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   TUNISNEWS  
 7 ème année, N° 2431     du 17.01.2007
  
 
  
AFP: Fusillades en Tunisie:Tunis dément   procéder à des arrestations massives   L’expression: Coopération anti-gspc entre Alger et Tunis   Jeune Afrique: Slaheddine Jourchi, Spécialiste des mouvements islamistes    Samsoum: Qui sont-ils? Et Pourquoi ces réactions?   Le Temps : Prison avec sursis pour un Américain qui abusa d’un mineur   Le Temps : Entre miss Nancy et cheikh Oussama   AFP: Mondial-2007: la Tunisie s’envole pour l’Allemagne avec “la rage de   vaincre”   Jeune Afrique: : Renouveau tunisien    Jeune Afrique: Moncef Dhouib : « Je suis cinéaste ambulant » 
 
   
   Fusillades en Tunisie:
 Tunis   dément procéder à des arrestations massives
 AFP, le 17/01/2007   à 17:28:57 GMT
 TUNIS (AFP) – Les   autorités tunisiennes ont démenti mercredi avoir procédé à des arrestations   massives dans la foulée des affrontements qui ont impliqué un groupe salafiste   fin décembre et début janvier en Tunisie.
 “Il n’y a pas de   +campagnes d’arrestations+, ni d’arrestations en dehors du cadre prévu par la   loi”, a indiqué à l’AFP une source officielle, démentant des “allégations” de   défenseurs des droits de l’Homme et opposants tunisiens.
 “A un moment où se   poursuivent les investigations au sujet du groupe terroriste récemment   neutralisé par les forces de l’ordre, il est irresponsable de s’adonner à des   supputations peu scrupuleuses”, a ajouté la même source.
 Le ministre   tunisien de l’Intérieur Rafik Haj Kacem a annoncé le 12 janvier l’arrestation   de 15 personnes et la mort de 14, dont deux agents de l’ordre, après les   accrochages sanglants qui ont opposé les forces de sécurité à un groupe   “salafiste terroriste” le 23 décembre et 3 janvier à Hammam-Lif et Soliman   (sud de Tunis).
 Il avait annoncé   la fin de la traque lancée contre ce groupe, dont le chef tunisien, Lassâd   Sassi, a été blessé et capturé, avant de succomber à ses blessures dans un   hôpital.
 La Ligue   tunisienne des droits de l’Homme et le Conseil national des Libertés (CNLT,   non agrée) se sont inquiétés de l’arrestation de “plusieurs dizaines” de   personnes, en condamnant le recours de certains tunisiens à la violence.
 Le Parti   démocratique progressiste (PDP, opposition légale) a affirmé que ces   arrestations ont eu lieu à Soliman et dans la région sud de Tunis, au Kef,   Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa, villes proches de la frontière terrestre   algérienne à l’Ouest tunisien.
 A Bizerte au nord,   des jeunes pratiquants ont été arrêtés au sortir des mosquées, a affirmé un   communiqué de la section locale du PDP.
 En plus des 15   individus impliqués dans les accrochages, les autorités ont aussi arrêté deux   Tunisiens qualifiés de “plaisantins” pour avoir diffusé sur internet un   communiqué revendiquant les affrontements au nom de “La Jeunesse pour   l’Unicité et le Combat”, un groupe jusque-là inconnu.
 Le groupe   démantelé, dont le noyau (cinq Tunisiens et un Mauritanien) s’était introduit   avec des armes à feu à travers la frontières algérienne, projetait des   attaques contre des ambassades et des diplomates, notamment américains et   britanniques, selon la presse.
 Des liens ont été   établis avec le Groupe salafiste algérien pour la prédication et le combat   (GSPC) agissant sous la houlette d’Al-Qaïda, qui a déjà revendiqué en Tunisie   l’attentat contre une synagogue de Djerba (sud) ayant fait 21 morts le 11   avril 2002.
 AFP
 
 
  
   COOPÉRATION ANTI-GSPC ENTRE ALGER ET TUNIS
 Sécurité   renforcée aux frontières
 Les éventuelles   incursions du Groupe salafiste ou de leurs nouveaux alliés tunisiens risquent   de bouleverser les donnes en matière de sécurité.
 Une semaine après   la tentative déjouée de faire exploser en plein centre de la capitale   tunisienne, les ambassades américaine et britannique, les services de sécurité   d’Alger et de Tunis coopèrent, activement, sur plusieurs fronts, afin de faire   pièce à de nouvelles tentatives des groupes islamistes algéro-tunisiens.   Aussi, un maillage sécuritaire renforcé a été observé dans les points de   contrôle frontaliers, ainsi que le long des 965km de frontières communes.
 Des sources   locales ont précisé que des arrestations pour contrôle et vérifications ont   été effectuées dans les régions limitrophes avec l’Algérie, notamment dans   celles d’Al-Kef, Jebel Chambi, Kasserine, Gafsa et Tozeur, lesquelles offrent   des frontières poreuses et perméables avec l’Algérie. 
 Ce renforcement du   dispositif sécuritaire intervient quelques jours après les deux fusillades   opérées à 25km de Tunis, et qui ont dévoilé un vaste réseau de djihadistes   tunisiens, connectés au Gspc algérien, lequel se revendique d’Al Qaîda. Les   attentats déjoués de Tunis étaient planifiés pour constituer l’événement de la   fin de l’année 2006 et auraient pu aboutir n’était la vigilance des forces de   sécurité.
 Le groupe   islamiste armé tunisien, dirigé par Lassaâd Sassi, un ancien officier de la   gendarmerie, originaire de Nabeul (Cap Bon), devait faire exploser, le même   jour, pendant les festivités de fin d’année, les ambassades américaine et   britannique.
 Le groupe armé   tunisien, anéanti avant qu’il ne passe à l’action, a été neutralisé, mais on   ignore si d’autres éléments demeurent encore recherchés par la police, après   les aveux de 15 personnes arrêtées et liées à la même affaire. 
 La capture des   deux Tunisiens à Meftah, dans la proche périphérie d’Alger, il y a près d’un   mois, avait déjà donné l’alerte. Des sources tunisiennes autorisées ont   affirmé en outre, après l’arrestation des quinze islamistes, le 3 janvier, que   parmi les éléments du groupe faits prisonniers, et qui ont été aux   interrogatoires d’usage, six Tunisiens venaient de rentrer d’Algérie, ce qui   permet d’ajouter foi à la thèse qui soutenait que l’armement du groupe   tunisien lui a été fourni par le Groupe salafiste pour la prédication et le   combat algérien. 
 Aussi, un des   membres arrêtés parmi les assaillants est mauritanien, ce qui permet aussi, de   saisir la nature «maghrébine» du groupe, car on sait, depuis mars 2003, et   l’affaire des 32 touristes européens enlevés par Ammari Saïfi, dont une bonne   moitié fut acheminée vers Kidal, au nord du Mali, que le Gspc dirige, dans ses   opérations dans la région saharo-sahélienne, un nombre important de   mauritaniens, mais aussi de Nigériens et Maliens.
 Encouragés par les   attentats qui ont secoué, l’année précédente, Charm Ech-Cheikh et Amman, les   groupes djihadistes locaux, affiliés ou non à Al Qaîda, ne désespèrent pas de   rééditer le coup des attentats hyperspectaculaires contre les ambassades   américaines de Dar-Es-Salem, en Tanzanie, et de Nairobi, au Kenya, qui avaient   fait, en 1998, 220 morts, dont 18 Américains. 
 Par   l’intermédiaire du Gspc, devenu désormais sa branche armée dans le Maghreb, Al   Qaîda a tenté une incursion, certes, déjouée en Tunisie, mais il faut   s’attendre à ce que la contagion djihadiste atteigne le Maghreb.
 Les meilleurs   spécialistes du dossier sécuritaire assurent que le climat de politique   internationale est malheureusement propice pour cette expansion de la «guerre   sacrée».
   (Source : « L’expression », (Algérie), le 16 janvier 2007)
   Lien :    http://www.lexpressiondz.com/T20070116/ZA4-4.htm
 
 Confidences de..   
Slaheddine Jourchi, Spécialiste des   mouvements islamistes
 
 PROPOS RECUEILLIS, À TUNIS, PAR ABDELAZIZ   BARROUHI  L’écrivain tunisien Slaheddine Jourchi (52 ans)   passe pour l’un des meilleurs connaisseurs des mouvements intégristes et des   phénomènes politico-religieux dans le monde arabo-méditerranéen. Ancien   journaliste, il milite activement pour les droits de l’homme.     Jeune Afrique : Pour vous, l’islamisme est un iceberg dont Ennahdha,   le mouvement islamiste tunisien interdit, n’est que la partie visible…       Slaheddine Jourchi : Pour la première fois depuis les années 1980, on assiste   à un renouveau de la religiosité en Tunisie. Le nombre des jeunes qui   s’adonnent à la prière a, par exemple, considérablement augmenté au cours des   derniers mois. Il y a vingt ans, le phénomène était circonscrit aux réseaux   islamistes et aux cercles familiaux. Il est aujourd’hui beaucoup plus large et   prend une dimension non plus seulement religieuse, mais sociale et culturelle.   La situation régionale et internationale de même que les chaînes satellitaires   du Moyen-Orient y ont contribué.       Le mouvement Ennahdha n’est pas à l’origine du phénomène et n’en a pas tiré   profit. Du coup, il se trouve marginalisé. Mais il y a désormais en Tunisie un   certain nombre de gens prêts à participer à des opérations violentes. Le   danger vient de là.       Existe-t-il des liens entre le GSPC algérien et le groupe neutralisé   le 23 décembre près de Tunis ?       À partir de 2005, des combattants tunisiens se sont rendus en Algérie, où ils   ont noué des relations étroites avec le GSPC. Surtout depuis l’arrivée d’un   nouvel émir [Abou Moussab Abdelwadoud, NDLR] à la tête de ce mouvement.   Celui-ci rejette la réconciliation nationale proposée par le président   Bouteflika et s’efforce de donner une dimension régionale à son organisation.   Le GSPC ayant été affaibli par les défections, ses nouveaux dirigeants ont   pensé à mettre à profit la situation en Tunisie et, en accord avec al-Qaïda, à   qui ils ont fait allégeance, à étendre le théâtre de leurs opérations à tout   le Maghreb.       Y a-t-il une organisation salafiste en Tunisie ?       Aucun groupe ne s’est jusqu’ici clairement manifesté. Les islamistes arrêtés   le mois dernier étaient de parfaits inconnus, qui ne s’étaient jamais signalés   par une quelconque activité politique ou religieuse, au moins en Tunisie. La   mouvance salafiste est apparue en Tunisie au cours des trois ou quatre   dernières années, par le biais de discussions informelles entre un certain   nombre d’individus. Les contacts plus précis et la constitution de cellules ne   datent que de 2006. Le groupe de Tunis n’était pas opérationnel, mais   travaillait à le devenir.       Son apparition vous a-t-elle surpris ?       Oui, dans la mesure où elle a été soudaine. Même les gens d’Ennahdha ne s’y   attendaient pas.       Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahdha, a pourtant évoqué la question,   le 22 décembre, lors d’une conférence des intellectuels arabes à laquelle   Abassi Madani, le chef de l’ex-FIS algérien, et vous-même avez participé…        Le thème de cette conférence portait sur l’évolution du monde arabe en 2007.   Comme Ghannouchi, j’ai estimé que l’année allait être marquée par une montée   en puissance du salafisme dur. Mais, contrairement à lui, j’ai exclu   l’hypothèse d’explosions sociales de grande ampleur.       Qu’a dit exactement Ghannouchi ?       Il a expliqué que le développement d’Ennahdha, qui représente l’islam modéré,   ayant été bloqué, le salafisme a comblé le vide.       Comment un jeune Tunisien en arrive-t-il à rejoindre un groupe   salafiste violent ?       Certains jeunes sont convaincus que leur avenir est bouché. Ils sont en pleine   crise des valeurs et cherchent ailleurs des modèles qu’ils ne trouvent ni dans   leur famille, ni à l’école, ni dans le discours religieux officiel. En même   temps, ils sont très inquiets de ce qui se passe en Irak, en Palestine et au   Liban. Tout cela les amène à durcir leur discours. Ils deviennent des proies   idéales pour les idéologies simplificatrices. Car ils ont besoin de certitudes   : d’un côté, les croyants ; de l’autre, les mécréants, les ennemis, les   démagogues… À un moment donné, certains basculent et rejoignent un réseau.       Ont-ils des leaders ?       Non, pas de grands leaders, mais ils ont tendance à sacraliser la personne   d’Oussama Ben Laden. Al-Qaïda leur apparaît comme seule en mesure de porter   des coups aux Américains et à leurs alliés arabes.       (Source : Jeune Afrique, N° 2401 du 14 au 20   janvier 2007)   
 
Qui sont-ils? Et Pourquoi ces réactions?
 
 samsoum      Même après que le pouvoir a reconnu semi-officiellement le fait que les   combats armés au sud de Tunis étaient avec des groupes terroristes, les   questions persistent. Qui sont-ils? Combien sont-ils? Comment ils ont eu ces   armes automatiques? Sont-ils tunisiens? Qui est derrière eux? Qu’est ce qu’ils   veulent? Pourquoi?      Est-ce possible que des tunisiens passent a la lutte armée a cause du Hijab   comme on le dit, je ne le crois pas. Que des jeunes ont été manipulés par des   clans au pouvoir est invraisemblable. C’est quoi alors toutes ces rumeurs.   Pourquoi, au lieu de s’inquiéter, on se tourne l’un contre l’autre.      On a le droit de savoir qu’est ce qui se passe dans notre pays, la ou vivent   des êtres chers a nous. Demander l’information est maintenant perçu comme un   acte de trahison! N’est ce pas notre droit de se demander quelques   éclaircissements sur des faits aussi dangereux et inédits que ceux qui se sont   déroulés aux portes de la capitale. Quelques uns se croient plus patriotes que   d’autres et nous donnent des leçons simplistes, comme quoi dire la vérité nuit   à notre réputation. Quelle maturité intellectuelle ? Je me demande c’est quoi   le fil de pensée qui les a mené a cette conclusion ? Peut être le fait de se   taire est devenu une culture et celui qui ne la respecte pas est un marginal,   un traitre, un vendu.      On divise au lieu de s’unir, on monte les uns contre les autres parce qu’on se   croit plus tunisien que l’autre. Eh bien non, on est tous tunisiens et je n’ai   jamais connu un tunisien qui méprise son pays au point de le vendre. On aime   tous notre pays, ceux qui vont a la mosquée et ceux qui vont aux bars. Essayer   de voir la réaction de n’importe quel tunisien en face d’un étranger qui dit   du mal de la Tunisie, même s’il a raison, et vous comprendrez. N’entrez pas   dans le jeu politicien qui veut utiliser ces événements pour marginaliser   l’opposition ou pour affaiblir le pouvoir.      Et puis la vérité ne nuira pas au pays, au contraire, elle prépare la   population à contrer ce danger qu’on ne connait pas et à se mettre la main   dans la main et le combattre. Qu’il soit interne ou externe, de quel courant   qu’il soit. La France est un des pays qui reçoit le plus de touristes au monde.   Les attentats ou les manifestations même violentes comme celle des banlieues   n’ont pas été passé sous silence par crainte que les touristes ne viennent pas.   Arrêtons de simplifier les choses et a nous insulter l’un, l’autre.      Que Dieu préserve la Tunisie et TOUT les Tunisiens. Et n’oublions pas qu’on   est tous responsables de notre pays, TOUS sans exception et qu’ensemble, on   doit le protéger et prévenir ce genre d’activités, TOUS. Pour cela, on doit   savoir ce qui se passe.      (Source : le blog de Samsoum, le 11 janvier 2007   à 11h50 PM)   Lien : http://samsoum-usa.blogspot.com/
 
Prison avec sursis pour un Américain   qui abusa d’un mineur
 
     La chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis, a eu à   juger lundi dernier un jeune homme, de nationalité américaine, qui a comparu   en état d’arrestation pour sodomie, détention et projection de films   pornographiques, selon les articles 121 et 230 du code pénal.      L’accusé est avocat de son état et membre d’une association Américaine.      Les faits dans cette affaire ont été déclenchés suite à une plainte déposée   par les parents d’un enfant mineur. Ceux -ci déclarèrent que l’accusé avait   abusé de leur enfant, en lui envoyant des images obscènes sur Internet.      Les agents se déplacèrent sur les lieux, où résidait l’accusé et l’ont   surpris, dans une chambre d’hôtel, où ils trouvèrent des films pornographiques   et un ordinateur portable qui contenait des photos obscènes et qu’il utilisait   l’Internet pour envoyer ces photos.      Arrêté et déféré au parquet, il devrait répondre de son forfait.   Vue la gravité et l’importance de l’affaire touchant aux bonnes mœurs,le   tribunal a décrété une séance à huis clos pour juger l’affaire.      Après délibération, le tribunal l’a condamné à deux ans et demi de prison avec   sursis.      Lamia CHERIF      (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 17 janvier   2007)
 Les mots et les choses      
Entre miss Nancy et cheikh Oussama
 
 Par : Ridha KEFI       Un bureau d’études privé a réalisé, fin 2004, un sondage d’opinion auprès d’un   échantillon représentatif de la jeunesse tunisienne en zone urbaine. En   réponse à la question «Citez au moins trois de vos idoles ?», ces chères têtes   brunes ont classé Oussama Ben Laden au premier rang et, au second, Nancy Ajram.     Cette étrange «proximité», dans l’esprit de nos jeunes, entre le chef du   réseau terroriste Al-Qaïda, grand puritain devant l’Eternel, et la star   libanaise délurée, sexe symbole s’il en est, n’a rien d’étonnant en soi. Elle   trahit cependant une absence de repères chez ces jeunes, qui demeurent   tiraillés entre une tentation de repli identitaire et un lancinant désir   d’ouverture. Cette crise des valeurs, que nous avons du mal à reconnaître et   encore moins à comprendre, est le résultat des évolutions, souvent heurtées,   contradictoires et mal assumées, qu’a connues notre société depuis   l’indépendance.
     Entre un désir d’Occident que trahissent tous nos comportements de   consommation et une relation ambiguë à ce même Occident, faite d’attirance et   de répulsion, de désir et de peur, d’amour et de haine, la ligne de   démarcation dégénère souvent en ruptures brutales et rejets épidermiques.    Ruptures et rejets qui ont été illustrés, une nouvelle fois, par les récents   événements au sud de la capitale. Les jeunes islamistes jihadistes qui ont   voulu s’attaquer à quelques symboles de la présence occidentale dans notre   pays (ambassades, night-clubs ou hyper-marchés) auraient bien pu être, dans   d’autres circonstances, des candidats à l’émigration… en Europe.
     La question aujourd’hui est de savoir comment ces jeunes gens sans histoire   ont-ils pu virer de bord et évoluer vers des positions extrémistes ? Comment   ont-ils pu troquer la sulfureuse Nancy Ajram pour le ténébreux Oussama Ben   Laden, l’une et l’autre représentant, à nos yeux, les pires modèles que l’on   puisse proposer à nos jeunes, mais que la mondialisation de l’information,   dans son versant arabe, leur sert désormais du matin au soir via des médias   aux moeurs douteuses ?    Il suffit d’ailleurs d’analyser le contenu de ces médias dits populaires (chaînes   de télévision satellitaires et journaux tabloïds aux tirages illimitées et à   l’influence ravageuse) pour constater la place centrale qui y est accordée à   ces deux contre-modèles absolus: les Haïfa Wahbi, Nancy Ajram et autres   Mélissa d’un côté, et, de l’autre, Saddam Hussein, Oussama Ben Laden, Aymen   Zawahri, Abou Mossab Zarkaoui, Moqtada Sadr et autres Hassan Nasrallah, tous   des «têtes brûlées» qu’unit un même opposition viscérale à l’Occident.
     N’est-ce pas là le signe d’un grand «malaise dans la civilisation»… arabe,   pour emprunter le titre d’un célèbre ouvrage de Freud ? Eros et Thanatos unis,   non pour le meilleur mais pour le pire…   Le jour où des extrémistes comme ceux déjà cités, et bien d’autres qui hantent   encore les manchettes de nos tabloïds, se seront plus vénérés comme   d’hypothétiques sauveurs…    Le jour où l’on pourra critiquer la politique de George W. Bush en Irak sans   tresser des lauriers posthumes à un despote avéré comme Sadam Hussein…    Le jour où l’on considèrera le cheikh Hassan Nasrallah non pas seulement comme   un grand résistant à Israël, mais aussi comme un fondamentaliste religieux,   chiite fanatique, diviseur de la nation libanaise…
     Le jour où l’on intéressera moins nos jeunes aux fatwas tonnantes de   Qaradhaoui and Co. qu’aux romans de Elyas Khoury et aux poèmes de Mahmoud   Darwich…    Le jour où nos jeunes rêverons moins de martyre, de paradis et de houris que   de succès scientifiques et de conquêtes de l’esprit…   Ce jour là, peut-être, serions-nous enfin mûrs pour livrer les vraies   batailles qui nous attendent : contre la misère, l’ignorance et le   sous-développement, qui sont encore, malheureusement, le lot quotidien de nos   peuples.
 (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 17 janvier   2007)
    
 Renouveau tunisien
 par SONIA MABROUK Après une décennie prolifique, entre 1985 et 1995, suivie d’une   traversée du désert, le secteur retrouve sa vitalité. À l’image du film de   Néjib Belkadhi, qui enthousiasme le public.       « Un véritable phénomène de société », « un concentré de talent et d’émotions   », « un grand moment de cinéma ». Les éloges se succèdent dans la bouche des   spectateurs conviés le 31 décembre 2006 à une projection en avant-première –   spécial blogueurs – à la salle L’Alhambra de La Marsa, dans la banlieue de   Tunis, pour découvrir le film de Néjib Belkadhi. VHS Kahloucha est un   documentaire de quatre-vingts minutes qui retrace l’histoire d’un peintre en   bâtiment pas comme les autres. Moncef Kahloucha, c’est son nom, est un fou de   cinéma qui tourne ses propres fictions en VHS avec l’aide de sa famille et des   habitants du quartier populaire Kazmet, à Sousse. Il rêve de ressembler à   Clint Eastwood dans Pour une poignée de dollars (1964), à Lee Van Cleef dans   Le Bon, la brute et le truand (1966) ou encore à Bruce Lee dans La Fureur du   dragon (1972).       Acteur, réalisateur, producteur, cascadeur, Kahloucha endosse tous les   costumes et s’attaque à tous les genres : polar, western spaghetti,   thriller… Il n’hésite pas non plus à mettre le feu dans la maison de ses   voisins pour tourner une scène d’incendie. Exit les effets spéciaux, Kahloucha   ne croit que ce qu’il voit. Le montage de ses films est effectué dans   l’arrière-boutique d’un ami photographe, et les projections, toujours très   attendues, sont organisées – par Kahloucha en personne – dans les cafés du   quartier.       Touchés par l’histoire de ce passionné des films des années 1970 devenu   marchand de rêves pour les habitants de son quartier, le jeune réalisateur   tunisien Néjib Belkadhi et l’équipe de sa maison de production Propaganda   Production décident de réaliser un documentaire autour de ce personnage hors   du commun. À partir de mai 2003, le réalisateur suit, caméra au poing, les   aventures de Kahloucha pendant qu’il achève le tournage de son dernier opus,   un remake de Tarzan intitulé Tarzan des Arabes. Mais le documentaire, loin de   n’être qu’un reportage sur Kahloucha, braque aussi les projecteurs sur la vie   quotidienne dans le quartier Kazmet, ghetto frappé par le chômage, la   précarité et le désœuvrement de ses habitants, confrontés aux problèmes   d’alcool et de violence. Avec peu de moyens – le documentaire n’a bénéficié   d’aucun soutien de sponsors -, la jeune équipe de Propaganda Production est   parvenue après un an de tournage et deux ans de montage à retracer la   fabuleuse histoire de ce peintre en bâtiment et des habitants du quartier,   tous plus sympathiques et plus attachants les uns que les autres. « Un   tournage épuisant mais tellement intense », commente l’équipe de Néjib   Belkadhi. Très vite, leur travail est récompensé. Le documentaire fait le tour   des plus grands festivals internationaux. Il est sélectionné pour représenter   la Tunisie au Festival de Cannes dans la section Cinéma du monde en 2006 et   obtient le premier prix du film documentaire, le Muhr d’or, au Festival de   Dubaï 2006. Une consécration pour l’équipe du film. À peine est-elle remise de   ses émotions que VHS Kahloucha est sélectionné pour The Sundance Film Festival   – considéré comme la principale manifestation du genre aux États-Unis – dont   la prochaine édition se déroulera du 18 au 28 janvier 2007. Au siège de   Propaganda Production, l’effervescence est à son comble. Feriel Chamari, la   responsable de la communication, ne sait plus où donner de la tête d’autant   que VHS Kahloucha est projeté depuis le 8 janvier 2007 dans les salles   obscures tunisiennes.    Le succès du documentaire ne tient pas seulement à l’histoire de Moncef   Kahloucha. La stratégie de communication de la maison de production y est pour   beaucoup. C’est sur Internet que Propaganda a choisi de concentrer ses efforts.   Une campagne webmarketing, orchestrée par Mehdi Touibi et Hela Heloui, a mis   en ébullition toute la blogosphère tunisienne qui ne parle plus désormais que   du phénomène Kahloucha. Mis à part le site officiel www.kahloucha.com, le   premier dédié à un film en Tunisie, une multitude de blogs, à l’instar de   celui de Zizou from Djerba, prennent le relais pour manifester leur engouement.   VHS Kahloucha film culte ? C’est déjà l’avis des blogueurs tunisiens.       (Source : Jeune Afrique, N° 2401 du 14 au 20   janvier 2007)   
 
Moncef Dhouib : « Je suis cinéaste   ambulant »
 
 PROPOS RECUEILLIS PAR FAWZIA ZOUARI Cinéaste des plus inspirés de sa génération,   Moncef Dhouib est aussi réputé pour son humour corrosif. Afin de contourner   les difficultés de distribution, il vient de trouver la solution pour son   dernier film, La Télé arrive : le cinéma de plein air. Interview.     Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous choisi de ne pas projeter votre   dernier film dans les salles ?
     Moncef Dhouib : Croyez-vous qu’il y a assez de salles de cinéma ? Avec une   poignée d’écrans situés en majorité sur l’avenue Bourguiba ! Je me demande   pourquoi on subventionne à 100 % les films alors qu’on se refuse à créer un   réseau de distribution pour les diffuser. Quand il conçoit une nouvelle ville,   l’État devrait exiger une salle en même temps que le parking ou la mosquée.   Or, dans toutes ces cités qui poussent comme des champignons, on omet les   lieux d’art. Quatorze salles pour 10 millions de Tunisiens, c’est faire peu de   cas et du cinéma et des Tunisiens !       Et du point de vue de l’industrie cinématographique ?       Je vais m’exprimer en parabole : c’est comme si vous aviez le blé sans l’usine.   Autrement dit, la terre est fertile, l’agriculture est bonne, Dieu arrose, les   récolteurs sont prêts, mais, pour transformer tout cela en pâte alimentaire,   il faut… aller en Italie. Là-bas, on vous moud le grain, vous le ramenez en   paquets, mais vous n’avez pas de boutique pour le vendre ! Entre-temps, la   subvention qu’on vous a donnée est partie en fumée, une fois convertie en   devises. Heureusement, Allah est grand, le Maroc est là. Il aide son cousin   tunisien par l’intermédiaire du directeur du Centre cinématographique marocain   (CCM), Noureddine Saïl, lequel coproduit systématiquement le film tunisien.           Qu’en est-il des acteurs et des techniciens ?       Une fois la subvention accordée, le film est abandonné à son sort et tout le   monde doit se sacrifier, y compris techniciens et comédiens, très peu payés   (le cachet d’un acteur varie entre 200 et 1 000 dinars par jour). Ces derniers   doivent mettre la main à la pâte de la cinématographie nationale.          Pourquoi avez-vous choisi d’être à la fois réalisateur et producteur ?        C’est par la force des choses qu’un cinéaste devient auteur, réalisateur et   producteur. J’ai mis quatre ans à trouver les moyens de produire La télé   arrive et deux ans pour le réaliser.          Vous vous êtes chargé de la distribution également…       Par défaut, là aussi. Puisque le distributeur tunisien se désengage de son   poste, ne fournissant ni copie ni publicité, et qu’il mise d’abord sur les   films étrangers, je me suis fait distributeur ambulant. Il existe près de 460   festivals dont 200 susceptibles d’être utilisés comme des lieux de rencontres.   La chanson, le théâtre et le folklore en profitent, pourquoi pas le cinéma ?   J’ai donc fabriqué un écran mobile, loué un camion et une sono, et j’ai   réhabilité le cinéma itinérant, cette méthode du début de l’indépendance. La   première projection s’est déroulée sur la place publique du village de Snad,   près de Gafsa, où le tournage a eu lieu. Cinq mille spectateurs ont investi ce   hameau qui, habituellement, ne compte pas plus de 300 habitants. L’imam est   venu en djebba et les femmes ont sorti les nattes des maisons. Que demande le   peuple ?       Le peuple, c’est vous ou le public ?       Nous fonctionnons en couple, le public et moi. J’ai fait une comédie « grand   public » pour ne pas rester dans le film d’auteur et courir les festivals   étrangers où l’on nourrit son ego. Le public est la condition essentielle du   cinéma. L’acheteur des pâtes, c’est lui. Et il a raison de bouder les images   monochromes. Les Tunisiens ont une manière d’être qu’il faut comprendre. Aller   à contre-courant est donc un pari difficile.       (Source : Jeune Afrique, N° 2401 du 14 au 20   janvier 2007)
 
Mondial-2007: la Tunisie s’envole pour   l’Allemagne avec “la rage de vaincre”
 
     AFP, le 17 janvier 2007 à 16h19   TUNIS, 17 jan 2007 (AFP) – L’équipe de Tunisie de handball, championne   d’Afrique en titre, s’est envolée mercredi pour l’Allemagne, où débute   vendredi le Championnat du monde, avec “la rage de vaincre”, selon   l’entraîneur Sead Hasanefendic.      Le technicien croate des Aigles de Carthage a ajouté que son premier objectif   était de passer les deux premiers tours et d’atteindre les quarts de finale en   prenant au sérieux tous les adversaires.      Dix-huit joueurs participeront au Mondial, parmi lesquels onze évoluent dans   le championnat français. “Ils seront de véritables guerriers, j’en suis   persuadé”, a-t-il lancé à la presse.      “Nous avons dix jours d’avance sur les grandes nations du handball comme la   Croatie, l’Allemagne, l’Espagne et le Danemark”, a-t-il estimé, évoquant le   calendrier chargé de ces pays.      “Nous sommes prêts sur le double plan technique et administratif et nos   joueurs affichent une forme resplendissante”, a déclaré de son côté Yassine   Boudhina, président de Fédération tunisienne de handball.      La sélection tunisienne, quatrième lors du Mondial-2005 en Tunisie, établira   son camp de base à Wetzlar, dans le land de Hesse (ouest).      Elle débutera le Mondial dans le groupe A, avec le Groenland, la Slovénie et   le Koweït.      AFP 
 
Une fiction   sur la Tunisie : la reine Didon. PRENEZ LE TEMPS POUR ECOUTER
 
      émission du mardi 16 janvier 2007 sur France   Culture   La reine Didon d’Anne Sibran
     “Je n’ai pas une langue affûtée à l’expression de la révolte, ce qui me   bouleverse, je ne sais rien en dire, que ranimer cette présence misérable que   j’avais dans l’instant, convoquer la lumière, invoquer chaque odeur, chaque   crissement, comme autant de témoins de l’indicible.” Entre le rêve d’une reine   fondatrice de Carthage et ce que la Tunisie est devenue aujourd’hui : journal   de voyage d’un écrivain.      Avec: Bérangère Bonvoisin, Emmanuel Lemire, Mahmoud Saïd, Makik Faraoun, Anna   Jahjah, Agid Bouali, Aomar Lekloum, Rabah Loucif, Myriam Zghal, Maalam   Mohamed, Omar Yami et Kader Kada      Bruitage: Patrick Martinache   Réalisation : Christine Bernard-Sugy      http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/perspectives/
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