16 octobre 2009

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TUNISNEWS

9 Úme année, N° 3433 du 16.10.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Communique’ commun des ONG tuninsienne

ifg.org  :IFJ Condemns Assault on Union Activist in Tunisia

Media part:Sihem BensĂ©drine, Taoufik Ben Brik, deux voix d’opposants au rĂ©gime tunisien

Nouvel Observateur:La Tunisie s’en va en friche, Ben Ali s’en fiche

Nouvel Observateur:PRESIDENTIELLE EN TUNISIE : “Affreux, sales et mĂ©chants”

Afrik.com:Tunisie : la menace vient du ciel

 


CommuniquĂ© Commun (1) (Traduit de l’Arabe par Hend Harouni le 15 Octobre 2009)  


Tunis, le 10 Octobre  2009 L’arrestation du Militant des Droits de l’Homme, M. Abdelkarim Harouni, SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral de l’Organisation des Droits de l’Homme « LibertĂ© et EquitĂ© » le lundi 05 Octobre 2009  au soir  devant son lieu de travail et lui intimant  l’ordre de n’ exercer aucune activitĂ© politique ou des Droits de l’Homme et de  n’effectuer aucune dĂ©claration aux  mĂ©dias, aprĂšs une sĂ©rie d’harcĂšlements et de pressions exercĂ©es sur lui directement (telles que poursuite ,  surveillance, contrĂŽle et siĂšge) et indirectement en faisant pression sur le propriĂ©taire du logement qu’il a louĂ© pour le faire sortir de la maison  est considĂ©rĂ© comme un nouvel Ă©pisode parmi d’autres de la sĂ©rie du siĂšge Ă©tant en gĂ©nĂ©ral relatifs Ă  l’action des Droits de l’Homme et plus particuliĂšrement Ă  l’activitĂ© de l’Organisation de «LibertĂ© et EquitĂ© ». L’emplacement d’un produit explosif (selon la confirmation d’un Expert) dans le rĂ©servoir du  carburant de la voiture du Militant Me Abderraouf Ayadi, Membre du Bureau ExĂ©cutif de l’Organisation « LibertĂ© et l’Ă©quitĂ© » (chargĂ© du dossier de l’indĂ©pendance de la justice et de la dĂ©fense) est un autre Ă©pisode qui s’ajoute Ă  la sĂ©rie du siĂšge et un nouveau degrĂ© de traitement des Activistes dans le domaine des Droits de l’Homme  allant jusqu’à mettre leur vie en danger et mĂȘme Ă  la liquidation physique. Face Ă  cette situation critique, voire  dangereuse, les associations  et  organisations des Droits de l’Homme: 1) condamnent fermement les graves agressions  aux  droits de citoyennetĂ©, y compris le droit Ă  la vie et au logement sĂ©curisĂ© subies par les deux Militants  Me  Abderraouf  Ayadi et M. Abdelkarim  Harouni  et demandent qu’il soit immĂ©diatement mis fin Ă  ces agressions et que les participants Ă  ce crime soient poursuivis ainsi que tous ceux qui sont derriĂšre, quelque soit leur nature. 2) expriment leur solidaritĂ© avec les deux Militants des Droits de l’Homme et appellent  toutes les consciences libres dans le monde pour les dĂ©fendre et leur assurer leur droit lĂ©gitime et non nĂ©gociable Ă  la libertĂ© d’activité  des Droits de l’Homme et tient les autoritĂ©s responsables de tout ce qui pourrait menacer la sĂ»retĂ©, la sĂ©curitĂ© et la dignitĂ© de tous les Militants des Droits de l’Homme. Signataires : LibertĂ© et EquitĂ© Association Internationale de Soutien  aux  Prisonniers Politiques Conseil National pour Les LibertĂ©s En Tunisie Association Tunisienne  contre la Torture Amicale Nationale des Anciens RĂ©sistantsObservatoire Tunisien des Droits et des LibertĂ©s SyndicalesObservatoire pour la LibertĂ© de Presse, d’Edition  et deCrĂ©ation
 


 
16 October 2009

IFJ Condemns Assault on Union Activist in Tunisia


The International Federation of Journalists (IFJ) today condemned attacks and harassment of Tunisian journalists after a series of incidents which suggest deliberate targeting of activists for independent journalism. In particular, the IFJ condemned the beating up of Zied El Heni, journalist for the dailyAssahafa, that took place yesterday in Tunis. His blog, Tunisian journalist, was also shutdown for the 22nd time by the authorities. El Heni is a board member of the Tunisian Journalists Syndicate (SNJT) which has been the subject of an internal crisis over the summer that saw the organization of a rival leadership at a hotly disputed extraordinary congress. In a related incident, Hanane Belaifa, journalist at Radio-Jeunes was barred from access to the station. Belaifa is a prominent syndicate activist who had helped organize demonstrations for the regularization of employment contracts at the state radio and outspoken supporter of the ousted SNJT board. The SNJT says she is being targeted for her union work “The attack on El Heni is an intolerable attack on a prominent journalist and leading advocate for independent journalism,” said Aidan White, IFJ General Secretary. “The simultaneous closure of his blog is clear evidence of political pressure and suggests that this unknown assailant was not acting alone.” El Heni recently took part in an IFJ regional meeting in Amman where the SNJT protested at the campaign to change the leadership following the publication of a press freedom report critical of the government and by their refusal to endorse sitting President Ben Ali in national elections due to take place on 25 October. On his return from Amman, El Heni was strip searched at Tunis airport and all his documents, including IFJ publications, were seized. Other independent journalists have come under pressure for their union activism, including some working for the newspapers Assabah, and Al Khabir, according to the SNJT. For more information contact the IFJ at +32 2 235 2207 The IFJ represents over 600,000 journalists in 123 countries worldwide http://www.ifj.org/en/articles/ifj-condemns-assault-on-union-activist-in-tunisia
 

Sihem BensĂ©drine, Taoufik Ben Brik, deux voix d’opposants au rĂ©gime tunisien


15 Octobre 2009 Par Taoufik Ben Brik Taoufik Ben Brik, journaliste imprĂ©cateur et premier opposant au prĂ©sident tunisien Ben Ali, a rencontrĂ© Sihem BensĂ©drine, premiĂšre opposante au mĂȘme prĂ©sident et porte-parole du Conseil national pour les libertĂ©s. Tous deux Ă©voquent les Ă©lections du 25 octobre en Tunisie, oĂč Ben Ali postule Ă  un cinquiĂšme mandat prĂ©sidentiel. Scrutin qu’il est dĂ©jĂ  certain d’emporter. Un entretien exclusif. «Sihem BensĂ©drine est l’opposante la plus redoutĂ©e de Ben Ali, parce qu’elle braque sans cesse sa torche sur sa belle gueule. Elle est dĂ©jĂ  Ă©lue Dame de cƓur des Tunisiens. Personne d’autre ne peut se prĂ©valoir d’ĂȘtre une lĂ©gende», Ă©crit Taoufik Ben Brik. Du coup, le journaliste l’a interviewĂ©e et a rĂ©alisĂ© cet entretien pour Mediapart (par ailleurs inaccessible en Tunisie).   Taoufik Ben Brik.- D’aprĂšs les officines du rĂ©gime, les femmes votent massivement pour Ben Ali ? On dit qu’elles lui doivent leur Ă©panouissement actuel ? Sihem BensĂ©drine.- Qu’il y ait des femmes qui soutiennent Ben Ali, j’en conviens. Que reprĂ©sentent-t-elles ? En l’absence de tout instrument de mesure qui permet de l’Ă©valuer, personne ne peut le dire avec certitude. Ben Ali a brisĂ© tous les miroirs et verrouillĂ© les mĂ©dias capables de renvoyer une image fiable du pays. Une chose est sĂ»re, de nombreuses femmes sont fatiguĂ©es d’ĂȘtre utilisĂ©es comme faire valoir servant Ă  cautionner un rĂ©gime en dĂ©ficit de lĂ©gitimitĂ©. Quant Ă  voter, je crois que le terme est impropre. Il s’agit plutĂŽt d’acclamations orchestrĂ©es par des apparatchiks rodĂ©s dans l’art d’actionner l’applaudimĂštre et l’agitation propagandiste. Parler d’Ă©panouissement est incongru, c’est ce qui manque le plus aux citoyens tunisiens aujourd’hui.   Quelle est la position du CNLT concernant les prĂ©sidentielles de 2009 ? Le Conseil national des libertĂ©s en Tunisie (CNLT) est une ONG de droits humains qui se bat Ă©galement pour les rĂ©formes politiques en Tunisie propres Ă  favoriser le respect des droits fondamentaux garantis par les instruments internationaux et offrir un cadre de citoyennetĂ© effective pour les Tunisiens.  Le CNLT se positionne donc sur le champ institutionnel davantage que sur le champ politique Ă  proprement parler. D’ores et dĂ©jĂ , on peut dire que les conditions lĂ©gales et politiques de ces Ă©lections ne permettent pas une compĂ©tition sincĂšre et loyale conforme aux standards internationaux d’Ă©lections libres et dĂ©mocratiques. Il suffit de noter qu’il n’existe aucun corps indĂ©pendant chargĂ© de superviser les Ă©lections.   C’est une compĂ©tition sans arbitre. C’est le ministĂšre de l’IntĂ©rieur qui est le grand dĂ©miurge de tout le processus Ă©lectoral- de l’inscription sur les listes jusqu’au dĂ©pouillement en passant par le dĂ©coupage des circonscriptions. Il utilise pour cela l’appareil du parti au pouvoir, le RCD, pour mettre en Ɠuvre cette opĂ©ration plus proche d’un festival politique que d’un scrutin Ă©lectoral. Ce scrutin revient Ă  un simple jeu d’Ă©criture oĂč les plus « gentils » seront rĂ©compensĂ©s indĂ©pendamment du dĂ©roulement pratique du processus qui s’annonce dĂ©jĂ  comme une mascarade Ă©lectorale, rien qu’Ă  voir la prĂ©-campagne oĂč Ben Ali est fĂ©licitĂ© par les 9300 et quelques poussiĂšres d’associations sensĂ©es « reprĂ©senter » la sociĂ©tĂ© civile et acclamĂ© comme un vainqueur d’une compĂ©tition qui n’a pas encore eu lieu.   Dans quel contexte se dĂ©roulent les prĂ©sidentielles de 2009 ? C’est un contexte de verrouillage total des mĂ©dias, d’interdit qui frappe les activitĂ©s des associations indĂ©pendantes, de putsch contre le bureau lĂ©gitime du syndicat des journalistes et d’interdiction de toute activitĂ© partisane opposante sur la scĂšne publique. Les partis sont confinĂ©s dans leurs locaux sous bonne surveillance policiĂšre. La sociĂ©tĂ© tunisienne Ă©touffe sous les bottes d’un dictateur qui a rĂ©duit les institutions de l’Etat Ă  un appareil policier. Le terme Ă©lection est un euphĂ©misme qui perd toute signification dans un tel contexte. Maniyaka [une partie de plaisir extorquĂ©e] est plus adĂ©quat, quoi que c’est vulgaire dans la bouche d’une femme mais ça fait mouche.   A qui profite le maintien de Ben Ali ? La longĂ©vitĂ© de son rĂ©gime, Ben Ali la doit aux dĂ©mocraties occidentales (amĂ©ricaines et europĂ©ennes) et particuliĂšrement Ă  la France et Ă  l’Allemagne qui ont toujours assurĂ© ce rĂ©gime dictatorial d’un soutien inconditionnel et sacrifiĂ© les aspirations des Tunisiens Ă  la dĂ©mocratie et Ă  une alternance pacifique. Ce rĂ©gime est un vrai modĂšle d’autoritarisme Ă  visage dĂ©mocratique, une sorte de “dictature frĂ©quentable” qui permet de sauvegarder les intĂ©rĂȘts occidentaux dans notre rĂ©gion tout en ayant l’air de prĂŽner les valeurs dĂ©mocratiques universelles. Il profite bien Ă©videmment au clan au pouvoir qui est en train de piller les ressources de notre pays. Plus du tiers du patrimoine public est passĂ© entre les mains de la famille de Ben Ali et de ses proches en moins de 15 ans. Vous comprendrez qu’ils ne sont pas du tout intĂ©ressĂ©s Ă  une quelconque alternance dĂ©mocratique!   Comment en sommes nous arrivĂ©s lĂ  ? “Chwaya mil hinna, chawya min rtoubet lidin”, je suis persuadĂ©e que si Ben Ali avait trouvĂ© une sociĂ©tĂ© debout face Ă  lui lors de sa prise du pouvoir, il n’aurait pas rĂ©ussi Ă  installer cette dictature. C’est “la trahison des clercs” comme le dit si bien l’historien Mohamed Talbi. L’Ă©lite tunisienne (avec sa classe politique et ses intellectuels) a trahi la Tunisie et les Tunisiens. Ils ont tous Ă©tĂ© “tentĂ©s” par le pouvoir que Ben Ali faisait miroiter sous leurs regards cupides. Il faut lui reconnaĂźtre d’avoir rĂ©ussi Ă  “dĂ©mocratiser les ambitions”. les charges ministĂ©rielles n’ont jamais Ă©tĂ© autant Ă  la portĂ©e des mĂ©diocres que durant son rĂšgne. Les moins mĂ©diocres espĂ©raient tous bas un “portefeuille” que Ben Ali savait habilement agiter devant toutes les ambitions insatisfaites.   Vous ne voyez pas que la sociĂ©tĂ© tunisienne est de plus en plus rĂ©trograde ? Les femmes portent plus le hijeb. Les hommes sont plus barbus. Est-ce l’effet des chaĂźnes satellitaires Khalijis ? Je ne suis pas sĂ»re que le mot rĂ©trograde convienne pour qualifier la sociĂ©tĂ© tunisienne. C’est malgrĂ© tout une sociĂ©tĂ© Ă©voluĂ©e et ouverte. Mais je pense qu’il y a un vent conservateur qui est en train de souffler, attisĂ© par certains centres du pouvoir et notamment les services spĂ©ciaux qui contrĂŽlent certains journaux « people ». Ces derniers distillent un discours misogyne, emprunt d’une “religiositĂ©” bigote qui rĂ©duit la vie Ă  une liste d’interdits et ramĂšnent tous les travers de la sociĂ©tĂ© Ă  “la libĂ©ration de la femme.” Le retour au religieux est un phĂ©nomĂšne mondial qui ne concerne pas seulement l’Islam. Toutes les religions connaissent ce regain d’intĂ©rĂȘt face Ă  la globalisation qui fait perdre aux gens leurs repĂšres.   L’islamisation de la sociĂ©tĂ© tunisienne est un fait rĂ©el, mais je ne suis pas sĂ»re qu’il y ait un quelconque lien avec l’Islam politique. L’impact des chaĂźnes satellitaires est indĂ©niable, mais l’absence de dĂ©bat dans le champ public y est pour beaucoup. Le verrouillage mĂ©diatique et l’interdit qui frappe tout dĂ©bat en Tunisie depuis l’arrivĂ©e au pouvoir de Ben Ali a créé un vide qui explique que de nombreux Tunisiens se tournent vers ces chaĂźnes, comme un exutoire Ă  leurs besoin d’Ă©change d’idĂ©es.   Vous ne voyez pas qu’il y a une hargne inexpliquĂ©e chez l’homme tunisien Ă  l’encontre de la femme. Il lui reproche tout : le chĂŽmage, la rĂ©pression sauf peut ĂȘtre sa propre castration ? La Tunisienne c’est la Mexicaine de la Californie maghrĂ©bine. C’est effectivement ce Ă  quoi je faisais allusion lorsque je parlais de cette rhĂ©torique misogyne dĂ©veloppĂ©e par les organes officieux du pouvoir. Si vous faites une analyse de contenu de ces feuilles de choux financĂ©es par les officines du ministĂšre de l’IntĂ©rieur et l’ATCE, comme Al Hadeth, Likoll Ennass,El Moulahedh, Assarih ou Achourouk et j’en passe, vous allez retrouver ce discours rĂ©current sur la femme responsable de tous les maux de la sociĂ©tĂ©. Ce sont ces mĂȘmes journaux qui sont rĂ©guliĂšrement dĂ©chaĂźnĂ©s contre les dĂ©fenseurs de droits humains et les journalistes indĂ©pendants usant de calomnies et de vulgaires insultes.   Ces derniers temps ils s’en sont pris Ă  Al Jazeera en des termes indĂ©cents, parce qu’elle a offert un temps d’antenne Ă  des opposants interdits dans les medias publics tunisiens. Ce qui est paradoxal, c’est que c’est la mĂȘme ATCE qui dĂ©veloppe un discours “fĂ©ministe d’Etat” Ă  l’attention des partenaires occidentaux et des institutions internationales.   Comment s’en sortir ? Je n’ai pas de solution miracle. Les dĂ©gĂąts sont si importants et touchent toutes les sphĂšres de la sociĂ©tĂ© sans exception. Il nous faudra des gĂ©nĂ©rations pour revenir Ă  notre civilitĂ© antĂ©rieure et restaurer nos acquis dilapidĂ©s. Mais la solution passe nĂ©cessairement par l’Ă©radication de ce rĂ©gime pourri et la mise en place d’alternatives civiles et dĂ©mocratiques. Toutes les forces du pays doivent s’impliquer, y compris la sphĂšre de l’entreprise Ă©conomique. Les opposants politiques devraient prendre leurs responsabilitĂ©s et cesser de rĂȘver d’un strapontin dans ce rĂ©gime dictatorial ou de s’autoproclamer “sauveur” du pays. La solution est collective. C’est la question.   Y a-t-il une femme que vous auriez aimĂ© Ă©lire, Ă  part vous bien sĂ»r ? Oui, plusieurs. Les compĂ©tences fĂ©minines ne manquent pas. Les Naziha Rjiba ( Oum Ziad), KhĂ©dija Cherif ou Sana Ben Achour (actuelle et l’ancienne prĂ©sidente de l’association tunisienne des femmes dĂ©mocrates (atfd)) et d’autres encore font honneur Ă  ce pays. Je serais fiĂšre d’ĂȘtre un jour gouvernĂ©e par l’une de ces femmes d’envergure. Avec elles au moins, je sais que l’ego ne mettra en aucune façon en Ă©chec l’intĂ©rĂȘt national.   Propos recueillis par Taoufik Ben Brik   (Source: Media part le 15 octobre 2009)  http://www.mediapart.fr/club/blog/taoufik-ben-brik/151009/sihem-bensedrine-taoufik-ben-brik-deux-voix-d-opposants-au-regime-  

La Tunisie s’en va en friche, Ben Ali s’en fiche


Le ciel ne s’était pas encore Ă©veillĂ©, ni la terre, seul, sur un toit, un coq tendait la gorge vers le soleil et lui disait d’apparaĂźtre. La nuit avait trop durĂ©. Ben Ali s’en va en campagne. Ce jour…On ne voit que des gens ordinaires ici. Dans les rues, sous les ficus dĂ©garnis de l’avenue Habib Bourguiba. C’est Ă©videmment pour Ben Ali qu’ils sont lĂ . Des bouffĂ©es de vents venus du lac Gambetta soulĂšvent l’air empoussiĂ©rĂ© des chantiers en dĂ©molition. Place d’Afrique, les autocars n’arrĂȘtent pas de dĂ©verser leur lot de sarfagas, les applaudisseurs. Ils viennent des faubourgs alentours, avec des instructions prĂ©cises : « jetez vos soutiens-gorge, vos bambins en confettis » et aussi, « s’évanouir Ă  son passage ». Les sarfagas s’alignent sur deux rangs. D’un cĂŽtĂ© les horloges, de l’autre les pendules. Chacun a sa musique. Elles donnent une impression presque importune. Et puis elles se mettent Ă  sonner. L’une aprĂšs l’autre, quelques-unes mĂȘlent leurs tintements. Il est moins pĂ©nible de voir une pendule muette. Sur le trottoir d’à cĂŽtĂ©, Ă  l’écart, des hommes s’exercent au tsarfig. Le rythme est fluide, et bien qu’ils soient une multitude, on ne dĂ©cĂšle aucune dissonance. Tac-Tac-Tac-Taccc…, presque au ralenti chacun lance un bras en avant et l’autre pliĂ© au coude, les deux mains tendues… Tous les gentils petits fonctionnaires, leurs gentilles Ă©pouses et leur marmaille en tenue d’aĂŻd, attendent Ben Ali au dĂ©tour. Un accueil Ă  tout casser. La boukha coule Ă  flots et on sort le rouge qui bouge et laisse le cƓur mabroug de derriĂšre les fagots. Gardes du palais, police montĂ©e, motorizi, meharis, zarda, fantasia. Et en avant la mazurka ! Cuir et cuivre. Des combats de bĂ©lier, du foot et du baroud. Des carcasses de mouton et de qsoĂŽ de couscous jonchent la route. Des gargoulettes de legmi couchĂ©es et des oueds de sang sur le perron. Pour la baraka. Des mĂ©ga posters couleurs et papier glacĂ©. Il y parait en burnous. Sans doute pour mieux coller Ă  la lĂ©gende. « Ben Ali, l’enfant du bled. » Et les haut-parleurs ? « Le chef…le chef…le chef…wassĂąa, la dĂ©capotable approche ! » Et la salve : birouh, bidam, Ben Ali ya fhal, par mon Ăąme, par mon sang, Ben Ali l’étalon ! Une sombre excitation t’envahit Ă  mesure qu’on scande. Tous suivant la volontĂ© du sens du vent. Le vent des enfants qui ont dĂ©couvert en grandissant qu’ils avaient parcouru d’étranges distances, sans filiation. Des enfants de sperme de chien qui n’auraient pas du naĂźtre et se rendent compte qu’ils sont nĂ©s quand mĂȘme. Et voilĂ  que ces bĂątards se courbent devant les vents de l’ironie macabre, de l’attirance pour la routine, de la fidĂ©litĂ© Ă  la rancune idiote. Pour comprendre, je le crains fort, il faut ĂȘtre un peu de chez nous, ou en tout cas y avoir sĂ©journĂ© quarante et un jours. Le soir, au cƓur de Tunis ville, lorsque le jour s’est tu, les rues pleines d’ordures et d’ombres proposent de la biĂšre et des prostituĂ©es. Le ciel s’étend comme un drap sale, les façades sont tachĂ©es par le smog des bus et les mendiants tremblent de froid et de faim sous un lampadaire de pacotille. Chez Frichtou, un bar clandestin, les bavardages vont bon train. On sert de la Celtia, du Mornag, et de la boukha…Sur l’avenue Bourguiba, les gargotes attirent ceux qui fuient femmes et enfants, avec leur jus de carottes et leur sandwich Ă  la harissa. La nuit est tombĂ©e sans une Ă©toile dans le ciel. Le vent dĂ©coiffe les cheveux et gifle la peau avec cruautĂ©. Les rugissements des bus se sont arrĂȘtĂ©s. Les vendeurs Ă  la sauvette se sont retirĂ©s avec leur fourbi pour regagner leurs pĂ©nates Ă  El Kabaria ou Melassine. C’est l’heure oĂč les zabratas se donnent un rendez-vous prĂšs de la place du théùtre municipal, au bar restaurant Tonton Ville. Des hommes engoncĂ©s dans des complets usĂ©s et sombres se dĂ©placent avec prudence sur le trottoir de la rue Ibn Khaldoun. On dirait des chiens. Ils avancent le dos voĂ»tĂ©, se cachant le visage dans leur barbe pouilleuse. Lorsqu’ils atteignent la porte du Tonton Ville, ils entrent furtivement. Il est tard. A l’intĂ©rieur du bar, des prostituĂ©es font du tapage en dĂ©filant sur un podium imaginaire. Aucun des clients ne se dĂ©cide Ă  mettre la main au portefeuille et elles finissent par s’en aller, l’air maladif et le regard cruel et triste. Sur la table du milieu, il y a un soupçon de vie. Quatre hommes remplissent un Promo Sport. « Deux tournĂ©es, Ange ! « Les traits empreints de lassitude, ils fument et boivent du mauvais alcool. « Je n’ai personne qui crie, je viens ici et je picole « dit un type au visage tailladĂ© de coups de couteau, une vraie carte gĂ©ographique. « Pour parler, ça, on parle de tout et de n’importe quoi. Le Ben Ali ? Je m’en tape complĂštement », lance un compĂšre dans un ricanement sinistre. Un pĂ©dĂ©raste salue avec affectation : « salam ». Il s’assied Ă  l’une des tables, prĂšs des toilettes, et demande qu’on lui offre un verre. « Ici, on voit toujours les mĂȘmes gueules », dit un chĂŽmeur, micheton, originaire du Kef et parieur de tiercĂ©. Plus tard, l’avenue Bourguiba ondule doucement sous les ombres qui la parcourent. Sur la place de Barcelone, on entend encore le bruit des bus qui viennent du Sud. Un homme maigre Ă  capuche accueille les clients du Rzouga, un bar clandestin et dĂ©glinguĂ©, oĂč on joue au noufi, baccara local. Une grosse dame avec des « tips » dorĂ©s dans les cheveux distribue les cartes. Il y a sept tables rĂ©servĂ©es aux joueurs qui, tout en tentant leur chance, murmure et tripotent les cuisses de leurs gonzesses : leurs p’tits lots. En face du commissariat, le septiĂšme, on Ă©coute une musique de taulard : «Ou gloulou l’ommi ma tibkichi yaa el minfi» Au cinquiĂšme Ă©tage d’un immeuble, ni laid ni beau, une ampoule jaune devient le phare qui guide l’ivresse des noctambules solitaires. Un maquereau Ă  la voix bienveillante et aimable apprend Ă  des vampires qu’il existe un endroit pour boire du sang et converser Ă  ces heures tardives : « Allez au Taous ». Il souffle ici, Ă  cet endroit, quelque chose qui ressemble au souffre, oĂč les Ăąmes s’enflamment. C’est la vingt-cinquiĂšme heure. Sur le trottoir de la rue de Rome, un chien galeux mord des sacs-poubelles. AdossĂ©s au mur du gouvernorat, trois ivrognes se partagent une bouteille de Sidi Said sous des mĂ©ga-posters couleurs et papier glacĂ© de Ben Ali. On rit aux larmes. Taoufik Ben Brik (Source: le site du « Nouvel Observateur » (France), le 16 octobre 2009) Lien http://enattendantlareelectiondebenali.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/10/16/la-tunisie-s-en-va-en-friche-ben-ali-s-en-fiche.html

PRESIDENTIELLE EN TUNISIE  “Affreux, sales et mĂ©chants”


Taoufik Ben Brik La rĂ©sistance, ça se fait avec du courage physique et des idĂ©es. Des idĂ©es, il y en a eu. Du courage pas beaucoup. Qu’est ce qu’il arrive? Il arrive qu’ils sont rejetĂ©s de l’espace mĂ©diatique. Personne ne parle, n’écrit sur la p’tite Tunisie. Pour exister, il faut avoir une Menace de la Taille de Ben Laden. Pour ĂȘtre visible, il faut dĂ©truire des bĂątiments et chevaucher un missile kubrickien. Le dĂ©senchantement a volĂ© leur colĂšre. Ils sont ramollis Ă  l’extrĂȘme. On ne sait pas qui leur a jouĂ© un sale tour ? Bush ? Ben Laden ? Avec des acolytes de tel acabit, le mieux est de se retirer en douce, sur la pointe des pieds, la queue entre les pattes. Ils ont changĂ© les rĂšgles, dĂ©placĂ© le terrain, mĂ©langĂ© les cartes. Ils ont crĂ©e un jeu, oĂč d’entrĂ©e, tu es plumĂ©. C’est un autre stade. Un autre ring. Une autre piste. Toute une vie pissĂ©e dans le sable. Tunis est restĂ©e toute entiĂšre aux mains de Ben Ali. Nous avons essuyĂ© un Ă©chec lamentable. VoilĂ  ce qui se passe quand on fait les choses Ă  moitiĂ©. On a perdu la bataille avant de l’avoir menĂ©e. On a perdu quand les Kapos des 7 familles qui pillent le pays se sont aperçu qu’il Ă©tait plus avantageux d’épouser les filles de bonnes familles que de les violer. Ce qui les intĂ©resse chez les bourgeoises, ce ne sont pas leurs bonnes maniĂšres mais leurs capacitĂ©s Ă  transformer le pouvoir en argent. C’est ça ce qu’ils apprennent des gamins de riches. On n’a pas vu arriver Ă  Tunis, le gratin qui s’est ralliĂ© Ă  Ben Ali Ă  zĂ©ro heure. On n’a pas vu arriver les banquiers aux cheveux grisonnants accompagnĂ©s de leur femme Ă  la porte de Carthage, des hommes d’affaires avisĂ©s faire des courbettes au nouveau seigneur, des industriels, des marchands, des avocats, des hommes politiques. Des journalistes vendus, cupides et lĂąches. Des cocottes. Des dames honnĂȘtes. Leurs tendres filles mĂȘlĂ©es Ă  de pĂąles dĂ©bauchĂ©es. De jeunes pĂ©dĂ©rastes, et des grippes sous, des poĂštes et des usuriers, des gendarmes et des actrices de théùtres municipaux. On n’a pas vu cette foule, se glissant par toutes les fissures du palais de Carthage. RĂ©sister ? Une rĂ©sistance d’avant mĂȘme l’idĂ©e de rĂ©sister, une rĂ©sistance de la source, une rĂ©sistance oĂč l’on trouvera ensuite les raisons de rĂ©sister. Une rĂ©sistance comme existence. Une rĂ©sistance Ă  la destruction. Une façon de dire, vous ne m’aurez pas vivant. La rĂ©sistance, ça se fait avec du courage physique et des idĂ©es. Des idĂ©es, il y en a eu. Du courage pas beaucoup. La rĂ©sistance ne se fait pas avec des mĂ©decins, des avocats, des chiffes molles. Elle se fait avec des paysans analphabĂštes, des ouvriers crasseux, des photographes ambulants, des voleurs de bicyclettes. La rĂ©sistance. Pas la peine. Des individualitĂ©s fortes, des lobbyistes chevronnĂ©s ont fait du tintamarre. C’est tout. Ont-ils fait bouger les choses ? Du tout. Du tapage nocturne. Lorsqu’en mai 2000, le pays est devenu une image planĂ©taire et que Ben Ali a dĂ©trĂŽnĂ© tous les dictateurs, on a dansĂ© le tango toute la nuit Ă  Rio. Normal qu’on perde pied. Comment une petite troupe d’un pays aussi important que le Tchad a-t-il donnĂ© de la voix aussi habitĂ©e que celle du sous commandant Marcos ou Edward SaÏd ? Qu’on insulte Radhia Nasraoui et on a droit Ă  une dĂ©pĂȘche Ă  l’AFP, qu’on coupe la ligne tĂ©lĂ©phonique de Moncef Marzouki et le Monde titre : le 872 377 ne rĂ©pond plus, un Ă©vĂšnement qui cĂŽtoie le siĂšge de Ramallah ou la chute de Bagdad. De quoi sommes-nous capables ? De nuisance. Basta. Amener Ben Ali Ă  nĂ©gocier et Ă  concĂ©der une infime partie de son pouvoir n’est pas Ă  notre portĂ©e. Pas mĂȘme un strapontin. Le microcosme rĂ©unissait un mĂ©lange assez rĂ©ussi de technocrates arrivĂ©s, de demoiselles cultivĂ©es, de jeunes intellectuels parlant le français, d’avocats fortunĂ©s, d’industriels prospĂšres, d’actrices sur le retour. S’y mĂȘlaient quelques tendres fils de familles de l’ancien rĂ©gime. Pour couronner le tout un paquet de profiteurs : experts dans le jonglage financier et autres escroqueries. Sans compter quelques journalistes et Ă©crivains du dimanche. Une sociĂ©tĂ© trop mĂ©langĂ©e pour la sentir sĂ»re d’elle-mĂȘme. A la fois flasque et couarde. En voyant ces gens, on se disait, qu’à cette sociĂ©tĂ©, il manque, pour se sentir Ă  l’aise, des femmes de taulards, des syndicalistes gauchistes, des contrebandiers et tout plein de prostituĂ©es. Ils te font penser Ă  un chien perdu qu’on ramĂšne Ă  la maison, un sac d’os et des dents jaunĂątres. Un animal pathĂ©tique et en fin de compte dangereux, en quĂȘte d’un foyer accueillant mais dont la faim est si grande qu’aucune manifestation d’amour ou de gĂ©nĂ©rositĂ© ne pourra la combler. Le chien se contentera de manger et de manger encore; il ne sera jamais apprivoisĂ©. (Source: le site du « Nouvel Observateur » (France), le 15 octobre 2009) Lien : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/tribunes/20091014.OBS4551/affreux_sales_et_mechants.html

Tunisie : la menace vient du ciel Le contrÎle des médias par le Président-candidat Ben Ali contourné avec les télévisions satellitaires


Il est peu de dire que la libertĂ© d’expression est limitĂ©e en Tunisie. Le PrĂ©sident Ben Ali, candidat Ă  sa propre succession le 25 octobre, occupe l’ensemble de l’espace public. L’agence de presse officielle dicte pour ce faire aux mĂ©dias ce qu’ils doivent rapporter. Mais l’arrivĂ©e de mĂ©dias satellitaires basĂ©s Ă  l’étranger laisse dĂ©sormais aux citoyens la possibilitĂ© de disposer d’une version alternative. Jeudi 15 octobre 2009, par Denis Carlier Le PrĂ©sident tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a fait, en septembre, la sortie des mosquĂ©es. La radio religieuse Zitouna, dont son gendre Sidi El Materi est propriĂ©taire, a en effet distribuĂ© Ă  la sortie de la priĂšre des sacs en plastique portant la mention « Ben Ali 2009 ». Cet exemple est choisi dans un rapport par la FĂ©dĂ©ration internationale des droits de l’homme (FIDH) pour illustrer l’omniprĂ©sence du chef de l’Etat dans l’espace public. Suite Ă  un appel du PrĂ©sident Ben Ali il y a presque trois ans, des milliers d’associations professionnelles ou caritatives ont Ă©tĂ© mobilisĂ©es en permanence pour dĂ©fendre son Ɠuvre de rĂ©forme. Enfin, on ne compte plus dans les rues de Tunisie les affiches et banderoles Ă  la gloire du prĂ©sident. Leur installation a eu lieu bien avant le 11 octobre, premier des treize jours de campagne officielle avant l’élection du 25 octobre. La presse n’est pas en reste : malgrĂ© les deux cents journaux rĂ©pertoriĂ©s, seuls trois titres, Ă©ditĂ©s par des partis d’opposition, osent une critique frontale du pouvoir. Reporters sans frontiĂšres (RSF) dĂ©nonce les pressions exercĂ©es par le rĂ©gime sur les marchands de journaux pour Ă©viter qu’ils ne les distribuent. Le Forum dĂ©mocratique pour le travail et les libertĂ©s (FDTL), parti de Mustapha Ben Jaafar, a ainsi dĂ» rĂ©duire drastiquement le nombre d’exemplaires imprimĂ©s de son journal Mouwatinoun (« Citoyens »), vendu dĂ©sormais principalement par les militants eux-mĂȘmes. Les journaux Essabah et Le Temps, qui s’autorisaient parfois quelques libertĂ©s par rapport Ă  la ligne officielle, ont Ă©tĂ© rachetĂ©s par Sidi El Materi, dĂ©plore la FIDH. Ne reste, dans la presse sous influence, que RĂ©alitĂ©s pour « s’essaye[r] Ă  une timide libertĂ© de ton ». L’accĂšs aux sites Internet et blogs dont le contenu dĂ©plaĂźt au pouvoir, Ă  l’image d’Afrik.com, sont par ailleurs systĂ©matiquement censurĂ©s. Les blogueurs tunisiens ont par ailleurs inventĂ© le personnage fictif de « Ammar 404 », en rĂ©fĂ©rence Ă  l’« erreur 404 » indiquant sur Internet une adresse introuvable. Egalement surnommĂ© « Mkass » (« ciseaux »), il reprĂ©sente Ă  leurs yeux la censure exercĂ©e par l’Agence tunisienne d’Internet (ATI). Le mur de la dĂ©sinformation se fissure La chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Hannibal TV et la station de radio MosaĂŻque FM ont marginalisĂ© depuis quelques annĂ©es les mĂ©dias officiels, selon RSF. On y a aborde des sujets ayant trait Ă  l’identitĂ©, la sexualitĂ©, le chĂŽmage, l’émigration, le nĂ©potisme dans les affaires, etc. Mais demeure un grand interdit : les dossiers politiques de fond. Les bulletins d’information restent par ailleurs alignĂ©s sur l’agence officielle, Tunis Afrique Presse. Les chaĂźnes satellitaires ont par contre causĂ© un vĂ©ritable bouleversement en mettant fin au traitement unilatĂ©ral de l’information. La FIDH relĂšve que la chaĂźne qatarie Al Jazira, qui reçoit rĂ©guliĂšrement des opposants au rĂ©gime, est l’objet de nombreuses campagnes de dĂ©nigrement. Ces attaques sont particuliĂšrement fortes depuis juillet, aprĂšs la couverture d’une confĂ©rence sur le droit au retour des Tunisiens exilĂ©s. France 24 et la BBC invitent Ă©galement occasionnellement des opposants Ă  s’exprimer sur leurs antennes. (Source: Afrik.com le 15 octobre 2009)

 

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