Conseil National pour les Libertés Tunis, le 12 mars 2007
Recrudescence de la torture et de la violence dans les prisons
Communiqué de presse : Le pouvoir tunisien doit être rappelé d’urgence aux règles élémentaires de l’Etat de droit
LA MENACE GSPC-AL QAÎDA INQUIÈTE WASHINGTON
La CIA renforce son dispositif au Maghreb
15 mars 2007 – Page : 3
Les services de renseignements occidentaux évoquent même un «embrasement terroriste».
L’attentat à Casablanca au Maroc où l’explosion accidentelle d’une bombe dans un cybercafé qui a fait un mort, le kamikaze, et trois blessés parmi les clients, a permis de mettre à jour une cellule opérationnelle de quatorze jihadistes qui s’apprêtaient à passer à l’acte. Le jeune homme venait prendre des instructions sur la cible choisie en consultant un site internet. Cela, tout le monde le sait, mais à la question de savoir qui donnait les ordres et les instructions, personne ne peut répondre. Un signal fort de la menace terroriste qui pèse sur la région. En Algérie, il n’y a qu’à voir le dispositif policier et les maillages sécuritaires qui quadrillent la capitale de façon quasi-hermétique pour se rendre compte que la menace du Gspc-Al Qaîda est non pas uniquement forte, mais commence à devenir réellement lancinante. La Tunisie, pays jusque-là épargné par la menace terroriste, avait vécu en fin décembre et début janvier 2007, une histoire en deux actes, avec une cellule terroriste composée d’une trentaine d’éléments, et qui avaient, malgré l’échec de leur entreprise, fait entrer la Tunisie dans le cercle très ouvert des «pays sous menace». Les services de renseignements occidentaux évoquent même un «embrasement terroriste». De ce fait, la CIA américaine vient de renforcer son dispositif au Maroc ainsi qu’en Algérie, où les services français sont déjà très présents. Inquiétude réelle donc parce que c’est vrai, même amplifiée dans le cadre d’un «tout-préventif», et même si les autorités sont toujours très discrètes, il ne se passe pas une semaine sans que les groupes islamistes, au Maroc, en Algérie ou en Tunisie, passent à l’action ou tentent de le faire. On peut ainsi révéler, et la presse de Rabat donne l’information, et c’est une information inédite, que juste avant l’attentat raté de Casablanca, la police marocaine a identifié un groupe de 21 Algériens arrivés dans la région de Marrakech. Un groupe armé, manifestement prêt à commettre des attentats. Huit de ces hommes ont été arrêtés, les autres sont activement recherchés. Selon des informateurs locaux, les Algériens qui, à travers l’ex-Gspc, groupe rebaptisé Al Qaîda au Maghreb, servent un peu de fer de lance aujourd’hui dans cette offensive terroriste, et servent de ciment pour fédérer et pour rapprocher les groupuscules très actifs installés au Maroc et en Tunisie. On parle, en termes de stratégie contre le terrorisme, que le Gspc se trouve en pointe pour piloter des actions qui vont, c’est clair, s’intensifier. C’est certainement sur la base de documents et d’écoutes secrètes de la CIA que l’ambassade des Etats-Unis à Alger a mis en garde ses ressortissants sur l’éventualité d’une attaque terroriste contre un avion transportant des travailleurs occidentaux en Algérie, dans un message d’alerte diffusé lundi soir sur son site. «Il y a des informations selon lesquelles des extrémistes pourraient être en train de préparer une attaque contre un avion commercial transportant des travailleurs occidentaux en Algérie. Dans l’immédiat, aucune information supplémentaire n’est disponible sur le transporteur (visé) ni sur la date d’une telle attaque» (éventuelle), ajoute cependant ce message, qui renouvelle les mises en garde antérieures aux ressortissants américains concernant les voyages en Algérie. L’Algérie a connu, ces dernières semaines, plusieurs attaques de groupes islamistes affiliés au Gspc, notamment contre un transport de personnel d’une société américaine BRC, à Bouchaoui, près d’Alger, et en Kabylie. Ces actions ont été revendiquées par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat affilié à Al Qaîda, lequel affirme qu’il agit désormais au nom de l’organisation d’OBL. Washington souhaite depuis des mois transférer son commandement militaire pour le Maghreb et l’Afrique, sans trouver un «point de chute». L’ambassadeur américain, Robert Ford, disait récemment, que «le grand commandement militaire se trouve à Bruxelles, où il y a une filiale qui s’occupe de la région du Maghreb et de tout le continent africain, et qui se trouve à Stuttgart, en Allemagne. Ce commandement est dirigé par le général Ward. La question qui se pose est la suivante: va-t-on rester en Allemagne? Va-t-on déplacer le siège? C’est possible…Le Congrès n’a pas encore donné le financement nécessaire pour l’opération», a encore précisé Robert Ford, précisant: «Les Etats-Unis ont des intérêts stratégiques dans le Maghreb, le Sahel et l’Afrique de l’Est. Par conséquent, nous avons beaucoup de travail dans la région, ce qui nous pousse à vouloir canaliser nos ressources, et donc à réfléchir sur la question de séparer les commandements…» Concernant les mises en garde de la CIA et les «travel warning» donnés par l’ambassade aux ressortissants américains, il a confirmé: «Si vous consultez nos sites gouvernementaux officiels, vous remarquerez que nous avons donné des consignes de sécurité à nos ressortissants. Nous avons dit qu’il fallait prendre toutes les précautions possibles pour se déplacer, et nous avons insisté sur le danger que présentait l’est de la capitale. Aussi, nous avons formé une commission mixte avec les entreprises américaines installées en Algérie en vue d’échanger nos informations et de nous tenir au courant de tout ce qui se passe en matière de sécurité. J’ai visionné la vidéo de l’attentat de Bouchaoui, et je trouve pénible de s’en prendre à des civils, car les auteurs de l’attaque savaient qu’ils allaient toucher des civils». Le coup d’éclat de Bouchaoui a certainement agi comme un coup de semonce, mettant aussi bien les services de sécurité algériens que les ressortissants américains sur le qui-vive.
Fayçal OUKACI´
(Source: Le journal « L´Expression » (Algerie) le 15 mars 2007) Lien: http://www.lexpressiondz.com/T20070315/ZA4-0.htm
Jeudi, 15 mars 2007
Mme Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l’Etat et Présidente de l’Association « Basma » pour la promotion de l’emploi des handicapés, a donné, jeudi, le coup d’envoi du programme national de distribution de chaises roulantes à des handicapés originaires des différents gouvernorats du pays.
Placé sous le haut patronage du Président de la République, ce programme est organisé à l’initiative de l’Association « Basma ».
Mme Leïla Ben Ali a précisé, à cette occasion, que ce programme, placé sous le thème « Une chaise roulante pour chaque citoyen handicapé », bénéficiera à l’ensemble des gouvernorats du pays et se poursuivra jusqu’au 29 mai prochain.
Elle a souhaité aux bénéficiaires de ce programme plus de chances en matière d’intégration dans la société et une meilleure contribution au processus de développement du pays.
L’épouse du Chef de l’Etat a procédé à la distribution de chaises roulantes à un certain nombre d’handicapés, en présence de plusieurs cadres féminins, de membres de l’Association « Basma » et de représentantes des associations actives dans le domaine social.
A cette occasion, l’épouse du Chef de l’Etat s’est enquis des conditions de vie des bénéficiaires de ce programme et de leurs préoccupations. Elle a réaffirmé la volonté de les encadrer et de les aider à s’intégrer dans la vie sociale et économique.
Elle a également réaffirmé la détermination de l’Association « Basma » à poursuivre ses efforts au service des handicapés et de la promotion de leurs conditions de vie. Les bénéficiaires se sont félicités de ce programme et salué cette initiative qui ne manquera de les aider dans l’accomplissement de leurs tâches quotidiennes, de faciliter leurs déplacements et de leur permettre d’exercer leurs activités professionnelles dans les meilleures conditions.
(Source: le site Info Tunisie « officiel » le 15 mars 2007)
Délocalisations
« Damartex », « Aubade », (textile) et « Mtezeler » (pièces détachées automobiles) s’implantent chez nous…
La grogne des français (politiques, syndicats) n’arrête pas le processus. La Tunisie offre une main-d’œuvre abondante et peu coûteuse en plus des avantages fiscaux
L’objectif de dépasser le niveau actuel des investissements étrangers qui n’a pas excédé les 1273MDT (selon les données provisoires) hors privatisations en 2006, répond également aux défis de réduction du taux de chômage et de renforcement de la croissance économique.
Au cours du mois de mars courant, trois entreprises françaises ont annoncé leurs intentions de délocaliser leurs activités de production en Tunisie. Ces opérations constituent des sources de création d’emplois pour nos concitoyens et de destruction pour les leurs.
Les Français condamnent de plus en plus la multiplication des opérations de délocalisation de leurs unités productives et considèrent qu’elles cherchent uniquement à réduire leurs coûts en mettant « out »* des milliers et des milliers de salariés et à améliorer par essence leurs rentabilités. D’un autre côté de la balance, les opérations de délocalisation sont pour les pays d’accueil comme le nôtre, génératrices d’emplois et plus ou moins créatrices de richesses.
Outre le groupe « Damartex » opérant dans le prêt-à-porter, le fabricant de lingerie fine « Aubade » et « Metzeler », fabricant de pièces détachées pour automobile vont bientôt délocaliser une partie de leur production en Tunisie.
A rappeler que la marque Aubade compte réaliser 95% de ses opérations d’assemblage en Tunisie, que le groupe Damartex a annoncé son projet d’investir dans une unité de production en Tunisie, dont la mise en service devrait débuter en 2008 et que plus récemment l’équipementier Metzeler appartenant au fonds d’investissement anglais Capital Venture City Bank va délocaliser l’une des ses branches françaises en Tunisie à cause d’une baisse de commandes des constructeurs français.
La course au « dumping social » pour maximiser leurs taux de profits en produisant là où c’est le moins cher et vendre là où il y a du pouvoir d’achat incite les entreprises étrangères opérant particulièrement dans le secteur du textile-habillement à délocaliser ou à transférer une partie ou la totalité de leurs activités de production dans un pays disposant d’avantages compétitifs.
La Tunisie dispose d’une main-d’œuvre abondante et peu coûteuse, ce qui constitue un avantage concurrentiel par excellence en matière d’attraction de capitaux. Néanmoins, il va sans dire que le bas prix de la main-d’œuvre ne suffit pas pour stimuler davantage les opérations de délocalisations sur le site tunisien. Les entreprises étrangères cherchent entre autres des avantages fiscaux, une infrastructure moderne, des coûts de facteurs (téléphone, électricité..) compétitifs et un système bancaire incitatif.
Donc, indépendamment de la formule qui sera adoptée par les entreprises « délocalisantes » pour mobiliser la main-d’œuvre tunisienne-généralement en offrant des emplois précaires ou flexibles, les avantages ne manquent pas.
Pour les Trois entreprises précitées, la délocalisation de leurs activités de production « demandeuses » de main-d’œuvre, répond aux besoins de redéploiement de leurs bilans ou de leurs situations financières. Concurrence asiatique, baisse des chiffres d’affaires, perte de parts de marché, le coût élevé des opérations d’assemblage, le coût élevé de la main-d’œuvre européenne, l’instabilité du marché ; sont les quelques arguments présentés par les directeurs financiers et les managers des entreprises précitées pour justifier leur stratégie.
Par ailleurs du côté de la société civile européenne on réprouve catégoriquement les opérations de délocalisations qui entraînent des suppressions cruelles d’emplois chez eux. Les Français s’interrogent même s’il y aura plus tard en France des produits « made-in France » ?
Aubade compte supprimer 180 emplois et fermer son site dans la Vienne. Metzeler qui emploie en France près de 1000 salariés compte mettre à la porte 310 d’entre eux. Quant au Groupe Damartex, il a annoncé que les transferts de production ne donneront pas lieu à des plans sociaux.
A vue d’œil, les délocalisations profitent aux firmes transférant une partie ou l’intégrité de leurs activités de production dans des pays qui présentent des avantages compétitifs et aux employés du pays d’accueil alors qu’elles nuisent aux intérêts des salariés européens. Mais il faut aussi reconnaître que si ces délocalisations sont génératrices d’emplois chez nous, dans la plupart des cas ces emplois restent précaires.
Yosr GUERFEL
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 15 mars 2007)
Cisco et One TECH renforcent leur partenariat en Tunisie et dans la région
Le partenariat entre One Tech et Cisco, leader mondial des technologies réseaux, scellé lors du SMSI Tunis 2005 , ne cesse de se renforcer. Une nouvelle impulsion vient en effet de lui être donnée, à la faveur de la récente visite effectuée à Tunis, par Mark De Simone, Vice-président, Afrique Moyen Orient de Cisco Systems.
Au cours de cette visite, les potentialités substantielles mises à la disposition de la Tunisie, en particulier, ont été évoquées lors d’entretiens de haut niveau que Mark De Simone a eu avec des membres du gouvernement tunisien, en présence de Moncef Sellami, président du groupe One tech. One Tech et Cisco visent à mettre en place des solutions innovantes et développer les ressources qualifiées. Ce partenariat a également pour objectif de réussir des projets pilotes à même d’être reproduits dans la région et générer une valeur ajoutée substantielle.
Dans sa démarche de développement, Cisco s’appuie sur la création de centres de compétence, et s’intéresse ainsi de près aux multiples avantages qui se présentent en Tunisie. De Simone s’est estimé satisfait des entretiens qu’il a eu avec les hauts responsables tunisiens qui lui ont brossé un tableu complet des plans de développement et des efforts déployés pour renforcer l’infrastructure technologique et se sont félicités du partenariat initié en Tunisie.
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 15 mars 2007)
Antilopes le retour au désert
Animaux emblématiques du Sahel et du Sahara, l’addax et l’oryx ne vivent plus que dans des zoos et des parcs protégés. Un programme lancé en Tunisie avec l’aide de la France promet de les ramener sur les pistes de la liberté. Par Laure NOUALHAT Parc national de Bou-Hedma (Tunisie) envoyée spéciale Abritées sous des acacias, des antilopes du parc national de Bou-Hedma, au centre de la Tunisie, broutent, dans la lumière du soleil couchant, leur dernière pâture locale. Elles vont traverser vingt-quatre heures d’enfer avant de goûter, peut-être, au paradis : la liberté. Les autorités tunisiennes ont organisé la «translocation» de trente antilopes, c’est-à-dire leur déplacement forcé du parc de Bou-Hedma où elles se sont reproduites en semi-captivité , vers trois autres parcs nationaux. L’opération sera la première étape d’un ambitieux programme de réintroduction, dans la zone sahélo-saharienne, de deux espèces d’antilopes, les addax et les oryx, qui ont pratiquement disparu du paysage au cours des soixante dernières années. Vingt addax nasomaculatus aux cornes en forme de tortellini et dix oryx algazelle aux cornes courbes et puissantes, vont être endormies, enfermées dans des caisses, transportées de nuit par camion puis relâchées au petit matin. Un cauchemar pour ces animaux sauvages qui évoluent, à l’origine, dans le silence des zones désertiques. L’oryx algazelle, dont l’aire de distribution originelle s’étendait de l’Algérie à l’Egypte, et au sud, de la Mauritanie jusqu’au Soudan, ne vit plus, dans toute cette région, à l’état sauvage. Seuls quelques individus survivent, en semi-captivité, au Maroc, au Sénégal et en Tunisie. Quant aux addax, autrefois domestiqués par les Egyptiens qui raffolaient de leur lait, ils ont quasi disparu. «En 2004, une mission de comptage a permis de localiser 128 individus dans le massif de Termit, au Niger, à l’aide de trois ULM. C’est la dernière population sauvage connue», raconte Arnaud Greth, vétérinaire et coordonnateur régional du projet. Et en novembre 2005, neuf individus ont été aperçus au Tchad. Les premières antilopes sont arrivées au parc de Bou-Hedma dans les années 80 grâce au don de zoos européens (Londres et Almería). Ce sont les descendants de ces pionniers qui sont déplacés aujourd’hui.
Endormir les ongulés «La Tunisie s’est lancée dans un grand programme de réintroduction avec l’aide du Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), annonce fièrement Ahmed Ridha Fekih Salem, patron de la Direction générale des forêts. L’antilope fait historiquement partie de la faune sauvage du pays, il est naturel de l’aider à se réadapter à son milieu.» La Tunisie, où le dernier oryx sauvage a été vu en 1906 et le dernier addax en 1932, est ainsi le pays pilote d’un vaste et riche projet de conservation des antilopes sahélo-sahariennes. Démarré en 2004 et couvrant sept pays de l’aire de distribution originelle de l’animal (1), il est en partie financé par le FFEM et mis en oeuvre par la Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS). Coût des translocations : 20 000 euros. Coût global du projet de conservation : 1,4 million d’euros. L’opération est aussi l’occasion d’accueillir en stage des vétérinaires et des zootechniciens venus d’Algérie, du Maroc, du Sénégal ou de Tunisie, eux-mêmes en charge de populations d’antilopes dans leur pays. L’air cow-boy avec son fusil à air comprimé, Xavier Legendre, vétérinaire et directeur du parc zoologique de la Haute Touche, dans l’Indre, prépare consciencieusement ses fléchettes d’étorphine, substance 1 000 à 8 000 fois plus puissante que la morphine, destinées à endormir les ongulés. Depuis des semaines, les gardiens de Bou-Hedma les attirent au petit matin dans un boma (mot sud-africain désignant un enclos) avec du foin et des granulés. A l’intérieur, 21 addax plutôt repus, aisément anesthésiés un par un par le tireur. Les stagiaires s’affairent ensuite autour d’eux, prélevant du sang, des poils, des fèces, les pesant et mesurant leurs cornes… Philippe Chardonnet, vétérinaire spécialisé en captures scientifiques et directeur de la Fondation internationale pour la sauvegarde de la faune (IGF), supervise avec inquiétude chacune des étapes : anesthésie, contention, manipulation, suivi sanitaire,… «Il faut être extrêmement vigilant, précise-t-il. Il n’est pas rare que ces animaux, plutôt farouches, meurent d’une attaque lors de ces manipulations.» Enfournés dans des caisses juste avant leur réveil, les gazelles patienteront jusqu’à leur transfert dans les trois parcs tunisiens participant à l’opération : Djebil, Senghar et Dghoumes. Addax et oryx ne réagissent pas du tout de la même façon à la présence de l’homme. Les premiers sont plutôt débonnaires, tandis que les oryx, puissants mammifères pesant jusqu’à 200 kg, s’énervent, résistent. Pendant les opérations, une femelle a réussi à s’échapper après avoir brisé sa caisse.
Le bonheur des princes arabes Mais la liberté se goûte par étapes. Après le transport épique du fait de la fragilité des caisses conçues sur place , une fournée de 15 addax est relâchée dans un enclos de réception du parc de Djebil et 5 autres dans celui de Senghar. Ils vont peu à peu s’acclimater avant de rejoindre des espaces plus vastes au fil des mois, dont il faudra d’abord achever les clôtures (parfois sur 10 000 hectares, soit plus de 40 000 euros de poteaux et de grillage !). Il faudra aussi équiper les conservateurs avec des véhicules adaptés, des GPS ou des jumelles. Dans quelques années, les Tunisiens le promettent, les addax évolueront en pleine nature. Quant aux fiers oryx ayant rejoint les 8 000 hectares de Dghoumes, ils pourront repeupler d’autres parcs après reproduction… En novembre, d’autres animaux, venus du zoo de San Diego en Californie ou de celui de Hanovre, rejoindront les premiers pour assurer un brassage génétique. Ces quelques dizaines d’individus enfermés dans des enclos peuvent-ils assurer la pérennité de l’espèce à l’état sauvage ? «La vie de ces espèces ne tient qu’à un fil», relève Roseline Beudels-Jamar, biologiste de la conservation à l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique et coordinatrice scientifique du programme Antilopes Sahélo-Sahariennes de la CMS. Car les causes de la disparition de ces animaux n’ont, elles, pas forcément disparu. Au-delà des bouleversements climatiques sécheresses de plus en plus fortes, désertification , l’action de l’homme menace ces antilopes depuis longtemps : l’abattage des Acacias raddiana (qui servent autant à les nourrir qu’à les protéger du soleil) a commencé du temps des Romains. Au problème de la déforestation s’ajoutent l’extension des cheptels, la multiplication des puits, le grignotage du territoire par l’homme, les chasses traditionnelles ou touristiques… Car ces antilopes font le bonheur des chasseurs du Golfe qui raffolent de safaris sauvages. «Ils débarquent parfois avec de gros-porteurs remplis de 4 x 4. Armés de fusils, ils provoquent malheureusement des massacres sur les populations de gazelles ou d’outardes déjà fragiles», raconte un observateur. La dernière partie de chasse dévastatrice, conduite par un prince arabe dans le désert nigérien, a eu lieu à la fin de l’année dernière. Qu’importe, la réintroduction et la protection des addax et des oryx profitera par ricochet aux autres espèces de gazelles, et notamment à la gazelle leptocère, hautement menacée par le braconnage et qui partage le même habitat. « Ces opérations de réintroduction sont toujours spectaculaires, photogéniques, et elles donnent aux gouvernements l’impression d’agir concrètement en faveur d’une espèce » explique Roseline Beudels-Jamar. La «biodiversité silencieuse», à savoir les végétaux, les petits mammifères, les reptiles, les insectes…, menacée elle aussi par la collecte ou le surpâturage, bénéficie aussi de ces opérations. Tout comme les gouvernements qui projettent déjà de développer le tourisme écologique dans leurs déserts. Mais rien ne vaut de protéger les espèces en danger plutôt que de réintroduire celles déjà disparues. «Certes, mais mettre en place une aire protégée n’est pas du tout spectaculaire, c’est un travail de longue haleine dont les effets se font sentir dix ou vingt ans plus tard.» (1) Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Tunisie. (Source: Libération du 15 mars 2007) Lien: http://www.liberation.fr/transversales/weekend/239931.FR.php
Plus de 4.000 prostituées expulsées des Emirats en 2006
AFP, le 15 mars 2007 à 10h06
DUBAI, 15 mars 2007 (AFP) – Quatre mille trois cents prostituées ont été expulsées des Emirats arabes unis en 2006, a affirmé le colonel Mohammad Al-Mir, directeur du département des Droits de l’Homme à la police de Dubaï, cité jeudi par le quotidien « 7 Days ». « 4.300 femmes ont été arrêtées, puis accusées de prostitution et expulsées » du pays, a déclaré le colonel Al-Mir lors d’une conférence sur le trafic d’êtres humains, organisée récemment par l’Institut de justice à Abou Dhabi.
« La police de Dubaï applique actuellement une stratégie visant à mettre fin au problème de la prostitution », a-t-il ajouté, en soulignant qu’elle effectuait « des raids réguliers contre les endroits suspects » pour traquer les prostituées.
« Il y a une différence entre la prostitution et le trafic d’êtres humains », a estimé le colonel Al-Mir.
« Le femme qui pratique la prostitution sans pression d’une quelconque personne doit être punie et expulsée, mais si quelqu’un la force à exercer la prostitution pour réaliser un profit financier, elle est considérée comme une victime. La personne qui l’a forcée à se prostituer sera punie », a-t-il dit.
En novembre dernier, les Emirats avaient promulgué une loi prévoyant de lourdes peines, allant jusqu’à la prison à vie, pour le trafic d’êtres humains qui inclut, selon la loi, « toutes les formes
d’exploitation sexuelle, le travail forcé et les pratiques s’apparentant à la servitude ou l’esclavage ».
Le chef de la police de Dubaï, le général Dhahi Khalfan Tamim, avait admis en juin 2002 l’existence de la prostitution dans ce
riche émirat du Golfe, le plus libéral de la péninsule arabique. « En 2001, nous avons expulsé 1.656 prostituées, pour la plupart originaires de l’ex-URSS. Il y a deux mois, nous en avons expulsé 150 », avait déclaré à l’AFP le général Tamim, l’un des rares responsables dans le Golfe à aborder ce sujet tabou.