AFP: Premières victimes probables d’Al-Qaïda dans la Tunisie post-Ben Ali
AFP: La Berd attend l’aval de ses actionnaires pour aider l’Afrique du Nord
AFP: Essebsi confirme les élections tunisiennes pour le 24 juillet
AFP: Le président français veut aider la Tunisie à réussir sa transition démocratique
Khaled BEN M’BAREK: Lettre ouverte a l’attention du gouvernement provisoire et de l’opinion publique de Tunisie
Khaled Falah: Non au recours à l’ONU
REVUE DE PRESSE
Nord de la Tunisie: 2 hommes tués fortement suspectés d’appartenir à Al-Qaïda
Premières victimes probables d’Al-Qaïda dans la Tunisie post-Ben Ali
Tunisie: le gouvernement veut maintenir l’élection au 24 juillet
La Berd attend l’aval de ses actionnaires pour aider l’Afrique du Nord
Tunis menace de saisir l’Onu après des tirs de l’armée libyenne
Essebsi confirme les élections tunisiennes pour le 24 juillet
Tunis: levée du couvre-feu à partir de ce mercredi (officiel)
Le président français veut aider la Tunisie à réussir sa transition démocratique
Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger (D.C.T.E.) :
Proposition de création d’un réseau international de pôles culturels tunisiens
Après avoir mis en ligne son texte fondateur sur tunisnews N° 4004 du 10.05. 2011, la Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger , lancée vers la fin du mois de février 2011 par des associations des Tunisiens à l’étranger et par des personnalités indépendantes (voir liste des initiateurs sur facebook), poursuit sa présentation au public en publiant le présent texte portant sur l’axe « culture et mémoire », sachant que les débats qui se sont poursuivis tout au long des trois derniers mois ont abouti à la configuration d’une approche globalisante s’articulant autour de trois thèmes ou axes : la problématique de la mémoire et de la culture, les revendications citoyennes (élections, représentativité etc..) spécifiques aux communautés tunisiennes expatriées et les efforts pour nourrir la réflexion sur leur rôle et leur contribution solidaire à la tâche de reconstruction économique après la Révolution de la liberté et de la dignité. On ne saurait trop insister sur le fait que la déclinaison de ces axes en autant de projets tangibles ne revêt aucun caractère définitif, bien au contraire, elle n’a d’autre but que de susciter le débat afin d’en améliorer le contenu de ceux-ci, d’en affiner les contours et d’y remédier aux insuffisances. Vos propositions seront prises en considération et automatiquement intégrées dans la mouture générale. Ce sont des projets qui n’appartiennent à personne en particulier, ils sont le fruit d’un effort collectif. Ils concernent tous les Tunisiens et toutes les Tunisiennes tant à l’étranger que sur le sol national.
Ensemble réussissons-les !
Axe : Culture et mémoire :
Proposition de création d’un « Institut Culturel Tunisien « (al–Ma‘hid al-Thaqâfî al-Tûnisî) et d’un « Collège Tunisien d’Enseignement d’Arabe » (al-Madrasa al-Tûnisîyya li-Tadrîss al-Arabîyya) *
Prologue
La création culturelle et artistique constitue, il va sans dire, une partie importante de la construction de l’identité nationale, elle contribue à la configuration d’une image totalisatrice qu’un peuple veut projeter de soi-même, vers soi même et vers le monde. L’acte culturel est par essence universel au sens qu’il aspire au dialogue continuel avec autrui. En invoquant le passé, en convoquant le présent et en anticipant sur le futur, il narre par accumulations créatrices successives le continuum d’une nation et l’élaboration historique de son paysage physique et mental. Mettant fin à des siècles « d’absence » et d’existence périphérique, la Révolution populaire et démocratique du 14 janvier 2011 à réinséré la Tunisie de plain-pied dans l’Histoire. Elle lui a fournit l’occasion de réunir à nouveau les conditions d’accès à l’universalité, non pas tant pour renouer avec son indéniable prestige d’antan, en tant qu’héritière de Carthage, de Rome, de Kairouan et d’al-Andalus, mais pour apporter également sa contribution originale à l’écriture de l’épopée humaine.
La production culturelle et son exposition publique est sûrement la voie royale pour découvrir, aimer et faire aimer un pays et son peuple, cependant les régimes autoritaires ont toujours considéré l’art et la culture avec malveillance. Ni l’Etat de Bourguiba ni celui de Ben Ali n’ont à cet égard dérogé à la règle, irréductibles ennemis de la culture, ils ont érigé la censure en norme absolue. Et c’est ainsi que la Tunisie , contrairement à des nombreux autres pays émergents, demeure depuis plus d’une cinquantaine d’années sans la moindre représentation culturelle digne de ce nom dans le monde. Notre présence culturelle hors de frontières nationales durant les cinq dernières décennies était réduite à néant, à l’exception de rares manifestations indépendantes organisées au compte goutte ça et là, grâce à l’invitation des pays d’accueil. La désertification culturelle sous le régime de Ben Ali a été on ne peut plus dramatique.
Déclaré sur le papier « Centre culturel » depuis déjà les milieux des années soixante-dix, le « site Botzaris », outre le fait qu’il n’a jamais rempli sa vocation, a été transformé illégalement, eu égard à son statut diplomatique, en siège, successivement du parti socialiste destourien et à partir de 1987, l’Etat policier ne trouva rien de mieux que de faire de ce prestigieux bâtiment situé dans le 19eme arrondissement de Paris, face au parc des Buttes-Chaumont, une succursale du parti R.c.d, dissimulée derrière une myriade d’associations-écran, pour y loger ses miliciens et y installer ses réseaux d’indicateurs et de barbouzes chargés de surveiller la communauté tunisienne et de terroriser les acteurs politiques et associatifs qui s’opposent à la dictature en Ile de France et au delà. Aujourd’hui, en libérant les hommes et les femmes, l’acte et la parole, la Révolution du 14 janvier eut pour conséquence une explosion de création, autant dire une véritable révolution esthétique, augurant de l’émergence de nouveaux courants et de prolifération créatrice dans les différents domaines.
Y-a-t-il meilleur moyen pour donner à voir à l’étranger le visage de la Tunisie nouvelle et émancipée qu’une prestigieuse institution culturelle sur ce site surplombant l’un des plus beaux parcs haussmannien de la capitale française ?
Proposition de création d’un « Pôle culturel » sur les sites de Botzaris (19eme) et celui de l’ancien Consulat (17eme) **
L’idée de lancement de « Pôle culturel » est appelée à s’étendre ultérieurement en vue de constituer un réseau international couvrant des pays non-arabophones à forte présence tunisienne :
Europe
1- France – Paris
2- France – Lyon ou Marseille
3 – Italie – Rome
4- Allemagne – Düsseldorf ou Berlin
Amérique du Nord /Canada –
5- New York ou Ottawa
Ce Pôle comprend deux modules :
Premier module : « Institut Culturel Tunisien » (Al-Ma‘hid al-Thaqâfî al-Tûnisî )
En France « L’Institut Culturel Tunisien » est hébergé dans les locaux du 36, rue Botzaris Paris 75019 :
▪ « L’Institut culturel tunisien » est une institution officielle dédiée à la promotion de la culture et de la création contemporaines tunisiennes et à la création arabe en général, ainsi qu’à l’enseignement de la langue arabe.
▪ « L’Institut Culturel Tunisien « est placé sous le Haut patronage de la Présidence de la République tunisienne, du ministère des Affaires Etrangères, du ministère de l’Education et du ministère des Affaires sociales.
▪ « L’institut Culturel Tunisien » propose au public des programmes d’activités culturelles, dispense des cours d’enseignement d’arabe, délivre des diplômes d’arabe et met à la disposition du public :
– Une bibliothèque, une médiathèque pluridisciplinaire spécialisée dans la thématique tunisienne dont le fonds d’ouverture sera constitué d’un minimum de 15.000 références bibliographiques consultables sur place dans un premier temps.
– Un centre de documentation, une salle de lecture et de consultation de périodiques de 30 à 40 places, qui proposera aux visiteurs : livres, presse quotidienne, hebdomadaires etc. revues culturelles, généralistes ou spécialisées, DVD’s, CD’s, vidéos et matériel multimédia, équipés d’accès à Internet relié au fonds de la Bibliothèque Nationale.
– Une salle d’exposition d’art permanente qui portera une attention particulière à la production d’œuvres d’artistes tunisiens (peinture, sculpture, dessin, photographie, performances, installations etc.)
– Un auditorium équipé de matériel de projection cinéma multi-supports de deux cents places minimum. Cet auditorium servira également aux représentations théâtrales, aux spectacles chorégraphiques, aux cycles de cinéma, à l’organisation de conférences, des séminaires, des tables rondes, des débats littéraires, des colloques et d’autres manifestations tels que les récitals de poésie, les monologues, les concerts de musique etc.)
– Un programme d’activités culturelles, organisé les mercredis (selon le calendrier scolaire du pays d’accueil), destiné aux enfants et axé sur la découverte et la connaissance de la Tunisie.
– Une programmation trimestrielle de l’ensemble des activités en plus d’un guide reprenant l’actualité culturelle relative à la Tunisie dans le pays d’accueil, seront édités périodiquement par « l’Institut » et diffusés sur support papier et numérique.
– Une Cafétéria servant exclusivement des produits tunisiens
▪ Des locaux pour la gestion administrative
Les ministères de tutelle nomment un directeur et proposent un Conseil d’Administration composé d’un tiers de fonctionnaires, un tiers de personnalités issues du monde de la culture, et un tiers de personnalités issues des communautés tunisiennes expatriées provenant de divers horizons professionnels.
P.S : Il est à préciser que de travaux de réhabilitation du site Botzaris s’imposent, car sa distribution spatiale actuelle ne permet pas l’installation d’un lieu consacré à ce type d’activité. Ceci étant dit, nous recommandons, dans l’attente de ces travaux, d’ouvrir les locaux au public pour des activités culturelles restreintes qui restent à définir entre la direction provisoire, les Ministères et les partenaires pressentis.
Deuxième module : « Collège Tunisien d’enseignement d’arabe » (al-Madrasa al-Tûnisîyya li-Tadrîss al–Arabîyya) :
▪ Le « Collège Tunisien d’Enseignement d’arabe » est hébergé dans les locaux de l’hôtel particulier de l’ancien Consulat du 25, rue Fortuny 75017 Paris.
▪ « Le collège Tunisien » a pour mission de dispenser des cours d’enseignement d’arabe en tant que langue étrangère selon les méthodes modernes d’enseignement des langues vivantes en usage en Tunisie. Les cours s’adressent aux enfants et aux adultes débutants et non-débutants Tunisiens et non Tunisiens. Toutefois les enfants des ressortissants tunisiens seront exonérés des frais d’inscriptions, soit totalement soit partiellement et ce en fonction des ressources des parents. Une tarification par programme semestriel sera mise en place selon le niveau d’étude choisi. Ces niveaux sont au nombre de 4 : A – Cours de langue générale : Débutant – Intermédiaire – Supérieur – Approfondi, B – Cours spécialisés, C – Cours par internet, D- Cours intensifs
▪ Conçu comme un collège d’excellence cet établissement pédagogique a pour vocation de délivrer au nom du ministère de l’Education des diplômes reconnus à l’échelle internationale attestant divers niveaux et maitrise de la langue arabe.
Ce projet est décliné dans ces lignes directrices, ce sont les commissions d’experts nommées par l’Etat Tunisien qui auront pour charge, une fois le projet entériné, d’en définir les modalités de réalisation.
* Nous informons nos concitoyens que le projet ci-dessus ainsi que les appellations : « Institut Culturel Tunisien » et «Collège Tunisien d’Enseignement d’Arabe » et leur traduction respective en arabe sont déposés au titre de propriété intellectuelle exclusive au nom de la © « Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’étranger ». Toutefois les entités associatives, les ONG, et les personnes physiques qui acceptent de rejoindre la « Dynamique » et d’œuvrer pour la réalisation de ses objectifs disposeront du droit d’adaptation et de traduction de ce projet et de son libellé selon le pays de résidence.
** Dans l’hypothèse d’une pénurie de locaux, les autorités tunisiennes s’engagent à déclencher des actions en justice pour la dévolution à l’Etat des biens appartenant au dictateur déchu et à sa famille et de les mettre à disposition des promoteurs du projet.
Interlocuteur pour le projet culturel
Abdelatif Ben Salem
POUR QUAND LA VERITÉ
DANS L’AFFAIRE FAYSAL BARAKAT ?
Khaled BEN M’BAREK
MISE AU POINT CONCERNANT L’INTERVIEW DU PROFESSEUR ABDELWAHEB BOUHDIBA AU JOURNAL LA PRESSE LE 14\05\2011
Non au recours à l’ONU.
Précisions du ministère de l’intérieur au sujet des évènements de Rouhia
Des unités spéciales de l’armée et de la garde nationale sont parvenues, mercredi matin vers 6h55, en collaboration avec quelques habitants, à identifier un groupe de trois terroristes dans la localité de Rouhia (Siliana), informe le ministère de l’intérieur dans un communiqué publié mercredi. Le communiqué souligne que les terroristes ont pris refuge dans un lieu situé prés de Rouhia et commencé à tirer sur les unités de l’armée et de la garde nationale, blessant trois militaires dont un haut officier qui a succombé à ses blessures. Du coté des terroristes, deux ont été abattus sur place et le troisième a pris la fuite. La même source précise, que ces personnes ont été interceptées grâce aux efforts déployés, depuis quelques jours, par les forces de sécurité et l’armée sur les traces des groupes d’individus qui se sont infiltrés, récemment, dans le territoire tunisien. Les ministères de l’Intérieur et de la Défense nationale appellent dans ce communiqué, tous les citoyens et spécialement les chauffeurs de louages ainsi que tous les usagers de la route à la vigilance, les exhortant à informer les services concernés sur toute personne suspecte afin de préserver l’intégrité du territoire national
Source: ”La Presse” Le 18-05-2011
Siliana : un mort parmi nos forces de l’ordre suite à une confrontation avec l’Aqmi
Selon Mosaïque FM, un affrontement entre les forces de l’ordre tunisiennes et un groupe armé appartenant à Aqmi (la branche maghrébine d’Al-Qaida), a causé un mort dans les rangs des services de sécurité, ainsi qu’un blessé dans un état critique.
Du côté des terroristes on enregistre deux morts de nationalité libyenne.
L’affrontement a éclaté tôt ce matin à Rouhia, dans le gouvernorat de Siliana, où les forces de l’ordre (armée, garde nationale et police) ont combattu un groupe de neuf terroristes composé de plusieurs nationalités : tunisienne, algérienne et libyenne, précise la même source.
En attendant la confirmation du ministère de la Défense, plusieurs autres sources indiquent qu’il y a eu une autre victime du côté des forces de l’ordre. Il s’agirait d’un commandant de l’armée tunisienne.
Par ailleurs une vidéo, qui circule depuis ce matin sur Facebook, et montrant un hôpital attesterait de l’urgence de la situation.
Source : « webdo » Le 18-05-2011
Tunisie : deux hommes suspectés d’appartenir à Al Qaïda ont été tués
Ils «portaient des ceintures d’explosifs» et sont considérés comme de «terroristes, fortement suspectés d’appartenir au réseau Al-Qaïda», selon une souce autorisée. Deux hommes ont été tués lors d’un échange de tirs avec les forces de l’ordre tunisiennes mercredi dans la localité de Rouhia, à environ 200 km à l’ouest de Tunis.
Ils portaient sur eux des passeports libyens. Deux membres de l’armée tunisienne auraient également été tués et deux civils blessés, dont un grièvement. Auparavant, une source sécuritaire et un témoin, avaient indiqué que quatre personnes – un colonel et un soldat de l’armée tunisienne ainsi que deux Libyens – avaient été tuées dans cet échange de tirs. Selon une source sécuritaire, «deux hommes, arrivés en provenance de Sbiba (près de la ville de Kasserine) se sont dirigés vers un parc de stationnement à Rouhia où un gardien les a aidés à transporter leurs bagages, mais il a été surpris par le poids de leurs bagages, et a alerté la police et l’armée». Dès l’arrivée sur place des forces de l’ordre, les «deux Libyens ont commencé à tirer et il y a eu un échange de tirs entre l’armée et ces deux hommes», a ajouté cette source. «Le soldat Walid Haji et le colonel Tahar Ayari sont morts dans ces échanges de tirs», ainsi que «les deux Lybiens qui avaient sur eux des passeports libyens», a ajouté cette source. Cette version des faits a été confirmée par un habitant contacté sur place qui a ajouté que deux civils avaient été blessés dont un grièvement et que ce dernier avait été hospitalisé à Tunis. Des hélicoptères de l’armée tunisienne survolaient mercredi la région, a ajouté ce témoin.
Source: “Le Parisien” Le 18-05-2011
Des économistes réputés appellent le G8 à accorder 25 milliards de dollars à la Tunisie
Jean Louis Reiffers et Olivier Pastré, respectivement Professeurs à l’Université du Sud et l’Université Paris 8, étaient à Tunis pour lancer un appel vibrant au G8 pour soutenir le pays dont la révolution non-violente «pourrait remodeler complètement l’avenir de la zone MENA, mais aussi de l’ensemble de la zone méditerranéenne et de l’Europe».
Pour lancer cet appel, ils n’ont pas été les seuls, 19 autres économistes et experts non moins prestigieux se sont associés à eux parmi lesquels figurent Christian du Boisssieu, Philippe Aghion de Harvard University, Jacques Attali, Toshio Koike de Tokyo University et Wolfgang Koenig de Goethe Universität de Frankfurt. Une initiative qui représente un signe évident de la foi du monde dans la révolution tunisienne et l’espoir de la voir aboutir à une véritable transition démocratique et une économie remodelée, plus humaine et moins corrompue.
«Nous avons la responsabilité collective de faire en sorte que cette transition réussisse et de prouver que la coopération économique est la meilleure barrière contre les extrémismes», ont-ils indiqué dans leur appel au G8. «Dans toutes les périodes postrévolutionnaires, l’économie fléchit mais si l’on réagit bien, si l’on met et l’on trouve les moyens, si l’on réagit comme il faut, elle récupère aussi vite qu’elle a perdu du terrain», a indiqué Joseph Stiglitz lors d’un point presse organisé au Premier ministère mardi 17 mai 2011 en présence de Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la BCT.
Le succès de la révolution tunisienne relève de la responsabilité de tous car une mauvaise coordination des actions est trop risquée et le monde ne doit pas attendre que la Tunisie ait achevé sa transition pour l’aider. L’Europe est d’ailleurs dans cette posture, confirme Jean Louis Reiffers. D’où l’importance d’agir. La Tunisie a besoin d’une aide et tout de suite: «Elle a besoin d’assistance internationale afin d’éviter la phase de décroissance initiale que son économie et sa société ne peuvent pas se permettre. La révolution n’a certes pas de prix mais elle a un coût. La croissance économique pour 2011 devrait passer en dessous de 1% et les émeutes ont déjà coûté 2 milliards de $ à l’économie, ce qui équivaut à 4% du PIB».
Vingt-cinq milliards de $ pour reconstruire la Tunisie, soit 2/3 de la reconstruction allemande
25 milliards de $ pour aider la Tunisie à reconstruire son économie et réussir sa transition démocratique. 25 milliards de $, pas dans 6 mois ou une année mais tout de suite. C’est sur cela qu’insistent les éminents signataires de l’appel adressé au G8. «Les marchés à l’international devraient s’ouvrir plus à la Tunisie pour stimuler ses exportations», a déclaré Joseph Stiglitz qui a souligné l’importance de la participation de la société civile non seulement au débat politique mais aussi à l’action sur le terrain économique.
«La communauté internationale doit s’impliquer pour changer le modèle même du système économique libéral en Tunisie en le rendant plus humain; aujourd’hui, il faut que la Tunisie passe d’un capitalisme captateur inégal à un capitalisme démocratique. Les produits de consommation de base ne doivent plus subir d’augmentations brutales, car elles peuvent être ingérables pour la population», a indiqué Jean-Louis Reiffers. Un point éminemment important est celui de l’emploi des jeunes qui invite à travailler plus sur le système éducatif et tout aussi bien sur le système bancaire. Les banques devraient, en effet, devenir plus souples et encourager les jeunes promoteurs en finançant des start-up ou des projets en informatiques.
Pour rassurer les investisseurs, la bonne gouvernance représente un atout important car la corruption était systématisée dans un pays qui donnait des signes d’une économie prospère, alors qu’en réalité elle était minée de l’intérieur à cause du manque de transparence et des «pots de vin». «Désormais, les marchés publics doivent être plus transparents»…
Il a fallu 700 milliards de $ pour reconstruire l’Allemagne après la chute du Mur de Berlin, 70 milliards de $ sur 5 ans pour aider la Pologne à mettre sur pied une économie solide qui puisse lui permettre de s’intégrer à l’économie européenne. Pour la Tunisie, la liste des 21 a sollicité 25 milliards sur 5 à 10 ans.
Le succès de la transition démocratique de la Tunisie représente un enjeu important pour la communauté internationale, le programme de développement mis en place par le gouvernement tunisien est important et il nécessite un investissement de l’ordre de 24 milliards de $ sur 5 ans. « La petite taille de la Tunisie est en fait un parfait laboratoire de la démocratie. Elle nous offre l’occasion unique de prouver que la démocratie peut suivre un développement harmonieux dans la région. Le coût d’un tel laboratoire, le coût du Plan que nous préconisons, n’est que de 2 à 3% du coût de la réunification allemande et inférieur au coût d’un à deux mois de la guerre en Irak».
Le gouvernement tunisien réactif, aussi transitoire soit-il, a déjà mis au point un programme de développement économique comprenant des projets concrets. «Il est plus aisé de financer des projets concrets que des PME… Il faut toutefois que les fonds pour soutenir l’économie tunisienne soient débloqués à temps sans trop attendre. La communauté internationale doit anticiper les évolutions avec un gouvernement qui est tout à fait dans la ligne d’une démocratisation», a affirmé Olivier Pastré.
La révolution tunisienne, qui a pris de cours «tous les analystes et toutes les prédictions», a inspiré d’autres révolutions dans la région MENA. Elle a impressionné des pays occidentaux qui ne croyaient pas en la capacité des populations arabes à se soulever.Pacifique et déterminée, elle a suscité l’admiration de larges pans de l’intelligentia et des peuples partout dans le monde. Aujourd’hui, «la révolution tunisienne est l’objet d’études à l’Université de Columbia». Déjà…
«De nombreux pays de la région ont toute leur attention focalisée sur la Tunisie et un échec de sa transition démocratique serait une victoire pour toutes les dictatures et une sévère défaite pour la démocratie».
Maintenant, il faut qu’il y ait un bon pilote dans l’avion pour conduire la Tunisie vers la rive du Salut; il faut également que l’équipage soit motivé, déterminé et surtout patriote.
Source: ”wmc” Le 18-05-2011
Pratiquement, la Tunisie des paradoxes
La Tunisie a bonne presse à l’étranger. La Révolution l’a propulsée au firmament. Pourtant, l’image qu’elle présente à l’intérieur des frontières nationales est plutôt terne. Le paradoxe est criant, le contraste affligeant ! Entre être cité en exemple et offrir le spectacle d’un pays instable, voire mal à l’aise, la différence est considérable. La Tunisie est en passe de réussir ce tour de force.
La Tunisie rayonne à travers le monde. Elle est source d’inspiration pour les peuples opprimés. Les dirigeants de plusieurs pays, les délégations gouvernementales, les experts internationaux en tous genres, en droit, en économie, les spécialistes en matière d’élections, les représentants d’ONG ne cessent de sillonner le pays. Les hôtes s’accordent tous à saluer l’avènement de la Révolution et à rendre un hommage retentissant aux Tunisiens, les jeunes en particulier, qui ont réussi, spontanément, à réaliser un exploit inégalé et à déclencher une vague de soulèvements dans le monde arabe. Plus d’un pays a exprimé son soutien à l’expérience démocratique naissante. Les hommes d’Etat, les financiers, les associations et les organismes internationaux ont promis aide et assistance à ce peuple héroïque… Auréolée de cette distinction universelle, la Tunisie fait la « UNE » des médias du monde. Elle a les honneurs des journaux électroniques et des réseaux sociaux de la toile. Elle est même l’invitée de marque – événement exceptionnel – du G8 qui se tient sous peu à Deauville, en France. Mais, ce n’est, hélas, que le côté jardin de ce pays convoité par plus d’une partie. Côté cour, c’est un acharnement de circonstances qui a poussé certains à maudire la Révolution : absence de sécurité, pléthore de revendications, de grèves, de manifestations, de sit-in, actes de banditisme, agissements de ce qu’il est convenu d’appeler des contre révolutionnaires, manigances de ci de là, menaces à la frontière sud du pays, peur et panique qui s’emparent des citoyens… C’est à se demander si la Tunisie de la Révolution pourra se remettre un jour de ces malaises!
Source : « Investir en Tunisie » Le 18-05-2011
Lien : http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=10062
Révolution tunisienne: «la culture n’a eu aucun rôle»
Artistes et intellectuels ont joué un rôle dans la Révolution en Tunisie. Mais l’élite tunisienne en a-t-elle assez fait? Interview de Karim Ben Smaïl, éditeur de la maison tunisienne indépendante Cérès.
La première fois que j’ai rencontré Karim Ben Smaïl, c’était lors d’un vernissage. Je tendais mon micro à tout va, pour que l’on me parle de la Révolution et du rôle des artistes. Lui a dit «non, pas maintenant, pas ici». Je l’ai revu le lendemain dans sa maison cossue de la banlieue de Tunis. Il m’a reçu cordialement, mais avec une certaine gravité. Parce que cette Révolution, une joie immense pour le pays, est aussi, selon Karim Ben Smaïl, éditeur de la maison tunisienne indépendante Cérès, une «humiliation» terrible pour certains intellectuels, qui estiment qu’ils n’ont pas assez fait pour l’accompagner. Interview
SlateAfrique – Comment travaillait-on sous le régime de Zine el-Abidine Ben Ali?
Karim Ben Smaïl – C’était très simple. A cette époque nous avions des contraintes claires et nettes.Le prince et sa famille étaient intouchables et on ne pouvait pas en parler. Tout ce qui était politique et datait du dernier quart de siècle, on ne pouvait pas en parler sans passer par les filtres mauves (couleur du régime de Zine el-Abidine Ben Ali).
SlateAfrique – En tant que maison d’édition indépendante, que pouviez-vous publier?
K.B.Smaïl – L’indépendance est une notion toute relative maintenant. Le «courage» c’était d’aller quelques millimètres au-delà de la ligne jaune. De tenter ou d’oser un petit truc de plus, de publier un livre où quelque part, page 237, on disait qu’on était sous une dictature. Ça n’allait pas beaucoup plus loin. Nous voulions donner systématiquement la parole à ceux que le régime n’aimait pas, qui avaient eu des ambitions politiques, qui s’étaient insurgés le jour où il avait étendu son pouvoir sur une banque, signé un papier pour s’approprier un patrimoine culturel… On s’est ainsi retrouvés à publier des gens comme Ayad Ben Achour [président de la nouvelle Commission électorale tunisienne, ndlr], qui aujourd’hui est censé nous mener vers une nouvelle Constitution. Dans le conseil qu’il a réuni pour réfléchir à cette nouvelle Constitution, on retrouve quelques auteurs de notre maison d’édition. Mais nous ne sommes pas des héros, attention. Cette révolution, elle s’est faite ailleurs, ça c’est clair.
SlateAfrique – D’après vous, où s’est faite la Révolution?
K.B.Smaïl – Elle s’est faite avec le peuple. Et nous tous intellectuels devons aujourd’hui nous demander quelle est notre position. Comment avons-nous pu accepter d’être dirigés par une bande d’escrocs de ce niveau-là sans bouger? C’est une grande humiliation. On peut se le cacher. Mais nous avons aujourd’hui à regarder en face le fait que, pendant vingt-cinq ans, des escrocs, des voleurs, des dealeurs de drogue ont dirigé ce pays. Et nous n’avons pratiquement rien fait.
L’élite intellectuelle et artistique baillonnée et impuissante
SlateAfrique – Vous estimez que les intellectuels n’ont eu aucun rôle dans cette Révolution?
K.B.Smaïl – Non, absolument aucun. Je dénie à l’élite la moindre parcelle de rôle dans cette Révolution. Prétendre ça, ce serait un hold-up. Le pouvoir a dépassé toutes les limites: c’est ça qui a déclenché la Révolution. Notre chance, c’est que ces escrocs n’étaient pas très intelligents. Je suis persuadé que s’ils avaient allié l’avidité à l’intelligence ils auraient pu tenir encore longtemps. Mais ils ont tellement méprisé les gens, en les poussant à l’extrême dénuement et à l’extrême désespoir, de telle sorte que ça ne pouvait qu’exploser. Je me souviens du moment où je suis entré en révolte, ça a été un détail: quand le président de la République s’est acheté son troisième avion, un quadriréacteur, gros porteur, avec 24 heures d’autonomie, 350 tonnes de fret, qui coûtait 1 ou 2% du PIB et qu’il était en train de le faire aménager en VIP. Ça peut paraître futile, mais face à tous les problèmes économiques, s’acheter de tels gadgets. J’ai donc posté sur Facebook: «ça sert à quoi?», une amie, une artiste, a répondu: «ça sert à faire des allers simples». C’était prémonitoire.
SlateAfrique – Mais pourquoi avoir eu le courage d’être subversif, de grignoter la ligne jaune, sans aller plus loin?
K.B.Smaïl – Si vous transgressiez la ligne jaune de manière trop évidente, vous ne pouviez pas paraître, tout simplement. Le livre était saisi, donc ça ne servait à rien.
SlateAfrique – Que reprochez-vous aux intellectuels?
K.B.Smaïl – Nous n’étions pas actifs. Nous pensions que ça allait continuer. Nous n’avons pas poussé Zaba [Zine el-Abidine Ben Ali] dehors. Nous sommes arrivés après. Après les révoltes de l’intérieur du pays, après ces gens qui ont donné leur vie, après ces jeunes d’un courage absolument fou qui étaient debout, devant les flingues, et qui ont pris des balles. C’est après eux que nous sommes entrés le 14 janvier 2011, en enfonçant des portes délabrées. Là nous avons pris des risques réels. Plus gros d’ailleurs que nous le pensions. Mais ce n’est que la dernière étape de ce soulèvement populaire.
SlateAfrique – Mais le 10 janvier 2011, il y a eu une manifestation qui comptait plusieurs personnes liées à la culture. Et certains artistes se sont exprimés haut et fort contre la censure pendant toute la dictature.
K.B.Smaïl – Quand je dis que la culture n’a eu aucun rôle, je parle de l’élite, et de la culture officielle. Qu’on le veuille ou non, on est là depuis cinquante ans, nous sommes la culture officielle. Je parle des vieux croûtons comme moi, des gens installés et connus, des professeurs, de la bourgeoisie. Il y a quelques artistes de ma génération qui étaient vraiment engagés, et les jeunes ont aussi beaucoup fait.Des types comme «Z», un caricaturiste engagé, dont on ne connaît même pas le vrai nom. Il est underground, il a travaillé sur Internet. La nouvelle culture, celle des rappeurs par exemple, est passionnante, créative, engagée, c’est elle le véritable poil à gratter. Moi mes livres ça pouvait agacer Monsieur Ben Ali, et ça l’a beaucoup agacé en 2000, alors il nous est tombé dessus avec sept contrôles fiscaux. On n’en est pas morts. Z, lui, s’il avait été pris, c’était la tôle, la bastonnade, la torture et autre. Comme pourBendirman, et les rappeurs ou musiciens qui se sont fait entendre.
SlateAfrique – Qu’auriez-vous pu faire de plus? Il entame une réponse et sa voix s’étrangle. Cet intellectuel brillant, sûr de lui, la cinquantaine passée, pleure. Ce sont les larmes de cette humiliation évoquée, celles des remords de n’avoir pas fait davantage. Puis il se reprend, et d’une voix sourde, il dit:
K.B.Smaïl – Ecoutez, lorsqu’un homme se verse de l’alcool dessus et s’enflamme, vous ne pouvez pas ne pas vous remettre en cause. Vous ne pouvez pas ne pas vous dire: finalement, moi j’étais là dans mon confort sympathique, à me prendre pour un héros parce que j’ai publié un bouquin un peu subversif. Et à quelques centaines de kilomètres de chez moi, il y avait un type, tellement au bout du rouleau, qui ne voyait tellement plus d’horizon, qu’il a choisi de se donner la mort de cette manière-là. Parce qu’il ne s’est pas jeté par la fenêtre. Il s’est brûlé. Il est mort dans d’atroces souffrances. Donc c’est un appel. Un appel à nous tous. On n’a pas fini de digérer ça. Qu’on le veuille ou non, quelque part, nous avons mis le feu à ce jeune homme.
SlateAfrique – Vous pensez que l’élite intellectuelle a une responsabilité dans cette mort?
K.B.Smaïl – Oui. Nous avons tous une responsabilité. Et c’est pour ça qu’il est indispensable que nous nous investissions tous maintenant. Je pense que tous les Tunisiens ont reçu ce message. Nous avons un rôle qui est d’occuper cette fenêtre de liberté nouvelle. Le monde arabe a toujours vécu sous la dictature, de façon plus ou moins évidente. Ça peut revenir. Il serait prématuré de dire que nous sommes dans une démocratie. Pour l’instant, nous sommes dans une fenêtre de liberté où je peux publier, importer ce que je veux et je ne vais pas m’en priver.
Source : « Slate Afrique » Le 18-05-2011
Lien : http://www.slateafrique.com/1857/revolution-tunisienne-culture-aucun-role
Tunisie, le CPR, Ettajdid et le PDP déplorent les événements de Rouhia
Suite aux événements survenus ce mercredi à Rouhia (gouvernorat de Siliana), Moncef Marzouki, président du CPR, déplore dans une vidéo diffusée sur facebook, une tentative criminelle visant la violation de la sécurité et de la souveraineté du pays. Le Président du CPR a pointé le doigt sur « les forces de Kadhafi qui ont tenté, plusieurs fois, de pénétrer dans le territoire tunisien dans une tentative de déstabilisation de la Tunisie ». Dr Marzouki salue l’armée tunisienne et l’assure du soutien du peuple tunisien dans cette bataille visant à protéger notre révolution, et nos frontières nationales. « Des frontières avec la dictature libyenne, et non avec le peuple libyen », précise-t-il, « lesquelles frontières sont vouées à la disparition, avec la fin de la dictature de Kadhafi ». Le Président du CPR met en garde contre « ce qui se trame contre nous par ce criminel », exprimant « la détermination du peuple tunisien à protéger la Tunisie et sa révolution par tous les moyens ».
Le mouvement Ettajdid exprime dans un communiqué sa vive réprobation, suite à l’intrusion d’éléments terroristes dans notre territoire national, en ouvrant le feu sur nos forces armées, provoquant un martyr et des blessés. Ettajdid exprime « sa totale mobilisation pour préserver l’invulnérabilité de la patrie et appelle le peuple tunisien à se tenir, soudé, aux côtés de notre armée et des forces de sécurité nationale pour protéger l’inviolabilité de notre territoire et faire barrage à toutes les tentatives de déstabilisation de la sécurité de la Tunisie et de sa révolution ».
Le parti démocrate progressiste (PDP) lance un appel sur Facebook à un rassemblement demain, 19 Mai, devant le théâtre municipal à 13 heures « pour exprimer notre soutien avec les forces de sécurité intérieure et l’armée, dans leur mission de défendre notre pays et son unité contre la violence et le terrorisme ».
Source: ”GlobalNet” Le 18-05-2011
Tunisie, Ennahdha exprime sa vive réprobation du crime de Rouhia
Suite aux événements survenus à Rouhia, le mouvement Ennahdha exprime, dans un communiqué, « sa profonde préoccupation et sa vive réprobation de ce crime, et salue le rôle de l’armée nationale dans la protection du pays ». Ennahdha « condamne vivement toute agression contre l’invulnérabilité du pays, et toutes les parties qui se tiennent derrière quelle qu’en soit l’identité ». Le mouvement de Rached Ghannouchi appelle le peuple tunisien « à la vigilance et à faire face à toutes les tentatives de violation du territoire tunisien et d’atteinte à sa stabilité, son unité territoriale, et la protection de sa révolution ». Le mouvement Ennahdha prévient dans ce même communiqué les forces politiques et sociales « contre le danger des tentatives de violation du pays dont le but est de faire avorter sa révolution, les appelle à mettre l’intérêt du pays au dessus de toute considération, et à resserrer davantage les rangs, en vue de défendre le pays, son indépendance, son unité et sa révolution , et à mettre en échec toutes les tentatives à même de troubler la situation, de torpiller la transition démocratique, et de récupérer la révolution du peuple ».
Source: “GlobalNet” Le 18-05-2011
Lien: http://www.gnet.tn/revue-de-presse-nationale/tunisie-ennahdha-exprime-sa-vive-reprobation-du-crime-de-rouhia/id-menu-958.html
Tunisie : Des commissions pour protéger la récolte céréalière
Trois gouvernorats producteurs de céréales au moins (Kef, Béja et Sidi Bouzid) ont mis sur pied des commissions, soit pour assurer le suivi de la saison de la moisson soit pour protèger la récolte contre les éventuels actes de pillage des champs céréaliers suite aux menaces d’incendies adressées aux agriculteurs.
La récolte est estimée à 20 millions de quintaux, selon le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, Mokhtar Jallali, a déclaré récemment que les parties concernées ont mis en place des mesures pour contrer ces menaces et garantir la saison des grandes cultures, soulignant la mobilisation de l’appareil sécuritaire et des forces de l’armée nationale pour assurer les meilleures conditions au déroulement des opérations de collecte de la récolte.
Il a indiqué qu’il a été procédé au recrutement de gardes pour la protection de la récolte de céréales et à la formation, avec le concours de la protection civile, de 100 jeunes dans le domaine de l’extinction des incendies.
Le ministère a appelé les agriculteurs des six gouvernorats concernés par cette activité (la céréaliculture) à faire preuve de prudence et exhorté les délégués régionaux à l’agriculture à offrir tous les moyens nécessaires à même de garantir la réussite de la moisson.
Pour sa part, l’Union tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) a recommandé, mardi, d’accélérer la constitution des commissions de protection de la récolte à travers la collaboration avec les composantes de la société civile, les comités de protection de la Révolution et les autorités locales et régionales, mettant l’accent sur la participation des familles, des citoyens et des agricultures, et ce, en coordination avec les unions locales et régionales du travail.
A noter que l’article 307 du code pénal stipule une sanction de 12 ans de prison contre ceux qui incendient la récolte céréalière.
Source: “African Manager” Le 18-05-2011
Lien: http://www.africanmanager.com/articles/133485.html
Tunisie: le pèlerinage des juifs à la Ghriba maintenu mais sans festivités
Le pèlerinage à la synagogue de la Ghriba à Djerba est une des fêtes les plus importantes pour les tunisiens de confession juive. Cette fête draine par ailleurs habituellement des milliers de juifs, venus des quatre coins du monde. Malheureusement, les festivités liées à ce pèlerinage seront réduites à leur plus simple expression. En effet, le pèlerinage se réduira cette année au rituel dans l’enceinte de la synagogue. Les réjouissances habituelles et la procession d’une relique de la Torah n’auront pas lieu en mémoire des martyrs tombés pendant la révolution. Le patriotisme et la communauté de destin des juifs et des musulmans tunisiens font que la fête laissera place au recueillement. Seuls les Juifs résidant à Djerba viendront vendredi et dimanche à la synagogue pour allumer des bougies, déposer des œufs en formulant des vœux et boire de la boukha (eau de vie à base de figue). Entre une vingtaine et une trentaine de pèlerins feront le voyage de Paris d’où d’habitude déferlent des milliers de visiteurs. Considérée comme la plus ancienne d’Afrique, la synagogue de Djerba a été construite, selon la légende, il y a plus de 2.500 ans par des Juifs venus se réfugier dans cette île après la destruction par les Romains du temple de Salomon à Jérusalem.
Source : « Espace Manager » Le 18-05-2011
La nouvelle Tunisie et la peine de mort
La révolution en Tunisie et les changements du paysage politique qui en résultent pourraient offrir de nouvelles opportunités aux organisations abolitionnistes.
« De toute ma vie, je n’ai jamais entendu un débat ou une discussion sur la peine de mort, » dit Rabia, une enseignante dans une école à Tunis. « En général, je dirais que je soutiens l’utilisation de la peine de mort pour certains crimes, et certainement pour les pires membres de l’ancien gouvernement de Ben Ali. » Le point de vue de Rabia est typique de la Tunisie d’après la révolution, selon Lotfi Azouz, directeur de la section tunisienne d’Amnesty International. « A la suite d’une révolution comme la notre, il y a un désir de vengeance et de justice, explique Azouz. Le peuple veut voir ceux qui sont responsable tenus pour redevables de leurs actions. La peine de mort reste la façon traditionnelle de répondre à cette colère publique. »
Un mouvement qui cherche toujours sa direction
Bien des activistes, telle la journaliste Sihem Ben Sédrine du Conseil National pour les Libertés en Tunisie, un membre de la Coalition Mondiale, concentrent leurs efforts sur ce qu’elle appelle « l’occasion sans précédent que présente la révolution pour des changements politiques ». Mais Azouz souligne aussi l’occasion qu’elle présente pour de nouvelles campagnes contre la peine de mort. « Nous voyons en ce moment une possibilité d’élargir notre base dans le pays, et d’augmenter nos efforts de lobbying au sein du gouvernement, » explique-t-il. Le projet de loi proposé en 2008 pour abolir la peine de mort a reçu peu de soutien en dehors des partisans d’Amnesty. « Pour la première fois en 30 ans, il y a une occasion de vraiment sensibiliser le public sur une grande gamme de sujets, dont la peine de mort. »
Le gouvernement en transition
« Le gouvernement actuel n’a pas le pouvoir pour changer les lois, note Ben Sédrine, mais nous pouvons faire beaucoup pour sensibiliser le public et créer une conscience politique parmi les Tunisiens. » Et cette nouvelle ouverture d’esprit politique est l’un des caractéristiques les plus étonnantes de la Tunisie d’après la révolution.« Même s’il reste toujours au pouvoir des membres de l’ancien gouvernement, dit Rabia, maintenant nous pouvons parler. Avant, on regardait toujours autour de nous avant de parler. Maintenant on peut dire ce qu’on veut. »
Un moment stressant
Dans un pays au sortir de plus de 30 ans de dictature et de répression des libertés politiques, cette volonté de parler pourrait être l’atout le plus important des ONG en général, et des abolitionnistes en particulier. « C’est un moment très stressant pour nous, dit Rachid, professeur aux Beaux Arts de Tunis. Nous sentons que nous pouvons changer tant de choses, et pourtant nous risquons ne rien changer. » Ce sentiment se retrouve partout dans le pays. « Nous devons absolument redynamiser le peuple tunisien, dit Azouz. Nous devons leur faire comprendre qu’il y a des choses qu’ils pourraient changer, et qu’ils ont leur mot à dire. »
Source : « HNS » Le 18-05-2011
Lien : http://www.hns-info.net/spip.php?article29622\