15 juin 2000

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C.R.L.D.H.  Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

21 ter rue Voltaire 75011  Paris- France

fax : (33) 0169058961

E-Mail : crldht@aol..com

http ://  www.maghreb-ddh.sgdg.org

membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme

Communiqué

 

Le Parlement européen adopte à une large majorité

une résolution d’urgence sur la situation des droits de l’homme en Tunisie

 

C’est à une large majorité que le Parlement européen a adopté  le jeudi 15 juin 2000 une résolution d’urgence sur la situation des droits de l’homme et des libertés en Tunisie, parrainée par 5 groupes  parlementaires, PPE-DE (parti populaire européen), PSE (socialistes), ELDR (libéraux), GUE (gauche unie, communistes européens et verts scandinaves), les Verts et soutenue par les élus radicaux  Italiens.

La précédente résolution  sur la Tunisie remonte au 23 mai 1996 et les tentatives qui ont eu lieu  depuis  (juillet 1997, avril 1999, mai 1999)  avaient avorté  à la suite du forcing  de la diplomatie tunisienne  auprès des groupes  parlementaires soumis à un chantage  insistant (péril islamiste, droits des femmes, “performances économiques” et promesses vaines de libéralisation politique)

A chaque alerte sérieuse, le gouvernement tunisien mobilisait le ban et l’arrière ban de ses alliés européens mais aussi ses hommes liges du RCD (le parti gouvernemental) ou de la “fiction démocratique” (tel l’inénarrable Mohamed Harmel l’ex-secrétaire général de l’ex-parti communiste tunisien) et obtenait, aux prix de quelques concessions  ponctuelles, le report de la présentation d’une motion.

Ce n’est sans doute pas un hasard  si des mesures  d’assouplissement  sont intervenues  durant la deuxième quinzaine de  mai et la première semaine de juin au lendemain de la couverture  médiatique retentissante  qui a accompagné  la grève de la faim de  Taoufik Ben Brik et la multiplication des initiatives  de la dissidence démocratique  dont la mobilisati!on  depuis  neuf mois a permis de provoquer  une brèche dans le mur  de la peur  que le régime  était parvenu  à imposer à un peuple  qui mérite mieux que les 99, 4% du dernier  plébiscite  présidentiel. Le gouvernement tunisien a été ainsi obligé de lâcher du lest  dés les premiers craquement sérieux  pour tenter de  desserrer l’étau médiatique  et politique de la campagn!e  internationale  de solidarité démocratique. Peine perdue puisque cinq questions orales et six projets de résolutions ont été élaborés par les différents groupes parlementaires  aboutissant, en dépit de l’ambiguïté de l’initiative des “souverainistes” de Mr Charles Pasqua, à une motion de synthèse qui a été déposée conformément à l’article 42 paragraphe 5 du règlement du Parlement européen, le jeudi 15 juin. 2000.

La résolution n’évoque pas de cas individuels  mais elle se réfère aux conclusions du Rapporteur spécial  sur la liberté d’expression et d’opinion de la Commission des droits de l’homme des Nations unies  de mars 2000 concernant la Tunisie et elle insiste  sur l’inquiétude provoquée  par “ la situation des droits de l’homme en Tunisie, notamment en ce qui concerne  la liberté d’expression, d’opinion et d’association, qu’ils s’agissent des journalistes, d’avocats, des syndicalistes, des membres d’organisation des  droits de l!’homme ainsi que de l’opposition politique démocratique”.

Dans un registre nuancé mais pondéré et ferme, la résolution estime que “le moyen le plus efficace  pour répondre au souci exprimé par les autorités  tunisiennes de ne pas ternir l’image de la Tunisie est celui de mettre en place une plus grande ouverture  politique et de veiller à la mise en ouvre  concrète des engagements  politiques pris à tous les niveaux ”.

La résolution, qui insiste sur  les liens “entre le mouvement des réformes économiques adopté en Tunisie et récemment amplifié” et le “ substantiel mouvement de réforme politiques ” qui devrait l’accompagner, demande aux autorités tunisiennes   et “ à son Président d’assurer le respect des engagements  internationaux auxquels l’Etat tunisien a souscrit, notamment en ce qui concerne  les principes évoqués dans la Déclaration de Barcelone en mettant fin à toute violation des droits de l’homme” et de prendre “toutes les initiatives en leur pouvoir  afin d’instaurer un véritable  multipartisme en Tunisie et d’instaurer des garanties  constitutionnelles assurant ce multipartisme”. L’accent est mis sur la nécessité du respect  des engagements internationaux  relatifs aux droits humains et aux libertés fondamentales “ y compris la liberté de circulation  et le respect intégral  des conventions en matière  de détention, de mauvais traitement et de torture ”.

Enfin, le Conseil d’association est appelé à procéder dans “les plus brefs délais à une évaluation  du respect des droits de l’homme en Tunisie ” et la délégation  parlementaire  pour les relations avec le Maghreb est chargée pour  “ aborder la question  des droits de l’homme  en Tunisie ainsi que les conséquences économiques et sociales de l’accord d’association  lors de sa prochaine rencontre  en y associant  les rep!résentants de la société civile ”

Un vote important et un texte essentiel  qu’il convient de lire attentivement  pour en apprécier toute la portée. Le gouvernement tunisien ne pourra pas, après ce vote, feindre l’indifférence ou se rabattre sur l’insulte et l’invective  car on ne fait pas baisser la fièvre en cassant le thermomètre.

Paris, le 15 juin 2000

********************************

CENTRE  D’INFORMATION  ET  DE  DOCUMENTATION  SUR  LA  TORTURE
        CIDT-TUNISIE
Association de citoyens du monde pour le droit des Tunisiens à ne pas être
torturés
Membre du Réseau SOS-Torture de l’OMCT-Genève

    Comité d’honneur :
    M. Jacques  FRANÇOIS
    Mgr. Jacques  GAILLOT
    Dr. Hélène  JAFFÉ
    M. Gilles PERRAULT
    M. François DE  VARGAS
                                  &nbs!p;     Besançon, le 15 juin 2000
    Président :
    Jean-Marc MÉTIN

Le combat des Tunisiens commence à porter ses fruits,

VOTE MASSIF DES DEPUTES EUROPEENS
CONTRE LE GOUVERNEMENT DU GENERAL BEN ALI

    Nous apprenons de source sûre que le Parlement européen vient de voter en
fin de journée une résolution sur la Tunisie à Strasbourg. 85% des députés
ont voté en faveur de ce texte qui épingle le gouvernement de Tunis sur ses
agissements contre la société tunisienne, contre les droits élémentaires de
ses administrés et contre les valeurs humaines protégées par les traités
internationaux que le gouvernement a ratifiés pour mieux les violer.

    Après la motion du 23 mai 1996, ce texte remet les pendules à l’heure
pour les Tunisiens en c!onflit avec un pouvoir qui les traite comme des sujets
de plus en plus rétifs à la soumission. Il vient confirmer l’isolement de
plus en plus patent du général Ben Ali et l’extraordinaire prise de
conscience qui parcourt l’opinion internationale.

    A la veille d’une visite aux Etats-Unis, cette résolution tombe au pire
moment pour le gouvernement, d’autant qu’un haut responsable américain chargé
des droits de l’Homme vient de débarquer à Tunis hier. Ce déplacement aux
Etats-Unis semble déjà ressembler à celui de Genève en 1995, à celui de Bonn
en 1996 et à celui de Paris en 1997. Cet état de délabrement de la diplomatie
tunisienne est quelque chose que le pays n’a jamais connu depuis le
protectorat.

    Nous nous réjouissons de ce que les députés européens ont fini par
entendre la détresse du peuple tunisien. Nous sommes convaincus que cette
avancée pèsera dans la lutte acharnée des Tun!isiens pour recouvrer leur
dignité et leur liberté usurpées par un régime tortiocratique dépourvu de
légitimité.
Il est certain que ce résultat éclatant n’aurait pas été atteint sans la
solidarité agissante de l’opinion internationale, en particulier de la
société civile française. Que tous ceux qui ont contribué à ce développement
déterminant trouvent ici l’expression de notre infini gratitude et de notre
amitié. Bientôt, il y aura une Tunisie nouvelle, où tous les bagnes seront
rasés ou transformé en musée des horreurs de l’ubuesque despote.
                                Khaled BEN M’BAREK, Coordinateu                
              &nbs!p;            
    Centre d’information et de documentation sur la Torture (CIDT-TUNISIE).
Association Loi 1901
23, rue Brulard F25000 Besançon. FRANCE. Tél/Fax : (33 3) 81 41 33 22 .
E-Mail :
cidtunisie@aol.com
    CCP N° : 6 458 94 X DIJON


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