaliste « doit aller dans les ténèbres pour éclairer de la vérité ». Albert Londres enseignait de porter la plume dans la plaie, Moez lui a appris à mettre le micro dans les ténèbres.

 

« J’ai toujours eu des problèmes d’arrestations, de passage à tabac, tous les jours des agressions, on s’en prenait à moi, à ma famille. J’en suis arrivé à un point où lorsque je ne me faisais pas agresser, je me demandais ce que j’avais fait de mal dans mon article. » Radio Kalima est une radio dissidente mais elle n’était pas officiellement considérée comme une radio d’opposition. Début des années 2000, le directeur tente d’en faire un magazine électronique mais il est directement censuré.

 

« En Tunisie on a un système de censure très perfectionné » raconte le journaliste « on a donc décidé de faire des brochures clandestines, avec el Maoukef organe du PDP [Parti démocrate progressiste] nous étions les seuls à oser aborder les sujets tabous. On faisait chaque jour des rendez-vous secrets, on devait parler avec des noms de code, des rencontres clandestines ». Pendant de nombreuses années, lui et son équipe militent contre la propagande de Ben Ali « on s’est crée un réseau clandestin on enregistrait nos émissions dans la rue puisque nos locaux avaient été saccagés et notre matériel saisi. On est devenu des studios radio ambulants, journalistes, techniciens, webmasters… »

 

Si les conditions de travail ont aujourd’hui changé, il est difficile de savourer pleinement la révolution du peuple. « Aujourd’hui on avance mais le doigt sur la gâchette, toujours très méfiant. On garde en tête l’exemple amer de 1987 à 1989. Lorsque Ben Ali a pris le pouvoir, ces deux années étaient synonyme de liberté, de liberté d’expression, d’organisation… Mais après, c’est devenu pire. » Aujourd’hui Moez se dit « ni optimiste ni pessimiste » il attend juste de voir l’évolution des choses, pour enfin, savourer la victoire.

 

Mais si la révolution du peuple semble avoir abouti, la révolution des médias reste encore à faire. « Les médias tunisiens continuent aujourd’hui à travailler avec le même esprit, les mêmes mécanismes, les mêmes tabous, les mêmes zones d’ombres » raconte Moez, « je suis contre la fermeture de ces médias là, mais il faut travailler en profondeur la formation de ces journalistes. Il faut créer un comité indépendant et un organe qui garanti l’indépendance de la presse. »

 

Selon lui, il faut tout changer « la direction, la ligne éditoriale, tout. Ces journalistes là n’ont jamais fait du journalisme, ils n’ont fait que de la propagande. » Mais la reconstruction demande du temps alors qu’une échéance très importante s’approche à grand pas : « l’ultimatum du 24 juillet est un véritable défi ». En effet, les élections approchent et beaucoup de journalistes ne sont pas familiarisé avec le traitement d’une information politique. « Ils ne savent pas poser les bonnes questions, ni vulgariser un jargon électoral » explique Latifa Tayah, membre de l’institut Panos, chargé d’étudier les médias en méditerranée.

 

« La mesure alternative c’est le journalisme citoyen. Pendant la révolte, peu de médias tunisiens ont couvert les événements. La plupart des médias travaillaient contre ces révoltes, c’est alors que la rue a créé ses propres journalistes, les journalistes citoyens. » Nul ne pourrait nier l’importance du Web dans ces révolutions. Qu’il s’agisse de blogs ou de réseaux sociaux, les « cyber-dissidents » comme on les nomme ont pris la place du journaliste. « Pendant les révoltes, le peuple s’est auto-organisé, il s’est auto-protégé et il s’est auto-informé » confie Moez. Un peuple autodidacte qui, aujourd’hui, n’a plus confiance en ses journalistes.

 

Pour lui, les jeunes blogueurs sont l’avenir des médias tunisiens. « Il faut soutenir cette nouvelle forme de journalisme, pourquoi pas les faire intégrer dans les rédactions mais sans pour autant les mettre dans un moule. On a beaucoup appris d’eux, ils ont tenté d’arriver à une échelle de professionnalisme, d’éthique et de sincérité dont peu de journalistes tunisiens font preuve. » En attendant, la sphère médiatique tunisienne voit fleurir un nouveau « métier », celui de fixeur. Avant la chute du régime, parler avec un journaliste étranger était un délit. Aujourd’hui, c’est un gagne pain non négligeable.

« Je me suis fait plus d’argent en tant que fixeur à Tunis qu’en tant que fiscaliste à Paris » me confie Amen, un jeune homme qui s’occupe de journalistes allemands. Sofienne et Kamel aussi occupent leur temps libre en « aidant les journalistes étrangers ». Suffit de connaître du monde, de parler deux ou plusieurs langues et le tour est joué. « Je suis devenu un chômeur de luxe » me confie Sofienne. Mais tous restent méfiants face à la presse étrangère, notamment française. « Je me suis souvent demandé si la presse française était si libre que ça » confie Moez. Beaucoup de journalistes français étaient en relation avec l’agence tunisienne de communication extérieure ATCE sous la gouvernance de Ben Ali.

« Certains d’entre eux ont profité des bonnes grâces de Ben Ali et sont repartis avec des articles de propagande. Heureusement, il y en avait aussi qui racontaient la vérité, comme par exemple Catherine Grasset, journaliste au Monde qui a toujours dit la vérité sur le régime. Elle était d’ailleurs persona non grata en Tunisie à cause de ça. » Pour Moez, « seuls ceux qui disaient la vérité sur le régime sont les vrais amis de la Tunisie ».

Source : « Bondy Blog » Le 19-04-2011

La Tunisie, un enjeu stratégique


 

Après l’enthousiasme prudent des premières semaines, critiqué d’emblée par les plus pessimistes et les gardiens de la realpolitik, l’inquiétude grandit en Occident quant à l’avenir du printemps arabe. A la répression qui sévit en Libye, en Syrie et au Yémen, à l’instabilité qui menace les monarchies du Golfe et à l’incertitude qu’elle crée sur les approvisionnements pétroliers, au risque d’enlisement de l’intervention militaire en Libye, s’ajoute l’emprise croissante de la religion dans les mouvements d’opposition des pays les plus avancés sur la voie d’une transition démocratique pacifique : l’Egypte et même la Tunisie. Certes, islam ne signifie pas islamisme, mais l’aggravation de la situation économique et sociale, la prolongation de l’instabilité politique et l’absence de réformes dans les pays modérés brouilleraient la frontière entre les deux au profit du second.

Inspiratrice du grand réveil du monde arabe grâce au legs moderniste d’Habib Bourguiba à sa société civile, la Tunisie est, pour les mêmes raisons, le pays arabe le mieux à même de réussir sa transition vers la démocratie. Le sort de la « révolution de la dignité » initiée en décembre 2010 dans ce petit pays dépourvu de richesses pétrolières et d’enjeu géopolitique est en conséquence de la plus haute importance stratégique. Or, si le processus de rénovation politique s’organise jusqu’alors de manière conforme aux usages démocratiques, l’effondrement du tourisme, le retrait ou le gel de l’investissement étranger, le désordre libyen, l’instabilité de la région aggraveront le malaise économique et social à l’origine de la révolte populaire. Au-delà d’un certain degré de mécontentement dans les classes les plus défavorisées, les mouvements islamistes, initialement pris de court, mais bénéficiant comme il se doit du processus de libéralisation politique, récupéreront la mise.

N’ayant rien vu venir, les démocraties occidentales ont dû dans un premier temps se dépêtrer de leurs contradictions et se désolidariser de leurs alliances malencontreuses : le dommage sur ce terrain est loin d’être réparé. Mais, plus préoccupant, l’attitude des Occidentaux depuis lors – et singulièrement celle de l’Union européenne, en première ligne tant par la proximité géographique que par le poids croissant de l’islam dans sa population et dans sa vie politique -risque de faire le jeu du camp islamiste. Pour peu qu’elle s’enlise ou dérape, l’intervention militaire en Libye, conduite au nom du devoir d’ingérence et de la responsabilité de protéger les populations menacées, pourrait être retournée contre ses auteurs comme une nouvelle « croisade » occidentale en terre arabe. Il en va de même du rejet des immigrés tunisiens illégaux, sur fond de montée généralisée en Europe d’un national-populisme favorisé par la crise et visant l’islam et l’immigration. Ainsi, à rebours de l’espérance née il y a quelques mois, se profile de part et d’autre de la Méditerranée l’engrenage inquiétant de la xénophobie au Nord et de l’intégrisme au Sud, s’alimentant l’un l’autre pour le pire.

Face à ce risque très réel, la priorité de la communauté internationale devrait être d’aider rapidement sur les plans économique, social et politique les pays les mieux à même de réussir leur transition. Le succès de la Tunisie ne garantit en rien celui de l’ensemble de la région, pour lequel le modèle turc d’un « islamisme modéré » constitue sans doute à terme et dans le meilleur des scénarios l’horizon le plus plausible. Mais une chose est sûre : si les Tunisiens échouaient, alors il n’y aurait pas grand-chose à espérer, et sans doute beaucoup à craindre, des retombées du printemps arabe. Et un tel dénouement se paierait au prix fort, tant dans les pays concernés que chez leurs vieillissants voisins européens.

Source : « Les Echos » Le 19-04-2011

Tunisie – Ennahdha : ses caciques, son idéologie


 

La présentation d’Ennahdha communiquée par le parti politique au ministère de l’intérieur ne fait aucune référence à l’idéologie islamiste. « Liberté, égalité, développement », le slogan et le programme politique affichent la volonté du parti d’œuvrer pour le développement social dans le cadre d’un Etat républicain, démocratique et qui garantit la séparation des pouvoirs. La réalisation de l’union arabo-musulmane est, également, revendiquée sans toutefois négliger la collaboration avec les autres peuples du monde.

L’intégralité du texte de présentation et la liste des membres fondateurs du parti politique Ennahdha sont les suivants :

 

« Ennahdha se propose d’œuvrer pour la protection du régime républicain et pour la défense de l’indépendance du pays et de ses principes patriotiques. Il se fixe comme but de consacrer la démocratie, la séparation entre les pouvoirs, l’impartialité de la juridiction et la neutralité de l’administration et des dispositifs de sécurité.

Il envisage d’assurer le respect des libertés collectives et individuelles, de participer à la reconstitution des institutions de la société civile et à la consécration de leurs rôles et ce, en militant en faveur de l’égalité sociale, en refusant que certains accaparent la richesse nationale du pays et en garantissant à toutes les catégories sociales le droit de subvenir à leurs besoins vitaux de façon à préserver leur dignité et à permettre à toutes les régions de profiter des richesses et des biens du pays.

 

Ainsi, il projette d’adopter un modèle de développement qui serait en mesure de préserver le pays de la discrimination et de la corruption et il décide de lutter afin que l’union arabo-musulmane ait lieu sachant que la réalisation de l’Union du Maghreb arabe est un pas décisif vers l’accomplissement de l’union totale sans pour autant se passer de la collaboration avec les peuples du monde entier dans le cadre du respect mutuel et de la consolidation du rôle actif du peuple tunisien dans la bataille pour l’indépendance de la Palestine puisque c’est la cause centrale des Arabes et des Musulmans. Il a aussi l’intention de soutenir les mouvements de libération partout dans le monde et de les encourager dans leur quête de liberté et de dignité. »

 

Source : Business News » Le 19-04-2011

Elections de l’assemblée constituante

Polémiques autour de l’exclusion des Rcédistes et de la représentativité féminine


 

 

Par Néjib SASSI

L’instance supérieure de la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique va-t-elle revoir sa copie et modifier les articles 15 et 16 du projet du décret – loi relatif à l’organisation des élections de l’assemblée constituante prévues pour le 24 juillet prochain qu’elle a adopté le lundi 11 avril ? Deux articles qui ne cessent de susciter la polémique au sein des composantes de la société civile et des partis politiques.

Le premier article qui interdit à tous ceux qui ont exercé des responsabilités au niveau des structures du Rassemblement constitutionnel Démocratique (RCD) et aux membres du gouvernement pendant les 23 dernières années de se présenter aux élections de l’Assemblée constituante est jugé par certains contraire même aux principes et à l’esprit de la Révolution parce qu’il instaure selon des responsables politiques et des personnalités politiques la pratique de l’exclusion et ne favorise pas la cohésion sociale nécessaire pour le pays surtout pendant cette période transitoire.

Taux

Le Premier ministre M. Béji Caïd Essebsi a même appelé au réexamen de cet article dans son allocution à l’occasion de la réunion des gouverneurs samedi dernier. Un article jugé donc excessif et qui exclut des Rcedistes et des anciens membres du gouvernement qui n’ont rien à se reprocher. Pour ceux qui sont impliqués dans des affaires criminelles c’est à la justice de les juger et ils seront par conséquent interdits de se présenter aux élections.

Prenons l’exemple du Dr Saadeddine Zmerli le premier président de la ligue tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH) et qui a occupé le poste de ministre de la Santé publique en 1989, selon cet article controversé il serait parmi ceux qui n’auront pas le droit s’il le désire, d’être candidat à ces élections.

Ou le cas de feu Mohamed Charfi ou Dali Jazi s’ils étaient en vie ils seraient sur la liste des personnes visées par cet article.

En ce qui concerne l’article 16 qui exige la parité totale (50% – 50%) entre hommes et femmes sur les listes électorales il ne favorise que les grands partis qui sont présents dans les régions et les zones rurales. Aujourd’hui et en attendant d’éventuelles alliances seul El Nahdha pourra assurer cette parité. C’est pourquoi ses représentants au sein de l’Instance ont vivement applaudi l’adoption de cet article. Mais là on ne comprend pas comment des représentants des partis de gauche qui savent très bien qu’ils ne peuvent pas constituer de listes de parité surtout à l’intérieur du pays, ont voté pour.

Source : « Le Temps » le 18-04-2011

Un journaliste d’Al Jazeera critique sévèrement l’Algérie


 

Le journaliste et présentateur vedette d’Al Jazeera le tunisien Mohamed Krichane, est depuis quelques mois aux anges. Il a retrouvé sa langue, sa fougue et surtout sa free voice.

Ancien journaliste de latélévision tunisienne, il est, depuis la révolution de Jasmin, devenu le prophète de la parole libre. Lui qui a débuté sa vie professionnelle comme journaliste aux ordres de Ben Ali, est, depuis le geste et l’audace de Bouazizi, le chantre de la liberté de pensée et d’expression sur les plateaux de télévision. Cela ne lui donne pas le droit, encore moins la liberté de critiquer l’Algérie, pour des soi-disant hostilités à l’égard des aspirations du peuple libyen. Mohamed Krichane, est simplement un journaliste tunisien, ce n’est pas un diplomate et encore moins un homme politique ou dirigeant de l’opposition libyenne.

Le journaliste tunisien est intervenu samedi à Paris au colloque «Le printemps arabe» à l’initiative du ministère français des Affaires étrangères auquel ont participé tous les ambassadeurs français de la zone Afrique du Nord-Moyen-Orient. Il a à cette occasion, exprimé son incompréhension face au pouvoir algérien qui «n’hésite pas à utiliser des contre-forces» dans son soutien au régime de Kadhafi. Qui êtes-vous Monsieur Krichane, pour viser un pays souverain, qui plus est, est un pays voisin, qui vous a offert, dans le passé, la lumière pour étudier le soir, un million de touristes pour vivre aisément au sein de votre famille à Tunis et surtout une aide financière conséquente que votrePremier ministre s’est empressé de venir récupérer lors de sa première sortie internationale?

Le chantre de la diplomatie téléguidée s’interroge sans demander conseils aux diplomates tunisiens présents dans la salle: «Comment l’Algérie qui s’est battue pendant 40 ans pour son indépendance refuse maintenant les aspirations d’un pays voisin de se débarrasser d’un régime dictatorial?», évoquant même une politique d’hostilité pour les aspirations d’un pays voisin.

«C’est une image très négative que donne l’Algérie sur le plan intérieur et international», avant de relever que la situation de l’Algérie se traduit non seulement par un verrouillage de la vie politique intérieure mais aussi une hostilité politique à l’égard des pays voisins d’autant que l’Algérie a suivi avec beaucoup de suspicion ce qui se passait en Tunisie», a déclaré sans complexe l’ignorant d’Al Jazeera.

Jamais un responsable tunisien n’avais autant critiqué l’Algérie. D’abord, il faut réviser vos cours d’histoire Monsieur Krichane, ensuite on s’est posé aussi plusieurs questions à votre sujet: «Pourquoi n’avez-vous jamais dénoncé le régime de Ben Ali alors que vous exerciez sur le plateau de la liberté d’expression arabe?»

L’Egyptien Ahmed Mansour a au moins le mérite d’être plus courageux que vous dans ce domaine, puisqu’il a dénoncé Moubarak avant la révolution, ce qui lui a valu plusieurs agressions et aujourd’hui, il ne se présente pas comme un chantre de la liberté d’expression arabe devant des ambassadeurs. Il faut savoir Monsieur Krichane que l’Algérie a découvert la démocratie et la liberté d’expression en 88, alors que vous étiez encore à-plat-ventre devant le régime de Carthage.

Source : « Donne Ton Avis » Le 19-04-2011

Lien : http://www.donnetonavis.fr/actu/news/un-journaliste-d%E2%80%99al-jazeera-critique-severement-l%E2%80%99algerie.html

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