16 janvier 2008

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TUNISNEWS
8 ème année, N°  2793 du 16.01.2008

 archives : www.tunisnews.net


AFP: Tunisie: les enseignants en grève

Patriote: Congrès constitutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens :Une belle leçon de maturité et d’espoi

Jeune Afrique:p DROIT DE REPONSE… à l’ambassade de Tunisie en France

AFP: Attentats: Alger critique la décision ONU de créer une commission d’enquête

 


Le numéro 45 de Mouwatinoun

organe du Forum Démocratique est maintenant disponible chez votre marchand de journaux.

Vous pouvez visualiser la totalité de son contenu à partir de dimanche soir en cliquant sur ce lien : http://www.fdtl.org/IMG/pdf/mouwatinoun_45.pdf

Pour les internautes se connectant depuis la Tunisie, il est fort possible que l’accès à notre site soit bloqué pour les raisons connues par tous. Dans ce cas la seule manière de se procurer notre hebdomadaire est de le demander à votre marchand de journaux. Vous contribuerez ainsi à aider financièrement notre parti qui en a besoin dans ces temps difficiles.

Cordialement,

Le webmaster du FDTL (www.fdtl.org)


C.R.L.D.H.Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme 21 ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org
INVITATION
 
 

Le CRLDHT a pris l’initiative d’organiser tout le long de l’année 2008, une série de rencontres politiques avec les différents acteurs tunisiens sur l’échéance de 2009. Ces rencontres seront des moments privilégiés de réflexions et d’échanges entre Tunisiens sur la situation politique actuelle et future, en rapport avec les prochaines élections présidentielles et législatives. A cette occasion, le CRLDHT vous invite, toutes et tous, à prendre part au débat organisé avec nos camarades et amis, M. Mustapha Ben JAAFAR, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), M. Khalil EZZAOUIA, membre du bureau politique et M. Abdeljalil BEDOUI, économiste universitaire et militant alter mondialiste.  

Le Vendredi 18 janvier 2008 à partir de 18h30 Dans les locaux de la FTCR, 3 rue de Nantes 75019 Paris Métro CRIMEE ligne 7

 

 


Forum eljahedh   INVITATION   Forum eljahedh  a le plaisir de vous inviter  au conférence Donnée par  Dr. Taïb  Baccouche    sur « L UGTT et les courants Idéologique aventage ou obstacle. »   La conférence aura lieu  le vendredi 18/01/2008à 18h  au local. Veuillez recevoir nos meilleures salutation .   Le comite directeur le président Jourchi Salah eddin   www.eljahedh.org


 

Radio 6  Tunis     Programme de la semaine

  www.radio6tunis.net             – Musique orientale et occidentale.         – Jamel Abdennasser 90 ans aprés, qu’est ce qu’il en reste?         – Le Président Bourguiba, la déclaration de Washington.         – Liberté d’expression hors démocratie, un débat sur une chaine tunisienne.         – L’info des libertés.           Radio 6 Tunis est la première radio libre en Tunisie.           ( Pour y accéder en Tunisie, rechercher radio6tunis )                   Le Syndicat tunisien des Radios Libres   


 

Tunisie: les enseignants en grève
Les enseignants tunisiens du secondaire ont entamé aujourd’hui une grève de deux jours pour dénoncer la précarité de l’emploi et exiger la réintégration de trois de leurs collègues arbitrairement licenciés, selon eux, a-t-on appris de sources syndicales. A l’appel de leur syndicat, les enseignants entendent exiger la réintégration de trois de leurs confères “licenciés arbitrairement” et l’annulation de “mutations disciplinaires” qui ont concerné une centaine d’autres, selon un communiqué du syndicat. Les grévistes demandent une révision des modes de recrutement pour mettre fin à la “précarité de l’emploi et aux atteintes aux libertés syndicales”, selon leur syndicat. Au premier jour, la grève a été suivie à plus de 68% en moyenne des effectifs estimés à 70.000 enseignants, a indiqué Frej Chebbah, dirigeant du syndicat. Source : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/01/16/01011-20080116FILWWW00527-tunisie-les-enseignants-en-greve.php


 

Congrès constitutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens :

Une belle leçon de maturité et d’espoir

Les journalistes tunisiens ont administré, dans la nuit de samedi à dimanche, 12-13 janvier 2008, une belle et mémorable leçon de maturité et d’espoir. A travers le vote sanction qui a marqué l’élection du premier comité directeur de leur  nouveau syndicat, ils ont infligé un camouflet sans ambages à un pouvoir qui s’est pris dans son propre piège, en méjugeant des capacités d’une corporation qu’il croyait définitivement soumise et asservie. Dans un sursaut de conscience, d’honneur et de dignité, les journalistes tunisiens ont clamé haut et fort leur ras-le-bol, non seulement à la face d’un pouvoir, qui les a longtemps méprisés et humiliés, mais aussi de certains aînés qui ont souillé la profession, la traînant dans la boue durant tant d’années. La victoire inespérée de la liste des indépendants est, en effet, un signal fort à l’attention de  plusieurs parties C’est d’abord un message adressé au pouvoir lui signifiant qu’il existe encore dans ce pays, comme dans tous les pays du monde, des journalistes réellement indépendants, profondément résolus à défendre leurs intérêts et ceux de leur profession. Des journalistes  travaillant, pour la plupart, dans des conditions matérielles et morales lamentables qui ne leur permettent pas d’assumer dignement la mission qui leur est dévolue. C’est également un message adressé à certains « éléphants » de la profession qui se prennent pour des hommes d’exception, irremplaçables et indispensables. Des caciques qui, aveuglés par une ambition malsaine, n’ont pas vu venir la vague. Des mandarins qui, ayant raté l’occasion de se retirer par la grande porte,  ont fini par se faire botter.     C’est aussi un message adressé à tous les opportunistes de tous bords qui, durant tant d’années, ont fait passer leurs intérêts personnels devant ceux de la profession, faisant leur commerce de la misère matérielle et morale des journalistes, utilisant l’action syndicale comme une carte de visite, se servant au lieu de servir. C’est, enfin, un message adressé à notre centrale syndicale, l’UGTT, qui n’a pas cessé, depuis trois décennies, d’entretenir auprès des journalistes tunisiens l’espoir de créer, un jour, leur propre syndicat, mais qui,  à chaque fois, faillit à sa parole. La victoire de la liste des indépendants est aussi, quelque part, la victoire de la jeunesse et de la fraicheur. En effet, Même si les nouveaux élus ne sont pas tous des jeunots, en raison de l’application d’une clause inique exigeant des candidats une ancienneté de dix ans dans le métier, ce sont, essentiellement, les jeunes journalistes qui ont  aidé au triomphe de la liste indépendante. Il appartient maintenant à ces jeunes de prouver que ce triomphe n’est pas éphémère, qu’ils sont capables de voler de leurs propres ailes, qu’ils ne sont pas que des rentiers et que dans l’héritage qui leur a été légué, ils sauront bien choisir ce qu’il y a de mieux pour bâtir du nouveau et du solide. Il leur appartient, également, de prouver qu’ils sont capables de préserver et d’enrichir cet important acquis qui est l’œuvre de plusieurs générations successives de journalistes et qui est loin d’être un cadeau ou une offrande, n’en déplaise à certains « syndicalistes » de la 25ème heure. Il appartient aussi aux membres du bureau directeur de ce nouveau syndicat de prouver qu’ils sont des professionnels authentiques, libres, indépendants et solidaires, qu’ils sont à la hauteur de la confiance placée en eux par leurs collègues et qu’ils ne sont pas l’otage d’un parti politique ou d’un clan.    Il revient, enfin, au pouvoir de résister à la tentation de sanctionner une corporation qui a voté librement. Il devrait, pour ce faire,  laisser cette nouvelle équipe travailler dignement et ne pas interférer dans ses affaires, en lui tendant des embûches, en lui coupant les vivres, en sabotant ses projets sociaux, en essayant de provoquer des dissensions au sein du bureau pour le miner de l’intérieur ou en poussant quelques uns de ses membres à la faute.  Patriote 2005

 


 

DROIT DE REPONSE… à l’ambassade de Tunisie en France

 

La reconstitution servie par Jeune Afrique (n° 2452 du 7 au 12 janvier 2008) (*) des événements ayant conduit à la neutralisation d’éléments terroristes par les forces de sécurité tunisiennes, en décembre 2006 et janvier 2007, est incomplète et, sur plusieurs points, erronée. Les vérités suivantes méritent d’être portées à la connaissance de vos lecteurs :

Les forces de l’ordre étaient bien au courant de l’entrée en Tunisie des terroristes, de leur identité et de leur appartenance salafiste-djihadiste. Les services de sécurité ont préféré les prendre en filature, et ce afin de cerner leurs desseins et d’identifier leurs complices éventuels. Et ce n’est que lorsque les forces de sécurité se sont assurées que les terroristes étaient au complet qu’elles sont intervenues pour les neutraliser. Les terroristes ont été entièrement mis hors d’état de nuire avant qu’ils ne commettent quelque acte terroriste que ce soit. À aucun moment de leur conspiration les éléments terroristes n’ont pu tromper la vigilance des services de sécurité, qui les suivaient toujours et de très près.

 

Contrairement à la « rumeur insistante » à laquelle fait référence l’auteur de l’article, les éléments terroristes dans la région de Hammam Chott n’ont pas été dénoncés par un boulanger. Comme tous les autres membres de la bande terroriste, ils étaient en fait suivis de près, dès le départ, par les forces de l’ordre.

 

Le terroriste Lassaad Sassi n’a jamais appartenu à la Garde nationale ou à tout autre service du ministère de l’Intérieur tunisien ou de l’administration publique tunisienne. Il trempait dans les milieux de la criminalité en Italie avant d’être recruté par des formations terroristes opérant à l’étranger.

Parmi les documents qui étaient effectivement en possession des terroristes figuraient des plans de position des sièges des chancelleries britannique et américaine à Tunis. Ces plans étaient puisés de «Google Earth » par les terroristes, qui entendaient attaquer ces ambassades le moment venu.

 

Il est curieux que le journaliste ne semble pas mesurer la gravité de la conspiration, le niveau avancé de sa préparation et les intentions avérées des terroristes. Ainsi, à aucun moment l’auteur n’utilise le terme terroriste pour désigner les éléments impliqués dans cette conspiration, lui préférant des termes comme « maquisards », « combattants », « guérilleros », voire même « activistes ». Bien encore, la détention par des éléments du groupe de « six fusils mitrailleurs kalachnikovs, des chargeurs, quelques grenades et des talkies-walkies » ne mérite du journaliste que le qualificatif d’arsenal «rudimentaire ».

 

L’auteur estime « très lourdes » les sentences prononcées à l’encontre des éléments impliqués dans cette entreprise terroriste qui a occasionné des morts et des blessés. Il qualifie de « bâclés » les débats qui ont eu lieu dans le cadre du procès, et ce en dépit du fait qu’ils se soient étalés sur cinq audiences et aient vu la participation d’une soixantaine d’avocats. L’instruction de l’affaire sur près d’une année ainsi que la procédure de jugement en elle-même ont été conduites dans le cadre d’une justice indépendante et sereine, garantissant tous les droits de la défense. L’affaire sera examinée de nouveau en appel puisqu’un recours a été interjeté par les accusés. En outre, la possibilité de recours en cassation est ouverte à toutes les parties.

 

Raouf Najjar

Ambassadeur de Tunisie en France

 

(Source : « Jeune Afrique » (Magazine hebdomadaire – France), N° 2453 du 13 au 19 janvier 2008)


 

 

(*) Texte intégral de l’article publié dans « Jeune Afrique », N° 2452 du 7 au 12 janvier 2008:

 

Comment les salafistes ont été neutralisés

 

La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a eu la main lourde. Très lourde : deux condamnations à mort, visant Imed Ben Ameur, menuisier, né le 20 mai 1973 à Sousse, et Sabeur Ragoubi, ouvrier, né à Kairouan le 2 juin 1983 ; huit condamnations à la réclusion à perpétuité ; plus des peines allant de cinq à trente ans de prison pour les vingt autres coaccusés. Prononcé tard dans la nuit du 29 au 30 décembre 2007 par le juge Mehrez Hammami au terme d’une audience marathon marquée par le retrait de la quarantaine d’avocats du collectif de défense des prisonniers, ce jugement constitue l’épilogue judiciaire de l’affaire dite du « groupe de Soliman ». Si elle venait à être confirmée et exécutée – Samir Ben Amor, un des défenseurs des prévenus, a annoncé qu’il interjetterait appel -, cette sentence marquerait un revirement doublé d’une régression humanitaire, la Tunisie observant, depuis 1993, un moratoire sur les exécutions capitales. Tous les condamnés ont été déclarés coupables de participation à une entreprise terroriste, et certains ont été impliqués dans les affrontements meurtriers avec les forces de sécurité qui ont fait, selon un bilan officiel, 14 morts, dont 12 terroristes, 1 policier et 1 militaire, entre le 23 décembre 2006 et le 3 janvier 2007. Les motivations et le parcours des principaux protagonistes de cette affaire, presque tous éliminés, et parmi lesquels figurent 6 activistes – 5 Tunisiens et 1 Mauritanien – affiliés au GSPC algérien, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, restent obscurs. Et les débats, bâclés, n’ont pas aidé à comprendre les raisons qui ont poussé des dizaines de jeunes sans histoire ni affiliation politique marquée à basculer dans l’aventure djihadiste. Que s’est-il réellement passé il y a un an, dans le triangle Grombalia/Hammam-Lif/Soliman ? Comment les salafistes ont-ils pu se jouer pendant des mois de la surveillance d’une police omniprésente et supposée infaillible, et circuler sans être inquiétés entre Kasserine, Sidi Bouzid et la banlieue de Tunis ? Quels étaient leurs objectifs réels, leurs cibles ? Même si des zones d’ombre subsistent, notamment en raison d’une chronologie assez vague – « en juin », « au début de l’été », « pendant le ramadan » -, et même si beaucoup d’éléments essentiels à la compréhension de l’affaire font toujours défaut, comme les circonstances précises de la mort des deux agents des forces de sécurité, le récit que vous allez lire permet de se faire une idée un peu plus précise du film des événements. Il s’appuie exclusivement sur les procès-verbaux d’interrogatoire des trente condamnés, tels qu’ils ont été communiqués aux avocats de la défense. Une exclusivité Jeune Afrique. Djebel Boukafer, quelque part dans un maquis islamiste non loin de Tebessa, dans l’est de l’Algérie : Lassaad Sassi, 37 ans, est impatient et fébrile. Il vient de recevoir l’aval de ses chefs du GSPC pour entreprendre une mission particulièrement délicate : s’infiltrer en Tunisie pour y créer des cellules de soutien logistique, et recruter et former de futurs terroristes. Sassi, qui se fait appeler Abou Hechmi, est un élément très aguerri. Ancien de la garde nationale tunisienne (l’équivalent de la gendarmerie), vétéran de la Bosnie, il est passé par les camps d’entraînement d’Al-Qaïda en Afghanistan avant de rejoindre les maquis du GSPC. Il rêve maintenant de poursuivre le combat dans son pays natal. Il réussit sans peine à convaincre quatre de ses compatriotes, Mohamed Hédi Ben Khlifa, Zouhair Riabi, Mohamed Mahmoudi et Tarak Hammami, et un Mauritanien natif de la bourgade de Nbaghia, Mohammadou Maqam Maqam, alias « Chokri », de l’accompagner. Les six hommes formeront le noyau dur du Jound Assad Ibn Fourat, les soldats d’Assad Ibn Fourat, le conquérant arabe de la Sicile. Un arsenal rudimentaire Dans la nuit du 22 au 23 avril 2006, le commando passe clandestinement la frontière, à Bouchebka, et gagne le Djebel Chaambi, point culminant de la Tunisie (1 544 mètres d’altitude), après quatre jours de marche. Son arsenal est rudimentaire : six fusils-mitrailleurs kalachnikovs, des chargeurs, quelques grenades et des talkies-walkies. Le 27 avril, Sassi et Ben Khlifa, un Bizertin de 25 ans, quittent le refuge pour se rendre dans la ville voisine de Kasserine. Ils achètent des vivres et des cartes téléphoniques Tunisiana avant de retourner au camp. Quelques jours plus tard, c’est au tour de Hammami et de Mahmoudi d’assurer le ravitaillement. Mahmoudi, originaire de Ben Guerdane (Sud tunisien), a pris rendez-vous, par le truchement de sa famille, avec un contact censé lui fournir une cache dans la ville de Sfax et qu’il doit rencontrer aux portes de la ville. C’est un piège. Les deux hommes sont arrêtés par les forces de sécurité, qui saisissent sur eux une grenade et un peu d’argent1. Ne les voyant pas revenir, Sassi et ses trois compagnons comprennent rapidement. Ils doivent improviser. La géographie du Djebel Chaambi et des montagnes de la région ne se prête guère à l’action clandestine, la végétation y étant trop rare. Ben Khlifa prévient son beau-frère, Ramzi el-‘Ifi2, sympathisant islamiste installé à Sidi Bouzid en qui il a entière confiance, et lui fixe rendez-vous à la gare routière. Il lui demande de lui trouver une cache en ville. Sans succès. Les infiltrés changent leurs plans et se mettent en quête d’une planque dans la banlieue de Tunis. On leur présente Wael Ammemi3, vendeur de vêtements dans les souks. C’est la couverture idéale : ­commerçant, propriétaire d’une Renault Express, il fait de fréquents voyages et ne peut donc éveiller les soupçons. Ramzi et Wael aident le groupe Sassi à entrer en contact avec Majdi el-Amri et Sahbi el-Masrouki, membres d’une cellule salafiste tunisoise. Début juin, les clandestins gagnent la capitale à bord de l’Express, s’installent chez Majdi et finissent par trouver une planque à Hammam-Lif, localité populaire à une quinzaine de kilomètres au sud de la capitale. Un campement à Aïn Tbornog Il faut maintenant « rapatrier » les armes enterrées dans les montagnes autour de Kasserine. Ramzi s’y attelle, en compagnie de trois élèves de l’Institut supérieur d’études technologiques de Sidi Bouzid, militants d’un petit cercle d’étudiants salafistes, dont un certain Rabia Bacha, originaire de Soliman. Détail étonnant : les membres du groupe, qui ont fait l’aller en voiture, effectuent le trajet du retour en bus avec les armes dissimulées à l’intérieur de gros sacs de sport ! Pendant tout l’été et l’automne, le groupe, fort désormais d’une grosse vingtaine de membres, multiplie les précautions et change plusieurs fois de cache, tout en restant dans un périmètre restreint, entre Hammam-Lif, Ezzahra et Hammam-Chott. Sassi initie ses apprentis guérilleros au maniement des kalachnikovs et à la fabrication d’explosifs à partir de produits en vente dans le commerce. Il ne semble pas avoir envisagé d’actions kamikazes et privilégie la voiture piégée comme mode opératoire. Le groupe djihadiste projette de s’attaquer aux « infrastructures vitales » de la République, à des « objectifs symboliques » ainsi qu’aux « intérêts étrangers » et à « des personnalités tunisiennes et étrangères ». Mais il n’en est qu’au stade préliminaire des préparatifs : les pièces versées au dossier d’accusation ne font nulle mention « d’attentats planifiés » contre les hypermarchés Carrefour ou Géant ou les ambassades américaine ou britannique. Sassi, qui se fait maintenant appeler « Samir », n’a pas renoncé à son idée de départ, à savoir la création d’un camp d’entraînement dans le maquis. Mais où ? La réponse viendra un peu par hasard de Sousse, ville côtière et étudiante, à 150 kilomètres au sud de Tunis. Sentant la police à leurs trousses, la quinzaine de membres d’une cellule salafiste chapeautée par Mokhles Ammar et Hassanin el-Aifa décident de se mettre au vert. Jeunes, âgés de 25 à 30 ans pour la plupart, ils ont succombé à la vague de piété qui submerge la Tunisie depuis le 11 septembre 2001, regardé en boucle les images d’Al-Jazira et d’Al-Manar, fréquenté les mosquées et rêvé de djihad contre les Américains. Puis, comprenant qu’il serait de plus en plus difficile de rejoindre les rangs de la résistance irakienne, ont choisi de porter le combat à l’intérieur même des frontières de la Tunisie. Mais voilà : ils doivent fuir, car ils craignent d’avoir été découverts par la police. L’un d’entre eux, Makram Jrid, alias « Mounir », fils de berger, a passé son enfance dans les collines escarpées du cap Bon. Il connaît la région comme sa poche et propose à ses compagnons de se réfugier dans une caverne située dans le massif d’Aïn Tbornog, sur les hauteurs de Grombalia, une bourgade à mi-distance entre Tunis et Hammamet. Ils opèrent leur retraite à la fin du mois de ramadan (novembre 2006). Tout le monde se connaissant dans la mouvance salafiste, le groupe de Sassi finit par entrer en contact avec Makram. « Samir » est séduit par l’emplacement. La forêt est extrêmement dense et un campement a toutes les chances d’y passer inaperçu. Début décembre, la fusion s’opère entre les groupes de Sousse, Tunis, Sidi Bouzid et Kasserine. Sassi est proclamé émir du Jound Assad Ibn Fourat. Le campement prend alors forme. Il se compose de quatre tentes, dissimulées sous les branchages. Presque inaccessible, il est à cinq heures de marche de la route la plus proche. C’est Mounir qui se charge du ravitaillement quotidien. Il faut nourrir vingt-quatre hommes. Les vivres sont acheminés en voiture jusqu’à la ferme familiale, puis à dos de mulet jusqu’au campement. Une petite poignée de combattants restent monter la garde dans la planque de Hammam-Chott, où sont entreposés des explosifs, des vivres et un peu d’argent liquide. Dans la nuit du 23 au 24 décembre, la maison est encerclée par les forces de sécurité. Était-elle surveillée depuis longtemps ? Les membres du groupe ont-ils été dénoncés par un boulanger du voisinage, comme le suggère une rumeur insistante ? En fait, d’après une source proche du dossier, il semblerait que ce soit l’arrestation d’Oussama Hajji, un salafiste lié à des membres de la cellule de Sousse, qui ait mis les policiers sur les traces de Makram et de ses compagnons. Le fils du berger est interpellé. « Cuisiné » par les limiers de l’antiterrorisme, il passe aux aveux. Ammemi, le propriétaire de la Renault Express, est arrêté le 23 décembre à Sidi Bouzid. Simultanément, la police a donc encerclé la cache de Hammam-Chott. Les djihadistes refusent de se rendre et ouvrent le feu sur les forces de l’ordre. Les tirs durent plusieurs heures. Au moins trois policiers sont blessés. Deux guérilleros sont tués, Zouhair Riabi, l’un des six maquisards infiltrés, et Majdi el-Amri. Un troisième est arrêté. Un dernier réussit à prendre la fuite. Sur place, les policiers saisissent deux kalachnikovs, 315 cartouches et plusieurs milliers de dinars. L’armée en renfort Le lendemain, une dépêche de la TAP, l’agence officielle, évoque un affrontement entre des policiers et « une bande de dangereux criminels ». L’information ne trompe personne. L’armée est appelée en renfort, un nombre impressionnant de policiers, gendarmes et militaires est déployé pour ratisser le cap Bon. Des barrages sont érigés partout le long des routes. Le 28 décembre, l’armée lance une opération dans le massif d’Aïn Tbornog. Ici survient un rebondissement assez invraisemblable mais consigné dans plusieurs dépositions des accusés : Makram, qui accompagnait le peloton de militaires, réussit à « s’échapper ». Resté en contrebas de la montagne, sous la surveillance de quelques hommes, on l’autorise à faire sa prière. Il en profite pour leur fausser compagnie et parvient à gagner le campement, où il donne l’alerte. Sassi ordonne à ses combattants de se préparer à résister. Sa vingtaine de maquisards disposent en tout et pour tout de quatre kalachnikovs, de quelques milliers de cartouches, de quelques grenades et bombes artisanales. Des tireurs sont disposés en surplomb, aux endroits stratégiques. Ils repoussent les assaillants jusqu’à la tombée du jour. Les hélicoptères survolant la zone des combats à basse altitude ne parviennent pas à apercevoir les tentes ou les tireurs embusqués. Sassi comprend cependant que ses hommes se retrouveront vite à court de munitions et ne pourront pas soutenir indéfiniment le siège. À la faveur de la nuit, il ordonne un repli en direction d’une autre montagne. Le lendemain, les fugitifs, qui n’ont pas subi de pertes, sont à nouveau sur le point d’être encerclés. Sassi décide de scinder ses forces en quatre groupes. Les deux derniers, dirigés par Mokhles Ammar et Taoufik Lahouimdi4 et forts au total d’une dizaine d’éléments, doivent se replier sur Sousse et « attendre les ordres » qui leur seront communiqués par téléphone en temps voulu. Les deux premiers, qui comptent une grosse douzaine de combattants, doivent trouver refuge à Tunis. Sassi garde toutes les armes de poing et prend le commandement du premier groupe. Il s’entoure des éléments les plus aguerris : son lieutenant Ben Khlifa, Chokri le Mauritanien, Makram Jrid, Rabia Bacha, Sahbi el-Masrouki, Mehdi el-Mejri et Riadh Miri. Inexpérimentés et désarmés, la quasi-totalité des fugitifs des trois derniers groupes tombent entre les mains des forces de sécurité dans les heures ou les jours qui suivent. Hassanin el-Aifa se fait exploser au moment de son arrestation et entraîne dans la mort un officier de l’armée. Un autre djihadiste est tué dans des circonstances qui restent à éclaircir. La plupart des autres n’opposent pas de résistance, sauf Sabeur Ragoubi. Cerné par les militaires, il s’empare d’une bombe et la jette sur les forces de l’ordre. L’engin, artisanal, n’explose pas, mais ce geste lui vaudra d’écoper de la peine capitale lors du procès.

fusillades en série Seuls les éléments du groupe Sassi réussissent à passer entre les mailles du filet, mais ils sont aux abois quand ils rejoignent la bourgade de Soliman, après cinq jours de cavale. Les circonstances de l’assaut final sont confuses. Sassi est tué au cours d’un accrochage, sans doute à l’aube du 3 janvier. Bacha et Chokri parviennent à gagner la demeure familiale du premier nommé, dans le quartier du 1er-Juin. Mais la police les a précédés. Bacha et Chokri, en possession chacun d’un kalachnikov, résistent plusieurs heures avant de succomber. Ben Khlifa, Masrouki, Jrid, Mejri et Miri, armés de deux kalachnikovs, de grenades et d’explosifs artisanaux, trouvent refuge dans une maison en construction, isolée à la périphérie de la ville. Ils sont rapidement encerclés par les forces de sécurité, qui emploient les gros moyens pour les déloger : après une fusillade de plusieurs heures, ils sont eux aussi abattus. 1. Témoins clés de l’affaire, ils n’ont toujours pas été jugés, leur cas ayant été disjoint de celui des autres accusés. 2. Ramzi el-‘Ifi a écopé de la prison à perpétuité. 3. Idem pour Wael Ammemi. 4. Mokhles Ammar a été condamné à la perpétuité, Taoufik Lahouimdi à trente ans de prison.

 

 


 

Attentats: Alger critique la décision ONU de créer une commission d’enquête

 

AFP, le 15 janvier 2008 à 19h18

 

ALGER, 15 jan 2008 (AFP) – Le Premier ministre algérien Abdelaziz Belkhadem a qualifié mardi de “mesure unilatérale” la décision du secrétaire général de l’ONU de créer une commission d’enquête indépendante sur les attentats du 11 décembre contre deux représentations de l’ONU à Alger.

 

L’ambassadeur d’Algérie auprès de l’ONU n’a pas été consulté et l’avis de l’Algérie n’a pas été pris”, a déclaré M. Belkhadem, dont les propos sont rapportés par l’agence algérienne de presse APS, en marge du premier forum de l’Alliance des civilisations qui se tient dans la capitale espagnole

 

Les règles n’ont pas été du tout respectées en la matière”, a ajouté M. Blekhadem,  soulignant que cette décision “ne peut être accueillie favorablement car l’Algérie a fait son devoir”, a-t-il insisté.

 

AFP


 

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