C.R.L.D.H. Tunisie: Halte a la rĂ©pression des militants de lâunion gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants de Tunisie Houcine BARDI: Compte rendu dâobservation judiciaire du procĂšs en appel des militants de LâUGET LibertĂ© et EquitĂ©: Nouvelles des libertĂ©s en Tunisie lâACAT-France: Appel urgent – Bilel Beldi AP: L’UPM au centre d’un forum euro-maghrĂ©bin Ă Tunis AFP: MĂ©diterranĂ©e occidentale : rĂ©union ministĂ©rielle du forum 5+5 Ă Tunis La LibertĂ©: La tragĂ©die qui a frappĂ© une famille tunisienne en Suisse – Seule face Ă son bourreau AFP: AlgĂ©rie: grĂšve gĂ©nĂ©rale dans une commune pour la libĂ©ration d’un otage AFP: AlgĂ©rie: protestations d’ONG aprĂšs des violences contre des femmes AFP: Le Danemark ferme des ambassades pour des raisons d’Ă©conomies et de coĂ»ts AFP: Diplomate ayant fumĂ© en plein vol: le Qatar prendra les “mesures adĂ©quates”
C.R.L.D.H. Tunisie
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ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de lâHomme en Tunisie
membre du RĂ©seau Euro-mĂ©diterranĂ©en des Droits de lâHomme
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Communiqué
HALTE A LA RĂPRESSION DES MILITANTS DE LâUNION GĂNĂRALE DES ĂTUDIANTS DE TUNISIE (UGET)
ProcÚs en appel : audience du 10 avril renvoyée au 17 avril 2010
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Dans le cadre de lâintĂ©rĂȘt particulier quâil accorde Ă la cause de la jeunesse Ă©tudiante militante, le ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de lâHomme en Tunisie (CRLDHT), en association avec : le RĂ©seau Euro-mĂ©diterranĂ©en des Droits de lâHomme (REMDH), et la FĂ©dĂ©ration des Tunisiens pour une CitoyennetĂ© des deux Rives (FTCR), a donnĂ© mandat Ă MaĂźtre Houcine BARDI (Avocat au Barreau de Paris), pour accomplir une mission dâobservation judiciaire, dans le cadre du procĂšs en appel intentĂ© contre les 20 militants de lâUnion GĂ©nĂ©rale des Etudiants de Tunisie (UGET) dans les affaires N° 6920 ; 6921 ; 6922, qui a eu lieu le samedi 10 avril 2010 devant la Cour dâAppel de Tunis.
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Les faits se trouvant Ă lâorigine de cette affaire remontent au mois dâoctobre 2009, lorsque 180 Ă©tudiantes, inscrites dans des universitĂ©s de la capitale, et venant pour la plupart des villes du sud de la Tunisie, avaient Ă©tĂ© « dĂ©boutĂ©es » de leur demande de logements dans les rĂ©sidences universitaires. SâĂ©tant retrouvĂ©es sans abri et dans une prĂ©caritĂ© extrĂȘme, les empĂȘchant de suivre dans des conditions normales (et dignes) leurs cours, les Ă©tudiantes (se disant victimes de discriminations injustifiĂ©es, et de nĂ©potismeâŠ), soutenues par lâUnion GĂ©nĂ©rale des Etudiants de Tunisie (UGET â syndicats Ă©tudiant reconnu par le pouvoir tunisien), avaient dĂ©cidĂ© de mener une action collective afin dâattirer lâattention des autoritĂ©s sur leur cas. Un sit-in a, alors, Ă©tĂ© organisĂ© dans une rĂ©sidence universitaire de la banlieue tunisienne (AL BASSATINE Ă la MANNOUBA), qui a durĂ© presque trois semaines. Le 1er novembre 2009, la police est intervenue brutalement pour mettre fin Ă cette action et interpellĂ© un grand nombre de dâĂ©tudiant(e)s, Ă qui il sera, ultĂ©rieurement, reprochĂ© quatre principaux chefs dâinculpation :
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Lâentrave Ă la libertĂ© de travail
Le vol simple
Le tapage
La dĂ©gradation du bien dâautrui
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Lors dâun procĂšs chaotique et inĂ©quitable en premiĂšre instance (notamment lâaudience du 14 dĂ©cembre 2009 au cours de laquelle les Ă©tudiants, voire mĂȘme certains avocats, avaient Ă©tĂ© violentĂ©s par les forces de policeâŠ), les Ă©tudiant(e)s sâĂ©taient vus infliger âle 21 dĂ©cembre 2009â des peines extrĂȘmement lourdes allant de un an Ă trois ans dâemprisonnement (avec mandats de dĂ©pĂŽts pour 11 dâentre eux).
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AprĂšs plusieurs mois dâattente dâune fixation de date dâaudience, la Cour dâappel de Tunis avait « daigné » retenir le samedi 10 avril 2010 pour examiner le double appel interjetĂ© et par les « prĂ©venus » et par le ministĂšre public. Câest donc les 20 Ă©tudiants, y compris ceux qui avaient bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun non-lieu en premiĂšre instance, qui ont dĂ» comparaĂźtre devant leurs seconds juges.
Il sâagissait dâune audience de renvoi au cours de laquelle les avocats de la dĂ©fense avaient sollicitĂ© le report et la remise en libertĂ© conditionnelle des Ă©tudiants placĂ©s en dĂ©tention « prĂ©ventive ». La cour a rejetĂ© (ce nâĂ©tait que fort prĂ©visible !) cette seconde demande, et renvoyĂ© lâaffaire pour ĂȘtre plaidĂ©e le samedi 17 avril 2010.
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Force est de constater que, comme Ă chaque procĂšs politique ou dâopinion, la cour dâappel sâĂ©tait quasiment transformĂ©e en une « caserne », tant la prĂ©sence policiĂšre Ă©tait forte et ostensible.
Le recours Ă la brutalitĂ© policiĂšre (devenu malheureusement coutumierâŠ) pour disperser le rassemblement pacifique improvisĂ© par les Ă©tudiants interdits dâaccĂšs Ă la cour, avec son cortĂšge habituel de blessĂ©s (deux Ă©tudiants avaient Ă©tĂ© transportĂ©s Ă lâhĂŽpital), rĂ©vĂšle une fois de plus lâintransigeance maladive et lâintolĂ©rance autoritaire des autoritĂ©s qui, tout en dĂ©clarant officiellement lâannĂ©e 2010 « ANNĂE DE LA JEUNESSE », nâhĂ©sitent  pas Ă rĂ©primer, de la maniĂšre la plus cruelle, une partie de cette mĂȘme jeunesse qui ose crier sa dĂ©tresse et revendiquer ses droits les plus lĂ©gitimes.
La violence illĂ©gitime Ă la fois policiĂšre et symbolique dont se trouvent ĂȘtre victimes les Ă©tudiants de lâUGET, trahit une sorte de « schizophrĂ©nie » patente du rĂ©gime tunisien qui place, dâun cotĂ©, la jeunesse « bien rangĂ©e » sur un piĂ©destal, et, dâun autre cĂŽtĂ©, la jeunesse contestataire, « non-conformiste », (et non-conforme Ă la « bienpensance » RCDiste) en dessous terre dans les geĂŽles !
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Le CRLDHT exprime aux Ă©tudiants de lâUGET son entier soutien Ă leurs revendications lĂ©gitimes concernant :
Le droit au logement pour les étudiant(e)s notamment défavorisé(e)s
Le droit Ă lâĂ©tude dans des conditions dignes
Le droit syndical et la libertĂ© de rĂ©union et dâexpression
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Il condamne la répression, à la fois policiÚre et politico-judiciaire, dont ils sont victimes ;
Il dĂ©nonce, une fois de plus, lâinstrumentalisation de la justice « servile » (par le pouvoir) dans le rĂšglement des conflits politiques, syndicaux et sociaux ;
Exige des autorités la libération immédiate des étudiants emprisonnés et leur indemnisation pour les graves préjudices physiques et moraux subis à raison de la détention arbitraire et du traitement inhumain et dégradant dont ils sont victimes ;
Exige des autoritĂ©s le relogement des Ă©tudiantes jetĂ©es dans la rue pour « dĂ©faut de chambres » dans les foyers universitaires, et lâindemnisation intĂ©grale du prĂ©judice quâelles ont subi.
Invite toutes les organisations (nationales et internationales) de dĂ©fense des droits de lâhomme Ă exprimer leurs soutiens aux Ă©tudiants tunisiens (de lâUGET) victimes de la rĂ©pression autoritariste du rĂ©gime en place ;
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Paris le 15 avril 2010.
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Veuillez trouver ci-joint le compte rendu dâobservation judiciaire du procĂšs en appel des militants de lâUGETÂ :
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COMPTE RENDU DâOBSERVATION JUDICIAIRE DU PROCĂS EN APPEL DES MILITANTS DE LâUGET
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Dans le cadre de lâintĂ©rĂȘt particulier quâil accorde Ă la cause de la jeunesse Ă©tudiante militante, le CRLDHT, en association avec : le RĂ©seau Euro-mĂ©diterranĂ©en des Droits de lâHomme REMDH), et la FĂ©dĂ©ration des Tunisiens pour une CitoyennetĂ© des deux Rives (FTCR), a donnĂ© mandat Ă MaĂźtre Houcine BARDI (Avocat au Barreau de Paris), pour accomplir une mission dâobservation judiciaire, dans le cadre du procĂšs en appel intentĂ© contre les 20 militants de lâUnion GĂ©nĂ©rale des Etudiants de Tunisie (UGET) dans les affaires N° 6920 ; 6921 ; 6922, qui a eu lieu le samedi 10 avril 2010 devant la Cour dâAppel de Tunis.
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Le procĂšs en appel dans les trois affaires âjointesâ N°6920 ; 6921 ; 6922, concernant les 20 militant(e)s de lâUnion GĂ©nĂ©rale des Etudiants de Tunisie (UGET) a eu lieu le 10 avril 2010 (vers 09h30), devant la Cour dâAppel de Tunis.
9 parmi les 20 condamnĂ©s en premiĂšre instance devaient comparaĂźtre libres. Certains dâentre eux ont manquĂ© Ă lâappel, sachant âsans douteâ que leurs avocats allaient solliciter le renvoi.
En effet, lors du procĂšs de premiĂšre instance (14 et 21 /12/09), certain(e)s Ă©tudiant(e)s avaient bĂ©nĂ©ficiĂ©, ou dâun non-lieu, ou de la libertĂ© conditionnelle. Les 11 autres, ayant étĂ© condamnĂ©s (avec mandat de dĂ©pĂŽt) Ă des peines allant de un an Ă trois ans dâemprisonnement (outre les peines dâamende : 9,600 DT (sic)), ont donc comparu en Ă©tat de dĂ©tention « prĂ©ventive ».
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Il convient de prime abord de signaler le non respect partiel du principe de publicitĂ©, dans la mesure oĂč certains membres des familles, ainsi quâun grand nombre dâĂ©tudiants ayant souhaitĂ©, par solidaritĂ© vis-Ă -vis de leurs collĂšgues dĂ©tenus, assister au procĂšs, ont Ă©tĂ© interdits dâaccĂšs Ă la Cour dâAppel.
Le « filtrage » du droit dâaccĂšs Ă la salle dâaudience (remplit « à craquer » par le public⊠composĂ© pour partie non nĂ©gligeable de policiers en uniforme et en civilâŠ) a Ă©té dâune absurditĂ© telle quâun avocat (maĂźtre ALLAGUI) interdit arbitrairement dâaccĂšs, a dĂ» crier trĂšs fort pour que ses confrĂšres, Ă lâintĂ©rieur de la salle dâaudience, lâentende et exigent du prĂ©sident de la Cour quâil puisse entrerâŠ
Les Ă©tudiants refoulĂ©s, se sont rassemblĂ©s devant le siĂšge de la Cour en scandant des mots dâordre militants et des chansons engagĂ©es, dont lâĂ©cho nous est parvenu jusquâen salle dâaudience. TrĂšs rapidement  les policiers sont intervenus brutalement pour les disperser en usant de moyens rĂ©pressifs totalement disproportionnĂ©s ; deux Ă©tudiants (Abdelaziz HACHEMI, et Khaled HADDAJI) ont Ă©tĂ©, dâaprĂšs des tĂ©moins, gravement blessĂ©s et transportĂ©s à lâhĂŽpitalâŠ
La Cour présidée par le juge HDHILI, a fait entrer les prévenus (au nombre de 11) escortés par un grand nombre de policiers.
Me NASRAOUI (Radhia) a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă prendre la parole pour plaider (1) le report de lâaudience et (2) la remise en libertĂ© conditionnelle  de lâensemble des dĂ©tenus. Lors de sa plaidoirie, la cĂ©lĂšbre Avocate dĂ©fenseur des droits de lâhomme, a rappelĂ© les circonstances dans lesquelles les Ă©tudiants ont Ă©tĂ© interpellĂ©s, tout en insistant sur le caractĂšre Ă©minemment politique du procĂšs, eu Ă©gard Ă lâatteinte « flagrante » au droit syndical entachant lâaffaire. Tous les dĂ©tenus sont, en effet, ou des dĂ©lĂ©guĂ©s syndicaux Ă©tudiants ou des militants appartenant Ă lâUnion GĂ©nĂ©rale des Etudiants de Tunisie (UGET).
Les faits remontent au mois dâoctobre 2009, lorsque 180 Ă©tudiantes (de la Tunisie profonde) ont protestĂ© de nâavoir pas pu bĂ©nĂ©ficier de chambres dans les foyers universitaires, se retrouvant ainsi dans la rue, sans-abrisâŠ
Les reprĂ©sentants de lâUGET, de par leur rĂŽle syndical de dĂ©fense des intĂ©rĂȘts moraux et matĂ©riels des Ă©tudiants, ont alors apportĂ© leur soutien aux Ă©tudiantes concernĂ©es. Un sit-in de presque trois semaines, a Ă©tĂ© organisĂ© dans la RĂ©sidence Universitaire AL BASSATINE, au cours du mois dâoctobre.
Le 1er novembre 2010, une intervention « musclĂ©e » des forces de lâordre a mis fin au sit-in, en procĂ©dant Ă de nombreuses interpellations parmi les Ă©tudiant(e)s. Les principaux chefs dâinculpation retenus Ă leur encontre, par le Parquet, concernent :
1)     Lâentrave Ă la libertĂ© de travail
2)Â Â Â Â Â Le vol simple
3)Â Â Â Â Â Le tapage
4)     La dĂ©gradation du bien dâautrui
Maitre NASRAOUI sâest employĂ©e Ă dĂ©montrer au magistrat le non-fondĂ© « évident » de lâinculpation, ainsi que « lâincompatibilitĂ© » du statut dâĂ©tudiant (a fortiori syndiquĂ©âŠ) avec la dĂ©tention pour des faits qui ne relĂšvent, en rĂ©alitĂ©, en aucun cas du droit commun (la dĂ©fense pacifique du droit au logement des Ă©tudiantes qui en ont Ă©tĂ© excluesâŠ), pour aboutir, enfin, Ă la « nĂ©cessaire » remis en libertĂ© dĂšs 11 dĂ©tenus, afin de « corriger lâinjustice rĂ©voltante dont ils ont Ă©tĂ© victimes en premiĂšre instanceâŠÂ »
Plusieurs autres avocats, dont Mes : Mondher CHARNI, Ayachi HAMMAMI, Faouzi BEN MRAD, Bassam TRIFI, Abdennasser AOUINI, Mohamed ABBOU⊠Une dizaine,  ont martelĂ© les mĂȘmes arguments en y ajoutant (Me HAMMAMI) « le caractĂšre exceptionnel de la dĂ©tention provisoire, auquel il ne doit ĂȘtre fait recours que lorsque les garanties de reprĂ©sentation ne sont pas fournies, ou quâil y a risque dâinterfĂ©rence avec lâinstruction (pressions sur les tĂ©moins, etc.) », laquelle avait Ă©tĂ© clĂŽturĂ©e depuisâŠ. le mois de dĂ©cembre 2009 ! DâoĂč le caractĂšre totalement injustifiĂ©e de la dĂ©tention ordonnĂ©e par le juge.
Il est Ă signaler que pendant lâaudience, un grand nombre de constitutions de nouveaux avocats a eu lieu (une vingtaine Ă peu prĂšsâŠ)
Nous avons pu constater que la dĂ©fense sâest exprimĂ©e sans entraves. Les avocats ont pu, il est vrai, dĂ©velopper librement les arguments militant en faveur de la remise en libertĂ© de leurs « clients ».Â
Il a Ă©tĂ© notamment rappelĂ©, que lâannĂ©e 2010 a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e par les autoritĂ©s tunisiennes « ANNĂE DE LA JEUNESSE », et que ce nâest nullement en embastillant arbitrairement des Ă©tudiantes et des Ă©tudiants, reprĂ©sentant ou se rĂ©clamant dâun syndicat reconnu, qui plus est nâont commis aucun crime ni dĂ©lit si ce nâest celui de revendiquer/dĂ©fendre « le droit au logement », que lâon fĂȘte la jeunesse tunisienneâŠ
Les avocats de la dĂ©fense ont Ă©galement Ă©voquĂ© Ă titre dâexemple (Me ABBOU) ce qui sâest passĂ© en GrĂšce et ailleurs dans le monde (notamment en France), sans que les autoritĂ©s des pays concernĂ©s ne recourent Ă la brutalitĂ© policiĂšre ou nâinstrumentalisent  lâappareil judiciaire pour chĂątier leur jeunesse en colĂšre⊠Voire mĂȘme rĂ©voltĂ©eâŠ
Tous les avocats se sont accordĂ©s Ă plaider que la place « naturelle et normale » des Ă©tudiants qui comparaissaient devant leurs seconds juges, nâest pas la prison, mais les bancs des universitĂ©s (Me TRIFI)⊠Lâun dâentre eux (Me AOUINI) est allĂ© jusquâĂ dire, ironiquement, que la justice tunisienne devrait leur rendre hommage et les rĂ©compenser pour avoir courageusement dĂ©fendu un droit lĂ©gitime reconnu par la Constitution⊠« Ils sont la fine-fleur de la jeunesse, lâespoir le plus lumineux de notre peuple et de notre paysâŠÂ »
La « perte de chance » de rĂ©ussir lâannĂ©e universitaire en cours, Ă cause de la privation arbitraire de libertĂ©, a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e par les avocats de la dĂ©fenseâŠ
On a pu dire plus haut que la dĂ©fense sâest exprimĂ©e librement. Tel nâest, cependant, pas le cas des prĂ©venus. En effet, Ă lâexception de trois Ă©tudiants qui ont « arrachĂ© » (pour ainsi dire) la parole Ă la Cour, les autres en ont Ă©tĂ© privĂ©s. Certains rĂ©torqueront, sans doute, quâil ne sâagissait pas dâune audience de plaidoiries au fond, mais dâune demande de renvoi doublĂ©e dâune demande de remise en libertĂ©. Il convient de rappeler Ă ce propos que lâaffaire nâest pas ordinaire ; que les prĂ©venus-Ă©tudiants avaient Ă©tĂ© brutalement rĂ©primĂ©s en cours dâaudience lors de leur passage devant les premiers juges (la MANNOUBA le 14/12/2009) ; quâils ont Ă©tĂ© torturĂ©s durant leur garde Ă vue ; que les conditions de dĂ©tention prĂ©sentent toutes les caractĂ©ristiques du traitement inhumain et dĂ©gradantâŠ
Que compte tenu de tous ces Ă©lĂ©ments, il Ă©tait Ă la fois indispensable et urgent que le prĂ©sident de la Cour dâAppel les entende, pour la premiĂšre fois, en leurs explications.
Lâun des trois Ă©tudiants qui ont rĂ©ussi Ă parler en audience, Zouheir Dhouidi, (condamnĂ© en premiĂšre instance Ă 37 mois de prison ferme ; et condamnĂ© dans une prĂ©cĂ©dente affaire (N° 49957) Ă 9 mois pour troubles et ivresse sur la voie publique, violences sur un fonctionnaire dĂ©positaire de lâautoritĂ© publiqueâŠ) a informĂ© le PrĂ©sident de la Cour du traitement inhumain et dĂ©gradant dont il est victime en prison, de la passivitĂ© complice de lâadministration pĂ©nitentiaire, et de sa dĂ©cision, prise la veille, dâentamer une grĂšve de la faim « sauvage » pour dĂ©noncer le traitement inhumain qui lui est infligĂ© ainsi quâĂ ses camarades. Le mĂȘme Ă©tudiant a criĂ© son « ras-le-bol » de la rĂ©pression que subissent les Ă©tudiants « depuis quâils ont mis les pieds dans la fac » ; « de la privation arbitraire de liberté » ; « des conditions de misĂšre qui leur sont rĂ©servĂ©es » et qui ne « laissent dâautres choix aux jeunes que de quitter clandestinement (harga) la Tunisie, au risque de pĂ©rir en mer âŠÂ ». Les Ă©tudiants prĂ©sents dans la salle dâaudience ont applaudi vivement leur collĂšgueâŠ
Un autre Ă©tudiant, Tarek ZAHZAH, (condamnĂ© en premiĂšre instance Ă 26 mois de prison ferme) sâest adressĂ©, non Ă la Cour mais Ă la salle, les larmes aux yeux prĂ©cisant quâil pleure pour sa maman (qui souffre Ă©normĂ©ment Ă cause de lâemprisonnement de son fils⊠assimilĂ© Ă un dĂ©linquant de droit communâŠ) et non pour lui-mĂȘme ; il Ă©tait trĂšs Ă©mu (et Ă©mouvant Ă la fois) parlant dâune voix trĂšs forte : « je sais que vous allez confirmer les condamnations de premiĂšre instance ; je sais quâon va rester en prison ; vous pouvez nous y laissez pendant 10 ans si vous le voulez⊠nous sortirons avec la mĂȘme volontĂ© inĂ©branlable de dĂ©fendre nos droits âŠÂ »
Pendant que ce dernier parlait (avec fougue, et les larmes aux yeuxâŠ) des policiers lâont brutalement attrapĂ© en essayant de le trainer vers la porte de sortie latĂ©rale ; ses camarades sont alors rapidement intervenus pour lâextraire des mains des policiers, qui ont fini par lĂącher prise sous les protestations indignĂ©es des avocats et les cris des Ă©tudiants prĂ©sents parmi le publicâŠ
Cette Ă©chauffourĂ©e sâest rĂ©pĂ©tĂ©e Ă plusieurs reprises⊠sous le regard impassible du PrĂ©sident et de ses deux assesseursâŠ
MaĂźtre NASRAOUI (Radhia) a repris immĂ©diatement la parole, pour fustiger la « militarisation » de la Cour, et demandĂ© fermement au PrĂ©sident de renvoyer « les intrus en uniformes » hors de la salle, en lui indiquant que « ce spectacle affligeant de la primautĂ© du policier sur le judiciaire » se passe sous le regard dâun observateur mandatĂ© par le CRLDHT, le REMDH et la FTCR, qui ne manquera sans doute pas dâen faire Ă©tat dans son RapportâŠ
MaĂźtre HAMMAMI (Ayachi) a Ă©galement repris la parole pour rappeler Ă la Cour quâelle se doit dâentendre le reprĂ©sentant du MinistĂšre Public  (lequel avait, en une phrase lapidaire, « requis », assis et non dĂ©bout comme lâexige la loi, le report en raison de lâabsence de certains prĂ©venus devant comparaĂźtre libresâŠ), qui doit motiver sa demande de maintien de la dĂ©tention provisoire, avant de se retirer pour dĂ©libĂ©rer sur les demandes formulĂ©es par la dĂ©fense. Peine perdue. Le procureur gĂ©nĂ©ral nâest pas, pour autant, sorti de son mutisme !
La Cour a renvoyĂ© lâaffaire pour ĂȘtre plaidĂ©e (au fond) le samedi 17 avril 2010. Elle a, sans surprise, rejetĂ© la demande de remise en libertĂ© conditionnelle !
Lâaudience dâappel dans ce qui est dĂ©sormais connu par « lâaffaire des Ă©tudiants » a Ă©tĂ© pour nous, une nouvelle fois, lâoccasion de constater âde visuâ lâĂ©tat de dĂ©labrement on ne peut plus avancĂ© de la justice tunisienne, dĂ©possĂ©dĂ©e des moindres attributs dâindĂ©pendance, et qui se laisse (avec une passivitĂ© dĂ©solante) instrumentaliser Ă des fins politiques.
Une affaire comme celle Ă laquelle on a pu assister le 10/04/10 nâaurait pas lieu dâĂȘtre dans un Ătat de droit dĂ©mocratique, qui reconnaĂźt le droit syndical, le droit au logement, le droit Ă lâĂ©tude dans des conditions dignes, le droit et la libertĂ© de protester contre les discriminations et les injusticesâŠ
Les jeunes Ă©tudiantes qui ont Ă©tĂ© privĂ©es du droit (constitutionnel) au logement nâavaient plus dâautre choix que de manifester publiquement (sit-inâŠ) leur « dĂ©sapprobation » de ce dont elles ont Ă©tĂ© victimes. Le syndicat Ă©tudiant (UGET) Ă©tait parfaitement dans son rĂŽle lorsquâil a soutenu cette action. Il Ă©tait du devoir de « lâadministration », « du ministĂšre de tutelle », et plus gĂ©nĂ©ralement des autoritĂ©s tunisiennes, de rechercher une solution nĂ©gociĂ©e au problĂšme. Sauf que la nĂ©gociation « apaisĂ©e » nâest dĂ©cidĂ©ment pas « le fort » desdites autoritĂ©s (le pourrissement de la situation dans le Bassin Minier, en est la preuve magistraleâŠ). Lesquelles privilĂ©gient, incomparablement, « la maniĂšre forte », celle des matraques, de lâhumiliation et de lâemprisonnement⊠Et pour cause !
Cette fois-ci les victimes de lâautoritarisme se trouvent ĂȘtre des Ă©tudiants qui nâont commis aucun « mĂ©fait », si ce nâest celui de revendiquer ou de soutenir la revendication lĂ©gitime dâun droit constitutionnellement protĂ©gĂ©, Ă savoir le droit au logement, qui plus est pour des Ă©tudiantes originaires de villes lointaines et qui ne bĂ©nĂ©ficient dâaucune attache familiale dans la capitale.
Une fois de plus la justice tunisienne fait montre de son impuissance rĂ©dhibitoire à « rendre justice » Ă celles et ceux qui Ă©taient en droit de lâattendre dâelleâŠ
Une fois de plus cette mĂȘme justice offre, on ne peut plus « gĂ©nĂ©reusement », un simulacre de lĂ©galitĂ© (sorte de feuille de vigneâŠ) Ă une dĂ©cision politique tendant Ă rĂ©duire au silence, avec une particuliĂšre cruautĂ©, une protestation lĂ©gitime et pacifiqueâŠ
Une fois encore « les bouches de la loi » refusent obstinĂ©ment de voir et dâentendre le cri dâalarme dâune jeunesse en dĂ©tresse (dont les chĂŽmeurs diplĂŽmĂ©s reprĂ©sentent Ă peu prĂšs la moitiĂ© de lâensemble des sans-emplois en Tunisie⊠et plus de 75% ne rĂȘvent que dâĂ©migrerâŠ), fĂȘtĂ©e et encensĂ©e dans les discours officiels, et sacrifiĂ©e sur lâautel de lâhĂ©gĂ©monie RCDiste oppressante, dans les geĂŽles de la « RĂ©publique » et leurs antichambres : les salles dâaudienceâŠ
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Houcine BARDI
Paris le 12 avril 2010
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Nouvelles des libertés en Tunisie
Â1[âŠ] 2) HarcĂšlement du jeune Ridha Kossa Le jeune Ridha Kossa est en butte depuis un moment Ă une rĂ©pression quotidienne de lâappareil de la police politique qui lui intime lâordre de se prĂ©senter au poste de la police de la ville de Sousse oĂč il est soumis Ă des interrogatoires et contraint Ă attendre des heures, pour revenir le lendemain terminer lâenquĂȘte. 3) Le prisonnier dâopinion Badreddine Ksouri au cachot Le prisonnier dâopinion Badreddine Ksouri, actuellement Ă la prison de Mornaguia, est encore puni par une mise au cachot. Badreddine Ksouri effectue depuis 2006 une peine de 30 ans pour des accusations montĂ©es de toutes piĂšces en relation avec la loi non constitutionnelle sur le terrorisme. Il endure des mauvais traitements dans des conditions Ă©pouvantables et sa famille est inquiĂšte pour lui du fait de cette rĂ©pression incessante. 4) Interpellation du journaliste Zyed El HĂ©ni Mercredi 14 avril 2010 le journaliste Zyed El HĂ©ni, membre du bureau exĂ©cutif du syndicat national des journalistes a Ă©tĂ© dĂ©tenu au poste de police Charles de Gaulle dans la capitale et accusĂ© de tentative dâagression sur une personne par des coups tandis que Zyed El HĂ©ni affirme que câest cette personne qui a tentĂ© de lâagresser. Zyed El HĂ©ni pense que cette tentative dâagression sur sa personne est Ă mettre en rapport avec ses articles critiques et son activitĂ© mĂ©diatique. 5) La police convoque la mĂšre du jeune Bilel Chaouachi A la suite dâune convocation du poste de police de la citĂ© Rommana (Tunis) madame Aljia Chaouachi, mĂšre du jeune Bilel Chaouachi, sâest prĂ©sentĂ©e dans lâaprĂšs midi du mercredi 14 avril 2010 au poste prĂ©citĂ© oĂč elle a Ă©tĂ© soumise Ă un interrogatoire sur son fils qui a quittĂ© le domicile depuis un mois et demi environ. Il a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© Ă son sujet une fiche de renseignements et elle doit revenir demain dans lâaprĂšs midi dans ce mĂȘme poste pour terminer lâinterrogatoire. [.. .] Pour le Bureau exĂ©cutif de lâOrganisation Le PrĂ©sident MaĂźtre Mohammed Nouri (traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)
lâACAT-France Action des chrĂ©tiens pour l’abolition de la torture
Appel urgent numéro 15
Signez l’appel urgent ! Â
FRANCE
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SituationBilel Beldi, citoyen tunisien, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 8 avril 2010 Ă Paris et placĂ© au centre de rĂ©tention de Vincennes pour absence de titre de sĂ©jour. Il vient de dĂ©poser en urgence une demande dâasile auprĂšs de lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et des apatrides (OFPRA) qui rendra sa dĂ©cision dans quelques jours. En cas de dĂ©cision nĂ©gative de lâOFPRA et de reconduite vers la Tunisie, M. Beldi risque dâĂȘtre soumis Ă la torture. Il y est en effet actuellement poursuivi sur le fondement de la loi anti-terroriste de 2003, une loi qui sâillustre par les violations flagrantes et quasi systĂ©matiques des droits fondamentaux auxquelles son application donne lieu. Ainsi, la grande majoritĂ© des Tunisiens arrĂȘtĂ©s sur le fondement de la loi de 2003 sont victimes de torture ou de traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants, gĂ©nĂ©ralement pendant la pĂ©riode de garde Ă vue mais aussi parfois pendant la pĂ©riode dâincarcĂ©ration. M. Beldi a dĂ©jĂ Ă©tĂ© torturĂ© par la police tunisienne suite Ă sa premiĂšre arrestation, le 14 fĂ©vrier 2003. Ce jour-lĂ , il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la Garde nationale Ă proximitĂ© de la frontiĂšre algĂ©rienne et transfĂ©rĂ© dans les locaux du ministĂšre de lâIntĂ©rieur Ă Tunis. Il y a Ă©tĂ© torturĂ© pendant plusieurs jours. Ses tortionnaires lâont soumis au supplice du « poulet rĂŽti » et de la « falaka ». Puis ils lâont contraint Ă signer un procĂšs-verbal sur lequel la date dâarrestation avait Ă©tĂ© modifiĂ©e, de façon Ă dissimuler le fait que la garde Ă vue avait durĂ© bien plus que les 6 jours prĂ©vus par la loi tunisienne. Pendant sa garde Ă vue, il a Ă©tĂ© dĂ©tenu au secret, sa famille nâayant pas Ă©tĂ© avertie de son arrestation, en violation de la loi tunisienne. Le 6 mars 2003, il a Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ© devant le juge dâinstruction, sans avocat. Le 9 juin 2004, il a Ă©tĂ© condamnĂ© par le Tribunal de premiĂšre instance de Tunis Ă huit ans et trois mois dâemprisonnement pour association de malfaiteurs dans le but de semer la terreur et lâĂ©pouvante et pour tenue de rĂ©unions non autorisĂ©es. En appel, sa peine a Ă©tĂ© commuĂ©e en six ans dâemprisonnement et cinq ans de contrĂŽle administratif. Il a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© avant terme en fĂ©vrier 2006, pour ĂȘtre Ă nouveau arrĂȘtĂ© un an plus tard, en vertu dâune condamnation qui aurait Ă©tĂ© prononcĂ©e contre lui par dĂ©faut. CondamnĂ© en premiĂšre instance Ă une peine dâun an et demi dâemprisonnement, il a vu sa peine rĂ©duite Ă trois mois en appel et a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© le 28 juin 2007, ayant dĂ©jĂ effectuĂ© quatre mois en dĂ©tention prĂ©ventive. AprĂšs sa libĂ©ration, M. Beldi a Ă©tĂ© soumis au harcĂšlement constant de la police qui lâobligeait Ă se prĂ©senter quotidiennement Ă la prison, dans le cadre du contrĂŽle administratif. Il a alors dĂ©cidĂ© de fuir la Tunisie pour rejoindre lâItalie, puis la France qui menace aujourdâhui de le renvoyer en Tunisie oĂč il risque dâĂȘtre Ă nouveau torturĂ©.  AgirAprĂšs avoir signĂ© cette lettre, il vous suffit de la renvoyer Ă l’adresse indiquĂ©e  Vous pouvez Ă©crire au Ministre de lâImmigration et au PrĂ©fet de Police de Paris : En raison de lâurgence de lâintervention, nous vous demandons de bien vouloir envoyer les lettres par courrier Ă©lectronique ou par fax: Monsieur Eric BESSON Ministre de lâImmigration Fax : 01.77.72.61.30 / 01.77.72.62.00 Adresse Ă©lectronique : eric.besson@iminidco.gouv.fr Monsieur Michel GAUDIN PrĂ©fet de Police de Paris courriel.prefecturepoliceparis@interieur.gouv.fr TĂ©lĂ©charger la lettre adressĂ©e Ă Eric Besson TĂ©lĂ©charger la lettre adressĂ©e Ă Michel Gaudin Monsieur Eric BESSON Ministre de lâImmigration Fax : 01.77.72.61.30 / 01.77.72.62.00 Adresse Ă©lectronique : eric.besson@iminidco.gouv.fr Monsieur le Ministre, A la suite dâinformations communiquĂ©es par lâACAT-France, je souhaite vous exprimer ma prĂ©occupation concernant la situation de Bilel Beldi, citoyen tunisien arrĂȘtĂ© Ă Paris le 8 avril 2010 et placĂ© au centre de rĂ©tention de Vincennes pour absence de titre de sĂ©jour. Il vient de dĂ©poser une demande dâasile auprĂšs de lâOFPRA qui rendra sa dĂ©cision dans quelques jours. En cas de dĂ©cision nĂ©gative de lâOFPRA et de reconduite vers la Tunisie, M. Beldi risque dâĂȘtre soumis Ă la torture car il y est actuellement poursuivi sur le fondement de la loi anti-terroriste de 2003, une loi qui sâillustre par les violations flagrantes et quasi systĂ©matiques des droits fondamentaux auxquelles son application donne lieu. Ainsi, la grande majoritĂ© des Tunisiens arrĂȘtĂ©s sur le fondement de la loi de 2003 sont victimes de torture ou de traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants, gĂ©nĂ©ralement pendant la pĂ©riode de garde Ă vue mais aussi parfois pendant la pĂ©riode dâincarcĂ©ration. M. Beldi a dĂ©jĂ Ă©tĂ© victime de torture et de mauvais traitements en Tunisie, dans les locaux du ministĂšre de lâIntĂ©rieur, suite Ă une premiĂšre arrestation, le 14 fĂ©vrier 2003. AprĂšs sa libĂ©ration suite Ă une seconde condamnation, en 2007, M. Beldi a Ă©tĂ© soumis au harcĂšlement constant de la police, ce qui lâa poussĂ© Ă fuir son pays pour se rĂ©fugier en Europe. Au vu de ces circonstances et si la dĂ©cision de lâOFPRA sâavĂ©rait nĂ©gative, je vous demande de : – ne pas permettre la reconduite M. Beldi vers la Tunisie oĂč il risque dâĂȘtre soumis Ă la torture ; – permettre Ă M. Beldi de demeurer sur le territoire français. Dans lâattente de votre dĂ©cision, je vous prie dâagrĂ©er, Monsieur le Ministre, lâexpression de ma respectueuse considĂ©ration. Monsieur Michel GAUDIN PrĂ©fet de Police de Paris courriel.prefecturepoliceparis@interieur.gouv.fr Monsieur le PrĂ©fet, A la suite dâinformations communiquĂ©es par lâACAT-France, je souhaite vous exprimer ma prĂ©occupation concernant la situation de Bilel Beldi, citoyen tunisien arrĂȘtĂ© Ă Paris le 8 avril 2010 et placĂ© au centre de rĂ©tention de Vincennes pour absence de titre de sĂ©jour. Il vient de dĂ©poser une demande dâasile auprĂšs de lâOFPRA qui rendra sa dĂ©cision dans quelques jours. En cas de dĂ©cision nĂ©gative de lâOFPRA et de reconduite vers la Tunisie, M. Beldi risque dâĂȘtre soumis Ă la torture car il y est actuellement poursuivi sur le fondement de la loi anti-terroriste de 2003, une loi qui sâillustre par les violations flagrantes et quasi systĂ©matiques des droits fondamentaux auxquelles son application donne lieu. Ainsi, la grande majoritĂ© des Tunisiens arrĂȘtĂ©s sur le fondement de la loi de 2003 sont victimes de torture ou de traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants, gĂ©nĂ©ralement pendant la pĂ©riode de garde Ă vue mais aussi parfois pendant la pĂ©riode dâincarcĂ©ration. M. Beldi a dĂ©jĂ Ă©tĂ© victime de torture et de mauvais traitements en Tunisie, dans les locaux du ministĂšre de lâIntĂ©rieur, suite Ă une premiĂšre arrestation, le 14 fĂ©vrier 2003. AprĂšs sa libĂ©ration suite Ă une seconde condamnation, en 2007, M. Beldi a Ă©tĂ© soumis au harcĂšlement constant de la police, ce qui lâa poussĂ© Ă fuir son pays pour se rĂ©fugier en Europe. Au vu de ces circonstances et si la dĂ©cision de lâOFPRA sâavĂ©rait nĂ©gative, je vous demande de : – ne pas permettre la reconduite M. Beldi vers la Tunisie oĂč il risque dâĂȘtre soumis Ă la torture ; – permettre Ă M. Beldi de demeurer sur le territoire français. Dans lâattente de votre dĂ©cision, je vous prie dâagrĂ©er, Monsieur le PrĂ©fet, lâexpression de ma respectueuse considĂ©ration. Â
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L’UPM au centre d’un forum euro-maghrĂ©bin Ă Tunis
Méditerranée occidentale : réunion ministérielle du forum 5+5 à Tunis
AFP, le 14 avril 2010 Ă 21h33 TUNIS, 14 avr 2010 (AFP) – Tunis – Le forum du dialogue “5+5” entre dix pays de la MĂ©diterranĂ©e occidentale se rĂ©unit jeudi et vendredi Ă Tunis pour examiner la coopĂ©ration rĂ©gionale et les Ă©changes entre l’Europe du sud et le Maghreb, a indiquĂ© mercredi le ministre tunisien des Affaires Ă©trangĂšres Kamel Morjane. La 8e rĂ©union du forum regroupera les ministres des Affaires Ă©trangĂšres de cinq pays de l’Europe mĂ©diterranĂ©enne (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) et leurs homologues de l’Union du Maghreb arabe (UMA: AlgĂ©rie, Libye, Maroc, Mauritanie et Libye). Les discussions seront axĂ©es sur les migrations, l’insĂ©curitĂ© alimentaire, l’emploi, l’Ă©nergie et les changements climatiques, a indiquĂ© Ă la presse Morjane insistant sur le contexte de post-crise Ă©conomique. “La rĂ©union se tient Ă un moment ou des efforts sont fournis pour sortir de la crise Ă©conomique mondiale ayant eu un impact nĂ©gatif inĂ©gal sur les pays de la rĂ©gion”, a-t-il dĂ©clarĂ©. Le conflit du Proche-Orient, la menace terroriste, ainsi que les difficultĂ©s de dĂ©marrage de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (UPM) feront l’objet d’un Ă©change de vues, a ajoutĂ© M. Morjane. Les dix pays, tous membres de l’UPM Ă l’exception de la Libye, discuteront du “lancement difficile de ce projet ambitieux” et Ă©voqueront les projets prĂ©vus dont la crĂ©ation d’une banque euro-mĂ©diterranĂ©enne. Tous les pays seront reprĂ©sentĂ©s par leurs ministres, y compris la France, dont le chef de la diplomatie Bernard Kouchner effectuera Ă cette occasion sa toute premiĂšre visite en Tunisie. Le Commissaire europĂ©en chargĂ© de l’Elargissement Stefan FĂÂŒle et Habib Ben Yahia, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’UMA s’adresseront Ă la rĂ©union, qui dĂ©butera par un diner de travail jeudi soir et s’achĂšvera vendredi aprĂšs une seule session plĂ©niĂšre Ă huis-clos. La Tunisie, qui avait accueilli en 2005 l’unique rĂ©union au sommet du groupe 5+5, proposera la crĂ©ation d’un forum d’affaires pour Ă©largir le champ d’action du dialogue Ă des secteurs Ă©conomiques et la tenue d’un 2e sommet. Une rencontre de “coordination” entre maghrĂ©bins prĂ©cĂ©dera la rĂ©union du forum 5+5, un cadre informel de dialogue politique nĂ© en 1990 avant de s’ouvrir aux questions de sĂ©curitĂ©, dĂ©fense, transport et tourisme. Jeudi 15 Avril 2010
Fribourg (Suisse) â La mĂšre de famille tunisienne assassinĂ©e par son mari a reçu, hier, l’hommage de ses proches. Les circonstances du drame font froid dans le dos.
Marc-Roland Zoellig
L’heure Ă©tait au recueillement, hier Ă midi, dans les locaux de l’Association des musulmans de Fribourg (AMF). Proches et collĂšgues de travail de la mĂšre de famille tunisienne morte, lundi dernier, sous les coups de couteau de son mari («LL» du 8 avril) Ă©taient venus lui rendre un dernier hommage, en prĂ©sence de la sĆur de la dĂ©funte.
Dans la salle de priĂšre se cĂŽtoyaient membres de la communautĂ© tunisienne, reprĂ©sentants scolaires et du Service de l’enfance et de la jeunesse (SEJ) – la malheureuse Ă©tait maman de deux fillettes de 9 et 11 ans – mais aussi de nombreux juristes. La victime travaillait en effet comme secrĂ©taire dans une Ă©tude d’avocats trĂšs en vue Ă Fribourg. Elle Ă©tait apprĂ©ciĂ©e de ses collĂšgues, dont certaines n’ont pu retenir leurs larmes.
AprĂšs les quatre priĂšres rituelles et le sermon de l’imam face au cercueil, le prĂ©sident de l’AMF Mohamed Ali Batbout a pris la parole pour exprimer la profonde tristesse de la communautĂ© devant ce drame, dont le caractĂšre odieux a marquĂ© les esprits (lire ci-aprĂšs). «Nul ne pensait qu’un tel Ă©vĂ©nement nous frapperait», a-t-il affirmĂ©, avant d’ajouter qu’il convenait de tirer des leçons de cette tragĂ©die.
Et les fillettes?
«Nous exprimons notre rĂ©volte contre l’insouciance et la maltraitance», s’est indignĂ© Mohamed Ali Batbout. «Notre sĆur Ă©tait livrĂ©e Ă elle-mĂȘme, face Ă son bourreau. En tant que musulmans, hommes et femmes peu importe le sexe, nous devons dire clairement qu’on ne peut permettre ce genre d’attitude vis-Ă -vis de son propre partenaire.»
Peu aprĂšs 13 h 30, le cercueil a Ă©tĂ© acheminĂ© vers l’aĂ©roport. La dĂ©funte, veillĂ©e par sa sĆur, sera inhumĂ©e en Tunisie. Quand Ă ses deux fillettes, prĂ©sentes elles aussi lors de la cĂ©rĂ©monie, elles ont Ă©tĂ© placĂ©es ensemble dans un foyer d’accueil. En Suisse, leur seule famille se rĂ©sume dorĂ©navant Ă leur pĂšre, actuellement incarcĂ©rĂ©. Un curateur a donc Ă©tĂ© nommĂ© pour les reprĂ©senter dans le cadre de la procĂ©dure pĂ©nale en cours, indique StĂ©phane QuĂ©ru, chef du SEJ.
L’autoritĂ© tutĂ©laire – en l’occurrence la justice de paix de l’Etat de Fribourg – examine toutes les mesures compatibles avec le bien des deux enfants. Placement dans une famille d’accueil Ă Fribourg, oĂč les fillettes sont scolarisĂ©es, ou dĂ©part vers la Tunisie? Pour l’heure, rien n’est encore dĂ©cidĂ©, et les deux petites concernĂ©es auront Ă©videmment leur mot Ă dire le moment venu. Pour l’heure, il leur faudra dĂ©jĂ affronter, tant bien que mal, la terrible perspective de voir leur papa condamnĂ© pour l’assassinat de leur maman… I
Le meurtrier s’est acharnĂ©
Les rĂ©sultats dĂ©finitifs de l’autopsie pratiquĂ©e sur le corps de la victime, au Centre universitaire romand de mĂ©decine lĂ©gale Ă Lausanne, ne sont pas encore connus. Mais les blessures constatĂ©es sur la dĂ©pouille, de mĂȘme que la position dans laquelle elle a Ă©tĂ© retrouvĂ©e, allongĂ©e sur son lit les mains attachĂ©es derriĂšre le dos par une cordelette, laissent penser que la malheureuse a connu une fin atroce. Et que son bourreau s’est acharnĂ© sur elle, tandis qu’elle Ă©tait dans l’incapacitĂ© de se dĂ©fendre.
Juge d’instruction chargĂ© de l’enquĂȘte, Marc Bugnon ne peut que confirmer les informations ayant filtrĂ© depuis la scĂšne du crime, un appartement de l’impasse du Castel, dans le quartier du Schoenberg Ă Fribourg. Avant d’ĂȘtre Ă©gorgĂ©e de façon extrĂȘmement violente, la mĂšre de famille a subi une quinzaine de coups de couteau au niveau de la nuque et des omoplates. Des signes d’asphyxie ont Ă©galement Ă©tĂ© constatĂ©s, indiquant une tentative d’Ă©tranglement. Le meurtrier a en outre dĂ©figurĂ© son Ă©pouse Ă l’aide d’un pistolet Ă billes en plastique dur, retrouvĂ© prĂšs du corps…
En instance de divorce, le couple recevait rĂ©guliĂšrement la visite de la police. La victime subissait manifestement des violences conjugales rĂ©pĂ©tĂ©es. AprĂšs s’ĂȘtre livrĂ© spontanĂ©ment Ă la justice mardi dernier, le mari assassin a reconnu avoir tuĂ© son Ă©pouse. L’enquĂȘte devrait donc ĂȘtre bouclĂ©e assez rapidement, estime Marc Bugnon.
MRZ
(Source : « La Liberté » (Quotidien â Suisse), le 15 avril 2010)
Remarque de la rĂ©daction:Nous croyons savoir de source bien informĂ©e que la pauvre mĂšre assassinĂ©e Rahimahallah sâappelait Fatma Marsni, Ă©tait ĂągĂ©e de 37 ans. Son Ă©poux assassin, originaire de TĂ©boursouk est ĂągĂ© de 43 ans. Il paraĂźt quâil a travaillĂ© pour une certaine pĂ©riode Ă lâambassade de Tunisie Ă Berne puis il aurait demandĂ© lâasile aux autoritĂ©s suisses. Â
AlgĂ©rie: grĂšve gĂ©nĂ©rale dans une commune pour la libĂ©ration d’un otage
AlgĂ©rie: protestations d’ONG aprĂšs des violences contre des femmes
AFP, le 15 avril 2010 Ă 16h13    ALGER, 15 avr 2010 (AFP) – Une vingtaine d’associations ont interpellĂ© les autoritĂ©s algĂ©riennes aprĂšs l’agression de plusieurs femmes Ă Hassi Messaoud, ville pĂ©troliĂšre du Sahara algĂ©rien, dans un communiquĂ© reçu jeudi par l’AFP. “Nous dĂ©nonçons avec force ces crimes et interpellons les pouvoirs publics pour qu’ils rĂ©agissent en urgence en assurant la protection de ces femmes victimes”, indiquent ces associations. Selon le communiquĂ©, plusieurs femmes ont Ă©tĂ© rĂ©cemment agressĂ©es par des groupes d’inconnus qui, cagoulĂ©s et armĂ©s, “terrorisent chacune des victimes isolĂ©es et sans dĂ©fense”, les volant et les molestant aprĂšs ĂȘtre entrĂ©s par effraction dans leur logement. Un membre d’une association a prĂ©cisĂ© Ă l’AFP sous couvert de l’anonymat que les signataires du communiquĂ© avaient Ă©tĂ© alertĂ©s par un reportage du quotidien El Watan, faisant Ă©tat de ces agressions. “Mais nous n’avons pas de donnĂ©es prĂ©cises”, a-t-elle ajoutĂ©. “Les femmes agressĂ©es travaillent en majoritĂ© dans les bases vie des compagnies pĂ©troliĂšres Ă©trangĂšres. Elles sont femmes de mĂ©nage, repasseuses, cuisiniĂšres, et habitent seules dans un bidonville”, selon cette responsable. Les associations rappellent de graves incidents survenus en juillet 2001 lorsque des femmes vivant seules dans le bidonville d’El HaĂŻcha d’Hassi Messaoud avaient Ă©tĂ© violemment agressĂ©es par des groupes d’hommes. “Cette rĂ©pĂ©tition (..) d’actes odieux Ă l’encontre des femmes, qui semblent se perpĂ©tuer comme une +fatalitĂ©+, n’est possible que parce qu’en 2001 le traitement de l’affaire de Hassi Messaoud s’est rĂ©duit Ă une parodie de justice relĂ©guant cette tragĂ©die au rang de vulgaire fait divers”, Ă©crivent les associations. Elles dĂ©noncent Ă©galement “l’impunitĂ© des agresseurs” et “le silence des institutions et des autoritĂ©s locales” ainsi que “le laxisme de la sociĂ©tĂ©” face aux violences faites aux femmes en gĂ©nĂ©ral en AlgĂ©rie.  AFP
Le Danemark ferme des ambassades pour des raisons d’Ă©conomies et de coĂ»ts
Diplomate ayant fumĂ© en plein vol: le Qatar prendra les “mesures adĂ©quates”
AFP, le 14 avril 2010 Ă 11h05 DOHA, 14 avr 2010 (AFP) – Le Qatar va prendre les mesures adĂ©quates Ă l’Ă©gard de son diplomate qui a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© dans un avion amĂ©ricain parce qu’il Ă©tait soupçonnĂ© d’avoir tentĂ© d’allumer un explosif, a annoncĂ© un ministre qatari mercredi. “Le diplomate a commis une erreur, et l’erreur est humaine. Les mesures adĂ©quates seront prises Ă son encontre”, a dĂ©clarĂ© le ministre d’Etat aux Affaires Ă©trangĂšres Ahmad ben Abdallah Al Mahmoud, citĂ© par le quotidien al-Watan. Vendredi, un porte-parole du dĂ©partement d’Etat, Philip Crowley, avait dĂ©clarĂ© que les Etats-Unis avaient Ă©tĂ© informĂ©s par le Qatar que les autoritĂ©s de ce pays avaient “dĂ©cidĂ© de muter le diplomate et qu’il quitterait bientĂŽt le pays”. Les Etats-Unis avaient indiquĂ© au Qatar qu’ils jugeaient l’incident “grave”. Mohammed al-Modadi, 27 ans, troisiĂšme secrĂ©taire de l’ambassade du Qatar Ă Washington, a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© sans ĂȘtre inculpĂ© car il bĂ©nĂ©ficiait de l’immunitĂ© diplomatique. Le diplomate avait apparemment alarmĂ© les services de sĂ©curitĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© surpris en train de fumer dans les toilettes d’un vol se rendant de Washington Ă Denver (ouest), puis plaisantĂ© en dĂ©clarant qu’il essayait de mettre le feu Ă ses chaussures.
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