TUNISNEWS
9 ème année, N° 3336 du 11.07.2009
CCTE: Quarantième jour de grève de la faim de Saafi Dbouba, Tunisien, détenu en Turquie au centre de Kirklareli TTU Monde Arabe: Tunisie : un ministre très influent Webmanagercenter: Tunisie – Lac Ichkeul : L’Etat s’engage à alimenter le lac en eau douce Jeune Afrique: Tibehirine : Le verbatim des déclarations qui accusent les militaires algériens Le Matin: Frontières maroco-algériennes: La fermeture est la négation de l’intégration économique du Maghreb AlHayat: Chances for Moroccan Mediation Between Israel and the Arabs The New York Times : Egyptians Looking for Clues About Their President’s Plans
Sami Ben Abdallah: Feu Dali Jazi juge les « Ministres de Habib Bourguiba »
COLLECTIF DE LA COMMUNAUTE TUNISIENNE EN EUROPE
Communiqué du 11 juillet 2009 sur le Gantanamo de Kirklareli en Turquie :
Quarantième jour de grève de la faim de Saafi Dbouba, Tunisien, détenu en Turquie au centre de Kirklareli
Deux Iraniens se sont joints à cette grève de la faim depuis dix jours : Mansour Edin Keshmiri (52 ans) et Mahmood Shahi (greffé du rein)
Nous alertons l’opinion internationale sur le sort de nombreux détenus dans le Gantanamo de Kirklareli en Turquie, détenus sans raison, jugés et innocentés par la justice turque, mais sous la menace d’expulsion dans leurs pays. Certains d’entre eux sont sous la protection de l’UNHCR, mais rien n’est fait pour les arracher de leur détention dans des conditions inhumaines et dégradantes. Le Tunisien Saafi Dbouba est aujourd’hui à son quarantième jour de grève de la faim pour protester contre les conditions de sa détention et se bat pour sortir de cette prison. M Dbouba, 42 ans, a été membre d’Ennahda depuis 1986. Il a fui son pays en 1992, pour s’installer en Turquie depuis 1996, sans papiers. En juin 2007, il fut arrêté avec de nombreux turcs tous accusés d’appartenance à al Quaida. En janvier 2008, ils sont tous relâchés sauf M. Dbouba, à cause de sa nationalité tunisienne, et menacé d’expulsion. Le CCTE a porté plainte auprès de la Cour Européenne, qui a immédiatement joint au Gouvernement turc de geler toute mesure d’expulsion en Tunisie. Mais cette situation qui dure depuis un an et demi risque de perdurer à l’infini, car peu de pays sont prêts à accueillir ce réfugié du fait des accusations gravissimes dont il est victime. En réaction à cette situation insupportable et aux conditions inhumaines du Centre de Kirklareli, M. Dbouba a entamé depuis le début de juillet une grève de la faim illimitée. Cette situation est la même pour de nombreux détenus de Kirklareli qui attendent dans des conditions inhumaines une libération improbable. C’est le cas notamment de deux Iraniens : Mansour Keshmiri et Mahmood Shahi. Leur cas est encore plus cruel que celui de M Dbouba : ils ont obtenu l’accord de deux pays d’accueil, mais les autorités turques refusent de les relâcher prétextant notamment du fait qu’ils ont déposé une plainte auprès de la Cour européenne : en somme ils sont punis d’avoir porté plainte contre la Turquie. Ils sont en grève de la faim depuis dix jours. Nous appelons les autorités onusiennes notamment l’UNHCR, et européennes à intervenir pour mettre fin au calvaire des détenus du Gantanamo turc de Kirklareli et de leur trouver un pays d’accueil. Nous demandons que les autorités turques mettent fin immédiatement aux conditions inhumaines en hygiène, en nourriture et en mesures vexatoires contre les détenus illégaux de Kirklareli. Nous demandons aux ONG de par le monde d’apporter leur soutien aux grévistes de la faim et de dénoncer les détentions arbitraires dans les Gantanamo turcs. Merci d’appeler au téléphone cellulaire M Saafi Dbouba au +90 53 99 70 79 44. Envoyer un mail de soutien à M. Mansour Keshmiri : mansour_keshmr@yahoo.co.uk Téléphoner pour soutenir un autre détenu de Kirklareli, Tunisien membre d’Ennahda Malek Shiraheely : +90 53 87 91 40 74. Paris, le 11 juillet 2009 CCTE – Paris. Mondher.sfar@club-internet.fr
TUNISIE : UN MINISTRE TRÈS INFLUENT
Ministre des Affaires étrangères de Tunisie depuis 2005, Abdelwaheb Abdallah continue de garder la haute main sur le secteur de l’information dans ce pays. Cet ancien porte-parole du Président Ben Ali (1990-2005), réputé proche de son épouse, Leïla Ben Ali, et du frère de celle-ci, Belhassen Trabelsi, aurait placé nombre de ses fidèles à la tête des différents organes de presse et de communication du pays. Ainsi, le nouveau président-directeur général de la Radio nationale, Chawki Alaoui, était l’un de ses étudiants à l’Institut de presse et des sciences de l’information de Tunis (IPSI). Alaoui travaille avec Abdallah depuis 1987, date à laquelle ce dernier avait été nommé PDG de l’agence de presse officielle (TAP). Il l’avait suivi à Londres à la fin de cette même année, lorsque le ministre avait été nommé ambassadeur en Grande-Bretagne, au lendemain de la prise de pouvoir du Président Ben Ali, et avait alors travaillé à la BBC. A noter que le nouveau directeur du journal gouvernemental La Presse et le nouveau PDG de la Télévision nationale sont aussi des proches de Abdelwaheb Abdallah. Ce dernier consolide ainsi sa position au sein du pouvoir tunisien, dans la perspective de la succession du Président Ben Ali. A moins qu’il ne soit victime du remaniement de l’équipe gouvernementale, attendu après l’élection présidentielle du 24 octobre 2009
(Source : TTU MONDE ARABE (LETTRE HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS STRATÉGIQUES – France), N° 611 – 9 JUILLET 2009)
Tunisie – Lac Ichkeul : L’Etat s’engage à alimenter le lac en eau douce
webmanagercenter.com – 11 Juillet 2009
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, M. Nadhir Hamada, a annoncé, devant le Parlement, lors de la discussion d’un projet de loi sur les aires marines protégées, que l’Etat s’est engagé à alimenter annuellement et en cas de besoin (sécheresse ou déficit pluviométrique aigu), le lac à hauteur de 60 à 80 millions de mètres cubes, soit l’équivalent du volume d’eau retenu par un barrage moyen.
Il s’agit, de toute évidence, d’une bonne nouvelle pour les amateurs de ce site qui a été retiré, le 10 juin 2008, de la liste du patrimoine mondial en péril.
A l’origine de la dégradation de l’écosystème dans le site, les difficultés qu’avait connues le parc d’Ichkeul, durant les dernières années, difficultés liées essentiellement à la baisse du niveau d’eau douce et l’augmentation de la salinité du lac qui a provoqué une réduction du couvert végétal et le départ de plusieurs espèces d’oiseaux.
D’où tout l’enjeu de cet engagement de l’Etat à alimenter, en cas de sécheresse, le lac par des lâchers d’eau des barrages environnants.
Le site, alimenté en hiver par l’eau douce provenant des oueds et en été par l’eau de mer, recense environ 230 espèces animales et plus de 500 espèces végétales. Le site est reconnu comme une des quatre principales zones humides du bassin occidental de la Méditerranée (avec Donana en Espagne, la Camargue en France et El Kala en Algérie).
(Source: « webmanagercenter.com » le 11 juil. 09)
Lien:http://www.webmanagercenter.com/management/article-77890-tunisie-lac-ichkeul-l-etat-s-engage-a-alimenter-le-lac-en-eau-douce
Commentaire Tunisnews: le Parc National de l’Ichkeul est (ou était) l’unique site naturel protégé au niveau mondial par trois (3) conventions internationales: Réserve de la Biosphère (MAB) (1977), Patrimoine mondial (1978) et par la Convention de Ramsar pour les zones humides d’intérêt mondial (1980). L’état a construit des barrages sur tous les oueds (5) qui alimentent le lac Ichkeul en eau douce ce qui a affecté profondément l’écosystème notamment pendant les années de déficit pluviométrique par l’augmentation de la salinité de l’eau. Le parc a été par conséquent déclassée par l’UNESCO en Patrimoine en Péril car il a perdu beaucoup des ses caractéristiques originelles. A savoir que l’eau des barrages est transférée , dans le cadre de la mobilisation des eaux du Nord, en partie au Cap Bon et l’autre partie au Sahel !
Tibehirine : Le verbatim des déclarations qui accusent les militaires algériens
10/07/2009 17:22:38 – La rédaction web de Jeune Afrique –
Le document que nous versons aujourd’hui au débat ne manquera pas de ranimer les passions. Depuis maintenant treize ans, les thèses les plus contradictoires circulent sur les circonstances de la mort des moines de Tibéhirine. En 2004, la justice française a ouvert une enquête.
La version officielle algérienne attribue la tragédie au Groupe Islamique Armé (GIA), alors principale organisation djihadiste. Le GIA contrôlait de nombreux maquis autour du monastère isolé Notre Dame de l’Atlas, au sud d’Alger, où les moines avaient été kidnappés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996.
Mais d’autres voix dénoncent une manipulation du pouvoir algérien. Elles s’appuient sur le témoignage d’ un ancien sous-officier des services algériens de sécurité, réfugié aux Pays-Bas.
L’adjudant Abdelkader Tigha, alors en poste au Centre territorial de recherche et d’investigation (CTRI) à Blida, à mi-chemin entre Tibéhirine et Alger, affirme qu’après leur enlèvement les moines avaient été conduits dans cette caserne où ils ont passé toute la journée.
Transférés vers le maquis pour éviter que la manipulation ne soit éventée, ils ont été selon lui « arrachés » à leurs ravisseurs par un autre groupe qui n’était pas contrôlé par les services. Le sous-officier dit ne pas avoir d’informations sur la mort des religieux.
Depuis quelques jours, une troisième version circule : les moines auraient bien été enlevés par des islamistes, mais leur mort serait le résultat d’une « bavure » de l’armée algérienne. C’est ce qu’a expliqué, le 25 juin, l’ancien attaché militaire français à Alger, le général François Buchwalter, devant le juge antiterroriste chargé de l’enquête depuis 2004, Marc Trévidic.
D’après l’officier français, les moines, se trouvant dans ce qui semblait être un bivouac de djihadistes, ont été tués dans un raid d’hélicoptères militaires. Ils auraient été ensuite décapités afin de dissimuler les corps, criblés d’impacts suceptibles de révéler l’implication des militaires algériens.
C’est le verbatim de ces déclarations que nous livrons ici.
Le premier ministre algérien conteste formellement cette version des faits et dénonce une « provocation » de la France.
De son côté, un ancien chef du Groupe islamique armé (GIA), Abdelhak Layada, a affirmé jeudi que les moines de Tibéhirine avaient bien été exécutés par son mouvement.
QUESTION : Pouvez-vous nous indiquer les principales étapes de votre carrière ?
REPONSE : Je suis entré à Saint-Cyr en 1965 et j’ai fait une dizaine d’années dans les armes. Puis, pendant sept ans, de 1976 à 1983, j’ai travaillé au SDECE puis à la DGSE. J’ai ensuite rejoint l’état-major des armées avant de prendre un poste d’attaché de défense en Turquie de 1988 à 1991. J’ai ensuite été affecté au Sahara Occidental pour le compte de l’ONU. J’ai ensuite été nommé à Alger à l’été 1995 et jusqu’en septembre 1998 en qualité d’attaché de défense. En septembre 1998, je me suis retrouvé au cabinet du ministre de l’Outre-Mer. J’étais le chef de cabinet militaire de Jean-Jacques QUEYRANNE jusqu’en octobre 2000. Comme je suis à la 2ème Section, je fais encore des conférences et j’ai également été nommé en 2001 en qualité de juge assesseur à la CNDA qui est une cour administrative d’appel spécialisée dans les demandes d’asile.
… / …
QUESTION : Quand et comment avez-vous appris qu’il n’y avait que les têtes dans les cercueils ?
REPONSE: Je pense que l’on en arrive à la raison de ma demande d’audition. C’est difficile pour moi car c’est une chose dont on m’a demandé de ne pas parler. J’en avais parlé au père VEILLEUX, à Monseigneur TEISSIER et à l’ambassadeur. Pour que vous compreniez, j’ai eu des liens d’amitié avec divers officiers algériens qui avaient fait leur formation à Saint-Cyr et c’est ainsi que j’ai connu une personne dont je préfère ne pas vous dire le nom car il est possible que son frère soit encore en Algérie. Cette personne avait donc fait une carrière d’officier et puis il était devenu chef d’entreprise en Algérie. Il exploitait une maison de cars et je le voyais souvent. C’était un ami. Quelques jours après les obsèques des moines, il m’a fait part d’une confidence de son frère. Son frère commandait l’une des deux escadrilles d’hélicoptères affectées à la 1ère région militaire dont le siège était à Blida. Son frère pilotait l’un des deux hélicoptères lors d’une mission dans l’Atlas blidéen entre Blida et Medea . C’était donc une zone vidée et les hélicoptères ont vu un bivouac. Comme cette zone était vidée ça ne pouvait être qu’un groupe armé. Ils ont donc tiré sur le bivouac. Ils se sont ensuite posés, ce qui était assez courageux car il y aurait pu y avoir des survivants .Ils ont pris des risques. Une fois posés, ils ont découvert qu’ils avaient tiré notamment sur les moines. Les corps des moines étaient criblés de balles. Ils ont prévenu par radio le CTRI de Blida.
QUESTION : Avez-vous eu d’autres détails de la part de votre ami sur ce que lui a dit son frère ?
REPONSE : Je ne vois pas d’autre détail. En revanche, pour répondre à votre question sur la façon dont j’ai appris que nous n’avions que les têtes des moines, je précise que j’ai rencontré après les obsèques, le médecin du renfort de gendarmerie attaché à l’ambassade de France dont j’ai oublié le nom. Il avait beaucoup de mal à me parler l’ambassadeur lui avait fait promettre le silence. Je lui ai demandé s’il avait vu les corps puisque mon ami m’avait dit qu’ils étaient criblés de balles, et c’est là qu’il m’a dit qu’il n’y avait pas les têtes.
QUESTION : Que vous a-t-il dit sur les têtes ?
REPONSE : Il m’a dit que les têtes avaient séjourné longtemps dans la terre, que c’était épouvantable. Il ne m’a pas parlé d’impacts de balles dans les têtes.
QUESTION : Le père VEILLEUX vous a-t-il dit qu’il avait insisté pour faire ouvrir les cercueils et que lui-même avait vu qu’il n’y avait que les têtes ?
REPONSE : Je ne m’en souviens pas. Je me souviens qu’il ne comprenait pas l’attitude de Monseigneur TEISSIER. Monseigneur TEISSIER adoptait totalement la thèse officielle.
(Source: « Jeune Afrique » (Hebdomadaire- France) le 10 juil. 09)
Lien:http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20090710172237/-GIA-Francois-Buchwalter-Tibehirine-Marc-Trevidic-Tibehirine—Le-verbatim-des-declarations-qui-accusent-les-militaires-algeriens.html
Frontières maroco-algériennes: La fermeture est la négation de l’intégration économique du Maghreb
Publié le : 10.07.2009 |
La fermeture des frontières maroco-algériennes est la négation même de l’intégration économique du Maghreb qui constitue un choix stratégique pour le Maroc, a affirmé, jeudi à Beyrouth, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale.
L’intégration économique d’une région suppose l’ouverture des économies des pays de la région sur elles-mêmes et sur ses partenaires étrangers, a expliqué M. Hilale lors d’une réunion de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), soulignant que la fermeture, depuis 1994, de la frontière entre l’Algérie et le Maroc, entrave l’essor des échanges commerciaux, économiques et humains et engendre un surcoût énorme pour l’économie des deux pays et pour les populations frontalières.
Il a, également, affirmé que le différend maroco-algérien sur le Sahara marocain «ne devrait plus entraver le processus d’intégration économique du Maghreb, étant donné qu’il fait l’objet d’un processus de négociations entre toutes les parties, sous les auspices de l’Onu, pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, basée sur l’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie pour la région du Sahara, et dans le cadre de la souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc».
La réouverture des frontières et la normalisation des relations bilatérales entre le Maroc et l’Algérie favoriseront un climat régional de confiance, propice à l’investissement, l’échange commercial et l’intégration économique du Maghreb, a-t-il ajouté.
Il a noté, devant cette réunion tenue sous le thème «la promotion du développement économique sous régional et les politiques commerciales en Asie de l’Ouest et en Afrique du Nord», que la fermeture des frontières constitue le terreau fertile pour la prolifération de la contrebande et du trafic de tout genre, citant une étude établie en 2004 par la Chambre de commerce d’Oujda, selon laquelle le chiffre d’affaires annuel du commerce «informel» atteint les 550 millions de dollars, «un manque à gagner pour les opérateurs économiques des deux pays».
Dans cette intervention intitulée «Enjeux et perspectives d’intégration au Maghreb», le diplomate marocain a déploré que la complémentarité des économies des cinq pays maghrébins, pourtant un atout majeur, n’ait pas été «stratégiquement exploitée», en raison de «la prévalence des intérêts sectoriels sur les intérêts stratégiques collectifs de la région».
Il a également relevé que la construction de cet espace nécessite une convergence politique des Etats de la région, «afin de répondre à cet idéal auquel s’attachent, depuis l’indépendance, les cinq peuples du Maghreb».
Le diplomate, a, par ailleurs, mis l’accent sur le coût du non Maghreb, qui se traduit par une perte de 2%de croissance par année pour cet espace, soulignant que les échanges économiques et commerciaux entre les pays du Maghreb ne dépassent guère 3,36% du total des échanges extérieurs de ces pays, en comparaison avec les 21% de l’Asean, les 19% du Mercosur et les 10,7% de la Cedeao.
Par MAP
(Source: « Le matin » (Quotidien- Maroc) le 10 juillet 09)
lien:http://www.lematin.ma/Actualite/Express/Article.asp?id=116627
Chances for Moroccan Mediation Between Israel and the Arabs
Fri, 10 July 2009
Mohammad el-Ashab
The Middle East, in which Morocco under the late King Hassan II used to play a role, is a far cry from the Middle East, in which American President Barak Obama is urging King Mohammad VI to play the role of a mediator between Israel and the Arab world in search of an absent peace.
Regional and international factors dictated that the Arab leaders replace the language of guns with flexible diplomatic terms crystallized by resolutions and initiatives, which went all the way towards acknowledging international legitimacy at the Arab summit in Fez in 1982. However, the road to peace is not rosy.
It is likely that what King Hassan II did to confront those opposed to that path or those waiting to see the results is that he broke the psychological and political barrier, by absorbing the concerns about a peaceful settlement for the Middle East crisis, but without eliminating the great barrier that is still gaining height inside the Israeli entity and that rejects the principle of a settlement and not only its terms.
Hassan II knew that peace can not be made during war, and he considered diplomatic wars as more effective and influential than battles on the ground. His vision brought him criticism from radical Arab circles at the time, as well as esteem from the west, which looked at him as a man of peace of a high caliber. Yet, he departed with too many disappointments, which he expressed openly when he refused to meet Netanyahu during his first stint as Prime Minister of Israel.
The experience of the late king was not devoid of contradictions, for he wagered on the chances of making peace with the leaders of the Labor Party, despite the fact that the latter had waged the most vicious wars against the Arabs. Nonetheless, he never liked the Likud and never succeeded in his efforts to open up to the Jews from Moroccan origins, to convince them to change their more extremist allegiances.
There is no doubt that President Obama is interested in history and its events, scars, and crises. When he shows interest in convincing Moroccan king Mohammad VI to play some sort of role to revive the peace negotiations and rebuild virtual bridges of confidence, he is expressing a desire for Morocco, through the Maghreb region, to return to the forefront and to shoulder similar roles, in order to improve the chances for peace in the Middle East. This is due to the fact that the geographic distance separating the region from the crisis enabled it in the past to look at the problems of the region with more reasonability and good sense.
The refusal of the North African region to take on commitments regarding this issue cannot be attributed solely to its busyness with arranging its own internal affairs, because this did not prevent the region from acknowledging its Arab identity and giving it top preference over other identities. However, disappointment and lack of patience are the dominant factors. It is no longer possible for the leaders of the Maghreb region to do go ahead with more than the bare minimum of required patience or to move back with less than the levels of aversion that the situation involves.
What is clear and needs no clarification is that the crisis does not originate from the Arab world, east and west combined, but from the absence of any Israeli vision for comprehensive peace, its context and commitments, which are no more than a bill that has to be paid.
It is not unlikely for Morocco to take an initiative and play a role, but from a new angle, which takes into consideration all the changes that affected the crisis of the Middle East. It is also possible for the Maghreb region leaders to agree on such a path, even if it has slight chances of success.
In fact, the region is part of the Arab world, even if its priorities are different. The threat comes from the fact that the region is starting to look vertically at the northern shore of the Mediterranean Sea, instead of looking at its horizontal allegiances governed by bonds of brotherhood, history, language, and existence. Even though Obama’s message was addressed to the wrong side, because it should have sent strong signals to Israel and no one else, it might prove to be a blessing, as it will revive the discussions about the identity and role of the Maghreb region. Even if Rabat is the starting point, this is still a city on the extreme outskirt of the Arab world, and not any other world.
(Source: « Dar alhayat »(AlHayat) (Quaotidien – Arabie saoudite) le 10 juillet 09)
link: http://www.daralhayat.com/portalarticlendah/36684
Egyptians Looking for Clues About Their President’s Plans
July 10, 2009
By MONA EL-NAGGAR CAIRO — President Hosni Mubarak’s recent frailty, the Egyptian government’s crackdown on the Muslim Brotherhood and persistent reports in the state-controlled news media about plans to dissolve Parliament have combined to provoke a bout of speculation as to whether Mr. Mubarak will step down and, if he does, who will succeed him. President Mubarak, 81, who has held office for nearly 28 years, has given no indication that he plans to retire, and his allies have suggested that he is likely to serve another five-year term when his current one expires in 2011. But he has looked weak and in poor health, particularly when standing next to a youthful President Obama in their recent meeting here, many local commentators said. “The laws of life have brought the moment that can no longer be delayed, forcing us to discuss the issue of the alternative,” wrote Hossam Abdel Baseer recently in an Egyptian opposition daily, Al Wafd. Speaking about Mr. Mubarak’s eventual replacement has always been taboo, but recent events have forced the subject to the surface. Over the past two months, more than 130 members of the Muslim Brotherhood, including three of its leaders, have been arrested and accused of belonging to an outlaw organization. The Brotherhood, an Islamist group, is legally banned, but it is tolerated and carries out a variety of religious, social and political activities in plain view. Its members run as independent candidates for Parliament and constitute the largest opposition bloc, with 88 out of a total 454 seats. The suspicion is that the government has moved to try to neutralize the Brotherhood so that it will wield less influence in the issue of succession, should the president become incapacitated, decide to step down or die. More than 30 of those recently arrested, including Abdel Moneim Aboul Fotouh, who is a member of the group’s guidance office and secretary general of the Arab medical union, are facing the additional charge of money laundering. At the same time, there is widespread speculation — fueled by reports in the Egyptian news media — that some members of the governing National Democratic Party are pushing for a presidential decree to dissolve Parliament so that a more compliant legislature can be seated before the question of succession comes up. There are two main succession possibilities in circulation, one involving the president’s younger son, Gamal, and another the chief of military intelligence, Gen. Omar Suleiman. But government officials said that there was no way to know whom the military would back or if there was a powerful figure in the wings. “This moment is not a regular moment for people; everyone is looking out for what will happen after Mubarak,” said Osama el-Ghazali Harb, a former member of the president’s party who is now in the opposition. “The thing is, no one knows what will happen.” This is not the first time the state of Mr. Mubarak’s health has come into question. A newspaper editor was charged with damaging the nation’s economy after publishing an article in August 2007 that said that the president was ill and that his aides were concealing it. The article did not offer details of the supposed illness. This latest round may have been touched off by Mr. Mubarak’s appearance next to Mr. Obama, but it has its roots in a personal shock. Not long before Mr. Obama’s visit, one of Mr. Mubarak’s two grandchildren, a 12-year-old boy, died unexpectedly. By all accounts, Mr. Mubarak doted on the boy and was devastated by his death, canceling a planned visit to Washington — his first in five years — and disappearing from public view for about two weeks. He resurfaced to receive Mr. Obama but did not go to the airport to greet him. Then, when Mr. Obama’s motorcade arrived, Mr. Mubarak decided not to walk down a flight of stairs to welcome him, but instead waited for Mr. Obama to stride up. “People might be worried that the country would have to go to a presidential election at any moment, given the fact that he is 81 years old,” said an Egyptian political analyst who asked not to be identified for fear of retribution. “And there were signs that he might not be in very good health.” Mr. Mubarak has never appointed a vice president. If he dies in office, then the speaker of the Parliament, a veteran party leader, Fathi Sorour, would serve as an interim president until an election could be called. With no real political parties here, an election would effectively be a formality to install the candidate selected by Mr. Mubarak’s party. Gamal Mubarak is a high-ranking official in the party, but there remains no guarantee that the old-timers in the system or the military would go along with his ascension, political commentators said. President Mubarak himself, the only one who currently has the authority to decide on his succession, has not made any public statements addressing the recent arrests or the speculation about a decree to dissolve Parliament. Party leaders have not confirmed — but also have not denied — the talk of dissolving Parliament. “It is his constitutional responsibility that enables him to determine when this is necessary,” Mr. Sorour, one of the most prominent members of the governing party, said last week in the state-owned newspaper Al Ahram. Opaque remarks like that, as opposed to outright denials, have only deepened the suspicions of many Egyptians, who in the customary absence of hard information are quick to deal in speculation. “It is a very disturbing mood with a lot of unnecessary uncertainty and vagueness,” said Makram Muhammad Ahmed, a columnist for Al Ahram. But no one is expecting definite answers anytime soon. “The Egyptian political system is a highly personalized system where the personality of the president plays a very important role,” said Mustafa Kamel al-Sayyid, a political science professor at the American University in Cairo. “The decision of who is going to be president of Egypt is taken within a very small circle and very often is an individual decision by the incumbent president himself.”
(Source:The New York Times (Quotidien – USA) le 10 juillet 2009)
Feu Dali Jazi juge les « Ministres de Habib Bourguiba »
Sami Ben Abdallah Les ministres de Bourguiba assument une lourde responsabilité dans la détérioration du système politique en Tunisie. La faible personnalité des uns, ainsi que les ambitions et les convoitises des autres, ont
contribué à l’instauration du pouvoir personnel et ont, par conséquent, nui au pays. Rares, très rares sont les démissions ministérielles relevées dans l’histoire des « ministres de Bourguiba » ; jusqu’au jour où Zine El Abidine Ben Ali —alors Premier ministre — a décidé la destitution de M. Habib Bourguiba. C’est là une leçon de plus qu’il convient de tirer. Tout manquement à ses responsabilités de la part d’un ministre ne peut qu’exposer le pays aux pires conséquences. Et l’histoire ne pardonne pas Dali Jazi (الدّالي الْجازي) ,(Selon Wikipédia) né le 7 décembre 1942 à Nabeul et mort le 9 mars 2007, est un homme politique, juriste et politologue tunisien. Membre du Néo-Destour et de l’Union générale des étudiants de Tunisie dès le début des années 1960, il quitte le parti au pouvoir, devenu entre temps le Parti socialiste destourien, en 1971. Auprès d’Ahmed Mestiri, il est alors l’un des principaux animateurs du groupe libéral qui réclame la fin du système de parti unique et le pluralisme politique le 20 mars 1976. Il est aussi l’un des fondateurs, en 1977, de la Ligue tunisienne des droits de l’homme et son premier secrétaire général. En 1978, il participe à la création du Mouvement des démocrates socialistes au sein duquel il assume les fonctions de secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures (1978-1988). Adhérant au Rassemblement constitutionnel démocratique en 1989, il en devient membre du comité central puis du bureau politique avant d’occuper, dès 1988, plusieurs postes au sein du gouvernement et à la tête de diverses institutions. Il occupe successivement les fonctions de ministre de la santé publique (1989-1992), de premier président de la Cour des comptes avec rang de ministre, de président de la Cour de discipline financière, de ministre de l’enseignement supérieur (novembre 1994-novembre 1999) et de ministre délégué auprès du premier ministre chargé des droits de l’homme, de la communication et des relations avec la Chambre des députés (novembre 1999-avril 2000). Il est aussi ministre conseiller auprès du président de la République avant d’être nommé ministre de la défense nationale (janvier 2001-novembre 2004) puis président du Conseil économique et social en août 2005. Jazi est en outre ambassadeur de Tunisie en Autriche et en Hongrie et auprès d’organismes des Nations unies comme l’Agence internationale de l’énergie atomique et de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel à Vienne. Il est décoré du grand cordon de l’Ordre de la République et des insignes de grand officier de l’Ordre du 7 Novembre. En 1995, un cancer du côlon est diagnostiqué. Décédé douze ans plus tard, il est inhumé le 10 mars au cimetière Sidi Abdelaziz de La Marsa. Source: Préface de l’ouvrage de Mounir Charfi, « les Ministres de Bourguiba » Cet ouvrage reprend l’essentiel d’une étude, initialement intitulée : « Les membres du gouvernement en Tunisie 1956-1986», que j’ai eu le plaisir de diriger à la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis. Le courage dont a fait preuve l’auteur par le choix d’un sujet aussi délicat, alors que le président Bourguiba dirigeait encore le pays, la perspicacité, la rigueur dont témoigne l’analyse politique et juridique des documents laborieusement rassemblés pour les besoins de la recherche, ont été fortement appréciés par le jury. A la suite du changement survenu en Tunisie le 7 novembre 1987, marqué essentiellement par la déposition de Bourguiba, Monsieur Charfi a décidé de prolonger la période couverte par son étude jusqu’à cette date et de choisir pour nouveau titre à son ouvrage : Les ministres de Bourguiba. Dans cette étude, l’auteur a tenté d’esquisser et d’analyser le profil du ministre tunisien tout au long « du règne bourguibien» qui a duré plus de trente ans. Il a, par ailleurs, essayé de reconstituer l’idée que l’ex-président tunisien se faisait des ministres qui ont exercé à ses côtés, ainsi que son comportement à leur égard. Cette étude constitue aujourd’hui la première tentative d’évaluation —tant politique qu’historique — de l’exercice du pouvoir, sous le régime de Bourguiba. Elle met notamment en lumière les points suivants : 1) Les ministres de Bourguiba ont vu leur statut évoluer : anciens camarades et compagnons du président de ce qui fut le parti de la lutte nationale. ils sont devenus — au fil des années et des crises politiques — les « collaborateurs » du chef de l’État tunisien maintenant indépendant. Progressivement, ces ministres ont pris de l’âge, tout comme leur président et ont été remplacés par des hommes choisis, de plus en plus, dans l’entourage régional et même local de Bourguiba, un entourage qui se rétrécissait sans cesse. Plus ses ministres cédaient aux injonctions et caprices du président, plus ils contribuaient à consolider son pouvoir autocratique dans le pays et devenaient, par là même, ses otages. Cette étude, consacrée au modèle tunisien, représente donc, à mon avis, une illustration de l’instauration progressive du pouvoir autocratique dans les pays du tiers-monde. 2) La fidélité à Bourguiba a supplanté le respect de la représentativité politique. Plus le pouvoir d’un homme s’affirmait, moins il permettait aux institutions constitutionnelles d’exister réellement. Et le culte de la personnalité s’est renforcé au détriment de la souveraineté du peuple et du respect des droits de l’Homme et des libertés publiques. Pour le système politique en place, il importait plus de faire valoir son loyalisme et son dévouement au « Combattant Suprême », que de respecter la loi et l’opinion d’autrui. Le sens de l’objectivité et de la tolérance politique avait peu de place dans pareil système ; ce qui a mené à la rupture entre ce système — représenté par le président et son gouvernement — et les forces populaires. 3) Les ministres de Bourguiba assument une lourde responsabilité dans la détérioration du système politique en Tunisie. La faible personnalité des uns, ainsi que les ambitions et les convoitises des autres, ont contribué à l’instauration du pouvoir personnel et ont, par conséquent, nui au pays. Rares, très rares sont les démissions ministérielles relevées dans l’histoire des « ministres de Bourguiba » ; jusqu’au jour où Zine El Abidine Ben Ali —alors Premier ministre — a décidé la destitution de M. Habib Bourguiba. C’est là une leçon de plus qu’il convient de tirer. Tout manquement à ses responsabilités de la part d’un ministre ne peut qu’exposer le pays aux pires conséquences. Et l’histoire ne pardonne pas 4) Tout homme publique, dans notre pays, se doit de tirer la leçon de ce qu’a enduré la Tunisie pendant l’ère bourguibienne. Le président de la République a progressivement pc-du tout contact avec la réalité, ainsi que tout échange avec les forces vives de la nation du fait de sa mainmise exclusive sur les rouages; de l’État, au détriment du rôle politique et institutionnel des ministres. De même, le ministre a failli à son devoir et a compromis l’intérêt supérieur du pays en ne se souciant que de son maintien à son poste, soit par crainte, soit par arrivisme. C’est là une mise en garde aux futurs ministres. (Source : le Blog de Sami Ben Abdallah- Blogueur de Tunisie,le 9 juillet 2009) Lien : http://www.samibenabdallah.com