15 novembre 2010

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TUNISNEWS    10 ème année, N° 3828 du 15.11.2010  archives : www.tunisnews.net 


Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier: Fahem Boukaddous a suspend sa grève de la faim aujourd’hui Assabilonline: Arrestation de jeunes dans la région de la Skhira à Sfax – Leurs familles ignorent ce qu’il est advenu d’eux Kalima: The Adjournment of the Journalist Mouldi Zouabi‘s Trial Kalima: On his return from Italy, Retaliation against the Lawyer Abbou in the Airport Message du Mouvement des  Libéraux Démocrates Tunisiens (M. L.D.T) à la 185 Session du Comité Exécutif de l’Internationale Libérale  13-14 Novembre  – Cape Ton  2010 AFP: La BAD accorde à la Tunisie un financement de 240 millions d’euros AP: Le BAD accorde son pret le plus important a la Tunisie Kapitalis: Tunisie. Béchir Ben Yahmed: «Ben Ali m’a ouvert les yeux» Afriscoop: Tunisie : Une Espérance pas si sportive Des destouriens honnêtes:  Ben Ali, marionette ou complice Houcine Ghali: À quoi sert l´aid el kebir?


Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier


Le 15 novembre 2O1O

Le comité national a appris que le journaliste Fahem Boukaddous, condamné à quatre ans d’emprisonnement pour avoir couvert les événements du bassin minier, avait suspendu sa grève de la faim aujourd’hui, -une grève qu’il avait commencée le 8 octobre dernier, en protestation contre ses conditions d’incarcération et pour exiger sa libération-, suite une grave dégradation de son état et après avoir reçu des promesses du directeur de la prison que ses conditions seraient améliorées : octroi d’un temps de visite plus long pour la famille, remise de sa correspondance, suivi médical, couffin remis intact…
D’autre part, nous avons appris de la famille d’Hassen Ben Abdallah, condamné à quatre ans et un mois d’emprisonnement, que ses conditions d’emprisonnement empiraient et qu’il souffrait de l’allergie qui prolifère en prison. Il est privé de correspondance et des cartes postales que lui envoient sa famille et ses amis.
Le harcèlement des prisonniers libérés se poursuit : blocus sécuritaire visant le syndicaliste Adnane Hajji depuis sa sortie de prison, et aussi Faïçal Ben Amor, l’un des dirigeants du mouvement qui a été libéré, s’est vu interdire sans motif de franchir la frontière algérienne avec des membres de sa famille Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Arrestation de jeunes dans la région de la Skhira à Sfax Leurs familles ignorent ce qu’il est advenu d’eux


Assabilonline.Tunis

C’est mercredi dernier, 10 novembre 2010, qu’ont été arrêtés dans la région de la Skhira, dans le gouvernorat de Sfax, Amara Ben Kilani Ben Amara, Mondher Ben Houda Ben Hamed, Faïçal Faleh, Oualid Tahri et Kamel Belgacem Ennaïfer. Mondher Ben Houda est étudiant et habite à Sfax, les autres sont des ouvriers de la Skhira. Ils ont été arrêtés ensemble sur la voie publique.
Leurs proches ont contacté le district de la Sûreté qui les ont informés qu’ils étaient en état d’arrestation, mais ne leur ont pas dit où. Leurs familles craignent qu’ils ne soient soumis à la torture et aux mauvais traitements et vont probablement déposer une plainte chez le procureur de la République de Sfax lundi 15 novembre pour demander leur libération. […] Tunisie, Abdessalam Toukabri 14-11-2010 (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


The Adjournment of the Journalist Mouldi Zouabi‘s Trial


Proposé par redaction le Dimanche 14 novembre 2010
On Wednesday November 10th, 2010, the correspondent of Radio Kalima in Jendouba : Mouldi Zouabi appeared before the First Criminal Chamber of the First Instance Court in Jendouba to answer the charges of violence filed against him by a member of the ruling party in Tunisia.
The court presided by Judge Chokri Bessadok conducted the hearing of the journalist Mouldi Zouabi and decided to postpone the hearing until November 24, 2010 upon the demand of the plaintiff.
 It is worth mentioning, that on October 6th, 2010, the district court declared itself incompetent and approved a request of the amendment of the charges filed by the plaintiff.
 Following the court refusal to consider exculpatory evidence, to proceed to the confrontation with the anonymous witnesses of the plaintiff , to order an investigation about the known facts of the assault against Mouldi Zouabi by the same plaintiff and to hear Mouldi’s witnesses , the 22 defense lawyers, withdrew from the court and denounced « a judicial masquerade ».  Reporters Without Borders on their part, branded a fabricated lawsuit, which shows once again the willingness of the Tunisian government to gag the press and to muzzle the mouths of journalists.
 The facts date back to April 1st, 2010 when the journalist was attacked outside the Central Police Station of Jendouba by a member of the notorious militia of the RCD, namely: Khalil Maaroufi.

 The complaint filed by Mouldi Zouabi was closed for lack of evidence.
 Moreover, on July 7th, 2010 he was summoned to appear before a court, following a court action brought by his abuser.  From acomplainant, Mouldi Zouabi found himself charged with physical assault and defamation. (Source: le site de « Radio Kalima » le 14 novembre 2010) Lien: http://www.kalima-tunisie.info/fr/modules.php?name=News&file=article&sid=306  


On his return from Italy, Retaliation against the Lawyer Abbou in the Airport


Proposé par redaction le Dimanche 14 novembre 2010 On November10th, when he was returning from an advocacy mission in Italy, where he participated along several associations and representatives of the Tunisian civil society in a series of high-level meetings including the Presidency of the Republic, the Ministry of Foreign Affairs and the Senate and Parliament, the Human rights defender and Lawyer Mohamed Abbou suffered retaliation from the officers of the Border Police.  Indeed, they forced him to have a body search to humiliate him and confiscate his books.  One of the books that were in his possession was « the Tunisian Constitution »!  It was turned back to him after his protest. Nevertheless, a book on « Article 61bis » of the Penal Code has been confiscated. (Source: le site de « Radio Kalima » le 14 novembre 2010) Lien: http://www.kalima-tunisie.info/fr/modules.php?name=News&file=article&sid=3067


Message du Mouvement des  Libéraux Démocrates Tunisiens (M. L.D.T) à la 185 Session du Comité
Exécutif de l’Internationale Libérale  13-14 Novembre  – Cape Ton  2010 

 Monsieur Hans VAN BAALEN,  Président de l’Internationale Libérale

Mesdames et Messieurs les membres du comité exécutif

Honorable assistance

Chers amis

 

Permettez-moi, avant d’aborder le thème de ma communication, de saluer, en chacune et chacun d’entre vous, l’engagement déterminé à promouvoir la culture des valeurs libérales et démocratiques, dont l’importance pour nos sociétés n’échappe à personne, dans un monde plus que jamais convulsif.  Je voudrais par ailleurs souhaiter plein succès à vos travaux, au titre de cette 158 eme session du comité exécutif qui se tient aujourd’hui même à cape town.         

 

Je vous adresse ce message  appelant vivement votre attention sur la déliquescence inquiétante de l’état des libertés qui prévaut depuis longtemps dans mon pays, la Tunisie,  frappant d’inertie les espaces citoyens, sans lesquels, vous en conviendrez mes chers amis, il n’y a point de démocratie.

En Tunisie, l’on assiste désormais aux signes avant coureurs d’un État  défaillant, à son rôle premier. Celui d’être le gardien suprême des libertés. Le droit à la différence y est incriminé. Et les espaces destinés à rendre possible l’éclosion d’un débat public libre et contradictoire, autour de la gouvernance,  s’y trouvent obstrués. Depuis l’année 1991 toute velléité d’opposition réelle est condamnée à cette atmosphère délétère, la réduisant, au mieux au silence sinon à l’exil. Les  journalistes  honorant strictement leur devoir d’information encourent de lourdes peines au motif, fallacieux, d’avoir troublé l’ordre public.

Je voudrais aujourd’hui, mes chers amis, vous alerter, particulièrement, sur le cas du journaliste Fahem Boukedous. Condamné récemment à quatre ans d’emprisonnement fermes et interné, sans égard à ses graves problèmes de santé, dans la suite de sa couverture médiatique au cours de l’année 2008, non sans courage et professionnalisme, du  mouvement social qui aura, des mois durant, secoué le sud du pays. Souffrant et affaibli, M.Fahem Boukedous, actuellement en grève de la faim, court des risques sérieux pour sa vie, en regard de l’insalubrité du milieu carcéral Tunisien et faute de suivis médicaux réguliers.

Dans la Tunisie, ignorée par les spots publicitaires du tourisme à bons prix, un simple lien de parenté avec un proche parent exilé, pourrait bien suffire pour fonder l’acte d’accusation vous déclarant passible des pires traitements. J’en citerais le cas de Madame GHARBI Zouleikha, qui fut torturée en Tunisie par un haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur, de surcroit, ex-diplomate, tout simplement parce qu’elle est l’épouse d’un dissident exilé. Le tortionnaire de Madame GHARBI, jamais inquiété en Tunisie, a été condamné le 24 septembre 2010 par contumace, en France, à douze ans de réclusion criminelle, pour actes de torture.

      

Appelée à garantir  la paix sociale, et la sécurité et par  principe à être  gardienne des libertés, la justice tunisienne est minée, par des maux ayant pour nom : soumission et dépendance au pouvoir exécutif. Dans ce contexte le gouvernement s’en prend, particulièrement depuis l’année 2005, aux magistrats qui font encore honneur à leur haute et combien sensible responsabilité. Ces derniers sont l’objet d’une logique punitive, leur imposant, abusivement, des retenues sur leurs salaires et le blocage, de leur droit à l’avancement.    

Les libéraux démocrates tunisiens  condamnent cette dérive autoritaire. Aussi, ils expriment leur indignation face à la posture vénale et complice d’une opposition décor faisant délibérément office de porte-parole officieux d’un gouvernement promettant, depuis vingt ans, la perspective hypothétique d’un changement démocratique, reporté systématiquement sine die.

Les scrutins présidentiels et législatifs que la Tunisie avait connus depuis le 07 novembre 1987, date à laquelle M.Zine El Abdine Ben Ali avait accédé à la magistrature suprême, n’ont pas manqué de décevoir, et les promesses, non tenues, d’une ouverture politique à l’aune du degré  d’évolution atteint par la société, finirent par se faner en simples déclarations désuètes.

En effet, depuis le 7 novembre 1987 à ce jour, vingt trois années de pouvoir absolu se sont écoulées. Elles scindèrent la société tunisienne en deux sphères réciproquement hostiles, s’excluant l’une l’autre…Car ce sont vingt trois années d’impunité, jalonnés de dénis de justice, et de mépris notamment pour les souffrances des victimes de la torture. Voici une pratique moyenâgeuse largement employée dans les commissariats de police où l’on accroche, à côté des portraits du « Chef de l’État », la « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ». Depuis le 7 novembre 1987, au jour d’aujourd’hui, la société tunisienne aura vécu vingt trois années d’incrimination du droit à la différence et d’atteinte aux libertés d’expression et d’association,  vingt trois années de braises, qui la jetèrent dans un conflit avec elle-même. Un conflit dont nous craignons la phase finale, puisqu’il  n’est pas encore terminé et ne pouvant l’être, faute de sursaut de sagesse au sommet de l’État.    

Chers amis

Cette réalité, ce mal tunisien, n’a pas lieu d’être, dans un pays comme la Tunisie, économiquement émergent, ayant à son actif des atouts conséquents l’habilitant, en principe, à une gouvernance libérale. Certes, la Tunisie dispose d’une performance macro-économique; prometteuse ; dont on se réjoui, l’inscrivant parmi les pays en développement les mieux notés, et le premier en Afrique, au regard des critères internationaux de compétitivité.

Le statut moderne de la femme, la jeunesse de la population et la politique de scolarisation obligatoire, réduisant sensiblement le spectre de l’analphabétisme et la déperdition scolaire, autant d’acquis que les tunisiens n’en sauraient mettre à profit, à bon escient, faute de démocratie et d’une politique d’investissement tant privé que public, transparente et équitablement partagée entre les régions du pays.

Si une perspective susceptible d’épargner la Tunisie aux lendemains incertains existait ce serait celle fondée sur la justice sociale et le consensus. C’est un défi immense à relever, dont la responsabilité, de notre point de vue ne peut qu’être partagée entre le gouvernement et l’opposition réelle. Celle-ci, nous en sommes convaincus, devrait resserrer  ses rangs à l’orée des échéances politiques de l’année 2014, autour d’un projet alternatif de réforme pour une Tunisie de la citoyenneté et la justice.

 

Chers amis    

 

Le gouvernement tunisien, partenaire de l’union européenne, est, comme vous le savez,  demandeur du statut de partenaire économique privilégié. Un rang auquel seuls le Maroc et la Jordanie avait accédé, en considération de leurs avancées politiques libérales.  Nous saluons toutes les politiques dans le monde arabe allant dans le sens de l’histoire,  consolidant les libertés fondamentales et  la réconciliation nationale.

Cependant, en octroyant à la Tunisie le rang de partenaire économique privilégié, qui en ferait un État quasi membre de l’Union -des valeurs- Européennes ;  sans qu’il  y’ est de la part de son gouvernement une volonté d’amorcer un processus effectif de réconciliation et une réhabilitation  des libertés ; certaines démocraties européennes prendraient le risque éthique, de décerner une prime à un système de gouvernement, une culture de gouvernement , hostile, à cette « chose dû à l’être humain du seul fait qu’il est humain » selon Paul Ricœur, la pierre angulaire de la civilisation des modernes, j’entends par là : La Dignité Humaine       

Sachez, Monsieur Hans VAN BAALEN, mes chers amis, que l’engagement des Libéraux Démocrates Tunisiens rejoint parfaitement votre détermination à faire diffuser les valeurs libérales humanistes et de bonne gouvernance.

Je vous réitère mes souhaits de succès pour vos travaux et vous remercie pour votre attention.

Adel ZITOUNI

Exilé depuis le 23 août 1999 en France

Président du Mouvement des Libéraux Démocrates Tunisiens (M.L.D.T)

Paris – 13 novembre 2010  


La BAD accorde à la Tunisie un financement de 240 millions d’euros


AFP / 15 novembre 2010 15h09 TUNIS – La Banque africaine de développement (BAD) et la Tunisie ont signé lundi à Tunis trois accords de financement de 240 millions d’euros pour un projet routier, un système d’information sur l’eau et le développement des industries culturelles. Ce financement inclut un prêt de 236 millions d’euros pour un projet routier, « le plus important ayant jamais été alloué par la BAD à la Tunisie », selon Bobby J. Pittman, représentant de la BAD dont le siège provisoire est à Tunis. Ce projet routier porte sur la réhabilitation de 862,8 km de routes, la construction de 12 ouvrages d’art, l’aménagement de 79,4 km de pistes rurales et le dédoublement de 52,6 km de routes classés, a précisé M. Pittman lors de la signature des accords avec le ministre tunisien du Développement, Mohamed Nouri Jouini. La réalisation de ce programme a été scindée en tranches, la première ayant fait l’objet d’un prêt accordé par la Banque en juin 2008 d’un montant de 174,33 millions d’euros. Le financement de la BAD représente 70% du coût global du projet estimé à 336 millions d’euros, le reste étant apporté par le gouvernement tunisien. Un autre projet, concernant la mise en oeuvre du Système national d’information sur l’eau (Sineau), a bénéficié d’un don d’environ 2 millions d’euros pour permettre d’optimiser la gestion intégrée des ressources en eau. Le troisième, avec un don de 306.000 euros, vide à développer les industries culturelles.  

Le BAD accorde son pret le plus important a la Tunisie


AP:  Le 15-11-2010  
TUNIS (AP) — La Banque Africaine de Développement (BAD) a accordé lundi à la Tunisie un important prêt, le plus grand jamais alloué par cette institution financière au pays, dont le siège « provisoire » se trouve à Tunis.
L’accord de prêt destiné à l’amélioration de l’infrastructure routière du pays, a été signé par le vice-président de la BAD chargé de l’Infrastructure, Bobby J. Pittman, et le ministre tunisien du Développement économique et de la coopération internationale, Mohamed-Nouri Jouini.
D’un montant de 236 millions d’euros, le prêt prévoit la réhabilitation de 862,8 km de routes classées, le renforcement de 691,3 km de routes classées, la construction de 12 ouvrages d’art, l’aménagement de 759,4 km de pistes rurales et le dédoublement de 52,6 km de routes classées.
Selon M. Pittman, c’est « le projet d’investissement le plus important ayant jamais été alloué par la BAD à la Tunisie depuis le début de ses opérations dans le pays. »
Quant à M. Jouini, il s’attend à que ce projet, qui vise à renforcer « le réseau routier de qualité » du pays, « contribuera à l’accélération de la croissance économique et à la création d’emplois, objectifs majeurs du 12e Plan de développement économique et social de la Tunisie ».
Deux autres accords de don, d’un montant global de quatre millions d’euros et près de 2,9 millions d’euros ont été signés par la même occasion, afin de financer une étude sur le système d’informations sur l’eau et une deuxième sur le développement des industries culturelles.
Au total, le portefeuille actif du Groupe de la BAD en Tunisie atteint un montant de 1,25 milliard d’euros ayant permis le financement de la réalisation de 12 projets et programmes et 12 études économiques et sectorielles. Basée depuis sa création à Abidjan, l’institution financière du continent africain à délocalisé « temporairement » son siège à Tunis en 2003 en raison des troubles qui sévissaient en Côte d’Ivoire.  

Tunisie : Une Espérance pas si sportive


Quelle mouche a bien pu piquer les Tunisiens le samedi 13 novembre 2010 au Stade du 7 novembre de Radès en Tunisie ? L’équipe de l’Espérance sportive de Tunis et ses supporters ont offert au public sportif, lors du match de la finale-retour de la ligue africaine des champions, un bien triste spectacle. Verdict du terrain : un score de parité (1 but partout). Au regard de cela, le champion en titre, le Tout Puissant Mazembé, large vainqueur sur ses terres (5 buts à 0) à Lubumbashi à l’aller, a conservé son titre.

Les Tunisiens n’ont visiblement pas voulu l’entendre de cette oreille. Quand on s’engage dans une compétition du genre, il faut s’attendre à tout, en termes de résultats et surtout, respecter les règles du jeu. Dans ces préceptes, le fair-play, le respect de l’adversaire et de soi-même, le respect des officiels du match figurent en bonne place. Hélas, les Tunisiens, à en juger par leur comportement, ont tordu le coup à ces règles d’or. Au crachat détestable du latéral droit du club tunisien, Ayman Benamor, sur un de ses adversaires du jour qui lui a valu logiquement une expulsion, se sont ajoutés d’autres comportements tout aussi indignes de l’esprit de fair-play si cher au sport-roi.
Même le service chargé d’amener les joueurs blessés hors du champ de jeu ne s’est pas montré irréprochable. Le refus de certains joueurs de l’Espérance de Tunis de serrer la main des officiels à la remise des médailles, les actes de violence des supporters du club, tout cela ne donne pas une bonne image de ce club en particulier, mais aussi du football africain en général. C’est une Espérance pas si sportive que cela que l’on a vu à l’occasion de ce match. Comment s’étonner ou s’offusquer dans un état d’esprit si malsain que les Africains, amoureux du ballon rond, accordent très peu d’intérêt à leur ligue des champions ? Et l’on se perd en conjectures sur les raisons de ce « pétage de plomb » tunisien. Ce match a-t-il servi de sorte d’exutoire pour une population en mal de liberté politique ? Les problèmes internes au club ont-ils servi de catalyseurs et de déclencheurs à ces violences ?
Quelle que soit la raison qui a dicté l’action des Tunisiens, de telles violences sur fond de racisme sont déplacées et inacceptables. Même l’argument de l’arbitrage défavorable à leur club, à l’aller, évoqué par certains membres de la délégation tunisienne, ne saurait justifier de tels comportements, fût-il fondé. Le football étant un sport réglementé, il y a des instances habilitées à recevoir et à traiter de telles plaintes. Il est vrai que les relations entre les populations de l’Afrique noire et celles du Maghreb sont connues pour ne pas être des plus affectueuses. Il est tout autant vrai que le football soulève des passions. Mais, il faut de la tenue et de la retenue en toute chose. Les écarts de comportements des joueurs eux-mêmes ont, sans doute, contribué à attiser de façon aveugle et dangereuse la passion des supporters. Pourtant, accepter dignement sa défaite est une preuve de grandeur d’esprit.
Cela, un grand sportif doit le savoir et le communiquer à ses fans. Il faut éviter de dévoyer l’esprit du football qui est une saine émulation. La compétition devrait se terminer en apothéose, quel que soit le vainqueur et de grands liens d’amitié devraient être tissés tout au long du parcours et des confrontations entre joueurs, encadreurs et supporters des différentes équipes engagées. En tous cas, le football africain ne sort pas grandi de cette finale.
Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, qui a assisté à ce match, a eu droit à sa part de mépris de la part des éléments du club tunisien. L’on espère que bien informé sur les incidents, puisqu’aux premières loges, la CAF saura donc prendre les dispositions qui s’imposent dans le cas d’espèce pour que force reste à l’esprit sportif qui, rappelons-le, est fait de fair-play, de respect des règles dans la défaite comme dans la victoire. (Source : « Afriscoop » Le 14-11-2010) Lien : http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?breve5181


Tunisie. Béchir Ben Yahmed: «Ben Ali m’a ouvert les yeux»


C’est une confession faite par le fondateur et patron du groupe ‘‘Jeune Afrique’’, dans un grand entretien accordé à son propre magazine (N°2598-2599 du 24 octobre au 6 novembre). Elle vaut son pesant d’or.

Ridha Kéfi
Les relations entre les hommes politiques et les journalistes ne sont jamais simples. Les premiers reprochent souvent aux seconds de ne pas prendre le temps de vérifier leurs informations ou de modérer leurs positions. Les seconds reprochent aux premiers de ne pas écouter assez leurs adversaires ou réfléchir aux conséquences de leurs actes. Mais les uns apprennent souvent des autres, mais si peu d’entre eux le reconnaissent publiquement.
Le doyen des journalistes tunisiens, le plus célèbre d’entre nous, Béchir Ben Yahmed, fondateur et patron du groupe ‘‘Jeune Afrique’’, vient de faire une intéressante confession à ce propos dans le grand entretien (13 pages) qu’il a accordé à son propre magazine à l’occasion de son 50ème anniversaire (Jeune Afrique N°2598-2599 du 24 octobre au 6 novembre 2010).  
M. Ben Yahmed avoue s’être trompé au sujet des islamistes qu’il avait pris, un moment, pour des sortes de communistes, «intègres» et «détachés de l’argent». Ce qui l’«a impressionné» et l’«impressionne toujours», a-t-il cru devoir ajouter, au risque de nous faire sourire. M. Ben Yahmed a donc estimé, dans une vie antérieure, que les islamistes étaient des gens fréquentables et qu’on pourrait éventuellement dialoguer avec eux. «Au début j’ai été sensible à leur combat», souligne-t-il. Ce qui, et il l’admet aujourd’hui, fut une grande erreur.
L’«intégrité» et le «détachement de l’argent» – et M. Ben Yahmed l’admettra sans doute aussi – sont loin d’être des arguments susceptibles de justifier une telle erreur d’appréciation: les dogmatiques et les exaltés sont souvent des personnes «intègres» et «détachés de l’argent», car leurs motivations sont plus idéologiques que matérielles, ce qui les rend d’autant plus dangereux. En fait, l’erreur de M. Ben Yahmed vient du fait qu’à un moment donné de sa carrière – et je peux en témoigner pour l’avoir côtoyé en travaillant douze ans durant sous sa direction –, il s’est confiné – ou fourvoyé? – dans une sorte  d’occidentalo-centrisme qui l’a coupé peu à peu des réalités du monde arabo-islamique, y compris de la situation tunisienne.  
M. Ben Yahmed avoue aussi qu’en matière d’islamisme, il a un maître à penser: le Président Zine El Abidine Ben Ali, qui lui a «ouvert les yeux» sur la «duplicité» de ces derniers, dont la modération affichée n’est, en vérité, qu’une tactique (ou un leurre) au service d’une stratégie de prise de pouvoir.
Nous publions ici un extrait de l’entretien de M. Ben Yahmed relatif à cet épisode intéressant de l’histoire de la Tunisie et de ‘‘Jeune Afrique’’, le magazine panafricain qui avait prêté, dans les années 1980, une tribune aux islamistes d’Ennahdha.   Jeune Afrique: N’avez-vous pas sous-estimé la force montante des extrémistes islamiste et d’Al-Qaïda ?  
Béchir Ben Yahmed: Oui, et le seul qui m’a corrigé là-dessus, c’est le président Ben Ali. Au début j’ai été sensible à leur combat. Avec leur petite internationale, je les ai tout de suite comparés aux communistes. Quand ils venaient me voir à Tunis ou à Paris, ils se déplaçaient toujours par deux, comme les communistes: l’un surveillait l’autre, témoignerait le cas échéant pour ou contre lui. Ils m’ont paru intègres et détachés de l’argent. Cela m’a impressionné, cela m’impressionne toujours.  
Et les gens d’Ennahdha?
Oui, et en un beau jour, en 1990, leur chef, Rached El Ghannouchi, qui avait été interviewé par Hamid Barrada dans les locaux de Jeune Afrique, est venu me voir et m’a dit: «Je veux me réconcilier avec Ben Ali. Pouvez-vous m’aider à organiser ça?» À l’époque il été déjà en l’exil à Paris et à Londres. Il m’a séduit et j’ai accepté de faire quelque chose.
J’ai téléphoné de Paris à Ben Ali. Je lui ai dit: «Ghannouchi me dit être prêt au dialogue, est-ce que vous acceptez de le voir?» Il m’a dit: «Je ne veux pas parler de ça au téléphone, venez me voir.» Ce que j’ai fait. Il m’a alors dit: «Si Béchir, vous-vous trompez complètement. Ghannouchi se présente comme un modéré, il veut vous faire croire qu’il est modéré. Mais, il n’y a pas d’islamiste modéré! Cela n’existe pas. Ou ils font semblant d’être modérés, et c’est de la duplicité, ou bien ils le sont, et alors ils se font éliminer.» Et il m’a ouvert les yeux. J’ai constaté par la suite qu’il avait raison sur ce plan. Ben Ali est un connaisseur, un vrai expert en matière d’islamisme.» (Source : « Kapitalis » Le 15-11-2010) Lien : http://kapitalis.com/fokus/62-national/1739-tunisie-bechir-ben-yahmed-lben-ali-ma-ouvert-les-yeuxr.html  

BEN ALI, MARIONETTE OU COMPLICE


 

 Il y a fort à parier que si un jour les militants nationalistes, les destouriens menés par Bourguiba se réveillent, ils regretteront la période coloniale. Ils ont dévoué leur vie pour l’indépendance et ont construit un Etat fondé sur l’honnêteté et le sens du devoir. Pour nous qui aimons le pays, quelle différence ! Une famille entière à leur tête une dame aux mœurs douteuses n’avait pas le sou en 1993, tachhaq ma talhak ;  elle a pris en otage l’Etat. La mère, soi-disant al-Hajja (que la Mecque sacrée en soit  épargnée !) était une harza dans un hammam. Ses enfants gouvernent la Tunisie. Tout le monde sait aujourd’hui ce qu’il en est de cette famille. Même la télévision nationale est à leur service. Le  budget de la RTT est généreusement donné à  Belhassen Trabelsi, l’entremetteur de sa sœur chérie, la cinquième (al-Khamsa).   Il a fondé Cactus  construite en plus d’un palais à Utique sur des terrains expropriés à Abbas Feriani. Le clan Trabelsi est conseillé par le petit homme Abd al-Wahhab Abdallah. Le malin  a placé Rafiq al-Haj Kacem, à sa solde au ministère de l’intérieur et maintenant il nourrit l’espoir de l’occuper lui-même. Leila manipule le président et elle fait le vide autour de lui. Le personnel du Palais lui rend compte et les ministres sont à ses pieds. En face de cette équipe, Abd al-Aziz Ben Dhia  le chef du clan des hommes de droit. Afin de prolonger une longue carrière, il a choisi l’alliance  avec Mohamed Sakh al-Materi un gosse dont la stupidité ne doit jamais être sous-estimée. De même, sa soi-disant piété  n’a rien à faire avec  l’islam. Et quelle religion légitime les biens mal acquis !  Et le président Zine al-Abdine Ben Ali dans tous cela : une marionnette ou un complice !  Tant qu’il n’a pas réagi le président est l’instigateur, le principal responsable et l’arbitre d’une mafia. Il signe les décrets en son nom et donne les ordres selon sa volonté. Et puis les Trabelsi, Leila en premier, n’aiment pas Ben Ali.  Ils ont assuré leurs arrières en plaçant de l’argent partout, à Dubaï, en France et ailleurs. Comment dans ces conditions, Ben Ali peut-il présider le conseil  des ministres en présence de ministres à la réputation intacte comme Ghannouchi, Jouini et Chelbi et leur parler du sens de l’Etat  et du respect des institutions.  Les deux équipes veulent pousser Ben Ali à la faute. Ils font maintenant de la surenchère sur un mandat supplémentaire (toujours le dernier !) en 2014. Et Ben Ali s’apprête à renier le  serment qu’il a fait en novembre 1987 : « plus jamais de présidence à vie ». Qui peut arrêter ces gens !
DES DESTOURIENS HONNÊTES
 

A QUOI SERT L’ AID EL KIEBIR?


Houcine Ghali, Genève

Ainsi donc, c’ est depuis des siécles que les musulmans célèbrent la tradition  de l’ aïd el kébir, ou aïd el adhha, soixante dix jours après la fin du ramadan, en commémoration au geste d’ Abraham qui s’ apprêtait à tuer son fils Ismaël sur ordre de dieu. Mais Allah, clément et misérécordieux, a fini par substituer un mouton à l’ enfant. Passons d’ abord sur l’ aberration qui consiste à voir dieu, qui est sensé semer l’ amour et l’ affection entre les hommes, demander à Abraham de tuer son fils, pour n’ importe quelle raison religieuse. Abraham a donc tué un mouton, et depuis cet événement, cet acte est devenu, comme ça, sacralisé, que des centaines de millions de musulmans doivent accomplir, faute de quoi ils cessent d’ être de véritables croyants. L’ ensemble du  » clergé musulman « , des ulémas jusqu’ aux simples prédicateurs et muezzins, nous dit que cet acte permet d’ aider les pauvres et prendre conscience aux riches de la misère matérielle de leurs frères démunis.
Belle leçon de morale et en même temps d’ hypocrisie qui n’ a jamais résolu les problèmes de pauvreté au sein de l’ immense communauté musulmane à travers le monde ni sensibiliser en quoique ce soit la gloutonnerie des riches croyants. Au contraire, le nombre de pauvres dans les pays arabes ne fait qu’ augmenter, les travailleurs musulmans toujours de plus en plus exploités par leurs patrons musulmans et les familles qui tiennent sous leur joug des peuples entiers au nom de l’ idéologie islamique n’ arrêtent pas de s’ enrichir.

Même dans sa pratique qui prétend être bénéfique, l’ aïd el kébir ou aïd el idhha n’ a jamais été célébré selon les règles musulmanes. En effet, celui qui tue un mouton doit en donner le tiers aux pauvres. Cette consigne est rarement appliquée parce qu’ on privilégie les membres de sa famille et puis on festoie durant trois jours sans oublier la tradition qui consiste à faire du  » gueddid  » ( conserve de viande d’ agneau dans l’ huile d’ olive ) pour les mois à venir.
Cette fête n’ a donc plus rien de religieux puisqu’ elle s’ est transformée en une grande bouffe de viande  sous toutes ses formes ( méchoui, osbane, couscous au mouton…) avec un congé à de deux à trois jours et même des beuveries spéciales chez un nombre respectable de musulmans.
Quant aux pauvres musulmans, ce n’ est pas une offrande de quelques morceaux de viande une fois par année qui va résoudre leurs problèmes. Car le pauvre, c’ est quelqu’ un qui a besoin d’ être reconnu, d’ être écouté et aidé à longueur d’ année. Il n’ a pas besoin de compassion, mais de dignité, et cette dignité devrait être l’ objet d’ un programme gouvernemental, avec des impôts relevés auprès des riches pour éradiquer définitivement la misère et l’ indigence par la création de l’ emploi à tout un chacun.
Et puis les riches ne sont riches que matériellement, au sens moral et profond du terme. Mais ils sont aussi pauvres car ils ont souvent le coeur sec et la tête pleine de problèmes psychologiques. Mais l’ islam n’ a pas saisi, comme dans tous les autres domaines dont il s’ est occupé, cette pertinence et c’ est pourquoi il n’ a rien résolu du problème de la pauvreté.  

Houcine.ghali@bluewin.ch

 
 

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