TUNISNEWS
5 ème année, N° 1579 du 15.09.2004
يو بي آي:معارض تونسي يستعد لترشيح نفسه للانتخابات الرئاسيةيو بي آي: اعتقال 14 مهاجرا غير شرعي من تونس لايطاليا الحياة: البنك الدولي: الدول العربية أهدرت فرصاً كبيرة لتحقيق النمو زياد الهاني: تأكيد المطالبة بشطب سفيان بن حميدة من جمعية الصحفيين التونسيين د. منصف المرزوقي: عن أي ديمقراطية تتحدّثون (الحلقة 13) أهداف التأسيس حقائق: الأمين العام الجديد للاتحاد الديمقراطي الوحدوي « لست مع ابقاء الأوضاع في الاتحاد الديمقراطي الوحدوي على ما هي عليه » محمد كريشان: ماهر عبد الله د. أحمد القديدي: إقامة حد الزنا في فرنسا 29 مرة خلال هذا الصيف آسيا العتروس: المبادرة الامريكية للشراكة في الشرق الاوسط: دمقرطة للعالم العربي ام تكريس للهيمنة؟ إدريس ولد القابلة: الوحدة المغاربية رغم الفشل تظل ضرورة استراتيجية صلاح الدين حافظ: صراع على الإصلاح… فأين الإصلاح؟
AISPP: Le prisonnier politique Hammadi Abdelmalek et sa famille sont en grève de la faimCommuniqué de La Délégation de l’Initiative Démocratique (Tunisie) au Parlement européen T. Smati : je reprends le chemin du Conseil Constitutionnel AFP: Un deuxième opposant candidat à la présidence en Tunisie
AFP: Immigration clandestine: arrestation de 175 arabes et subsahariens AFP: Réunion des « 5+5 » à Alger: l’immigration au centre des préoccupations
Reuters: Algérie-Le gouvernement entend réformer le code de la famille* Les Echos: Livres – La force de l’irrespect Alternatives citoyennes: Le syndrome de la pastèque Nadia Omrane: Le journalisme du tiroir-caisse Mourad: Salutations de Tunisie – Témoignage d’un étudiant tunisien à l’étranger Neïla Jrad: Réflexions à propos de L’exception islamique de Hamadi Redissi JA/L’Intelligent: Un scrutin en questions La Presse: Le Dr Mohamed Lahbib Belkhodja : «Le cheikh a défriché un terrain abandonné depuis huit siècles»
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Dans le cadre de sa tournée dans le sud de la France, Dr Moncef Marzouki président du CPR donnera demain jeudi 16 décembre à 20 h, au centre socioculturel du val saint André à Aix en Provence une conférence/ débat sur le thème :
Les élections en Tunisie et la responsabilité de la communauté Internationale
Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques
33 rue Mokhtar Attia
Tunis
Président d’honneur : le doyen Mohammed Chakroun
Tunis, le 11/09/2004
Le prisonnier politique Hammadi Abdelmalek et sa famille sont en grève de la faim
Madame Souad Abdelmalek a informé que son mari, le prisonnier politique Hammadi Abdelmalek était en grève de la faim à la prison de Messaadine depuis le 29/8/2004, pour protester contre son transfert de la prison de Tunis, la privation de soins, de médicaments et les conditions d’incarcération à Messaadine.
Pour rappel, le prisonnier politique Hammadi Abdelmalek est âgé de 63 ans. Il purge une peine d’emprisonnement de 46 ans en vertu du jugement prononcé dans l’affaire 76111 par le tribunal militaire et d’un second jugement correctionnel de la Cour d’Appel de Tunis à la suite d’un procès n’ayant pas réuni les conditions élémentaires d’un procès équitable, d’après le témoignage de tous les observateurs et les organisations internationales qui ont assisté au procès.
Le prisonnier politique Hammadi Abdelmalek a passé plus de treize ans à la prison civile de Tunis. Il souffre de plusieurs pathologies, notamment d’hypertension, artériosclérose qui l’obligent à prendre une vingtaine de comprimés par jour. Il est souvent atteint d’oedème généralisé qui l’immobilise parfois pour plusieurs jours. En dépit de son état de santé critique, l’administration de la prison a tenu le 29 août à l’évacuer avec ses affaires vers le cour de la prison. Là, des agents en civil ont procédé à une fouille corporelle et à une fouille de ses affaires, y compris des bouteilles en plastique, qu’il n’a pas pu récupérer après la fouille. Ensuite ils l’ont emmené en camion à la prison de Messaadine après avoir transité par d’autres prisons. Le voyage fut pénible, durant de longues heures, sans boisson, ni nourriture, ni médicament : il est resté privé de médicament jusqu’au mercredi 1er septembre, ce qui lui a provoqué un oedème et des tremblements du corps tout entier. Sa famille a aussi remarqué le jour de la visite qu’il était en grève de la faim et incapable de se tenir debout.
L’AISPP a appris que des membres de la famille du prisonnier politique Hammadi Abdelmalek avaient commencé une grève de la faim en solidarité avec lui : son épouse Souad Abdelmalek (52 ans), ses enfants : Hamdi (31 ans), Sabri (29 ans), Ramla (24 ans), Rahma (17 ans) ainsi que sa soeur Saadia Abdelmalek et sa nièce Ouns M’barek. L’AISPP :
1- exprime sa profonde préoccupation quant à la dégradation de l’état de santé des prisonniers d’opinion dans les prisons : privation de soins, négligence sanitaire, recrudescence des pathologies. La vie des prisonniers d’opinion est menacée.
2- exige des soins immédiats pour le prisonnier politique Hammadi Abdelmalek, un traitement, les examens et analyses nécessaires, les médicaments qui lui sont nécessaires et appropriés.
3 – exige la libération immédiate et inconditionnelle du prisonnier politique Hammadi Abdelmalek en raison de son état de santé et par crainte d’une aggravation de ce dernier.
Pour l’association
Le président
Maître Mohammed Nouri
(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version arabe, LT)
Lettre ouverte au Président de la République tunisienne.
Monsieur, le Président de la République. Je tiens à vous faire part de mes inquiétudes quant à la détérioration de l’état de santé de mon père Hamadi BEN ABDELMALEK( n° 2448) qui a commencé une grève de la faim depuis son transfert à la prison de Messadine à Sousse le 23 août 2004. Ma première lettre ( 6 août 2004) avait pour but d’attirer votre attention sur le calvaire que vie mon père depuis douze ans dans la prison civile de Tunis dont 7 ans en isolement. La réponse n’a pas tardé, puisque le 23 août il a été transféré à 3 heures du matin à la prison de Messadine. Le jour de son transfert il ne savait ni les motifs de son transfert ni la destination.
Omar Chlendi
Mardi 14 septembre, mon fils Omar Chlendi reçoit la visite de son père; il apprend la triste nouvelle du décès de sa soeur Fatma, survenu le 8 septembre; il est effondré, le télégramme envoyé par mes soins la semaine passée ne lui est jamais arrivé. Il ne lui a pas été transmis. les nouvelles de sa santé sont très mauvaises, son père a refait une demande au directeur de la prison pour que Omar puisse avoir la visite d’un médecin, j’avais déja fait le 14/08/04 une demande d’assistance médicale officielle mais en vain. Térésa
Une délégation de l’Initiative Démocratique composée de Monsieur Mohamed Ali Halouani, candidat aux élections présidentielles en Tunisie et président du Conseil National du Mouvement Ettajdid, de Mohamed-Lakhdar Ellala et de Monsieur Tarak Châabouni été reçue au Parlement Européen à Strasbourg le 14 septembre 2004 par:
– une délégation du groupe du Parti Socialiste Européen présidée par Mme Pasqualina NAPOLITANO (Italie), Vice présidente du Groupe et composée de : Hannes SWOBODA (Autriche), Raimon OBIOLS (Espagne), Carlos CARNERO (Espagne), Luis Yanez BARNUEVO GARCIA (Espagne), Véronique DE KEISER (Belgique), Marie-Arlette CARLOTTI, (France), Adeline HAZAN (France), Massimo D’ALEMA (Italie) Jan Marini WIERSMA (Pays Bas)
– une délégation du groupe de la Gauche Unie Européenne (GUE/NGL), présidée par Madame Eva-Britt Svensson (Parti de gauche de Suède) et composé de : Mme Kavtika LUOTARD (Vice-Présidente du Groupe de la Gauche européenne (Parti socialiste, Pays–Bas), M.Tobiens PFLÜGER (PDS Allemagne), M. Slelan HERMAUSSON, Sécrétaire Général Adjoint du groupe GUE/NGL et Mme Karin SHUTTPEK Secrétaire politique et affiares étrangères du GUE/NGL
– La délégation a été également reçue par Madame Hélène FLOTTRES au nom du groupe des Verts européens.
Monsieur Mohamed Ali Halouani a exposé aux différents groupes le programme politique et les objectifs de l’Initiation Démocratique qui rassemble au-delà du Mouvement Ettajdid, diverses composantes et personnalités progressistes et démocratiques, de même qu’il a développé le sens de sa candidature dans le contexte politique tunisien actuel.
Monsieur Mohamed Ali Halouani était l’invité de la fête de l’Humanité où il a rencontré plusieurs délégations officielles dont la délégation palestinienne présidée par Madame Leïla Chahid, Monsieur Daniel Cerera, secrétaire aux relations internationales du Parti Communiste Français, Monsieur Jacques Fath responsable du secteur international, Le Sénateur communiste Robert Bret, Monsieur Gille Lemaire, Secrétaire National du Parti de Verts et Monsieur Kamel Jendoubi président du réseau euro-meditérranéen des droit de l’Homme.
Par ailleurs, il a animé au stand d’Attariq Eljadid un débat profond et chaleureux sur les perspectives de la lutte démocratique en Tunisie.
Monsieur Halouani a rencontré les membres du Conseil France de l’Initiative Démocratique, dans le cadre de la préparation des prochaines élections présidentielles et législatives.
Paris, le 15/09/2004
La Délégation de l’Initiative Démocratique au Parlement européen
T. Smati : je reprends le chemin du Conseil Constitutionnel
JE SUIS CANDIDAT A L’ELECTION PRESIDENTIELLE TUNISIENNE
TAIEB SMATI PARTI DES TRAVAILLEURS TUNISIENS taibsmati@yahoo.fr
JE REPRENDS LE CHEMIN DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
L’interdiction de déposer ma candidature à l’élection présidentielle qui m’a été imposé par ce régime politique est une preuve irréfutable du caractère dictatorial du régime politique tunisien.
Les textes juridiques régissant le dépôt des candidatures sont orienté de façon à permettre à une frange de personne bien déterminé à l’avance, ne disposant d’aucune assise populaire, ni de sérieux politique et encore moins de compétence à gérer les affaires du pays, un frange de personnes vassales et soumises au régime en place, de déposer leur candidature.
Les valeureux opposants politiques disposant d’un passé glorieux et honorable et d’une assise populaire solide tel marzouki, chebi et un grand nombre d’autres respectables personnalités imbus de valeurs démocratiques et désireux d’instaurer un régime politique réellement démocratique comparable à celui des pays développés, se trouvent exclu par ces textes juridiques « étranges » et confectionnés clairement à la juste mesure d’une clique opportuniste et présentant sa candidature de façon formelle juste pour jouer le rôle de figurant et faire bonne figure à la soit disant élection démocratique.
Le pire c’est que ce régime politique m’interdit à moi, simple citoyen que je suis et qui n’aurait obtenu qu’un score médiocre en cas de participation, de déposer ma candidature, il emploi une armada de policiers à me surveiller et me suivre au pas 24 heures sur 24 et partout sur le territoire national !.
J’avais essayé le 02/09/2004 de déposer mon dossier de candidature au conseil constitutionnel, un grand nombre de policiers s’était présentait tôt le matin devant chez moi et plus de vingt policiers m’avaient barré la route à quelques pas du conseil constitutionnel au bardo et m’avaient intimé l’ordre de rebrousser chemin.
Ce jeudi et vendredi 9 et 10 septembre j’avais contacté un certain nombre d’honorables huissiers notaires au fin de bien vouloir déposer mon dossier de candidature , ils avaient tous respectueusement refusé et je comprend très bien leur décision.
Ce vendredi 10 j’ai envoyé courrier électronique au comité national des huissiers notaires les priant de bien vouloir accepter de déposer ma candidature, il n’y a eu aucune réponse à cet instant.
AINSI DONC
Je me trouve dans l’obligation absolu de revenir personnellement déposer ma candidature au conseil constitutionnel et ce demain jeudi 16 septembre 200. Au cas où les agents de l’ordre m’en empêcheraient comme ils l’ont fait le 2 septembre je reviendrai le lendemain, le surlendemain et les jours suivants jusqu’à fermeture du délai de dépôt et même après, pourquoi pas, rien au monde ne pourra m’empêcher d’exercer mes droits.
Ainsi donc j’aurais accompli mon devoir envers mon peuple et ma chère patrie dans la mesure de mes capacités sans l’aide de personne et surtout pas cette opposition « fantôme » qui a choisis le meilleur moment pour se retirer sur la pointe des pieds laissant le peuple tunisien tout entier dans l’expectative, ce peuple qui croyait beaucoup en elle, et qui pensait qu’en cette échéance électorale sa valeureuse opposition allait faire ce qu’avait fait d’autres opposition à HUGO CHAVEZ ou à CHEVERNADZE ! Le pauvre peuple tunisien est devenu orphelin ce mois-ci, nos opposants politiques ont d’autres chats à fouetter.
Mon itinéraire de chez moi jusqu’au conseil constitutionnel sera le suivant : Je sors de chez moi à 8 heures du matin pour prendre le train de la banlieue de l’arrêt boukarnine à 8 heures 12 minutes et arriver à la gare centrale place Barcelone à Tunis à 8 heures 42 minutes, j’irai droit prendre mon café crémeux au café de Paris, je m’installerai à la table du coté de l’avenue H.Bourguiba, ensuite je retournerai à la place Barcelone pour prendre le métro n°5 direction le bardo, j’y serai aux environ de 9 heures 45 minutes, je continuerai à pieds jusqu’à cette battisse construite à coups de nos milliards de dinars et qui nous est interdite à nous citoyens tunisiens. une fois arrivé à cette institution, je déposerai mon dossier de candidature au bureau d’ordre central.
Bien sur tout dépend de la bonne humeur de son excellence le ministre de l’intérieur ! il se peut qu’il m’interdise de sortir de chez moi et qu’il me mette en résidence surveillée, il peut aussi me mettre au poste de police durant toute la journée comme il l’a déjà fait plusieurs fois, c’est à dire que ces géants de la démocratie et du respect des droits de l’homme chez nous ne sont pas à court d’idées ont énormément de combines diaboliques pour faire régner leurs statuts de dictateurs sans scrupules.
Auquel cas je me verrais dans l’obligation de déposer plainte auprès du tribunal pénal international et auprès de la cours européenne des droits d l’homme.
Je prend en témoins, en leur adressant une copie du présent courrier :
Monsieur le procureur général au TPI Monsieur le procureur général de la cours européenne des droits de l’homme Monsieur KOFI ANANE secrétaire général des N.U. Monsieur ROMANO PRODI actuel président de la commission européenne Monsieur JOSE MANUEL DURAO BAROSO prochain président de la C.E. Madame LOUIZE ARBOR haut représentant des droits de l’homme aux N.U. Monsieur LE PRESIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES EUROPEENN LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES DES DROITS DE L’HOMME
ET BIEN SUR TOUTES MES SŒURS TUNISIENNES ET TOUS MES FRERES TUNISIENS QUI PARTAGENT MON EFFORT, CERTE INSIGNIFIANT MAIS NECESSAIRE, ET QUI VOUDRAIENT BIEN FAIRE PARVENIR CE COURRIER A SES DESTINATAIRES ET ME SOUTENIR UN TANT SOIT PEU DANS MON COMBAT POUR LA LIBERTE ET LA PAIX DANS VOTRE TRES CHERE PATRIE LA TUNISIE.
JE VOUS EMBRASSE TOUS.
TAIEB SMATI SECRETAIRE GENERAL FONDATEUR DU PARTI DES TRAVAILLEURS TUNISIENS
(Source: “Tunisie, Réveille-toi, le 15 septembre 2004)
lien web: http://www.reveiltunisien.org/breve.php3?id_breve=1386
Un deuxième opposant candidat à la présidence en Tunisie
AFP, le 14.09.2004 à 17h44
TUNIS, 14 sept (AFP) – Le secrétaire général du Parti social libéral (PSL, opposition légale modérée) Mounir El Beji, a déposé officiellement, mardi, sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 24 octobre en Tunisie, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le chef du PSL (2 sièges au Parlement) est le deuxième opposant légalement reconnu à faire acte de candidature devant le Conseil constitutionnel, après le secrétaire général du Parti de l’unité populaire (PUP, 7 sièges), Mohamed Bouchiha.
Dans une déclaration à la presse, M. El Beji a indiqué que sa candidature à la présidentielle est « une participation à l’édification de la démocratie » en Tunisie, affirmant qu' »avant le résultat », son objectif est la réussite des élections.
Le président Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987, est candidat à sa réélection pour un quatrième mandat de cinq ans, rendu possible par amendement à la Constitution approuvé par un référendum contesté par une partie de l’opposition.
A la dernière consultation de 1999, il avait été reconduit par 99,44% des voix et son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dispose d’une majorité écrasante au Parlement (148 sièges sur un total de 182).
Le dirigeant d’un autre parti de l’opposition parlementaire (Ettajdid, 5 sièges) doit présenter officiellement sa candidature à la présidence dans les prochains jours.
Le Mouvement des démocrates socialistes (MDS, 13 sièges) a décidé de voter pour M. Ben Ali, tandis que l’Union démocratique unioniste (UDU, 7 sièges) en pleine crise n’a pas encore tranché sur sa participation ou non à ces élections.
Les deux autres formations de l’opposition légale, le Parti démocratique progressiste (PDP) et le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) ne disposent d’aucun siège au Parlement et sont donc exclus d’office de la course à la présidence en vertu d’une loi spéciale.
Cette loi prévoit que les partis politiques reconnus par le pouvoir et ne disposant pas de représentation parlementaire, peuvent participer aux élections législatives mais pas à la présidentielle.
AFP, le 15.09.2004 à 14h59
TUNIS, 15 sept (AFP) – La Marine nationale tunisienne a arrêté 175 émigrés arabes et subsahariens qui tentaient de gagner clandestinement les côtes italiennes, annonce mercredi le journal en langue arabe Assabeh.
Les émigrés clandestins, dont on ne précise pas les nationalités, ont été arrêtés dimanche et lundi alors qu’ils se trouvaient à bord d’un bateau de pêche d’une vingtaine de mètres, au large de la ville de Zarzis (544 km au sud de Tunis).
Lors de leur interrogatoire, ils ont déclaré avoir émigré dans un premier temps dans « un pays voisin », allusion à la Libye, où ils ont rencontré des passeurs à qui ils ont versé des sommes allant de 1.000 à 1.500 dollars chacun pour les transporter jusqu’à l’île italienne de Lampedusa.
Le littoral méditerranéen de la Tunisie et la Libye voisine sont souvent le point de départ ou de transit d’embarcations de clandestins tentant de rallier les côtes italiennes proches, principalement les îles de Lampedusa et Linosa, situées entre la Tunisie, la Sicile et Malte.
Les gardes tunisiens -dont l’activité s’étend sur 1.300 kms de côtes- font fréquemment échec à ces tentatives d’immigration illicite.
Les passeurs sont condamnés à des peines de prison et les clandestins font l’objet de poursuites, la Tunisie et l’Italie étant liées par des accords d’assistance en matière de lutte contre l’immigration clandestine.
Les autorités tunisiennes ont recensé 3.318 immigrants clandestins en 2003, parmi lesquels 1.670 ont été interceptés en mer alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée en direction des côtes sud de l’Europe, selon un bilan officiel.
Réunion des « 5+5 » à Alger: l’immigration au centre des préoccupations
AFP, le 15.09.2004 à 11h58
ALGER, 15 sept (AFP) – L’immigration de plus en plus importante vers l’Europe à partir du Maghreb sera au centre des discussions de la réunion mercredi et jeudi à Alger des pays riverains de la Méditerranée membres du dialogue des « 5+5 ».
Le dialogue des 5+5 regroupe cinq pays de la rive sud de la Méditerranée (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) et les pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA- Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie).
La France est représentée par son ministre du Travail, de l’Emploi et de la Cohésion sociale Jean Louis Borloo.
« La France souhaite donner un caractère privilégié à sa relation avec les pays méditerranéens », a indiqué mercredi un communiqué de son ministère, soulignant « l’importance » que la France « attache à l’équilibre qui doit caractériser la politique en matière de migrations ».
Selon le ministère algérien des Affaires étrangères, une conférence des ministres des Affaires étrangères des « 5+5 » se tiendra a Oran (ouest algérien) en novembre 2004, dans le sillage de la réunion d’Alger, coïncidant avec la présidence algérienne du cadre de consultation politique et de coopération des « 5+5 ».
En juillet, une réunion d’experts à Alger avait notamment recommandé le renforcement de la coopération en matière d’échanges d’informations sur les questions migratoires, l’organisation de séminaires d’experts chargés de la gestion des flux migratoires, l’encouragement à l’émergence, dans les pays de la rive sud, de structures compétentes dans le domaine de la migration.
L’immigration clandestine constitue une des préoccupations majeures des pays européens, confrontés à un afflux massif d’immigrés d’Afrique et du Maghreb, essayant par tous les moyens d’entrer en Europe, notamment par mer, à bord d’embarcations de fortune.
Dans la nuit de samedi à dimanche, quelque 650 immigrants ont débarqué sur l’île de Lampedusa, en Italie, à bord de deux embarcations, alors que 130 autres sont arrivés dimanche matin, près de Syracuse.
Durant la première semaine de septembre, 621 candidats à l’émigration vers l’Europe avaient été arrêtés au Maroc, selon les autorités marocaines.
Selon la presse algérienne, plus de 1.000 étrangers venus d’Afrique ont été arrêtés durant le premier trimestre 2004.
Chaque année, en moyenne 5.000 arrestations d’étrangers sont opérés par les services de sécurité algériens, essentiellement à Tamanrasset (extrême sud algérien), point de passage d’Africains tentant de joindre le nord du pays, puis l’Europe.
A ce chiffre s’ajoutent des milliers de jeunes Algériens, arrêtés aux frontières, ou dans les ports, tentant d’embarquer clandestinement sur des bateaux.
Critiquant les mesures prises par les pays européens contre l’immigration, le quotidien pro-gouvernemental Le Jour d’Algérie estime que les Européens ne devraient pas « voir en tout Maghrébin qui débarque chez eux un candidat potentiel à l’immigration clandestine ».
« Au lieu de s’enfermer dans leur tour d’ivoire et de se protéger par des lois très dures vis-à-vis de l’immigration, les Européens du sud devraient engager une coopération réaliste avec les Etats du Maghreb dans le sens d’une clarification du problème de la circulation des personnes », ajoute-t-il.
Un sommet des chefs d’Etats des « 5+5 » s’était tenu en décembre 2003 à Tunis.
La déclaration finale avait fermement condamné le terrorisme et appelé au renforcement des relations des deux rives de la Méditerranée pour « un partenariat global solidaire et équilibré fondé sur les principes de bon voisinage, de respect mutuel et de confiance réciproque ».
l’Observatoire des liberté de la presse
أخبار جمعية الصحفين التونسيين
ينعقد المؤتمر القادم للجمعية يوم الأحد 26 سبتمبر 2004 ، وقد أكد الاتحاد الدولي للصحفيين حضور هذا المؤتمر بوفد رفيع المستوى يقوده أمين عام الفيج إيدن وايت. هذا الوفد سيصل تونس يوم السبت 25 سبتمبر على أن يغادرها يوم الثلاثاء 28.
وستتقدم للمؤتمر قائمتان الأولى أعدها الرئيس المتخلي للجمعية محمد بن صالح وتتكون من سفيان بن حميدة (رئيس) وفوزي بوزيان (لورونوفو) وفوزية المزي (لابريس) و محمد معمري (الحرية) و زهير الوريمي (وكالة تونس إفريقيا للأنباء) وسنية عطار (الإذاعة والتلفزة) وفتحي الشراوندي (إذاعة تطاوين) ويوسف الوسلاتي (الشروق) وسفيان رجب (الصباح).
أما القائمة الثانية وهي مستقلة فتتكون أساسا من ناجي البغوري عضو الهيئة المديرة المتخلية المكلف بالحريات (الصحافة) ومحسن عبد الرحمان أحد مؤسسي نقابة الصحفيين التونسيين وعضو هيئتها القيادية (الشروق) وزياد الهاني (الصحافة).
جمعية الصحفيين التونسيين : تأكيد المطالبة بشطب سفيان بن حميدة
الحمد للّه وحده
تونس في 15سبتمبر2004
الزميل المحترم رئيس جمعية الصحفيين التونسيين
دام حفظه
الموضوع: تأكيد طلب شطب السيد سفيان بن حميدة من قائمة الأعضاء العاملين
العارض : زميلكم زياد الهاني
تحية وبعد
فقد سبق لي أن تقدمت لكم أنا العارض المذكور أعلاه بتاريخ 7 سبتمبر المنقضي بطلب شطب اسم السيد سفيان بن حميدة من قائمة الأعضاء العاملين بجمعية الصحفيين التونسيين مستندا على محضر جلسة البتّ في العضويات، وذلك باعتباره أصبح موظفا بالاتحاد العـام التونسي للشغل يستمد مورده الأساسي من العمل فيه.
وحيث أنكم لم تقوموا بتعليق قائمات الأعضاء إلا يوم أمس الثلاثاء 14سبتمبر 2004 رغم أن القانون ينص على أن التعليق يتم في شهر ماي. وبغض النظر عن الأسباب التي دفعتكم لإرجاء هذا التعليق إلى التاريخ المذكور أي بعد الطلب الذي تقدمت لكم به. واعتبـارا لأن الطعون تقدم لكم بعد التعليق، أتقدم لكم بهذا الطلب الجديد تأكيدا للطعن السابق وانسجاما مع القانون الأساسي للجمعية. كما أدعوكم بناء عليه إلى رفض ترشح السيد سفيان بن حميدة لانتخابات الهيئة المديرة للجمعية.
وأرجو أن يتم التعامل معه بجدية لنجنب مؤتمرنا الذي نريد له النجاح قضية خلافية قد تؤول لا قدر الله إلى ساحة القضاء في صورة رفض الالتزام بتطبيق القانون. وقد بلغني بأن السيد سفيان بن حميـدة طلب الانخراط في نقابة جريدة الشعب لسان الاتحاد العام التونسي للشغل بصفــة صحفي، لكن طلبه جوبه بالرفض.
زميلي المحترم
تعلمون جيّـدا بأني حضرت المؤتمر الأخير للاتحاد الدولي للصحفيين (الفيج) في اليونان ودافعت بكل قواي وبما لي من رصيد في مـجال العمل الحقوقي على ضرورة بقاء الجمعية جزءا من إطار التفاعل الدولي. وقد تمكنت باعتباري عضو الوفد الوحيد الذي يجيد اللغـــة الإنجليزية من التحرك على كل الوفود من أمريكا اللاتينية إلى آسيا مرورا بالولايات المتحدة وأوروبا وإفريقيا وإقناعهم بضرورة التضامـن معنا رغم استهدافنا بحملة جاهلة حاولت إفشال مهمّة الوفد وكادت أن تعصف بطموحاتنافي النهوض بالقطاع.وكانت النتيجة أن اتخذت الفيج قرارها بإجماع نادر (3تحفظات ودون اعتراض) بأن تحافظ الجمعية على عضويتها. و لن أنسى أبدا كيــف أن رئيسة الوفــد الأمريكي الزميلة ليندا فولي التي رفضت خلال اللقاء الأول التحدث إلينا، وقفت في اليوم الأخير بكل شموخ المناضل النزيـه الصــادق لتقول للمؤتمرين في اليوم الأخير ( أنا التي كنت أشد المتمسكين في اللجنة التنفيذية الدولية بطرد جمعية الصحفيين التونسيــــين، أدعوكم اليوم إلى رفض هذا القرار والعمل على أن يبقى زملاؤنا التونسيون بيننا! ). ولم يكن هذا التضامن عملا عاطفيا أو اعتباطيا، بل نتيجة تعهدات قطعناها بأن نعمل على أن تدخــل الجمعية منعرجا جديدا ترتفع فيه إلى مستوى المتطلبات النضالية لمنظمة عالميــة عريقة في حجم الفيج.وأول خطوة في هذا الاتجاه تتمثـل في الدفاع عن علوية القانون بقطع النظر عن كل الاعتبارات، وهو ما أدعوكم إليه. ولا يفوتني هنا تذكيركم بأنكم طبقتم نفس هذا المبدأ خلال المؤتمر السابق على الزميل عبد الباقي بن مسعود الذي طالبتموه بتقديم ما يفيد أن دخله من العمل الصحفي هو الأساسي قبل أن تثبّتـوا سحب عضويته العاملة.
وتفضلوا زميلي المحترم في الختام بقبول فائق التقدير.
زميلكم زياد الهــاني
معارض تونسي يستعد لترشيح نفسه للانتخابات الرئاسية
تونس ـ يو بي آي: يستعد معارض تونسي لتقديم ملف ترشحه للانتخابات الرئاسية المقرر اجراؤها في الرابع والعشرين من تشرين الاول (اكتوبر) المقبل، رسميا الي المجلس الدستوري المعني بهذه المسألة. وقال البرلماني عادل الشاوش عضو المكتب السياسي لحركة التجديد (الحزب الشيوعي سابقا) ان مرشح حركته لهذه الانتخابات الرئاسية التعددية محمد الحلواني سيقدم ملف ترشحه بشكل رسمي الي المجلس الدستوري يوم الجمعة المقبل. واوضح في تصريح امس الثلاثاء لـيونايتد برس انترناشونال ان محمد الحلواني الذي يتولي حاليا رئاسة المجلس الوطني لحركة التجديد (5مقاعد برلمانية) هو مرشح المبادرة الديمقراطية التي تتكون من عدد من احزاب المعارضة، وهو يوجد حاليا في باريس استعدادا لحملته الانتخابية، وسيصل تونس الاربعاء لتقديم ملف ترشحه . وبحسب مصادر مقربة من حركة التجديد، فان الحلواني اصطدم مؤخرا باشكال قانوني يتعلق بإثبات جنسية جده من ناحية الام حيث ترددت اشاعات مفادها ان جده يحمل الجنسية الجزائرية، ولكنه تمكن من تجاوز هذا الاشكال، حيث استكمل كافة الترتيبات القانونية التي ينص عليها القانون الانتخابي.
(المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 15 سبتمبر 2004)
اعتقال 14 مهاجرا غير شرعي من تونس لايطاليا
تونس ـ يو بي آي: اعلنت السلطات الامنية التونسية امس الثلاثاء أنها احبطت محاولتين جديدتين للهجرة غير الشرعية باتجاه جزيرة لامبيدوزا الايطالية انطلاقا من السواحل التونسية، واعتقال 14 شخصا. واوضحت ان وحدات من حرس السواحل التابعة لمدينة المنستير ، (150 كلم شرقي تونس العاصمة) اعترضت زورقا صغيرا في عرض المياه الاقليمية التونسية كان يبحر باتجاه جنوب ايطاليا،فوجدت علي متنه 14 شخصا،حيث اعتقلتهم علي الفور. واشارت الي ان هؤلاء الحالمين بالهجرة اعترفوا خلال التحقيق معهم بانهم دفعوا ثلاثة الاف دينار (حوالي 2400 دولار) عن كل فرد لوسيط أمن لهم الزورق الذي استخدم للابحار خلسة الي الاراضي الاوروبية بطريقة غير شرعية. ومن جهة اخري،اشارت السلطات الامنية التونسية الي احباط محاولة اخري للهجرة السرية انطلاقا من سواحل مدينة رجيش التابعة لمحافظة المهدية ، (200 كلم شرقي تونس العاصمة)،حيث تمكنت وحدة من الحرس الوطني(الدرك) من احباط عملية ابحار وحجز زورق مطاطي ومحرك مائي وعشرة اوعية بلاستيكية مملوءة بالمحروقات بالقرب من شاطئ مدينة. ويأتي الكشف عن احباط هذه المحاولات الجديدة للهجرة غير الشرعية باتجاه جزيرة لامبيدوزا الايطالية التي تبعد عن السواحل التونسية حوالي 100 كيلومتر فقط،في الوقت الذي اشارت فيه مصادر ايطالية الي ان دائرة قضائية بمحكمة تراباني الايطالية اصدرت امس الاول حكما يقضي بسجن ثمانية مهاجرين تونسيين غير شرعيين لمدة شهر واحد لكل واحد منهم بتهمة العصيان والحاق اضرار بالاملاك العامة. وأوضحت ان هؤلاء كانوا من بين مجموعة من الشبان التونسيين تتراوح اعمارهم بين 23 و30 عاما سبق للسلطات الامنية الايطالية ان اعتقلتهم قبل ثلاثة ايام داخل مركب بحري غير بعيد عن سواحل جزيرة لامبيدوزا ،حيث اودعوا السجن بمنطقة سيرانو فيلبيتا من مقاطعة تراباني ،غير انهم حاولوا الهرب من خلال اضرام النار في السجن. يشار الي أن السلطات التونسية تبدي قلقها إزاء تزايد محاولات الهجرة السرية انطلاقا من سواحلها الممتدة علي اكثر من 1300 كلم، وكثفت في الآونة الأخيرة من إجراءاتها الأمنية لمنع مثل هذه المحاولات، وصادق البرلمان التونسي مؤخرا علي قانون جديد، يتضمن عقوبات مشددة ضد كل من ينظم أو يشارك في محاولات الهجرة السرية.
(المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 15 سبتمبر 2004)
البنك الدولي: الدول العربية أهدرت فرصاً كبيرة لتحقيق النمو
نيويورك – محمد خالد
قال البنك الدولي ان الدول العربية حققت تقدماً في مجال تحسين المناخ الاستثماري وتبسيط اجراءات اطلاق المشاريع التجارية، لكن ليس بالقدر الذي يضمن لها عدم اهدار فرص كبيرة لتنشيط نموها الاقتصادي وتوفير فرص العمل لمواطنيها. وأضاف في تقرير جديد أن الدول الـ 58 التي «أصلحت» الاجراءات المنظمة للعمل التجاري أو عززت قوانين حماية حقوق الملكية في العام الماضي لم تتضمن سوى ستة بلدان عربية فقط.
يعد البنك الدولي بالتعاون مع مؤسسة التمويل الدولية تقريراً سنويا عن الاجراءات المنظمة للعمل التجاري في 145 بلداً، مبرزا الاصلاحات المعنية بتشجيع الاستثمار وتوفير الحماية للمستثمرين المحليين والأجانب، اضافة الى تسهيل اجراءات ممارسة العمل التجاري.
ويرصد التقرير الذي صدر للمرة الأولى سنة 2000 فاعلية الاصلاحات المطبقة وعمقها طبقاً لعدد من المعايير والمؤشرات التي تقيس مدى سهولة اطلاق المشاريع التجارية والتوظيف والتسريح وانفاذ العقود والحصول على القروض والافلاسات.
وأفاد «تقرير مباشرة العمل التجاري لسنة 2005» الذي نشره البنك الدولي بعنوان «ازالة معوقات النمو» بأن الأردن حقق أكبر قدر من التقدم في تحسين مناخه الاستثماري في العام الماضي لكنه استمر، مع بلدان عربية أخرى، في اشتراط أعلى مستوى في العالم للحد الأدنى من رأس المال المطلوب لاطلاق مشروع تجاري.
ولفت الى أن تحسين المناخ الاستثماري يتطلب في الغالب تطبيق اصلاحات «سهلة»، الا أنه يمكن أن يساعد في توفير فرص العمل للنساء والشبان علاوة على تشجيع المشاريع التجارية «المخالفة» على الانضمام الى الاقتصاد النظامي والمساهمة في تعزيز النمو الاقتصادي، مشيراً على سبيل المثال الى أن تسهيل اجراءات تسجيل المشاريع التجارية الجديدة في المغرب العام الماضي ساهم في تحقيق قفزة بنسبة 21 في المئة في عدد المشاريع المسجلة.
ولاحظ التقرير أن الأردن خفض الفترة الزمنية التي يستغرقها تسجيل المشاريع التجارية الجديدة بنحو تسعة أسابيع لتصل في الوقت الحالي الى 36 يوماً. وأشار كذلك الى أن الأردن يعتبر واحداً من عدد قليل من الدول التي تمنح موظفي الهيئات التنظيمية حوافز لتحصيل أكبر قدر ممكن من التعويضات للدائنين في حالات الافلاس، الا أنها ما زالت تشترط للشركات الجديدة حدا أدنى من رأس المال يزيد على 10 أضعاف متوسط دخل الفرد من الناتج القومي أي 21 ألف دولار.
ولا يعتبر الأردن، خصوصاً بين الدول العربية، حالة استثنائية في اشتراط حد أدنى مرتفع لرأس المال، كنسبة مئوية من متوسط دخل الفرد، اذ يصل الحد الأدنى في سورية الى أكثر من 50 ضعفا (60 ألف دولار ) وفي السعودية 16 ضعفاً (132 ألف دولار) وفي اليمن 16ضعفاً (ثمانية آلاف دولار) ويراوح بين 1.5 ضعف وسبعة أضعاف في الكويت وتونس والامارات ومصر ولا يساوي أو يقل عن متوسط دخل الفرد الا في ثلاث دول هي الجزائر ولبنان وعمان.
كذلك تعتبر الفترة الزمنية التي يستغرقها تسجيل شركة جديدة في الأردن أقرب الى المتوسط العام للدول العربية، اذ تراوح هذه الفترة بين 11 يوماً في المغرب و64 يوماً في السعودية وهي أقل من 30 يوماً في ثلاث دول فقط (تونس والجزائر علاوة على المغرب) وتزيد على 40 يوماً في ست دول ( مصر ولبنان وسورية والامارات واليمن علاوة على السعودية).
ويبدو أن المعيار الوحيد الذي يكاد يكون عاماً في المنطقة العربية هو عدد الاجراءات المطلوبة لتسجيل الشركات، اذ يراوح بين 12 و14 يوماً في الغالبية العظمى من الدول وان كان لا يتجاوز ستة اجراءات في لبنان وتسعة اجراءات في تونس وعمان.
وكشف البنك الدولي عن وجود فجوة كبيرة بين الدول العربية والدول الصناعية في مجال الاجراءات المنظمة لمباشرة العمل التجاري، اذ بالمقارنة مع الدول العربية يتطلب تسجيل شركة تجارية جديدة في الدول الصناعية، في المتوسط، ستة اجراءات و27 يوماً وثمانية في المئة فقط من متوسط دخل الفرد، علماً أن 40 دولة من دول العالم، مثل الولايات المتحدة، لا تشترط أي حد أدنى لرأس المال المطلوب لاطلاق مشروع تجاري.
لكن البنك الدولي لم يقلل من أهمية التقدم الذي حققته الدول العربية منذ أصدر تقريره لسنة 2004، مشيراً الى أن تونس، التي حسنت فرص الدائنين باسترداد حقوقهم في حالات الافلاس ورفعت عدد الشركات المسجلة في «السجل الائتماني العام»، احتلت مرتبة محترمة بين دول العالم الأكثر تقدماً في تسهيل اجراءات مباشرة الأعمال.
ولفت الى خفض عدد الأيام التي يستغرقها تسجيل الشركات في الجزائر والمغرب واليمن علاوة على الأردن وكذلك الاصلاحات التي أدخلتها السعودية على سجلها الائتماني العام مضاعفة عدد المسجلين.
(المصدر: صحيفة الحياة الصادرة يوم 13 سبتمبر 2004)
رواية الذاكرة والإرهاب
قراء صفحات تونس نيوز الذين تابعوا قراءة روايتي » الذاكرة والإرهاب » أعتذر لكم من كل قلبي عن عدم مواصلة نشر فصول الرواية على صفحات الموقع للأسباب التالية:
1 ـ فصول الرواية تحتاج إلى مراجعة كبيرة تتطلب كثيرا من الوقت و لكوني أستاذا فقد بدأت السنة الدراسية مما جعلني مشغولا أكثر بالتدريس وهذا قد أعاق عملية المراجعة والإصلاح.
2 ـ من خلال نشر الفصول الأربعة جاءتني من بعض القراء عدة ملاحظات هامة تهم بنية الرواية وشخصياتها ومضامينها ووجدتها مهمة وعليه لا بد من إعادة قراءة الرواية على ضوء هذه الملاحظات الهامة.
3 ـ هناك مجموعة من القراء أشاروا علي بطبع الرواية فبنية الرواية الورقية تعطيها حياة أطول وتفتح أمامها أبواب النقد الواسعة وأنا بصدد دراسة هذا الرأي.
وعليه أرجو منكم المعذرة وأطلب النقد والتوجيه وإفادتي بانطباعاتكم على الفصول الأربعة التي تم نشرها على الموقع. وهذا عنواني الإلكتروني : ajial123@yahoo.fr
وأخيرا أرجو لكم قراءة موفقة وهادفة لمختلف المواضيع على صفحات تونس نيوز ودمتم على خير
عبد الحفيظ خميري
كتاب جديد للدكتور منصف المرزوقي تنشره « تونس نيوز » على حلقات…
عن أي ديمقراطية تتحدّثون (الحلقة 13)
بقلم: د. منصف المرزوقي
13-أهداف التأسيس
»قبل أن تطلب الفضائل من الناس،
تأكّد أنهم غير جائعين »
دستويفسكي
لو سألت أي شخص عن الوظيفة الأساسية للديمقراطية لتباينت الأجوبة مع شبه إجماع على استعمال جملة من الاصطلاحات مثل سيادة الشعب ، تمثيل ، انتخابات حرّة ونزيهة الخ . إنه الخلط الكلاسيكي بين الآليات والأهداف التي تخدمها .
يعطينا عالم الاجتماع الأمريكي »ألفين طوفلر »(1) مثالا معبّرا عن هذا الخلط. لو سألت الناّس عن مرامي المدرسة فإن الردّ سيكون التربية والتعليم من أجل خلق إنسان متشبّع بالقيم والمعلومات حتى يندمج في المجتمع الخ…
يقول طوفلر أن كل هذا صحيح لكن هناك الأهمّ أي المرمى الحقيقي للتربية والتعليم . نحن لا نفهم المدرسة حسب رأيه إن لم نضعها في سياقها التاريخي وبالأساس ظهورها في غرب القرن التاسع عشر كإحدى تداعيات أهمّ حدث وقع آنذاك : الثورة الصناعية . لقد كانت الوظيفة الأولى للمدرسة في الواقع إعداد أطفال الفلاحين للاندماج في المصانع . ولأنه من الضروري لاندماجهم الناجح في المصنع تعلم العمل الجماعي والتعرّف على سلّم السلطة والتنافس على مرضاتها، فقد تهيكلت المدرسة على غرار المصنع بمدير عامّ ومدراء أقسام وفرق عمل هم التلاميذ . هكذا كلف التعليم بمدّ آلة الإنتاج بما تحتاجه من عمّال مهرة من مختلف المستويات العلمية وخاصّة بأناس استوعبوا ما يتطلبه العمل الصناعي من انضباط مثل الحضور في ساعة محدّدة وتقسيم الوقت إلى وحدات مضبوطة يتمّ أثناءها تأدية أعمال محدّدة ومجزّأة . إن الشبه الكبير بين المدرسة والمصنع ( وبينه وبين المستشفى العصري ) ليس وليد الصدفة . فالمدرسة أيضا مؤسسة، تقودها سلطة هرمية ،تتعامل مع مادّة خام اسمها التلاميذ تدخل من باب و تخرج من باب آخر بعد إعادة تشكيلها وفق مواصفات معينة لتأدية مهامّ معينة . معنى هذا أن تعليم القراءة والكتابة وقيم الدين والدولة، لم يكن الهدف وإنما الأداة أمّا الوظيفة الأولى فكانت ولا تزال تربية الناشئة على خدمة نظام اقتصادي معيّن وإعداد الكفاءات لتشغيل وسائل الإنتاج فيه على أحسن وجه .
السؤال ما هي المهمّة المخفية للديمقراطية التي تغطّي عليها آليات في خدمتها ؟ هنا أيضا لا بدّ من منهجية تعود إلى التاريخ وتسأله عن النوايا العميقة لمن فتحوا الطريق والمنافع التي أرادوا جنيها من ظاهرة أصبحنا نختزلها في بعض أدواتها الثانوية.
السلم بدل الحرب .
لو عدنا لظهور الديمقراطية في أثينا القرن الخامس قبل الميلاد لاكتشفنا تزامنها مع تزامن ظهور فكرة المواطنة بل قل بناءها على هذا المفهوم . هذه المواطنة هي ثمرة اتفاق بين أقليات نافذة على مبدأ التعامل بينها على قاعدة المساواة في الحقوق والواجبات في كل الميادين التي تهمّ الشأن العامّ . لكن وصول الأطراف المتعاقدة لفكرة المساواة هذه ، لم يتمّ نتيجة نور قذفه الله في الصدور أو بعد دعوة فاضلة من قبل نبيّ ما فرض سيادة الأخلاق على سباع مفترسة شدّت لبعضها البعض. لقد حصل الاتفاق لأن المحافظة على سيادة الأقلية والتداول عليها بالقوّة ، أنهكت قوى الجميع بما يتطلبه الأمر من حرب لا تضع أوزارها أبدا . هذه الحرب الأزلية التي لا يوجد فيها إلا رابح مؤقت ومهدّد دائم ، أقنعت الجميع بأن الحلّ الوحيد للخروج من المأزق الدموي هو وضع قواعد تعامل جديدة تضمن توزيع المواطنة وليس الاستفراد بها . أضف إلى هذا أن مجتمعا متضامنا كهذا يوفّر طاقاته ولا يهدرها في حروب عقيمة، ممّا يعطيه تفوقا كبيرا على مجتمعات أكثر بدائية، الصراع فيها على قدم وساق داخلها ومع المجتمعات الأخرى .
لكن الحرب بتأثيرها الهائل وجذورها العميقة في الوعي واللاوعي الجماعي لم تختفي وإنما أخفيت …على وجه التحديد انتقلت إلى مستوى آخر يحقق » مكاسبها » ويوفّر على الجميع ثمنها الباهظ . تأملوا بانتباه آليات الديمقراطية وستكتشفون أوجه الشبه الكبيرة بين آلياتها وآليات الحرب . أليست الأحزاب بمثابة الجيوش التي تتواجه في ساحة المعركة ؟ أليست حرية الرأي والتعبير بمثابة التراشق براجمات الصواريخ اللفظية التي تخدش وتجرح وتؤلم دون أن تقتل ؟ ها قد أتى ما يسمى الاستحقاق الانتخابي . إنها المعركة الحاسمة التي سينتصر فيها جيش على آخر. لكن الانتصار سيعود إلى من أحضر أكبر عدد من الجنود إلى ساحة المعركة. وحال انتهاء عملية العدّ يتمّ إعلان اسم المنتصر فينسحب الجيش المهزوم من السلطة ، لكن بوسع جنوده ،وخاصة قائده، العودة إلى البيت والرأس فوق المنكبين.لا شكّ أن المستبدّين الذين يعيشون بالرعب ويموتون به، يشعرون أحيانا بالحسد تجاه القائد الديمقراطي الذي يستطيع الخروج بسلام من ورطة السلطة . إلاّ أن لهذا الامتياز الهائل ثمن لا يستطيعون قبوله:التداول على المسؤولية.وفي هذا المستوى من التحليل يمكن القول أن الديمقراطية تنتمي إلى عائلة واحدة من الاختراعات الاجتماعية البشرية تضمّ الرياضة والشطرنج . فهي الأخرى حروب لكن في فضاء رمزي تفرغ فيه شحنات العنف الغريزي و لا يسيل فيها سوى الحبر واللعاب و العرق.
هكذا يمكنك أن تثبت على رقعة الشطرنج تفوّقك في التكتيك والستراتيجيا على الآدمي الآخر دون أن تعرّض حياتك وحياته للخطر. هكذا يمكن للعراق أن » ينتصر » على إيران بثلاث أهداف لصفر في مباراة »تصفية الأمم » وأن تنزل الجماهير لتحتفل بالنصر المبين رافعة الأعلام متغنيّة بأبطالها وبتفوّق بلدها، دون أن تنوح ثكلى وأن يبكي يتيم أباه . يعني هذا أنّ الديمقراطية هي بنت الحرب وضرّتها . هي بنتها لأنها تمخضت عنها ولولاها لما وجدت. هي ضرّتها لأنها البديل المنافس الذي انتقل بالصراع من الفضاء الحسّي إلى الفضاء الرمزي .
لنحاول الآن تصوّر الأسباب التي قادت دوما البشر إلى الحرب الحسّية. إنّ أهمّ ما يدفعهم للخروج شاهرين سيوفهم على الناس، شكل أو آخر من الإذلال أو من التجويع. والقاعدة التي أثبتها التاريخ دوما أنّه إذا تجاوزت الفوارق الاجتماعية كل حدود الاحتمال وإذا تعرّض جزء كبير من المجتمع لحيف اجتماعي متواصل وعميق وانسدّت أمامه الآفاق، فإنه لا بديل عن الحرب الحسّية . معنى هذا أن الحرب الرمزية كبديل للحرب الحسية غير ممكنة إلاّ داخل الجزء الوسطي من طيف توزيع الاعتبار وخيرات الجهد الجماعي . وفي هذا المستوى يقبل الطرف الغالب بالتنازل عن جزء من امتيازاته وتحسين ظروف عيش الأغلبية ،والطرف المغلوب بالصبر والمطالبة السلمية المتواصلة لتحسين ظروفه، على أمل أن يتوّج صبره بما يضمن له العيش الكريم . لكن إذا اقتربت الأغلبية من الخطّ الأحمر لغياب الاعتبار وظلم لم يعد محتملا يولّد فقرا كافرا واقتنعت أن الحرب الرمزية لا تضمن له لا الكرامة ولا الخبز، فإنها ستدير الظهر لها لامتشاق سلاح وضع جانبا ولم يلقى به في البئر.
من الاستغلال إلى الاستقلال
من يقدّر فداحة الخطأ الذي يرتكبه البعض عند الحديث عن هذا المناضل أو ذاك حيث يقولون : فلان مناضل من أجل الديمقراطية و حقوق الإنسان، كأن الديمقراطية شيء يضاف إلى حقوق الإنسان. إن الديمقراطية ليست شيئا آخر غير الجزء السياسي من حقوق-واجبات الإنسان . هي البند 18 (حرية المعتقد) والبند 19(حرية الرأي ) والبند 20 (حرية المشاركة في الحياة العامة عبر انتخابات حرة ونزيهة ) والبند 21 ( حرية تكوين الجمعيات السلمية).
وفي منظومة حقوق –واجبات الإنسان لا يجوز فصل هذه الحقوق –الواجبات السياسية بمعزل عن الحقوق-الواجبات الأخرى التي تشكّل في مجموعها الإعلان أي الحقوق-الواجبات الفردية من جهة
( مثل الحياة والكرامة والحرمة الجسدية الخ) و الحقوق -الواجبات الاقتصادية والاجتماعية (الشغل والصحة والتعليم والراحة
و المستوى المعيشي اللائق) .
إن التعبير الدقيق لوصف مناضلنا ليس الديمقراطية و حقوق الإنسان وإنما حقوق-واجبات الإنسان بما فيها الديمقراطية . لماذا هذا التركيز على نقطة تبدو شكلية ؟ لأن التعبير يفضح الفهم الليبرالي للديمقراطية الذي يضع على جنب الحريات وعلى جنب آخر الحقوق-الواجبات الاقتصادية والاجتماعية و لا يرى الصلة الوثيقة بينها . إن أكبر مظهر للعبودية وغياب الحرية هو الاستغلال المادّي الذي يرمي بالملايين في براثين الحاجة المادية القاهرة ويجعل منهم عبيدا بسلاسل غير منظورة . لهذا سنّت فلسفة المشرّع العالمي قاعدة ذهبية أنه لا مفاضلة ولا أولوية ولا ترتيب بين مختلف الحقوق-الواجبات . فلا حرية ولا كرامة بدون صحة وتعليم وعمل . ولا صحة و تعليم وعمل بدون الحرية والكرامة . إنّ مبدأ قياس التنمية الشاملة الذي تعتمده حاليا الأمم المتحدة ينطلق من فكرة أساسية و هي أن الديمقراطية ليست جزءا من التنمية وإنما التنمية ذاتها ، أن ما يقدمه الاستبداد من تبرير لمصادرة الحقوق-الواجبات السياسية حتى »لا تتعطّل مسيرة التقدّم الاقتصادي » خزعبلات والخزعبلات المعاكسة هي مصادرة المستحقات الاقتصادية والاجتماعية للأغلبية المسحوقة وإلهائها بطقوس لا تهمّ إلا من ضمنوا الشروط المادية الدنيا للعيش الكريم. بداهة لا تتحقّق المهمّة الأولى للديمقراطية في وقف الحرب الحسية واستبدالها بالحرب الرمزية على الأمد البعيد إلاّ عبر تمكين أكبر عدد ممكن من أعضاء المجتمع من مستحقاتهم الاقتصادية والاجتماعية. هذا ما انتبه إليه المشرّع العالمي ولم ينتبه له الكثير ممن انخرطوا في فلسفته ومشروعه وهم يتصرفون وكأن الديمقراطية عدالة في توزيع السلطة لا علاقة لها بالعدالة في توزيع الخبز والصحة والعلم .
لا يغترّ أحد بوضع بلد كالهند ، فتحت الغشاء الرقيق للديمقراطية التمثيلية، تتوسّع دائرة التمرّد والقمع الوحشي خاصّة لصغار الفلاّحين والمنبوذين، ولا أحد يعلم كيف سينهار مثل هذا النظام ومتى. لكنّ تواصله بتعمّق الفقر والظلم أمر جدّ مشكوك فيه.
كذلك الأمر في الطرف الآخر من الطيف أي الوضع الأمريكي . فما دامت الليبرالية تستطيع توفير الحدّ الأدنى من العيش اللائق للأمريكيين باستغلال خيرات العالم ، فإنها ستستطيع الحفاظ على وضع شاذّ . لكن يوم تصل الفوارق الطبقية الخطّ الأحمر ويستحيل مواصلة تأمين مستوى العيش الحالي ،نظرا لتمرّد الشعوب المستغلّة، فإن الديمقراطية التمثيلية ستترك مكانها تدريجيا لشكل أو آخر من الاستبداد بدأت تتضّح معالمه من الآن . لا بدّ أن نستبطن إذن هذه القاعدة أنّ الوظيفة الأولى لا تؤدّى إلا إذا عاضدت الحريات السياسية الحقوق-الواجبات الاقتصادية الاجتماعية وان وجود هذه الأخيرة هو الضامن الأوحد لتواصل اللعبة الديمقراطية بما فيها من طقوس وحريات. إن تمكين الأغلبية من حرياتها السياسية وحقوقها الاقتصادية والاجتماعية لا يكفل فقط دوام الحرب الرمزية وإنما هو ينمي في ظل السلم التي تسمح بها تحقيق آخر أهدافها والتي تكتمل باكتمالها : المواطنة.
***
الحلقة المقبلة: تسقط الوطنية ، عاشت المواطنية.
الأمين العام الجديد للاتحاد الديمقراطي الوحدوي الأستاذ أحمد الاينوبلي في حوار خص به « حقائق »
« لست مع ابقاء الأوضاع في الاتحاد الديمقراطي الوحدوي على ما هي عليه »
توصل الاتحاد الديمقراطي الوحدوي بعد جولات عدة من اجتماعات عدة من اجتماعات مكتبه السياسي ومجلسه الوطني الى تجاوز مشكلة الأمانة العامة. وبعد أن اشتد السباق بين عدد من المترشحين شكل اختيار الأستاذ أحمد الاينوبلي أمينا عاما مفاجأة ايجابية حسبما فمهناه من عدد من قيادات الحزب ومناضليه الذين حادثناهم. فعليه تنعقد الآمال في الخروج بالحزب من التدهور والانقسام الذي خيم عليه طيلة سنوات…
مهمة حساسة صعبة لا تزال تنتظرها محطات و تحديات تبدأ بالانتخابات التشريعية وما يكتنفها من « حروب القائمات » ولا تنتهي بمؤتمر الحزب الذي سيعقد في ظل سعي لتجميع قوى الحزب من داخل الهياكل وخارجها.
الأمين العام الأستاذ أحمج الاينوبلي خص حقائق مشكورا بأول حوار مطول مع الصحافة الوطنية وضعنا فيه الاصبع على نقاط جوهرية في حاضر الاتحاد الديمقراطي ومستقبله.
ماذا ينبغي للقارئ وللمتابع السياسي أن يعرف عن مسيرة الأستاذ أحمد الاينوبلي؟
أنا قبل كل شيء مناضل داخل صفوف الاتحاد الديمقراطي الوحدوي، تدرج في عديد المسؤوليات داخله، أؤمن بالديمقراطية كخيار أول وأخير في ادارة الشأن السياسي فس مختلف مواقعه ومستوياته، أحمل -وهذا ليس سرا- قناعات قومية ترمي لتوحيد الأمة العربية باعتبارها حقيقة قائمة الذات يفرزها التطور الطبيعي للمجتمعات. وآمل في أن يسود الأسلوب المتحضر في ادارة الخلافات السياسية كي يفرز التوجهات الواقعية والوسطية. ولذا لا تستهويني الأطروحات المتطرفة سواء في اتجاه اليمين أو في اتجاه اليسار. والأكيد هو أنني لا أستطيع الحكم على نفسي بكل بساطة لأنني لست من هواة الزعامة أو النجومية السياسية لذا فلن يحكم علي سوى عملي وأدائي ومقدار ما سأقدمه للحزب والساحة السياسية، وهي مهام ليس بوسع أي كان أن ينجزها لوحده وانما يفعل ذلك مع الآخرين فما أنا أولا وأخيرا الا واحد من مناضلي الاتحادالديمقراطي يخدم قيم وأهداف هذا الحزب من كل المواقع التي تتيح له ذلك.
اختيارك للأمانة العامة جاء في سياق تطور أزمة عرفها الاتحاد الديمقراطي الوحدوي هل لك أن تكشف لنا ملابسات وخلفيات هذا القرار؟
لا شك أن الحزب مر بأزمة عميقة زرعت الخشية في قلوب المناضلين من أن تؤدي الى انفلات الأمور فتنتج مظاهر الانقسام والصراع، وهو ما حدث الى حد ما.
لقد كان شبح التشتت يلاحق الحزب ويهدد مسيرته بمآل مؤسف، وهو الواقع الذي دفعني لألزم هدف الحفاظ على وحدة الحزب. فأنفقت مثلي في ذلك مثل عديد الأحزاب كل الوقت والجهد لتحقيق هذه الغاية، ولعل ذلك هو أهم العوامل التي جعلت الاخوة يتوجهون نحوي ليضعوا في ثقتهم. والظاهر أن الصورة التي ترسخت لديهم عني هو أنني رجل وسطية ووفاق. وبالفعل فلقد حرصت على أن لا أكون محسوبا على طرف دون آخر. واخترت أن لا أكون حبيس زاوية من زوايا الاتحاد وترجمت عن ذلك في مواقفي وتصرفاتي التي هي الخلفية الأساية لقرار المجلس الوطني والمكتب السياسي.
لكن ألا تتضارب صورة رجل الوفاق والاجماع التي ترسمها لنفسك مع حقيقة أن من رشحك هم المنسحبون الأربعة في سباق الأمانة العامة؟
ما تحدثت عنه صحيح لكن دون خلفيات تصنيفية كما يذهب الى ذلك البعض. فانسحاب الأربعة يعود الى ما وصل اليه الخلاف داخل الحزب من حدة كبيرة. فهو في العمق انسحاب من أجل مصلحة الحزب ويدل على وعي سياسي عال. ودعني أؤكد لك أن عملية الانسحاب تمت بحنكة وروية ففي كل مرة ينسحب مرشح كان يقترحني وهو تدرج صنع الوفاق شيئا فشيئا داخل الحزب وجنبه ردود الفعل المتشنجة والمتوترة.
في البداية امتنعت عن الترشح حتى لا أكون طرفا في تجاذبات الأمانة العامة وعبرت عن رغبتي في أن أبقى راعيا للضمير الجماعي في المكتب السياسي ولم يدر بخلدي أن بعض الاخوة سيشترط ترشحي كي ينسحب هو لكن ذلك هو ما حصل. في النهاية فوجئت صبيحة يوم الأحد في الجلسة الثانية للمجلس الوطني بتمسك عدد من المترشحين يشرط ترسحي حتى ينسحب. وتبلور الموقف لدى أغلب أعضاء المجلس الوطني الذين اعتبروني مرشح الوفاق. وعبروا عن رغبتهم في أن أتولى الأمانة العامة وأن أعمل برفقة بقية الاخوة على تجنيب الاتحاد التلاشي.
وهي رغبة مبنية على توسمهم في القدرة على انتهاج معالجة وسطية معتدلة وفاقية ترضي كل الأطراف. وكان لي بدوري شرط وحيد حتى ألغي التزامي السابق بعدم الترشح ويتمثل في أن تقبل أغلبية المكتب السياسي بهذا الترشيح. وذلك لأن تولي الأمانة العامة سيكون غير ذي معنى في غياب وفاق داخل المكتب السياسي يلتف حول الأمين العام ويمكنه من ظروف طيبة للعمل والتقدم بالحزب.
يقول بعض المتابعين ان هذا الوفاق مؤقت وقد لا يصمد في معركة رئاسة الرغبة في رئاسة قائمات الانتخابات التشريعية وعضويتهان، هل هذا التحليل صحيح؟
الرغبة في رئاسة القائمات سيكون بمقدور المكتب السياسي وضعها في نصابها الطبيعي الصحيح. فالترشح لعضوية قائماتنا ولرئاستها سيفرز على مقتضى مقاييس حزبية موضوعية، لا علاقة لها بالذاتيات والاعتبارات الضيقة. وحتى نكون موضوعيين يجب الاقرار أن أي حزب لا يخل من هذه النوازع لكن مقاييسنا ستسعى لتحجيم هذه الضواهر والحد منها الى أقصى حد ممكن.
سيطفو على السطح غاضبون دون شك وهذا موقف طبيعي لكن الضوابط الموضوعية ستجعل ردة فعلهم أكثراتزانا، أما من ستشرد به الأهواء فيرى أن مصلحته تعلق مصلحة الحزب فعندي وبصراحة لا مكان له في الاتحاد الديمقراطي الوحدوي.
تتقلد منصب الأمانة العامة في ظل انقسام عميق بين شقين في تقييم فترة التليلي، فهل أنت مع خط الاستمرارية أم أنك من أنصار المراجعة والتغيير؟
لست مع ابقاء الأمور في الاتحاد الديمقراطي على ما هي عليه بسلبياته، مع اقراري بوجود ايجابيات مرة أخرى حتى نراعي الموضوعية.
فالايجابيات نحافظ عليها ونطورها أما السلبيات فهي نتاج تراكمات طويلة تقتضي وقتا مديدا كي تعالج وتمحى آثارها. أهم هذه السلبيات هي التجاذبات ومنطق الفرقاء حيث يقبع كل طرف في زاوية من زوايا الحزب لينطق بمصالح فئة خاصة فتسمع خطاب الفصائل والاتجاهات والحساسيات الممهد للصراعات بينها.
والهدف عندي بمعية أعضاء المكتب السياسي هو القطع مع هذا المنطق. والعودة الى المسؤولية كشعور والتزام تجاه الاتحاد الديمقراطي الوحدوي باعتباره حركة موحدة وليس مجمعا لفصائل وحدوية تمارس الانقسام.
أنت تدرك دون شك حجم التركة الثقيلة من اقصاء لكوادر لم ترتض خط القيادة السابقة. ماذا ستفعل للتخلص من هذا العبء وهل من رسالة توجهها للمقصيين والغاضبين عامة؟
هاته الرسالة يجب أن تكون في مستوى ما وصفته بالتركة الثقيلة فتتحول الى قرار للمكتب السياسي وليس مجرد خطاب من قبل الأمين العام.
والرأي عندي وهو ليس وليد اللحظة أن تكون مختلف مكونات الاتحاد الديمقراطي الوحدوي داخل هياكله وليس خارجها، فهو تعبيرة جامعة. لكن في المقابل ينبغي على الآخرين أن لا يتمسكوا بمنظور خاص وضيق وعليهم الاتزام برؤى الاتحاد الديمقرطي الوحدوي باعتباره حزبا قوميا وحدويا وديمقراطيا.
من موقعك الرسمي الآن هل بوسعك أن تعلن الانتهاء الرسمي لأزمة الاتحاد الديمقراطي الوحدوي؟
أعتقد أن الحزب تمكنمن الخروج من الأزمة لكن القضاء على مخلفات الأزمة هو الذي يتطلب وقتا. هذا هو التطور المنطقي للأحداث لذا فنحن نسعد لما وقع ونتفاءل دون أن نستنقص من قيمة الاستحقاقات التي لا تزال تنتظرنا.
لماذا اذا قررتم عدم الترشح في سباق الرئاسيات، ألم يكن مثل هذا القرار سيؤكد استعادة الاتحاد لعافيته؟
عدم الترشح في الرئاسيات رغم حيازة الاتحاد لكل الشروط المطلوبة يعود لعامل الزمن لا غير. فقبل هذا المجلس الوطني الأخير كان الحزب غارقا في أزمته دون أمين عام تتنازعه الخلافات. فلم يكن هناك رأي جماعي فيما يهم الانتخابات الرئاسية والتشريعية.
لكنما لما تطلب الأمر اتخاذ موقف من هذه الاستحقاقات، داهمنا الوقت في ظرف أسبوع. لقد كنا نتمنى أن يكون لنا مرشح في الانتخابات الرئاسية دعما لتعدديتها والمسار الديمقراطي ككل، ولتبليغ رؤى الحزب لكن الظرف لم يكن يسمح.
هل يتطلع الأستاذ الاينوبلي الى أن يتحول اختيارك مؤقتا أمينا عاما الى اختيار دائم في مؤتمركم القادم؟
ليس بوسعي أن أعلم الغيب فالى حين قريب لم أكن أطمح للأمانة العامة ولم أتصور أن أختار لها فكيف لي أن أجزم بما قد يحدث في المستقبل. والأهم من مستقبلي السياسي هو أن الاتحاد الديمقراطي الوحدوي بدأ يتغير نحو الأفضل وهو مقبل على مؤتمر هام. وسوف تجدونه في صورة الحزب الوسطي ذو العلاقات الايجابية البناءة مع مختلف الأحزاب ومع مكونات المجتمع المدني الفاعلة. نحن لن نكون مفرطين في أهدافنا وأفكارنا كما لن نرتمي في أحضان المواقف الجامدة المتصلبة.
أما مع السلطة فسنرسي علاقة حوار ايجابي لا يمس خياراتنا ولا يضيعها ولا يتسبب في بناء جدار مانع لكل تطور سياسي ايجابي، سنتعاطى مع الساحة السياسية بالرصانة والعقلانية التي تأخذ بعين الاعتبار ثوابتنا.
أجرى الحوار نبيل الريحاني
(المصدر : مجلة حقائق، العدد 977 بتاريخ 16/09/2004)
Livres
La force de l'irrespect
AL-JAZIRA, MIROIR REBELLE ET AMBIGU DU MONDE ARABE par Olfa Lamloum La Découverte, 143 pages, 7,50 euros.
Nul ne prête grande attention au lancement, le 1er novembre 1996, d'une télévision panarabe financée par le pouvoir qatari. Le 7 octobre 2001, moins d'un mois après la tragédie des attentats du 11 septembre, le logo de la chaîne, rendu célèbre dans le monde arabe par sa couverture, depuis l'Irak de l'opération « Renard du désert » et de la seconde intifada palestinienne, fera irruption sur les écrans de millions de foyers américains et européens : Al-Jazira diffuse un message d'Oussama ben Laden, donnant un visage et une tribune à l'ennemi numéro un des
Etats-Unis. Une consécration mondiale sulfureuse qui lui vaudra d'être accusée de véhiculer tous les « ismes », islamisme, terrorisme, populisme, antisémitisme... Une vision caricaturale si l'on en
juge par l'analyse fine et serrée que nous livre Olfa Lamloun.
Politologue et enseignante à Paris-X, l'auteur ne se contente pas de rappeler l'histoire d'une television née de la volonté d'une élite néo-libérale quatari de « négocier au mieux sa place dans l'ordre mondial » et du professionnalisme de journalistes souvent formés à la rude école de la BBC. Elle décrypte, sans complaisance, comment et pourquoi Al-Jazira est devenu un lieu incontournable de « gestation d'une culture politique alternative ».
Sa force première reste l'irrespect. A l'égard des Etats-Unis, bien sûr, mais aussi des régimes
autoritaires arabes, des traditions – ses « correspondants » en Palestine sont deux femmes,
l'une chrétienne et l'autre musulmane -, parfois meme vis-à-vis du régime qatari qui la finance. Car tel est le paradoxe qui lui a permis de s'imposer : elle ne répond aux ambitions du minuscule et très riche Qatar qu'à condition de voir « son indépendance éditoriale respectée ».
L'auteur ne sous-estime pas ses ambiguïtés, à la mesure d'une « région du monde déstructurée ».Et ne se hasarde pas à prévoir son avenir. Concurrencée, soumise à toutes les pressions, la chaîne n'a plus « le monopole des débats contradictoires » dans le champ médiatique arabe.
Mais, devenue un prisme privilégié des tensions d'une région en ébullition, elle est devenue indispensable à sa compréhension.
F. C.
(Source : le journal français « Les Echos » du 9 septembre 2004 )
Lien web :http://www.lesechos.fr/GU/jjjdj20040909/lec1_idees/4154987.htm
Sommaire du numéro 10 de la revue en ligne « Alternatives citoyennes » mis en ligne le 15 septembre 2004
Editorial : Le syndrome de la pastèque, par Nadia Omrane
Actualité : élections – Présentation : Les conditions de déroulement des élections, par la rédaction – L’autre C.V. de Me Abdelwaheb El Béhi – ہ propos du président (désigné) de l’observatoire national des élections, par un avocat tunisien – UGTT : la brèche, par Salah Zeghidi – M’Hamed Ali Halouani ira-t-il jusqu’au Conseil constitutionnel ?, par Nadia Omrane – Réalités : un exposé de la situation partiel et partial, par Mustapha Benjaâfar
Dossier : élections, tribune ouverte à l’opposition
– Présentation : élection, vous avez vraiment dit élection ?, par la rédaction – Ensemble, ouvrons de larges horizons de démocratie, de progrès et de dignité à notre peuple et à notre nation, par Ahmed Brahim, membre du comité national de l’Initiative démocratique -Elections ?, par Mustapha Benjaâfar, secrétaire général du FDTL – Retour, par Moncef Marzouki, président du CPR – « Que l’étincelle prenne ! » – Entretien avec Mahmoud Ben Romdhane, membre du comité national de l’Initiative démocratique, entretien conduit par la rédaction
Médias : Le journalisme du tiroir-caisse, par Nadia Omrane
Jeunes : Salutations de Tunisie – Témoignage d’un étudiant tunisien à l’étranger, par Mourad
International : – Libye : Berlusconi chez Kadhafi – Il cavaliere et son guide, par C. Fourati – Sahara : Autour du Sahara, salafisme, pétrole et chassé-croisé franco-américain, par C. Fourati
Culture : Réflexions à propos de L’exception Islamique de Hamadi Redissi, par Neïla Jrad
Champ libre : Recherche candidat-président désespérément – Pourquoi pas Tarek Ben Amar ?, par Nadia Omrane
(Site de l’e-mag: http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/ )
Recevoir par courrier Alternatives citoyennes N.10
Le numéro 10 d’Alternatives citoyennes est paru, en date du 15 septembre 2004. Toutefois, nos abonné(e)s résidant en Tunisie ne peuvent pas accéder au site web de la revue, à cause de la censure persistante exercée par les autorités tunisiennes. Pour que vous puissiez néanmoins exercer votre droit légitime à l’information, et pour que nous puissions exercer notre droit tout aussi légitime à l’expression, nous vous proposons cette fois encore de contourner cette censure en recevant les articles d’Alternatives citoyennes par courrier électronique, toujours grâce à l’outil proposé par un centre de recherche scientifique basé à Trieste en Italie. Rappel: il peut se passer quelques minutes à quelques heures, en fonction de la charge du serveur italien et de l’encombrement du réseau, avant que vous ne receviez les informations demandées. Attention, veillez à ne pas demander plus que 5 pages différentes dans un même message. Chaque page demandée vous parviendra dans un message différent. – Adresse où envoyer le courrier électronique: www4mail@wm.ictp.trieste.it – Objet du message (« Subject »): vide (en fait, l’objet n’a aucune importance) – Contenu du message: GET adresse_de_la_page_demandée (une ligne de ce type par page) Ainsi, pour recevoir les 17 articles du numéro 10 d’Alternatives citoyennes (daté du 15 septembre 2004), envoyez 4 courriers successifs à l’adresse indiquée ci-dessus (www4mail@wm.ictp.trieste.it), avec comme message exclusif dans le corps de chacun des courriers les contenus suivants: (Message N°1) : GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/editorial-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/actualite-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/actu-observatoire– p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/actu-ugtt-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/actu-recours-p.html ‘ (Message N°2) : GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/actu-realites-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/dossier-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/dos-brahim-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/dos-benjaafar-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/dos-marzouki-p.html ‘ (Message N°3) : GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/dos-benromdhane-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/medias-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/jeunes-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/int-libye-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/int-sahara-p.html ‘ (Message N°4) : GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/culture-p.html GET http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/num10/champlibre-p.html ‘ Bonne lecture ! La rédaction d’Alternatives citoyennes. Rappel: Pour s’abonner à la liste de diffusion d’Alternatives citoyennes, envoyer un courrier à: diff-altcit-request@alternatives-citoyennes.sgdg.org avec comme objet (« Subject ») : subscribe [ou, pour ceux qui le peuvent, s’abonner via la page web: http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/abonnement.html]
Le syndrome de la pastèque
Nadia Omrane
Directeur de la Fondation Naumann pour le Maghreb et le Proche-orient, Ulrich Vogt est décédé cet été. La société civile tunisienne – le mouvement des femmes, les jeunes entrepreneurs, le petit noyau de journalistes indépendants, et d’une façon générale le mouvement démocratique – perd en lui un ami, un soutien, un accompagnateur qui en encourageait l’émergence, en écoutait les attentes, en préparait l’intégration raisonnée, construite, efficace dans l’espace redoutable de la mondialisation libérale. Il était proche des Tunisiens et, d’Alger à Tunis, puis de Rabat à Amman, il aimait le monde arabe dont il connaissait la culture, respectait les usages et parlait la langue, si purement qu’il faisait honte à certains natifs de notre pays.
Pour nous qui le connaissions depuis plus de 20 ans, avant qu’il n’occupe une position si recherchée, voire si courtisée, il était simplement Uli, notre ami, notre confident, notre complice et notre appui. Il était tout particulièrement attentif à l’expérience d’Alternatives Citoyennes, nous ayant promis, pour ce numéro, un témoignage sur son observation de l’évolution des sociétés arabes le long de sa mission. Hélas…
Nous aimions son raffinement, sa grande culture, son humour et c’est un de ses commentaires qui nous inspire le thème de cet éditorial.
Un jour qu’une descente du chef de l’ةtat au centre-ville pour inaugurer quelque exposition – ce devait être aux dernières élections municipales – requérait une vigilance particulière, quelques officiers de la sécurité avaient pris position sur les terrasses privées d’où ils scrutaient le moindre mouvement suspect. Mais quelques jours plus tard, à l’occasion de la visite du roi du Maroc et d’une parade sur l’avenue principale, c’était rebelote pour les riverains invités très poliment à fermer leurs volets mais à héberger sur leurs balcons les mêmes guetteurs.
Alors, appelée à leur offrir une boisson fraîche, nous engagions une petite conversation avec ces hôtes involontaires de notre intimité, demeurés par ailleurs dans une absolue correction à notre égard : « mais enfin, que voudriez-vous que l’on jette d’ici ? ». Et l’un d’eux, déconcerté ou pour couper court à cet étrange interrogatoire, de nous répondre : « je ne sais pas, moi, une pastèque peut-être ! ».
Cette amusante mais édifiante anecdote racontée quelques jours plus tard à Uli, de passage à Tunis, nous valut cette réplique : « je connaissais les Républiques bananières, je découvre celles de la pastèque ».
Car notre seconde République est affligée du syndrome de la pastèque. L’obsession sécuritaire cadenasse le système, verrouille toutes les issues, ne laisse pas la moindre fenêtre entrouverte, la moindre soupape d’où s’échapperait un semblant de fumet démocratique. L’espace d’expression est entièrement saturé de propagande, les lieux de parole publique alternative sont confinés. L’ةtat-parti, qui actionne tous les mécanismes institutionnels et commande les ressorts organisationnels, s’est aussi infiltré dans les têtes.
Contrôle et autocontrôle plombent ce pays immobile. Le syndrome de la pastèque est une affection invalidante. De quelles élections nous parle-t-on ? Rien ne bouge et si la machine continue de tourner, c’est qu’elle est sous perfusion financière internationale permettant les transferts sociaux stabilisateurs. Une société moyenne besogneuse ou affairiste continue de consommer, sinon de produire. Mais que de nuages noirs à l’horizon pour nos exportations, notre agriculture, notre tourisme et nos milliers de jeunes demandeurs d’emploi, surtout diplômés ! Il suffirait que sur le ressentiment rampant, sur la violence contenue, sur la colère différée de tant de frustration, une étincelle prenne, un coup de foudre tombé du ciel sur nos eaux dormantes.
Le pouvoir sur le qui-vive le sait, l’opposition urbaine sans grand contact avec la société réelle le sait, les chancelleries le savent et Uli le savait, qui va nous manquer.
(Source: la revue en ligne « Alternatives citoyennes », N° 10 mis en ligne le 15 septembre 2004)
Recherche candidat-président désespérément Pourquoi pas Tarek Ben Amar ?
Nadia Omrane
Devant les photos de l’ensemble des candidats-présidents, les jeunes que je côtoie et qui ne se reconnaissent pas, mais alors pas du tout, en eux, s’écrient : « c’est quoi ça ??? ». Pour eux je développe ce scénario futuriste pour une autre mandature.
L’information a été donnée il y a plusieurs mois et jusqu’ici elle n’a pas été démentie : Tarek Ben Amar, producteur de cinéma et tout dernièrement distributeur du film La Passion du Christ, devrait être le président de la prochaine session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tiendront fin octobre, à peu près concomitamment aux élections présidentielle et législatives. Si la nouvelle se confirme, on peut s’attendre à du beau monde et à une belle fête, à telle enseigne qu’il y a des risques pour qu’un président en éclipse un autre. Faut-il d’ailleurs pousser très loin l’imagination si l’on ébauche ce scénario pour une future mandature, celui de Tarek Ben Amar porté au sommet de l’ةtat ?
Car le nouveau prince de la Com, coqueluche des médias, l’emporterait au casting sur tous les postulants, tant il a les atouts et le profil de l’emploi. Dans un monde arabe où les présidences, quasi-monarchiques, se transmettent par filiation, Tarek Ben Amar (T.B.A.) peut, dans la généalogie de Bourguiba (dont il est le neveu), en tirer une première légitimité. L’énorme appareil du parti qui depuis 17 ans (im)mobilise la Tunisie, s’en trouverait rassuré : il sort de ses entrailles, il reste du sérail.
De Bourguiba, T.B.A. porte aussi l’héritage spirituel relooké : nous sommes en 2004 et non en 1934. Ouvert aux influences occidentales – lui-même est franco-tunisien, beaucoup italien et un zeste américain -, il veut aussi faire de la Tunisie une grande terre de tolérance mettant un peuple festif, bon vivant, jouisseur, au spectacle du foot et du cinéma. On le connaît déjà pour sa production de grands films de Rossellini, Spielberg, Brian de Palma, etc., et d’autres alimentaires, moins haut de gamme. Voilà que sur ses immenses plateaux de l’Empire Studio de Hammamet, il produira péplums, films d’action et peut-être quelques premiers films de cinéastes du tiers-monde tandis qu’à Gammarth, dans son complexe technico-numérique, se feront les finitions en effets spéciaux de superproductions.
Quant à sa chaîne de télévision, au terme de quelques acrobaties, des bouquets satellitaires de Berlusconi et ceux de Rupert Murdoch, il finit par partager avec TF1 le capital de Sport Italia et aurait, dans son futur panel plein de promesses, une télé aux couleurs nationales. On verra, car T.B.A. vole à des pieds au-dessus de cette poussière-là.
Il a en effet dans son carnet d’adresses, Rupert Murdoch, le pote à Bush, de la Twentieth Century Fox, de la Fox News qui nous raconta si joliment la guerre contre l’Irak et de quelques titres de tabloïds orduriers mais qui font trembler les grands de ce monde. Le Français Le Lay ou le Saoudien Khalid Ibn Walid, autrefois l’immense Léo Kirsch. Mais son intime est Silvio Berlusconi. L’important n’est pas de savoir le détail de ses affaires avec Il Cavaliere (voir Ettarik Eljedid de mars 2004) mais de reconnaître combien la stratégie du président du Conseil italien est essentielle dans cette jonction de la botte italienne au Cap Africa que représente la Tunisie appuyée sur le contrefort libyen. Une enjambée lie ce bout de Maghreb à l’Italie : deux hommes déjà y croisent leurs pas, Silvio Berlusconi et Seif Al Islam Gueddafi. Tarek Ben Amar est au mieux pour jeter ce pont de l’avenir.
Car c’est là qu’il se fera. Les trois hommes se ressemblent, tous trois séducteurs, aimant les belles femmes – the must dans des pays méditerranéens au sang chaud (pour ne pas dire machistes) – avec des oeillades pour Miss Liban du côté libyen, et entre les deux autres si l’on en croit une interview printanière de T.B.A. dans Le Figaro, des renvois de belles manières, chacun ramenant à Hammamet les plus jolies courtisanes de son pays, pour des soirées parfumées. De quoi rêver ! La quintessence de cette dolce vita trouve dans les trois chaînes TV de Berlusconi ses formes déshabillées.
La prédilection pour le foot est aussi en partage, qu’ils achètent une équipe dans sa totalité ou juste les droits de retransmission à la télé. Mais les affaires sont aussi les affaires et tous trois y mettent un talent auquel il ne faut pas être très regardant. Mais nos businessmen et tous les jeunes en start-up qui rêvent de success story les regarderont comme les modèles de la génération qui réussit dans la production de valeur ajoutée par tant d’effets très spéciaux, du montage financier au matraquage d’images, en artificiers des réseaux satellitaires autant que des médiations boursières, vaste connexion de la finance et de la Com avec dribbles et crocs-en-jambe, autant de passes et tours de passe-passe contre le fisc et la loi.
Mais qu’importe, leur ingéniosité acrobatique paie, leur talent d’illusionniste fascine, ils plaisent. Au cavalier de Forza Italia, déjà le petit prince de La Marsa emboîte le pas. Dans un autre projet visionnaire, l’héritier du désert ne tardera peut-être pas à « tuer le père ». Imaginaire, ce scénario ? Mais cohérent d’autant que tonton Georges Walker y veillera. Berlusconi n’ouvre-t-il pas déjà une voie, une autoroute de 2000 km du Caire à Djerba ? T.B.A. président, pourquoi pas ? Avec Ardisson dans la poche, se pâmant à Hammamet, tout le monde en parlera.
(Source: la revue en ligne « Alternatives citoyennes », N° 10 mis en ligne le 15 septembre 2004)
L’actuel président du Centre national d’arbitrage, Abdelwaheb El Béhi, a été désigné par le président de la République tunisienne, en ce début de septembre, président de l’observatoire national des élections. Depuis 5 ans environ, Me El Béhi dirige le Centre national d’arbitrage, instance destinée à gérer les médiations entre parties opposées dans les litiges économiques. Avant qu’il n’hérite, par désignation, de la direction de ce Centre, ce dernier avait été organisé et animé par le professeur de droit Habib Slim qui, aidé de son équipe, lui avait déjà donné de la notoriété et de l’avenir. Des affaires mettant en jeu de gros financements y attirent une clientèle d’entrepreneurs, d’avocats et d’experts nationaux et internationaux. Bref, il y a dans l’air beaucoup d’argent, différentes formes d’intérêts et des réseaux de relation. Si on a désigné Me Abdelwaheb El Béhi à ce poste, c’est qu’on pensait sans doute que l’ancien bâtonnier du Barreau de Tunis avait le profil de l’emploi tout comme il doit l’avoir pour être désigné comme le président, nécessairement d’une absolue intégrité et indépendance, de l’observatoire national des élections. Son C.V. – qui nous est envoyé, accompagné des pièces justificatives, par un avocat tunisien au-dessus de tout soupçon – le vérifie-t-il ? En tout cas, ce n’est pas ce C.V. que publie la presse officielle.
La Rédaction
L’autre C.V. de Me Abdelwaheb El Béhi à propos du président (désigné) de l’observatoire national des élections
Un avocat tunisien
Elu bâtonnier en Juin 1992 pour un mandat de 3 ans, Me A. El Béhi briguera en 1995 un deuxième mandat qui expirera en Juin 1998. Les six années coïncident curieusement avec les années sombres des avocats tunisiens. C’est durant ces années que plus d’une dizaine de textes législatifs et réglementaires ont été pris dans le but de restreindre le domaine des compétences des avocats et bafouer les principes reconnus liés aux droits de la défense.
– Ainsi, alerté par ses pairs en mai 1994 sur la parution récente au Journal officiel de la République tunisienne d’un Arrêté du ministre de la Justice, lequel était en contradiction flagrante avec les conventions judiciaires ratifiées par la Tunisie et surtout avec le Code de procédure civile, le bâtonnier a fait la sourde oreille. Heureusement que l’un des avocats avait eu l’idée, mais aussi le courage, d’introduire un recours en annulation du dit Arrêté devant le Tribunal Administratif. C’est alors que le ministre a été acculé à abroger son texte par une décision en date du 11 janvier 1996.
– Le 29 septembre 1994, il adresse une lettre à un Haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur pour l’informer « qu’à la date du 8 Juillet 1994, le Conseil de l’Ordre avait décidé de l’inscrire [N.D.L.R. il s’agit bien de ce Haut fonctionnaire] au tableau des avocats stagiaires », alors que l’intéressé avait produit à l’appui de sa demande une pièce mentionnant qu’il exerçait la profession de « Gouverneur au ministère de l’Intérieur ».
– Me A. El Béhi a fait preuve de passivité éhontée alors qu’on attendait de lui qu’il exprime sa solidarité envers ses confrères harcelés ou empêchés d’accomplir leur devoir professionnel. Certains avocats ont connu l’arrestation et même la torture (Me Nejib Hosni). D’autres ont été soumis à des filatures agressives (Najet Yacoubi, Hachemi Jegham, Hédi Ben Mehrez, Bochra Bel Hadj Hamida, Mokhtar Trifi, Fadhel Ghedamsi…). Me Chawki Tabib a été traduit devant le Conseil de discipline de l’Ordre des Avocats pour avoir exercé son droit à la libre expression. La décision disciplinaire, signée par le dit bâtonnier le 22 juillet 1994, comporte la radiation de Chawki Tabib pour une période de six mois.
– Les confrères de Me A. El Béhi furent scandalisés par ses agissements face au dossier Hosni. Ce dernier, avocat installé au Kef, avait fait l’objet de menaces depuis 1992 pour avoir défendu des clients lors de certains procès politiques. Empêché de quitter le territoire, il sera soumis ainsi que sa famille à des tracasseries de toutes sortes (coupures de téléphone, interception de courrier, calomnies…). Il finira par être arrêté en Juin 1994 et connaîtra l’humiliation et les pires sévices corporels. Au terme d’un procès inique, il sera condamné à 8 ans d’emprisonnement et 5 ans de privation d’exercer la profession. En décembre 1996, il bénéficiera d’une libération conditionnelle suite à un immense mouvement de solidarité de ses confrères, des ONG internationales et d’un nombre incalculable de Barreaux dans le monde. Amnesty International l’avait adopté comme prisonnier d’opinion. Alors qu’il était en détention, Me Hosni reçoit plusieurs prix d’associations américaines dont l’American Bar Association. En Octobre 1996, l’Institut des droits de l’homme du Barreau de Bordeaux lui décerne le Prix international « Ludovic Trarieux ».
L’attribution de ce dernier prix provoqua la colère des autorités. Le 9 octobre 1996, le bâtonnier adresse un message au président de l’Institut bordelais pour lui reprocher d’avoir omis de consulter le Barreau tunisien et pour affirmer par la même occasion que « les chefs d’accusation à l’encontre de Me Hosni relèvent incontestablement des délits de droit commun »…
– Dans le même esprit, en date du 10 mars 1995, sans consultation préalable des membres du Conseil de l’Ordre, le bâtonnier avait déjà signé une déclaration dans laquelle il exprime « son étonnement » devant le contenu d’un communiqué émanant de plusieurs ONG internationales et qui déplorait les tracasseries exercées par les autorités tunisiennes contre un certain nombre d’avocats et défenseurs des droits humains.
– Enfin, ses confrères lui ont reproché à l’occasion de l’Assemblée générale du 13 juin 1998 sa gestion désastreuse de l’organisation du Congrès de l’Union des avocats arabes tenu à Sousse fin mai 1997 ainsi que la gestion financière, notamment pour la célébration du Centenaire du Barreau tunisien (pas moins de 173 000 Dinars dépensés en quelques jours). C’est ce qui a poussé le Conseil nouvellement élu à réaliser un audit comptable couvrant les années 1996 à 1998. Le résultat de l’expertise, établi sous forme « d’une lettre de direction » a – selon plusieurs anciens membres du Conseil – révélé des irrégularités, l’absence de justificatifs à plusieurs dépenses, des infractions à la loi fiscale, etc.
– Quelques mois après l’Assemblée générale de l’été 1998, il est nommé directeur du Centre tunisien d’arbitrage.
– Le 24 septembre 1999, il fera acte d’allégeance au candidat Ben Ali qui se présentait à l’élection présidentielle, à l’instar de 21 autres avocats « loyalistes » sur les 4000 que comptaient la profession. Sa signature manuscrite était encore lisible ces derniers jours sur le site web : www.benali.tn. D’autres signataires d’ailleurs se retrouvent aujourd’hui parmi les membres de l’observatoire des élections.
De l’avis d’un grand nombre de ses confrères, le Barreau de Tunis a connu sous la férule de Me El Béhi six années noires où s’est défaite son autonomie. Les électeurs tireront d’eux-mêmes leurs conclusions quant à l’indépendance et la déontologie du président de l’observatoire national des élections.
(Source: la revue en ligne « Alternatives citoyennes », N° 10 mis en ligne le 15 septembre 2004)
Retour
Moncef Marzouki Président du CPR
A la question : pourquoi j’ai décidé de retourner en Tunisie, la réponse la plus spontanée est : parce que…
Mais cette question n’étant pas un Koan bouddhiste, je vous dois ainsi qu’à vos lecteurs de plus amples explications.
Tout d’abord j’aimerais rappeler que je ne me suis pas enfui en 2001, que je n’ai fait aucune demande d’exil politique dans aucun pays. Je ne suis parti que pour répondre à l’invitation de l’université de Paris 13 à venir y enseigner la santé publique, après avoir été exclu de celle de Sousse pour les raisons que l’on sait. Donc le retour dès le départ était l’option choisie.
J’ai été, comme chacun le sait, le premier à avoir appelé au boycott actif de ces pseudo-élections qui se préparent pour le 24 octobre et qui n’auront pour conséquences que de déposséder, encore une fois et un peu plus, le peuple de sa souveraineté, le citoyen de sa dignité et la démocratie de sa fonction réelle. Je ne pouvais décemment pas lancer un mot d’ordre de l’étranger et me soustraire à en assumer la responsabilité sur le terrain.
Ayant été depuis le début des années 90 de tous les combats pour les libertés privées et publiques, et ce au centre de la première ligne, j’ai estimé que cette fois-ci aussi je devais être là où les choses se passent.
Cette bataille a une spécificité par rapport à toutes celles qui ont eu lieu depuis 1990. Elle est d’abord et essentiellement psychologique. Il faut sortir le pays de cette léthargie désespérée à laquelle pousse une classe politique en faillite avancée.
Certes ce n’est qu’une bataille de plus. Ce n’est pas elle forcément qui décidera du sort de la Tunisie. Mais je suis convaincu que si elle est bien menée, elle pourrait constituer un pas en avant vers un ةtat légitime, une société civile légale et un peuple enfin sorti de l’arbitraire.
La génération de nos pères a dévolu sa vie à la première indépendance : la libération du peuple de l’oppression de l’ةtat colonial et étranger. La mission de la nôtre est de réaliser la seconde indépendance : la libération du peuple de l’oppression de l’ةtat dictatorial, dit national.
Ce combat pour la deuxième indépendance est un long et souvent épuisant processus. Il peut s’ensabler, tourner en rond, mais il est impossible à bloquer indéfiniment.
ہ chacun de lui donner, qui une chiquenaude, qui une franche poussée, et le temps de notre indignité collective n’en sera que plus écourté.
(Source: la revue en ligne « Alternatives citoyennes », N° 10 mis en ligne le 15 septembre 2004)
Le journalisme du tiroir-caisse
Nadia Omrane
La prise en otage des deux journalistes français Georges Malbrunot et Christian Chesnot a suscité un très vif émoi. Un mouvement de solidarité internationale, auquel bien évidemment nous nous associons, en a été la réplique. Pour autant, il serait tout à fait irrecevable que la défense et l’obligatoire libération de ces deux grands reporters se fassent au nom de la position honorable de la France dans la guerre contre l’Irak. Un tel argument inscrirait en creux une forme de légitimation de l’enlèvement ou de l’assassinat d’autres journalistes, ressortissants d’ةtats plus impliqués et plus bellicistes. Ce triste épisode d’une guerre coloniale permet de rappeler le souvenir d’autres correspondants de presse, Ukrainiens, Espagnols et Arabes, dont le meurtre par des guerriers américains fut travesti en tristes méprises, en somme « les risques du métier » !
Portée à toutes les escroqueries et au mensonge d’ةtat, l’administration américaine, par l’intermédiaire de sa représentation diplomatique et en collaboration avec quelques autochtones, (par exemple, en Tunisie, l’Institut arabe des droits de l’homme, quelques patrons et journalistes de la presse dite « indépendante »), aura quand même l’indécence de donner, du Caire à Tunis en passant par le Qatar, des leçons de déontologie journalistique !
Pour quelques dollars de plus
Il est évident que les disciples de cet ordre impérial de l’information en escomptent quelques dollars de plus dans la pitoyable escarcelle, où la liberté d’expression ainsi que la plume vive de certains de leurs collaborateurs leur servent de monnaie d’échange.
En Tunisie, oserons-nous dire, plus vil que la propagande officielle qui tient lieu d’information gouvernementale, il y a le journalisme du tiroir-caisse.
Dans un article récemment publié par la revue Ettariq eljadid (juillet 2004), Houcine Ghali, directeur du Centre d’études et de recherches arabes (Genève), qui fut par le passé collaborateur de magazines tunisiens, produit une étude où il stigmatise la presse pseudo-indépendante, usurpatrice de cette qualité. Une telle imposture revient à son âpreté au gain facile. Car la distribution des annonces classées par un organisme de l’ةtat, l’ATCE (Agence tunisienne de communication extérieure) est pluie d’or sur papier noirci, médiocre et vulgaire, qui bien entendu ne laisse place, selon Houcine Ghali, ni au débat contradictoire, ni à l’analyse. L’auteur de l’étude cite parmi ces périodiques Réalités, L’ةconomiste Maghrébin, L’Observateur et quelques titres d’une presse people. En ramenant à 20% la part des recettes provenant de la vente d’un de ces périodiques, Houcine Ghali est bien généreux, très au-delà du chiffre réel des ventes pour un observateur de l’intérieur qui aura vu pendant des années revenir les invendus et s’entasser dans les débarras des entreprises montagnes de paperasses indignes dont même les chiffonniers ou les marchands de beignets ne veulent pas.
Aussi, la trésorerie ne prospère-t-elle qu’au gré des annonces publicitaires qui couvrent, selon Houcine Ghali, 70% de l’espace rédactionnel. L’ATCE coupe les vannes de cette source providentielle à la moindre incartade, d’où les pleurnicheries de certain patron de presse qui, se prenant quelques fois sous quelque obligeant parapluie étranger pour le nouveau messie de la liberté d’expression, héraut de la société civile, ne se retrouve plus dans ses comptes d’apothicaire et en revient vite à plus de docilité. Quelques fois même, une intervention de poids ramène à de meilleurs sentiments la direction de l’ATCE.
La publicité privée, précise Houcine Ghali dans son étude, obéit aux mêmes lois de la pesanteur et de la disgrâce. Quel patron privé bravera donc l’ire d’un pouvoir personnel dont la gouvernance serait mise en question ? Le fisc sort ses griffes en cas de velléité de transgression. Directrice d’un petit hebdomadaire T.V., Souhayr Belhassen – aujourd’hui vice-présidente de la Ligue tunisiennes des droits de l’homme (LTDH) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) – se vit couper tout financement publicitaire car son hebdomadaire rechignait à dessiner entre les grilles des programmes télévisés quelques courbettes.
Fric, mode d’emploi
En Tunisie, il y a bien quelques dizaines de femmes de presse qui, en dépit d’un harcèlement politique, se refusent à être les « putains du journalisme ».
Mais il y a mille et une autres façons de remplir le tiroir-caisse. Malheur à l’avocat, au médecin, à l’entrepreneur, au commerçant, au militant politique, qui aurait commis un petit dérapage professionnel. Car un patron de presse qui en aura eu vent mettra sur l’affaire son journaliste au meilleur flair qui, à son insu, rapportera comme le meilleur des chiens de chasse tous les éléments d’« un petit arrangement » entre le contrevenant et le journal en question qui en tirera au moins un « abonnement de soutien ». Banques, assurances, sécurité sociale (ah, comment ne pas payer ses arriérés de cotisations sociales, c’est une drôle d’histoire !) cabinets, entreprises…, sont susceptibles de ces petits marchandages. Et qu’importe la déontologie, et même le journaliste candide instrumentalisé est englué dans l’ère du soupçon !
De ces situations exemplaires, signalons la moins voyante car les autres affaires méritent de plus amples développements. Une petite boîte de farines animales (ou quelque chose de voisin) fit un jour les frais, en pleine maladie de la vache folle, d’une critique journalistique informée alors qu’elle attendait un papier publicitaire dithyrambique. Surpris mais fair-play, l’élégant PDG téléphona de Genève à l’auteur de l’article pour lui exprimer sa déconvenue, car il avait payé d’avance une redevance de 2000 dinars au patron du journal, « de quoi faire tourner le tiroir-caisse ! ». L’expression est donc de ce monsieur qui, naïvement, avait attendu un publi-reportage. Ce type de papier travesti en article n’est absolument pas réglementé et il se paie de la main à la main. Quelques journalistes exercés ou véreux en escomptent une petite commission.
Il y a des spécialistes qui, jouant aux fins gourmets, attrapent du cholestérol à leurs tournées publicitaires des restaurants, plébiscitent les derniers modèles de voitures. Quant aux cliniques privés et aux laboratoires pharmaceutiques, au mépris des interdits des Conseils de l’Ordre, ils font les choux gras des patrons de presse là où s’impose la vigilance !
Il y a 20 ans, soumis à un audit, le malheureux directeur du Phare Abdeljelil Al Behi, qui n’avait jamais eu droit à la moindre publicité, devait plier boutique, par crainte d’une accusation d’un jeu d’écriture entre la comptabilité du Phare et celle de sa petite maison d’édition qui, disait-on, soutenait le journal. Aujourd’hui, aucun audit ne regarde de près des comptabilités prospères dont les agents s’enfuient tous les 3 mois, allez savoir pourquoi !
Le brûlot L’Audace, diffusé en France et réalisé en Italie, stigmatisait il y a un mois le directeur de L’ةconomiste maghrébin qui, associé à son ancien étudiant et néanmoins fils de l’ex-directeur de la Sécurité nationale, Mohamed Ali Guenzoui, aurait monté une imprimerie, Delta éditions, au capital de 645 millions de nos millimes. Vieille histoire, une bagatelle d’ailleurs (et, dirons-nous, au moins le directeur de L’ةconomiste maghrébin a du talent et écrit lui-même ses articles), quand ses pairs ont monté tout à la fois imprimerie et château andalou non en Espagne mais à Hammamet dont la publicité (gratuite cette fois-ci) s’est étalée tout l’été.
Pour autant, la seule information que l’on tienne, c’est que le capital d’un hôtel de 5 étoiles va chercher selon les normes nationales dans les 8 à 10 milliards et que l’investissement personnel du PDG, selon les règles en vigueur, tourne donc autour de 2 à 3 milliards. Au diable l’avarice, sauf quand il s’agit de faire suer le burnous du personnel, mais le journalisme du tiroir-caisse a pris cigare et bedaine !
On objectera que sous d’autres cieux aussi cela fonctionne ainsi. Oui, mais ailleurs, il y a règles et contrôles, et l’on y fait aussi de l’information !
(Source: la revue en ligne « Alternatives citoyennes », N° 10 mis en ligne le 15 septembre 2004)
Salutations de Tunisie Témoignage d’un étudiant tunisien à l’étranger
Mourad
Mon cher Walid,
Je t’envoie mes salutations de notre pays comme si j’y étais descendu en extra-terrestre.
Voilà trois ans que j’ai quitté notre pays et je le regarde aujourd’hui comme un citoyen génétiquement modifié par mon passage à l’étranger, comme si les normes européennes m’avaient fait passer – tu me comprendras – de l’état d’eucaryote inférieur à celui d’un micro-organisme un peu plus évolué !
D’ailleurs, en Tunisie on ne s’y trompe pas puisque l’ةtat nous donne le titre et les privilèges enviés de « résident tunisien à l’étranger ».
Je dois dire que c’est une condition appréciable. Déjà, au Consulat de Tunisie à … , j’avais été exceptionnellement traité et à mon retour, dès l’aéroport, il faut voir comment les policiers et les douaniers ont été aimables.
Tu te souviens que j’avais perdu tous mes papiers en Europe. Eh bien, ici, on me les a refaits en deux séances et avec quelle amabilité !
Partout, dans les administrations, sur la route, il suffit que je me présente comme étant un docteur-ingénieur tunisien pour que j’aie droit à tous les égards et qu’on bavarde amicalement avec moi en me priant de rentrer bien vite servir mon pays.
Mais ai-je vraiment envie de rentrer après ce séjour estival ?
J’ai retrouvé des copains à nous, Tarak, Sami, Ali. Ils végètent dans des bureaux et ils n’ont pas avancé dans leur formation en regard du chemin que nous-mêmes nous avons fait. Et la recherche ! Si tu savais combien j’ai de la peine pour ce gâchis ! Ils n’ont aucun moyen, des labos dégarnis dans l’état où nous les avons laissés, des patrons qui les bloquent et qui accaparent financements et invitations. ہ quel point peuvent-ils en arriver ?
Les étudiants attendent des heures derrière la porte fermée du patron pour avoir une pipette ! Et dire que toi et moi nous disposons en Europe de la clé de notre labo où nous pouvons travailler même la nuit en ayant accès à tous les instruments !
Quant à Internet, pour les jeunes chercheurs c’est pratiquement mission impossible dans l’état des réseaux et de leur monopole.
J’ai même vu des chercheurs qui rentrent de post-doc du Canada ou du Japon et attendent encore un poste. Tu connais particulièrement Mohamed, brillantissime, qui est rentré du Japon et vient à peine, me dit-on, d’avoir accès à un poste au bout de deux ans !
Nos copains sont dégoûtés et ne cherchent qu’à fuir à l’étranger, mais ce n’est pas si facile. Même les informaticiens ou des copains de l’IHEC sont ici sans perspectives : ils moisissent dans des SIVP qu’on appelle « emploi ». Si c’est pas malheureux qu’un pays jeune gâche tant de compétences ! Et je ne te dis rien de nos camarades de lycée qui n’ont pas fait comme nous des écoles d’ingénieurs.
Tu me diras que le chômage, nous en souffrons nous-mêmes en Europe, mais là-bas, d’un labo à l’autre, d’un pays à l’autre, il y a de la mobilité et l’on acquiert de l’expérience. On se fabrique au moins un bon C.V.
C’est surtout la vie qui est morose, une vie sans qualité. Je crois que l’impression forte qui me restera de mon séjour, c’est la bouffe, la grosse bouffe. Nos compatriotes, ceux des villes, consomment et font du bruit pour se faire remarquer. Ils se ruinent dans des mariages fastueux pour divorcer un an après.
Notre copain Abdallah s’est même fait larguer par sa fiancée avant même le mariage. Pourtant, ses parents lui avaient acheté un petit appartement à Hay Nasr (le top ici !), ils l’avaient meublé et il avait sa voiture, trois conditions sine qua non, sans parler de la salle des fêtes. Tu sais que depuis le lycée, il bosse dans un orchestre pour hôtel et mariages et fait les dépannages informatiques et il est brillant dans ses études commerciales.
Bref, c’est un garçon en or et puis il est ceinture noire de karaté avec ça, mais sa copine est tombée sur la tête, je dis ça parce que je ne supporte pas de voir mon pote aujourd’hui sous calmants comme une larve !
Je connais un sociologue qui est en train d’écrire « La politique de la femelle » pour répondre au monument du féminisme « La politique du mâle » car nos filles sont devenues folles. Tu les vois dans les boîtes à moitié nues et elles sont très belles, de vraies top-model et dans les cafés de la ville, en mini-jupe et en bustier « parce que les bretelles ça tient chaud ». Elles conduisent, dansent jusqu’au matin et boivent de l’alcool. C’est leur vie, ça les regarde. On pourrait mettre cela au compte de l’émancipation si après, elles ne marchandaient et ne faisaient pas monter les enchères, bijoux et autres conditions.
Et puis tu as de l’autre côté celles qui se baignent couvertes, en petite jupe et tee-shirt pour échapper à la vulgarité de voyous, qui se voilent de plus en plus et font leurs cinq prières. Je ne sais pas si le pays est devenu plus pieux ou plus bigot, car il y a beaucoup d’hypocrisie là-dedans.
Te souviens-tu de Chacha, notre copine de l’Institut qui conduisait une moto et jouait au foot avec nous ? Elle ne me tend même plus la main pour me saluer et elle qui était si jolie, se fagote sous trois épaisseurs de jupes.
Tu sais, je crois qu’il faut un docteur Freud pour notre société. Nos jeunes veulent vivre leur désir, mais ils ont peur des autres et d’eux-mêmes. La sexualité c’est pourtant la vie et ici, elle deviendrait presque une maladie honteuse. Alors, ils basculent d’un côté ou de l’autre en ayant du mal à trouver leur équilibre. Même en politique, où l’alternance n’est envisagée qu’en perspectives séminales. La sexualité est tendue comme un piège au journaliste, au militant, au syndicaliste, au féministe, qui se retrouvent avec des photos dans les journaux, des cassettes vidéo ou qui subissent des chantages parce qu’ils seront tombés dans les filets de professionnelles qu’on leur aura jeté entre les pattes. On m’en a raconté de bonnes à ce sujet, tu te rends compte, si on mettait une caméra dans notre labo, qu’est-ce que ça rigolerait. Mais en Tunisie, ça rigole pas du tout à ce sujet car il n’y a pas de frontières entre la vie privée et la vie publique.
Pour en revenir aux filles, ma mère, qui se désole que je sorte avec une étrangère, m’assure qu’il y a des Tunisiennes superbes, émancipées, brillantes et qui ont la tête sur les épaules et même elles sont politisées.
Moi, je ne demande qu’à voir et à les rencontrer.
Et puis « politisées », qu’est-ce que ça veut dire ? Car ici il n’y a aucune vie politique forte, sauf peut-être dans les salons, ou souterraine. De deux choses l’une : ou les tunisiens ont peur, ou ils se satisfont de ce qu’ils ont, car ils ne bougent pas. Bien sûr, ils critiquent et se plaignent dans les coins. Bien sûr ils sont tous pour la libération de l’Irak et de la Palestine, mais dès que l’ambassadeur américain claque dans les doigts, ils arrivent en courant. Les jeunes sont prêts à se faire kamikazes et ne rêvent que du modèle américain. Tu n’y comprends plus rien.
C’est un pays endormi où l’argent circule bien sans qu’on sache d’où il vient, où chacun se débrouille comme il peut.
Ma copine me demandait comment les tunisiens pouvaient vivre si à l’aise avec des salaires si bas et tant de chômage. Elle a vu de ses propres yeux. Par exemple, pour entrer dans un hôtel à Gammarth, au lieu de payer la redevance prohibitive à l’hôtelier (20 dinars par personne), tu donnes un billet au portier et tu y accèdes par le parking.
Pour refaire mon permis, j’ai fait remplir sans le moindre examen et contre dix dinars par la secrétaire d’un médecin mon certificat médical ! Tu comprends pourquoi il y a tant d’accidents de la circulation en Tunisie. Tu veux savoir comment on fait rentrer d’Allemagne un immense écran plat de T.V. en ne payant qu’une taxe de vingt dinars au lieu des cinq cents exigés au départ ? Je te raconterai de vive voix et je t’en dirai encore et encore, sur la route, dans les administrations. Dans les pays de l’ex-Union Soviétique, on achète son diplôme, son emploi. En est-on encore si loin ? On en reparlera… Et puis, il me faudrait des soirées pour te raconter la délinquance, petite ou plus grande, qui ouvre des cavernes d’Ali Baba. Ici on ne parle que de braquages, de vols à l’arraché, d’agressions au feu rouge, de « déménagement » de villas, etc. اa redonne du travail aux ferronniers qui montent les portes en fer forgé sur les maisons particulières ! Remarque, tu me diras qu’en Europe, on connaît !
La grande ambition ici c’est la consommation : on y bouffe, rote, braille, arbore sa nouvelle toilette, sa nouvelle voiture et sa nouvelle chambre à coucher. L’essentiel est de faire mieux que le voisin.
Je te parle de la côte où toi et moi nous sommes appelés à vivre et qui est la vitrine du pays. On te montre les hôtels cinq étoiles luxueux. Ceux de Hammamet-Sud, vides de touristes et construits avec on ne sait quel fric, sont choquants d’ostentation et de mauvais goût dans leur luxe, mais si tu pousses un peu, tu découvres de Chott Mariem à Zarzis des bidonvilles de nouvelles facture.
Tu as de belles banques et de grands ministères, la belle municipalité de La Kasbah, mais va voir la municipalité de la rue d’Athènes aux escaliers défoncés et avec au plafond un ventilateur quatre hélices, décroché et prêt à te trancher la tête, une vraie écurie !
Va voir le rectorat de La Manouba où tu es obligé de remplir ta demande de contractuel à la fac sur un bout d’évier tâché de café, et tu t’étonnes que le jeune docteur en question reparte en courant.
Regarde avenue Bourguiba la relève des éboueurs à dix-neuf heures, devant les plus grands cafés, les camions-bennes crasseux de la voirie, l’éboueur qui jette les sacs par-dessus son épaule, les canettes de bière et les coulées de pizzerias tombant dans le caniveau.
ہ voir les égouts à ciel ouvert entre les restaurants de La Goulette et les plages pleines de sachets nylon, de tessons, de bouteilles en plastique et de couches-culottes, tu parles d’un civisme !
Les gens te vident leurs poubelles de leurs balcons, c’est plus pratique. Ils se garent au milieu de l’avenue juste pour une petite course : « attends un peu », et ils te passent devant dans les queues, kulna oukhayan, « on est tous frères ».
Et je ne te raconte pas les services négligés, les « taxistes » qui n’acceptent les courses qu’à leur convenance et comme on te vole au marché !!!
Quant aux vendeuses de supermarché, elles baillent et c’est tout juste si tu ne dois pas t’excuser de les réveiller. Quant à l’hygiène alimentaire, j’espère que tu as l’estomac bien accroché !
Il n’y a aucun professionnalisme ni même le sens du travail bien fait. Et quand ça t’arrive de les reconnaître, ce sont des vestiges de l’ancienne société, de nos traditions et de notre dignité.
Je te le dis, notre pays ne ressemble à rien, pourtant il continue à tourner. Si nous devons rentrer toi, moi, nous tous qui voulons le changer, c’est d’une main de fer, mais vertueuse et efficace qu’il faudra mettre à niveau l’ةtat, son administration et notre société qui se ressemblent et ont l’air de vivre si bien ensemble.
Peut-être, après tout, que c’est leur façon de traverser le temps, entre un monde ancien qui s’éteint et un monde nouveau qui les met à son rythme, au grand galop.
En attendant, n’hez ch’lagti wa mallagti, et je retourne en courant à ma condition de résident-tunisien-à-l’étranger mis aux normes ISO 2004.
(Source: la revue en ligne « Alternatives citoyennes », N° 10 mis en ligne le 15 septembre 2004)
Réflexions à propos de L’exception islamique de Hamadi Redissi
Neïla Jrad
Après la publication de l’intervention de Latifa Lakhdar [voir Alternatives citoyennes numéro 9 du 10 juillet dernier], nous poursuivons le débat d’idées autour de l’ouvrage de Hamadi Redissi, L’exception islamique, avec la publication de cette contribution de Neïla Jrad.
La rédaction
Le livre de Hamadi Redissi, L’exception islamique, possède les trois grandes qualités susceptibles d’en faire un ouvrage de référence : il est tout d’abord le livre d’un homme de culture qui met à la disposition du lecteur une masse importante et diversifiée d’informations à caractère historique, philosophique et politique ; il est ensuite celui d’un analyste qui exerce sa réflexion critique sans fixer de limites – idéologique, culturelle ou politique – à sa pensée, ce qui l’amène à poser les prémisses solides du noyau théorique d’une critique radicale de l’islam ; il est enfin celui d’un intellectuel courageux qui ose, en pays d’islam, construire cette critique radicale sur un sujet quasi-tabou puisque considéré comme relevant, non seulement du sacré mais plus, de l’appartenance identitaire et culturelle.
Ce sont ces trois qualités essentielles qui font non seulement de ce livre le premier du genre en Tunisie mais, plus encore, qui ouvrent enfin le débat sur le couple islam/politique. Car l’intérêt de Hamadi Redissi pour l’islam en tant que « type culturel ou anthropologique », selon ses propres termes, n’est pas un intérêt purement spéculatif et intellectuel ; l’auteur n’est pas seulement animé par la lumière de la Raison qui guida un Rousseau, un Hobbes, un Spinoza ; non, à l’origine de la réflexion, il y a une préoccupation d’ordre politique qu’il énonce en ces termes, dès le début de l’ouvrage : « ce n’est qu’en islam que la théologie politique fondée sur l’origine divine du Pouvoir, continue à structurer en grande partie l’espace social et à peser sur l’élaboration d’une théorie de la Liberté Universelle et de la Tolérance Civile ».
Et le constat, pour les pays musulmans, est en effet écrasant :
1. Une « modernité vécue dans une incroyable schizophrénie épistémologique » qui porte en fait la peur de tout ce qui se rapporte à cette modernité : l’Occident, la Démocratie, la Femme.
2. « Une violence endémique » qui ronge le monde musulman au-dedans : « il l’expulse par moment spectaculairement dans le défouloir du monde » mais le plus souvent, elle s’exerce, de l’intérieur même du monde, sur un individu « pris en tenaille entre d’une part des clivages sociaux post-modernes, et d’autre part l’allégeance holiste et supra-étatique à une Umma ».
3. Des ةtats garants de l’islam et une loi sacrée, la Chariaa, qui demeure la source principale et parfois unique de la législation. Cette conception de l’ةtat, loin de soustraire la société à l’emprise de la religion, l’y maintient, empêchant l’accès à une citoyenneté réelle.
4. Ces ةtats qui portent l’empreinte de la tradition islamique sont, sur le plan économique, des ةtats prédateurs et rentiers qui n’ont que les apparences du capitalisme sans en assumer les connotations indissociables : une libéralisation réelle avec le développement des valeurs de travail et de démocratie.
5. Sur le plan démocratique, la carence est quasi-totale puisque « sur les 120 pays démocratiques, selon Freedom House, ne figure aucun pays arabe » ; dans l’ensemble « les pays arabes sont soit franchement autoritaires, soit piétinent dans ce qu’on a appelé une pseudo-démocratie » et le « diagnostic peut s’étendre aux pays non arabes ».
De ces constats, l’auteur tire une série d’interrogations dont la somme constitue ce qu’il appelle « l’exception islamique » : pourquoi l’islam est-il la dernière religion qui refuse de libérer le politique de l’emprise du religieux ? Pourquoi est-il le seul à refuser la démocratisation ? Pourquoi est-il le seul à s’estimer en conflit permanent avec l’Occident ? Pourquoi est-il le dernier à ne pas vouloir banaliser le religieux ?
La thèse de l’exception islamique est fractionnée en sept sous-thèses qui portent toutes le caractère de « l’exception » (culturelle, idéologique, théologique, militaire, économique…). Je n’en relèverai que quelques traits saillants comme autant de particularités de l’islam comme religion :
Une posture de juste milieu qui, dès les premiers temps de l’islam, veut concilier entre « les thèses minimalistes et les thèses maximalistes » et, depuis la Nahdha, entre tradition et modernité et qui n’a produit qu’une « semi modernité hésitante, ambivalente, inachevée » et cette « schizophrénie épistémologique » dans laquelle nous vivons.
Un fondamentalisme qui, loin de constituer, comme ce fut le cas pour le christianisme un temps, une étape de la Réforme, « accompagne l’histoire de l’islam quand il ne s’y identifie pas » prenant des formes mutantes selon les époques.
Une « théorie de la guerre sainte, légale et juste » prenant différentes formes selon les périodes historiques, Jihad actif, Jihad défensif, Jihad pacifié lorsque les ةtats musulmans n’ont plus eu les moyens de guerroyer mais qui fait se maintenir une exception guerrière par la persistance des ةtats militaires et le mythe du combattant, voire du martyr, dans l’imaginaire populaire.
Une « sublimation du combat pour la foi » qui débouche sur de multiples expressions de la violence dont fourmille l’histoire islamique, qui vont de l’assassinat à la terreur et aboutissent à ce sacrifice de soi qui fait du croyant un martyr.
Un islam « spirituel et temporel, ةtat et Cité, Individu et Société, culte et rapports sociaux » et un livre sacré « copie d’un archétype céleste », créant un système qui se suffit à lui-même et s’institue comme « auto référent, auto suffisant ».
Ces particularités que Hamadi Redissi appelle « exceptions » sont donc, pour l’auteur, à l’origine des carences de modernité et de démocratie en pays musulmans. Et l’effort de réformisme et d’Ijtihad, dont certains penseurs de la Nahdha sont à l’origine pour faire accéder le monde musulman à la modernité et lui faire récupérer six siècles de retard sans le couper de sa religion, a montré ses limites. En effet, s’inspirant de la thèse de A. Laroui, l’auteur de L’exception islamique montre que le réformisme musulman, qui était porteur, au XIXe siècle des ces trois figures que sont le clerc, le libéral et le technophile, n’a finalement fait émerger que la figure ambiguë du clerc, c’est-à-dire du réformateur musulman au détriment de celle du libéral – porteur du projet politique libéral mais marginalisé comme « acculturé » – et du technophile – porteur du projet technique et scientifique. La prédominance de la figure du clerc a maintenu l’islam comme idéologie garante du politique et comme mythologie sociale ; la « trahison des clercs », en menant à toutes les compromissions politiques avec l’islam, a empêché et la démocratisation et l’accès à des valeurs qui caractérisent aujourd’hui la modernité, constituant la fissure par laquelle s’est imposé « ce nouvel intellectuel » qu’est l’islamiste.
Si Hamadi Redissi achève son livre sur cette note plutôt pessimiste, c’est sans doute pour insister sur l’idée qu’il est temps d’en finir avec le projet réformiste de l’islam – tenté de multiples façons en pays musulmans – avec cette libéralisation de l’islam – malgré tout dominant en islam moderne – qui a montré ses limites puisqu’il a échoué à réformer les moeurs et la politique du fait qu’il a été « trop islamique et insuffisamment moderne ». Pour cela, l’auteur nous indique les lignes de force d’une alternative susceptible de construire une société plus juste et moins médiévale :
1. Cesser de surestimer l’islam par rapport aux autres monothéismes en acceptant l’idée que la sécularisation n’est pas reniement de la foi mais « processus historique inéluctable attaché à tout monothéisme ».
2. Déclarer obsolètes Jihad et Ijtihad.
3. Créer les conditions structurelles et culturelles de la démocratie en :
libérant l’économie de l’hypothèse rentière par la valorisation du travail, l’esprit de compromis et de négociation entre « les acteurs du champs politique » ;
développant la société civile et l’ةtat de droit par le développement des classes porteuses de la démocratie (bourgeoisie, classes moyennes, intellectuels éclairés, femmes).
4. Adopter une posture universaliste par l’accès aux Lumières en tant que « disposition d’esprit à la liberté » et « pensée en progrès ».
On pourrait reprocher à ce livre quelques défaillances : un certain éclectisme, trop de digressions à caractère historique voire anecdotique qui font perdre de vue, par moment, le déroulement de la pensée de l’auteur et rendent la lecture ardue. Mais, la critique qui me paraît la plus importante relève de l’utilisation de ce concept d’« exception » dont la redondance est assez surprenante : en effet, si un concept n’a d’intérêt que dans la mesure ou il apporte plus de clarté et de pertinence à l’analyse, cela ne me paraît pas être le cas ici : non seulement il n’ajoute rien à l’analyse de l’islam mais de plus, il introduit comme une fausse note et parfois même un malentendu. Car dire que le monde musulman « fait aujourd’hui exception » sur tous les plans dont a parlé Hamadi Redissi, on ne peut qu’y souscrire ; mais inscrire l’exception comme une particularité génétique, un ADN en quelque sorte de l’islam, non seulement condamne un projet socialement et culturellement émancipateur par un déterminisme qui lui est supérieur mais de plus me paraît théoriquement inexact. Bien au contraire, l’islam, ce troisième monothéisme, a un air de famille très prononcé avec les deux autres qui l’ont précédé et des caractéristiques communes fondamentales, à savoir :
Un livre sacré, seule et unique référence à la parole divine (sinon chaque monothéisme se serait fondu dans le suivant)
Une morale individuelle mais aussi sociale avec l’ambition d’organiser la société politique (il aura fallu un siècle de pensée rationaliste en Europe et une révolution pour écarter le religieux du politique)
Des visées expansionnistes par la parole et par la guerre, qui portent toutes une violence ouverte ou larvée (qu’on se rappelle non seulement les croisades mais les massacres entre protestants et catholiques et les missions d’évangélisation qui ont accompagné ou procédé les processus coloniaux)
L’intolérance qui et que produit le dogmatisme religieux et la violence dont elle est porteuse et dont nous sommes malheureusement trop souvent spectateurs aujourd’hui encore
Si le monde musulman fait aujourd’hui « exception », c’est justement en ce que l’islam est passé d’un socle religieux à un socle culturel et anthropologique et que cela n’a pu avoir lieu que parce que l’islam réformiste, en cherchant à adapter l’islam au monde moderne, l’a maintenu dominant dans la société, ôtant toute possibilité à la collectivité de construire le projet politique et social.
La deuxième critique déjà émise par Latifa Lakhdar dans sa lecture de L’exception islamique relève davantage, à mon sens, d’une interrogation que je formulerai en ces termes : à prendre l’islam comme unique clé d’explication généralisée à tout le monde musulman, Hamadi Redissi ne s’est-il pas fait piéger, à son détriment sans doute, par l’enfermement qu’il dénonce ? Ne s’est-il pas fait piéger par la Umma islamique en négligeant les histoires spécifiques de ces peuples qui, de l’Asie au Maghreb, du monde arabe à l’Afrique, sont aussi les histoires spécifiques de rapports de force sociaux et politiques et de cultures profondes qui ont donné à l’islam des visages sensiblement différents ?
Ces critiques, et d’autres encore certainement, permettent toutefois d’ouvrir ce débat latent depuis de nombreuses années en Tunisie, autour du rapport islam et politique, débat qu’il faudra bien affronter un jour si nous nous préoccupons du devenir de notre société et de lever cette chape de plomb qui pèse sur tous ceux et celles qui, comme Hamadi Redissi, sont animés d’une « disposition d’esprit à la liberté ».
(Source: la revue en ligne « Alternatives citoyennes », N° 10 mis en ligne le 15 septembre 2004)
Un scrutin en questions
Ridha Kéfi, correspondant à Tunis
L’issue de l’élection présidentielle du 24 octobre ne fait aucun doute : Zine el-Abidine Ben Ali sera reconduit sans coup férir dans ses fonctions. Restent, quand même, quelques interrogations…
Le président Zine el-Abidine Ben Ali a déposé le 3 septembre sa candidature à l’élection présidentielle du 24 octobre, fêtant ainsi en grande pompe son 68e anniversaire. Le candidat du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir, brigue un quatrième mandat de cinq ans.
Sa candidature a été rendue possible par un amendement de la Constitution approuvé par voie référendaire en mai 2002 (par plus de 99 % des suffrages exprimés), mais contesté par une partie de l’opposition. Cet amendement abroge la limitation à trois du nombre des mandats à la tête de l’État et porte à 75 ans l’âge limite pour être candidat. Ce qui donne au président sortant la possibilité de solliciter un quatrième, voire un cinquième mandat – et de rester au pouvoir jusqu’en 2014. Mais on n’en est pas encore là.
Trois autres candidats devraient être présentés par les partis d’opposition disposant de députés au Parlement. La date limite pour le dépôt des candidatures auprès du Conseil constitutionnel est fixée au 23 septembre.
Restent un certain nombre de questions.
Dans quel contexte cette élection se déroulera-t-elle ? Qu’en pensent les Tunisiens ?
Fera-t-elle avancer la cause de la démocratie et du pluralisme ?
Quelles sont les chances des candidats en lice ?
Que pensent les Tunisiens de ce nouveau rendez-vous électoral ?
À la vérité, pas grand-chose. À l’exception d’une minorité de militants, le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne se passionnent guère pour ce scrutin. Pour plusieurs raisons.
D’abord, force est de reconnaître que l’issue de la consultation ne fait aucun doute. Au pouvoir depuis 1987, Ben Ali se succédera à lui-même, sans doute avec un score écrasant, comme en 1989, 1994 et 1999. Or même si elle est synonyme de stabilité, la continuité n’enthousiasme guère les électeurs. Seule la perspective d’un changement serait susceptible de les sortir de leur léthargie. Il suffit d’ailleurs de regarder la télévision et de lire les journaux : on chercherait en vain un débat contradictoire susceptible de passionner les foules.
Mêmes les militants politiques tardent à se mobiliser. Les partisans du pouvoir sont convaincus que le scrutin se traduira par le maintien du statu quo. Ceux de l’opposition déplorent par avance la « consolidation du système de l’État-parti ». Ce qui revient au même. Quand les acteurs politiques sont d’accord sur tout (ou presque), comment s’étonner que les simples citoyens se montrent indifférents à leurs infimes divergences ?
Et puis, au terme d’un été festif au cours duquel ils ont, pour la plupart, largement puisé dans leurs économies, les Tunsiens font leurs comptes. Ils se montrent d’autant plus soucieux que la rentrée scolaire et le mois de ramadan, qui entraînent traditionnellement de grosses dépenses, approchent à grands pas.
Difficile dans ces conditions de les convaincre de s’intéresser à la politique. Beaucoup sont ce qu’on appelle ici des « khoubzistes », des adeptes du « parti du pain», et préfèrent vaquer à des occupations plus lucratives. Très attachés à leur confort, ils sont atteint d’un mal que les analystes ont baptisé « oûzouf ». Traduire : passivité, dépolitisation. Ils donnent l’impression d’être indifférents, blasés, sceptiques… Ou d’avoir la tête ailleurs. L’élection présidentielle américaine du 2 novembre, par exemple, ne les laisse apparemment pas indifférents : la majorité d’entre eux souhaite ouvertement une défaite de George W. Bush face à John Kerry, son adversaire démocrate.
« Pourquoi chercher à promouvoir un pluralisme de façade quand la société ne demande qu’à être confortée dans son unanimisme de fait ? » s’exclamait récemment un homme politique, visiblement exaspéré par l’apathie de ses concitoyens. À la veille de l’ouverture de la campagne électorale, début octobre, ces derniers lui apporteront-ils un démenti ? Ce serait dans l’intérêt de tous les partisans de l’ouverture politique. Et ils sont nombreux…
Le parti au pouvoir va-t-il lâcher du lest ?
Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) ne semble pas disposé à céder aux autres formations la moindre parcelle de pouvoir. À peine ses militants tolèrent-ils l’idée – passablement saugrenue à leurs yeux – de devoir croiser le fer avec des personnalités venues d’autres horizons politiques. Leurs raisons sont simples, voire simplistes, et peuvent se résumer en un slogan : « On ne change pas une équipe qui gagne. »
Pour justifier leur hégémonie sur la vie politique, les militants du RCD invoquent plusieurs arguments, dont le moindre n’est pas le bilan de Ben Ali, jugé par eux extrêmement positif. Dans ces conditions, la moindre réserve, la moindre nuance dans l’éloge leur apparaît comme une manifestation d’ingratitude.
De toute façon, le RCD bénéficie d’une très forte assise électorale. Fréquemment en proie à des crises internes et incapables de proposer un programme crédible, les partis d’opposition sont d’une insigne faiblesse. Les électeurs ne s’y trompent pas. Lors de chaque consultation, ils font le choix de la sécurité, de la stabilité et la prospérité, fût-elle relative. Toutes choses que le régime en place est, à leurs yeux, seul en mesure de leur apporter.
Reste que les « RCD’éistes » bénéficient largement de l’appui de l’administration et disposent de moyens humains et financiers sans commune mesure avec ceux de leurs concurrents. Publics ou privés, les médias nationaux se montrent en outre d’une grande indulgence à leur égard, alors que leurs adversaires sont rarement épargnés. Comment croire que les résultats des élections n’en soient pas affectés ?
Quelles sont les chances de l’opposition ?
Quasi nulles. Aucun des trois autres candidats ne se fait d’ailleurs la moindre illusion. Mohamed Bouchiha, du Parti de l’unité populaire (PUP), Mounir Béji, du Parti social libéral (PSL), et Mohamed Ali Halouani, du mouvement Ettajdid, candidat de l’Initiative démocratique (voir J.A.I. n° 2277), se contenteraient assurément de recueillir chacun 1 % des suffrages, ce qu’aucun opposant n’est jamais parvenu à faire en Tunisie.
À l’exception, peut-être, de Halouani, ils ne veulent surtout pas apparaître comme des concurrents, encore moins comme des adversaires politiques de Ben Ali, dont ils évitent soigneusement de critiquer le programme. Difficile, dans ces conditions, de se présenter comme une alternative crédible. En 1999, lors de la précédente consultation, un opposant avait eu ce mot mémorable, lors d’un meeting : « Je présente ma candidature à la présidentielle, mais vous appelle à voter pour Ben Ali. » Son score avait été à la mesure de ses ambitions : « zéro et quelques poussières ».
En fait, il s’agit presque de candidats désignés. Amendée en mai 2002, la Constitution réglemente en effet la candidature à la présidentielle de manière extrêmement stricte : aucun candidat indépendant ou n’appartenant pas à un parti représenté au Parlement n’est autorisé à se présenter.
Pour convaincre leurs électeurs de se rendre aux urnes, les opposants seraient donc bien inspirés de faire preuve d’un minimum de détermination et de combativité. Une nouvelle déconfiture (il y a cinq ans, Mohamed Belhaj Amor et Abderrahmane Tlili avaient, à eux deux, réuni moins de 1 % des voix) apporterait de l’eau au moulin des partisans du boycottage du scrutin.
Pour justifier cette position de rupture, les membres du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), pour ne citer que ce parti légal, invoquent la monopolisation par le pouvoir des instruments de la vie politique. À les en croire, la prochaine consultation ne sera, comme les précédentes, qu’une « parodie » destinée à « justifier le décor pluraliste ».
L’« Initiative démocratique » peut-elle changer la donne ?
Dans un manifeste rendu public le 25 juillet, les promoteurs de cette « Initiative » ont manifesté leur volonté de « rompre avec les formes rituelles de participation-décor qui […] discréditent le principe même des élections […] et mettent à mal les fondements de la République ».
Lancée par un groupe de militants de gauche réunis autour d’Ettajdid, seul parti de l’« opposition réelle » à remplir les conditions légales de candidature, cette « Initiative » vise à construire un « mouvement démocratique, progressiste et unifié » doté d’une réelle assise populaire et électorale. Vaste programme !
Si la mobilisation en faveur de Halouani, le candidat d’Ettajdid, permet d’ouvrir une brèche dans le système unanimiste qui a prévalu jusqu’ici, l’« Initiative » n’aura pas été inutile. Dans le cas contraire…
Quelles seront les réactions à l’étranger ?
En dépit des critiques récurrentes des organisations de défense des droits de l’homme concernant le verrouillage de son espace politique et médiatique, la Tunisie conserve à l’extérieur une image plutôt positive.
Avec une classe moyenne représentant plus des deux tiers de la population, une économie portée par la production industrielle et l’exportation de biens et services et un taux de croissance avoisinant les 5 %, elle fait figure de modèle de stabilité et de bonne gouvernance au sein du monde arabo-musulman.
À Paris, à Washington et ailleurs, les responsables politiques n’hésitent pas à la citer en exemple. Les bailleurs de fonds internationaux en font de même. Les résultats de l’élection présidentielle tunisienne, quels qu’ils soient, ne les amèneront sans doute pas à reconsidérer leur position.
De même, la manière dont Ben Ali est parvenu à juguler l’intégrisme religieux tout en menant à bien un ambitieux projet de modernisation de la société lui vaut le respect de ses pairs maghrébins.
Pourtant, tout en louant ses indiscutables réussites en matière économique et sociale, les observateurs étrangers souhaiteraient voir la Tunisie mettre à profit sa stabilité et sa relative prospérité pour s’engager plus résolument sur la voie de la libéralisation politique.
(Source: JA/L’Intelligent N°2279 du 12 au 18 septembre 2004)
Le Dr Mohamed Lahbib Belkhodja :
«Le cheikh (Tahar Ben Achour, NDLR) a défriché un terrain abandonné depuis huit siècles»
Afin d’en savoir plus à propos de l’ouvrage sur le cheikh Mohamed Tahar Ben Achour et son livre «Maqassidou’chariaâ l’islamiya» (buts de la législation islamique), nous avons rencontré son auteur, le cheikh Mohamed Lahbib Belkhodja, alors qu’il se préparait à regagner Jeddah en Arabie Saoudite afin de poursuivre sa mission en tant que secrétaire général de l’Académie du fiqh (jurisprudence) islamique relevant de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), mission qu’il assure depuis le 1er septembre 1984 avec rigueur et assiduité tout en donnant l’exemple de l’approche tunisienne en matière d’Islam et d’innovation.
Ancien mufti de la Tunisie (1976-1984), le cheikh Belkhodja est également docteur ès lettres arabes de la Sorbonne (1964). Il a été aussi doyen de la faculté de la Chariaâ (1970-1976), et ce, après avoir obtenu tous les diplômes zeitouniens y compris «Al Alimiya» (cycle supérieur) en 1946 et participé au concours de professorat.
Auteur de plusieurs ouvrages, études et articles dans différentes disciplines des sciences islamiques et de la littérature arabe, le cheikh Belkhodja est aussi membre de plusieurs académies et conseils scientifiques un peu partout dans le monde musulman. Du haut de ses quatre-vingt-deux ans, il continue à effectuer des recherches et de suivre de très près les nouvelles publications touchant à ses domaines d’intérêt.
Parfois sévère, mais non sans humour, l’auteur nous a reçu dans sa bibliothèque personnelle, chez lui, dans la banlieue nord de Tunis, et a bien voulu répondre à nos questions, chose qu’il a faite avec rigueur et précision.
En consultant votre monumental ouvrage, une question s’impose dès le départ : le temps que le travail a pris ?
Sept longues années. Mais j’assumais, entre-temps, mes responsabilités professionnelles et poursuivais mes recherches scientifiques dans d’autres domaines.
Comment est née l’initiative de l’Emir de l’Etat du Qatar consistant à financer par ses propres soins l’impression de votre travail ?
C’était l’année dernière, en marge du 14e congrès de l’Académie du fiqh, tenu à Doha au Qatar. Le ministre des Affaires religieuses du pays, M. Ahmed Ben Abdallah Al Morri, a pris connaissance de l’existence du manuscrit et a proposé à Son Altesse le Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani d’en assurer l’édition.
On peut donc conclure que la mémoire du cheikh Ben Achour jouit d’une grande notoriété dans le Machreq…
Sa notoriété était déjà acquise de son vivant dans les plus hautes sphères, surtout auprès de grands oulémas de son époque et jouissait auprès de son ami tunisien cheikh El Kadher Ibn Hussein, recteur de l’Université d’Al Azhar au Caire, de grands égards. Il reste hélas peu connu à sa juste valeur auprès du public du Machreq. J’espère donc que mon travail pourra combler cette lacune.
Peut-on espérer voir une édition tunisienne de votre présent ouvrage?
Ce n’est plus qu’une question de temps puisque le Dr Abdelbaki Hermassi, ministre de la Culture, m’a contacté dans ce sens, ce qui m’a fait un grand plaisir. Ainsi je serai en mesure de revoir le texte pour cette deuxième édition.
Pourquoi vous-êtes vous intéressé à son livre sur «Al Maqassid» et non à l’œuvre la plus remarquable de cheikh Ben Achour «Attahrir wa’tanouir» qui est considérée parmi les plus importantes exégèses du Coran de tous les temps et la plus importante au cours de ces derniers siècles?
«Attahrir wa’tanouir» est d’abord un ouvrage monumental en 30 tomes. Il nécessite un effort titanesque et un autre type d’intérêt. C’est pour cela que j’ai constitué il y a quelque temps un comité qui s’est attelé à la mise au point d’un index et à un dictionnaire détaillé des thèmes, des questions et des disciplines scientifiques en rapport avec l’ouvrage. Cela sans oublier le fait que j’ai publié plusieurs études à son propos dans des périodiques académiques.
Je pense, par contre, que le livre sur «Al Maqassid» n’a pas bénéficié de l’intérêt qu’il faut alors même qu’il a innové dans son domaine.
Mais pourquoi cet intérêt si tardif alors que, comme vous le mentionnez dans votre ouvrage, le livre a été publié pour la première fois il y a déjà 57 ans?
La première édition est parue à Tunis chez la librairie «Al Istiqama». Le cheikh enseignait à l’époque cette matière à l’Université de la Zitouna. Cette édition a été très rapidement épuisée.
La deuxième, revue et corrigée par le cheikh lui-même, n’a pu voir le jour qu’à la fin des années 70. Cela en plus d’une édition parue en Malaisie grâce au Dr Al Missaoui qui enseigne à l’Université internationale islamique de Kuala Lumpur et qui avait repris tel quel le texte de la deuxième édition.
Ayant pris connaissance des changements effectués par le cheikh lui-même en comparant les deux éditions, j’ai pu mesurer l’intérêt de l’auteur pour certains sujets et l’évolution de sa pensée.
En raison de l’importance de l’ouvrage, j’ai pensé qu’il était utile d’en réaliser une édition annotée afin de vulgariser un tant soit peu son contenu tout en offrant plusieurs accès à celui-ci sous forme d’index.
Peut-on dire que le cheikh Ben Achour a été influencé, en décidant d’écrire son livre, par les réformistes musulmans de la fin du XIXe s qui pensaient que la science des sources fondamentales de la législation islamique (Ilm al oussoul) était devenue stérile et a participé ainsi à barrer la route à toute tentative d’innovation (Ijtihed)?
Non. Car même si les réformistes étaient pour la plupart d’entre eux des spécialistes des sciences islamiques, ils n’avaient pas cependant le savoir et l’érudition du cheikh Ben Achour. Il a peut-être été influencé par eux pour d’autres aspects sociaux, lui-même étant un réformateur. Mais son livre est le fruit de l’évolution de sa propre pensée scientifique et des critiques qu’il a adressées à ces prédécesseurs. N’oublions pas qu’il a défriché un terrain abandonné depuis près de huit siècles et qu’il est ainsi devenu le fondateur de la science des buts de la chariaâ.
Le cheikh pense par ailleurs que les fuqahas (docteur de la chariaâ) n’ont pas réussi à trouver dans la science des sources fondamentales (Ilm al oussoul) une plateforme où pourraient fusionner les divergences, car cette science se limite à extraire les jugements de la terminologie du législateur sans se soucier de l’utilité des préceptes de la chariaâ et est donc tombée dans les sentences catégoriques indiscutables, alors que la science des buts focalise sur les motivations premières de chaque précepte de la chariaâ.
Mais quel est le bien- fondé de ces buts prônés par l’Islam et les intérêts qu’ils sous-tendent?
La législation islamique (chariaâ) a pour fondements les préceptes divins liés à la vie de l’être humain en tant qu’individu, celle de la société en tant que peuple et communauté (oumma) et celle de l’humanité entière. Ces préceptes se basent sur des preuves conduisant, la plupart du temps, aux buts (maqassid) et aux intérêts qui sont de deux types. Il y a d’une part les droits qui nécessitent un effort d’identification et de justification et d’autre part les buts généraux tels que la souplesse et la magnanimité requises, la justice, la liberté, l’égalité, les buts à caractère privé tels que la constitution d’une famille avec tout ce qui s’en suit au niveau des liens de parenté et d’affiliation, les buts liés aux questions économiques au sein desquelles on doit faire par exemple la différence entre propriété et création des richesse entre ce qui est conforme aux normes et ce qui ne l’est pas et au sein desquelles il ne faut pas oublier les transactions contractées sur la base de l’effort physique. J’ajouterai aussi les intérêts recherchés à travers le système judiciaire et les témoignages.
Grâce au cheikh Ben Achour, l’innovation a donc pu reprendre son chemin?
Le cheikh est allé plus loin. Après avoir rappelé que l’innovation est un devoir, il a appelé à la création d’une académie du fiqh qui rassemblerait les éminents spécialistes des sciences de la chariaâ dans chaque pays musulman quelles que soient leurs approches et leurs doctrines.
Propos recueillis par F.A.
(Source: La Presse du 14 septembre 2004)
ماهر عبد الله
محمد كريشان
الصدمة كانت قوية جدا وأقوي مما يحتمل، لم يصدق أحد منا في البداية أن ذلك قد حدث فعلا: ماهر عبد الله الذي لم يكن يكل أو يمل من الجلوس مع الزميلات والزملاء في كل وقت مبكر كان أو متأخر ليتحدث في كل شيء ويناقش كل شيء، يغادرنا فجأة دون وداع أو تنظير كما يريد دائما أن يقدم أفعاله أو يبررها.
لا راد لقضاء الله سبحانه وتعالي، ولكن لم يكن من السهل أبدا علي كل من عرف ماهر أن يراه هكذا يرحل دون مقدمات فقد كان الرجل أقرب إلي الموت في ذهننا وهو يغطي الحرب في العراق وبغداد تنام وتستيقظ علي جحيم القنابل، وقد كان فعلا كذلك ومكتب الجزيرة يقصف مرتين وفيه يستشهد الزميل طارق أيوب، بل إن ماهر نفسه كان يقول للجميع إن الشظايا التي اخترقت جسد طارق كان مقدرا لها أن تصيبه هو لولا إصرار طارق أن يحل محله ويبادر إلي الصعود إلي سطح البناية لتغطية وقائع القصف الجاري يوم الثامن من (نيسان) أبريل علي العاصمة العراقية، وكأنه أراد طوعا الانسحاب من رؤية الدبابات الأمريكية وهي تدخل عاصمة الرشيد غازية بدعوي تحريرها وهو المشهد الذي نقله ماهر بمزيج رائع من المهنية والدرامية إلي ملايين الناس في ثلاث ساعات التهم خلالها أربع علب من السجائر.
كان رحمه الله مدمنا علي التدخين والسهر ومدمنا علي جلسات النقاش التي لم يكن مهما بالنسبة إليه أن تكون بعد منتصف الليل أو مع بزوغ شمس يوم جديد، وكثيرا ما كنا نتساءل متي ينام هذا الرجل الذي أجاد فن العلاقات العامة بشكل لا مثيل له، فقد كان مستعدا دائما لملاحقة كل من يحل ركبه في الدوحة من الزملاء والمفكرين والسياسيين، يسهر مع هذا ويفطر مع ذاك ويستضيف هذا علي الغداء والآخر علي العشاء، وكان يستمتع بأن يكون معه في كل مرة أكثر من زميل علي شرف هذا الضيف.
ورغم تسكعه الدائم ليلا ونهارا بحثا عن جلسات الحوار المهنية والسياسية والشخصية التي غالبا ما يمتزج فيها الجد بالهزل، كان ماهر قارئا نهما لا تدري متي يجد الوقت ليلتهم آخر المقالات الصادرة يوميا في الصحف العربية والبريطانية والأمريكية والعبرية كذلك، كما أن مكتبته الشخصية تزخر بمئات العناوين التي يحرص دائما علي اقتناء أهمها وأحدثها. ولهذا كان الراحل أقرب إلي الصحافي المستمتع بالنقاشات الفكرية والايديولوجية منه إلي الصحافي بمعناه التقني الجاف ولهذا أبدع في كتاباته باللغتين العربية والأنكليزية ـ وبعضه لم ير النور بعد من بينها كتاب عن تغطية الحرب في العراق ـ ربما أكثر مما كان مبدعا في التلفزيون الذي لم ينصفه بالكامل حين لم تتجاوب معه الكاميرا بمثل السخاء الذي تجاوب به القلم الذي ربطته به قصة عشق أعمق.
ومع أن التزامه الديني والسياسي لم يكن خافيا إلا أنه امتلك من سعة الأفق والايمان بالتعددية ما يجعله قادرا علي التعامل مع الجميع بأريحية كبيرة زادها ثقة ثراء الزاد وسعة الاطلاع مما جعله صديق الجميع من زملائه في قطر وخارجها مهما تعددت مشاربهم وحتي نزواتهم أحيانا مما، للأسف والحزن الشديدين، يجعل من رحيله المبكر بلا استئذان خسارة كبري ليس فقط للمحطة التي يعمل بها والحقل الإعلامي الذي اختاره وإنما أيضا للعائلة الفكرية التي انتمي إليها والتي هي الآن أكثر من أي وقت مضي في حاجة ماسة لأمثاله من العقلاء.
(المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 15 سبتمبر 2004)
إقامة حد الزنا في فرنسا 29 مرة خلال هذا الصيف
د. أحمد القديدي (*)
نعم! العنوان صحيح، والخبر صحيح، والإحصائية دقيقة ورسمية، 29 زوجة فرنسية تم قتلهن من قبل الزوج خلال فصل الصيف 2004 لمجرد الاشتباه في ارتكابهن جريمة الزنا، وهو ما يسميه الغربيون عموماً «الخيانة الزوجية» هذا الخبر أفردت له «ليبراسيون» صفحتها الأولى بطولها وعرضها وصفحات عديدة بالداخل.
ووضعت الصحيفة هذا النبأ تحت عنوان: «قتيلات في جو من اللامبالاة التامة: ضحايا العنف العائلي» وتتطرق الصحيفة الجدية إلى معلومات مدهشة منها أن الظاهرة تفشت واتسعت ولا توجد احصائية رسمية من وزارة العدل بهذا المجال، بل إن هذه الأرقام هي من تحقيق قامت به وكالة الأنباء الفرنسية الحكومية «أ.ف.ب».
تقول لنا الوكالة «إن 33% من النساء القتيلات أعدمن بطعنات السكاكين و30% أعدمن بالرصاص و10% قتلن بالضرب المبرح. ونلاحظ أن معدل سن «الضحايا» هو 45 عاماً، ومن أشهر الذين أقاموا حد الزنا على الزوجة هذا الصيف لاعب «الرجبي» الشيهر الكابتن مارك سيسيون الشخصية الشعبية الذي قتل زوجته أمام الأشهاد بخمس عشرة طلقة رصاص.
وتؤكد دراسة علمية قام بها معهد «اينفاف» بأن الظاهرة إياها ليست فقط فرنسية بل أوروبية، وأن إقامة حد الزنا في دول الاتحاد الأوروبي هي كالتالي: فمن بين كل مليون مواطن ينفذ القتل في 12.6 في رومانيا التي فازت في هذا الميدان بقصب السبق، تليها فنلندا بمعدل 8.6 تليها اللكسمبورغ بمعدل 5.5، تليها الدنمارك بمعدل 5.4، وبعدها تأتي السويد بمعدل 4.5، تليها المملكة المتحدة بمعدل 4.3، وتليها ألمانيا بمعدل 3.5، ثم إسبانيا بمعدل 2.4، فهولندا بمعدل 2% ومثلها نجد بولونيا وأيرلندا وايسلندا.
وتضيف الدراسة قائلة إن استطلاعاً للرأي أجراه المعهد لدى 6970 امرأة متزوجة في الدول الأوروبية «أعمارهن ما بين 20 و59 عاماً أفاد بأن 10% من النساء تعرضن مرة أو أكثر إلى محاولة قتل وإلى العنف الشديد. وتضيف صحيفة «ليبراسيون» قائلة إن إسبانيا اهتمت بهذا الخطر، وسنت جملة من القوانين الشاملة لبرامج التربية والإعلانات وعمل المرأة خارج البيت والقانون الجزائي والإجراءات الاجتماعية من شأنها الحد من هذه الظاهرة الخطيرة.
الصحيفة استخلصت من هذه المأساة بأنه كل يومين خلال هذا الصيف تقتل امرأة يشتبه بعلها بأن لها علاقة محرمة مع رجل آخر، وبأن الزيادة في عدد هذا الصنف من الجرائم في تزايد مهول من سنة إلى سنة «بزيادة 34% من عام 2003 إلى عام 2004» وهو ما يصنف هذه الجرائم في عداد الظاهرة الاجتماعية المتفاقمة.
وفي تقرير أعده البروفيسور هنريون عضو الأكاديمية الطبية الفرنسية يلفت انظار الدولة والمؤسسات الاجتماعية والمنظمات غير الحكومية إلى ضرورة العلاج الجذري عوض التجاهل واللامبالاة. أما الحكومة الإسبانية فهي المثل الذي يقدمه هذا الباحث للحكومة الفرنسية، فالعلماء الاجتماعيون الإسبان توصلوا إلى أن السبب الرئيسي لتفاقم هذه الظاهرة هو التحرر السريع للمرأة ورغبتها في الاستقلال. وفي نفس العدد من صحيفة «ليبراسيون» نقرأ الافتتاحية المخصصة لهذا الموضوع تدعو السلطات الفرنسية إلى وضع خطة وطنية لمكافحة هذا الداء.
ولا أخفي قرائي الأفاضل بأني أثرت هذا الموضوع وقدمته لهم لسببين اثنين: الأول هو انني كثيرا ما أدعى لمؤتمرات بالجامعات أو المنظمات الباريسية ويتداول على إحراجي ومضايقتي جمع من الزملاء الغربيين الذين ينسبون للإسلام ما يسمونه «العقوبات الجسدية البربرية» وهم بالطبع يقصدون الحدود ومن الحدود يخصون حد الزنا بالرجم. وأقوم أنا انطلاقا من الحق والواقع بالدفاع عن مبادئ الإسلام السمحاء مفسرا بأن حد الزنا لم ينفذ منذ عشرات السنين وبأن هذا الحد في الشريعة هو حد إشاعة الفاحشة وإعلانها في وضح النهار، وأبرهن على ذلك بالشروط القاسية التي وضعها الدين الإسلامي لحماية حياة الناس رجالاً ونساءً من مجرد الشبهة «الشروط معروفة لدى الخاص والعام».
أما السبب الثاني فهو انزلاق بعض الدول العربية المسلمة إلى التشبه الاوتوماتيكي والبليد بالمجتمعات الغربية تحت شعار «تحرير المرأة» ولم يقولوا لنا «تحرير المرأة من ماذا؟» لأن الأفضل هو تحرير الأسرة كلها من الأفكار البائدة والعادات المتخلفة وليس تحرير المرأة من الأسرة وتثويرها ضد زوجها بتعلة ان الطاعة للزوج هي استعباد للمرأة، بينما القوامة الإسلامية الخالصة هي تكريم للمرأة وصون لها ورفع من قيمتها واعتراف بفضلها كنصف للمجتمع أماً مسؤولة وزوجة صالحة وأختا معززة وبنتا مصونة ومواطنة كاملة الحقوق والواجبات. أما الذي يحصل عندما نقلد الغربيين كالببغاوات فهو تحول القوانين إلى أدوات تشجيع النساء للتمرد على أزواجهن وتركهن لبيوتهن وأطفالهن بدعوى حرية المرأة!
وهي نتائج وتداعيات لم يقصدها المشرع الأصلي في بعض البلدان ولكن جاءت بها التحولات الكبرى والسريعة للعالم بأدوات الاتصال والإعلام، وبدأنا نلمس آثارها السلبية الخطيرة في تفاقم معضلات المجتمع ومظاهر التفكك الأسري، حينما نفقد البوصلة الحضارية والثقافية والروحية التي تدلنا على الطريق الصحيح والمستقيم في عالم شديد التقلبات سريع التحولات كثير الهيمنات.
(*) جامعي تونسي مقيم بالدوحة
(المصدر: صحيفة الشرق القطرية الصادرة يوم 15 سبتمبر 2004)
المبادرة الامريكية للشراكة في الشرق الاوسط: دمقرطة للعالم العربي ام تكريس للهيمنة؟
آسيا العتروس (*)
بعيدا عن الاحداث والتطورات الخطيرة الدائرة في العراق، وفي منأي عن اجواء الحملة الانتخابية الرئاسية الساخنة في الولايات المتحدة، تعود المبادرة الامريكية للشراكة في الشرق الاوسط لتطفو علي سير الاحداث مجددا مع انطلاق بيتر مولدين مدير المكتب الاقليمي للشراكة مع دول منطقة الشرق الاوسط وشمال افريقيا والتي يرمز لها اختصارا بالانكليزية بعبارة ميبي MEPI اول جولة له عبر دول منطقة شمال افريقيا المعنية بهذه المبادرة والتي تشمل كلا من تونس التي تقرر احتضانها للمكتب الاقليمي والمغرب والجزائر ومصر فضلا عن الاردن ولبنان وذلك في انتظار زوال الغموض حول احتمال انضمام ليبيا الي هذه القائمة الاولي المعنية بسلسلة الاصلاحات السياسية والاقتصادية والاجتماعية بما في ذلك اصلاح وتطوير التعليم ووضع المرأة في هذه الدول وذلك وفقا للخطوط التي كشفت عنها في المبادرة الامريكية
وفي اول لقاء له مع عدد من الصحافيين بعد افتتاح ثاني مكتب اقليمي من نوعه ما اصطلح علي تسميته بمكتب المبادرة الامريكية للشراكة في الشرق حاول بيتر مولرين ان يقدم اهدافا مغرية حول ابعاد هذه المبادرة علي مختلف الاصعدة رافضا في نفس الوقت ان يكون في مثل هذه الخطوة اي محاولة للتدخل في شؤون هذه الدول او الهيمنة عليها معترفا بأن الولايات المتحدة قد اقترفت اخطاء عديدة بتجاهلها واهمالها لهذه المنطقة وعدم سعيها لتقديم المساعدة المطلوبة لشعوبها علي غرار ما قدمته لاوروبا في اعقاب الحرب العالمية الثانية او كذلك ما قدمته لمنطقة البلقان او دول اوروبا الشرقية خلال العقد الاخير من القرن الماضي.
والحقيقة ان المزايا التي حاول بيتر مولرين، الذي يتولي ادارة ثاني مكتب للشراكة من نوعه بعد مكتب ابوظبي بالامارات، تقديمها لم تكن لتختلف عن تصريحات كبار المسؤولين الامريكيين في مختلف تدخلاتهم لتسويق خطوط المبادرة واعتبارها المنقذ المرتقب لشعوب العالم العربي مما تردت فيه من جهل وتخلف وفساد سياسي واجتماعي وافلاس في الارصدة الثقافية والعلمية وغيرها.
وقد كرر بيتر مولرين كسابقيه ايضا بأن الهدف الاساسي من هذه المبادرة يتمثل في تأكيد الالتزام الامريكي بمساعدة شعوب المنطقة علي الانفتاح السياسي والاصلاح الاقتصادي وتطوير برامج التعليم ودعم حقوق المرأة. واذا لم يكن الهدف الاساسي من محاولة الوقوف علي تصريحات مدير المكتب الاقليمي لمبادرة الشراكة نقل ما جاء علي لسان المسؤول الامريكي علي طريقة المؤتمرات او اللقاءات المخفية التقليدية المعروفة او كذلك اعادة سرد خطوط المبادرة الامريكية لاصلاح العالم العربي فقد نالت تلك المبادرة حظها اكثر من مرة في مختلف وسائل الاعلام العربي والغربي التي تناولتها بالتحليل والتقييم باطناب.
والحقيقة ان بيتر مولرين كان يدرك منذ البداية ان المهمة التي جاء من اجلها الي المنطقة لن تكون امرا سهلا او ميسرا.. وان الحرب علي العراق والاوضاع المأساوية في الاراضي المحتلة لن تكون السبب الوحيد في عرقلة مهمته داخل مجتمعات تنتشر بداخلها مشاعر انعدام الثقة وتفاقم الشكوك ازاء نوايا ومخططات الادارة الامريكية التي لم يعد المثقف العربي او الاعلامي او المواطن العادي يتقبلها او يستسيغها مهما كانت ايجابياتها علي حياته المستقبلية.
ولعل الاحساس بغياب العنصر الاساسي لاقامة جسور اي نوع من الشراكة حاجزا ومستقبلا وهو عنصر الثقة المتبادلة بين اي طرفين ما دفع مولرين للقول بانه لو حدق الجميع في ابعاد واهداف هذه المبادرة سيكون الامر جيدا ولكننا ندرك ان البعض فقط يصدقنا وان البعض الاخر سيصدقنا لاحقا وان هناك من لن يصدقنا اطلاقا؟ وقد بات واضحا ان الادارة الامريكية تراهن علي العنصر الزمني لتطويع جزء كبير من شعوب المنطقة واقناعها بجدية مبادرتها التي كان وزير الخارجية الامريكي كولن باول اول من اطلــــقها في ديسمبر 2002.
وبدون شك فان هجمات الحادي عشر من ايلول (سبتمبر) والحرب الامريكية المعلنة أي ما سمي بالحرب علي الارهاب من افغانستان الي العراق كانت وراء اعلان هذه المبادرة الامريكية كجزء من الحملة القائمة ضد الارهاب وذلك اعتقادا من المخططين في البنتاغون والخارجية الامريكية بان اصلاح الاوضاع الاجتماعية وتطوير التعليم وتوفير فرص افضل للعمل لجيوش من الشباب العربي العاطل وتحسين ظروف العيش لهم سواء في الدول النفطية او غير النفطية من شأنه ان يساعد علي استئصال جذور العنف والتطرف والنزعة الي الارهاب في هذه المجتمعات ويساعد علي الاستقرار والازدهار ويقلص مشاعر العداء والكراهية لامريكا.
ولا شك ايضا ان العودة الي تنشيط هذه المبادرة قبل نحو شهرين علي موعد الانتخابات الرئاسية الامريكية ما يشير الي ان المبادرة تحظي بتأييد من الجمهوريين والديمقراطيين في الكونغرس علي حد سواء وهو ما يعني ان المبادرة ستظل قائمة بعد تدشين المكتب البيضاوي في جانفي 2005 ايا كان الحزب الفائز في السباق الانتخابي الامريكي.
ليس سرا بالمرة ان العالم العربي احوج ما يكون اليوم فيه لاصلاح اوضاعه المتردية ومواجهة علله الكثيرة وعيوبه الخطرة التي لم يعد من مجال لانكارها او اخفائها او تجاهلها في عصر العولمة والثورة المعلوماتية التي يعيش علي وقعها العالم.
قبل اكثر من عام صدر الجزء الثاني من التقرير الاممي للتنمية في العالم العربي ليكتشف المزيد من الامراض والاوبئة الاجتماعية والثقافية والسياسية التي ما انفكت تنخر الجسد العربي وتفتك به في صمت.. ولكن المؤسف ان مصير التقرير الثاني لم يكن افضل من مصير سابقه الذي وجد له مكانا خفيا بين رفوف ارشيف المسؤولين في الحكومات والادارات العربية.
ان الشراكة المطلوبة لنجاح اي مبادرة لاصلاح الوضع العربي يجب ان تنبع من الحوار المفتوح بين الشعوب والقيادات نفسها وان تكون ثمرة لارادة سياسية وشعبية حقيقية وصادقة لمعالجة الواقع بعيدا عن كل انواع الهيمنة او الحسابات المغلوطة التي لا هدف من ورائها سوي اخماد الانتقادات الخارجية او التسويق لمبادرات محدودة. وبعيدا عن لغة المبالغة فان العالم العربي ادري بحقيقة وضعه علي الساحة الدولية وبعجزه المتفاقم في حل قضاياه البسيطة المحدودة قبل القضايا العميقة والمتشعبة. لذلك فان ما تحتاجه الشعوب العربية في هذه المرحلة اكثر من مبادرة مسقطة من الخارج تجره مكرها الي اصلاحات اكيدة ومصيرية ما زال يتردد في اعلانها بنفسه ولنفسه.
(*) صحافية من تونس
(المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 15 سبتمبر 2004)
الوحدة المغاربية رغم الفشل تظل ضرورة استراتيجية
إدريس ولد القابلة
لقد أضحي واضحا الآن أن قادة المغرب العربي لم يبذلوا الجهد الكافي واللازم لإعادة تفعيل مشروع الوحدة المغاربية، وهو المشروع الذي ما زالت الشعوب المغاربية تنتظر تحقيقه منذ سنوات خلت، وغير مفهوم، وليس هو موقف القادة المغاربيين، وإنما إهمال النخبة المغاربية لإشكالية الوحدة المغاربية والتعامل معها بلا مبالاة غير مسبوقة، بل القلة القليلة التي اهتمت بها تناولتها من زاوية نعيها ليس إلا.
وفي هذا الصدد لا مناص من النظر إلي موقف الغرب عموما من مشروع الوحدة المغاربية، لاسيما مع بروز نوع من الصراع بين الولايات المتحدة الأمريكية والمجموعة الأوربية بخصوص المصالح بالمنطقة علما أن الصراع لن ولم يؤثر في التحالف الإستراتيجي بين الطرفين، وهو التحالف الذي انكشفت مساعيه بجلاء.
فلم يعد يخفي علي أحد الآن أن هذا التحالف الإستراتيجي يهدف بالدرجة الأولي إلي التصدي للإسلام ومواجهته كدين وثقافة وحضارة، وهذا ما أكدته تصريحات ومواقف جورج بوش الأخيرة، لقد انكشفت الأمور بشكل لم يعد معه ممكنا تغليفها بلباس نشر قيم الديموقراطية وحقوق الإنسان، إن الحقيقة واضحة الآن عارية للعيان.
ومهما يكن من أمر فإن تحركات سواء الولايات المتحدة الأمريكية أو المجموعة الأوربية لا تهدف إلي توحيد بلدان المغرب العربي، وإنما تسعي إلي تكريس استراتيجية التصدي للإرهاب كما هي مبلورة بالعقلية الأمريكية علي درب التصدي القوي للإرهاب والقيام بدور دركي حراسة أوروبا من تسربات الهجرة السرية.
وفعلا أية مصلحة لأمريكا أو المجموعة الأوربية في السعي الي وحدة بلدان المغرب العربي، مادام واقع التفرقة والتشتت يمكنهما من الضغط وإملاء شروط علي كل بلد علي حدة في الإتحاد الذي يخدم مصالحها الآنية والإستراتيجية؟
والآن، فقد تأكد بما لا يضع أي مجال للشك، غياب أية مبادرة تفيد بسير البلدان المغاربية في اتجاه السعي نحو الوحدة أو علي الأقل تعزيز التعاون بينهم.
فهل يعني هذا الوحدة المغاربية انتهي أمرها؟ وأن انتظارات الشعوب المغاربية في هذا المضمار قد ذهبت سدي بالرغم من أن فكرة الوحدة المغاربية برزت في خضم التصدي للاستعمار والاحتلال؟
ففي منتصف عشرينات القرن الماضي تأسس حزب بباريس يحمل اسم نجم شمال إفريقيا طالب باستقلال بلدان شمال إفريقيا (المغرب والجزائر وتونس)، كما نادي لإقامة ولايات متحدة شمال إفريقية.
وبإيعاز من هذا الحزب تأسست جمعية الطلبة المسلمين لشمال إفريقيا، وفي أعقاب الحرب العالمية الثالثة تجذرت فكرة الوحدة المغاربية لدي الشعوب المغاربية، إذ عرفت سنة 1947 انعقاد مؤتمر المغرب العربي الذي انبثق عنه مكتب المغرب العربي ولجنة تحرير المغرب العربي، كما أن المناضل النقابي فرحات حشاد توجه بنداء للعمال المغاربيين في مارس 1947 لدعوتهم لإقامة فدرالية نقابية لعمال شمال إفريقيا، وقد دأبت لجنة تحرير المغرب العربي برئاسة عبد الكريم الخطابي منذ تأسيسها علي الصعيد المغاربي. إلا أن مشروع الوحدة المغاربية بدأ يتبخر منذ الربع الأخير من خمسينات القرن الماضي عند ما خرج من دائرة المجتمع المدني ليرسو بدائرة الحكومات، ورغم تأسيس مجلس وزراء الاقتصاد المغاربي وإقامة عدة لجان مختصة ومركز الدراسات الصناعية، ظل انعدام الإرادة السياسية يسيطر إلي أن جاءت قضية الصحراء في 1975 لتؤجج الصراعات المغاربية. ولما تم التوقيع علي اتفاقية الوحدة المغاربية في 18 فبراير 1989 برز من جديد أمل الشعوب في إمكانية تحقيق الوحدة المغاربية، إلا أن السيرورة تعطلت منذ 1994، وتبين من جديد ومرة أخري غياب الإرادة الفعلية في بناء وحدة مغاربة.
وفي واقع الأمر ليست الأنظمة والحكومات المغاربية هي المسؤولة وحدها عن فشل الوحدة المغاربية (علما أنها تتحمل النصيب الأوفر منها)، وإنما يتحمل المجتمع المدني قسطا منها، إذ أنه منذ حصول أقطار المغرب العربي علي الاستقلال لم نلاحظ جهود فعلية لتقوية الروابط وبعث جمعيات مغاربية فاعلة تساهم في تعميق وتكريس الوعي بمشروع الوحدة بين أبناء بلدان المغرب العربي، إذ أن أغلب التظاهرات المغاربية كانت وراءها أطراف أجنبية عن المنطقة.
فهل ما زال دور المجتمع المدني قائما في هذا المجال؟
والآن، بعد أن فشلت الأنظمة والحكومات في تحقيق المشروع المغاربي، أضحي من الضروري واللازم أن يضطلع المجتمع المدني بإعادة إحياء المسيرة المغاربية من أجل الضغط علي الحكومات لتحضير إرادة سياسية لبلوغ الهدف. إن الشعوب المغاربية قادرة علي تحقيق الوحدة المغاربية باعتبارها مشروعا يهم مستقبل الأجيال المغاربية. لاسيما أن هناك أرضية تساعد هذه الشعوب علي بلوغ هذا الهدف، إذ هناك أرضية تساعد هذه الشعوب علي بلوغ هذا الهدف، إذ هناك حقيقة ثابتة مفادها أن الحس المغاربي المدعوم بالعقيدة الإسلامية رافق كل ردود الفعل المباشر لأبناء المغرب العربي الكبير للتصدي للاستعمار والاحتلال، ولقد بذلت الأجيال السابقة جهودا لبعث حركات مغاربية موحدة ثقافية وسياسيا وحتي عسكريا، من أمثال عبد الكريم الخطابي وفرحات حشاد والأمير عبد القادر الجزائري، ولازال إلي حد الآن حلم توحيد البلدان المغاربية يراود شعوب المنطقة. وقد أضحي الآن أكثر من أي وقت مضي، تحريكا لمشكلة الصحراء يكون حلا يخدم مصلحة الشعوب قبل أن تتجه الولايات الأمريكية وأوربا لغرس حلولها في المنطقة، علما أنها لن تكون حلولا في خدمة الوحدة المغاربية.
(*) كاتب من المغرب
(المصدر: صحيفة القدس العربي الصادرة يوم 15 سبتمبر 2004)
صراع علىالإصلاح… فأين الإصلاح؟
صلاح الدينحافظ (*)
مازلنا نبحثجاهدين عن طاقة أمل، تخرجنا من هذا الناخ الخائن، الذين يلف كل شيء، ويغرق كل انسانبالاحباط واليأس، بعد أن عامت المنطقة كلها فوق شلالات الدم النازف، من دارفور فيالسودان حتى الموصل في العراق، مرورا بفلسطين الذبيحة.
اليوم نعود من جديد إلى حديث الإصلاح المطروح في الساحة بقوة، نعود إليه بأمل أنيتحول الحديث الصاخب عنه، إلى فعل نافذ، على رغم كل مرارات التجارب السابقة التيتعودنا معها أن نسمع ضجيجا صاخبا، عن اشتداد الأزمة – أي أزمة – ثم سرعان ما يتبخركل شيء فور أن يسود بعض الهدوء.
وأظن أن الحديث عن الإصلاح والتطوير الديمقراطيفي بلادنا، لن يهدأ بسهولة هذه المرة، نقد سبق وهدأ كثيرا بل تجمد وتحجر حتى حسبناهميتا، أو نسيا منسيا، بعد أن التهمته النظم الحاكمة في بطونها الواسعة ثم ألقته حيثأرادت. الأمر هذه المرة مختلف، ليس فقط لأننا كشعوب نصر على استعادة حريتنا فيالاختيار والمشاركة، في القول والفعل، بعيدا عن الهيمنة الحكومية، وتحررا منالسيطرة البطريركية « الأبوية » للحاكم الكلاسيكي القديم، ولكن لأن عنصر الضغطالأجنبي، وخصوصا الأميركي لايزال – حتى اللحظة – يدمر رؤوس الحكام، ملحا على ضرورةالإصلاح والتطوير وفق رؤيته وطبقا لمصالحه. ويجب ألا يخطئ أحد، في قراءة الرسالةالصادرة أخيرا عن مجلس الأمن الدولي، والمتمثلة في القرار رقم .1559 في 3 سبتمبر/أيلول 2004 الخاص بالعلاقات السورية اللبنانية، وهو قرار صدر برغبة وصوغ مشترك وضغطثنائي على المجلس الدولي من جانب أميركا وفرنسا، في واحدة من المرات القليلة، التياتفقتا فيها خلال السنوات الثلاث الأخيرة على الأقل. والواضح أن لهذا القرارشقين مترابطين، أولهما يتحدث عن ضرورة انسحاب كل « القوات الأجنبية » من لبنان وتفكيكالميليشيات المسلحة ونزع أسلحتها، والهدف اجبار سورية على الخروج من لبنان، الذيدخلته العام 1976 بغطاء عربي رسخه اتفاق الطائف الشهير، ولأن ذلك يخدم « إسرائيل »بالدرجة الأولى فإن الجماعة الوطنية والقومية تقف ضده لأسباب واضحة، تستدعي حديثاآخر. أما الشق الثاني الذي يعنينا في حديث اليوم، فهو المتعلق برفض قرار مجلسالأمن، لتعديل المادة 49 من الدستور اللبناني، من أجل تمديد مدة رئاسة الرئيساللبناني اميل لحود لثلاث سنوات أخرى، وهو التعديل الذي أقره البرلمان اللبنانيفعلا بعد ساعات من صدور قرار مجلس الأمن. وهذه رسالة تحذير قوية وأولية، من مجلسالأمن الدولي، أو قل من مجلس الأمن الأميركي ان شئت الدقة، لكل من يهمه الأمر فيهذه المنطقة العربية، فإن كنتم تحتجون على أن أميركا أو غيرها من الدول الغربية،تتدخل في أدق الشئون الداخلية، وتنتهك سيادة الدول، وتتحدى القوانين الدولية وتكسرغطاء الشرعية، فها هي أميركا وحليفاتها تذهب إلى مجلس الأمن وإلى الأمم المتحدة،راعية الشرعية الدولية، لتنتزع بكل قوة ما تريده من قرارات ومبادئ، تسمح بالتدخل « الدولي والشرعي هذه المرة » في الشئون الداخلية، باسم الإصلاح والدفاع عنالديمقراطية وحماية الدستور! والواضح أن القرار الدولي 1559 الخاص بلبنان وسوريةهذا، يؤرخ لمرحلة جديدة في العلاقات الدولية، وفي دور منظمة – الأمم المتحدة ومجلسأمنها، وهو دور كما نرى أصبح للأسف سلاحا في أيدى الجبابرة الأميركيين والأوروبيين،بدلا من أن يكون مظلة حماية ومنبر دفاع عن مصالح الشعوب الفقيرة والدول الصغيرة وفقعدالة القانون الدولي. وها نحن في مواجهة ثلاثة قرارات « دولية شرعية » صادرة عنمجلس الأمن، تكرس الهيمنة الأميركية خصوصا، تحت شعارات « إنسانية وديمقراطيةوإصلاحية براقة »، أولها يكرس الاحتلال الأميركي للعراق، وقد اسبغ عليه الشرعيةالدولية بحجة اسقاط الطاغية ومكافحة الإرهاب، وثانيها يمهد لتدخل دولي، سياسي حتىالآن، وغدا عسكري، في دارفور، بدواع إنسانية، وثالثها وأحدثها يؤذن بتدخل مباشر فيسورية ولبنان، بزعم الدفاع عن الديمقراطية والحرية والاستقرار.
وعلى رغم أننا من حيث المبدأ، ضد الطغيان والإرهاب في العراق وغيره،وضد استمرار المأساة الإنسانية في دارفور وغيرها، ومع الديمقراطية والحرية في كلمكان، فإننا نطالب مجلس الأمن وأميركا والحلفاء الغربيين « الديمقراطيين » بتطبيقالمعايير نفسها على فلسطين، التي تنزف دما كل لخطة، بسلاح الإرهاب والطغيانالإسرائيلي، والتي تعاني من مأساة إنسانية لا تقل عن دارفور، والتي تنتهك فيهاالحريات بأسوأ مما يجري في أي مكان في العالم، تحت رعاية واشنطن! لكن واشنطن ترىأن « إسرائيل » « دولة ديمقراطية » يحق لها أن ترتكب الجرائم ضد الإنسانية من دون عقاب،وأن السفاح شارون « رجل سلام » يحق له ممارسة الإرهاب من دون إدانة، إذن يبقى علينانحن أن ندفع الثمن ونتحمل الوزر. ويقيني أننا فعلا نتحمل اوزارا كثيرة، وأهم هذهالأوزار، أوضاع التخلف والفقر والنساء والاستبداد، التي تعاني منها مجتمعاتنا،والتي دفعت بنا إلى مؤخرة مسيرة التطور الحديث، والتي أصبحت مبررا جاهزا أمام الدولالكبرى للتدخل في شئوننا الداخلية، بحجة إصلاح من أفسدناه بأيدينا، وبذريعة مساندةالتطور الديمقراطي ومشروعاته المطروحة. والحقيقة أننا نعايش هذ الأيام صراعا علىالإصلاح، تشابكت خطوطه واختلطت مفاهيمه وأهدافه ووسائله، حتى غامت الروية بعد أنتشابه البقر علينا؛ وصار صراخ الصوت أعلى من حكمة العقل، مثلما التبست حتى الوطنيةبالخيانة والاستقلال بالاستعمار… إلخ! والحاصل أننا أمام نوعين من دعواتالإصلاح ومشروعاته، وإن كنا نسمع حتى الآن ضجيجا ولا نرى طحنا. دعوات إصلاحومشروعات تنبع من الداخل، وتتبناها قوى وطنية كثيرة، تعبر عن مصالح سياسيةواقتصادية واجتماعية، ترغب في المشاركة واقتسام السلطة والثروة، على انقاض نظم فسدتواستبدت حتى هوت أو كادت. وأما منا نماذج كثيرة ترتعش بالحركة وتنتفض بالحيويةوالشجاعة، تمتد من المغرب والجزائر حتى البحرين، ويأتي النموذج المصري ليبرز تبلورالمواقف في الفترة الأخيرة، ممثلة في موقف تجمع الأحزاب المعارضة الرئيسية، وخصوصاالوفد والناصري والتجمع، حول مشروع وفاق إصلاحي وطني ديمقراطي، في مواجهة موقفالحزب الوطني الحاكم الذي يطرح مشروعا آخر، الأول يريد إصلاحا شاملا وفوريا،والثاني يرى التدرج « المتهم بالتكاسل »، الأول يقول إن التدهور لم يعد يحتمل التدرجوالتسويف والتكاسل، والثاني يتعلل بالتدرج حماية لاستقرار المجتمع وحفظتوازنه. وعلى رغم أن المنطق يقول، لنترك الصراع بين المشروعين، يمضي إلى نهايتهليحسم الأمر لأيهما، إلا أن تجارب الماضي، تحذرنا من « عقلية المناورة »، وليس فقط « عقلية المؤامرة »، التي تطرح الإصلاح لتمرير مناخ الأزمة المحتكمة، ثم تلتف عليهفتخنقه حتى الموت بالسكتة المفاجئة، وكم عانينا من اسفكسيا الخنقوالاختناق؟!
أما مشروعات الإصلاح الأخرى، فهي تلك التي يمطرها الغرب علينا بغزارة،سواء جاءت من أوروبا، أو جاءت من أميركا، فهي ضاغطة قاسية مصرة على إحداث تغييراتواسعة في مجتمعات تراها ترهلت وفسدت رؤوسها واستبدت نظمها، حتى انعكس ذلك سلبا علىاستقرار الغرب ورفاهيته وأمنه. وفي المقدمة يأتي مشروع الإصلاح الذي توافقت عليهأخيرا أميركا وأوروبا، والمبني على مشروع الشرق الأوسط الكبير، الذي بدأت واشنطنبطرحه، ثم تبلور في القمم الثلاث الشهيرة خلال شهر يونيو/ حزيران ،2004 قمة الدولالصناعية الثماني في جورجيا الأميركية، ثم قمة التحالف الأوروبي الأميركي فيايرلندا، وأخيرا قمة حلف الأطلنطي في اسطنبول التركية… والخلاصة أن الغرب جاءوحازم هذه المرة في إصلاح أحوال الذين أهملوا إصلاح أحوالهم، حتى بقوة التدخلالمباشر. ولقد جاء قرار مجلس الأمن الأخير، الخاص بسورية ولبنان، ليعطي هذاالتدخل الغربي في شئوننا غطاء دوليا لا يمكن تجاهله أو تحديه للأبد، وأظن أن هذا هوالمغزى الأهم والتحول الأخطر، الذي يجب على حكوماتنا أن تفهمه وتقيه من الحدثوالحديث عن الإصلاح الديمقراطي. وبصرف النظر عن رفضنا لابتزاز سورية والضغط علىلبنان، ومعارضتنا « للمناورات والمؤامرات » الأميركية والأوروبية التي تستهدف اهدارمصالحنا ومبادئنا، وتسعى لعودة الاستعمار القديم بثياب جديدة، إلا أن الأهم والأخطرأن نفهم المغزى ونعي حقيقة التحول الدولي الجديد، باستغلال مظلة الأمم المتحدةوشرعية مجلس الأمن، لفرض الإصلاح علينا بعد أن تقاعسنا طويلا في تطبيقه، وهو أمرطالما حذرنا نظمنا الحاكمة من مخاطره… لكن من يقرأ ومن يسمع! والخلاصة… أنهذه فيما نعتقد الرسالة الأخيرة في ربع الساعة الأخيرة، فما لم تسارع حكوماتنا « الرشيدة » بالتوافق والاتفاق مع مشروعات الإصلاح الديمقراطي الداخلية الوطنية،وتوقف مناوراتها وتسويفاتها وهروبها من هذا الاستحقاق الشعبي الأصيل، فإنها ستعانيالأمرين من مشروعات الإصلاح الأجنبية المفروضة. بالأمس عايشنا قرارا لمجلس الأمنالدولي، يناقض قرار برلمان عربي منتخب في دولة ديمقراطية، أو شبه ديمقراطية، وغداسنعايش قرارات أخرى لمجلس الأمن نفسه، تسقط شرعية حكومات وبرلمانات، وتهدر مناصبحكام وحكومات، وتفرض نظما ومشروعات جاهزة آتية من أدراج بعيدة في عواصم بعيدة.ولاعذر ساعتئذ للباكين على الاستقلال الوطني، ولا عزاء للنائحين على الإصلاحالديمقراطي…. بعد أن فرطنا وبعنا وتهربنا؛ ثم استسلمنا للذبح الشرعي!
خيرالكلام
يقول طرفة بن العبد: فإن كنت لا تستطيع دفع منيتي فدعني أبادرهابما ملكت يدي. (*) مدير تحرير صحيفة « الأهرام » المصرية
(المصدر: صحيفة الوسط البحرينية الصادرة يوم 15 سبتمبر 2004)