TUNISNEWS
10 ème année,N° 3645 du 16.05.2010
AISPP: Du quotidien du contrôle administratif – Par delà les démentis officiels… Journée d’action et de réflexion autour de la Liberté de la Presse au Maghreb AP: Un Tunisien expulsé d’Italie condamné à six ans de réclusion AFP:Tunisie: conversation téléphonique Ben Ali-Sarkozy Slim Bagga: Le Président du Congrès juif mondial joue les bons offices pour Ben Ali Faouzi MAHBOULI: La Tunisie (du dictateur Ben Ali) est « un partenaire clé pour l’U.E dans le monde arabe », souligne l’eurodéputé Louis Michel
HASNI: Taoufik Ben Brik, une bonne feuille ça va, trois bonjours les dégâts.
Attariq Aljadid: En marge des Municipales : Dix questions à Monsieur le Ministre de l’Intérieur
Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis Aispp.free@gmail.com Tunis, le 14 mai 2010
Du quotidien du contrôle administratif : Par delà les démentis officiels…
L’épée du contrôle administratif est toujours brandie sur les prisonniers libérés […] une lettre est parvenue à l’association envoyée par un citoyen dont le seul tort est d’avoir employé un ex prisonnier soumis au contrôle administratif (Zyed Ferchichi) et qui pratique sa religion : « A l’association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Je soussigné, Khaled Mejri, détenteur de la carte nationale d’identité n°05642921, demeurant 5 rue Elghazali, à Menzel Jemil, vous informe que le chef du poste de la Sûreté de Menzel Jemil dans le gouvernorat de Bizerte a dépassé toutes les limites du harcèlement à mon encontre : des visites à mon domicile et de la panique semée au sein de ma famille, aux convocations orales et illégales au poste de Menzel Jemil pendant mon travail alors que je suis soutien de famille,- et peu lui importe à ce qu’il dit que je travaille ou non-, aux insultes et aux injures obscènes proférées au vu et au su des citoyens. En raison de ces brimades entre autres, je vous adresse cet appel ainsi qu’à toute personne soucieuse de la cité : partis, organisations, à intervenir pour mettre un terme à ces dépassements injustifiés […] Dans l’attente de votre intervention, recevez mes salutations et l’expression de mon respect. Signature : Khaled Mejri (tel : 20 187 999) » Pour l’association Le Président Maître Samir Dillou (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Lundi 17 mai à 19 h. au Club de la Presse (Antigone, après la statue de Poseidon, face au Polygone)
« La liberté de la presse au Maghreb : état des lieux ».
L’Association Coup de Soleil LR,
avec le Club de la Presse de Mtp, les Amis du Monde diplomatique,
organisent une journée
d’action et de réflexion autour de la Liberté de la Presse au Maghreb :
* Conférence de presse à 11 heures
* Débat à 19 heures
Invités à ces débats cinq journalistes qui incarnent le courage et l’audace de cette nouvelle génération
de maghrébins qui ont choisi la posture de l’opposition pour mieux défendre les valeurs et l’éthique de leur profession.
* M. Taoufik BENBRIK , journaliste tunisien d’opposition, vient de purger 6 mois de prison ;
* Mme Sihem BENSEDRINE, journaliste tunisienne et militante des Droits de l’Homme en Tunisie, Directrice de Radio Kalima (radio libre) ;
* M. Ali LMRABET, journaliste marocain, ancien Directeur de l’hebdomadaire Demain, interdit d’exercer sa profession pendant dix ans en 2005 ;
* M. Mohamed BENCHICOU, journaliste algérien, ancien Directeur du Matin (liquidé), a purgé deux années de prison suite
à la publication d’un livre sur le Président Bouteflika ;
* M. Yahia BOUNOUAR ancien journaliste algérien du Matin, Directeur de Radio Kalima Algérie (radio libre).
Un Tunisien expulsé d’Italie condamné à six ans de réclusion
AP 15/05/10 22:34 TUNIS (AP) — Expulsé d’Italie contre l’avis de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), un ressortissant tunisien, Sami Essid Ben Khémaïs, s’est vu infliger par la cour d’appel de Tunis une peine de six ans d’emprisonnement pour des griefs à caractère terroriste, a-t-on appris samedi auprès de son avocat Samir Ben Amor. Ce jugement prononcé vendredi est venu annuler le non-lieu dont avait bénéficié le prévenu en première instance dans cette même affaire, le tribunal jugeant que les chefs d’accusation pour lesquels il comparaissait étaient les mêmes qui lui avaient déjà valu 12 ans de prison auprès du tribunal militaire de Tunis. « C’est un verdict étonnant et injuste », a commenté Me Ben Amor qui entend se pourvoir en cassation dans l’espoir de voir la cour « appliquer la loi et lever cette injustice ». Considéré comme le chef d’une cellule établie à Milan liée au réseau Al Qaïda, Sami Essid dit Saber, 42 ans, avait été condamné en 2002 à une peine de six ans et demi par la justice italienne pour « appartenance à une association de malfaiteurs, recel, falsification de documents et assistance à l’immigration clandestine ». Il était accusé de recruter des personnes et de les aider pour aller combattre notamment en Irak. Le jugement prévoyait son expulsion du territoire italien après l’expiration de sa peine. Malgré une ordonnance de la CEDH demandant aux autorités italiennes de surseoir à son extradition en Tunisie en raison de risques de torture qu’il invoquait, il a été expulsé en juin 2008. AP
Tunisie: conversation téléphonique Ben Ali-Sarkozy
AFP Vendredi 14 Mai 2010 Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a eu vendredi avec son homologue français Nicolas Sarkozy un entretien téléphonique portant sur les relations bilatérales, a indiqué l’agence gouvernementale TAP. « Les derniers développements sur la scène régionale et internationale, ainsi que des questions d’intérêt commun » étaient au centre de l’entretien, a ajouté l’agence, évoquant la « volonté des deux chefs d’Etat d’aller de l’avant sur la voie du partenariat entre les deux pays et de hisser la coopération tuniso-française aux plus hauts niveaux ». La TAP ne précise pas les sujets précis abordés, ni lequel des deux chefs d’Etat a pris l’initiative de l’entretien.
Le Président du Congrès juif mondial joue les bons offices pour Ben Ali
Slim BAGGA Ben Ali et ses « Fellagas » de la plume ont bon dos d’accuser les adversaires du régime d’être à la solde de puissances étrangères et notamment des agents du Mossad. Mais les parties secrètes qui se jouent dans les coulisses du pouvoir corrompu en Tunisie tentent de bien cacher, en vain, les relations privilégiées entretenues par le tyran de Carthage avec Israël. Faut-il rappeler que c’est la presse israélienne qui avait elle-même laissé fuiter l’information concernant l’invitation officielle envoyée par Ben Ali à Ariel Sharon, encore Premier ministre israélien, pour participer au Sommet mondial pour la société de l’information à Tunis en 2005? Passé le tollé général pour refuser la venue de l’artisan du massacre de Sabra et Chatila, ce fut Sylvain Shalom, ministre des Affaires étrangères qui fut invité à la table de Zinochet. Originaire de Gabes, sa maison natale fut même expropriée pour la lui offrir en cadeau de bienvenue. Quand il aime, Ben Ali ne compte pas…les spoliations des citoyens sans défense… Récemment encore, lors de la tenue de la conférence parisienne de Eric Goldstein, patron de Human Rights Watch qui avait été empêché de présenter son rapport sur place à Tunis, l’assistance comble a été pour le moins abasourdie de constater que les seuls présents à avoir pris la parole pour défendre le dictateur et son régime ont pour noms: Gabriel Kabla, Oudhifa Trabelsi, l’agitée Désirée Ben Yaiche. Bref, la crème des Tunisiens d’origine israélite, comme par hasard plus adeptes du Benalisme sur le déclin que ceux qui sont sensés avoir voté massivement et à 90% pour continuer à être asservis durant un nouveau bail de 5 ans. Enfin, comme chacun ne l’ignore plus, le livre « La Régente de Carthage » a fait un tel ravage dans les sphères de Carthage que le couple n’a toujours pas avalé la pilule. Cette offense à la Pharaone Leila I ne devant pas rester impunie, et Ben Ali ruminant toujours et encore sa vengeance, c’est l’ambassadeur Raouf Najjar qui fut chargé de prendre contact avec M. Pierre Besnainou, président du Congrès juif mondial. Le rôle de ce grand ami de Ben Ali devant l’éternel consistait à faciliter l’entrée de l’ambassadeur tunisien auprès d’un des grands ténors du Barreau parisien. Ce fut fait, et Abderraouf Najjar se vêtit de son pus beau costume pour contacter l’avocat et lui transmettre une invitation personnelle du tyranneau tunisien. Poli, l’avocat se rendit à Tunis, rencontra les deux ventriloques en chef Abdelwaheb Abdallah et Abdelaziz Ben Dhia, mais aussi le Général des brigands (pardon de brigade) Ben Ali. Ce qu’il était demandé à leur hôte était d’user de toute son influence, de ses entrées et de ses compétences pour faire un procès à l’éditeur et aux auteurs de « La Régente de Carthage » (La Découverte, Nicolas Beau et Catherine Graciet), et surtout…surtout laver l’affront subi par une Zinochette qui, dit-on, ne s’en est toujours pas remise. Comme si ce qui était écrit dans ce livre avait le moindre soupçon d’exagération. Comme si ce n’était pas largement en deçà de ses quatre vérités… Sauf que, en attendant la parution très prochaine (c’est promis, et que les clans mafieux prennent au sérieux cette promesse!) de Leïla II, l’avocat s’est montré très amical en leur conseillant d’éviter une débâcle et une déroute en public au palais de justice. Car, a-t-il tenu à préciser, généralement de telles tentatives de faire pression sur la justice française donnent le résultat contraire de celui escompté. Quant à Leïla Trabelsi, espérons qu’elle se fera bien une raison et se murmurer au tréfonds d’elle-même: « Après tout, c’est ce que j’étais; c’est bien ce que je suis »… Slim BAGGA P.S.: Comme chez ces gens-là, on a largement franchi ce qu’on appelle la démesure, c’est Gros Nounours, Imed Ben Leïla Trabelsi qui a, pour l’heure, porté plainte contre le livre en question. « Le matelot », voleur et receleur de yachts, qui entame une carrière politique à La Goulette après avoir versé dans tous les sales trafics, allant de la drogue au racket, se cherche une virginité. Ce sera loin d’être gagné. J’y reviendrai…
La Tunisie (du dictateur Ben Ali) est « un partenaire clé pour l’U.E dans le monde arabe », souligne l’eurodéputé Louis Michel.
Il faut admettre que comme messieurs Baudis, Raoult et autres défenseurs du régime du dictateur criminel et corrompu du Noriega tunisien le général Ben Ali, monsieur Louis Michel a lui aussi le mérite d’ accepter le marquage de son profil Facebook avec différents articles ou vidéos qui révèlent les assassinats, la torture,et les malversations de ce régime qu’ il persiste a vouloir sponsoriser. L’ eurodéputé Louis Michel a sans aucun doute des arguments de poids, en dehors de la sempiternelle propagande du régime infect de Ben Ali, consistant a faire croire qu’ il est un rempart contre le fondamentalisme musulman, alors que plus personne n’ ignore que c’ est cette dictature qui réprime et pille l’ une des populations les plus instruites et modérées du monde arabe qui est l’ incubateur de cette dangereuse dérive et de bien d’ autres problèmes qui touchent l’ Europe comme l’ immigration clandestine. Il conviendrait de présenter celui dont les bonnes relations qu’il entretient, durant ses mandats de Ministre des Affaires étrangères, avec le chef d’état congolais, Joseph Kabila, lui vaudra le surnom de Kabilou De 1968 à 1978, Louis Michel – régent en langues germaniques – a enseigné l’anglais, l’allemand et le néerlandais à Jodoigne. De 1967 à 1977, il est Président des Jeunes Libéraux dans le district de Nivelles. Ensuite il occupe successivement les fonctions d’échevin à Jodoigne de 1977 à 1983 et de secrétaire-général du Parti réformateur libéral (PRL) de 1980 à 1982, avant d’accéder à la présidence du parti, d’abord de 1982 à 1990 suite à l’arrivée des libéraux au Gouvernement fédéral, puis de 1995 à 1999, après le décès inopiné de Jean Gol, son mentor. Le roi Albert II lui a octroyé en 1995 le titre honorifique de Ministre d’État. Louis Michel est élu au Parlement fédéral belge de 1978 à 2004, d’abord comme député (1978-1999) puis comme membre du Sénat. Élu sénateur en 1999 et en 2003, il cèdera son siège pour un portefeuille ministériel. Suite aux élections législatives de 1999, Louis Michel est nommé informateur par le roi Albert II. Au terme d’une semaine de consultations, il suggère au souverain une coalition arc-en-ciel entre le VLD, le PRL-FDF-MCC, le PS, le SP, Ecolo et Groen. Lors de la campagne électorale, il avait exprimé le souhait d’être ministre de l’Intérieur pour accomplir l’ambitieuse réforme des polices, mais suite à l’insistance du roi Albert II, il devient Ministre des Affaires étrangères et Vice-Premier ministre dans deux gouvernements successifs dirigés par Guy Verhofstadt, de 1999 jusqu’en juillet 2004. En juillet 2004, le gouvernement belge l’a désigné candidat commissaire européen au sein de la Commission européenne présidée par José Manuel Durão Barroso. Louis Michel devient commissaire en charge du Développement et de l’Aide humanitaire en novembre 2004 dans l’équipe emmenée par Barroso. Il a également été élu bourgmestre de Jodoigne en 1983 et réélu en 2000, jusqu’à ce que son portefeuille européen l’oblige à abandonner cette fonction en 2004. Louis Michel a sollicité un congé du 12 mai au 10 juin 2007 à l’Union européenne pour s’occuper de son parti à l’approche des législatives du 10 juin 2007, ce qui n’a pas été sans provoquer des remous au sein de la Commission et du Parlement européen. Il a obtenu 232.328 voix, soit le score le plus élevé dans le collège électoral francophone du Sénat. Lors de la crise politique de l’été 2007, Louis Michel a fait partie des Ministres d’État consultés officiellement par le roi Albert II au château du Belvédère. Il est élu député européen le 7 juin 2009, brigue le poste de président l’Assemblée Générale de l’ONU en décembre 2009, est vu comme favori, mais après décompte des voix, il n’est pas élu et l’élection profite au candidat suisse Joseph Deiss. Louis Michel dénoncera un manque d’unicité, avant de reprendre le mot en le remplaçant par unité, et réagira en déplorant que l’Europe n’ait pas choisi un candidat faisant partie d’un pays qui partage davantage les valeurs européennes. Il ne s’est pas dit déçu.[2] Louis Michel s’est beaucoup intéressé à la République démocratique du Congo lorsqu’il était ministre des affaires étrangères de 1999 à 2004 et commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire dans la Commission Barroso. Le Congo a été une colonie belge de 1908 à 1960 et, depuis, les relations entre Bruxelles et Kinshasa étaient tendues (sécession Katangaise soutenue par la Belgique, assassinat du Premier ministre Lumumba par les services secrets belges, expulsions de l’ambassadeur belge dans les années 60, interdiction à la Sabena d’atterrir à Kinshasa, politique d’« authenticité zaïroise »). C’est donc avec beaucoup de méfiance que les médias ont décrit les bonnes relations entre Louis Michel et Joseph Kabila. Le père de Joseph Kabila, Laurent-Désiré Kabila avait de mauvaises relations avec Bruxelles. Louis Michel lance l’idée d’une Commission Lumumba, afin de déterminer le rôle de la Belgique dans l’assassinat de Patrice Lumumba. Mais Laurent-Désiré Kabila reste méfiant. Lorsque Laurent-Désiré Kabila est assassiné, Louis Michel déclare : « Le choc a peut-être créé un moment propice à la négociation ». Il assiste aux funérailles et rencontre le nouveau président Joseph Kabila, mais est éclaboussé par ce scandale : selon les médias, il aurait touché frauduleusement des diamants congolais. Un rapport des experts de l’ONU sur le pillage du Congo détaille le pillage systématique des ressources de la RDC telles que le diamant, l’or et le bois précieux par les pays en guerre. Le coltan, un minerai contenant un métal utilisé pour la fabrication des GSM, est particulièrement convoité. Parmi les recommandations des experts pour s’attaquer au financement d’une guerre qui a déjà coûté la vie à 2,5 millions de personnes figure un embargo sur le commerce de ces produits avec le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda. Mais le Conseil de Sécurité de l’ONU a provisoirement décidé d’ignorer les conclusions et les recommandations des experts. Louis Michel, d’habitude si prompt à réagir, a jusqu’à présent refuser de s’exprimer sur le sujet. Pourtant, selon les experts, la Sabena, Union Minière et d’autres sociétés belges jouent un rôle important dans le financement de la guerre par le biais du commerce du coltan. Que doivent penser les tunisiens du soutien incondiionnel de ce « spécialiste de l’ Afrique » , à la dictature agonisante du Noriega tunisien ? Faouzi MAHBOULI
Taoufik Ben Brik, une bonne feuille ça va, trois bonjours les dégâts.
16 mai 2010
Ô lecteur, si je te dis TBB, il y a des chances que tu saches de qui je parle. Non seulement parce que tu es un lecteur éclairé (il ne saurait en être autrement si tes yeux lisent ces lignes) mais parce que depuis des années, TBB a su se tailler une place dans le paysage tunisien. Le paysage politique, le paysage médiatique et évidemment le paysage littéraire.
Depuis qu’il a été libéré des geôles tunisiennes, TBB a continué à faire parler de lui. Des interviews ici, des articles là, des critiques un peu partout. Car TBB a une particularité, il ne laisse jamais indifférent. Et toi lecteur éclairé, je te pose la question : que peut-il arriver de mieux à quelqu’un qui écrit ?
Par contre, si je te dis HK à qui penses tu ? A personne. Ou plus précisément à rien. J’ai ouvert ce matin (non pas ce matin mais je ne vais pas non plus donné les liens pour aller lire un ducon) mon Tunisnews préféré et j’ai lu une belle perle tunisienne. Tu ne sais pas ce qu’est une perle tunisienne ? C’est un « truc » qu’on enfile plus facilement qu’un morceau de carton entre deux feuilles. HK, appelons le ducon, enfile les perles.
Florilèges.
TBB a été reconnu coupable par la « justice tunisienne » donc il est coupable. Comme il a nié et qu’il a été reconnu coupable, c’est un menteur. Comme il a menti à son procès, il ment tout le temps. Chaque personne ayant entendu parler de la « justice tunisienne » sait qu’elle n’en porte que le nom et qu’on se doit plutôt de parler de « justice à la tunisienne ». Les procès truqués, les absences de preuve, les juges aux ordres du politique, les violences faites aux détenus, les appels à répétition, les déplacements de prisonniers loin des familles, les avocats brutalisés et j’en passe constitue le quotidien de la « justice » à la tunisienne.
Notre TBB dénonce la dictature de Ben Ali, les élections truquées, la mafia au pouvoir, la censure, … Il dénonce avec ses mots, son style. Han ! Ducon y voit de la haine contre le général Ben Ali, contre les dirigeants arabes quand TBB agitant sa plume crie « au loup ! ». Et bien je te pose la question lecteur éclairé : quels sont tes sentiments pour les dirigeants arabes ? On parle de ceux qui ont mis à genoux les libertés dans leurs pays, les libertés et les droits fondamentaux. Vous êtes beaucoup à les aimer ces « dirigeants » ? Ces porteurs d’uniformes et de valises, ces porteurs de couronnes et trop souvent mortuaires ? Combien de démocratie sont dirigées par ces dirigeants ?
Alors Ducon qui n’en rate pas une de perle l’affirme sans rire : TBB est venu en France et il a passé la frontière ! N’est-ce pas là la preuve que le général Ben Ali est un amoureux fou épris de justice et de liberté ? Et bien non Ducon. TBB est une épine dans le pied de Ben Ali. On peut le coller en prison pour un oui ou pour un non grâce à sa médiatisation, on ne peut pas le bousiller dans un coin sombre sans que cela fasse frémir les partenaires économiques de la Tunisie. Ça la foutrait mal, déglinguer un journaliste connu alors que la saison touristique va commencer. Bon, ok. On se rabattra sur les autres journalistes, les sans noms, les sans comité de soutien, les petits plumitifs engagés, les empêcheurs de torturer de rond.
Et quand Ducon lit ou entend TBB annoncer « Je serais candidat à la Présidence de la République », et bien Ducon il le croit. Car Ducon, il n’est pas comme toi lecteur éclairé. Il n’a pas l’électricité à tous les étages. Alors forcément, il pète les plombs dès qu’il entrevoit dans l’obscurité des ténèbres tunisiennes une lueur. Tu parles, il n’a pas l’habitude. Ducon, il parle d’axes politiques et stratégiques. Tu sais » Sous l’impulsion visionnaire du Président, les tunisiens vont pouvoir consommer des crédits ».
Alors du coup, Ducon il se lâche : TBB est un égocentrique, se la pète persécuté, crache de la mégalomanie en veux tu en voilà l’orgueil en bandoulière. Et Ducon vachard conclut : Han, TBB c’est rien qu’un simple gugusse qui n’aime pas son président et qui abuse d’être célèbre alors il ne faut pas l’encourager dans son « égocentricité » (sic and re sic mille sabords).
Oui, depuis que TBB a été libéré, on a également lâché quelques ducons sur le net et dans les médias pour tenter de contrer la vague d’articles qui lui ont été consacrés. Car ces articles, ces déclarations, ces interviews, tous, à travers les délires pointent une chose : la Tunisie n’est pas libre. Là bas, les écrivains ne peuvent pas faire leurs boulots, les journalistes ne peuvent pas faire leurs boulots, les avocats ne peuvent pas faire leurs boulots.
Il y a un type qui m’irritait. Chacun de ses écrits, chacune de ses interventions, de ses déclarations quand il a débarqué dans ma vie me choquait. Je ne savais pas bien pourquoi mais je savais qu’il bouleversait quelque chose. Puis j’ai compris. Ce qui me gênait, c’était qu’il bouleversait l’ordre établi, les bonnes pensées, qu’il mettait des grands coups de pelle dans la boue qu’on avait dans les yeux. ce type c’était Coluche.
TBB, je ne me pose pas la question de savoir si j’aime la personne ou ses écrits. Je me pose juste les questions : est-ce qu’un écrivain a le droit d’écrire ce qu’il veut ? Est-ce qu’un journaliste a le droit de critiquer ? Est-ce qu’un citoyen a le droit de dénoncer le pouvoir quand celui-ci bafoue ses droits ?
La réponse est oui.
En marge des Municipales : Dix questions à Monsieur le Ministre de l’Intérieur
Monsieur le Ministre, Vous avez, lors de votre conférence de presse consacrée aux résultats des élections municipales, rejeté le qualificatif de «dominant» attribué au RCD. «C’est un parti qui se caractérise par une forte présence et par une légitimité historique…», aviez-vous déclaré (voir le journal Le Temps du 11 /05). Ceci nous suggère la question suivante : ces propos sont-ils ceux du ministre de l’intérieur, autorité chargée des élections et supposée être neutre et impartiale, ou ceux du membre du bureau politique du RCD, responsable, de surcroît des élections en son sein? Vous avez également déclaré que «ces élections se sont déroulées dans la transparence et le respect strict de la loi». Permettez-nous, à ce sujet, monsieur le ministre, de vous poser en vrac ces quelques questions : – Pourquoi, et cela est vrai pour toutes les élections, le RCD occupe-t-il toujours l’emplacement numéro un dans les affiches électorales, suivi des partis de la Mouwalat, alors que le dernier emplacement est toujours réservé à l’opposition sérieuse ? Est-ce par respect de l’article 34 du code électoral, qui dispose que «les emplacements sont attribués dans l’ordre d’arrivée des demandes…»? Ou bien est-ce que l’emplacement n°1 est «hors concours», car toujours réservé au RCD ? – Pourquoi de simples citoyens se voient-ils interdire le droit de s’inscrire sur les listes électorales, alors que des dizaines de cartes sont distribuées le jour du scrutin pour d’autres citoyens, ou s’agit-il de citoyens «recrutés» pour voter «rouge»? – Pourquoi vos services régionaux et locaux ont-ils refusé d’accorder le récépissé définitif à des listes indépendantes et citoyennes constituées en respect de la loi, alors que d’autres listes ont été admises malgré le non respect des dispositions du code électoral ? On songe notamment à certaines listes du RCD qui ont changé certains de leurs membres après la dite limite fixée pour le dépôt des candidatures et après la publication de la liste initiale dans les journaux du RCD, ou à la liste du MDS de la circonscription d’Om Laarayes qui ne contenait que 15 noms et dont les »résultats » ont été validés, alors que le nombre des sièges à pourvoir y est de 16 (voir une copie de cette liste dans la partie arabe d’Attariq). – Pourquoi, et cela est valable aussi bien en temps normal qu’en période électorale, vos services centraux, régionaux et locaux, s’abstiennent-ils toujours, en violation des dispositions législatives, d’accorder des récépissés aux citoyens et ce quel que soit le type d’opération effectuée? – Pourquoi, malgré le discours officiel qui glorifie le pluralisme à la tunisienne, vos services régionaux et locaux, aidés par les responsables du RCD, ont-ils exercé des pressions et de l’intimidation pour dissuader des membres de certaines listes citoyennes de se présenter aux élections municipales, alors que d’autres partis de la Mouwalat sont aidés par les mêmes services dans leur recherche de candidats? – Pourquoi, au vu et au su de tout le monde, certains membres de bureaux de vote, présidents inclus, portent-ils des écharpes et des casquettes rouges indiquant publiquement leur appartenance au RCD, alors que l’article 40, paragraphe 2, du code électoral dispose: «il est interdit aux membres du bureau de vote de porter des insignes indiquant leur appartenance politique»? – Pourquoi avez-vous obligé les listes indépendantes et citoyennes à se déplacer jusqu’au siège central du ministère de l’intérieur à Tunis pour exercer votre censure sur leur programme électoral, alors que le code électoral et le code de la presse ne vous donnent pas ce pouvoir? – Pourquoi les présidents des bureaux de vote désignés par vos services ont-ils admis, surtout dans les bureaux réservés aux femmes (une singularité tunisienne), que des électeurs votent par procuration, alors que l’article 49 (paragraphe 2) dispose qu’ «est interdit le vote par procuration»? – Pourquoi, en violation de l’article 56 du code électoral, les forces de l’ordre ont-elles refusé l’accès des représentants des listes citoyennes aux bureaux centralisateurs dans les Délégations pour assister aux opérations de dépouillement, ce qui a donné lieu, selon les représentants de ces listes, à «une fraude massive»? A ces questions et à des dizaines d’autres, nous ne nous attendons, hélas ! pas à des réponses. C’est pour cela que nous nous permettons, monsieur le ministre, de vous adresser une dernière question: ne vaut-il pas mieux, en fin de compte, qualifier le RCD de PARTI HÉGÉMONIQU ?
Edito du journal ATTARIQ ALJADID N° 180 du 15 au 21 Mai 2010
(Source: « Tunisia Watch » le 16 mai 2010