6 octobre 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4116 du 06.10.2011
archives : www.tunisnews.net


Webdo: B.C. Essebsi aux Américains : « je ne crois pas qu’ Ennahdha prendra la majorité et dirigera le pays »

Tribune de Geneve: Tunisie: nouvelle demande d’entraide judiciaire à la Suisse

GNET: Tunisie/ Béji Caïd Essebsi n’exclut rien sur son avenir politique

WMC: Tunisie – UPL-Ennahdha : D’argent et de religion

Kapitalis: Tunisie. «La vérité» sur les troubles de Jbeniana

Kapitalis: La lente ascension du mouvement islamiste tunisien

Agoravox: L’automne démocratique de la Tunisie


l’ATF

FONCTIONNE​MENT IRIE FRANCE2


Nous sommes surpris du fonctionnement de linstance régionale IRIE FRANCE 2, celle-ci a été nommé par l’ISIE à Tunis,

début août 2011, la liste composant ses membres a été publiée, mais son installation a été faite dans des conditions hatives voire même anonymes, puisque la société civile n’a même pas assistée à son installation.
 
Nous avons appris vers le 20 aôut qu’une représentante de Toulon en la personne de Madame CHABOUA Amel a été radiée sans même que cette dernière n’en soit informée, ni même invitée à une quelconque réunion depuis sa nomination.
 
 
Ce jour je viens d’apprendre qu’une autre personne de la société civile et indépendante a été radiée sans même qu’elle soit informée ni invitée à une quelconque réunion, il s’agit de M NOUR EL ISLAM MEKADMI de Marseille.
 
Cette pratique qui semble ne pas être une exception confirme la règle et l’usage non conforme aux aspirations démocratiques des Tunisiens après la Révolution.
 
P/° l’ATF-Var
Ezzedinne BOUACHIR

 

Courriel envoyé par la DCTE à l’IRIE France 1, le 5 octobre 2011 à 20h15


 
 
 
Demande de clarification sur le rôle de l’IRIE dans un forum organisé par l’ATUGE
 
Monsieur Ali Ben Ameur, Président de l’IRIE France 1,
Mesdames et Messieurs, membres de l’IRIE France 1,
 
Nous avons pris connaissance aujourd’hui de l’organisation d’un Forum de la Constituante organisé par l’ATUGE qui aurait invité « à travers l’IRIE » toutes les listes candidates. Ce forum qui aura lieu le 8 octobre est animé par l’IRIE France 1 (Cf http://www.atuge.org/detail-act.php?artid=113&PSRC=/ ) .
 
Nous nous étonnons de l’implication de l’IRIE France 1 dans cette manifestation électorale dont l’organisateur, l’ATUGE, a ,de notoriété publique, collaboré avec le régime déchu et le RCD.
 
Cette intervention de l’IRIE outrepasse la fonction et les missions qui lui sont imparties par la loi électorale.
 
Cordialement
 
La Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Etranger (DCTE)
 
 
 

B.C. Essebsi aux Américains : « je ne crois pas qu’ Ennahdha prendra la majorité et dirigera le pays »


 
Publié par Neil le 05 octobre 2011 à 19:00
 
Béji Caïd Essebsi s’exprimant, mardi 5 ctobre 2011, au siège de la Banque Mondiale à Washington
 
Actuellement en visite à Washington où il doit s’entretenir, dans deux jours, avec le président Obama, le Premier ministre tunisien par intérim Beji Caid Essebsi s’est exprimé, hier, dans une conférence dont le thème était « Nation’s New Path Towards Democracy and Prosperity » (Nouveaux jalons sur la voie de la démocratie et de la prospérité en Tunisie).
 
Il a naturellement parlé de la révolution tunisienne, des difficultés rencontrées pour parvenir à la démocratie, du chômage qui touche 600 mille personnes, de la transition et des élections du 23 octobre.
 
Devant une salle remplie d’étudiants et universitaires tunisiens, étrangers et américains, Caid Essebsi est resté ferme sur le poids spécifique du parti Ennahdha aux élections (voir la vidéo en bas de la page).
 
Interrogé, donc, sur les partis islamiques, le Premier ministre tunisien a expliqué que « plusieurs se posent la question si à travers ces élections, il y a un parti qui peut être islamique, peut prendre la majorité et va diriger le pays en fonction de l’islam. Je ne crois pas, c’est exclu, le parti Ennahdha est un parti parmi d’autres. Il est sûrement un parti important, car jusqu’à maintenant il était le seul parti organisé qui avait résisté au pouvoir (NDLR de Ben Ali) et qui a été sanctionné très lourdement. Mais les gens étaient pour lui parce qu’ils étaient contre le gouvernement ».
 
Par ailleurs, en évoquant le souffle du « Printemps arabe » sur les pays voisins, Caid Essebsi a ajouté que « les choses évoluent puisqu’en Arabie Saoudite, la femme n’a pas le droit de conduire une voiture, mais elle vote ». Le Premier ministre a terminé avec un hommage aux femmes en déclarant : « par mon expérience les femmes travaillent mieux que les hommes ».
 

Tunisie: nouvelle demande d’entraide judiciaire à la Suisse


 

La demande tunisienne, jugée recevable sur la forme et reçue lundi par l’Office fédéral de la justice (OFJ), a été transmise au Ministère public de la Confédération (MPC), a indiqué mercredi à l’ats une porte-parole de l’OFJ. Elle intervient dans le cadre de la procédure lancée par le bureau des juges d’instruction de Tunis. La Suisse avait refusé le 30 mars dernier une première demande d’entraide judiciaire déposée par la Tunisie au motif que celle-ci était formulée de manière trop sommaire.

La demande tunisienne, jugée recevable sur la forme et reçue lundi par l’Office fédéral de la justice (OFJ), a été transmise au Ministère public de la Confédération (MPC), a indiqué mercredi à l’ats une porte-parole de l’OFJ. Elle intervient dans le cadre de la procédure lancée par le bureau des juges d’instruction de Tunis.

La Suisse avait refusé le 30 mars dernier une première demande d’entraide judiciaire déposée par la Tunisie au motif que celle-ci était formulée de manière trop sommaire.

La semaine dernière, Mme Calmy-Rey avait dit à Tunis lors d’une réunion d’une task force de l’UE consacrée à la transition en Tunisie que la Suisse était résolue « à rendre dans les plus brefs délais » les fonds bloqués.

Ces sommes ne peuvent être restituées que si « l’origine illicite des valeurs a été prouvée par le biais d’une procédure judicaire », avait-elle ajouté. Elle avait également appelé l’ONU à accélérer la procédure de restitution des fonds bloqués du régime Ben Ali. « Le Conseil de sécurité pourrait adopter des sanctions qui permettraient ensuite la confiscation des avoirs bloqués », avait-elle estimé.

La présidente de la Confédération a rappelé que la Suisse était la première nation à avoir bloqué les fonds déposés par l’ancien président Ben Ali et son entourage en Suisse. Quelque 60 millions de francs ont ainsi été gelés.

Mme Calmy-Rey avait estimé à Tunis que cette somme « représente un montant faible par rapport aux sommes gelées sur le plan international et qui se chiffrent en milliards selon des estimations ».

Source : « Tribune de Geneve » Le 05-10-2011

Lien : http://www.tdg.ch/depeches/suisse/tunisie-nouvelle-demande-entraide-judiciaire-suisse


 

Tunisie/ Béji Caïd Essebsi n’exclut rien sur son avenir politique


 

« La période de transition est beaucoup plus difficile que la construction d’un Etat. J’ai travaillé pendant 35 ans depuis l’indépendance au service de l’Etat, mais ça n’a rien à voir avec les six mois qu’on a passé. C’était très dur, car le peuple voulait tout, tout de suite. Les choses se clament maintenant, la Tunisie se porte mieux. Mon pari est gagné, lorsque je quitterai le gouvernement, la Tunisie sera en meilleur état que celui dans lequel je l’ai trouvée », souligne Béji Caïd Essebsi qui intervenait hier soir devant un parterre des employés et des cadres de la banque mondiale à Washington. Le Premier ministre remonte au premier accord entre la Tunisie et la banque mondiale conclu en 1962 et portant sur l’éducation. « Nos relations sont anciennes et elles évoluent dans le bon sens en quantité et en qualité, je me sens ici en terrain amical », dit-il, soulignant que les projets de la Tunisie ont été toujours acceptés par la banque mondiale, car non fantaisistes. Le chef du gouvernement est revenu sur la genèse de la révolution tunisienne.« Entre décembre 2010 et janvier 2011, les choses ont beaucoup changé d’une manière inattendue et imprévisible, pas uniquement pour ceux qui nous observent, mais même pour les Tunisiens. J’étais moi-même surpris », reconnait-il. « La jeunesse des régions défavorisées s’est soulevée. Pendant, un quart de siècle, le régime ne s’est occupé que de façade, c’est qui fait qu’il y a un grand déséquilibre entre les régions. Dans ces régions de la dorsale tunisienne, Kasserine, Sidi Bouzid… des Tunisiens se sont immolés pour attirer l’attention sur le désarroi de la population ». « La jeunesse s’est révoltée de la façon tunisienne, sans armes, sans idéologie, ni religieuse ni autre, sans encadrement, et sans leadership, aux cris de la liberté et de la dignité », se souvient-il, en ajoutant : « ce régime qui a gouverné pendant un quart de siècle par le fer et le feu, dirigé par des gens corrompus s’est volatilisé en un jour, le chef de l’Etat s’st enfui », relate-t-il. « En un peu plus d’un mois, on a eu deux gouvernements. Un troisième gouvernement que je préside est arrivé, je ne sais pas, si c’est une chance ou une malchance. (…). J’espère que nous ne serons pas là, le 23 parce qu’il y aura une constituante qui sera légitime et qui sortira des unes, on aura un deuxième gouvernement transitoire pour un an, et puis on va entrer dans le cycle normal. Dès le départ, on a mis au point un processus évolutif pour une gouvernance démocratique ». « On a fait le bien, et on laisse le mieux aux autres » Béji Caïd Essebsi a émis l’espoir que les élections se passent correctement, d’une manière plurielle juste, libre et transparente. « C’est la première fois que ça arrive, pourtant cela fait 50 ans qu’on est indépendant. Ça va être le bon départ pour la Tunisie, notre responsabilité est de réussir ce changement pour nous-mêmes ; mais aussi pour le monde arabo-musulman », indique-t-il en faisant une digression pour évoquer l’Egypte. « La transition est très difficile en Egypte, car c’est un grand pays avec beaucoup de problèmes. Si l’Egypte réussit, tout le monde arabe réussit ». Béji Caïd Essebsi se présente comme l’homme du compromis. « Je discute et je dialogue, mais avec des limites. Car, le compromis, lorsqu’il n’est pas bien dirigé, il tombe dans la compromission », estime-t-il, en accordant un préjugé favorable au gouvernement qui va lui succéder. « Je suis confiant que le gouvernement qui va venir fera mieux que nous, parce qu’il aura la légitimité des urnes. Le mieux est l’ennemi du bien, on a fait le bien, et on laisse le mieux aux autres ». Le Premier ministre s’est appesanti de nouveau sur la difficulté de la tâche qui était celle du gouvernement sortant. « Nous avons trouvé un pays difficile économiquement qui connait un chômage important. Aujourd’hui, notre situation est meilleure, la sécurité est revenue, ce qui prouve que les Tunisiens sont frondeurs mais en profondeur, ils sont disciplinés et comprennent que les intérêts du pays passent avant leurs intérêts particuliers. Nous arrivons à terme pour donner les clefs de la maison à ceux que le peuple aurait choisis ». « Si la transition ne réussit pas, ce sera un dommage pour la Tunisie et pour les autres. Mais, la Tunisie a tous les ingrédients pour réussir », rassure Béji Caïd Essebsi, citant l’éducation, le statut de la femme, en louant l’action de Bourguiba. « L’artisan du code du statut personnel est Habib Bourguiba, j’étais l’un de ses conseillers. Je lui ai dit, Monsieur le Président est-ce que c’est notre priorité. Et il me répondait : Si ce n’est pas moi qui le fais, personne ne le ferait, et si je ne le fais pas maintenant, je ne suis pas sûr de pouvoir le faire dans six mois. Il l’a fait contre vents et marées et tout le monde lui rend hommage aujourd’hui ». Interrogé sur l’intégration maghrébine, le Premier ministre déplore le non-Maghreb qui coûte cher aux pays de la région. « Le Maghreb n’évolue pas beaucoup. Depuis le traité de Marrakech jusqu’à maintenant, c’était un malentendu historique. Il y a eu ces dernières années des réunions sectorielles, qui font marcher la machine sans la dégripper », relève-t-il, citant le conflit du Sahara occidental qui bloque le processus. Sur son avenir politique, Béji Caïd Essebsi n’exclut rien. « Je n’accepte pas une responsabilité, si je ne suis pas sûr d’être utile. Nul n’est prophète en son pays, mais la majorité des Tunisiens savent que j’ai fait mon devoir au mieux, et me le rendent bien. Si après, j’estime être utile pour une participation, pourquoi pas. Mais, j’aurais 85 ans dans un mois, j’ai droit à une retraite, je n’attends pas qu’on me dise que je deviens gaga ». Au sujet de ce débat entre Etat, religion et démocratie qui ne cesse d’alimenter la controverse en Tunisie, le Premier ministre le trouve inutile : « nous n’avons pas besoin de ce débat, le peuple tunisien est musulman, cela ne veut pas dire qu’on est dirigé par les règles strictes de la charia. Nous avons une constitution depuis 59, où l’article un stipule que la langue de la Tunisie est l’arabe et sa religion est l’islam. Notre droit s’inspire des règles musulmanes, mais ce n’est pas un droit divin », précise-t-il, marquant son désaccord avec ceux qui disent qu’il y a un parti islamique qui va prendre le pouvoir en Tunisie, et va diriger le pays vers les règles de l’Islam. « Ennahdha est un parti parmi tant d’autres, certainement c’est un parti important, qui a résisté et a été lourdement sanctionné. Le peuple était pour lui, car il était contre le gouvernement. Mais, aujourd’hui, il y a un espace de liberté très large, il y a plus de 100 partis qui se sont créés, dont 53 partis ont constitué des listes en prévision des élections ». Le Premier ministre estime ce débat dépassé en Tunisie. « Pendant cinquante, on a dirigé le pays en fonction de ses nécessités en tant qu’un Etat moderne, en voie de développement et ouvert sur le monde ». Il évoque des dissemblances entre la Tunisie et la Turquie. « Les systèmes turc et tunisien, à part qu’ils étaient marqués par les empreintes de deux grands chefs, Atatürk et Bourguiba, sont différents. Alors qu’Atatürk a cassé la religion, Bourguiba l’a interprétée pour qu’elle ne soit pas un handicap pour al vie moderne ».

Source: “GlobalNet” Le 05.10-2011

Lien:http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie/-beji-caid-essebsi-nexclut-rien-sur-son-avenir-politique/id-menu-325.html


 

Tunisie – UPL-Ennahdha : D’argent et de religion


 

««Il n’y a que l’UPL qui a pu rassembler, autant de monde à la Coupole, bien sûr si nous omettons Ennahdha», a déclaré le gardien du parking du Palais des sports, vendredi 30 septembre, à une amie journaliste, alors que Slim Riahi, président de l’UPL y tenait son congrès».

Ce gardien a, en toute bonne foi, donné du crédit à ce qu’avait déclaré un analyste politique, il y a près de 3 mois en avançant que l’UPL pouvait constituer un rival sérieux pour Ennahdha. A l’époque, cela paraissait irréel, mais à observer ce qui se passe sur le terrain et la confusion dans laquelle se débattent anciens ou nouveaux partis, nous avons bien l’impression que le Parti «Tawa» progresse rapidement et «Tawa».

A l’américaine! C’est le descriptif apporté par nombre de personnes présentes et de téléspectateurs à propos du show organisé vendredi 30 septembre, à l’occasion du premier congrès de l’Union patriote libre. Le rouge drapeau du parti se noyait dans celui du drapeau tunisien, des jeunes dont l’âge varie entre 12 et 18 ans portaient des pulls aux couleurs de l’UPL et remplissaient les gradins du Palais par leurs cris et leurs applaudissements.

Manipulés, ces jeunes? Convaincus ou appâtés par les cadeaux et l’argent? Curieux ou férus de spectacle? Pas moins de 80 bus se sont déplacés des régions pour participer au Congrès. L’événement a créé un buzz sur les réseaux sociaux. Un Facebooker commentait: «Toute cette mise en scène à l’américaine en misant sur l’ignorance politique… et les gens malheureusement sont attirés par ce genre de rabatteur bling bling! La révolution ne s’achète pas… pour vendre son âme au néo RCD!». Slim Riahi, néo-Destour? Ou serait-ce celui qui a ouvert sa porte à toutes les brebis galeuses des autres partis? Tout comme d’autres l’ont fait d’ailleurs dans leur recherche désespérée de voix et de militants pour consolider leurs bases…

Les jeunes Tunisiens éveillés, récemment au jeu politique n’hésitent pas à critiquer et des fois à approuver. Un blogueur interpella le président de l’UPL en écrivant : «Slim ya ‘’Maallem’’, vous donnez des complexes aux autres, laissez-leur dire ce qu’ils veulent, le peuple tunisien trouvera toujours à redire. Au moins, vous, vous êtes riche, ça m’étonne que vous nous voliez» (ya maakadhom khali ykoulou wach ihem chaab tounsi kan tjibelhom dra chkoun dima ynaberou fe beli makal lhad ija bessif ema tmaa larbi fin ywasel au moins andou flous madhaherli kan bech yisrak barcha andou mennou bzayed).

L’UPL, l’adversaire le plus sérieux d’Ennahdha?

Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui se montrent prêts à adhérer à l’UPL à condition qu’il fasse le poids avec «Ennahdha» tout en exprimant leur approbation à son programme économique qu’ils trouvent plus réaliste que d’autres.

Qui aurait imaginé, il a tout juste 3 mois, que l’UPL pouvait être un sérieux adversaire pour Ennahdha? Qui se serait douté qu’un parfait inconnu pouvait occuper le terrain politique à coups de compagnes de communication coûteuses et un travail de terrain ardu touchant les coins les plus reculés du pays.

Ennahdha et l’UPL tirent leur force et légitimité en premier lieu de la religion et de l’argent mais aussi du vide politique créé par l’ancien régime et de la faiblesse des partis traditionnels qui ne réussissent pas à séduire suffisamment d’électeurs pour avoir leur adhésion et leur confiance. Ennahdha, qui dispose de moyens financiers très importants mis au service de ses actions sociales n’hésite pas à utiliser l’islam et ses préceptes pour se montrer convaincante. Son point fort est la prédisposition de certaines couches sociales conservatrices à adhérer à n’importe quelle thèse à condition qu’elle soit inspirée de la religion et les sentiments religieux des Tunisiens modérés mais profondément attachés à leur appartenance arabo-musulmane: «Ce qui vient d’Allah ne peut être mauvais».

Rached Ghannouchi, père d’Ennahdha, a déclaré à maintes reprises: «Notre programme vise à mettre en place un modèle de développement national ayant comme point de repère les valeurs islamiques… La Tunisie d’aujourd’hui et de demain doit s’appuyer sur son identité arabo-musulmane». Il cite à l’occasion le modèle turc comme exemple d’une démocratie musulmane modérée. Il oublie que la Turquie est un pays laïc depuis plus d’un siècle et que dans sa Constitution aucune appartenance religieuse n’est citée. D’ailleurs, l’article 2 de la Constitution Turque actuellement en vigueur précise, que «la Turquie est un État de droit démocratique, laïc et social», ce qui n’est pas et ne sera pas le cas en Tunisie.Car le fait même de parler de laïcité dresse les cheveux sur nombre de têtes…

D’un autre côté, être libre de penser, de s’exprimer, d’entreprendre, autant de valeurs que prône l’ULP par la bouche de son président ainsi qu’un programme économique qui annonce tout de suite la couleur. Des investissements de taille dans les régions défavorisées suivant leur profil et leurs besoins. Un programme ambitieux de réformes de la police et de l’armée et un repositionnement de la Tunisie à l’international à condition que cela ne s’arrête pas aux discours…

L’argent, nerf de la guerre…

La jeunesse de Slim Riahi, aussi inexpérimentée fût-il, conjuguée aux moyens financiers énormes dont il dispose et son recours décomplexé aux experts en économie, en communication et en politique représentent des atouts considérables.

Même si les Tunisiens ont du mal à admettre qu’un parti aussi jeune puisse s’imposer aussi rapidement. La légitimité d’un parti ayant toujours été considérée comme étant le fruit d’un travail de longue haleine sur terrain, sur les médias et avec les autres forces politiques. L’UPL respire l’argent et c’est grâce à ses moyens financiers importants qu’il a pu ouvrir 150 bureaux sur tout le territoire national, 30 parmi les 32 listes qu’il a soumises à l’ISIE ont été acceptées.

Slim Riahi est jeune et ambitieux. A 39 ans, il a beaucoup à apprendre mais à l’entendre parler, on comprend tout de suite que dans sa tête, le chemin est tout tracé, il sait où il va et comment et il a le temps. Sans complexes ou fausse modestie, il n’hésite pas à tancer des partis politiques vétérans comme Ennahdha leur rappelant «que la Tunisie ne sera pas un territoire de plus dans l’empire ottoman et que notre pays a édifié par lui-même son histoire de même qu’il construira son avenir».

Le large podium sous un écran géant monté au Palais des Sports relève de la démonstration de force. Slim Riahi a affirmé dans son discours ses valeurs modernistes inspirées de l’esprit bourguibien et des penseurs anciens et contemporains de la Tunisie. Pour «dénoncer» ses adversaires politiques, il n’hésite pas à emprunter au célèbre Mahmoud Darwish l’expression «Sakata Al Kinaa», les masques sont tombés.

La démocratie est le régime politique qui établit comme priorité absolue la recherche de l’intérêt commun, qui doit être fixé par le peuple qui élit ses représentants. Pour préserver les acquis du peuple, il faut qu’il y ait un État et des institutions fortes. Pour préserver les institutions, il faut des convictions solides, une communication efficiente, de la morale et surtout -c’est malheureux mais à reconnaître…- de l’argent.

Nous avons vu ce qu’a fait l’UPL en quelques mois. De la communication et du show, c’est comme cela que les compagnes électorales se font au 21ème siècle. Avec des idées et sans argent, on n’a aucune assurance de gagner les élections. Pour vous élire, il faut vous faire connaître et dans cette situation, l’argent est le nerf de la guerre car il rend aisée toute notoriété. La démocratie, c’est aussi une question d’argent et ce depuis le 18ème siècle. C’est ce que Slim Riahi, en véritable entrepreneur, a compris. La société civile, les nouveaux citoyens tunisiens doivent être vigilants et veiller à ce que les ambitions du président de l’UPL ou des autres partis ne se réalisent pas aux dépends des intérêts du peuple et qu’ils tiendront leurs promesses de mettre en place des stratégies pour un développement plus équitable et de meilleures performances pour la Tunisie de demain.

Quant à la religion, elle peut être un facteur de paix, mais aussi, elle peut constituer un danger sur la paix lorsqu’elle est instrumentalisée, car elle parle aux émotions et suscite les passions, d’où l’absence de toute rationalité et pragmatisme chez certains esprits soucieux de mériter leurs «places au paradis».

L’argent et la religion sont des instruments à double tranchant: autant, ils peuvent être utiles, autant ils peuvent être dangereux s’il n’y a pas d’institutions et de garde-fous assez forts pour limiter leur pouvoir et leur ascendant.

Source: “wmc” Le 05-10-2011

Lien:http://www.webmanagercenter.com/management/article-111118-tunisie-upl-ennahdha-d-argent-et-de-


Tunisie. «La vérité» sur les troubles de Jbeniana


Selon le colonel Mokhtar Ben Nasr, les troubles survenus les 1er et 2 septembre à Jbeniana (Sfax) étaient causés par un accident banal de la circulation.

Lors de la rencontre avec les médias, mardi au siège du Premier ministère à la Kasbah, le représentant du ministère de la Défense a apporté des précisions sur les derniers événements de Jbeniana. Selon lui, le déclenchement des troubles a suivi un accident de la circulation. «Un conducteur de voiture est entré en collision avec une mobylette et a pris la fuite. La course poursuite qui s’ensuivit a donné de l’ampleur à l’événement donnant lieu à des rixes entre les habitants de la ville et à des violences sans fin jusqu’à l’attaque, par des jeunes, de l’hôpital de la région et l’utilisation de gaz paralysant contre les unités mixtes des forces de sécurité et de l’armée nationale se trouvant sur place», a expliqué M. Ben Nasr.

Parmi les assaillants, certains ont tenté d’arracher l’arme d’un capitaine qui, dans un moment difficile, a fait preuve de courage et a su gérer la situation en tirant des coups de feu en l’air, bien que la loi l’autorise à se défendre et à sauver son arme en tirant même sur son agresseur, a expliqué le responsable du ministère de la Défense. Qui a tenu à prévenir, par la même occasion «que toute personne qui tente d’agresser un agent de sécurité ou un militaire, ou de lui arracher son arme, s’expose à des tirs de sommation».

Source: “Kapitalis” Le 05-10-2011

Lien:http://www.kapitalis.com/proximite/53-societe/6181-tunisie-lla-veriter-sur-les-troubles-de-jbeniana-.html


 


Par Hassène Kilani*

Le mouvement soi-disant islamiste n’est pas né d’une quelconque volonté des dirigeants actuels. Il est le fruit des avatars qu’a connus la Tunisie au cours des années soixante-dix.

A cette époque, il y avait deux courants politiques qui émergeaient et qui dérangeaient le Parti socialiste destourien (Psd, parti unique de l’époque) : le Mouvement des patriotes démocrates (Al Watad) et la gauche (qui fut affaiblie par l’interdiction du Parti communiste tunisien et certains de ses dirigeants réduits au silence). Mais les poches de résistance continuaient à militer cahin-caha, alors le gouvernement de Mohamed Mzali (alors Premier ministre) n’a pas trouvé mieux que d’encourager l’arabisation de l’enseignement et de laisser émerger un parti prétendant défendre l’islam. Un journal fut aussi autorisé à paraître en langue arabe pour les besoins de la cause.

Les barbus franchissent le rubicon

Dans le même temps, le journal ‘‘Le Phare’’ qui dérangeait fut acculé à une mort lente et a cessé d’éclairer l’opinion publique. Puis lentement, mais sûrement le nouveau parti sorti du néant [le Mouvement de tendance islamique, Mti, qui deviendra Ennahdha, Ndlr] commençait à bomber le torse. Un bras-de-fer commençait alors entre le géniteur et la progéniture, aboutissant à une démonstration de force qui a secoué le régime en place, d’autant plus que ce même régime a pu écarter le Mouvement des démocrates socialistes (Mds) des élections législatives grâce à des fraudes électorales en 1981. Tahar Belkhodja, alors ministre de l’Intérieur, l’a lui-même reconnu plus tard sur la chaine TV5 monde, en annonçant au président Bourguiba que «son» ministère a «nettoyé» les urnes.

Cela a encouragé les barbus à franchir le rubicon et ils n’ont pas hésité à recourir à la violence. Et la liste de leurs forfaits est longue pour que l’on se permette d’énumérer ici les victimes tunisiennes et étrangères. Le gouvernement, menacé, a essayé d’éradiquer ce danger. Peine perdue. Alors, on a fait venir un ripou qui se la coulait douce en tant qu’ambassadeur à Varsovie.

Et la suite, tout le monde la connaît. Le mécène des Trabelsi va régner 23 ans, en faisant croire à tout le monde qu’il est le bouclier contre l’intégrisme et le garant de la sécurité des citoyens. Il va geler les activités des barbus en les privant de leurs têtes pensantes, en incarcérant certains et en autorisant d’autres à quitter le pays. Le mouvement va alors vivre dans une longue léthargie jusqu’au fameux 14 janvier 2011 où tout a basculé.

Sadiques et masochistes

Le tyran s’est enfui et les dissidents sont rentrés au pays, certains bourrés de fric. Et comme l’argent n’a pas d’odeur, selon l’empereur romain Vespasien, nul ne sait comment certains exilés ont fait pour devenir des nababs. Mais une fois rentrés au pays, ils sont montés sur leurs grands chevaux et comme dit l’adage : chassez le naturel, il revient au galop ! Ils se sont attelés à mieux se faire connaitre en appliquant la politique de la carotte et du bâton. On commence par terroriser les femmes non voilées et en essayant d’acheter la conscience des gens simples par des dons en monnaie sonnante et trébuchante. Même les mosquées ne sont pas épargnées, on distribue aux «fidèles» des exemplaires du Coran et des prospectus vantant les mérites de leurs mandarins. C’est de la propagande charlatanesque. Bref, tous les moyens sont bons pour arriver au pouvoir.

Un poète anglais, John Milton, disait : «Régner est digne d’ambitions ; il vaut mieux régner dans les enfers que de servir dans les cieux». Or ce qui est choquant, c’est l’attitude de la gente féminine dont certaines adhèrent à ces théories utopiques, alors qu’elles seront les premières victimes de ce boomerang. Fini le travail, fini l’école, fini la monogamie, fini les loisirs. Bref, adieu la belle vie ; la femme va désormais vivre entre le lit et le fourneau, jusqu’au jour du tombeau.

Pour conclure, je dirai : «Ces barbus sont des sadiques, alors que leurs adhérentes sont des masochistes».

* Professeur principal.

Source: ”Kapitalis” Le 05-10-2011

Lien:http://kapitalis.com/afkar/68-tribune/6176-la-lente-ascension-du-mouvement-islamiste-tunisien.html


L’automne démocratique de la Tunisie


Bon nombre de nations et plus spécialement celles qui constituent le monde dit arabo-musulman auront, dans moins de trois semaines, le regard braqué sur laTunisie. Et pour cause. En effet, le 23 octobre prochain, ce petit pays de 10 millions d’habitants enverra, par la voie des urnes, 217 des siens à la Première Assemblée Constituante de son existence.

Après avoir été, à la fin de l’année dernière et au tout début de 2011, et sans aucune aide extérieure, le premier de l’Histoire des états arabo-musulmans à s’être débarrassé d’un régime autoritaire, par la révolte, vite devenue révolution, enflammant ainsi les foules en Egypte, puis Bahreïn, Yémen, Lybie et Syrie ainsi que, dans une moindre mesure, celles du Maroc et d’Algérie, il sera le premier de la même Histoire a se lancer librement dans une « véritable démocratie ».

C’est sous cet aspect qu’il sera examiné avec soin par tous, en espérant qu’une fois de plus son exemple fera tache d’encre, en Afrique du Nord, et au Proche comme au Moyen Orient. D’autant que la loi électorale s’est choisie le système du scrutin de liste à un tour sur la base de la présentation proportionnelle, système qui augure une Assemblée « multicolore » et écarte l’hégémonie d’un seul parti, comme ce fut le cas ici-même par le passé et comme c’est encore le cas chez plusieurs de ses voisins.

Pour cette Grande Première, il y aura foule dans le pays. Bien sûr chez électeurs dont la quasi-totalité n’a jamais exercé ce droit (sous Ben Ali, le bourrage uniforme des urnes était monnaie courante), mais aussi chez les candidats.  

Ces derniers, à travers 33 circonscriptions (dont 6 à l’étranger) sont au nombre de…10.937, répartis dans 1.424 listes et qui seront tenus de publier les états financiers de leurs campagnes. Parmi ces listes 787 représentent des partis politiques, 587 sont indépendantes (associations, cercles, groupuscules etc…) et 54 sont des coalitions formées par de « tout petits » partis. Chaque circonscription n’aura pas plus de 10 représentants et pas moins de 4.

Cet afflux de candidatures a de quoi faire sourire les démocrates de tous bords, occidentaux notamment, mais il est bon de souligner qu’il s’agit pour ce pays du premier pas (celui de désigner ceux qui auront à bâtir la nouvelle Constitution) dans l’apprentissage de la démocratie au sein d’un peuple qui s’est libéré depuis peu sans avoir eu à verser trop de sang et qui a fait preuve depuis, dans son ensemble, d’une belle ténacité mature, malgré des soubresauts dus à des nervis de l’ancien régime ou bien à une soif désordonnée et hâtive de libertés. En outre il est bon de tenir compte d’un détail important qui est trop souvent méconnu : une bonne partie de la populationtunisienne a des origines ethniques et surtout culturelles berbères ou européennes plutôt qu’arabe.

Il est à prévoir que cinq à six grandes formations seront bien représentées en nombre à la prochaine assemblée constituante, notamment celles qui ont déjà une certaine expérience de la politique, ainsi que l’actif parti religieux Ennhahda de Rached Gannouchi, revenu en Tunisie après avoir vécu en exil à Londres pendant vingt ans. Ce dernier a mené tambour battant une campagne électorale partout dans le pays, rencontrant pourtant assez souvent une bruyante opposition populaire au sein de laquelle les femmes n’ont pas été les moins nombreuses et le moins virulentes. A ce sujet d’ailleurs, comme remarqué à travers les différents meetings ou débats télévisés, et même sur la toile, il semblerait que la place du mot Islam dans la future Constitution sera l’une des principales tâches de la future Assemblée.

Ces élections seront placées sous haute observation nationale et internationale. Sur place quelques 800 observateurs ont été formés en partenariat avec des organismes européens et bon nombre d’autres ont été recrutés par des ONG locales.et la Ligue des Droits de l’Homme. De son côté l’Union Européenne a délégué sur place un premier contingent de 54 observateurs qui sillonnent le pays depuis une dizaine de jours. L’effectif étranger doit atteindre au final pas loin de deux cents personnes venues de l’UE mais aussi de Norvège, Suisse et Canada. Enfin le Centre Carter (fondé par l’ancien président des Etats Unis) a déjà envoyé 14 experts sur place et comptera sur place une quarantaine d’observateurs au total.

Source : « AGORAVOX » Le 05-10-2011

Lien : http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/l-automne-democratique-de-la-101886

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