17 juillet 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2611 du 17.07.2007

 archives : www.tunisnews.net


Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie: Flash-Infos

AP: Tunis nie des mauvais traitements sur un ex-détenu de Guantanamo  Yahyaoui Mokhtar»: Elections au sein des avocats : Un constat de résultat Abdessalem BOUCHADEKH:Pour l’amélioration des conditions d’incarcération… Le Temps :Recherche biomédicale – Une firme pharmacologique américaine intéressée par un brevet tunisien Le Temps : Corruption et /ou croissance Le Temps : Les Tunisiens et l’accès aux hôtels AFP:Un tiers des déplacés irakiens ne reçoivent aucune aide humanitaire (OIM) AFP: Erdogan défend un accord gazier turco-iranien critiqué par Washington AFP: Elections: Erdogan quittera la politique si son parti ne gouverne pas seul AFP: L’AKP, favori des élections, convoite les votes des modérés Le Temps (Suisse) :La Turquie tangue fort, de quel côté va-t-elle basculer? Le Temps : Quelques clés pour comprendre le débat turc Le Temps (Suisse) : Bras de fer à Ankara Le Temps (Suisse): Les 200000 musulmans de la cité phocéenne saluent un vote «courageux». AFP: Taux record de jeunes israéliens qui échappent au service militaire AFP: GB: Interdiction de porter une « bague de virginité » à l’école (tribunal) AFP: L’Autriche accueillera le premier « salon du divorce » en octobre Le Monde : France-Algérie, de la parole aux actes


 
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org  / www.crldht.org  

Flash-Infos
 
§   Un nouveau bâtonnier,  Maître Béchir Essid, à la tête de l’Ordre National des Avocats §   Nouvelles atteintes à la liberté de réunion et de circulation §   Le comité de suivi du Forum Social Maghrébin §  A l’occasion du 50ème anniversaire de la déclaration de la République en Tunisie §  Le sort tragique des prisonniers politiques tunisiens : les cas de Khaled Arfaoui et Abdelkarim Harouni  
§  Un nouveau bâtonnier,  Maître Béchir Essid, à la tête de l’Ordre National des Avocats : 5487 avocats tunisiens ont été appelés le dimanche 01 juillet 2007 à élire leur nouveau bâtonnier ainsi que les 7 membres du nouveau bureau du Conseil de l’Ordre, parmi une liste d’une dizaine de candidats de différentes sensibilités politiques et associatives pour le bâtonnat et 34 pour le Conseil de l’Ordre. Cette élection parvient après une campagne électorale intense qui a duré plusieurs mois pour quelques uns et qui a fait couler beaucoup d’encre, notamment pour les candidats du parti au pouvoir qui ont bénéficié de grands moyens financiers mis à leur disposition. Secteur pionnier dans la défense des droits, les avocats sont depuis plus de deux  ans en mobilisation pour résoudre les problèmes qui sont nombreux  dont la défense de leur indépendance et le soutien de leur collègue, Mr Mohamed ABBOU, incarcéré il y’a près de deux ans et demi  pour avoir critiqué sur Internet la visite de Sharon…Les avocats vivent aussi  un cumul de problèmes sociaux qui touche notamment les jeunes avocats en situation de grande précarité. Les questions des retraites, de la couverture sociale ou de l’entrée dans la profession restent également entières. Un des dossiers les plus épineux qui traîne et dont les avocats sont particulièrement sensibles est la création d’une caisse sociale indépendante qui se charge de leur  pension retraites. Or les autorités prévoit les grouper dans les caisses actuelles à l’instar de tous les salariés du privé. Face à ce différend, des centaines d’avocats, en âge avancé, se trouvent dans la précarité et dans l’impossibilité de faire face à leurs besoins matériels et surtout, d’accéder dignement aux soins. La question de l’entrée dans la profession est également un autre gros dossier qui  a mis en avril 2005 tout le secteur en ébullition en raison de  la crise qui a éclaté avec le ministère de la justice à la suite de la création d’un institut de formation des avocats, une création dont le projet n’a même pas été communiqué à l’Ordre National des Avocats…. La loi du 15 mai 2006 a été perçue comme un moyen d’officialiser la main mise de l’exécutif sur la gestion et la formation des futurs avocats, chose qui n’existe nulle part ailleurs. L’Assemblée générale du conseil de l’Ordre qui s’est tenue le samedi 30 juin  à l’hôtel El Mechtel à Tunis a mobilisé un grand nombre d’avocats puisque plus de 2000 avocats  y ont assisté. Cette assemblée a traité ces problèmes en profondeur et a vu des avocats  appartenant au parti au pouvoir devenir des barbouzes et violenter le journaliste d’El Maoukef M. Mohamed Hamrouni qui a été tabassé  par un groupe de 30 rcdistes illuminés, venus en service commandé pour intimider leurs adversaires et veiller à faire échouer l’assemblée générale. Elu à un second tour de scrutin avec 1.193 voix, Me Essid, 65 ans, a devancé de 108 voix son principal concurrent l’avocat Charfeddine Dhérif, un candidat  proche du pouvoir. Maître Béchir Essid, est donc de nouveau élu pour un second mandat de bâtonnat après l’avoir occupé de 2001 à 2004. Il  est connu en tant qu’opposant politique  engagé dans le combat en faveur des libertés et de la démocratie en Tunisie. Il a plaidé dans la plupart des procès d’opposants. Ancien prisonnier politique, son élection n’est pas du tout du goût du pouvoir politique tunisien. Le CRLDHT félicite Le Bâtonnier Béchir Essid pour cette nouvelle victoire qui dépasse sa personne §         Nouvelles atteintes à la liberté de réunion et de circulation : Les autorités tunisiennes ont interdit vendredi 15 juin 2007 une table ronde    organisée par deux partis politiques reconnus, le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) et le Parti Démocrate Progressiste (PDP) sur la liberté de conscience et de religion, pourtant la procédure en vigueur a été respectée et le  ministre de l’Intérieur  informé dans les délais…. Alors la question qui se pose : pourquoi priver les tunisiens de débattre d’un sujet aussi crucial et aussi urgent ? En quoi peut-il gêner les décideurs politiques ou menacer la sécurité du pays ? De quoi a-t-on peur ? La réponse est simple : Le fait que l’opposition démocratique organise ce débat, en toute légalité et en invitant toutes les tendances politiques et associatives, sans distinction, dans le respect du droit à la différence et avec une image réelle d’ouverture et de pluralisme, est inadmissible  pour le pouvoir tunisien ! Le pouvoir de Ben Ali craint ce débat car, en dehors de toute manipulation et instrumentalisation politiques, il peut conduire  les différentes composantes politiques tunisiennes à une réelle connaissance de différentes visions théoriques et politiques et par là à une possibilité de rapprochement des idées. Depuis son arrivée au pouvoir, il y’a dèja vingt ans, M. Ben Ali  a fabriqué une opposition sur mesure, connue pour sa docilité et allégeance qu’il utilise comme façade décorative, prête à l’emploi à chaque échéance électorale pour garantir « la pluralité ». Entre temps, seulement le palais présidentiel a le droit d’exercice politique. Les autres, ceux qui pensent autrement, n’ont droit qu’au rôle de spectateur et gare à ceux qui osent enfreindre les règles ! La Tunisie de Ben Ali a un traitement particulier de l’opposition crédible qui joue pleinement son rôle, dans la légalité et de façon pacifique, dans le respect des valeurs de la République. Pour celle-ci, une armée d’individus qui se proclament de la police politique, sans la moindre preuve, est là pour faire la chasse à l’homme et mettre en exécution la décision répressive d’éterniser le blocage politique de toute une société. Cette fois-ci cette soi-disant  police politique, présente sur les lieux en nombre impressionnant a fait barrage à  l’entrée de l’immeuble du FDTL et a empêché les participants à intégrer ses locaux, hormis les membres  de son parti et ceux du PDP.  Tous les autres participants ont été appelés à quitter les lieux sous peine de se voir agressés et humiliés. C’est le cas notamment de Ms. Lotfi Hajji, président du syndicat des journalistes et Ali Ben Salem, président de la section bizertine de la LTDH.  Hamma Hammami, Ayachi Hammami et Zied Daoulatli ont été empêchés d’accéder au local. C’est le comble de la lâcheté politique qui se cache derrière le slogan mensonger de lutte antiterroriste, un discours qui fleurisse et garantit des beaux jours à la dictature. §        Réunion du Comité de suivi du Forum Social Maghrébin Le comité de suivi du Forum Social Maghrébin s’est réuni les 16 et 17 juin à Tunis, après des multiples tentatives de la par du pouvoir politique tunisien d’annuler la réunion sous prétexte que le comité directeur de la LTDH qui a tenté de l’organiser sous son égide, est illégitime et ne peut par conséquent faire valoir l’organisation de cette initiative. A la dernière minute, l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (l’UGTT) et sa centrale syndicale ont pris les choses en main et adopté l’organisation de la réunion dans leurs locaux et sous leur responsabilité. La délégation composée de militants venus du Maroc, de l’Algérie, de France, de la Mauritanie et du Sahara occidentale devait séjourner à l’hôtel Ariha, au centre ville de la capitale et les réunions se tiendraient au siège de l’UGTT, Rue d’Athènes. Seulement les autorités n’étaient pas de cet avis. Le vendredi 15 juin au matin, M. Mustapha Ben Hmed, responsable syndical, chargé par le bureau exécutif de l’organisation de la réunion, a été convoqué par la police politique pour lui ordonner l’annulation de la réunion dans le siège  de la centrale syndicale. En Mëme temps, l’hôtel Ariha a informé nos amis de l’impossibilité de les accueillir en raison des pressions  exercées à l’encontre de son directeur…. M. Abdesslam Jrad, secrétaire général de l’UGTT a décidé à la dernière minute de reporter la réunion et le séjour des invités dans ses locaux, à l’hôtel Amilcar, dans la banlieue nord de Tunis Un des dirigeants de la ligue et responsable syndical connu, M. Abderrahmane Hédhili a été interdit le premier soir de séjour à l’hôtel de l’UGTT. Des participants tels que M. Mohieddine Cherbib, président de la FTCR et membre actif du CRLDHT et M. Cristophe Courtin du CCFD ont été pris en filature à leur sortie du siège de l’ATFD, intimidés et retenus sur les routes, sans aucune raison apparente. Lors de cette rencontre d’évaluation qui a duré deux jours, le comité de suivi a pris les décisions suivantes : 1.      La confirmation de la tenue du premier forum social maghrébin (FSMagh) en janvier 2008. Cet événement s’inscrira dans le cadre des diverses et multiples activités et manifestations du forum mondial. 2.      Le FSMagh aura lieu en Mauritanie, décision prise à unanimité après avoir pris connaissance du rapport de la délégation mauritanienne 3.      Le comité de suivi a retenu les quatre thématiques suivantes : §         Citoyenneté, démocratie et égalité, §         Droits sociaux et économiques, §         Migration et citoyenneté §          Conflits militaires et hégémonie extérieure. Ces axes de travail seront développés et approfondis  au sein des commissions et  réseaux thématiques. §        La manifestation politique de Paris : A l’initiative du Collectif 18 octobre de Paris, et en partenariat avec celui de Tunis, une réunion publique a été organisée le 20 juin dernier à Paris, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la déclaration de la République en Tunisie, avec la participation de Ms. Ahmed Nejib Chebbi, délégué aux affaires politiques et internationales  du PDP, Hamma HAMMAMI, porte-parole du PCOT, Lotfi Hajji, président du syndicat des journalistes et Ayachi HammamI, avocat et défenseur  des droits de l’homme, tous membres du Collectif 18 octobre de Tunis. Rappelons que le Collectif du 18 octobre a été crée en Tunisie et à Paris, à la suite de la grève de la faim de huit personnalités politiques tunisiennes en octobre 2005. Il est composé de partis politiques (Parti démocrate progressiste -PDP – Parti communiste des ouvriers de Tunisie -PCOT – En Nahda – Forum démocratique pour le travail et la liberté- FDTL…), d’associations  et de personnalités de la société civile tunisienne. Cette réunion publique a été une occasion de faire un état des lieux sur les 50 ans de la République tunisienne sous le règne de Bourguiba et celui de Ben Ali et les graves dérives politiques qu’a connu le pays pendant ce demi siècle. Pendant tout ce temps, la République n’a de république que le nom puisque tous les pouvoirs,  exécutifs, législatifs et judiciaires sont entre les mains d’un seul homme. Durant les deux règnes, les tunisiens n’ont jamais pu exercer leurs droits et libertés les plus fondamentaux et un grand nombre d’entre eux a connu la prison et la torture… Les deux présidents ont fait asseoir leur politique par la répression et la privatisation de la politique et de l’Etat qui se met au service d’une poignée d’individus. En même temps, le pays a connu des graves crises qui ont secoué toute la société   (La crise syndicale estudiantine d’avril 1972, la grève générale du 26 janvier 1978, les évènements du pain, les dernières confrontations armées, sans oublier la vague répressive des années 90…), ce qui n’a pas empêché le pouvoir en place de faire une fuite en avant et d’accélérer le processus de désertification de la vie politique. Le rapport de la religion avec l’Etat a été pendant 50 ans, source de grande manipulation politique. L’un l’a étatisé pour devenir le seul porte parole de l’Islam et l’autre l’a sécurisé en  criminalisant ceux qui s’y réclament… Le lendemain, 21 juin 2007, une réunion interne de réflexion a eu lieu entre les animateurs des deux collectifs et a duré plus de sept heures d’échanges fructueux et de bilans alternatifs pour la période à venir. Plus de 30 militants de tout bords ont élaboré ensemble des recommandations futures qui verront le jour dans les prochaines semaines, dont le but est de rapprocher les points de vue, d’unifier les objectifs et de définir la spécificité de chaque collectif tout en assurant leur complémentarité…Projets pleins d’espoir qui exigent la mobilisation de toutes et de tous. §        Le sort tragique des prisonniers politiques tunisiens : les cas de Khaled Arfaoui, de Abdelkarim Harouni et de Ridha Boukadi Le prisonnier politique Khaled Arfaoui, 19 ans, condamné à 5 ans de prison ferme dans le cadre de la loi du 10 décembre 2003, a été transféré ces derniers temps de  la prison civile de Mornaguia à la prison de Borj Erroumi où il vient d’être violemment agressé par le lieutenant Ben Romdhane et quatre agents tortionnaires, au point d’avoir perdu connaissance. Il a été par la suite jeté au cachot, menotté de jour comme de nuit, à dormir par terre,  privé de nourriture et de ses médicaments ;  alors qu’il est atteint d’asthme aigu et doit impérativement suivre un traitement strict et régulier (Ventoline) (Voir le communiqués de la section de Bizerte de la LTDH du 26/06/2007 et celui du  Comité des Mères des Victimes de la loi sur le terrorisme – le CMVLT- du 28/06/2007). Le jour de la visite, sa mère, madame Zaïneb Chebli, a trouvé son fils dans un état pathétique. Menotté, il portait des traces bleues sur son visage et sur tout son corps et arrive à peine à respirer. Affolée, elle a tenté de rencontrer  le directeur de la prison, un certain Imad Elajmi, connu pour son efficacité redoutable  en tant que tortionnaire. Elle a voulu comprendre la mise à cachot de son fils, la victime, et se plaindre auprès de lui du comportement de ses gardiens,  mais ce dernier  l’a traité de terroriste et l’a expulsé de son bureau après l’avoir insulté et agressé. Le  prisonnier politique Abdelkarim Harouni a, quant à lui entamé  une grève de la faim à partir de samedi 07/07/2007  en raison de ses  conditions fort pénibles de détention dans la prison civile de Mornaguia. Ancien secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne des Etudiants (UGTE) et dirigeant politique au mouvement En Nahda, Abdelkarim Harouni a été arrêté en 1991 et condamné à perpétuité par un tribunal militaire en juillet 1992 dans un procès inique contesté par toutes les ONG et les association des droit de l’Homme nationales et internationales. Par cette décision, il entend protester contre et la politique de privation et de provocation continue qu’entreprend l’administration pénitentiaire à son encontre.  Par cette grève, il réclame ses droits les plus élémentaires en tant que prisonnier politique. Privé de nourriture, de livres, de courrier parvenant de sa famille, de télévision,  il souffre également des mauvaises conditions d’hygiène. Recevant le panier familial tous les 15 jours, il a remarqué que la moitié du contenu lui est volé et vit au quotidien une sous alimentation en raison de la qualité exécrable de la nourriture Le mardi 09/07/07, son père M. Amor Harouni, 75 ans, annonce  entamer une  grève de la faim pour soutenir son fils, victime depuis plus de seize ans d’incarcération à une politique punitive de privation et d’humiliation au quotidien qui   va en s’empirant. Par cette action, M. Amor Harouni veut attirer l’attention sur le drame de son fils qui a trop duré et appeler à sa libération dans les meilleurs délais. L’ingénieur Ridha Boukadi, responsable politique au mouvement En Nahda, condamné à perpétuité, a entamé lui aussi une grève de la faim à la même date car il  souffre des mêmes conditions à la prison civile de Mornaguia. Tous  deux sont dans un piètre état de santé et se tiennent à peine debout lors des visites familiales en raison de cette politique de privation et de mal nutrition ! Le CRLDHT appelle  à l’arrêt de cette politique de mort lente exercée sur des centaines de prisonniers politiques qui vivent en sous hommes, privés de toute dignité humaine. Exige la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion et la promulgation d’une loi d’amnistie générale en faveur de toutes les victimes en Tunisie Paris, le 9 juillet 2007


Tunis nie des mauvais traitements sur un ex-détenu de Guantanamo

 

 
AP – Mardi 17 juillet, 17h35 TUNIS – Les autorités tunisiennes ont démenti mardi qu’un ex-détenu à Guantanamo, Abdallah Ben Amor Hajji, récemment rapatrié en Tunisie, ait subi de mauvais traitements ou fait l’objet de menaces, comme il l’a affirmé. « M. Abdallah Ben Amor Hajji, précédemment détenu par les autorités américaines à Guantanamo et remis le 18 juin 2007 aux autorités judiciaires tunisiennes, n’a subi aucun mauvais traitement en Tunisie, et ce contrairement aux allégations dénuées de toute preuve attribuées à son avocat », selon un communiqué du ministère de la Justice. « Aucune menace n’a jamais été proférée contre sa personne et encore moins à l’encontre de sa famille », ajoute-t-on. L’avocat de l’intéressé, Me Samir Ben Amor, qui lui a rendu visite à deux reprises à la prison civile de Mornaguia, à 25km de Tunis, a affirmé que son client était incarcéré dans des « conditions déplorables », « en isolement dans une cellule exiguë dépourvue d’aération et de lumière ». Abdallah Ben Amor Hajji, qui a reçu la visite de représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a-t-il précisé, aurait en outre subi des mauvais traitements lors de son interrogatoire. Il aurait été menacé, avec sa famille. L’état de santé du prisonnier est cependant jugé « normal », voire « en amélioration sur le plan psychique », bien qu’il souffre d’un problème de vue, selon son conseil. Les autorités assurent que M. Hajji, condamné par contumace par le tribunal militaire de Tunis à dix ans d’emprisonnement pour « appartenance à une organisation terroriste » et recherché depuis lors pour purger sa peine, « est détenu dans des conditions normales et reçoit régulièrement la visite de sa famille et de son avocat ». Elles avancent en outre que, « contrairement aux allégations attribuées à son avocat, M. Hajji n’a pas, à ce jour, encore été interrogé ni par la police judiciaire ni par le juge chargé de l’affaire ». « Etat de droit, la Tunisie garantit les droits de citoyens et sa législation, conforme en tous points aux conventions internationales pertinentes, ne tolère aucun traitement inhumain ou dégradant envers les détenus », fait valoir le communiqué. Le prisonnier ayant fait appel de sa condamnation, son cas sera examiné le 26 septembre.

Elections au sein des avocats : Un constat de résultat

 
Yahyaoui Mokhtar Il n’est jamais confortable de se trouver dans le camp du perdant même si c’est là ou réside l’intérêt de la démocratie. ce statut devient plus délicat encore pour ceux qui ont tendance à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir achevé. Mais quand on a l’égo qui se gonfle et prend des proportions à la mesure du mépris qu’on porte à l’adversaire de son candidat préféré, on ne peut pas prétendre respecter le choix de la majorité ni être démocrate, c’est plutôt une pathologie dont seul un psychiatre peut redresser. L’article publié sur le journal « Réalités » cette semaine par Me Abdelaziz Mzoughi à propos de l’élection de Me Abderrazak Kilani à la tête de la section de Tunis de l’ordre national des avocats est un modèle dans ce domaine de gémissements de chagrins frôlant l’injure sans briller par son objectivité. Le résultat qui semble avoir bouleversé ses repères l’a mis dans un état qu’il ne discerne plus vers qui ses coups sont portés dans la mêlée. Moi non plus je n’étais pas neutre dans ces élections. Je suis de ceux qui ont demandé à Me Kilani de se porter candidat. Avec toute l’amitié et le respect que j’ai pour Me Chawki Tabib cette décision n’avait été motivée que par le bilan de son dernier mandat au sein du conseil de l’ordre des avocats. Ses positions sur des questions de principe lors de prise de certains décisions ne cadraient pas avec la lutte menée pour l’indépendance de la justice et des avocats dans notre pays. Le véritable enjeu de ces élections dans son double volet, bâtonnier, conseil et sections comme je l’ai remarqué dans un texte il y a quelques mois est de faire face au dessin d’OPA que le pouvoir prépare pour mettre la main définitivement sur l’institution et la transformer en satellite aux ordre comme il s’est produit pour l’association des jeunes avocats. La candidature de Me kilani de ce point de vu n’était pas destinée à barrer la route à Me Chawki, mais pour affirmer avec résolution la ligne d’indépendance et d’autonomie qui a toujours caractérisé cette institution et le refus de la ligne de compromis électoraliste sur ce statut. En résumé il n’y a pas d’opposition de programme avec Me Chawki ni aucun des autres candidats mais une opposition sur le système pour lequel on lutte et qu’on croit le seul capable de permettre à tous les programmes de s’exprimer et à celui élu par les avocats d’être appliquer. c’est ça à mon avis la conclusion à tirer du dernier mandat et que la majorité des avocats ont saisi comme le démontrent les résultats. Je suis de ceux qui ne partage pas l’évaluation de la situation exprimée par Me A. Mzoughi dans son article ni celle de beaucoup de mes amis islamistes qui se sont mis avec lui dans le même camp. Me Mzoughi dans sa lecture de la situation dit l’essentiel pour nous épargner la dissertation sur l’opposition de camps que nous a révélé cette dernière confrontation :  » … Le pays est gouvernée depuis plus de cinquante ans par un courant modéré mais despotique, …il regorge de révolutionnaires de salon,… enragés. L’hermétisme de l’ouverture pratiquée par le pouvoir ont transformé toute instance de médiation ou de défense des intérêts catégoriels en organisation-refuge ou tous les pseudo-révolutionnaires se sont donnèrent-vous en attendant des jours meilleurs. Ce n’est pas de la politisation salutaire… mais une politisation intolérante chauvine qui ne laisse place à aucun véritable débat et qui met en avant les moins sages et les plus fous. cette véritable bombe à retardement qui n’interesse visiblement pas le pouvoir et qu’il semble même encourager a fait des ravages dans des organisations aussi diverses que l’UGTT, la ligue ou le conseil de l’ordre des avocats… » Cette réaction de « Dahlan » après sa déroute dans sa bataille de « Ghazza » face à un adversaire, qualifié pourtant en « Joueur de football moyen » qui « détestait la chose publique et tournait sa tête à la fenêtre chaque fois qu’on parlait de politique » n’est qu’un SOS adressé à la dictature et son parti unique qualifié de courant modéré pour l’éradication de ces révolutionnaires présumés. La dictature et son Khalia devient ainsi l’allié auquel on n’a plus rien à reprocher malgré tout ce qu’elle a fait subir aux avocats à leur corporation et à la justice en particulier et qu’aucun avocat ne peut ignorer. Ainsi la confrontation qui c’est déroulé à l’occasion de ces élections révèle sa véritable nature et le véritable piège dans lequel Me Chawki lui même à été pris. Entre défenseurs des principes et des valeurs et opportunistes calculateur imbu de leurs égos démesurés et totalement déracinés de leur réalité on ne peut se trouver que face à une image déformée, pire que la dictature. C’est ce camps que les avocats ont bien saisi la nature et qui vient d’être battu. Je ne vais pas satisfaire la curiosité de ceux qui se demandent encore comment Me Kilani à pu gagner face à l’RCD, les islamistes et ce genre spécimen de gauche coalisés, car s’ils n’ont pas compris encore il ne comprendront peut être jamais que la patrie prime parfois les intérêts de personnes, de courants et de partis. On ne défend pas nos institutions pour un tel ou tel individu, en les défendant on les défend pour notre patrie et pour quelle restent sa véritable expression. En démocratie il n’y a que des adversaires et jamais d’ennemis, son suffrage doit être respecté et ses élus ne doivent plus se considérer les représentants de ceux qui leurs ont votés. ces par ces mots que Me abdelfattah mourou s’est adressé dans une réception donné par certains élus vendredi et tant qu’il y a de sage comme lui, les fous et les enragés ne peuvent se trouver que parmi ces révolutionnaires mesquins d’antan hantés de révolution au point d’en faire une accusation qu’il dénonce au pouvoir par la délation. Ce que Me Mzoughi, homme de gauche notoire, omet de préciser dans son article est qu’il été dans cette consultation l’allié d’El khalia et des Islamistes qu’il n’a jamais ménagé auparavant. cette « coalition hétéroclite » pour reprendre ses mots ne parvient même pas à trouver le courage de l’avouer et de s’arrêter sur la cohérence des motifs qui l’ont conduit à s’y trouver. Personne n’ignorait que Me Tabib était le candidat soutenu par les islamistes dans la campagne précédant ces élections. les derniers consigne de l’RCD étés qu’il Khalia ne s’opposait à aucun candidat sauf Me Kilani et Me Jmour qui ne représentait en réalité aucun poid qui peut la menacer. L’homme à abattre été donc Kilani personne ne l’ignorait au début du scrutin. Me chamli s’est retirer pour éviter d’éparpiller les votes RCD il resté face à lui Me Chawki Tabib et Me mohamed hadfi un autre symbole de la gauche qui se présente pour la deuxième fois au nom d’El Khalia. de notre part on considérait la compétition avec Me Tabib limité au premier tour. les vois de l’un comme l’autre se porteront sur celui qui passera au second tour. C’est la que la magouille intervient, les gens d’El Khalié avec le secrétaire général de l’RCD qu’on dit présent sur les lieux ont compris qu’avec Me hadfi au second tour les voix des islamistes ne se reporterait jamais sur lui et ils risquaient de se trouver avec Me Kilani président de la section de Tunis s’il doit l’affronter au second tour. C’est alors qu’ils ont décidés d’abandonner Me hadfi à son sort et leur consigne secrète donnée à leur adhérant été en réalité de voter Me Chawki Tabib dés le premier tour. L’ambiance qu’il ont fait régné sur le lieu des élections au cours du vote du second tour est que la proclamation de la victoire de Me Chawki Tabib n’est plus qu’une question de formalité. Aux amis qui me dépêchait de venir avant le début du vote du second tour par leur appels répétés alors que je me trouvait à plus de 60 Km de Tunis j’ai répondu comme ils peuvent en témoigner que je ne viens pas pour le mercato ni pour voter je viens juste pour fêter la victoire de mon ami Abderrazak Kilani. on été aussi convaincu que le message qu’on a voulu passer par la candidature de Me Kilani à pris dans la masse des avocats et se sont leurs voix qui ont bousculés tous les comptes et toutes les stratégies. L’important aujourd’hui est que cette « île de démocratie » que constitue le barreau comme l’a qualifié le journal Al mawkif soit étendue à tout le pays. c’est pour qu’un tel choix soit à la porté de tout Tunisien pour tout poste de responsabilité qu’on se bat. Vive la démocratie. Yahyaoui Mokhtar – Tunis 15 07 2007 (Source : le blog « Tunisia Watch » le 15 juillet 2007) Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2007/07/15/elections-au-sein-des-avocats-un-constat-de-resultat.html#more

Pour l’amélioration des conditions d’incarcération Pour une rupture avec les anciennes pratiques du comportement des uns et des autres. Pour une Tunisie Sans Violence La Voie de la Réconciliation

 
Signé : BOUCHADEKH Abdessalem  Selon le Théologien Arabe Jawdet Saïd,qui puise sa philosophie d’un texte Coranique se basant sur l’histoire des deux fils d’Adam Qabil(Caïn) et Habil(Abel) « Raconte-leur l’Histoire des deux fils d’Adam telle qu’elle est arrivée. Chacun des deux frères, avait fait une offrande ; mais celle de l’un fut acceptée, alors que celle de l’autre ne le fut point. «Je te tuerai», dit  ce dernier à son frère, qui lui répondit:  «Que veux-tu, Dieu n’accepte que les offrandes de ceux qui le craignent ! Et si tu potes la main sur moi pour me tuer, je n’en ferai pas de même, car je crains trop mon Seigneur, le Maitre de l’Univers, pour commettre un pareil crime ! »(Coran Sourat 5- Verset 27&28) ([1][2]). Comme Indira Gandhi, disait Il est impossible au gouvernement même le plus despotique de rester au pouvoir autrement qu’avec l’accord des gouvernés. Il est vrai que le despote s’octroie toujours par la force le consentement du peuple. Mais aussitôt que les sujets cessent de craindre la force du tyran, son pouvoir s’effondre. Chacun des deux grands se base de sa culture, le Premier Coranique et le second Indou, que nous respectons. Notre Prophète et guide suprême dit « Ne soyez pas des imitateurs , vous dites on est avec les gens , s’ils font du bien on les suit et s’ils font du mal on les suit ». Partant de là, nous devons obliger la dictature tunisienne à céder aux revendications du Peuple Souverain par sa majorité, non par la violence qui serait suicidaire et salutaire pour les criminels du système, mais par la contrainte exercée par tous les tunisiens qui refusent de se soumettre aux lois discriminatoires et illégaux des autorités illégitimes. Si la non-violence est une philosophie qui donne un sens à la vie, elle est aussi une force d’action. C’est une sagesse, mais qui doit s’incarner dans une action politique, au cœur du plus impitoyable conflit de notre histoire , celui entre la lumière et les ténèbres , entre l’évolution et la barbarie , entre la haine qui nous réduit en esclavage et notre libération. Elle ne disserte pas sur les injustices, elle les combat. Pour tourner la page, la Tunisie de l’avenir   L’action est nécessaire parce que le dialogue, la persuasion et la conviction ne sauraient être des forces de contrainte. Bien entendu, il faut toujours tenter de dialoguer avec conviction, et sans aucune compromission, pour persuader la dictature du bien fonder de la cause que nous défendons. Mais dans le même temps, car l’histoire est ici têtue, il ne faut pas exclure la nécessité d’organiser des rapports de force pour contraindre, à défaut de convaincre, cette dictature de ben Ali qui est responsable de l’injustice. L’action non-violente en Tunisie est plus que jamais nécessaire, elle trouve son fondement dans l’analyse des situations d’injustice qui oppriment les tunisiens d’aujourd’hui dans leur immense majorité. La force des injustices que nous fait subir la dictature repose sur l’obéissance, la complicité voire l’attentisme et la passivité des citoyens. Cette évidence des causes de l’oppression influe sur les réponses à apporter pour y mettre fin. La justice ne viendra pas tant d’un changement à la tête du pouvoir que du changement d’attitude du peuple responsable de sa propre servitude. ([2][3]) Le peuple doit jouer un rôle actif pour se libérer des chaînes qui l’entravent. Il est logique que si on ne donne rien aux pilates et piliers de la dictature tunisienne, à nos despotes et tyrans, si on ne leur obéit point veule ment , aveuglement et lâchement , sans combattre, sans frapper, sans aucune forme de violence , ils demeurent nus et défaits et ne sont plus rien que l’expression de leur propre haine , et déchéance Quelle stratégie commune prendre ? Comment mettre en place un régime démocratique dans lequel chacun acceptera totalement les règles du jeu ? Ceci concerne non seulement la façon d’accéder au pouvoir, mais la façon d’en user et de gouverner.  La démocratie n’est pas une dictature de la majorité prolétaire, ou capitaliste mais de citoyens égaux devant la Loi, émanant d’un Parlement élu démocratiquement, dans la transparence la plus totale en présence d’observateurs neutres. C’est le droit de chaque citoyen, dans le respect des lois de la République, dans le respect des conventions internationales signées au nom de la Tunisie qui engagent l’Etat de Tunisie, depuis son indépendance à ce jour. Il existe deux types d’opposition, reconnue et non reconnue, l’impression de débandade de l’opposition, d’absence d’idées, de projets, de démarches militantes est persistante. Nos réflexions sont basées simplement sur l’observation. D’abord, l’opposition, toutes tendances confondues, ne se parle pas assez.. C’est à dire qu’elle ne cherche pas à convaincre, à expliquer la situation et ce qu’elle pourrait proposer en échange.  Avec un discours passéiste, et des  moyens de communication obsolètes et même les mots utilisés des années 50 plutôt qu’à une ligne politique d’avenir. Les mots sont importants.  Il faut en finir avec les discours pré formatés qui ne sont pas différents des méthodes d’une certaine presse officielle.  Il faut arrêter la langue de bois.  Certains qui vivent en exil veulent continuer à diriger un Mouvement qui est créé en Tunisie et pour la Tunisie, ils s’obstinent à refuser à remettre les reines du Mouvement à l’Intérieur, tout en mettant un droit de veto contre toute Réconciliation en Tunisie, en organisant des pseudos-congrès en Exil, pour se faire élire à la tête de ce mouvement avec 60% des voix de ceux qu’il a pu rassembler, afin de décider des destinées des militants ou ce qu’il reste. Nous les appelons à cesser de pratiquer la politique de l’autruche et voire les choses en face. Cette direction perpétuelle d’Exil s’est engagé de continuer à ignorer les revendications légitimes de ceux qui prônent la Réconciliation Nationale, afin de tourner la page de la politique des uns et autres durant les années quatre-vingt-dix noires. La Tunisie est confrontée à une situation inédite, un peuple victime d’un pouvoir sécuritaire et autoritaire, un Mouvement d’avant-garde dont ses membres sont victime d’une direction en exil, loin des aspirations de ses membres, loin de la réalité, dont les institutions sont nommés pour un tiers. Arrêter de se regarder le nombril et passons à une vitesse supérieure pour la mise en place de la démocratie.   Abdelkarim Harouni, en grève de la faim L’ancien secrétaire général de l’UGTE(Union Générale Tunisienne des Etudiants), prisonnier politique Abdelkarim Harouni (45 ans) est en grève de la faim depuis le 9 juillet 2007 à la prison de Mornaguia à Tunis, incarcéré depuis 1991 et  condamné à l’emprisonnement à perpétuité par le Tribunal militaire, pour appartenance à une association non reconnue, qui demande l’amélioration de ses conditions d’incarcération. Il est affecté de pathologies nombreuses et graves dues à la mauvaise qualité de la nourriture et du refus des gardiens de lui remettre ce que sa famille lui ramène de denrées alimentaires en fonction de ses besoins, sans oublier la surpopulation, la propagation des maladies gastriques, le non-accès à un médecin ou l’impossibilité de faire pratiquer des analyses médicales. Les conditions d’incarcération de plusieurs détenus d’opinion ont entraîné leurs décès au long de la dernière décennie. Il est temps d’autoriser le retour de l’Union Générale Tunisienne des Etudiants (UGTE), et son dernier Secrétaire Général Najmeddine Hamrouni ,(réfugié en France) dans le cadre de la liberté d’organisation plurielle Estudiantine dont tout citoyen Tunisien a Droit.. Il est temps d’autoriser Hammadi Jebali, directeur de l’hebdomadaire «Al-Fajr» à la parution de son journal avec pour équipe de rédaction le journaliste Abdallah Zouari, Zied Doulatni, Moncef ben Salem et Ali Laaryedh, dans le cadre de la liberté d’expression dont tout citoyen Tunisien a Droit.. Nous rappelons notre attachement au Droit de circulation pour tout citoyen dont son président est frappé par la confiscation de son passeport par les autorités tunisiennes depuis le 19 Mai 1990, et la lutte contre les préjugés politiques ou idéologiques, et par l’acceptation de l’autre avec ses différences et lui donner sa place dans la société, dans le respect des valeurs identitaires et républicaines. Nous rappelons que La Réconciliation Nationale pour laquelle nous nous battons ne peut se faire sans la libération de tous les prisonniers politiques et le retour des exilés qui le désirent pour regagner leurs foyer familial. Une Réconciliation n’est pas une trêve ou un armistice entre deux camps, fatigués de se guerroyer, mais plutôt l’aboutissement d’un cheminement intellectuel et politique des protagonistes, concluant à la nécessité de faire la paix.  Aucun changement n’est possible, sans un changement de nos comportements, vis à vis de nous mêmes et des autres. Il est temps de tirer les leçons des sociétés antérieures, on doit accepter de perdre une bataille, mais la guerre pour les Libertés et la Démocratie pour tous sans exclusion continu. Sans désertion, il faut rester implanté sur le sol Tunisien quel que soit le prix. Paris, le 15 Juillet 2007 Signé : Abdessalem BOUCHADEKH A bientôt sur blog http://democratiemaintenant.over-blog.net
 
[1][2] Sorate N°5 La Table « Al-Mâïda » Versets N° 27 à 30 [2][3] – Article sous le titre «NON-VIOLENCE CONTRE BEN ALI Par Fadila» Archives : www.tunisnews.net – 6 année, N 2096 du 16.02.2006 – – – –

Presse : «L’Expert » se transforme en quotidien

 

 
M.Abdellatif Ben Hedia, directeur de la revue «L’Expert » vient de se voir décerner le visa du ministère de l’Intérieur lui permettant de transformer sa publication, jusqu’ici mensuelle, en quotidien. Ce sera le premier quotidien économique du pays. M.M. (Source : webmanagercenter.com (Portail économique – Tunis), le 17 juillet 2007 à 13h43) Lien : http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=30892

Sama Dubaï créera au moins 15.000 emplois à Tunis

 
Le grandiose projet de Sama Dubaï au Lac Sud de Tunis créera au moins 15.000 emplois. Un programme de formation a été mis en place par le ministère de l’Education, en vue de la formation de différentes compétences dans différentes spécialités. Tous les métiers et toutes les spécialités touchant de près ou de loin le secteur du bâtiment seront touchés par cette « vague émiratie ». Et, naturellement, la priorité sera donnée aux Tunisiens. A noter qu’après la Chambre des députés, la Chambre des conseillers a examiné la semaine dernière le projet de loi relatif au projet. Un projet, rappelons le, qui vise la réalisation sur une superficie de 830 hectares, propriété de l’Etat, de complexes d’habitation, de commerce et des services, pour un coût total de l’ordre de 14 milliards de dollars, soit environ 18 milliards de dinars. Outre les emplois, on s’attend à une croissance supplémentaire de 0,6% dans les cinq prochaines années grâce à ce projet. La Chambre des Conseillers a adopté à l’unanimité ce projet de loi.   R.B.H. (Source : webmanagercenter.com (Portail économique – Tunis), le 17 juillet 2007 à 03h42) Lien :  http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=30845


Recherche biomédicale – Une firme pharmacologique américaine intéressée par un brevet tunisien

 
Le Professeur Hechmi Louzir, Directeur Général de l’Institut Pasteur de Tunis et impliqué dans le brevet : « Notre recherche est parmi les plus compétitives au monde dans notre domaine d’expertise : les leishmanioses »
 
Une firme pharmaceutique américaine s’intéresse depuis 2004 à un brevet tunisien de recherche biomédicale sur les leishmanioses. Ce brevet d’invention est le fruit d’une recherche d’une équipe coordonnée  par le Professeur Hechmi Louzir. Cette firme a déjà signé deux prises d’option ainsi qu’un contrat de recherche concernant la poursuite des recherches à ce propos en les orientant, toutefois, vers la piste d’un vaccin contre la leishmaniose canine. Actuellement, l’équipe de chercheurs tunisiens de l’Institut Pasteur de Tunis a déjà obtenu les molécules recherchées et soumis les derniers résultats de ses expériences à la firme américaine, conformément aux contrats qui les lient. Une éventuelle transaction sur l’expérimentation chez eux de cette découverte est possible pour l’étape à venir. Une telle percée internationale dans le domaine de la recherche biomédicale renvoie sur l’exploration du processus qui l’a engendrée et  pose des interrogations sur les possibilités d’éventuelles réalisations similaires. Le Temps a pris contact avec le Docteur Hechmi Louzir, Professeur d’immunologie à la faculté de médecine de Tunis, et expert dans le domaine des leishmanioses. Le Professeur Louzir a été dernièrement nommé Directeur Général de l’Institut Pasteur de Tunis. Sa nomination lui a été communiquée alors qu’il venait juste de terminer la première phase d’une interview sur le brevet d’invention sur les leishmanioses auquel l’équipe de chercheurs qu’il dirige est associée. Cette donnée a toutefois ouvert un nouvel angle de questionnement sur la mission de l’Institut Pasteur de Tunis et sur les priorités de la recherche. Interview : Le Temps : Pour commencer, quelles sont les attributions de l’Institut Pasteur de Tunis ? Le Professeur Hechmi Louzir : Les missions de l’Institut Pasteur de Tunis (IPT) rentrent dans le cadre des missions classiques des Instituts Pasteur à travers le monde. Elles s’articulent autour de trois principaux axes d’action : 1) la recherche-développement et la formation, 2) Les aspects en rapport avec le diagnostic biologique et la Santé Publique et 3) la production, notamment des vaccins et sérums thérapeutiques. Donc, l’Institut Pasteur de Tunis est un centre de recherches dans les thématiques pasteuriennes classiques (maladies transmissibles, immunologie, génétique et vaccinologie, notamment). Cette activité de recherche-développement peut contribuer à l’émergence de projets qui seront développés de façon indépendante, notamment en partenariat avec l’industrie. D’ailleurs, de grands horizons de travail sont ouverts avec le pôle technologique de Sidi Thabet. De plus, l’institut est un centre de diagnostic et de santé publique. Il assure ainsi des tests dans le domaine de la biologie biomédicale spécialisée et il est impliqué dans certains programmes de santé publique comme la vaccination antirabique, la lutte contre le Sida et les MST. L’Institut héberge plusieurs Centres nationaux de références ou Centres collaborateurs OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Leur rôle est de collecter les informations, standardiser les méthodes, participer dans des programmes de formation et plus globalement, coordonner les activités menées par plusieurs institutions sur un sujet donné. L’Institut Pasteur assure en plus la production de certains vaccins et sérums thérapeutiques pour couvrir les besoins nationaux. Cette fonction a bénéficié ces dernières années d’une attention particulière puisque désormais elle se fait selon les normes internationales des « bonnes pratiques de fabrication » (BPF). Ce passage dans les procédures de fabrications et les exigences des BPF a fait apparaître certaines difficultés lors de la reprise de la production. C’est pourquoi, nous ne couvrons pas actuellement tous les besoins nationaux. Mais, l’institut va œuvrer pour atteindre rapidement son rythme de croisière de production qui couvrira les besoins nationaux et essaiera de vendre à l’échelle internationale. . Et quelles sont les priorités, selon vous ? Ayant 19 ans à l’Institut, il y a des choses à améliorer en concertation avec la tutelle, les membres du conseil scientifique et du conseil d’administration ainsi que la participation de tout le staff. A première vue, il est nécessaire de créer une structure de valorisation (c’est une valeur ajoutée évidente auprès des spécialistes). Elle permet de valoriser notre expertise à l’échelle internationale. Le potentiel humain disponible chez nous peut nous permettre de mieux nous positionner dans les domaines du diagnostic et de la santé publique. Il faut toutefois améliorer la présence de nos chercheurs sur les revues spécialisées les plus cotées en tenant en considération les classements internationaux. Il faut aussi mieux présenter nos chercheurs pour leur ouvrir les issues des contrats de recherche. C’est ainsi qu’on assure la valorisation de notre production et c’est alors qu’on peut aller chercher des clients ailleurs. D’ailleurs, c’est avec cette mentalité qu’on peut prétendre à des platesformes techniques fournies par les gros bailleurs de fonds. Pasteur Tunis n’est pas actuellement perçu à sa juste valeur. Il faut retrouver notre véritable position en Tunisie et dans le monde. . En revenant à votre vocation de chercheur, comment peut-on acquérir une notoriété internationale ? –  C’est un édifice qui s’érige par étapes. D’abord, il faut réussir à acquérir la confiance des bailleurs de fonds pour réunir l’argent de la recherche. Ils ont des exigences, notamment en terme de priorités de recherches, auxquelles il faut se conformer. Ensuite, il est impératif de se faire connaître par des publications dans des revues spécialisées. Enfin, et si on réalise certaines découvertes, il faut disposer d’un encadrement qui peut regarder la brevetabilité, protéger la découverte pour réussir à la valoriser. Tout ceci en préservant les principes de l’intégrité intellectuelle et l’honnêteté scientifique . Qu’en est-il de votre parcours sur ce brevet de recherche ? – Ceci a commencé en 2002 avec notre découverte d’une molécule qui peut intéresser l’industrie. Des contacts ont été alors établis avec l’Institut Pasteur de Paris pour donner un avis d’expert sur la brevetabilité de cette découverte. Devant l’avis très favorable de protéger cette invention, les parties tunisienne et française sont convenues à élaborer un contrat cadre sans lequel la partie française n’a pas le droit de négocier le brevet en matière de brevetabilité, rédaction, protection et valorisation. En effet, l’Institut Pasteur de Paris est en contact avancé avec l’industrie pour faire aboutir les brevets auxquels il est associé. D’ailleurs, Pasteur Paris puise le tiers de son budget des revenus de ses brevets. Cette coopération est d’un apport évident pour faire connaître les brevets tunisiens (issus de l’IPT) chez la communauté industrielle intéressée. Dans le monde, nul n’ignore qu’il y a des tas de brevets qui dorment. Or, l’essentiel n’est pas de faire des inventions, elles ne sont utiles qu’une fois utilisées dans le processus industriel. Ainsi, et à travers ce créneau, la firme pharmaceutique américaine s’est adressée à l’Institut Pasteur de Paris qui l’a orienté sur nous. Une délégation américaine a séjourné chez nous pour s’informer sur les bases de données en notre possession et l’environnement de travail dans lequel nous évoluons. Suite à quoi, ils ont signé avec nous deux prises d’option et un contrat de recherche. Nous sommes maintenant en attente d’un éventuel accord sur l’expérimentation avancée de ce vaccin. . Et en quoi consiste la découverte ? – Au fait, notre équipe de chercheurs travaille sur les leishmanioses viscérales et cutanées qui atteignent les humains et qui posent encore un problème de santé publique à travers le monde. Lors de nos activités de recherche sur l’immunologie des leishmanioses, nous pensons avoir identifié certaines molécules qui pourraient constituer des candidats-vaccin. Or, la firme américaine s’intéresse à la leishmaniose canine contre laquelle ils veulent monter un vaccin. Lors de leur visite, les Américains ont compris que nous sommes bien positionnés pour pousser les recherches dans ce sens par l’existence de l’expertise et de l’infrastructure nécessaires pour faire une recherche de qualité et avancer le projet. Propos recueillis par Mourad SELLAMI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 17 juillet 2007)

Corruption et /ou croissance

 
Par Ridha KEFI «La corruption à l’échelle internationale est estimée à environ 1 000 milliards de dollars EU, et le fardeau de la corruption pèse énormément sur le milliard de personnes au bas de l’échelle qui vivent dans une extrême pauvreté», estime Daniel Kaufmann, coauteur du rapport sur «Les problèmes de gouvernance, 2007: Indicateurs de gouvernance dans le monde pour la période 1996-2006», publié le 10 juillet par l’Institut de la Banque Mondiale (BM). La corruption représenterait donc près de 1,7% du PIB mondial, qui s’élève, selon une estimation avancée par Hassen Zargouni, directeur général de Sigma Conseil et président de l’Association des Tunisiens des grandes écoles (ATUGE), à 60 000 milliards de dollars US. Dans une conférence donnée, le 10 juillet, à la Maison de l’Entreprise, à l’initiative de cette association, sur le thème «Croissance économique et bonne gouvernance», l’économiste américain Robert Smolik, a expliqué, pour sa part, que l’argent qui quitte les pays d’Afrique subsaharienne sous forme de commissions et de pots de vin équivaut au montant de la dette globale de cette région. Selon les chiffres du FMI, de la BM et de l’OCDE, cette dette est passée de 60,7 milliards de dollars en 1980 à 218,4 milliards de dollars en 2004. Transparency International estime, pour sa part, à plus de 140 milliards de dollars les sommes qui ont été illégalement et vénalement obtenues de l’Afrique, aux cours des dernières décennies, par les politiciens, commerçants et autres dirigeants, et déposées à l’étranger en espèces, actions et bons, ou investies dans l’immobilier et autres secteurs. Il suffirait donc de limiter la corruption et d’améliorer la gouvernance pour relancer la croissance économique de l’Afrique et améliorer le standing de ses populations. D’autant que, comme l’a aussi expliqué M. Smolik, il existe un lien de causalité entre, d’un côté la démocratie, c’est-à-dire la participation de la population au processus de prise de décision, et de l’autre, la production de richesses, la création d’emplois et l’élévation du niveau de vie des populations. Selon ce même raisonnement, il suffirait aussi que le système de gouvernance soit vicié ou que l’un de ses principes ne soit plus respecté pour que la confiance qui le commande soit rompue, et avec elle le cercle vertueux de l’investissement, de la croissance et du progrès. On sait aussi que, pour fonctionner, le système de la corruption a besoin d’une convergence d’intérêt entre des corrompus et des… corrupteurs. Les corrompus, on les connaît. Ce sont, la plupart du temps, les hauts responsables des pays en développement, souvent protégés par des systèmes politiques hermétiques qui les soustraient au contrôle démocratique et leur assure une totale impunité. Mais qui sont les corrupteurs sinon les dirigeants des multinationales et les hauts cadres des pays développés qui, moyennant commissions et pots de vin versés aux dirigeants des pays en développement, parviennent à détourner les règles de la concurrence à leur profit, se sucrant souvent eux-mêmes au passage. Résultat des courses: le creusement du fossé séparant les pays développés des pays pauvres, les premiers continuant de s’enrichir aux dépens des seconds, et le creusement d’un autre fossé non moins grave entre les dirigeants de ces derniers pays et leurs citoyens. Pour rompre le cercle de la «grande corruption»  – qui se distingue de la «petite corruption» gangrenant les administrations à l’intérieur de chaque pays  -, les Etats-Unis ont promulgué une première loi, en 1977 qui prévoit des sanctions civiles et pénales à l’encontre des sociétés qui se rendent coupables d’un tel délit et de leurs dirigeants, dont beaucoup ont d’ailleurs écopé de peines de prison. Les Etats-unis n’ont pas tardé, cependant, à se rendre compte que cette politique anti-corruption désavantageait considérablement leurs entreprises au profit de leurs concurrentes japonaises, françaises, canadiennes et autres, qui ont continué à recourir à la corruption active pour remporter les gros marchés à l’étranger. Ils ont donc décidé, à partir de 1982, de porter le débat à l’OCDE et d’œuvrer, au sein de cette instance, pour la mise en place d’une convention mettant à niveau les lois anti-corruption en vigueur dans les différents pays membres. Cette  »Convention Against the Bribery of Foreign Public Officials » (Convention contre la corruption des hauts fonctionnaires publics) a vu le jour en 1991. Dans la foulée, de nombreuses autres lois internationales ont été promulguées, telles que la  »United Nations Convention against Corruption », l »’African Union Convention for the Combating of and Prevention of Corruption », l »’Extractive Industries Transparency Initiative » et autres instruments visant à accélérer le processus de suivi, de recouvrement et de rapatriement des richesses africaines volées et sorties, mais aussi à assurer l’étanchéité des systèmes de gouvernance et à réclamer la coopération internationale des acteurs non gouvernementaux tels que les corporations et les institutions financières où il y a des soupçons biens fondés d’activités clandestines, et la liquidation et le rapatriement obligatoire des fonds frauduleusement acquis. Mais, malgré ce dispositif dense et  complexe, la corruption n’a pas baissé d’intensité. Car les pays signataires des conventions citées, à commencer par les leaders économiques du monde, ont rivalisé d’ingéniosité pour interpréter les textes dans le sens de leurs intérêts ou pour les détourner. Résultat: «En moyenne, la qualité de la gouvernance dans le monde entier ne s’est pas véritablement améliorée au cours de la dernière décennie, en dépit des avancées observée au niveau des pays». C’est ce qu’indique, en tout cas, le dernier rapport de la BM sur la gouvernance, cité plus haut, et qui couvre 212 pays. «La corruption n’est pas un problème que l’on peut maîtriser au bout de quelques années», concède M. Robert Smolik. L’économiste états-unien, qui admet l’existence de formes sophistiquées de corruption dans son propre pays, ajoute cependant que le combat contre cette pratique doit se poursuivre, car celle-ci ne pose pas seulement un problème moral; elle provoque aussi des dysfonctionnements économiques, fausse les règles de la concurrence, décourage les investisseurs et nuit à l’image de marque des entreprises qui y recourent. Il en va de même des pays, dont les comportements économiques sont désormais soumis à l’observation de scrutateurs internationaux, experts des secteurs privé, public et ONG, qui examinent à la loupe leurs indicateurs de gouvernance, à savoir la participation des citoyens à la sélection de leurs gouvernants, la stabilité politique et l’absence de violence, l’efficacité des pouvoirs publics, la qualité de la réglementation et de son application, l’Etat de droit et, bien sûr, la maîtrise de la corruption. Pour évaluer ce dernier indicateur, les experts de la BM mesurent «l’utilisation des pouvoirs publics à des fins d’enrichissement personnel, y compris la grande et petite corruption, ainsi que  »la prise d’otage » de l’Etat par les élites et les intérêts privés» (pour en savoir plus sur les indicateurs de bonne gouvernance, les lecteurs peuvent consulter ce site web: www.govindicators.org). (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 17 juillet 2007)
 

Remarque de TUNISNEWS :

Pour voir les indicateurs de la TUNISIE, cliquez ici : http://info.worldbank.org/governance/wgi2007/pdf/c220.pdf


On écrit au Temps Les Tunisiens et l’accès aux hôtels

 
Je viens en Tunisie depuis trente ans. J’adore ce pays que je considère pratiquement comme ma seconde patrie. J’y rencontre des gens merveilleux et c’est normalement sans trop de chichis. Mon épouse et moi avons tissé des liens d’amitié un peu partout  et nous avons pu voir évoluer le tourisme dans ce beau pays et je peux vous le dire que certains T.O n’apportent rien de positif surtout avec les all-inclusives c’est entièrement négatif ces gens consomment dépensent de l’énergie eau chaude, climatiseurs en a même qui  ne quittent jamais leur hôtel pendant leur séjour. Ces fameux T.O profitent des salaires bas pour s’enrichir voyez par exemple ils emploient des animateurs locaux payés à coup de lance-pierre et c’est là où je veux vraiment attirer l’attention des responsables  du tourisme L’APARTHEID pratiqué envers les TUNISIENS. C’est une honte voire même un délit de faciès comment peut-on en 2007 voir ce genre de choses. Interdire aux Tunisiens de pénétrer dans des hôtels de leur propre pays souvent ceux qui sont exploités par des non TUNISIENS imaginez le tollé si ça arrive en Europe. C’est arrivé à un ami TUNISIEN que j’ai invité à boire un verre et qui s’est fait refuser l’accès à l’hôtel et je peux vous dire que ça m’a révolté. Les Tunisiens n’ont rien à envier aux autres il y a dans ce beau pays des hommes et des femmes remarquables à tout point de vue. Ceux qui aiment la Tunisie ne viennent pas pour vivre dans des tours en ivoire, ils veulent avoir contact avec les gens du pays pour s’enrichir mutuellemnt et non ne voir que des animateurs ou dans danseuses de ventre CDT. Christian Datry (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 17 juillet 2007)

Un tiers des déplacés irakiens ne reçoivent aucune aide humanitaire (OIM)

AFP, le 17 juillet 2007 à 13h00
GENEVE, 17 juil 2007 (AFP) – Au moins un tiers des personnes déplacées en Irak ne reçoivent aucune aide humanitaire, selon une étude publiée mardi à Genève par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’OIM, qui évalue à 2,2 millions le nombre d’Irakiens déplacés à l’intérieur même du pays, estime que seules 68% des personnes dont elle a pu évaluer les besoins avaient reçu de l’aide sous une forme ou sous une autre. En 2006, ce chiffre était encore de 71%, a souligné l’organisation dans une étude semestrielle sur la situation des déplacés en Irak. L’institution basée à Genève chiffre à 60.000 par mois le nombre de personnes chassées de chez elles en moyenne depuis le début de l’année. « La crise humanitaire risque fort de s’aggraver alors que les populations nouvellement déplacées sont de plus en plus refoulées des zones de calme et que les autres voient s’amenuiser leurs maigres ressources », selon l’OIM. La majorité des déplacés (63%) affirment avoir pris la fuite après des menaces directes contre leur vie. Plus d’un quart disent avoir été chassées de force de leur logement et 89% expliquent leur départ par leur appartenance religieuse. Les chiites représentent 64% des personnes déplacées, les sunnites 32% et les chrétiens 4%, selon l’étude. « Seule une fraction des plus vulnérables » parmi les populations déplacées reçoit l’aide internationale, largement du fait d’un manque de ressources, a déclaré dans un communiqué le responsable de l’OIM pour l’Irak, Rafiq Tschannen. L’organisation souligne que, malgré le chaos irakien, l’aide parvient bien à être acheminée aux organisations humanitaires sur le terrain. « Il est difficile de comprendre pourquoi la réponse aux demandes de fonds est si minime qu’alors que tout le monde est parfaitement conscient de la gravité de la crise en Irak », a observé M. Tschannen. L’OIM, qui est venue en aide à 320.000 Irakiens depuis début 2006, n’a encore reçu que 18% des 85 millions de dollars qu’elle a réclamés en juin pour financer ses activités en 2007 et 2008. AFP

Erdogan défend un accord gazier turco-iranien critiqué par Washington

 
AFP, le 17 juillet 2007 à 10h26 ANKARA, 17 juil 2007 (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a pris la défense mardi d’un accord préliminaire entre la Turquie et l’Iran, pays voisins, pour transporter du gaz iranien et turkmène vers l’Europe, rejetant des objections de Washington qui estime que l’Iran n’est pas « fiable ». « Nous importons du pétrole et du gaz naturel. Nous voulons abaisser la somme que nous payons pour ces importations », a déclaré M. Erdogan, cité par l’agence de presse Anatolie. Il a indiqué que le contrat prévoyait, outre le transit de gaz turkmène et iranien vers l’Europe, la possibilité pour la Turquie de développer trois puits de gaz naturel en Iran sans passer par une procédure d’appel d’offre. « L’Iran nous a fait une offre attrayante (…) Ne devrions nous pas penser en ce moment aux intérêts de notre pays? », a demandé M. Erdogan. « Est-ce que les Etats-Unis vont nous demander pourquoi nous n’avons pas demandé leur permission? Je pense qu’ils vont comprendre ». Les commentaires de M. Erdogan surviennent au lendemain de déclarations de Washington critiquant l’accord signé une semaine plus tôt par le ministre turc de l’Energie Hilmi Güler et le ministre iranien du Pétrole Kazem Vaziri Hamaneh. « Si vous voulez savoir ce que nous en pensons, si à notre avis c’est le moment d’investir dans les secteurs pétrolier et gazier iraniens, eh bien non! nous ne le pensons pas », a déclaré lundi le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack. « L’Iran n’a pas vraiment fait la preuve qu’il était un partenaire fiable ». L’accord devrait donner un coup de fouet au programme de construction d’un gazoduc et d’un oléoduc de 3.300 kilomètres, surnommé « Nabucco », pour transporter le gaz du Moyen-Orient vers l’Union européenne en contournant la Russie. Les Etats-Unis ont imposé des sanctions économiques à l’Iran en raison de son refus de suspendre son programme d’enrichissement de l’uranium, dont Washington soupçonne qu’il a des finalités militaires. La Turquie importe déjà du gaz iranien via un gazoduc reliant la ville iranienne de Tabriz (nord-ouest) à Ankara. AFP

Elections: Erdogan quittera la politique si son parti ne gouverne pas seul

AFP, le 17 juillet 2007 à 13h50
ANKARA, 17 juil 2007 (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a promis mardi de « quitter la politique » si son parti n’obtenait pas les voix nécessaires pour gouverner seul pour un deuxième mandat à l’issue des élections législatives prévues dimanche. « Si nous ne pouvons pas gouverner seul, je vais me retirer de la politique », a-t-il déclaré lors d’un discours électoral prononcé devant une foule à Isparta (sud-ouest), a rapporté l’agence de presse Anatolie. Il a aussi appelé les leaders des deux partis d’opposition qui sont ses plus grands rivaux aux élections à en faire de même si leur parti ne peut pas former seul le prochain gouvernement. « Allez faites la même chose. Ouvrez la voie pour ceux qui vous suivent. Ayez de l’audace », a dit M. Erdogan. Il s’agit de Deniz Baykal, chef du parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale force d’opposition au Parlement et Devlet Bahceli, président du parti de la action nationaliste (MHP, nationaliste). Le parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) est donné favori au scrutin. Selon les derniers sondages d’opinion, il est crédité d’environ 40% des suffrages mais en raison du système électoral turc pourrait ne pas obtenir la majorité absolue des sièges au Parlement (550 au total). Le CHP est crédité entre 20 et 25% des voix tandis que le MHP, qui était resté sous la barre des 10% des voix nécessaires à l’échelle nationale pour se faire représenter à l’Assemblée lors des dernières élections, pourrait obtenir entre 10 et 15% des suffrages. Des responsables de ces deux partis ont immédiatement rejeté cet appel. « Cette déclaration n’engage que lui », a dit le vice-président du CHP Mustafa Özyürek sur la chaîne d’information NTV. « Il n’est correct de transformer la politique en pari », a-t-il ajouté. M. Baykal a brièvement quitté la direction du CHP lorsque ce parti est resté en dehors du Parlement aux législatives de 1999 mais il y est revenu l’année suivante après avoir écarté ses opposants. Dans un entretien à un journal turc la semaine dernière, M. Baykal, un amateur de natation âgé de 69 ans, a ironisé en disant qu’il nagerait jusqu’à l’île grecque de Rhodes, située à une vingtaine de km des côtes turques s’il perdait les élections. « Une personne qui a toutes ses facultés mentales ne dirait pas une chose pareille. Le Premier ministre défie le peuple en leur disant +si vous ne m’élisez pas, je pars+ », a indiqué pour sa part le vice-président du MHP Mehmet Sandir sur NTV. Aux dernières législatives de 2002 seuls deux partis avaient franchi la barre des 10% des voix: l’AKP avec 34% et le CHP avec 19% des suffrages. L’AKP a réussi à contrôler les deux tiers des sièges au Parlement, mettant fin à plus d’une décennie de coalitions gouvernementales faibles. M. Erdogan, un ancien maire d’Istanbul âgé de 53 ans, est un ancien islamiste qui renie son passé préférant qualifier son parti de « démocrate-conservateur ». Mais les milieux laïques le soupçonnent de vouloir islamiser la Turquie en catimini. AFP

L’AKP, favori des élections, convoite les votes des modérés

AFP, le 17 juillet 2007 à 13h06
Par Burak AKINCI ANKARA, 17 juil 2007 (AFP) – Afin de se donner une image plus moderne, le parti issu de la mouvance islamiste au pouvoir en Turquie a présenté des candidats modérés aux élections de dimanche, mais convaincre les masses laïques promet d’être une tâche très ardue, estiment les observateurs. Le parti de la justice et du développement (AKP), grand favori des élections et crédité d’environ 40% des suffrages, selon les sondages, a rallié à sa cause plusieurs hommes politiques connus pour leur attachements aux valeurs de la gauche, afin de tenter de se distancier de son discours conservateur. Ertugrul Günay, idéologue de la gauche et ancien secrétaire général du parti républicain du peuple (CHP), le grand rival de l’AKP, a dévié la chronique en rejoignant le parti du premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Il n’est pas le seul. D’autres personnalités de la gauche, ainsi que des femmes, des entrepreneurs libéraux et d’anciens parlementaires de centre-droit sont des têtes de listes dans plusieurs circonscriptions. Les observateurs politiques y ont vu une volonté de donner un nouveau souffle au parti créé en 2001 par les membres « modernistes » d’un parti pro-islamiste et arrivé au pouvoir dès l’année suivante sous la direction de M. Erdogan, un ancien islamiste qui renie son passé. Les responsables de l’AKP démentent les accusations d’avoir un « plan secret » pour vouloir, à terme, transformer la Turquie laïque en république islamique d’inspiration iranienne. « Nous rejetons le qualificatif d’islamiste. Nous sommes au centre de l’éventail politique. L’AKP reçoit des votes de la gauche et de la droite », souligne Egemen Bagis, député de l’AKP. Ce jeune parlementaire, qui a vécu de longues années aux Etat-Unis, incarne le visage moderne et urbain de la formation. Il a lancé sa campagne électorale à Istanbul, dans un musée d’art moderne. « C’est une tromperie. Ces trois, quatre candidats de gauche font partie du décor. L’AKP est toujours dirigé à la base par les islamistes », commente le journaliste Yalçin Dogan, qui indique que M. Erdogan dirige son parti d’une main de fer. Lundi lors de sa campagne électorale, M. Erdogan, semble-t-il sûr de la performance de sa formation, a promis de se retirer de la politique si l’AKP n’obtenait pas suffisamment de voix aux législatives pour gouverner seul. « Si nous ne pouvons pas gouverner seul, je vais me retirer de la politique », a-t-il déclaré. En dépit d’une apparente volonté de changement et d’une bonne performance économique, l’AKP n’a su se débarrasser de l’étiquette d’islamiste qui lui est collée par l' »Etat profond » — l’armée, le pouvoir judiciaire et la bureaucratie, les gardiens de l’héritage laïc du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk. Certaines démarches controversées –et finalement abandonnées– comme celles concernant des restrictions sur les ventes d’alcool et des législations en faveur d’écoles coraniques ou alors criminalisant l’adultère, ont attisé les tensions et discrédité le gouvernement aux yeux des laïcs les plus rigoureux. « Comment peut-on penser que ce parti a changé de mentalité », s’interroge Sinan Taskin, enseignant à la retraite, qui estime que l’AKP « exploite habilement » la religion à des fins politiques. Ce kémaliste résolu a participé aux manifestations pro-laïques organisées en avril et mai après que l’armée a lancé un avertissement au gouvernement. Pour le sociologue Sencer Ayata, les millions de personnes qui ont manifesté représentent « la nouvelle classe moyenne » constituée de « cols blancs ». Ce groupe se situe professionnellement dans le secteur tertiaire et, tant par son statut que par son attitude politique et son mode de vie, se distingue des classes populaires et peu éduquées qui votent pour l’AKP, selon le professeur Ayata. AFP

Les Turcs se rendent aux urnes dimanche pour tenter de résoudre une crise politique majeure. Au même moment, l’armée tonne contre les Kurdes qui ont repris les armes dans le sud-est. Reportage dans l’épicentre anatolien, à Sivas.
 

La Turquie tangue fort, de quel côté va-t-elle basculer?

 
Alain Campiotti, Sivas Un hôtel qui brûle, plein d’écrivains et de musiciens: trente-sept y ont laissé leur peau. C’est le carrefour exact de l’Eurasie. Fallait-il qu’il fût tragique? Deux rues étroites qui débouchent sur le boulevard Atatürk forment un petit square. L’entrée du Madimak – c’est le nom de l’hôtel – est à côté. Deuxième jour de juillet. Sous le soleil brûlant de l’après-midi, près de trois mille personnes se pressent là, devant une estrade sommaire, pour protester comme chaque année contre l’immolation des poètes. C’était il y a juste quatorze ans, à Sivas, au cœur de l’Anatolie. Parmi les miraculés ayant échappé aux flammes, il y avait Aziz Nesin, traducteur turc provocant des Versets sataniques de Salman Rushdie. La fureur des extrémistes qui assiégeaient l’hôtel et y ont mis le feu n’était pas dirigée spécialement contre lui. Ils voulaient empêcher cette réunion organisée sous la figure presque sainte de Pir Sultan Abdal, écrivain et joueur de baglama si rebelle à la poigne ottomane que le gouverneur Hizir Pacha l’avait fait pendre, en 1550. La liberté, à Sivas comme ailleurs, a une vieille histoire. Le Madimak a été retapé et vient de rouvrir. Modeste confort. Plus trace de l’horreur. Pas trace de clients non plus. Mais le tenancier propriétaire, Bener Ögütçu, refuse de transformer, comme le demandaient des manifestants, son établissement en musée: «Toute notre famille en vit!» se défend-il. • «Derin devlet», pouvoir caché Après juillet 1993, une poignée d’extrémistes islamistes avaient été arrêtés. Leur procès a traîné. Il y a eu des condamnations à mort, commuées, des libérations. Un écrivain, Muzaffer Ilhan Erdost, a été jeté en prison, au nom d’une loi antiterroriste, pour avoir prétendu que l’émeute de Sivas avait été planifiée par d’autres que les condamnés, exécutants de basses œuvres. En Turquie, c’est ainsi. Après chaque bouffée de violence, le comportement erratique de la justice fait naître à tort ou à raison le soupçon d’une manipulation, quelque part, du «derin devlet», l’Etat profond, le pouvoir caché des gardiens non élus de l’ordre, que personne ne contrôle. C’était ainsi. C’est peut-être en train de changer. A Istanbul vient de s’ouvrir le procès des assassins du journaliste arménien Hrant Dink, abattu dans la rue en janvier. La cour à d’emblée accepté le complément d’enquête que demandaient les avocats de la famille de Dink, afin de démasquer les commanditaires du crime, dans un mouvement ultranationaliste et dans la police de Trabzon, d’où venait le tueur, sur la mer Noire. Mobile limpide: faire taire ce plumitif et donner une leçon à tous ceux qui osent rouvrir le dossier des massacres d’Arméniens – vous avez dit génocide? – du début du siècle passé. Mais à Sivas? Les martyrs de l’Hôtel Madimak étaient presque tous alévis. Et Pir Sultan Abdal, le pendu du XVIe siècle, est le chantre mythique de cette communauté qu’il serait téméraire de placer sans autre examen dans la famille de l’islam chiite. Elle a en tout cas le mérite d’ouvrir d’emblée les portes de la complexité turque. Et Sivas a l’avantage d’en présenter dans ses rues animées toutes les pièces. C’est une précieuse carte de lecture au moment où s’achève la campagne électorale qui doit donner au pays, le 22 juillet, une nouvelle Grande Assemblée nationale – c’est le nom de la chambre unique du parlement depuis le début de la République. Elections anticipées, élections de crise, élections cruciales (lire l’encadré). Elles pourront ou non apaiser le bras de fer qui dure depuis des semaines entre le gouvernement du parti néo-islamiste de la justice et du développement (AKP) du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, d’un côté, l’armée et les partis laïco-nationalistes de l’autre; avec en toile de fond de forts bruits de bottes à la frontière irakienne où les rebelles kurdes du PKK font de nouveau parler la poudre depuis deux ans. Ces élections fixeront aussi pour le temps qui vient les conditions de notre relation ambivalente à la Turquie, dont l’embrassade vigoureuse et l’haleine chaude font peur à l’Europe. • «La République est née ici» Si la santé d’une démocratie se mesurait à l’intensité des campagnes électorale, les Turcs n’auraient pas de souci à se faire pour la leur. Les rues de Sivas, dégoulinantes d’affiches et de banderoles, sont constamment sillonnées d’autocars et de minibus loués par les partis, qui font dans la ville un tintamarre permanent. Tous ces véhicules surmontés de haut-parleurs tournent autour du rond-point où aboutit le boulevard central, parce que c’est un passage obligé. Du coup, ils donnent l’impression de vouloir rendre un hommage répété à Atatürk. La statue du père de la nation au visage sévère et aux lèvres étroites est là, noircie par le temps, à côté d’une massive bâtisse qui fut un collège. C’est un haut lieu de la nouvelle Turquie. Une plaque le dit: «La République est née ici». Au moment où l’empire ottoman finissait de s’affaisser, Mustafa Kemal a réuni dans cette école, le 4 septembre 1919, le premier congrès du mouvement qui a sauvé du démembrement ce qui restait de l’Anatolie et de la tête de pont européenne d’Istanbul, par une série de guerres sur tous les fronts. Les salles de classe, transformées en musée, sont remplies des portraits de ces nationalistes moustachus ou barbus, en chapka ou turban, surmontés du masque un peu inquiétant de celui qui deviendra le «gazi». C’est là que Kemal a formulé son projet de souder tout ce qui pouvait être sauvé en un monolithe de turquitude – lui qui était slave d’origine! – en tenant la religion, rétrograde, à distance. Et en regardant désormais vers l’Europe, puisque tout l’immense ventre mou arabo-musulman avait été perdu sous ses coups de boutoir dans un immense traumatisme. Le trottoir devant le collège-musée est noir d’une foule qui marche vers le rond-point et la rue montant sur la gauche, à côté des bureaux du gouverneur. Beaucoup de familles, beaucoup de casquettes rouges en carton, des drapeaux sur les épaules, souvent avec le visage, toujours aussi austère, d’Atatürk. Le Cumhuriyet Halk Partisi, le parti républicain du peuple, tient meeting à un demi-kilomètre de là. Le CHP, fondé par Atatürk avec la République, fut le parti unique jusqu’à l’ouverture démocratique de 1950. • Bouderies turco-kurdes à Genève Deniz Baykal, le leader national, est sur un grand podium couvert, et en même temps sur un écran géant juste à côté. Il arrive de Genève, où il participait au Congrès de l’Internationale socialiste – qui est devenue une vraie cour des miracles. Les journaux turcs ont raconté par le menu comment Baykal et les chefs des deux partis kurdes irakiens, Massoud Barzani et Jalal Talabani, se sont ostensiblement fait la gueule à Genève, le Turc quittant la salle quand un des Kurdes parlait, et vice-versa. Il faut dire que le CHP, dans sa campagne, n’y va pas de main morte. Mettant chaque jour au défi le gouvernement Erdogan, il colle à l’armée pour demander une intervention militaire afin d’éliminer les bases du PKK dans les montagnes du nord de l’Irak. Sur la scène, Deniz Baykal reprend cette revendication. Il dénonce les ambitions hégémoniques de l’AKP à Ankara, et sa virtuelle trahison de l’héritage laïque du kémalisme. Les militants agitent leurs drapeaux achetés à des marchands ambulants qui font des affaires en or. Au pied de la scène, un homme en casquette plate brandit à bout de bras un portrait d’Atatürk qu’il a monté sur un cadre. Il veut en faire cadeau à Baykal, mais le podium est trop haut pour lui. Malgré la sono très puissante, le meeting principal du CHP à Sivas est un flop. La place est à moitié vide, le cœur n’y est pas, et le chef a la voix cassée. C’est humiliant pour le parti dont ce haut lieu du kémalisme était, jusque dans les années 80, un fief. L’AKP tient maintenant très fermement la mairie et la représentation de la province de Sivas au niveau national. • Trois vagues de migrations Les campagnes ont envahi la ville. C’est une des clés de ce renversement politique. Halis Çetin l’explique dans son bureau de l’Université Cumhuriyet, et dans un livre qu’il vient de publier: Modernlesme Krizi. Ce qu’on voit par sa fenêtre ressemble à une illustration de son propos. Le campus rustique est installé dans une banlieue excentrée de Sivas, au pied de la montagne râblée et pelée, presque veloutée, qui est la marque de l’Anatolie centrale et orientale. «Les migrations ont eu lieu en trois phases successives, dans les années 70, 80, et au milieu des années 90, dit Çetin. Beaucoup d’habitants de Sivas, et des autres villes, sont partis vers Ankara, Istanbul, l’Europe. Ils ont été remplacés par des familles qui quittaient leurs villages, parce que la vie y était trop difficile, ou en raison de l’instabilité quand ils venaient de régions où la guérilla kurde et sa répression étaient importantes.» Ces changements démographiques n’avaient cependant pas que des motifs économiques ou de sécurité. Les paramètres communautaires ont aussi été bouleversés. En 1980, les alévis représentaient plus du tiers de la population de Sivas. Aujourd’hui, la ville est sunnite à 85%. Et dans la réalité turque, ce basculement a une signification politique, réelle ou fantasmée, énorme. La culture des alévis, c’est l’engrais démocratique, et même libertaire de l’Anatolie. Ce n’est pas pour rien que leurs héros sont des poètes et des rebelles, ne crachant pas dans leur verre de vin, capables de mourir pour leurs idées, comme Pir Sultan Abdal. Ils se réclament d’Ali, le gendre du Prophète, et des onze autres imams suivants, comme les chiites, mais leur pratique, avec beaucoup d’emprunts hors de l’islam, est mesurée, intérieure. Ils ignorent les hiérarchies, en particulier entre hommes et femmes, refusent les contraintes. Devant le réveil sunnite, y compris en Turquie, beaucoup d’entre eux ont préféré aller respirer plus librement à Istanbul, et souvent dans les villes d’Europe où ils sont surreprésentés dans l’émigration turque. La chute du parti républicain du peuple des enfants d’Atatürk, en Anatolie, s’explique en partie par cet effacement des alévis. Ils étaient minoritaires, mais c’était une minorité indispensable. Les laïcs, dans les grandes manifestations qu’ils ont organisées au printemps pour s’opposer à l’accession d’un membre de l’AKP à la présidence de la République, dénonçaient une subversion rampante de la tradition kémaliste de séparation de l’Etat et de la mosquée – à laquelle les alévis sont attachés. Mais cette grande alarme affichée fait un peu penser – tant l’armée a contribué à ces manifestations – aux moulins à vent de Don Quichotte. «Le CHP et ses variables alliés laïcs, dit Halis Çetin, paient ce qu’ils sont devenus dans l’exercice du pouvoir: ils ont fini par constituer une élite qu’on nomme étatiste parce qu’elle contrôlait la bureaucratie de l’Etat et ses privilèges, autoritaire parce qu’elle ne voulait rien lâcher. Ces forces se sont coupées du peuple turc.» • Dans la cemevi Ali Baba Un spectaculaire démenti à la panique laïque vient d’être apporté dans Sivas la sunnite. La première cemevi de la ville a été inaugurée il y a quinze jours. Elle a été baptisée Ali Baba, ne ressemble pas à une mosquée, même si la racine du mot est la même. C’est la maison de réunion des alévis sivasiens. Ils n’en avaient pas avant, parce que l’environnement était hostile. Ils priaient, peu, chez eux. Dans sa cemevi neuve, le «dede» (guide) à moustache blanche, derrière son bureau, a l’air de tout sauf d’un mollah obtus. Seule la salle de prière, à cause des tapis, a un air d’islam, mais Mustafa Kemal y est accroché au mur, dans le même cadre qu’Ali et qu’Hajj Bektash Wali, saint alévi du XIIIe siècle. Les femmes, sans voile, font tourner la maison. Les vieux, dont plusieurs portent des casquettes de baseball, la font visiter, insistant pour qu’on aille voir la morgue et sa grande table de marbre. Les alévis ne reçoivent pas une livre des pouvoirs publics, alors que les 57000 imams sunnites de Turquie sont payés – et contrôlés – par l’Etat. «Mais c’est sous la mairie AKP que la première cemevi est ouverte à Sivas!» Mustafa Açikalin s’amuse de cette démonstration de tolérance – à vrai dire peu coûteuse puisque les alévis ont payé eux-mêmes leur maison. «Ces tensions entre sunnites et alévis, ajoute-t-il, n’ont plus d’existence réelle.» Açikalin est le conseiller intime de Recep Tayyip Erdogan, depuis le temps où le premier ministre turc était maire d’Istanbul. Quand Erdogan avait été inquiété pour avoir lu un poème très explicitement islamiste, au point d’être empêché un temps, après la victoire de l’AKP en 2002, de diriger le gouvernement, le conseiller avait lui-même dû disparaître pour échapper à une arrestation. Maintenant, il est député d’Istanbul, et son patron l’a parachuté à Sivas pour assurer au parti cinq des six sièges locaux de députés à l’Assemblée d’Ankara. • «C’est vous qui avez besoin de nous» Chercher le candidat d’une permanence de l’AKP à l’autre dans les rues de Siva fait prendre conscience de l’emprise du parti néo-islamiste dans la ville. A la quatrième, Mustafa Açikalin est là, attablé avec ses collaborateurs dans une petite pièce pleine de plans aux murs. On s’occupe des dossiers: c’est ce qu’il veut démontrer. «La trahison du kémalisme? Ces accusations de l’opposition sont de vieilles lunes, s’exclame-t-il. Nous sommes élus pour servir le pays, la ville. Ce que les gens veulent, c’est le développement, des routes, de l’eau, des industries et des emplois.» Et l’Europe? De moins en moins, disent les enquêtes d’opinion. Ces doutes ne semblent pas effleurer le député et ses amis dans le bureau. «Nicolas Sarkozy ne veut pas de la Turquie dans l’Union? Il changera, il devra changer. Nous sommes votre porte vers le monde arabe et musulman. Nous avons eu une longue domination, souvent harmonieuse, sur cette région du monde. Nous la connaissons bien. Allons! Ce n’est pas la Turquie qui a besoin de l’Europe, c’est vous qui avez besoin de nous.» (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 17 juillet 2007)

La Turquie, République laïque (FICHE TECHNIQUE)

 
AFP, le 17 juillet 2007 à 06h16     ANKARA, 17 juil 2007 (AFP) – La Turquie, où doit avoir lieu dimanche des élections législatives pour déterminer les 550 sièges du Parlement monocaméral, est une République laïque qui fait figure d’exception dans le monde musulman. – SITUATION GEOGRAPHIQUE: Pays de 779.452 km2, à cheval entre l’Asie et l’Europe, baignée par les mers Noire, de Marmara, Egée et Méditerranée, la Turquie a des frontières communes avec l’Arménie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Grèce et la Bulgarie. – POPULATION: 72,6 millions d’habitants. – CAPITALE: Ankara. – LANGUE OFFICIELLE: Turc. – RELIGION: 99% de musulmans, en majorité sunnites. La communauté juive compte quelque 35.000 personnes et la communauté arménienne environ 70.000. – HISTOIRE: Chute de l’Empire ottoman, lors de la Première Guerre mondiale. Mustafa Kemal Ataturk proclame le 29 octobre 1923 la République turque, qu’il dirigera jusqu’à sa mort en 1938, et modernise la Turquie. Le multipartisme est introduit en 1946, mais la vie politique est marquée par trois coups d’Etat militaires suivis de dures répressions (1960, 1971 et 1980). Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) a lancé en 1984 une rébellion armée pour un Etat kurde indépendant qui a fait plus de 37.000 morts. – SITUATION POLITIQUE: Le président de la République (le sortant est Ahmet Necdet Sezer, élu par le parlement en mai 2000) a des fonctions largement honorifiques, hormis la promulgation des lois et des nominations à des postes-clés de l’administration. Recep Tayyip Erdogan a été nommé Premier ministre en mars 2003, succédant à Abdullah Gül, tous deux issus de la mouvance islamiste. Leur Parti de la justice et du développement (AKP) avait remporté une victoire écrasante aux législatives anticipées de novembre 2002, mettant fin à plus d’une décennie de gouvernements de coalition. L’AKP a échoué en avril 2007 à faire élire à la présidence de la République son candidat, M. Gül. Le boycott du scrutin par l’opposition a conduit à son annulation, le quorum parlementaire n’ayant pas été atteint. Pour sortir de la crise, l’AKP a présenté en urgence une réforme constitutionnelle instaurant le suffrage universel pour la présidentielle que le président Sezer, après l’avoir rejetée, a décidé de soumettre à référendum. – ECONOMIE: La Turquie, qui s’est spectaculairement remise de deux crises financières graves en 1999 et 2002, a enregistré une croissance record, réduit son inflation chronique et son déficit budgétaire. En 2005, Ankara a mené pour la première fois à terme un programme de restructuration économique avec le FMI et a conclu un nouvel accord stand-by de trois ans prévoyant une aide de 10 milliards de dollars. Le secteur du tourisme est la principale source de devises du pays, représentant environ 5,5% du PNB. En 2006, le tourisme a rapporté 16,85 milliards de dollars. – Croissance: 6% (2006) – Revenu annuel par habitant: 5.000 dollars (2005). – Chômage: 10,3% (2005). – Monnaie: la nouvelle livre turque (YTL) a remplacé la livre turque en janvier 2005. La Turquie a entamé, en octobre 2005, de difficiles négociations d’adhésion à l’Union européenne. – FORCES ARMEES: 514.850 hommes (IISS 2006). AFP

Quelques clés pour comprendre le débat turc

 
Alain Campiotti • Adalet ve Kalkinma Partisi Le parti de la justice et du développement, familièrement appelé AKparti, est issu du Refah, le mouvement islamiste dirigé par Nekmettin Erbakan, qui arriva au pouvoir à Ankara en 1996, et fut destitué par une intervention militaire l’année suivante. Le Refah a été interdit en 1998. Son courant réformiste et moderniste a créé l’AKP en 2001, malgré l’opposition de l’aile fidèle à Erbakan. Des succès électoraux locaux, puis nationaux en 2002, et encore locaux en 2004, ont fait du parti de Recep Tayyip Erdogan, ancien maire d’Istanbul, la force dominante de la scène politique turque. Les spectaculaires résultats économiques, l’ouverture déterminée à l’Europe ont estompé les origines de l’AKP, d’autant plus qu’il a été renforcé depuis cinq ans par des courants qui ne viennent pas de l’islamisme. Mais l’opposition laïque continue de se méfier. Elle n’aime pas les foulards de Mme Erdogan et de Mme Gul, la femme du ministre des Affaires étrangères. Elle soupçonne que le parti n’a pas renoncé à ses projets de réislamisation de la société, d’ailleurs en bonne voie sans son intervention, par une lente tactique du salami: tranche par tranche. Elle rappelle en fin qu’Erdogan avait dit un jour que la démocratie est comme une voiture: on en descend quand on est arrivé à destination. • Cumhuriyet Halk Partisi Le parti républicain du peuple a détenu tout le pouvoir en Turquie entre 1923 et 1950, quand il était l’unique mouvement politique autorisé. Jusqu’à la mort d’Atatürk en 1938, il était son instrument de gouvernement. Ensuite, ses fortunes ont été diverses. Il conservera sans doute sa position de second parti dimanche. Le CHP est-il vraiment social-démocrate, comme il le dit? Disons: tendance nationaliste. • Milliyetçi Hareket Partisi Le parti d’action nationaliste est lui résolument extrémiste dans sa revendication de pureté turque, son quasi-racisme à l’égard des Kurdes. Il a aussi les mains couvertes de sang: des centaines d’assassinats politiques ont été inscrits à l’ardoise du mouvement fondé par Alparslan Türkes. Mais son audience réelle est limitée. En 2002, il n’a pas eu d’élus. • 10% Le système électoral turc, jusqu’à cette année, était draconien. Au-dessous de 10% des voix, aucun élu. Cette mesure était clairement dirigée contre les Kurdes sympathisants du PKK qui voulaient emprunter la voie politique, pour leur fermer les portes de l’Assemblée. En 2002, ils avaient obtenu 6% des voix. Cette année, une modification de la loi permet aux candidats kurdes de se présenter comme indépendants. Ils pourraient obtenir plus de 20 sièges, et former un groupe parlementaire à Ankara. • Yasar Buyukanit Ce général, chef de l’état-major, est un homme politique puissant. Il a empêché l’élection d’Abdullah Gul à la présidence, il a exercé une pression constante sur le gouvernement pour tenter d’obtenir une intervention militaire au nord de l’Irak contre le PKK avant les élections de dimanche. Quand il était le commandant des troupes turques au combat, il s’était fait remarquer en félicitant quasiment des policiers qui avaient organisé un attentat faussement attribué au PKK dans le sud-est. • Apo Surnom d’Abdullah Öcalan, le chef du PKK, en prison pour la vie depuis son arrestation en 1999 au Kenya, mais pas exécutable: la Turquie, bonne fille du Conseil de l’Europe, a aboli la peine de mort. Apo est quand même un argument électoral. Le chef du nationaliste MHP a lancé l’autre jour une corde à la foule de ses supporters, mettant au défi le gouvernement de pendre quand même le Kurde. • ABD Ça veut dire USA. Depuis au moins le début de la guerre en Irak, l’antiaméricanisme se porte très bien en Turquie. Les histoires les plus folles circulent sans frein, y compris celle attribuant à la CIA et ses cousins d’avoir déclenché le tsunami asiatique pour tuer des musulmans. Contre Abdullah Gul, le ministre des Affaires étrangères candidat à la présidence (par ailleurs accusé d’être un islamiste pur sucre), ce slogan avait cours: pas de candidat ABDullah. Compris? (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 17 juillet 2007)

Bras de fer à Ankara

 
Alain Campiotti Les élections auraient normalement dû avoir lieu en Turquie au mois d’octobre. Le gouvernement a choisi de les avancer au 22 juillet pour tenter de résoudre la crise institutionnelle qui a éclaté à Ankara en avril. Il s’agissait alors d’élire un nouveau président de la République pour succéder à l’actuel chef de l’Etat, Ahmet Necdet Sezer. Selon la Constitution turque, le président est élu par l’Assemblée, pour sept ans. Le Parti du développement et de la justice (AKP), qui détient une confortable majorité parlementaire, et gouverne le pays depuis 2002, a lancé dans la course le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gul. L’opposition laïque et l’état-major de l’armée ont failli s’étrangler. L’AKP, le parti islamiste modéré, aurait ainsi détenu tous les pouvoirs, dans un Etat que Kemal Atatürk avait voulu totalement libre de l’influence des mosquées. Gul a été élu, mais il a dû faire face à un tir de barrage: un avertissement sur le site internet de l’état-major, d’autant plus menaçant que l’armée turque n’est pas avare d’interventions musclées sur la scène politique; et un recours de l’opposition à la Cour constitutionnelle, sous le prétexte qu’une majorité des deux tiers était nécessaire pour élire le président, ce que Gul n’avait pas obtenu. Le Cour a suivi l’opposition. La majorité a contre-attaqué en votant une loi instituant l’élection du président de la république au suffrage universel. Mais le chef de l’Etat, au mandat prolongé, a refusé de promulguer cette réforme, qui a été à son tour soumise à la Cour. En juin, les juges ont cette fois, donné raison au gouvernement, et les réformes institutionnelles qu’avait adoptées la majorité seront soumises au peuple, en octobre sans doute. Le prochain président sera cependant encore élu par l’Assemblée dans sa nouvelle composition d’après le 22 juillet. Si l’AKP obtient les deux tiers des sièges de députés, il pourra faire élire son homme. Mais des discussions sont en cours pour trouver un candidat de compromis acceptable par la majorité, l’opposition… et l’armée. Sinon, la crise sera relancée. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 17 juillet 2007)

Les 200000 musulmans de la cité phocéenne saluent un vote «courageux».

Marseille aura sa grande mosquée

 
Christian Lecomte Après une longue bataille judiciaire, le Conseil municipal de Marseille a donné lundi son feu vert à la construction d’une grande mosquée. Les travaux devraient commencer en 2008 sur le site des anciens abattoirs de Saint-Louis (15e arrondissement). Ce lieu du culte musulman qui s’étendra sur une superficie de 8600 m2 sera l’un des plus vastes de France. Il pourra accueillir en moyenne 3000 fidèles et 5000 lors des grandes fêtes religieuses. «Le style sera à la fois moderne et simple», a expliqué Abdelouahab Khelif, l’architecte chargé du projet. Le minaret culminera à 25 mètres de haut. L’extrême droite vaincue Les quelque 200000 Marseillais de confession musulmane, originaires pour la plupart du Maghreb, ont accueilli la nouvelle avec soulagement. Tous saluent la pugnacité de Jean-Claude Gaudin, le maire UMP, qui a livré un long et âpre combat afin que soient levés tous les recours émanant de partis ou d’associations proches de l’extrême droite. «Dans cette ville, tant que je serai maire, tout le monde aura le droit à un lieu du culte, c’est la dignité et le respect des valeurs de la République», a sans cesse martelé l’élu. Jean-Claude Gaudin a tenu aussi à rappeler que Marseille était une ville où les voitures brûlaient moins qu’ailleurs – allusion aux émeutes de 2005 qui ont partiellement épargné la cité phocéenne – et que l’on devait ce constat à «l’équilibre des communautés» Les opposants à l’implantation de l’édifice avaient saisi le tribunal administratif après le vote du premier projet en juillet 2006, jugeant que la subvention municipale était illégale au regard de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. «L’extrême droite agit pour des raisons politiques, répliquait Abderrahmane Ghoul, le président du conseil régional du culte musulman de la région. Sur le même terrain, un bail a été accordé pour bâtir une école catholique et curieusement elle n’a rien trouvé à redire.» Le projet ne date pas d’hier puisque l’idée remonte au début du XXe siècle. Le dossier a longtemps dormi dans les tiroirs, personne n’osant l’exhumer par peur des réactions des courants nationalistes mais aussi par la faute des responsables musulmans de différentes obédiences en proie à des luttes intestines. Les 8 millions d’euros prévus dans le budget devraient provenir essentiellement de dons. Les fonds seront surveillés afin d’éviter l’intrusion de pays étrangers, du Moyen-Orient notamment. «Marseille, c’était une soixantaine de petites mosquées difficilement contrôlables, ce nouveau lieu saint central garantira la transparence», a indiqué un membre de l’association La Mosquée de Marseille qui en a obtenu la gestion. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 17 juillet 2007)

Taux record de jeunes israéliens qui échappent au service militaire

AFP, le 17 juillet 2007 à 07h31
JERUSALEM, 17 juil 2007 (AFP) – Le taux de jeunes israéliens, qui ne font pas leur service militaire a atteint cette année le taux record de 25%, soit un point de plus que l’an dernier, selon les chiffres de l’armée publiés mardi. Les ultra-orthodoxes, qui n’effectuent pas de service militaire pour se consacrer à des études religieuses représentent 11% du total, tandis que 7% sont exemptés pour des raisons de santé (dont 5% pour des problèmes psychologiques), 4% parce qu’ils résident à l’étranger, et 3% en raison de leur casier judiciaire. Par ailleurs, 17,5% des jeunes gens enrôlés n’achèvent pas leur service militaire d’une durée de trois ans, tandis que le pourcentage de ceux qui demandent à servir dans les unités combattantes a baissé cette année à 67,3% contre 68,9% l’an dernier. Selon les responsables de l’armée, les problèmes d’effectifs de l’armée israélienne devraient s’aggraver à l’avenir en raison de la baisse de la natalité et de l’immigration notamment en provenance de l’ex-URSS. Actuellement, 20% des enfants scolarisés en cours préparatoire sont issus de familles ultra-orthodoxes ce qui devrait peser dans l’avenir sur les prochaines classes à mobiliser. Parmi les jeunes femmes qui sont normalement astreintes à un service de 2 ans, 42% ne vont pas à l’armée pour des raisons religieuses ou parce qu’elles sont mariées. La minorité des Arabes israéliens qui représente 20% de la population est exemptée dans sa très grande majorité du service militaire. AFP

GB: Interdiction de porter une « bague de virginité » à l’école (tribunal)

 
AFP, le 16 juillet 2007 à 14h28 LONDRES, 16 juil 2007 (AFP) – Une adolescente britannique de 16 ans ne pourra pas porter à l’école une « bague de virginité », signe de son engagement à rester vierge jusqu’à son mariage, a confirmé lundi une cour d’appel de Londres. Lydia Playfoot avait saisi la justice en juin, accusant son lycée de discrimination envers les chrétiens, pour l’avoir exclue après qu’elle eut refusé de retirer cette bague. « Je suis très déçue par la décision du tribunal de ne pas me permettre de porter ma bague de virginité à l’école comme expression de ma foi chrétienne », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Pour la jeune fille de Horsham (sud-est de l’Angleterre), cette décision signifie que « peu à peu » toutes sortes d’institutions auront le droit « d’empêcher les chrétiens d’exprimer publiquement et de pratiquer leur foi ». A l’audience, ses avocats avaient plaidé que le lycée permettait bien aux musulmanes de porter le voile et aux sikhs leur turban, et qu’une interdiction contre la bague violerait les droits de l’Homme de leur cliente. Le lycée avait rejeté ces arguments, estimant que la bague n’était pas un signe religieux et donc que son port représentait une infraction à l’uniforme. L’adolescente avait déploré la « crise morale et éthique » actuelle, soulignant que plusieurs filles dans son lycée étaient tombées enceintes, tandis que son père, pasteur, dénonçait un « fondamentalisme laïc » émergent. La « bague de virginité » est au coeur d’un programme créé au milieu des années 1990 par un pasteur évangélique américain. Selon l’organisation « Silver Ring Thing », 25.000 jeunes Britanniques la portent. AFP

L’Autriche accueillera le premier « salon du divorce » en octobre

AFP, le 16 juillet 2007 à 18h14
VIENNE, 16 juil 2007 (AFP) – En Autriche, où près d’un mariage sur deux se termine par un divorce, les candidats à la séparation pourront obtenir tous les précieux renseignements lors du premier « salon du divorce » organisé à Vienne les 27 et 28 octobre prochains. « C’est une première mondiale », a affirmé à l’AFP, Anton Barz, le créateur du concept qu’il a baptisé « nouveau départ ». « Jusqu’à présent, j’organisais des salons du mariage, mais c’est en discutant avec des associations et des avocats qui m’ont raconté les difficultés d’un divorce, que j’ai eu cette idée » a-t-il précisé. Dans la pratique, les couples « fraîchement séparés » pourront trouver dans ce salon dont l’entrée est gratuite, tous types d’informations utiles dans le cadre d’un divorce. Les stands seront tenus par des avocats, médiateurs, notaires et psychologues qui conseilleront les visiteurs. Mais pour offrir un véritable « nouveau départ » aux couples séparés, le salon du divorce accueillera aussi des stands d’agences immobilières, de vendeurs de voiture et réservera même des espaces spéciaux aux agences de voyage, aux clubs de remise en forme et instituts de beauté. Cinq autres « salons du divorce » sont déjà prévus cet hiver et au printemps 2008 dans plusieurs villes d’Autriche. Et pour éviter des accrochages entre les ex-conjoints dans les allées des salons, le samedi l’entrée sera réservée aux hommes et le dimanche aux femmes. « J’ai déjà eu six cent inscriptions de visiteurs par e-mail et par téléphone », a affirmé Anton Barz. Il a précisé que son concept ne sera pas réservé qu’aux candidats autrichiens au divorce dans un pays affichant en 2006 un taux de 48,9% de divorce voire même 65,9% pour Vienne, la capitale autrichienne. « Certains exposants parleront aussi l’anglais, le français, l’italien, ou encore le tchèque ou le grec », a-t-il souligné. AFP

France-Algérie, de la parole aux actes,

 
par Florence Beaugé Au lendemain de la visite-éclair de Nicolas Sarkozy en Algérie, une question s’impose : qui le président français a-t-il séduit, le 10 juillet ? Son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, ou les responsables de ce pays ? Le pouvoir en Algérie, en effet, reste composé de différents cercles, plus compliqués que jamais à cerner. Armée, sécurité militaire, mafia politico-financière… Nul ne peut comptabiliser ces réseaux, évaluer avec précision leurs poids respectifs, ni savoir comment ils réagiront au fil des mois. Pour l’instant, aucun des problèmes entre Paris et Alger n’a été sérieusement abordé. Tout a été repoussé à début décembre, pour une nouvelle visite, officielle cette fois, du président français. Ce ne sont pas les questions de mémoire ni de traité d’amitié qui vont poser problème dans les mois et les années à venir. M. Sarkozy a raison de répéter que « l’amitié se nourrit d’actes, plus que de traités ». Mais comment le chef de l’Etat va-t-il passer de la parole aux actes ? La question des visas et de la circulation des personnes risque d’être la principale source de tension entre les deux pays. Et le sujet est si sensible en Algérie que le pouvoir ne peut se permettre d’ignorer son opinion publique. Les conditions du regroupement familial – premier motif de venue en France – sont de plus en plus restrictives. Mais ce n’est pas tout. La crainte de l’immigration clandestine est telle, côté français, que l’obtention d’un visa de tourisme est devenue des plus aléatoires pour un citoyen algérien. Officiellement, 60 % environ des demandes de visa sont satisfaites. Entre le discours et la réalité, il y a pourtant un gouffre. La liste des dossiers rejetés de façon incompréhensible est sans fin, y compris pour les demandeurs présentant toutes les garanties. Un grand-père souhaitant rendre visite à ses petits-enfants établis de l’autre côté de la Méditerranée se verra refuser l’accès du territoire français, sans explication. Il peut aussi ne jamais recevoir de réponse. Ou se voir retourner son dossier, après des mois d’attente, avec la mention « incomplet », alors que les pièces supposées manquantes y figurent bel et bien. Simples dysfonctionnements ? Il y a trop de cas semblables pour y croire. On ne mesure pas, en France, l’humiliation et la frustration qu’engendrent de tels refus, courants en Algérie comme en Tunisie et au Maroc. Comment espérer construire une Union méditerranéenne dans de telles conditions ? A Alger, on est très ferme sur un point : sans la dimension humaine, le « partenariat d’exception » voulu par Paris n’aboutira pas. Les Algériens le savent : la lutte contre le terrorisme et contre l’immigration clandestine sous-tend le projet élyséen d’Union méditerranéenne (outre la volonté d’intégrer la Turquie dans une structure autre que l’Union européenne). D’où les commentaires désabusés de la presse algérienne, après le départ du président français. « Le bonhomme (Sarkozy) n’est pas venu chercher la chaleur mais le gaz, pas l’amitié mais l’Union. (…) Il ne veut pas une affaire algérienne, mais des affaires en Algérie », écrit Kamel Daoud dans Le Quotidien d’Oran. Pour ce jeune éditorialiste, Nicolas Sarkozy est « peut-être l’ami de Bouteflika, mais pas l’ami de tous et encore moins l’ami des parents d’immigrés ou des demandeurs de visa ». Les Algériens ne lui en veulent pas, précise-t-il. Pour eux, cela fait longtemps que « la France se ferme, séduit, se refuse, dit oui puis dit non, puis soupçonne, puis promet, puis donne de la semoule et des leçons… ». Si la France refuse à la génération des « anciens » d’examiner le passé, sous prétexte de regarder l’avenir, quel horizon propose-t-elle à la jeune génération algérienne ? Elle lui ferme ses frontières de façon de plus en plus hermétique, au motif qu’elle doit lutter contre l’immigration clandestine. Et l’on peut s’inquiéter, comme le faisait récemment l’hebdomadaire Jeune Afrique, de la propension française actuelle qui consiste à ramener l’anticolonialisme « au rang de simple opinion » ou à assimiler toute réflexion critique sur cette époque « à une tendance à l’autoflagellation et à la haine de soi ». LE MOT « REPENTANCE » Tout le monde ou presque est aujourd’hui persuadé en France que l’Algérie a exigé une « repentance » de la part de l’ancienne puissance coloniale et que ce préalable, refusé par Paris, expliquerait l’échec du traité d’amitié entre les deux pays. En fait, s’il est exact que le président Bouteflika a été outrancier dans ses évocations du passé colonial, il n’a pas posé de conditions à la signature du traité. Tout juste a-t-il réclamé « un geste significatif » de la part de la France. Le mot « repentance » n’a jamais été prononcé par les responsables algériens. Nicolas Sarkozy, en revanche, ne cesse de le brandir à la face de ses concitoyens, comme un épouvantail. En réalité, son prédécesseur, Jacques Chirac, n’a pas été loin d’accomplir ce « geste significatif » qui aurait pu permettre d’apurer le passé. L’ancien président en a livré un avant-goût à deux reprises au cours de l’année 2005. Le 27 février, en donnant son feu vert à Hubert Colin de Verdière, alors ambassadeur de France à Alger, pour qualifier les massacres de Sétif du 8 mai 1945 (15 000 morts au moins) de « tragédie inexcusable ». Et le 21 juillet, lorsque, en visite officielle à Madagascar, il a dénoncé « le caractère inacceptable des répressions engendrées par les dérives du système colonial », allusion à la mort de plusieurs dizaines de milliers de Malgaches, en 1947, massacrés après s’être révoltés contre la France. L’Algérie aurait sans doute eu droit à une semblable qualification des faits à l’occasion de la signature du traité d’amitié. Mais un grain de sable inattendu est venu gripper la machine : voté subrepticement et découvert avec retard, un article de la loi du 23 février 2005 a cru bon de vanter « le rôle positif » de la colonisation. Bien qu’abrogé ensuite à l’initiative de M. Chirac, cet article allait déclencher la fureur du président algérien, le persuader que la France jouait double jeu, et le conduire à refuser, in extremis, de signer le fameux traité. A Alger, le dossier « colonisation et guerre d’Algérie » a été mis en veilleuse, pas enterré. Beaucoup font remarquer en privé que regarder vers l’avenir ne dispense pas de reconnaître le passé. « Mieux ce passé sera assumé, meilleures seront les relations franco-algériennes », souligne-t-on dans l’entourage du président Bouteflika, avant d’ajouter, avec le même pragmatisme que M. Sarkozy : « On ne va tout de même pas geler nos rapports avec la France en attendant ce geste… »   Florence Beaugé Article paru dans l’édition du 18.07.07
 
(Source : « Le Monde » (Quotidien – France) le 18 juillet 2007)

 


 

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