13 décembre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année,N° 3491du 13.12.2009

 archives : www.tunisnews.net  


OLPEC: Agression du journaliste Moez Jemai TTU Monde Arabe: LES EMBARRAS DIPLOMATIQUES DE TUNIS Pétition internationale de soutient aux militants de l´UGET Abdel Wahab Hani: Le soutien de l’UGET aux Retornados continue à susciter le débat, ainsi que le Statut des Exilés Mouatinoun: Infos Taoufik BACHROUCH: Démocratie et fracture numérique Jelloul Azzouna: Du contrat entre civilisations différentes – La renaissance arabe et l’occident AFP: Libye: « progrès limités » selon HRW qui dénonce une « atmosphère répressive » AP: Human Rights Watch demande la libération des deux « otages » suisses AFP: L’islamophobie profite aux extrémismes (ministre algérien) AFP: Inscriptions racistes et croix gammées sur une mosquée du sud de la France ATS: Minarets : Une manifestation pour améliorer l’image de l’islam en Suisse ATS: Minarets : Manifestation pacifique – les musulmans de Suisse appelés à s’unir AP: Quelque 700 musulmans appellent à la tolérance ATS: Minarets : Une voix musulmane prône une organisation faîtière commune Tarek Kahlaoui: Misunderstanding the minaret Hend Harouni : Exemple d’actions prises en Suisse contre l’interdiction des Minarets en Suisse Le Matin  – Suisse: Imams mal surveillés Le Temps – Suisse:  Le défi de passer de «l’islam en Suisse» à «l’islam de Suisse» Le Temps – Suisse:  Minarets : «Tout le monde a applaudi lors de l’inauguration du temple sikh»


 
L’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création Tunis le 12 décembre 2009   

Agression du journaliste Moez Jemai

  

 Aujourd’hui 12 décembre, le reporter de Radio Kalima à Gabès a été violemment agressé par le surveillant de l’hôpital qui est en même temps le responsable de la cellule du parti au pouvoir, le RCD, alors qu’il couvrait un sit-in organisé par des ouvrières de l’hôpital régional de Gabès ; Le journaliste Moez Jemai a vu le responsable de la police politique, présent sur les lieux, inciter le surveillant à se diriger vers lui ; ce dernier a exigé de M. Jemai qu’il justifie sa qualité, lorsque ce dernier a présenté sa carte de presse, le surveillant s’est jeté sur lui en le frappant et en l’insultant en des termes vulgaires l’accusant d’appartenir à des media hostiles au régime ; Moez Jemai a tenté de l’arrêter, mais il continuait à le frapper et à l’injurier ; il lui a finalement arraché son appareil photo qu’il a écrasé au sol, sous le regard approbateur du responsable de la police politique qui filmait la scène. L’Observatoire Condamne cette lâche agression contre un journaliste qui ne faisait qu’exercer sa profession Il en fait assumer l’entière responsabilité aux autorités et exige que l’auteur et l’instigateur soient sanctionnés. Il déplore l’état de dégradation de la liberté de la presse à laquelle la Tunisie est parvenue aujourd’hui Assure monsieur Moez Jemai de son entière solidarité et appelle la société civile à le soutenir    Pour l’Observatoire Le président Mohamed Talbi

LES EMBARRAS DIPLOMATIQUES DE TUNIS

Alors que l’élection présidentielle en Tunisie, le 25 octobre dernier, a suscité des réactions mitigées dans les capitales occidentales, la diplomatie de Tunis est de plus en plus à la peine. En particulier avec les pays européens. En effet, les relations ont récemment connu des turbulences avec la France, la Belgique et l’Espagne (voirTTU n° 625). Et, dernièrement, l’Italie a jugé que l’octroi par l’UE du “statut avancé”   à la Tunisie n’était pas “une priorité”. Rappelons qu’un tel statut avait été accordé au Maroc en octobre 2008, ce qui permet à ce pays de participer aux opérations européennes de gestion de crise, outre la mise en place d’un “espace économique commun” (s’inspirant des règles régissant l’Espace économique européen) et l’organisation de sommets réguliers UE-Maroc. Mais pour la Tunisie, l’examen de ce statut, la semaine dernière, à Bruxelles, s’est soldé par un échec. Il faut dire que la diplomatie tunisienne s’attendait à cette issue et avait tenté de reporter l’examen du statut en 2010. Car elle considérait que l’actuelle présidence suédoise n’était pas bien disposée à son égard et que la présidence espagnole, qui prendra le relais au début de l’année prochaine, lui serait plus favorable. En effet, jusque-là, parmi les pays européens, ce sont la France, l’Espagne et l’Italie qui ont fait preuve de plus de mansuétude à l’égard du régime de Tunis, en ce qui concerne le respect des libertés, de la démocratie et des droits de l’homme. Mais les attaques récentes contre ces pays, accusés d’ingérence dans les affaires tunisiennes (voir TTU n° 623), n’améliorent guère la position de la Tunisie sur le plan diplomatique. Dans un tel contexte, le pays ne semble pas près de   bénéficier des largesses de l’UE.

(Source: TTU Monde Arabe LETTRE HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS STRATÉGIQUES 1 0 d é c emb r e 2 0 0 9 – n ° 6 2 7)


 

Voici la mise à jour de la pétition internationale en faveur des militants de l’Union générale des Etudiants de Tunisie. Vous pouvez également signer en cliquant sur le lien http://www.jesigne.fr/petitioninternationale

Merci de nous signer les éventuels oublis  ou erreurs.

 

Pétition internationale

 

Nous, signataires de cette pétition, nous exprimons notre solidarité avec les militants de la Centrale syndicale tunisienne (UGET) et nous appelons à :

 – La libération de tous les militants emprisonnés.

– L’arrêt de toutes les poursuites judiciaires engagées contre les militants de l’UGET.

– La réintégration dans leurs universités de tous les étudiants exclus.

– La satisfaction des revendications syndicales et pédagogiques des étudiants.

– L’arrêt de toute forme de répression contre l’UGET et lui permettre de tenir son congrès en toute liberté et de fonctionner en toute indépendance.

 

Signez et faite signer cette pétition en envoyant vos signatures à

uget.petition@gmail.com

 

1             Anis Mansouri  Militant indépendant, Ex Secrétaire général UGET-France          France

2             Widad Akraoui  Présidente de  DEFEND INTERNATIONAL            Norvège

3             Raja Kousri                        

4             Samir Hammouda           Ancien président de l’UGET       France

5             Alain Mathieu                   France

6             Anouar Kousri   Avocat – Ligue tunisienne des droits de l’homme           Tunisie

7             Mohamed Ayadi             Observatoire tunisiens des libertés et droits syndicaux                Tunisie

8             Alexandre Maupin         Porte parole de la Fédération Syndicale étudiante         France

9             Hedi Snene        Enseignant         Tunisie

10           Malek Sgheiri    Etudiant – membre du BF de la faculté de 9 avril             Tunisie

11           Laayari Said        Association des Travailleurs Maghrébins en France – ATMF        France

12           Imad Daymi       Organisation internationale des réfugiés tunisiens         France

13           Moez Elbey        Journaliste         Tunisie

14           Raja Chamekh                  France

15           Loumamba Mohsni                        France

16           Nicole Rivière    Enseignant-chercheur Université Paris 7 et CNRS            France

17           Philippe Aubry  Maitre de Conférences Univ. Pierre et Marie Curie        France

18           Moheiddine Cherbib     Fédération  Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives      France

19           Si Mohamed Baghdadi                 Algérie

20           Goumani Mohamed                      Tunisie

21           Abdelkader ZITOUNI     Coordinateur National  Parti « Tunisie Verte »      Tunisie

22           Moncef Marzouki                          

23           Mohamed Bhar               Artiste- Musicien            France

24           Anouar Kanzari Ancien président UGET-France                France

25           Rania Majdoub                France

26           Mohamed Amin Tlili       Union Générale des Etudiants de Tunisie            Tunisie

27           AISSANI Farid    Ex secrétaire national à l’Emigration du FFS-Algérie        France

28           Amal Tlili              Union Générale des Etudiants de Tunisie            Tunisie

29           Elhaij Ahmed     Membre de l’Association Marocaine des Droits Humains           

30           Lotfi Hammami Canal Elhiwar ettounsi  France

31           Kamel GHALI     Ecrivain Poète   France

32           Raphaël Granvaud          Enseignant         France

33           Mohamed ben Ghazi    Etudiant syndicaliste      Tunisie

34           Anthony Whitney           professeur de lettres en Lycée, militant au Parti Socialiste,        France

35           Faicel Chihi         Militant UGET   Tunisie

36           Mathieu Lévesque         Association pour une Solidarité Syndicale Etudiante, ASSÉ          Québec

37           Alejandra Zaga Mendez               ( Montréal, Québec)    Québec

38           El Baz Ali              Coordinateur ATMF       France

39           El-Melki Ben Hamadi                    

40           Hervé Do Alto   Doctorant en science politique, La Paz  Bolivie

41           Jamel  Jani          Porte-parole  Association des droits de la personne au Maghreb-Canada           Canada

42           Jean Malifaud   Maitres de conférences, secrétaire national du SNESUP-FSU    France

43           Bachir Abid         Ancien membre du BE de l’UGET           

44           Amira ben Mahmoud    Etudiante en droits       Tunisie

45           Ziad Najjar                        

46           Néjib Baccouchi                               France

47           Mohamed Ben Henda                  Suisse

48           Jacques GUYOT               Maître de conférences Université Clermont-Ferrand    France

49           FATMA KSILA    Défenseure des droits humains              

50           KHEMAIS KSILA                Secrétaire général de la LTDH   

51           khaled Aouainia               Avocat  Tunisie

52           Nebras El Bahth El Moussiki       Tunisie

53           Khaoula Klai       Activiste syndicale et politique Tunisie

54           Mohamed Lakhder elala              Membre de la Commission politique du Mouvement Ettajdid  France

55           Ghassen Ben Khlifa                        Canada

56           JEMAI MOUEZ  Militant politique Parti Démocrate Progressiste               Tunisie

57           Rezgui Aymen  Journaliste el Hiwar ettounsi et Ettajdid tv          Tunisie

58           Rashid Ghannouchi        Président du Mouvement Ennahda      

59           Driss Elkherchi  Président ATMF              France

60           Lina ben Mhenni             Assistante universitaire               Tunisie

61           Djamel Abdenasser Djelassi                      Tunisie

62           Lamia Guizani    Médecin psychiatre       France

63           Jalel Matri           Militant                Suisse

64           Wael Naouar     SG du BF de l’UGET à la faculté de lettres à Sousse         Tunisie

65           Hichem Osman                Tunisie

66           Naceur Rdisi      Poéte, Militant de gauche, membre de el Bahth el Mousiki       Tunisie

67           Sami Tahri           Syndicaliste        Tunisie

68           Khaled Dali                         France

69           Imen Dali                            Tunisie

70           Saied Mabrouk Liberté – équité               Tunisie

71           Jamel Miladi      Médecin syndicaliste     Tunisie

72           Lina Ben Jannette                           France

73           Haddaoui Abderraouf   Syndicaliste        Tunisie

74           Fatma Aloulou  Etudiante            Tunisie

75           Kiri Dai  Photographe     France

76           Sana Hamaza                   

77           Assabil on line   Direction de Assabil on line       

78           Amel Mathlouthi                            France

79           Lobna Noomeme            Comédienne et chanteuse        

80           Inès ben Sadok                               

81           Hanani Sartre                    Tunisie

82           Kais Mrabet                       France

83           Anget Brel                          France

84           Rahma Rebelle                 Tunis

85           Pasquale Navarra                           Italie

86           Yacine Zaid         Syndicaliste        Algérie

87           Najeh Saghrouni             SG du BF FSEGS               Tunisie

88           Sarah RS                              Maroc

89           Joseph Antonios                             Liban

90           Aymen Jaoua                    Tunisie

91           Imed Daimo       Ingénieur            France

92           Wassim Elmahrsi                             Tunisie

93           Maram Barka    Etudiante            Tunisie

94           Moez Lajmaï      Activiste politique           Tunisie

95           Maya Kilani                        Tunisie

96           Sirin ben Abdesslem                     Tunisie

97           Hamed Bchir                     Tunisie

98           Oumayma Chérif                            Tunisie

99           Hedi Moalla                       Tunisie

100         Najet Nabli                        Tunisie

101         Ali Fareh              Etudiant exclu, ancien prisonnier politique pour syndicalis          Tunisie

102         Sami Zouari        Syndicaliste        Tunisie

103         Amal Hadhili      Etudiante            Tunisie

104         Zino Baghdad                    Algérie

105         Monia Abid                        Tunisie

106         Karim Hakiri       UGET Sfax          Tunisie

107         Essam Shapan                  

108         Med Iheb Amri                Tunisie

109         Romdhane Ben Amor   Institeur à Redeyef        Tunisie

110         Feryel Mbarki   UGET    Tunisie

111         Kais Bouzouzia  Syndicaliste UGET           Tunisie

112         Shiraz Zmerli      Etudiante            Tunisie

113         Bochra Belhaj Hmida     Avocate               Tunisie

114         Zied Hedi            Etudiant              Tunisie

115         Khouloud Athmy                            Tunisie

116         Fida Hammami Etudiante            Tunisie

117         Zahira Dris                          France

118         Beyram Chommakh                       Tunisie

119         Jamel Mokni      Réalisateur de cinéma  France

120         Gharaibeh Mothanna                  

121         Tewfik Allal                        France

122         Ghassen Marzouk          Security Expert it – Tunisia Host Corp Président Directeur Génerale       Tunisie

123         Bilal ben Fraj                     Tunisie

124         Syrine belhadjsalem      Etudiante et activiste politique Tunisie

125         Sami ben Ghazi                                Tunisie

126         Amina Ayedi      Etudiante et militante Nacirite  Canada

127         Mohmed ben Jannette                               Tunisie

128         Belkiss Reagaya                               Tunisie

129         Phiras Zayoud   Etudiant              Tunisie

130         Yara Habibi         Militante, panarabiste progressiste        Liban

131         Hbib Ammar                      Tunisie

132         Ahmed Mounir                                Egypte

133         Haifa Bousrih     Etudiante            Tunisie

134         Colette Dugard                France

135         Halim Ayeche                   France

136         Naim A Kobrosly              Professional      USA

137         Ahmed Bushra                 

138         Ali Balhas                            Liban

139         Wissem fersi                     Tunisie

140         Skander Zidi       Etudiant              Tunisie

141         Nidhal Hedhili                  

142         Lamine Bouazizi               Chercheur universitaire               Tunisie

143         Hamdi Bechir                    Tunisie

144         Ridha Chtioui     Conseiller en information           Tunisie

145         Hamza Elfil          Chercheur universitaire               Tunisie

146         Souayeh Rachid               Instituteur          Tunisie

147         Samir Wnifi        Militant panarabiste      Tunisie

148         Mohamed Gargouri                       Tunisie

149         Abdelwaheb ben Rejeb                              Tunisie

150         Dris Elkherchi    Président ATMF              France

151         Selim x                 Tunisie

152         Dhia Jerbi                           Tunisie

153         Seddik Ferchichi              Ancien Uget refugié politique   France

154         Mohsen Maatoug           Cadre éducatif  Tunisie

155         Tahani Shakhshir                            

156         Marwan Mrag                  Tunisie

157         Kais Doghri         Doctorant en politique France

158         Antonio M.        Humanitaire      France

159         Nazih Hachaichi                               Tunisie

160         Caillaud Bouron                               France

161         Renée Le Mignot            Membre du collège de la présidence du MRAP                France

162         Marwen Fehri   Doctorant           France

163         Françoise Thomas           militante du MRAP-Nantes et membre du collectif nantais de soutien aux Tunisiens de Redeyef              France

164         Y Louis Daniel                    France

165         Guenneteau Christiane

                Membre du MRAP, Syndicaliste              France

166         Jocelyne  Mouriesse      MARTINIQUE (ANTILLES FRANCAISES)  France

167         Noureddine Ouertatani                               Tunisie

168         Alexis Fleury      MCF      France

169         Arbia Kousri                      

170         Maxime Bourdon                           France

171         Hadili Nibras      Syndicaliste,journaliste, CA association d’étudiants chebien      Tunisie

172         khalil klai               activiste politique         Tunisie

173         Nadia Arfaoui                     indépendante                Suisse

174         Ridha BOUKADIDA         Syndicaliste        Tunisie

175         Brahim HAMDI                                 FRANCE     

176         Jean Talabard                                   France 

177         Ali ben Tagharouit                          Tunisie

178         Colette GRANGE                            

179         Hella Hella                          Tunisie  

180         Mahmoud Laroussi        journaliste          Tunisie 

181         Gérard POTIER                   membre de la LDH                       France

182         Georges Mounier                           France     

183         Marin CHANEY                   M.        France 

184         Nello-Bernard ABRAMOVICI                                    

185         Chokri Essifi        Journaliste et écrivain                  Kuwait

186         Figueroa Ivan                    Puerto Rico       

187         Sylvain GELLY                                   

188         TAREK BEN HIBA              Conseiller régional Ile-de-France             FRANCE

189         Abdelwaheb HAMMAMI                            France    

190         Taoufik HOUIJ                  Membre du comité politique du Mouvement Ettajdid                 Tunisie

191         El-Melki Ben Hamadi    retraité                Tunisie

192         Jean-Louis Chausset      retraité                   France 

193         Marie–Thérèse Chausset                          

194         Eliane Benarrosh             Membre du Bureau Exécutif du MRAP

195         Fouzia Maqsoud              association des travailleurs maghrébins de France, ATMF          

196         Adel THABET                     PCOT                   

197         Abdallah ben Slama         étudiant            Tunisie

198         Omeyya Naoufel Seddik                            

199         Mohamed Nouri             Liberté et Equité            

200         Chafaa Bouaiche             Journaliste         Algérie

201         Ayad Ahram      Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc          France

202         Fathi Jerbi           Enseignant universitaire              Tunisie

203         Larbi Najet         syndicaliste Soliman      

204         Maghraoui Chedly          syndicaliste       

205         Roland Calba      Attac-Rhône                   France 

206         Jacques DUMORTIER    Observatoire lyonnais pour les libertés fondamentales en Tunisie         France 

207         Slah Gouider                    Tunisie

208         Ali Hached            militant de gauche        Tunisie

209         Lolla Ben Othmen                           Tunisie  

210         Wadie ben Mefteh        UGET                    Tunisie 

211         Abir Chrayti        étudiante           Tunisie

212         Ali Rabah                           

212         Wadie Helali      Indépendant, syndicaliste         

214         Fathi Titay                           Tunisie

215         Wahid Zouaoui                                Tunisie

216         Eric Beaumatin                 Maître de conférences en linguistique hispanique Sorbonne-Nouvelle               France

217         AHMED BOUJARRA        UNIVERSITAIRE               

218         Mohammed Sharqawi  Union générale des étudiants palestiniens (GUPS)       

219         Rim Hamrouni  Comédienne    

220         Sofiane Makhloufi          Universitaire     France

221         Ahmed Messaoud          Ouvrier                France

222         Aïda Amroussia                Etudiante            France

223         Zilan Pehlivan    Etudiante            France

224         Veysel Yigit        Etudiant              France

225         Haikel Zekri        Etudiant              France

226         Fatma Trabelsi  Coiffeuse            France

227         Ghassen Amami              Etudiant              France

228         Yasser Ayoub    Etudiant              France

229         Ahmed Alwazir Etudiant              France

230         Mariem Chabbouh                         France

231         Karima Belhadj Employé              France

232         Habiba Ounaha                                France

233         Mohamed  AMAMI                       France

234         Djamaledine BEN CHENOUF      journaliste

               

235         Sabri Zghidi                        Tunisie

236         Gisèle Felhendler           Nouveau Parti Anticapitaliste                     France 

237         Edouard ANTIDE                étudiant – Sud Etudiant              France

238         khaled haddeji                  S.G. Bureau Fédéral de l’UGET à la faculté de 09 avril  

239         Daly Faouzi         Syndicaliste        Tunisie

240         Chafaa Bouaiche             Journaliste         Algérie

241         Quemener Amesalem  Etudiante            France

242         Hélène Joly        Etudiante            France

243         Robert Michèle                Chargé de relation          France

244         Guillaume Dupont          Consultant         France

245         Cécile Hovel       Salarié  France

246         Camille Brunet  Etudiante            France

247         Erwin Baete       Salarié  France

248         Josselin Guiot   Salarié  France

249         Ketare Doma     Salarié  France

250         Silva Duan           Etudiant              France

251         Pablo Gomez    Etudiant              France

252         Faouzi Ouerghi                 S.G. du Cercle Des tunisiens de Deux Rives et ancien militant de l’UGET              France

253         WALID HMAM  Militant parti Tunisie Verte         Tunisie


 

 

 Le soutien de l’UGET aux Retornados continue à susciter le débat, ainsi que le Statut des Exilés

 Par: Abdel Wahab Hani

 
Le soutien des étudiants affiliés de l’Union générale des étudiants tunisiens (UGET), sous l’ipulsion du courant estudiantin des Syndicalistes radicaux, continue à susciter le débat dur FaceBook, notamment dans les rangs des anciens de l’Union générale tunisienne des étudiants (UGTE) et dans les rangs du Parti démocratique progressiste (PDP), véritable barmètre de l’opposition extra-parlementaire. Le Statut des Exilés fait débat, entre les besoins de la Rhétorique et la Qualification légale, juridique et administrative.
 
 
Le soutien de l’UGET suscite des récations au sein des anciens de l’UGTE:
 
التجمع العام كلية العلوم تونس برقية إلى المغتربين نتابع بكل قلق أوضاع المغتربين في بلادنا ممن أجبروا على الهجرة وحكمت عليهم الظروف الانقطاع عن الأهل والوطن.
 
وأمام طول المدة التي تحولت إلى تنكيل بهم وبذويهم وأمام كل الأعراف والنواميس الأخلاقية والانسانية وما قررته مختلف الأنظمة القانونية والتشريعات الحديثة من كون العقوبة شخصية ولا يمكن أن تمتد إلى الغير أو الأبناء أو الأقارب ولا يجوز بأي حال إبعاد أي مواطن عن بلده أو حرمانه من الدخول له.
 
وأمام إصرار المعنيين على العودة لوطنهم وتمسكهم بحقهم في العيش فيه وسط عائلاتهم التي طالهم ضرر غربتهم دون ذنب يقترفونه نعلن نحن باسم التجمع العام الطلابي المنعقد بكلية العلوم اليوم 03 ديسمبر 2009 عن:
– رفضنا تواصل هذه المظلمة التي طالت المهجرين وشملت عائلاتهم.
– مطالبتنا فتح هذا الملف بطريقة واضحة وعلنية بعيدا عن كل أشكال الابتزاز أو المساومة أو المتاجرة بمآسي الآخرين.
– تكوين لجنة وطنية مكونة من المنظمات والجمعيات والأحزاب القانونية والشخصيات الوطنية المؤمنية بأن الوطن يتسع لجميع أبنائه ولا مجال لإغلاق الحدود على التونسيين مهما كانت أسبابه وانهاء مأساة انسانية امتدت آثارها للأبناء والآباء.
– نعم لعودة المغتربين إلى ديارهم.
– من أجل إعادة تنظيم الصراع السياسي في بلادنا وبلورة ضوابط قانونية وأخلاقية ملزمة للجميع.
– من أجل حياة سياسية في بلادنا جديدة في بلادنا تحترم حق الاختلاف وتجيز حق التعبير وتنظم آليات الصراع والتنافس. عن التجمع العام كلية العلوم تونس 03 ديسمبر 2009
 
 
Aïd Retornado Abdessalem Bouchadekh:
Doyen des Exilés tunisiens en France /
Record mondial de patience à l’attente du passeport national depuis le 20 mai 1990 !!! Date ‘prévue’ de retrait: 20 juin 1990 !!!
 
Bravo, un beau texte à diffuser.
 
 
 
Aïd Retornado Mustapha Ounissi:
Educateur, France
 
نبارك هذا الوعي المتنامي في الداخل و الخارج،والذي بفضله سيأخذ التونسيون أمرهم بأيديهم ليفوتوا على الإستئصاليين التلاعبين بهذا الملف الإنساني ، سواء في السلطة أو المعارضة. فالإبتزاز تحت أي عنوان كان نرفضه، ونعتبرة عملا لا أخلاقيا، بل عملا عـُدوانيا في حق التونسيين، و خاصة منهم ضحايا القمع و التشريد
 
 
Aïd Retornado Moncef Zid:
Ancien militant et responsable régional de l’UGTE
 
Impressionnant le décalage entre nos idées et nos pensés et celles de ceux qui vivent en Tunisie.  
On dirait qu’ils sont les réfugiés et les exilés et nous sommes les citoyens du bled qui n’osent pas critiquer ou demander ou parfois ils avancent des soumissions inacceptables pour la dictature. J’ai honte de dire que je suis un exilé quand je vois que les étudiants tunisiens et sous la dictature lancent un Appel pour demander notre Retour alors que nous lançons tous les jours des fleurs à la dictature !!!!
 
 
Aïd Retornado Achour Anis, exilé tunisien en Suisse:
 
 
لأن الذي يمارس السياسة ضمن أطر غير سياسية غير مهجر و ذلك الذي يعطي لبوسا غير سياسي لصفته السياسية خصوصا طائفة العائدين سيجد نفسه في وضع التناقض ليس مع نفسه و لكن مع المحيط الذي يتحرك ضمنه
أكبر عدو للثقافة السياسية هو النرجسية و الانهمام بالذات بطريقة تتنكر للمجال السياسي الذي منه تكرع منه وإليه تؤول في نهاية المطاف
الهويات تتأول و لكن الـتأويلات التعسفية ليست منتجة من تطبيقاتها السلبية او من نتائجها انه لا يوجد عائد واحد يقدر على ممارسة السياسة لو كان لاحد منهم امكانية لذلك لكانت لغيرهم ممن هم دونهم
هم المجتمع السياسي و المدني التونسي اليوم هو خلق المجال العام و ليس البحث عن الحيز الخاص و جعله شرطا يتحقق النضال به و ينعدم بعدمه
المشهد في هذا الفيديو لا يعطيك الرغبة في النضال السياسي و لكن يستوجب عليك من ناحية اخلاقية ووطنية ودينية
 
تحياتي القلبية و الإيمانية للإخوة الكرماء عبد الوهاب و منصف و مصطفى
 
Aïd Retornado Noureddine Aouididi:
Ancien militant de l’UGTE, journaliste Al Jazeera, Président virtuel du Parlement national virtuel
 
الإخوة والأخوات الطلبة المحترمون الذين اجتمعوا يوم 3 ديسمبر 2009 في كلية العلوم بتونس.. بعد التحية والتقدير  
شكرا لكم جميعا أن ذكرتم آلاف المهجرين من أبناء تونس الحبيبة في تجمعكم الكريم، وليس هذا غريبا على الجامعة التونسية الولادة المعطاء.
شكرا لكم أن أثبتم قدرا عاليا من الوفاء لمناضلين منفيين في أصقاع الأرض، أكثرهم ناشطون طلابيون سابقون، هم اليوم يكابدون الغربة والتهجير القسري الظالم، الذي امتد سنين طويلة
 
Sami Nahdi, militant de l’UGET:
 
المغتربين هم الذين قضوا سنوات عديدة في الغربة ملاحقين باحكام قضائية غيابية لم يتمكنوا فيها من فرص الدفاع عن انفسهم او هم المقيمين بالخارج ولسبب او لاخر ما عاد ممكنا ان يعودوا لارض الوطن لانهم تحولوا لمطلوبين قضائيا بسبب تقاريروشائية جلها كيدية
 
وحق العودة للوطن حق مشروع بقطع النظر عن المستفيد منه وهو رديف لحق الحرية والكرامة الوطنية وغيرها من الحقوقالاساسية التي لا يقتضي طرحها التفكير في من سيستفيد منه
 
وثبت ان السكوت عنها اغري الحاكم ليعممها علي الجميع…
 
من يدافع عن الحرية لا يبحث عمن سيستفيد منها ومن يؤمن بالديمقراطية يواجه انتهاكها
 
والتغريب اعتداء علي حق اساسي لا ينبغي الاستمرار في السكوت عنه..
 
وقد تكون قضية خلافية بيننا لكننا حسمنا امرها واعتبرناها مطلبا لا بد من الدفاع عنه ومعركة ليس من حقنا الحياد فيها
 
 
Réactions au sein du PDP, véritable baromètre de la vie politique:
 
 
Rabeh Khrayfi, membre duBureau politique du PDP:
 
انني انشر هذه الأدبيات تمسكا بحق عودة مشرفة للمهجرين قسرا ترتق لمستوى حق دخول التونسيين لبلادهم وخروجهم منها دون قيد او شرط  
 
La Qualification du Statut des Exilés:
 
Assabil-online, portail d’informations tunisiennes:
 
السبيل أونلاين – تونس – خاص .ويمنع الدستور التونسي تغريب أي مواطن عن بلاده
 
ويجادل البعض 
في أن صفة « المغرّب » لا تنطبق على آلاف التونسيين الذي أبعدوا قسرا عن بلادهم ، خاصة منذ أوائل تسعينات القرن الماضي ، بفعل عوامل التعذيب والسجون والمحاكمات والملاحقات البوليسية على خلفية معارضتهم للسلطات ،
 
وهي محاولة لإخراج قضيتهم من منطوق القانون الدستوري المشار إليه
 
 
Saber Massoud:
 
كلام الوزير التكاري من زاوية نظره القانونيّة صحيحة و لا شك  اذ لم ينصص التشريع التونسي على النفي و التغريب كعقوبة قانونية
 
أما واقع احال فان تسمية مهجّر أو صفة منفيّ انما هي أوصاف فيها شيْ من التجوّز
 
انّما الصفة المطابقة هي صفة اللاجئ و التي تفيد مغادرة شخص أو أشخاص أو جلاؤهم عن وطنهم طلبا للسلامة الجسدية و النفسية كما و نشدانا للأمان الاجتماعي- لهم كأفراد أو لخاصّة أهليم-من بعد ما افتقدوا ذلك في وطنهم الأصلي بسبب مخاطر تتهددهم .
و في الحالة التي يجهد وزير العدل في توصيفها توصيفا قانونييا شكلانيّا لا يخدم الا السياسة الامنيّة المعتمدة لحد الآن فانه من المفيد أن يتم البحث عن الصياغة القانونيّة الملائمة كما و الاجتهاد في اجتراح الأساليب المناسبة لاعادة تسويق هذه الاشكاليّة بما يفرض على الأطراف المعنيّة تعديل زوايا النظر و طرائق التعامل مع هذه المسألة.
و السؤال الذي يطرح نفسه ابتداء: ما المطلوب من اللاجيين التونسيين فعله من أجل اعادة صياغة مظلمتهم كما و الطرائق المرتجاة المطلوب استنسابها في هذا الخصوص حتى توضع قضيّتهم على طريقة التعاطي الايجابي و البنّاء؟  
أتمنى أن يتطارح الجميع هذا السؤال و غيره من الأسئلة ذات العلاقة  و للحديث بقيّة
 
 
Aïd Retornado Abdel Wahab Hani:
 
Merci chers Si Abdessalem et Si Saber pour cet éclairage. La Constitution tunisienne interdit le Bannissement ou laDéportation, au terme de l’article 11 de la Constitution: « Nul ne peut être banni du territoire national ni empêché d’y retourner ».
 
Le discours du Ministre Takkari est cohérent, lorsque qu’il évoque, comme ministre de la Justice, une démarche judicaire. Reste que le blocage n’est pas là, il est du coté des Ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères qui délivrent les passeports. La qualification juridique et administrative est importante et elle n’est pas une simple diversion linguistique ou rhétorique. Elle définit le mode d’action adéquat. Si on était Bannis, Déportés ou Eloignés, la démarche serait de faire annuler lesdites décisions et inscrire l’abolition de cette peine (Banissement) dans la Constitution et les texte des Lois vu qu’elle est considéré comme un Crime contre l’Humanité punissable par la justice pénale internationale.  
Et comme l’a judicieusement dit Si Saber, nous sommes des Exilés, après avoir quitter notre patrie, pour fuire un risque de persécution, dans le sens de la Convention de Genève de 1951, régissant leStatut de Réfugié. Et comme nous l’avons discuté dans notre Appel du 10 septembre, à l’occasion du 152e anniversaire de Ahd Al Amane (La Déclaration de principe du Pacte Fondamental), la démarche serait alors d’évaluer si le rsique de persécution, individuelle, persiste encore.
 
Si Oui: rester en exil, jusqu’à la levée du risque ou l’inégration totale dans le pays d’accueil.
 
Si Non: rendre le statut de réfugié et de demander, de nouveau, la protection de la nationalité d’origine et les attributs de sa citoyenneté, interrompus du fait de l’asile chez une autre Nation. Voici lea 1ère étape. Le 2e étape consiste à traiter les « arriérés » de la sitution originelle. Dans un grand nombre de cas, des peines ont été prononcées et certaines ne tombent pas encore sous le coup de la presciption. Il faut donc en faire Opposition de ses dernières, selon les lois en vigueur, tout en présentant ses instruments de défense. Parmi ces derniers, la défense devrait, à notre sens, évoquer le Droit de la Société à l’oubli, principe gouvernant les lois de Prescription, entre autres arguments de nullité des poursuites. Cette qualification légale et administrative d’Exilés nous semble le « statut » qui régit la quasi intégralité des Réfugiés tunisiens à l’étranger, qu’ils soint Réfugiés statutaires ou non. Des niveaux de protection subsidaire étant accordé à ces derniers, notamment la non extradition. Sortir ce débat de la rhétorique et de la surenchère verbale permet de créer les conditions de règlement de cette souffrance de l’Asile.. Fraternellement,
 
 
Mots de la fin:
 
Ce débat, qu’il soit juridique ou politique, qu’il prenne la forme de la poèsie ou du Plan d’action, de la Rhétorique des Atlal ou de la Feuille de route rationalle pour un règlement digne et urgent dans la Ligalité et la Transparence, est assez utile entre les exilés et tous enfants de la Patrie. Il devrait permettre, dans les plus courts délais, la création des conditions du Retour digne de Tous les Exilés, de 1962, 1978, 1981, 1984, 1992, 2005, 2008 et leur réintégration dans la société tunisienne, dans tous les sens du mot Réintégration.
 
 
Encore merci aux étudiants de l’UGET pour ce beau cadeau de Patriotisme et cette leçon de civisme politique, en ces temps de doute, d’insultes et d’injures, entre les enfants de la même patrie, sur les pages du net, de surcroit entre des victimes aussi fragiles les unes que les autres. Il a fallu attendre une voix de sagesse. Elle est venue du Campus universitaire. Encore merci à Sami Nahdi, à Chadly Krimi, àMohamed Bouallègue et à leurs camarades, qui ont su mettre la question du Retour des Exilés Retornados Aïdoun sur la table des priorités nationales des revendications démocratiques.
 
Vincennes, le 13 décembre 2009
Abdel Wahab Hani
Ancien miniltant et responsable national de l’UGTE
+33 6 17 96 00 37
FaceBook: Abdel Wahab Hani, Groupe: AIDOUN ILA TOUNES


Infos

Chefs d’Etat en cause ?

L’association MLA « Le moment de se lever pour l’Afrique », basée à Paris, a déposé le 16 novembre auprès du tribunal de grande instance de Paris une plainte pour «détournement de fonds publics » avec constitution de partie civile visant, outre MM. Wade et Sassou Nguesso, le président de la Guinée-Equatoriale, Teodoro Obiang, et le défunt président gabonais Omar Bongo. Cette plainte n’est pas la première du genre. Au cours des dernières années d’autres plaintes ont été déposées mais les plaignants ont été déboutés. En réaction, le président Obiang a déposé plainte à Paris pour dénonciation calomnieuse,. Selon son avocat, Me Olivier Pardo, elle est destinée à « lever l’opacité sur ces associations que personne ne connaît et qui prétendent se substituer aux Africains ».  

Hausse de 25% du salaire minimum en Algérie

Selon des agences de presse, le gouvernement algérien a annoncé jeudi une hausse de 25% du salaire national minimum garanti (SNMG) à partir du 1er janvier 2010, mesure destinée à améliorer le pouvoir d’achat et compenser une forte inflation. Evaluée à 5,8%, selon le Fonds monétaire international (FMI     Le SNMG passe à 1.500 dinars) par mois contre 1.200 dinars actuellement,     Cette hausse a été adoptée lors d’une réunion entre le Premier ministre Ahmed Ouyahia, les organisations patronales et l’UGTA, principal syndicat de salariés du pays.     Ce coup de pouce aux salaires est donné quelques jours après que le gouvernement algérien ait consenti une importante hausse des revenus des enseignants. Ces derniers avaient observé une grève de trois semaines  

Maghreb : La double  morale de l’Europe

 Dans un article paru sur ElPais du 17 nov 2009,l’analyste  espagnol de grande réputation Ignacio Cembrero déplore plusieurs exemples à l’appui, que« L’Europe, l’Espagne et le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) pratiquent une politique de deux poids deux mesures, en clair,  une double morale en matière de défense des droits de l’homme et des libertés. Ils en appliquent les principes  en Amérique Latine mais  leur tournent le dos au Maghreb. »  

Corruption: Classement mondial 2009

-Vient d’être publié à Berlin le classement international 2009 du degré de perception de corruption, établi par l’organisation non-gouvernementale Transparency International,. L’indice, établi grâce à des sondages réalisés auprès d’hommes d’affaires et de spécialistes, va de 10 pour un pays considéré comme « propre » à zéro pour un pays perçu comme gangrené par la corruption. La. Tunisie  obtient la note de 4,2 et se classe au 61ème rang.  

La Tunisie et le statut de partenaire avancé

Dans un Communiqué  daté du18/11/2009, le  Parti socialiste européen (PSE) évoque la situation qui prévaut en Tunisie aprés les dernières électionset soulgne que “ la Tunisie cherche à obtenir le statut de « partenaire avancé » de l’UE. Une telle révision à la hausse de son statut ouvrirait la voie à la création d’un espace économique commun sur la base des règles régissant l’Espace économique européen, à un accord de libre échange approfondi, à un accès aux agences européennes de sécurité et aux opérations de gestion de crise, et à la tenue de sommets politiques réguliers entre l’UE et la Tunisie.L’octroi de ce statut exige que le pays candidat s’engage sur la voie de la démocratie, de l’Etat de droit et de la justice,.“   (Source: Le journal « Mouatinoun » organe du FDTL nr 127 du 9 decembre 2009)  


Démocratie et fracture numérique

  Prof. Taoufik BACHROUCH   Les nouveaux supports de la pédagogie, ceux ayant trait à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (logiciels axés sur les exercices et les traitements de texte et développant les habiletés d’analyse, de synthèse et de révision et Internet qui enrichit l’apprentissage des jeunes), ont-ils eu droit de cité dans nos écoles de base et jusqu’à quel point ? Les enseignants ont-ils été initiés à l’utilisation de ces nouvelles technologies dans la pratique quotidienne de leur pédagogie et dans quelle mesure ?   Sans aller jusqu’à répondre à ces problèmes de fond que soulève l’enseignement assisté par ordinateur, contentons nous de nous interroger pour le moment sur le degré d’équipement de nos écoles en ces machines. Il est établi que l’utilisation des ordinateurs augmente en règle générale avec les revenus des foyers. De même, l’utilisation des ordinateurs scolaires varie en fonction des moyens dont disposent les écoles. Il a été constaté que les taux d’équipement de celles-ci varient en outre en fonction des régions et des taux de pauvreté.   La Tunisie dispose en 2006-2007 d’un parc scolaire de 4 504 écoles primaires publiques (1er cycle de l’Enseignement de base public). Considérées sous l’angle de la lecture, elles ne comptent qu’une modique collection de 4 396 livres destinés à la consultation collective, répartis entre 137 <<locaux de bibliothèques>> scolaires et consultables dans 116 locaux faisant office de salles de lectures. Cela revient à dire qu’il y a moins d’un livre de lecture en moyenne par école. Seuls quelque 3% des établissements disposent d’un local en guise de bibliothèque et 2,6% d’une salle de lecture. Hormis les ouvrages scolaires, inscrits aux programmes, il ne faut pas compter sur l’école publique pour se cultiver sur place en s’adonnant à la lecture personnelle, mais bien sur le ministère de la culture soit par le biais des bibliothèques publiques y afférentes et les bibliothèques mobiles. Juste et judicieuse répartition des tâches !   S’agissant des locaux voués à l’informatique, les écoles primaires comptent 2 875 salles dites d’informatique et 944 « Internet » comme il est dit dans les statistiques scolaires : la source pourtant officielle paraît peu explicite ; elle ne parle pas d’abonnement internet. Les écoles disposant de <<salles informatiques>>, et sans préjuger de leur équipement réel, ne sont que 63,8%, les autres ne devant pas en avoir en bonne logique. Quant à la desserte par Internet, elle ne concernerait que 20,9% des établissements, si notre induction est bonne. Ces indicateurs puisés dans les statistiques officielles du Ministère de l’éducation soulignent le sous équipement de nos écoles de base en matière de livres de lecture et d’ordinateurs. Lesquelles ne brillent pas par un taux acceptable de pénétration du livre et des nouvelles technologies de l’information. Est-ce que la nature de ce cycle d’éducation ne requiert-il pas encore le recours aux TIC. Une véritable discussion et planification nationale sur la définition d’une politique nationale en matière d’éducation et de microinformatique nous fait encore défaut, à ma connaissance, à quelques stages près.   Le peu dont nous disposons comme ressource atteste en outre d’un déséquilibre entre les régions. S’agissant de ce qu’on appelle « Internet » tout court, les écoles sises dans les gouvernorats de Tunis et de Ben Arous sont les mieux loties (61%) (2009). Dans les gouvernorats de Monastir et de Sousse, les taux de pénétration Internet sont de respectivement 51% et 25%. Dans les gouvernorats du Kef, de Kasserine, et de Tataouine les taux sont de respectivement : 2%, 1,6% et 1,8%. Les clivages constatés sont globalement symptomatiques d’inégalités régionales persistantes dont on ne parle ni assez pour soulever le problème (celui de l’utilité des ordinateurs dans les premiers cycles des écoles de base), ni à souhait pour tenter de le résoudre (conformément aux besoins de ce cycle et du stade d’évolution de ses élèves), compte tenu des enjeux de la modernité pédagogique. L’inégalité en est une aussi devant l’ordinateur, à la base. Au fait qu’est-il advenu des mille ordinateurs fixes et portables offerts par le peuple chinois au peuple tunisien et dont j’ai eu vent ?         Prof. Taoufik BACHROUCH (Source: Le journal « Mouatinoun » organe du FDTL nr 127 du 9 decembre 2009)  

Du contrat entre civilisations différentes La renaissance arabe et l’occident

 

 
Par Jelloul Azzouna   A l’époque moderne, c’est-à-dire durant le XIX è et XX è siècle les rapports entre occidentaux et colonisés du « tiers monde » et plus particulièrement entre Européens et Arabes sont passés par les mêmes lois sociologiques établies par Ibn Khaldoun et Montesquieu(1) . Les arabes, comme tout autre peuple, ont agi conformément aux principes généraux déjà évoqués. « Comme dans tout conflit historique de civilisation, les vaincus Tunisiens, colonisés par la France (1881-1956) ont puisé d’abord en eux-mêmes, dans leur propre civilisation les motifs de la résistance(2), puis ils ont adopté, et même assimilé, ce qui dans la civilisation des vainqueurs pouvait leur permettre de relever de défi. Les Tunisiens sont ainsi devenus imposteurs d’idéologie, celle du colonisateur » (3) (M.D journal : Démocratie : Tunis – 28-10-1978.p.5.   Les Arabes étaient, en général, en admiration devant le colonisateur, devant l’occidental c’est-à-dire devant le « civilisé », le « développé ». Cette règle historique générale est nette dans les écrits des premiers chefs et promoteurs de la Renaissance arabe moderne au XIX è siècle comme R.RTahtawi et notamment dans son livre : alibriz-fi-tahlis bariz, chez Khayr Aldin Al tunisi (1810-1890) dans son livre « aqwamu-l-masalik fi ma’rifati ahwal al mamalik livre qu’il a composé après plusieurs séjours en France et où il décrit les pays européens tout en analysant les causes du progrès réalisé par ces différents Etats.(4)   L’historien tunisien du XIX è siècle Ibn AbI-L-DIAF nous a laissé dans son livre « ‘Ithaf ahl al zaman » la relation du voyage qu’il a accompli en France avec le Bey de Tunis Ahmed 1 er (1837-1855) sous le règne de Louis Philippe ( 1830-1848). L’auteur a trop insisté sur le sentiment d’admiration sans réserve suscité par les réalisations industrielles modernes en France. Les exemples d’écrivains et d’hommes politiques visitant l’occident au XIX è et au XX è siècles sont abondants et concordent la dessus.   L’influence de la rationalité occidentale moderne est encore en cours dans le monde arabo-musulman et certains réformateurs parmi les hommes de religion n’ont pas hésité à s’y référer ; nous citons parmi eux les deux savants les plus illustres : Al Afgani (1838-1898) et son disciple et continuateur Muhammed ‘Abdou (1849-1905) (5) ; Bien sûr ces réformateurs puisaient leur inspiration d’abord dans le Coran, puis dans les courants progressistes islamiques des premiers siècles de l’hégire ( mu tazilites et autres …) qui étaient, au début de l’ère de la décadence, combattus et éliminés de la vie sociale et intellectuelle ; mais ces réformateurs vivaient aussi le défi lancé par l’occident triomphateur et dominant ; d’où leur appel sans équivoque au profit de la science et de la raison.. Pour Al Afgani tout doit être interprété, même le Coran, à la lumière de la science. Pour ‘Abdou, toute la vision non rationaliste des anciens doit – être délaissée ; tout doit être revu et analysé à la lumière de la raison « cette force humaine primordiale qui conduit à Dieu » ( Islam et chrétienté ; textes rassemblés par Muhammed Amara. T.III) «  . Comment renoncer à la science ! Dieu ne peut pas se contenter de l’ignorance! «  (  ibid p.191). Ce fut là aussi la position du tunisien Muhammad al Hidr Hussein, devenu en 1952 recteur de l’université d’Al Azhar du Caire. Il rédigea en 1932 une fetwa sur l’imitation des étrangers par les musulmans ; il limita l’interdiction imposée aux musulmans aux choses de la religion (6) . mais en dehors du problème de l’imitation, se pose celui de l’inquiétude devant l’aliénation de la personnalité et celui de la recherche de son authenticité perdue … *** (1) Voir le livre très intéressant de Béchir TLILI : les rapports culturels et idéologiques entre l’orient et l’occident, en Tunisie, au XIX è siècle ( 1830 -1880), publications de l’Université de Tunis 1974. (2) Voir à ce propos les écrits de ‘Abdel-Rahman Al Kawakibi (1849-1902) Oum qura et surtout : Taba’i’ al istibdad ; et voir le livre de Béchir Tilili : crises et mutations dans le monde islamo-méditerranéen contemporain ( 1907-1918). Tunis 1978 ( sur la résistance libyenne contre l’occupant, italien (3) Tahtawi fut le chef du premier groupe d’étudiants égyptiens envoyé par Muhammad Ali (1769-1849) en France. Tahtawi (1801-1873). (4)Khayr-Al-Din fut successivement premier ministre en Tunisie et en Turquie. (5) Nous pouvons citer aussi les tenants d’une imitation « sans réserve » de l’occident tels que « qasim Amin et Taha Hussien etc … voir l’article ( en arabe) de Ibrahim al Fahham : les Arabes et l’occident in revue Al ‘Arabi n°256-Mars 1980.p.44 à la p 52. Au début du XIX è siècle, les Arabes se posaient des questions telles que : est-il permis religieusement parlant, de porter les vêtements occidentaux, d’étudier les sciences exactes et d’accepter leurs lois et leurs conséquences! (6) Il est peut –être intéressant de voir la réaction des romanciers devant ce problème du contact avec la civilisation occidentale pour avoir une vision complète et variée de la question ; on consulterait le petit livre de suja – al Ani. Le roman arabe et la civilisation européenne ( en arabe) . la petite encyclopédie n° 31 Bagdag 1979-115 pp. de la p.3 à 14, l’auteur parle du livre de Tahtawi talhis-al-ibriz et de la position de Hassan-al-attar, professeur de tahtawi, vis-à-vis de l’occident et de sa civilisation ; les pp.15 à 27 sont consacrées au livre d’Al-Muwaylihi : hadith’Issa Ibn Hichem ; puis l’auteur étudie les 3 romans modernes : Usfur minal-chark d’Al Hakim, Al latini de S. Driss et de T.Salah : mawsimou-l-hijra  ila chamal.   (Source: Le journal « Mouatinoun » organe du FDTL nr 127 du 9 decembre 2009)

Libye: « progrès limités » selon HRW qui dénonce une « atmosphère répressive »

 
AFP, le 12 décembre 2009 à 14h55 TRIPOLI – L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Right Watch (HRW) a noté « des progrès limités » dans le domaine des droits de l’Homme et de la liberté de la presse en Libye, dénonçant toutefois une « atmosphère répressive », dans un rapport présenté samedi à Tripoli. « Des progrès limités sont en cours en Libye, avec une liberté d’expression plus large et un projet de réformes du code pénal, mais les lois répressives continuent d’étouffer l’expression, et les abus commis par l’Agence de sécurité intérieure demeure la norme », a noté HRW. L’organisation a présenté son rapport pour la première fois à Tripoli en présence de journalistes, de diplomates occidentaux et de représentants des familles des victimes du massacre de 1996 à la prison d’Abou Slim, dans la capitale, au cours duquel au moins 1.200 prisonniers ont été tués par les forces de l’ordre, selon HRW. Tom Malinowski, directeur du bureau de HRW à Washington, a précisé à la presse que d’autres représentants des familles des victimes qui résident à Benghazi (1.000 km à l’est de Tripoli) avaient été empêchés de se rendre à la conférence et interrogés par les forces de sécurité. La directrice de HRW pour le Moyen-Orient, Sarah Leah Whiston, a estimé toutefois qu’une « évaluation publique du dossier des droits de l’Homme en Libye aurait été impensable il y a quelques années, ce qui reflète, selon elle, un élargissement du débat public dans ce pays ». Mme Whiston a appelé par ailleurs le gouvernement libyen à « réviser son code pénal pour permettre à tous les Libyens d’avoir un débat public sans crainte de sanctions pénales et à arrêter d’emprisonner ceux qui critiquent le gouvernement ». Dans son rapport, HRW note une « évolution importante » dans le dossier du massacre d’Abou Slim après que la justice eut ordonné en juillet 2008 au gouvernement -qui niait le massacre- de révéler le sort des prisonniers. Depuis, les autorités ont commencé à délivrer des certificats de décès aux familles et leur ont proposé 200.000 dinars (environ 164.000 dollars) de compensation pour chaque famille. La plupart des familles de Benghazi, d’où de nombreux prisonniers étaient originaires, ont refusé cette offre, exigeant une enquête sur les circonstances du massacre et la punition des responsables. Assistant à la conférence, Abdessalem Laaribi, a affirmé avoir perdu son frère dans le massacre. « Elles (les autorités) nous ont informés de sa mort quinze ans après. Nous n’avons pas reçu sa dépouille et n’avons pas été informés des raisons de sa mort », a-t-il dit dans un des rares témoignages publics sur cette affaire. « Nous voulons que la justice soit rendue et que les responsables soient punis », a-t-il dit. HRW dénonce un harcèlement policier des familles des victimes et appelle les autorités à rendre public les résultats de l’enquête sur le massacre et à juger les responsables. Le rapport a été publié deux jours après la présentation par la Fondation Kadhafi, présidée par Seif Al-Islam, fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, d’un rapport accablant sur la situation des droits de l’Homme dans le pays, faisant état notamment de plusieurs cas de torture et critiquant une mainmise de l’Etat sur les médias et la société civile.


 

« Ils n’ont pas eu droit à un procès équitable », selon HRW

Human Rights Watch demande la libération des deux « otages » suisses

Associated Press, le 13 décembre 2009 à 12h18

New York/Tripoli (AP) Après Amnesty International, c’est au tour de Human Rights Watch (HRW) de demander la libération immédiate des deux Suisses retenus en Libye depuis juillet 2008. Les représentants de cette organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme ont pu les rencontrer la semaine dernière à Tripoli. HRW estime qu’ils n’ont pas eu droit à un procès équitable.

La procédure contre Max Göldi et Rachid Hamdani apparaît comme une « mesure de représailles » après l’arrestation d’Hannibal Kadhafi et de son épouse à Genève, écrit Human Rights Watch dans un rapport publié samedi. Ils n’ont pas eu droit à un procès équitable devant un tribunal de l’immigration, puisque l’avocat des deux hommes d’affaires n’a pas pu présenter de preuve à décharge.

C’est la raison pour laquelle HRW demande la libération immédiate des deux Suisses, a souligné dans la « SonntagsZeitung » Heba Morayef, experte libyenne de cette organisation. On ne peut pas admettre que les deux hommes soient punis pour un conflit entre la Suisse et la Libye, a-t-elle ajouté. Elle croit également que le fils de Kadhafi, Saif al-Islam, veut mettre un terme à cette affaire. HRW a été conviée à un entretien avec le premier ministre libyen et prévoit de rencontre le procureur général.

Pour mémoire, Max Göldi, 54 ans, responsable du marché libyen pour le groupe ABB, et Rachid Hamdani, 69 ans et travaillant en Libye pour une entreprise suisse de construction, ont été condamnés le 30 novembre dernier à Tripoli pour violation des prescriptions en matière de visas et de droit du travail à 16 mois de prison. Ils veulent fait recours contre le jugement.

Les deux hommes d’affaires suisses feront l’objet d’un second procès le 15 décembre. Ils devront cette fois-ci répondre d’activité économique illégale. Max Göldi et Rachid Hamdani ont été arrêtés le 19 juillet 2008 en Libye. Libérés après dix jours de détention, ils ne peuvent plus quitter le pays. En septembre dernier, ils ont été emmenés et détenus dans un lieu tenu secret pendant plus d’un mois, avant de pouvoir regagner l’ambassade de Suisse à Tripoli.


L’islamophobie profite aux extrémismes (ministre algérien)

AFP, le 13 décembre 2009 à 12h24

ALGER, 13 déc 2009 (AFP) – Le référendum en Suisse contre les minarets ou le débat en France sur l’identité nationale « apportent de l’eau au moulin » des islamistes radicaux, a estimé dimanche le ministre algérien de l’Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni à la Chaîne III de la radio publique.

L’interdiction de la construction de minarets en Suisse adoptée par référendum ou les débats sur l’identité nationale en Europe et particulièrement en France « apportent de l’eau au moulin des extrémismes et des radicalismes » et peuvent « donner des arguments aux extrémistes », a estimé M. Zerhouni.

« Quand on se laisse aller à des commentaires encourageant l’islamophobie, on apporte de l’eau au moulin à ceux qui utilisent l’islam pour justifier des actions violentes, mais qui sont loin de représenter cette religion de tolérance », a-t-il dit.

L’islam a défendu dès le début le respect de toutes les religions monothéistes, a-t-il ajouté, en rappelant que durant des siècles « les trois religions principales, juive, chrétienne, musulmane, ont coexisté en Andalousie ».

« Dire que l’islam est antinomique de la démocratie ou de l’épanouissement de la femme est une contre-vérité » alimentant les idées de ceux qui font du prosélytisme, selon M. Zerhouni qui a stigmatisé les « dérives affirmant la supériorité d’une religion sur l’autre ».

AFP


 

Inscriptions racistes et croix gammées sur une mosquée du sud de la France

AFP, le 13 décembre 2009 à 13h03

CASTRES (France), 13 déc 2009 (AFP) – La mosquée de Castres, dans le sud de la France, a été profanée dans la nuit de samedi à dimanche par des inconnus qui ont taggé sur ses murs extérieurs des propos racistes et des croix gammées, a indiqué à l’AFP le responsable du lieu de culte.

Le président de l’Association islamique de Castres, Abdelmalek Bouregba, et l’association SOS Racisme ont estimé que ces dégradations étaient imputables à un climat anti-musulman lié, selon eux, au débat sur l’identité nationale lancé par le gouvernement.

Après avoir franchi le portail, les inconnus ont dessiné des croix gammées et écrit « Sieg heil » sur les murs extérieurs de la mosquée, où ils ont également tracé des inscriptions xénophobes dont « La France aux Français » et « White power », a précisé M. Bouregba.

Des pieds de cochon ont été suspendus à la poignée du portail et des oreilles de cochon agrafées sur la porte, où ont été placardées des feuilles de papier sur lesquelles étaient dessinés des drapeaux français, a-t-il poursuivi, indiquant que les auteurs de la profanation n’avaient pas pénétré à l’intérieur de la mosquée.

La police de Castres s’est rendue sur place pour procéder à des relevés d’empreintes notamment, a ajouté M. Bouregba, précisant qu’il allait porter plainte.

Le responsable de la mosquée Bilal, ouverte en 1986 dans un ancien hangar et comportant une salle de prière de quelque 200 m2, s’est déclaré outré par la profanation qu’il a qualifiée d' »acte prémédité ».

« C’est un ensemble, depuis un certain temps, on n’arrête pas de viser la communauté musulmane », a-t-il dénoncé, faisant notamment allusion à certains dérapages dans les débats sur l’identité nationale en France et au référendum pour l’interdiction de la construction de nouveaux minarets en Suisse.

SOS Racisme a estimé que cette profanation visait « très clairement, de la part des auteurs de ces méfaits, à laisser entendre qu’un musulman ne saurait être Français », et déploré « la libération de la parole raciste, libération que le débat sur l’identité nationale permet et organise ».

Le parti du président Nicolas Sarkozy, l’UMP (droite), a condamné la profanation et témoigné « toute sa compassion aux musulmans » de la ville.

« Ces actes scandaleux et intolérables portent atteinte aux valeurs fondamentales de notre République, que Nicolas Sarkozy a encore récemment rappelées à tous nos concitoyens et notamment celles du respect de l’autre et de la tolérance », a déclaré le porte-parole adjoint de l’UMP, Dominique Paillé.

 

Minarets : Une manifestation pour améliorer l’image de l’islam en Suisse

 
ATS, le 12 décembre 2009 à 20h20 Entre 500 et 800 personnes ont manifesté pacifiquement samedi après-midi à Berne pour lutter contre la «fausse perception» de l’islam en Suisse. Les orateurs ont dénoncé la désinformation et les préjugés qui ont notamment abouti à l’interdiction des minarets. L’islam enseigne le devoir de respecter les autres croyances, ont expliqué les organisateurs. «Aucun musulman en Suisse n’a jamais demandé que la charia soit introduite», a ainsi rappelé Nicolas Blancho, musulman suisse à l’origine de la manifestation avec le Conseil central islamique Suisse. La présidente de l’Organisation des Femmes musulmanes, Melanie Muhaxheri, a souligné qu’aucune musulmane n’était obligée de porter le voile. «Je suis ici volontairement et je suis voilée parce que je le veux», a-t-elle dit. Des stands d’information proposaient de la documentation, titrant par exemple «Les malentendus sur les droits de l’homme dans l’islam». Des manifestants brandissaient des calicots affirmant «Ce n’est pas parce que nous pratiquons l’islam que nous sommes des extrémistes». Pas de prière Selon Nicolas Blancho, le Conseil central islamique Suisse a été fondé en octobre et regroupe entre 150 et 200 membres. Contrairement à ce qui s’était produit en février 2006 lors de la manifestation contre les caricatures danoises de Mahomet sur cette même Place fédérale, les protestataires ne se sont pas agenouillés pour prier en direction de La Mecque. Les grandes organisations islamiques en Suisse n’étaient pas invitées à la manifestation et elles s’en sont distancées. Ce n’est pas le bon moyen pour atteindre ceux qui pensent différemment et réduire les peurs et les préjugés, a déclaré Taner Hatipoglu, président de l’association des organisations islamiques de Zurich, au «Tagesschau» de la TV alémanique SF. ats/ant (Source : www.romandie.com (Suisse), le 12 décembre 2009)  

Minarets : Manifestation pacifique – les musulmans de Suisse appelés à s’unir

ATS, le 13 décembre 2009 à 12h51

Berne (ats) Entre 500 et 800 personnes ont manifesté pacifiquement samedi après-midi à Berne pour lutter contre la « fausse perception » de l’islam en Suisse. Les orateurs ont dénoncé la désinformation et les préjugés qui ont abouti à l’interdiction des minarets.

L’islam enseigne le devoir de respecter les autres croyances, ont  expliqué les organisateurs. « Aucun musulman en Suisse n’a jamais demandé que la charia soit introduite », a ainsi rappelé Nicolas Blancho, musulman suisse à l’origine de la manifestation avec le Conseil central islamique Suisse.

La présidente de l’Organisation des Femmes musulmanes, Melanie Muhaxheri, a souligné qu’aucune musulmane n’était obligée de porter le voile. « Je suis ici volontairement et je suis voilée parce que je le veux », a-t-elle dit.

Selon M. Blancho, le Conseil central islamique Suisse a été fondé en octobre et regroupe entre 150 et 200 membres. Contrairement à ce qui s’était produit en février 2006 lors de la manifestation contre les caricatures danoises de Mahomet sur cette même Place fédérale, les protestataires ne se sont pas agenouillés pour prier en

direction de La Mecque.

Prédicateur refoulé

Le prédicateur controversé allemand Pierre Vogel – alias Abu Hamza – n’a pas participé à la manifestation. Interpellé à la frontière bâloise vendredi soir, il s’est vu notifier l’interdiction d’entrer sur territoire suisse. Il est reparti non sans avoir protesté contre la décision de l’Office fédéral des migrations (ODM).

Pierre Vogel compte venir en Suisse début 2010, lorsque l’interdiction à son encontre sera levée, a-t-il précisé dans une interview au « SonntagsBlick ». L’Allemand a également fait part de son opposition à la construction de minarets.

L’interdiction notifiée à Pierre Vogel « lui a fait beaucoup de publicité », déplore Hisham Maizar qui préside la Fédération d’organisations islamiques de Suisse. Il aurait mieux valu mettre un cadre strict à sa venue, quitte à le sanctionner s’il avait dépassé les bornes, indique-t-il dans le « Matin Dimanche ».

Lors de la manifestation, les organisateurs ont renoncé à diffuser un message enregistré du prédicateur allemand, ce qui avait été interdit par les autorités. La police cantonale bernoise a procédé à quelques contrôles en marge de la manifestation, notamment des extrémistes de droite. Elle a intercepté une voiture allemande dans laquelle se trouvait le message de Pierre Vogel.

Rencontre avec Eveline Widmer-Schlumpf

A l’instar de la Fédération de M. Maizar, les autresborganisations islamiques en Suisse n’étaient pas invitées à labmanifestation et elles s’en sont distanciées. Ce n’est pas le bon moyen pour atteindre ceux qui pensent différemment et diminuer les peurs et les préjugés, a déclaré Taner Hatipoglu, président de l’association des organisations islamiques de Zurich, à la télévision alémanique SF.

Quant à Hisham Maizar, il appelle de ses voeux une organisation faîtière qui regroupe les diverses associations musulmanes. Une union au niveau national simplifierait le dialogue avec les autorités, estime-t-il. « C’est un processus lent et difficile, mais il est en route », précise-t-il.

Faute d’un interlocuteur unique, la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf va réunir les diverses organisations autour d’une table, comme elle l’avait annoncé au début du mois. La rencontre aura lieu « avant Noël », a confirmé à l’ATS Philippe Piatti, porte- parole du Département fédéral de justice et police. Une rencontre s’est déjà tenue en septembre, sur l’intégration.

Réactions à l’étranger

Le vote sur les minarets continue de susciter des réactions dans le monde. « En divers endroits, il y a eu de petites manifestations isolées, qui se sont déroulées sans violence », a dit à l’ATS une porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères, sans plus de précisions. Selon la « NZZ am Sonntag », de tels rassemblements ont notamment eu lieu au Pakistan et en Egypte.

En Algérie, le ministre de l’intérieur Noureddine Yazid Zerhoui a déclaré à la radio que le vote suisse et le débat en France sur l’identité nationale « apportent de l’eau au moulin des extrémismes et des radicalismes. »

(Source :www.tsr.ch (Suisse), le 13 décembre 2009)


 

Quelque 700 musulmans appellent à la tolérance

Associated Press, le 13 décembre 2009 à 11h21

Berne (AP) Deux semaines après le vote sur l’interdiction des minarets, plusieurs centaines de musulmans se sont réunis samedi à Berne pour dénoncer les préjugés à l’encontre de l’islam. Un prédicateur allemand controversé, Pierre Vogel, avait été invité comme orateur, mais a été refoulé à la frontière suisse. Dans un message diffusé sur Internet, il a annoncé qu’il se rendrait le 2 janvier prochain à Berne.

C’est par une température proche du zéro degré que la manifestation « Islam sans préjugés » a débuté devant le Palais fédéral vers 14.30 heures. Organisée par le Conseil islamique de Suisse (Islamischer Zentralrat Schweiz), elle a réuni quelque 700 personnes et s’est déroulée dans le calme. Nous avons montré exactement ce que nous voulions, a expliqué Nicolas Blancho, un musulman suisse orateur et organisateur de la manifestation.

Sur les rares pancartes en carton brandies par les manifestants, on pouvait lire: « Nous sommes des musulmans et pas Hitler » et « Stop au dénigrement: cela nous pousse dans une société parallèle ». Les 57,2% de Suisses qui ont accepté l’initiative interdisant la construction de minarets n’ont pas voté par haine contre l’islam, mais par peur, a déclaré à la tribune Nicolas Blancho. Et cette peur leur a été instillée par une propagande systématique. L’UDC, notamment, gagne des voix sur le dos des musulmans. Mais les musulmans portent également une part de responsabilité, a-t-il reconnu.

Appel à la tolérance

« Nous ne sommes pas venus pour culpabiliser la population suisse », a déclaré un théologien de l’école islamique de Braunschweig, en Allemagne. « Ce regroupement est un appel à la paix et à la tolérance », a souligné un autre intervenant, le seul francophone.

La communauté musulmane de Suisse a toujours fait profil bas. « Nous exigeons que les droits humains soient respectés ».

Le seul incident à déplorer s’est déroulé en amont de la manifestation. Les organisateurs avaient invité comme orateur un prédicateur allemand, Pierre Vogel, controversé pour son extrémisme. Après analyse de la situation avec la police des étrangers de la ville de Berne, l’Office fédéral des migrations a décidé dans le courant de la semaine de lui interdire de pénétrer en Suisse jusqu’au 1er janvier 2010.

Orateur refoulé

Le prédicateur, un ancien boxeur converti à l’islam, a toutefois tenté de franchir la frontière à la douane bâloise de Weil am Rhein vendredi vers 22.30 heures, selon le porte-parole du Corps des gardes-frontière, Markus Zumbach. Il a confirmé par écrit avoir pris acte de son interdiction d’entrée et a fait marche arrière.

Dans une vidéo sur internet, Pierre Vogel a protesté contre l’interdiction d’entrée dont il a été frappé. Il a par ailleurs annoncé son intention de se rendre en Suisse le lendemain de son expiration, le 2 janvier prochain, pour prendre part à une nouvelle manifestation.

Musulmans divisés

La police cantonale bernoise a par ailleurs arrêté près de la gare de Berne une voiture aux plaques allemandes, dans laquelle elle a trouvé un « important matériel de propagande », ainsi qu’un enregistrement audio d’un discours de Pierre Vogel. Les autorités de la ville de Berne avaient interdit toute diffusion du prédicateur allemand lors de cette manifestation. Le conducteur de la voiture, un Allemand de 36 ans, a été libéré après un contrôle.

Les organisations musulmanes de Suisse étaient divisées sur l’opportunité de cette manifestation. Le président de la Fédération des organisations islamiques de Suisse (FOIS), Hisham Maizar, la jugeait « contre-productive ». A ses yeux, la priorité doit être donnée au dialogue.

AssociatedPress

 


 

Minarets : Une voix musulmane prône une organisation faîtière commune

ATS, le 13 décembre 2009 à 10h47

Berne (ats) Le président de la Fédération d’organisations islamiques de Suisse Hisham Maizar appelle de se vœux une organisation faîtière qui regroupe les diverses associations. Une union au niveau national simplifierait le dialogue avec les autorités, estime-t-il.

« C’est un processus lent et difficile, mais il est en route », explique M. Maizar dans une interview au « Matin Dimanche ». Premier pas: en vue du vote sur les minarets, son organisation et la Coordination des organisations islamiques en Suisse ont travaillé ensemble.

Faute d’un interlocuteur unique, la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf s’apprête à réunir les diverses organisations autour d’une table. La rencontre aura lieu « avant Noël », a confirmé à l’ATS Philippe Piatti, porte-parle du Département fédéral de justice et police. Une rencontre s’est déjà tenue en septembre, sur l’intégration. Quant à pérenniser ce type de réunions, le DFJP ne se prononce pas.

Attribution de visas

Selon Hisham Maizar, les musulmans de Suisse ont un rôle à jouer pour épauler les autorités, par exemple pour se prémunir des imams radicaux et les repérer, car, « contrairement aux autorités », les musulmans comprennent le message délivré dans les lieux de culte.

« Je peux très bien m’imaginer qu’en Suisse aussi nous puissions avoir notre mot à dire dans l’attribution de visas aux imams », à l’exemple de ce que fait l’Autriche.

Interrogé sur l’interdiction d’entrer sur le territoire suisse notifiée à l’islamiste allemand Pierre Vogel, M. Maizar estime que « lui interdire de venir à Berne lui a fait beaucoup de publicité. Il peut se poser en victime. » Il aurait mieux valu mettre un cadre strict à sa venue, quitte à le sanctionner si l’Allemand avait dépassé les bornes.

(Source :www.romandie.ch (Suisse), le 13 décembre 2009)


Misunderstanding the minaret

Tarek Kahlaoui (*)

THE controversy over the Swiss vote against the construction of new minarets seems to emphasize political and constitutional issues, notably the restructuring of many right-wing parties around the issue of a “European-Christian” identity standing against an “Islamization of Europe” and the possible conflict between the democratic right to make decisions by voting and the constitutional principle of freedom of faith. Yet the main argument suggested to support the ban position is rarely discussed.

The basic reasoning of the ban position is presented in a flyer prepared by the “Federal Popular Initiative Against Minarets”, which is initiated by a provincial “Egerkinger Kommittee”, and it focuses on the significance of the minaret. The key idea lays in the following assertion: “The minaret is an expression of willingness to have politico-religious power.” The two-page flyer suggests that this is the case because the minaret “has nothing to do with faith,” and also because of what Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan said in 1997 when he compared, playing with the words of a 1912 Ottoman poem, the minarets to “the bayonets” in an Islamist march to power.

Rejecting Erdogan’s statement as irrelevant to this discussion or especially to use it as proof that building minarets signify an intention of politico-religious conquest by Switzerland’s Muslim diaspora is the easier part. Since Erdogan also suggested then that the domes of mosques are their “helmets”, then it would be incomprehensible not to include the “domes” in the referendum. Then the “Egerkinger Kommittee” should include the “believers” themselves as a forbidden entity because they are characterized in the same quote as Erdogan’s “soldiers”. Obviously what is said rhetorically by a man at a time when he was still part of an Islamist hard-core group involved in a heated debate in the Turkey of 1990s should not be even considered as a statement of any worth in the debate over the meaning of the minaret for more than one billion Muslims.

So the more serious discussion is not about one single political statement at one single point in time but about the significance of the minaret throughout time. It is true that Muslims began the tradition of adhan (call to prayer), which is frequently and wrongly seen as the minaret’s primary function, even before minarets came into existence. It should be noted here that the Swiss objection does not seem to be primarily focused on the function of prayer calling, for none of the four existing minarets in Switzerland is actually used for that purpose.

But what is perceived now as exclusively Islamic minarets are in fact inherently pre-Islamic, notably Christian. Minarets were introduced in the process of conquest such as in the earliest surviving imperial mosque — the Umayyad Mosque of Damascus — in the beginning of the 8th century. Minarets were in this case an appropriation of a Byzantine church’s bell towers.

Slowly minarets became one of the elements asserting the grandeur and influence of big mosques financed by the early Islamic states, notably between the 8th and the 10th centuries. The Damascus Mosque’s minarets seem to have been imitated later in the 10th century when the rulers of Andalusian Cordoba were aspiring to rival the major Islamic eastern caliphates. The helicoidal 9th century minarets in the mosques of the Abbasid city of Samarra, which are the largest mosques in pre-modern history, seem to have been imitated in Egypt in the same century. Yet minarets were not a constant element. In the eastern Islamic lands, especially within the Persian space, minarets seem to play a minor role. At some point in the 14th century minarets in Iran were simply decorative accessories for huge portals with big domes in the background.

It is probably with the Turkic dynasties, culminating with the Ottomans since the 15th century, that minarets would be equated with Islamic images in the Western European imaginaire. It has been widely reported in the European travelogues that one of the first acts of Ottomans after conquering Constantinople in 1453 was the insertion of a minaret at one of the corners of the Byzantine church of Haghia Sophia. In fact, the Ottomans seemed to have used the minaret as one of the elements to visually appropriate conquered Byzantine churches and convert them to mosques. They tended also to build monumental minarets, sometimes four, in their new mosques.

Whatever its meaning in the premodern era, the minaret’s signification seems to have been reshaped starting from the end of the 19th century. In the various Exposition Universelle, especially those held in France, we could see the creation of a fixed Orientalist architectural identity where a “Muslim building” would have certain elements indicating its Islamic nature. At the corners of manufactured models that are meant to represent the French colonies in predominantly Islamic territories we would see rounded or octagonal minarets even in what seem to be secular buildings. Paradoxically, this is exactly how the earliest Islamic, notably Ottoman Turkish, buildings looked like by the end of the 19th and beginning of the 20th centuries. Mirroring the Orientalist models, modern Muslims tended to assign to themselves specific architectural elements in order to create an identity that is visually recognizable.

When the Islamic postcolonial nation states emerged, especially since the 1950s, some actually opted for less typical models blurring the boundaries between secular and religious buildings. But the tendency created in the Orientalist 19th century context emphasizing a fixed architectural identity was reinforced in many other cases. This is the example, especially of the mosques that were built in or financed by Gulf states. Even in the more vernacular architecture by the Egyptian Hasan Fathy, the minaret was selected along the dome.

It is within the latter tendencies that we should understand the mosques of the Muslim diaspora. As has been demonstrated by Renata Holod and Hasan-Uddin Khan in their voluminous and well researched “Contemporary Mosque”: “The development of a Muslim diaspora has meant that the mosque has become a repository of identity and authenticity for those who have found themselves distanced from their home countries… The newly developed ‘global mosque’ allows for little movement away from the use of the formulaic dome and minaret.”

It thus appears that the historical significance of the minaret was not homogenic. It seems that the dominant tendency, especially within the Muslim diaspora, was the construction of minarets as an act of cultural affiliation and remembrance rather than of expressing dominance. It is utterly simplistic to assign to the minaret the intention of politico-religious conquest, for even in the case of Muslim hard-liners, their specific understanding of one single architectural element is defined by the dominant modern view of their community that is of cultural affiliation and remembrance rather than by their explicit political views.

The opposition to the minaret by a majority of Swiss voters is certainly due to some complicated factors. Cultural assumptions shaped over centuries and only reinforced by current political events and by dominant Islamic self-representations play a more profound role to make a majority of people assign a certain “willingness to have politico-religious power” to the minaret.

Yet in this case the most apparent meaning, especially in the case of a diaspora, seems to be rather defensive. As much as the Swiss are in need of historicizing their understanding of Islamic visual representations, Muslims should engage more with their visual context and refrain from unidimensional self-representations. Because if it is misleading to assume that their insistence on the presence of the minaret is suggestive of intentions of domination, it is probably true that the rigid affiliation to one single architectural model (the dome-minaret model) is representative of an isolated and meager visual imagination, which is not very helpful for any diaspora.

(*) Tarek Kahlaoui is assistant professor of Islamic art history and history at Rutgers University, NJ. He can be contacted at: kahlaoui@rci.rutgers.edu

(Source : « Arab News » (Quotidien – Arabie Saoudite), le 12 décembre 2009)

Lien : http://www.arabnews.com/?page=7&section=0&article=129448&d=12&m=12&y=2009


Exemple d’actions prises en Suisse contre l’interdiction des Minarets en Suisse.

Un article que je trouve très intéressant sur le sujet en question et résume en grande et bonne partie des réactions  qu’on ne peut que respecter – Source : nom du site www.20minutes.frsous rubrique Actualités Générales- Remarque en dessous de la mention mis à jour  le.12.09à22h21 se trouve la photo du minaret et le site de tunisnews ne publie pas les images et les photos.  Je souhaite à toutes et à  tous une très bonne lecture Hend Harouni le 13 Décembre, 2009   

Manifestation en Suisse contre l’interdiction des minarets

Créé le 01.12.09 à  22h19  Mis à jour le 01.12.09 à 22h21   Le minaret d’une mosquée  à Genève, en Suisse./Denis Balibouse / REUTERS POLEMIQUE – Des actions ont été menées à Lausanne et Genève pour rejeter l’interdiction des minarets Mobilisation générale. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi soir en Suisse romande (francophone) pour protester contre l’interdiction de construction des minarets adoptée dimanche par référendum à 57,5% des voix, a rapporté l’agence de presse suisse ATS.    Un défilé à Lausanne et un rassemblement à Genève ont réuni au total entre 6.500 et 7.000 personnes tandis que des veillées aux bougies ont rassemblé plusieurs dizaines de manifestants dans plusieurs villes.   «Nous sommes tous musulmans»   A Lausanne, les manifestants ont marché  du parvis de la cathédrale à la mosquée en scandant «non à  l’exclusion», «non à la discrimination», «pour une Suisse solidaire» ou encore «nous sommes tous des musulmans».   Devant la mosquée, des représentants de la communauté musulmane ont pris la parole pour remercier les quatre cantons (Bâle-ville, Genève, Vaud et Neuchâtel) qui ont voté  contre l’interdiction des minarets. «Vous nous avez fait chaud au coeur», ont-ils notamment déclaré.   Appel à l’annulation   A Genève, plus de 2.000 personnes se sont réunies en début de soirée sur le parvis de la cathédrale où  deux minarets en bois et papier avaient été érigés.   Le maire de Genève Rémy Pagani (du parti «A gauche toute!») a appelé à l’annulation de l’interdiction dans la constitution en estimant qu’il s’agit de «la seule mesure acceptable». Des veillées aux bougies plus silencieuses ont réuni plusieurs dizaines de personnes à Fribourg, à Bienne, à Neuchâtel et à Sion. www.20minutes.fr


Suisse

Imams mal surveillés

Alors que la presse alémanique révèle la situation dans les mosquées, Isabelle Moret demande que les services secrets aient plus de moyens pour surveiller les prêches des imams.

Muhieddine

«Nous n’avons pas les moyens de surveiller les imams en Suisse. » A quelque deux semaines du vote anti minarets, c’est le cruel constat que dresse Isabelle Moret, vice-présidente du PLR suisse. Hier, elle a convaincu son groupe parlementaire de déposer une interpellation qui demande au Conseil fédéral de pallier la situation le plus rapidement possible.

Et ce n’est pas un hasard si la conseillère nationale vaudoise s’est saisie du dossier. En tant que membre de la délégation des commissions de gestion qui surveille les services secrets suisses, elle a eu accès avant tout le monde aux conclusions du rapport commandé par le Conseil fédéral sur les prêches des imams.

mise sur écoute

Or le premier point soulevé par ce rapport classé confidentiel que la Weltwoche a révélé hier, c’est le manque d’informations. En fait, les services secrets suisses ne peuvent écouter les prêches des imams. Une mosquée est considérée comme un lieu privé et du coup les écoutes ne peuvent s’y faire que si une enquête judiciaire est ouverte. Or, pour ouvrir une enquête, il faut des preuves et, pour avoir des preuves, il faut – dans le cas des imams – procéder à des écoutes… C’est le serpent qui se mord la queue.

Modifier la loi

Idem pour les terroristes de passage en Suisse. Les services secrets des pays étrangers préviennent régulièrement la Suisse de leur présence sur territoire helvétique. Et là ça devient cocasse: les agents suisses peuvent les suivre et les écouter dans la rue. Mais, dès qu’ils entrent dans un lieu privé – là où tout se passe –, c’est le black-out complet.

Pour l’instant, les agents de renseignement en sont donc réduits à questionner des témoins ou à exploiter des sources accessibles au public comme les publications sur Internet.

Pour que la situation change, il faut donc modifier la loi sur les mesures de sécurité intérieure. Y ajouter concrètement l’article   18a qui permet aux services de renseignement de surveiller les échanges par la poste et les télécommunications, les écoutes dans les lieux privés au moyen d’appareils techniques et finalement de procéder à des perquisitions secrètes de systèmes informatiques. «Au Parlement, cet article de loi a été refusé par l’UDC et la gauche, s’énerve Isabelle Moret. L’UDC joue avec les minarets mais ne réfléchit pas aux véritables solutions. » Seul le Conseil fédéral peut donc revenir avec cette proposition. Reste une question: que risque le citoyen moyen si une telle loi est appliquée? «Ce n’est pas un chèque en blanc donné aux services secrets pour mettre toute la population sur écoute. Une commission indépendante pourrait par exemple donner une autorisation au cas par cas. » De quoi éviter un nouveau scandale des fiches…

Imams islamistes :le rapport du Conseil fédéral

Un document classé confidentiel. Le Conseil fédéral refuse depuis des mois de révéler le contenu du rapport qu’il a commandé sur les prêches des imams en Suisse. Ueli Maurer est même allé jusqu’à déclarer qu’il ne contenait rien de nouveau. Pourtant, c’est faux: le rapport, qui a été révélé hier par laWeltwoche, a de quoi inquiéter.

Sur les 200 mosquées que compte la Suisse, douze ont une interprétation radicale de l’islam. Et, en tout cas, huit imams incitent régulièrement à la haine. L’étude révèle aussi que les douze lieux de culte sont dirigés et fréquentés principalement par des musulmans arabophones. Et que sept des huit imams intégristes sont originaires du Maghreb.

«Même si la grande majorité des musulmans peuvent vivre leur foi en accord avec les principes inscrits dans la Constitution, note le rapport. Il existe des imams qui rendent leur intégration plus difficile. »

Les auteurs du rapport avouent manquer d’informations et de moyens d’enquête, mais ils citent deux imams extrémistes. Le premier est à Bienne. Il défend les attentats suicides, traite les musulmans modérés de «pires ennemis de l’islam» et espère que «le djihad violent contre les non-musulmans pourra être pratiqué en Occident, une fois que les conversions à l’islam seront assez nombreuses». Cet imam a même réussi à recruter un jeune Tunisien qui a été tué en Irak avant d’accomplir un attentat suicide.

Deuxième exemple, un imam d’origine libyenne, détenteur d’un permis C, a comparé les Suisses à des singes et à des porcs tout en appelant à l’extermination de ces… infidèles.

(Source : « Le Matin » (Quotidien – Suisse), le 11 décembre 2009)


 

L’ÉDITORIAL du « Matin »

Que la vérité

Muhieddine

Informer vraiment ou laisser le doute et les craintes s’installer. C’est le dilemme qui s’est présenté au Conseil fédéral avant la votation sur les minarets. Les sept Sages avaient entre les mains un rapport sur les prêches des imams en Suisse et ils ont décidé de le classer confidentiel. Rien n’a filtré…

Jusqu’à hier. La presse révèle désormais son contenu. Voici donc l’étendue du problème de l’islam en Suisse: sur 200 mosquées, douze sont radicales et huit imams appellent régulièrement à la haine. Enfin, on sait!

Pourquoi avoir tu cette réalité? Les résultats du vote ont été clairs: 57,5% de la population suisse est inquiète face à l’islam. Mais personne ne l’a informée correctement. Pis: les Suisses ont probablement cru que les autorités n’agissaient pas. Dans ces conditions, une majorité avait sans doute l’impression de dénoncer l’insouciance ambiante en glissant le oui à l’interdiction dans les urnes.

Le Conseil fédéral a une lourde responsabilité dans le résultat de ce vote. Nos ministres avaient les moyens de dissiper les craintes de la population. La campagne se serait ensuite concentrée sur les solutions, les vraies. Il aurait été alors facile de faire comprendre qu’interdire les minarets n’en était pas une.

Les vraies solutions? C’est, par exemple, la proposition d’Isabelle Moret de mieux surveiller les imams pour éviter la propagation de la haine. Il en existe d’autres. Comme exiger des religieux musulmans une formation théologique en Suisse. Ce débat a eu lieu en France, il y a déjà des années. Ici, il n’existe rien.

Le Conseil fédéral a prétendu faire confiance au vote des Suisses. En fait, il n’a pas osé révéler la simple vérité. Dommage.

(Source : « Le Matin » (Quotidien – Suisse), le 11 décembre 2009)


 

Suisse Imams Islamistes en Suisse

Depuis la publication du rapport confidentiel du Conseil fédéral sur le prêche des imams en Suisse, les questions se bousculent autour de ceux qui prêchent la haine et la violence.

Muhieddine

Douze mosquées adeptes d’un islam radical et huit imams qui prêchent la haine… C’est la conclusion du rapport confidentiel du Conseil fédéral sur le prêche des imams en Suisse que la presse alémanique a révélé jeudi. Ce n’est pas beaucoup comparé aux 200 mosquées que compte la Suisse, mais c’est déjà suffisamment inquiétant pour que les questions se bousculent.

Qui sont ces 8 imams extrémistes?

«Le rapport est classé confidentiel et nous ne communiquerons aucun détail supplémentaire», coupe Sebastian Hüber, porte-parole du Département fédéral de la défense dont les services secrets ont rédigé le rapport commandé par le Conseil fédéral. Difficile donc de retrouver ces huit imams, ce d’autant plus que certains d’entre eux ne seraient plus en fonction. C’est le portrait type d’un imam intégriste qui est donc plus intéressant. Il s’agit généralement de ressortissants de pays arabes: dans le rapport, c’était le cas de 7 imams sur les 8. La plupart voyagent énormément et ne restent prêcher en Suisse que quelques mois. Et ces fondamentalistes savent ce qu’ils font: «Ce sont des adeptes du double discours», explique Ulrich Rudolph, professeur d’islamologie à l’Université de Zurich et coauteur d’une étude nationale sur l’islam en Suisse. «J’ai rencontré parfois des imams extrémistes, raconte-t-il. Et, sur le moment, ils avaient réussi à me convaincre qu’ils étaient modérés…»

Que prêchent-ils?

Le rapport donne peu d’exemples. Il parle notamment d’un imam d’origine libyenne qui aurait comparé les Suisses à des singes et à des porcs. Il aurait aussi appelé à l’extermination des infidèles. «Il s’agit rarement d’appel à la violence à proprement parler», explique pourtant le professeur zurichois. Pour ce spécialiste, les imams extrémistes encouragent surtout à une non-négociation avec l’Occident, à un refus total des valeurs occidentales. «Au fond, c’est de l’arrogance, continue-t-il. Celle de placer les valeurs de la charia au-dessus de celle de l’Occident. Et puis ils sont très stricts dans l’application de l’islam. Certains vont jusqu’à décrire les sous-vêtements qu’un bon musulman devrait porter. »

Que fait la justice?

Les auteurs du rapport stipulent que certains des imams qui prêchent la haine sont toujours en activité. Qu’attendent les autorités pour agir? «Aucun commentaire sur les cas précis», répond Félix Endrich, porte-parole des renseignements suisses. Il relève cependant que les autorités disposent de plusieurs moyens d’agir au nom de la sécurité publique. Comme expulser un imam extrémiste s’il est détenteur d’un permis de séjour ou demander au Conseil fédéral d’interdire à un imam suisse d’exercer le prêche. Aucune statistique officielle n’est communiquée sur le nombre de cas qui auraient été ainsi sanctionnés. Récemment, deux cas d’expulsions ont été révélés par la presse: un imam à Zurich et l’autre à Sion.

Que font les musulmans modérés?

«Bien sûr que la communauté musulmane connaît les imams qui prêchent la haine, explique Hafid Ouardiri, ancien porte-parole de la mosquée de Genève. Beaucoup d’entre nous changent de mosquée à cause de ces extrémistes. » Ulrich Rudolph, le professeur zurichois d’islamologie, ajoute: «Les organisations musulmanes de Suisse dénoncent régulièrement les extrémismes et leurs adeptes. Malheureusement, il n’y a personne pour les écouter. » Le problème, selon lui, c’est que les communautés musulmanes ne sont pas officiellement reconnues en Suisse et que du coup il n’y a pas de véritables échanges entre elles et les autorités.

Comment lutter contre ces imams?

Pour Ulrich Rudolph, il n’y a qu’un seul moyen efficace: exiger une formation pour les prédicateurs musulmans en Suisse. C’est la conclusion du rapport qu’Ulrich Rudolph a rédigé. Et une majorité des musulmans que le professeur a contactés souhaitent une telle pratique. «Malheureusement, en Suisse, personne ne prend ce sujet au sérieux. »

(Source : « Le Matin » (Quotidien – Suisse), le 12 décembre 2009)


 

Hassane Makki, auteur du «Dictionnaire des arabismes», invite les musulmans de Suisse à nommer parmi eux des interlocuteurs s’entretenant régulièrement avec les autorités

Le défi de passer de «l’islam en Suisse» à «l’islam de Suisse»

Hassane Makki

Parler de «l’islam en Suisse» c’est parler non seulement des différentes communautés musulmanes en Suisse, mais aussi des différentes manières avec lesquelles les musulmans lisent, perçoivent, décryptent et appliquent ou n’appliquent pas «leur islam». Le dialogue et le débat sur «l’islam en Suisse» et sa transformation en «islam de Suisse» contribueront sans doute à rétablir la confiance et évacuer les peurs. En effet, les «musulmans   en Suisse» font partie intégrante, voire même «intégrée» de la société. A ce titre, ils sont des partenaires dans tout dialogue et toute décision visant à préserver la paix sociale et les valeurs de ce pays.

Il s’agira maintenant d’entreprendre en Suisse une démarche similaire à celle de la France, afin de transformer cet «islam en Suisse» en un «islam de Suisse». Pour mémoire, cette démarche en France avait abouti notamment à la mise en place d’instances représentatives des communautés musulmanes, créant ainsi des interlocuteurs privilégiés avec les pouvoirs publics. Il est temps de mettre en route cette démarche en Suisse.

Sans vouloir faire de la querelle des minarets une querelle de clochers, mettons en place aussi un dialogue régulier entre les pouvoirs publics et les musulmans à travers leurs instances représentatives. Ces dernières devraient refléter au mieux les sensibilités et les diverses composantes des communautés musulmanes en Suisse.

Ce dialogue devra aborder toutes les questions relatives au vivre ensemble en se basant sur les valeurs actuelles et futures de notre société. Les questions des minarets, du voile à l’école publique ou la formation des imams sont des sujets de débats nécessaires qu’il faut aborder pour mieux se comprendre. Ce dialogue devra se dérouler dans un esprit ouvert et franc, entre partenaires et non entre adversaires, en évitant de se positionner soit en victime, soit en accusateur, évitant par la même occasion de sombrer dans l’émotionnel.

Pour ce qui est des instances représentatives des musulmans de Suisse, il appartient à ces derniers de s’organiser, et au plus vite, pour élire les interlocuteurs qui les représenteront dans ces instances. Les Français l’ont fait, pourquoi pas nous, les Suisses? De plus, ces instances seraient alors les partenaires musulmans des pouvoirs publics, et ce sur tous les plans: fédéral, cantonal et communal.

Qui dit «musulmans» dira lesquels? Croyants pratiquants ou non pratiquants? Athées (d’origine ou de culture musulmane)? Qui représentera   ces «musulmans»: des laïcs ou des religieux? Quels mécanismes à mettre en place pour l’élection et choix des représentants? Il appartient aux musulmans de répondre à toutes ces questions, avec le soutien des pouvoirs publics si nécessaire.

L’élite musulmane de ce pays, qui jusqu’à présent était à peine visible, doit s’impliquer davantage. Pour cela, nos élus politiques doivent les écouter et les encourager à s’impliquer. Il est intéressant de rappeler la présence bien ancienne d’élites musulmanes dans notre pays. En effet, et selon le recensement de 1980, on dénombrait 60 000 musulmans en Suisse (citoyens et étrangers confondus), soit moins de 1% de la population de l’époque, dont 50% étaient porteurs de titres universitaires! Aujourd’hui les musulmans représentent 5 à 6% de la population et cette élite existe toujours.

Cette démarche nécessitera de la persévérance et du temps, car «l’islam en Suisse» est relativement récent. Il est composé de musulmans natifs certes, mais aussi d’immigrés en provenance de continents   différents: Europe (Kosovo, Albanie, Turquie, Bosnie-Herzégovine), Maghreb (Maroc, Algérie Tunisie), Proche et Moyen-Orient (Liban, Syrie, Egypte, Iran, Afghanistan,   etc.) et aussi d’Afrique de l’Ouest, du Sahel et subsaharienne (Sénégal, Mali, Bénin, Burkina Faso, Guinée, Somalie, Djibouti, Soudan,etc.).

Si cet «islam en Suisse» est riche dans sa diversité linguistique et culturelle, il reste à le transformer en «islam de Suisse». Nous avons aussi la chance de ne pas avoir eu un passé colonial avec des pays d’islam, et ceci devrait faciliter cet esprit de dialogue et de partenariat. Cette mutation est un défi à relever par toute la société suisse.

Enfin, il faut donner du temps au temps, et comme le dit si bien Paul Claudel, «Ce n’est point le temps qui manque, c’est nous qui lui manquons!»

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 9 décembre 2009)


 

 Minarets : «Tout le monde a applaudi lors de l’inauguration du temple sikh»

Catherine Cossy, Langenthal

La communauté musulmane de Langenthal, composée avant tout de familles albanaises de Macédoine, ne voit pas pourquoi elle devrait renoncer à son projet de minaret, déposé avant le lancement de l’initiative. La commune a déjà donné deux fois son feu vert, un recours est pendant devant le Département bernois des constructions

Dans le café, au sous-sol du petit immeuble jaune qui ne paie pas de mine, Mutalip Karaademi, président de la communauté musulmane de Langenthal, a vu défiler plusieurs télévisions étrangères depuis le 29   novembre, y compris Al-Jazira. «Ce n’est pas toujours agréable, je me sens obligé de prendre la défense de la Suisse quand les attaques deviennent trop virulentes», déclare-t-il. Il est le président de la communauté musulmane de Langenthal, qui a ouvert il y a exactement 18   ans un centre de rencontre et une mosquée destinée avant tout aux Albanais de Macédoine de la région, environ 2000 familles. Un lieu de prière musulman comme il y en a des dizaines en Suisse, installé dans un ancien atelier qui n’a extérieurement rien de sacré, dans un quartier de petits immeubles et d’entrepôts en bordure de la bourgade de 15 000 habitants.

Mais la mosquée de Langenthal a désormais une notoriété qui dépasse la Suisse. Car ses fidèles ne souhaitent pas seulement rénover leur centre, qui en a bien besoin. Ils veulent y ajouter un minaret de 6   mètres de haut. Un projet que la communauté ne veut pas abandonner après le vote du 29   novembre. Mutalip Karaademi explique: «Nous avons déposé la première demande en 2006. L’initiative contre les minarets n’était pas encore lancée. Il y a eu des oppositions, c’est un droit démocratique. Nous nous sommes engagés à ne pas mettre de haut-parleur, nous avons changé le style du minaret et accepté de limiter la hauteur. La commune nous a donné déjà deux fois son feu vert. Pourquoi devrions-nous renoncer maintenant? Il s’agit aussi de nos droits et des droits humains. Les partisans de l’initiative ont mené une campagne dégradante, ils nous ont traités comme des êtres de deuxième catégorie.» Un recours est pendant auprès du Département bernois des constructions. La décision ne devrait pas tomber avant mars 2010.

Mutalip Karaademi est arrivé il y a 28   ans en Suisse, pour travailler. Marié et père de trois enfants, il préside l’association musulmane locale depuis sa création. «La tradition entre compatriotes de l’ex-Yougoslavie était de se retrouver dans des clubs, il y avait des jeux de cartes illégaux, de l’alcool, de la drogue même. Avec un petit groupe, nous voulions autre chose. Nous avons fondé la mosquée. Nous organisons des cours de langue et d’informatique pour les femmes, des tournois de foot pour les jeunes. Nous avons toujours cherché le dialogue avec les autres Eglises, je suis fier de ce que nous avons atteint, nous avons pu calmer beaucoup de choses.»

Comment les musulmans de Langenthal, qui mettent un point d’honneur à collaborer avec les autres communautés religieuses et à s’intégrer dans la cité, ont-ils eu l’idée de construire un minaret? «En 2006, j’ai été invité à l’inauguration du temple sikh de Langenthal. Tout le monde a applaudi lors de la cérémonie. C’était émouvant. Nous économisons depuis des années pour rénover notre mosquée. L’idée a alors surgi, spontanément, de mettre une coupole et un minaret sur le toit de la salle de prière. Il y a toutes les religions à Langenthal, nous voulions aussi être présents.»

Contrairement au temple sikh et à ses 15   mètres de haut, le minaret a immédiatement suscité l’opposition. Une différence de traitement que les musulmans de Langenthal ont de la peine à accepter. «Nous sommes prêts à aller jusqu’à la Cour des droits de l’homme de Strasbourg. Mais j’espère que nous n’aurons pas besoin d’en arriver là. J’ai confiance dans les tribunaux de ce pays», explique Mutalip Karaademi. Qui ajoute: «Nous le faisons pour nous, nous ne voulons pas impliquer les autres communautés musulmanes.» L’association, qui compte une centaine de membres cotisants, n’a pas de moyens financiers en réserve pour une longue bataille juridique.

Vendredi dernier, lors de la première prière hebdomadaire après la votation, l’imam Irfan Abas a lancé un appel au calme aux quelque 80 participants. En allemand aussi, pour les journalistes et photographes accueillis dans la salle. «Ne vous laissez pas provoquer. Nous ne voulions blesser personne avec notre projet. Nous ne voulons pas que la Suisse soit boycottée, nous vivons et travaillons ici, et nous nous sentons Suisses, même si nous ne sommes pas acceptés.»

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 10 décembre 2009)

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