OLPEC: Agression du journaliste Moez Jemai TTU Monde Arabe: LES EMBARRAS DIPLOMATIQUES DE TUNIS Pétition internationale de soutient aux militants de l´UGET Abdel Wahab Hani: Le soutien de l’UGET aux Retornados continue à susciter le débat, ainsi que le Statut des Exilés Mouatinoun: Infos Taoufik BACHROUCH: Démocratie et fracture numérique Jelloul Azzouna: Du contrat entre civilisations différentes – La renaissance arabe et l’occident AFP: Libye: « progrès limités » selon HRW qui dénonce une « atmosphère répressive » AP: Human Rights Watch demande la libération des deux « otages » suisses AFP: L’islamophobie profite aux extrémismes (ministre algérien) AFP: Inscriptions racistes et croix gammées sur une mosquée du sud de la France ATS: Minarets : Une manifestation pour améliorer l’image de l’islam en Suisse ATS: Minarets : Manifestation pacifique – les musulmans de Suisse appelés à s’unir AP: Quelque 700 musulmans appellent à la tolérance ATS: Minarets : Une voix musulmane prône une organisation faîtière commune Tarek Kahlaoui: Misunderstanding the minaret Hend Harouni : Exemple d’actions prises en Suisse contre l’interdiction des Minarets en Suisse Le Matin – Suisse: Imams mal surveillés Le Temps – Suisse: Le défi de passer de «l’islam en Suisse» à «l’islam de Suisse» Le Temps – Suisse: Minarets : «Tout le monde a applaudi lors de l’inauguration du temple sikh»
Agression du journaliste Moez Jemai
LES EMBARRAS DIPLOMATIQUES DE TUNIS
Alors que l’élection présidentielle en Tunisie, le 25 octobre dernier, a suscité des réactions mitigées dans les capitales occidentales, la diplomatie de Tunis est de plus en plus à la peine. En particulier avec les pays européens. En effet, les relations ont récemment connu des turbulences avec la France, la Belgique et l’Espagne (voirTTU n° 625). Et, dernièrement, l’Italie a jugé que l’octroi par l’UE du “statut avancé” à la Tunisie n’était pas “une priorité”. Rappelons qu’un tel statut avait été accordé au Maroc en octobre 2008, ce qui permet à ce pays de participer aux opérations européennes de gestion de crise, outre la mise en place d’un “espace économique commun” (s’inspirant des règles régissant l’Espace économique européen) et l’organisation de sommets réguliers UE-Maroc. Mais pour la Tunisie, l’examen de ce statut, la semaine dernière, à Bruxelles, s’est soldé par un échec. Il faut dire que la diplomatie tunisienne s’attendait à cette issue et avait tenté de reporter l’examen du statut en 2010. Car elle considérait que l’actuelle présidence suédoise n’était pas bien disposée à son égard et que la présidence espagnole, qui prendra le relais au début de l’année prochaine, lui serait plus favorable. En effet, jusque-là, parmi les pays européens, ce sont la France, l’Espagne et l’Italie qui ont fait preuve de plus de mansuétude à l’égard du régime de Tunis, en ce qui concerne le respect des libertés, de la démocratie et des droits de l’homme. Mais les attaques récentes contre ces pays, accusés d’ingérence dans les affaires tunisiennes (voir TTU n° 623), n’améliorent guère la position de la Tunisie sur le plan diplomatique. Dans un tel contexte, le pays ne semble pas près de bénéficier des largesses de l’UE.
(Source: TTU Monde Arabe LETTRE HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS STRATÉGIQUES 1 0 d é c emb r e 2 0 0 9 – n ° 6 2 7)
Voici la mise à jour de la pétition internationale en faveur des militants de l’Union générale des Etudiants de Tunisie. Vous pouvez également signer en cliquant sur le lien http://www.jesigne.fr/petitioninternationale
Merci de nous signer les éventuels oublis ou erreurs.
Pétition internationale
Nous, signataires de cette pétition, nous exprimons notre solidarité avec les militants de la Centrale syndicale tunisienne (UGET) et nous appelons à :
– La libération de tous les militants emprisonnés.
– L’arrêt de toutes les poursuites judiciaires engagées contre les militants de l’UGET.
– La réintégration dans leurs universités de tous les étudiants exclus.
– La satisfaction des revendications syndicales et pédagogiques des étudiants.
– L’arrêt de toute forme de répression contre l’UGET et lui permettre de tenir son congrès en toute liberté et de fonctionner en toute indépendance.
Signez et faite signer cette pétition en envoyant vos signatures à
uget.petition@gmail.com
1 Anis Mansouri Militant indépendant, Ex Secrétaire général UGET-France France
2 Widad Akraoui Présidente de DEFEND INTERNATIONAL Norvège
3 Raja Kousri
4 Samir Hammouda Ancien président de l’UGET France
5 Alain Mathieu France
6 Anouar Kousri Avocat – Ligue tunisienne des droits de l’homme Tunisie
7 Mohamed Ayadi Observatoire tunisiens des libertés et droits syndicaux Tunisie
8 Alexandre Maupin Porte parole de la Fédération Syndicale étudiante France
9 Hedi Snene Enseignant Tunisie
10 Malek Sgheiri Etudiant – membre du BF de la faculté de 9 avril Tunisie
11 Laayari Said Association des Travailleurs Maghrébins en France – ATMF France
12 Imad Daymi Organisation internationale des réfugiés tunisiens France
13 Moez Elbey Journaliste Tunisie
14 Raja Chamekh France
15 Loumamba Mohsni France
16 Nicole Rivière Enseignant-chercheur Université Paris 7 et CNRS France
17 Philippe Aubry Maitre de Conférences Univ. Pierre et Marie Curie France
18 Moheiddine Cherbib Fédération Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives France
19 Si Mohamed Baghdadi Algérie
20 Goumani Mohamed Tunisie
21 Abdelkader ZITOUNI Coordinateur National Parti « Tunisie Verte » Tunisie
22 Moncef Marzouki
23 Mohamed Bhar Artiste- Musicien France
24 Anouar Kanzari Ancien président UGET-France France
25 Rania Majdoub France
26 Mohamed Amin Tlili Union Générale des Etudiants de Tunisie Tunisie
27 AISSANI Farid Ex secrétaire national à l’Emigration du FFS-Algérie France
28 Amal Tlili Union Générale des Etudiants de Tunisie Tunisie
29 Elhaij Ahmed Membre de l’Association Marocaine des Droits Humains
30 Lotfi Hammami Canal Elhiwar ettounsi France
31 Kamel GHALI Ecrivain Poète France
32 Raphaël Granvaud Enseignant France
33 Mohamed ben Ghazi Etudiant syndicaliste Tunisie
34 Anthony Whitney professeur de lettres en Lycée, militant au Parti Socialiste, France
35 Faicel Chihi Militant UGET Tunisie
36 Mathieu Lévesque Association pour une Solidarité Syndicale Etudiante, ASSÉ Québec
37 Alejandra Zaga Mendez ( Montréal, Québec) Québec
38 El Baz Ali Coordinateur ATMF France
39 El-Melki Ben Hamadi
40 Hervé Do Alto Doctorant en science politique, La Paz Bolivie
41 Jamel Jani Porte-parole Association des droits de la personne au Maghreb-Canada Canada
42 Jean Malifaud Maitres de conférences, secrétaire national du SNESUP-FSU France
43 Bachir Abid Ancien membre du BE de l’UGET
44 Amira ben Mahmoud Etudiante en droits Tunisie
45 Ziad Najjar
46 Néjib Baccouchi France
47 Mohamed Ben Henda Suisse
48 Jacques GUYOT Maître de conférences Université Clermont-Ferrand France
49 FATMA KSILA Défenseure des droits humains
50 KHEMAIS KSILA Secrétaire général de la LTDH
51 khaled Aouainia Avocat Tunisie
52 Nebras El Bahth El Moussiki Tunisie
53 Khaoula Klai Activiste syndicale et politique Tunisie
54 Mohamed Lakhder elala Membre de la Commission politique du Mouvement Ettajdid France
55 Ghassen Ben Khlifa Canada
56 JEMAI MOUEZ Militant politique Parti Démocrate Progressiste Tunisie
57 Rezgui Aymen Journaliste el Hiwar ettounsi et Ettajdid tv Tunisie
58 Rashid Ghannouchi Président du Mouvement Ennahda
59 Driss Elkherchi Président ATMF France
60 Lina ben Mhenni Assistante universitaire Tunisie
61 Djamel Abdenasser Djelassi Tunisie
62 Lamia Guizani Médecin psychiatre France
63 Jalel Matri Militant Suisse
64 Wael Naouar SG du BF de l’UGET à la faculté de lettres à Sousse Tunisie
65 Hichem Osman Tunisie
66 Naceur Rdisi Poéte, Militant de gauche, membre de el Bahth el Mousiki Tunisie
67 Sami Tahri Syndicaliste Tunisie
68 Khaled Dali France
69 Imen Dali Tunisie
70 Saied Mabrouk Liberté – équité Tunisie
71 Jamel Miladi Médecin syndicaliste Tunisie
72 Lina Ben Jannette France
73 Haddaoui Abderraouf Syndicaliste Tunisie
74 Fatma Aloulou Etudiante Tunisie
75 Kiri Dai Photographe France
76 Sana Hamaza
77 Assabil on line Direction de Assabil on line
78 Amel Mathlouthi France
79 Lobna Noomeme Comédienne et chanteuse
80 Inès ben Sadok
81 Hanani Sartre Tunisie
82 Kais Mrabet France
83 Anget Brel France
84 Rahma Rebelle Tunis
85 Pasquale Navarra Italie
86 Yacine Zaid Syndicaliste Algérie
87 Najeh Saghrouni SG du BF FSEGS Tunisie
88 Sarah RS Maroc
89 Joseph Antonios Liban
90 Aymen Jaoua Tunisie
91 Imed Daimo Ingénieur France
92 Wassim Elmahrsi Tunisie
93 Maram Barka Etudiante Tunisie
94 Moez Lajmaï Activiste politique Tunisie
95 Maya Kilani Tunisie
96 Sirin ben Abdesslem Tunisie
97 Hamed Bchir Tunisie
98 Oumayma Chérif Tunisie
99 Hedi Moalla Tunisie
100 Najet Nabli Tunisie
101 Ali Fareh Etudiant exclu, ancien prisonnier politique pour syndicalis Tunisie
102 Sami Zouari Syndicaliste Tunisie
103 Amal Hadhili Etudiante Tunisie
104 Zino Baghdad Algérie
105 Monia Abid Tunisie
106 Karim Hakiri UGET Sfax Tunisie
107 Essam Shapan
108 Med Iheb Amri Tunisie
109 Romdhane Ben Amor Institeur à Redeyef Tunisie
110 Feryel Mbarki UGET Tunisie
111 Kais Bouzouzia Syndicaliste UGET Tunisie
112 Shiraz Zmerli Etudiante Tunisie
113 Bochra Belhaj Hmida Avocate Tunisie
114 Zied Hedi Etudiant Tunisie
115 Khouloud Athmy Tunisie
116 Fida Hammami Etudiante Tunisie
117 Zahira Dris France
118 Beyram Chommakh Tunisie
119 Jamel Mokni Réalisateur de cinéma France
120 Gharaibeh Mothanna
121 Tewfik Allal France
122 Ghassen Marzouk Security Expert it – Tunisia Host Corp Président Directeur Génerale Tunisie
123 Bilal ben Fraj Tunisie
124 Syrine belhadjsalem Etudiante et activiste politique Tunisie
125 Sami ben Ghazi Tunisie
126 Amina Ayedi Etudiante et militante Nacirite Canada
127 Mohmed ben Jannette Tunisie
128 Belkiss Reagaya Tunisie
129 Phiras Zayoud Etudiant Tunisie
130 Yara Habibi Militante, panarabiste progressiste Liban
131 Hbib Ammar Tunisie
132 Ahmed Mounir Egypte
133 Haifa Bousrih Etudiante Tunisie
134 Colette Dugard France
135 Halim Ayeche France
136 Naim A Kobrosly Professional USA
137 Ahmed Bushra
138 Ali Balhas Liban
139 Wissem fersi Tunisie
140 Skander Zidi Etudiant Tunisie
141 Nidhal Hedhili
142 Lamine Bouazizi Chercheur universitaire Tunisie
143 Hamdi Bechir Tunisie
144 Ridha Chtioui Conseiller en information Tunisie
145 Hamza Elfil Chercheur universitaire Tunisie
146 Souayeh Rachid Instituteur Tunisie
147 Samir Wnifi Militant panarabiste Tunisie
148 Mohamed Gargouri Tunisie
149 Abdelwaheb ben Rejeb Tunisie
150 Dris Elkherchi Président ATMF France
151 Selim x Tunisie
152 Dhia Jerbi Tunisie
153 Seddik Ferchichi Ancien Uget refugié politique France
154 Mohsen Maatoug Cadre éducatif Tunisie
155 Tahani Shakhshir
156 Marwan Mrag Tunisie
157 Kais Doghri Doctorant en politique France
158 Antonio M. Humanitaire France
159 Nazih Hachaichi Tunisie
160 Caillaud Bouron France
161 Renée Le Mignot Membre du collège de la présidence du MRAP France
162 Marwen Fehri Doctorant France
163 Françoise Thomas militante du MRAP-Nantes et membre du collectif nantais de soutien aux Tunisiens de Redeyef France
164 Y Louis Daniel France
165 Guenneteau Christiane
Membre du MRAP, Syndicaliste France
166 Jocelyne Mouriesse MARTINIQUE (ANTILLES FRANCAISES) France
167 Noureddine Ouertatani Tunisie
168 Alexis Fleury MCF France
169 Arbia Kousri
170 Maxime Bourdon France
171 Hadili Nibras Syndicaliste,journaliste, CA association d’étudiants chebien Tunisie
172 khalil klai activiste politique Tunisie
173 Nadia Arfaoui indépendante Suisse
174 Ridha BOUKADIDA Syndicaliste Tunisie
175 Brahim HAMDI FRANCE
176 Jean Talabard France
177 Ali ben Tagharouit Tunisie
178 Colette GRANGE
179 Hella Hella Tunisie
180 Mahmoud Laroussi journaliste Tunisie
181 Gérard POTIER membre de la LDH France
182 Georges Mounier France
183 Marin CHANEY M. France
184 Nello-Bernard ABRAMOVICI
185 Chokri Essifi Journaliste et écrivain Kuwait
186 Figueroa Ivan Puerto Rico
187 Sylvain GELLY
188 TAREK BEN HIBA Conseiller régional Ile-de-France FRANCE
189 Abdelwaheb HAMMAMI France
190 Taoufik HOUIJ Membre du comité politique du Mouvement Ettajdid Tunisie
191 El-Melki Ben Hamadi retraité Tunisie
192 Jean-Louis Chausset retraité France
193 Marie–Thérèse Chausset
194 Eliane Benarrosh Membre du Bureau Exécutif du MRAP
195 Fouzia Maqsoud association des travailleurs maghrébins de France, ATMF
196 Adel THABET PCOT
197 Abdallah ben Slama étudiant Tunisie
198 Omeyya Naoufel Seddik
199 Mohamed Nouri Liberté et Equité
200 Chafaa Bouaiche Journaliste Algérie
201 Ayad Ahram Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc France
202 Fathi Jerbi Enseignant universitaire Tunisie
203 Larbi Najet syndicaliste Soliman
204 Maghraoui Chedly syndicaliste
205 Roland Calba Attac-Rhône France
206 Jacques DUMORTIER Observatoire lyonnais pour les libertés fondamentales en Tunisie France
207 Slah Gouider Tunisie
208 Ali Hached militant de gauche Tunisie
209 Lolla Ben Othmen Tunisie
210 Wadie ben Mefteh UGET Tunisie
211 Abir Chrayti étudiante Tunisie
212 Ali Rabah
212 Wadie Helali Indépendant, syndicaliste
214 Fathi Titay Tunisie
215 Wahid Zouaoui Tunisie
216 Eric Beaumatin Maître de conférences en linguistique hispanique Sorbonne-Nouvelle France
217 AHMED BOUJARRA UNIVERSITAIRE
218 Mohammed Sharqawi Union générale des étudiants palestiniens (GUPS)
219 Rim Hamrouni Comédienne
220 Sofiane Makhloufi Universitaire France
221 Ahmed Messaoud Ouvrier France
222 Aïda Amroussia Etudiante France
223 Zilan Pehlivan Etudiante France
224 Veysel Yigit Etudiant France
225 Haikel Zekri Etudiant France
226 Fatma Trabelsi Coiffeuse France
227 Ghassen Amami Etudiant France
228 Yasser Ayoub Etudiant France
229 Ahmed Alwazir Etudiant France
230 Mariem Chabbouh France
231 Karima Belhadj Employé France
232 Habiba Ounaha France
233 Mohamed AMAMI France
234 Djamaledine BEN CHENOUF journaliste
235 Sabri Zghidi Tunisie
236 Gisèle Felhendler Nouveau Parti Anticapitaliste France
237 Edouard ANTIDE étudiant – Sud Etudiant France
238 khaled haddeji S.G. Bureau Fédéral de l’UGET à la faculté de 09 avril
239 Daly Faouzi Syndicaliste Tunisie
240 Chafaa Bouaiche Journaliste Algérie
241 Quemener Amesalem Etudiante France
242 Hélène Joly Etudiante France
243 Robert Michèle Chargé de relation France
244 Guillaume Dupont Consultant France
245 Cécile Hovel Salarié France
246 Camille Brunet Etudiante France
247 Erwin Baete Salarié France
248 Josselin Guiot Salarié France
249 Ketare Doma Salarié France
250 Silva Duan Etudiant France
251 Pablo Gomez Etudiant France
252 Faouzi Ouerghi S.G. du Cercle Des tunisiens de Deux Rives et ancien militant de l’UGET France
253 WALID HMAM Militant parti Tunisie Verte Tunisie
Le soutien de l’UGET aux Retornados continue à susciter le débat, ainsi que le Statut des Exilés
Par: Abdel Wahab Hani
الإخوة والأخوات الطلبة المحترمون الذين اجتمعوا يوم 3 ديسمبر 2009 في كلية العلوم بتونس.. بعد التحية والتقدير
شكرا لكم جميعا أن ذكرتم آلاف المهجرين من أبناء تونس الحبيبة في تجمعكم الكريم، وليس هذا غريبا على الجامعة التونسية الولادة المعطاء.
شكرا لكم أن أثبتم قدرا عاليا من الوفاء لمناضلين منفيين في أصقاع الأرض، أكثرهم ناشطون طلابيون سابقون، هم اليوم يكابدون الغربة والتهجير القسري الظالم، الذي امتد سنين طويلة
Sami Nahdi, militant de l’UGET:
المغتربين هم الذين قضوا سنوات عديدة في الغربة ملاحقين باحكام قضائية غيابية لم يتمكنوا فيها من فرص الدفاع عن انفسهم او هم المقيمين بالخارج ولسبب او لاخر ما عاد ممكنا ان يعودوا لارض الوطن لانهم تحولوا لمطلوبين قضائيا بسبب تقاريروشائية جلها كيدية
وحق العودة للوطن حق مشروع بقطع النظر عن المستفيد منه وهو رديف لحق الحرية والكرامة الوطنية وغيرها من الحقوقالاساسية التي لا يقتضي طرحها التفكير في من سيستفيد منه
وثبت ان السكوت عنها اغري الحاكم ليعممها علي الجميع…
من يدافع عن الحرية لا يبحث عمن سيستفيد منها ومن يؤمن بالديمقراطية يواجه انتهاكها
والتغريب اعتداء علي حق اساسي لا ينبغي الاستمرار في السكوت عنه..
وقد تكون قضية خلافية بيننا لكننا حسمنا امرها واعتبرناها مطلبا لا بد من الدفاع عنه ومعركة ليس من حقنا الحياد فيها
Réactions au sein du PDP, véritable baromètre de la vie politique:
Rabeh Khrayfi, membre duBureau politique du PDP:
انني انشر هذه الأدبيات تمسكا بحق عودة مشرفة للمهجرين قسرا ترتق لمستوى حق دخول التونسيين لبلادهم وخروجهم منها دون قيد او شرط
La Qualification du Statut des Exilés:
Assabil-online, portail d’informations tunisiennes:
السبيل أونلاين – تونس – خاص .ويمنع الدستور التونسي تغريب أي مواطن عن بلاده
ويجادل البعض
في أن صفة « المغرّب » لا تنطبق على آلاف التونسيين الذي أبعدوا قسرا عن بلادهم ، خاصة منذ أوائل تسعينات القرن الماضي ، بفعل عوامل التعذيب والسجون والمحاكمات والملاحقات البوليسية على خلفية معارضتهم للسلطات ،
وهي محاولة لإخراج قضيتهم من منطوق القانون الدستوري المشار إليه
Saber Massoud:
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Chefs d’Etat en cause ?
L’association MLA « Le moment de se lever pour l’Afrique », basée à Paris, a déposé le 16 novembre auprès du tribunal de grande instance de Paris une plainte pour «détournement de fonds publics » avec constitution de partie civile visant, outre MM. Wade et Sassou Nguesso, le président de la Guinée-Equatoriale, Teodoro Obiang, et le défunt président gabonais Omar Bongo. Cette plainte n’est pas la première du genre. Au cours des dernières années d’autres plaintes ont été déposées mais les plaignants ont été déboutés. En réaction, le président Obiang a déposé plainte à Paris pour dénonciation calomnieuse,. Selon son avocat, Me Olivier Pardo, elle est destinée à « lever l’opacité sur ces associations que personne ne connaît et qui prétendent se substituer aux Africains ».Hausse de 25% du salaire minimum en Algérie
Selon des agences de presse, le gouvernement algérien a annoncé jeudi une hausse de 25% du salaire national minimum garanti (SNMG) à partir du 1er janvier 2010, mesure destinée à améliorer le pouvoir d’achat et compenser une forte inflation. Evaluée à 5,8%, selon le Fonds monétaire international (FMI Le SNMG passe à 1.500 dinars) par mois contre 1.200 dinars actuellement, Cette hausse a été adoptée lors d’une réunion entre le Premier ministre Ahmed Ouyahia, les organisations patronales et l’UGTA, principal syndicat de salariés du pays. Ce coup de pouce aux salaires est donné quelques jours après que le gouvernement algérien ait consenti une importante hausse des revenus des enseignants. Ces derniers avaient observé une grève de trois semainesMaghreb : La double morale de l’Europe
Dans un article paru sur ElPais du 17 nov 2009,l’analyste espagnol de grande réputation Ignacio Cembrero déplore plusieurs exemples à l’appui, que« L’Europe, l’Espagne et le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) pratiquent une politique de deux poids deux mesures, en clair, une double morale en matière de défense des droits de l’homme et des libertés. Ils en appliquent les principes en Amérique Latine mais leur tournent le dos au Maghreb. »Corruption: Classement mondial 2009
-Vient d’être publié à Berlin le classement international 2009 du degré de perception de corruption, établi par l’organisation non-gouvernementale Transparency International,. L’indice, établi grâce à des sondages réalisés auprès d’hommes d’affaires et de spécialistes, va de 10 pour un pays considéré comme « propre » à zéro pour un pays perçu comme gangrené par la corruption. La. Tunisie obtient la note de 4,2 et se classe au 61ème rang.La Tunisie et le statut de partenaire avancé
Dans un Communiqué daté du18/11/2009, le Parti socialiste européen (PSE) évoque la situation qui prévaut en Tunisie aprés les dernières électionset soulgne que “ la Tunisie cherche à obtenir le statut de « partenaire avancé » de l’UE. Une telle révision à la hausse de son statut ouvrirait la voie à la création d’un espace économique commun sur la base des règles régissant l’Espace économique européen, à un accord de libre échange approfondi, à un accès aux agences européennes de sécurité et aux opérations de gestion de crise, et à la tenue de sommets politiques réguliers entre l’UE et la Tunisie.L’octroi de ce statut exige que le pays candidat s’engage sur la voie de la démocratie, de l’Etat de droit et de la justice,.“ (Source: Le journal « Mouatinoun » organe du FDTL nr 127 du 9 decembre 2009)Démocratie et fracture numérique
Du contrat entre civilisations différentes La renaissance arabe et l’occident
Libye: « progrès limités » selon HRW qui dénonce une « atmosphère répressive »
« Ils n’ont pas eu droit à un procès équitable », selon HRW
Human Rights Watch demande la libération des deux « otages » suisses
Associated Press, le 13 décembre 2009 à 12h18
New York/Tripoli (AP) Après Amnesty International, c’est au tour de Human Rights Watch (HRW) de demander la libération immédiate des deux Suisses retenus en Libye depuis juillet 2008. Les représentants de cette organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme ont pu les rencontrer la semaine dernière à Tripoli. HRW estime qu’ils n’ont pas eu droit à un procès équitable.
La procédure contre Max Göldi et Rachid Hamdani apparaît comme une « mesure de représailles » après l’arrestation d’Hannibal Kadhafi et de son épouse à Genève, écrit Human Rights Watch dans un rapport publié samedi. Ils n’ont pas eu droit à un procès équitable devant un tribunal de l’immigration, puisque l’avocat des deux hommes d’affaires n’a pas pu présenter de preuve à décharge.
C’est la raison pour laquelle HRW demande la libération immédiate des deux Suisses, a souligné dans la « SonntagsZeitung » Heba Morayef, experte libyenne de cette organisation. On ne peut pas admettre que les deux hommes soient punis pour un conflit entre la Suisse et la Libye, a-t-elle ajouté. Elle croit également que le fils de Kadhafi, Saif al-Islam, veut mettre un terme à cette affaire. HRW a été conviée à un entretien avec le premier ministre libyen et prévoit de rencontre le procureur général.
Pour mémoire, Max Göldi, 54 ans, responsable du marché libyen pour le groupe ABB, et Rachid Hamdani, 69 ans et travaillant en Libye pour une entreprise suisse de construction, ont été condamnés le 30 novembre dernier à Tripoli pour violation des prescriptions en matière de visas et de droit du travail à 16 mois de prison. Ils veulent fait recours contre le jugement.
Les deux hommes d’affaires suisses feront l’objet d’un second procès le 15 décembre. Ils devront cette fois-ci répondre d’activité économique illégale. Max Göldi et Rachid Hamdani ont été arrêtés le 19 juillet 2008 en Libye. Libérés après dix jours de détention, ils ne peuvent plus quitter le pays. En septembre dernier, ils ont été emmenés et détenus dans un lieu tenu secret pendant plus d’un mois, avant de pouvoir regagner l’ambassade de Suisse à Tripoli.
L’islamophobie profite aux extrémismes (ministre algérien)
AFP, le 13 décembre 2009 à 12h24
ALGER, 13 déc 2009 (AFP) – Le référendum en Suisse contre les minarets ou le débat en France sur l’identité nationale « apportent de l’eau au moulin » des islamistes radicaux, a estimé dimanche le ministre algérien de l’Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni à la Chaîne III de la radio publique.
L’interdiction de la construction de minarets en Suisse adoptée par référendum ou les débats sur l’identité nationale en Europe et particulièrement en France « apportent de l’eau au moulin des extrémismes et des radicalismes » et peuvent « donner des arguments aux extrémistes », a estimé M. Zerhouni.
« Quand on se laisse aller à des commentaires encourageant l’islamophobie, on apporte de l’eau au moulin à ceux qui utilisent l’islam pour justifier des actions violentes, mais qui sont loin de représenter cette religion de tolérance », a-t-il dit.
L’islam a défendu dès le début le respect de toutes les religions monothéistes, a-t-il ajouté, en rappelant que durant des siècles « les trois religions principales, juive, chrétienne, musulmane, ont coexisté en Andalousie ».
« Dire que l’islam est antinomique de la démocratie ou de l’épanouissement de la femme est une contre-vérité » alimentant les idées de ceux qui font du prosélytisme, selon M. Zerhouni qui a stigmatisé les « dérives affirmant la supériorité d’une religion sur l’autre ».
AFP
Inscriptions racistes et croix gammées sur une mosquée du sud de la France
AFP, le 13 décembre 2009 à 13h03
CASTRES (France), 13 déc 2009 (AFP) – La mosquée de Castres, dans le sud de la France, a été profanée dans la nuit de samedi à dimanche par des inconnus qui ont taggé sur ses murs extérieurs des propos racistes et des croix gammées, a indiqué à l’AFP le responsable du lieu de culte.
Le président de l’Association islamique de Castres, Abdelmalek Bouregba, et l’association SOS Racisme ont estimé que ces dégradations étaient imputables à un climat anti-musulman lié, selon eux, au débat sur l’identité nationale lancé par le gouvernement.
Après avoir franchi le portail, les inconnus ont dessiné des croix gammées et écrit « Sieg heil » sur les murs extérieurs de la mosquée, où ils ont également tracé des inscriptions xénophobes dont « La France aux Français » et « White power », a précisé M. Bouregba.
Des pieds de cochon ont été suspendus à la poignée du portail et des oreilles de cochon agrafées sur la porte, où ont été placardées des feuilles de papier sur lesquelles étaient dessinés des drapeaux français, a-t-il poursuivi, indiquant que les auteurs de la profanation n’avaient pas pénétré à l’intérieur de la mosquée.
La police de Castres s’est rendue sur place pour procéder à des relevés d’empreintes notamment, a ajouté M. Bouregba, précisant qu’il allait porter plainte.
Le responsable de la mosquée Bilal, ouverte en 1986 dans un ancien hangar et comportant une salle de prière de quelque 200 m2, s’est déclaré outré par la profanation qu’il a qualifiée d' »acte prémédité ».
« C’est un ensemble, depuis un certain temps, on n’arrête pas de viser la communauté musulmane », a-t-il dénoncé, faisant notamment allusion à certains dérapages dans les débats sur l’identité nationale en France et au référendum pour l’interdiction de la construction de nouveaux minarets en Suisse.
SOS Racisme a estimé que cette profanation visait « très clairement, de la part des auteurs de ces méfaits, à laisser entendre qu’un musulman ne saurait être Français », et déploré « la libération de la parole raciste, libération que le débat sur l’identité nationale permet et organise ».
Le parti du président Nicolas Sarkozy, l’UMP (droite), a condamné la profanation et témoigné « toute sa compassion aux musulmans » de la ville.
« Ces actes scandaleux et intolérables portent atteinte aux valeurs fondamentales de notre République, que Nicolas Sarkozy a encore récemment rappelées à tous nos concitoyens et notamment celles du respect de l’autre et de la tolérance », a déclaré le porte-parole adjoint de l’UMP, Dominique Paillé.
Minarets : Une manifestation pour améliorer l’image de l’islam en Suisse
Minarets : Manifestation pacifique – les musulmans de Suisse appelés à s’unir
ATS, le 13 décembre 2009 à 12h51
Berne (ats) Entre 500 et 800 personnes ont manifesté pacifiquement samedi après-midi à Berne pour lutter contre la « fausse perception » de l’islam en Suisse. Les orateurs ont dénoncé la désinformation et les préjugés qui ont abouti à l’interdiction des minarets.
L’islam enseigne le devoir de respecter les autres croyances, ont expliqué les organisateurs. « Aucun musulman en Suisse n’a jamais demandé que la charia soit introduite », a ainsi rappelé Nicolas Blancho, musulman suisse à l’origine de la manifestation avec le Conseil central islamique Suisse.
La présidente de l’Organisation des Femmes musulmanes, Melanie Muhaxheri, a souligné qu’aucune musulmane n’était obligée de porter le voile. « Je suis ici volontairement et je suis voilée parce que je le veux », a-t-elle dit.
Selon M. Blancho, le Conseil central islamique Suisse a été fondé en octobre et regroupe entre 150 et 200 membres. Contrairement à ce qui s’était produit en février 2006 lors de la manifestation contre les caricatures danoises de Mahomet sur cette même Place fédérale, les protestataires ne se sont pas agenouillés pour prier en
direction de La Mecque.
Prédicateur refoulé
Le prédicateur controversé allemand Pierre Vogel – alias Abu Hamza – n’a pas participé à la manifestation. Interpellé à la frontière bâloise vendredi soir, il s’est vu notifier l’interdiction d’entrer sur territoire suisse. Il est reparti non sans avoir protesté contre la décision de l’Office fédéral des migrations (ODM).
Pierre Vogel compte venir en Suisse début 2010, lorsque l’interdiction à son encontre sera levée, a-t-il précisé dans une interview au « SonntagsBlick ». L’Allemand a également fait part de son opposition à la construction de minarets.
L’interdiction notifiée à Pierre Vogel « lui a fait beaucoup de publicité », déplore Hisham Maizar qui préside la Fédération d’organisations islamiques de Suisse. Il aurait mieux valu mettre un cadre strict à sa venue, quitte à le sanctionner s’il avait dépassé les bornes, indique-t-il dans le « Matin Dimanche ».
Lors de la manifestation, les organisateurs ont renoncé à diffuser un message enregistré du prédicateur allemand, ce qui avait été interdit par les autorités. La police cantonale bernoise a procédé à quelques contrôles en marge de la manifestation, notamment des extrémistes de droite. Elle a intercepté une voiture allemande dans laquelle se trouvait le message de Pierre Vogel.
Rencontre avec Eveline Widmer-Schlumpf
A l’instar de la Fédération de M. Maizar, les autresborganisations islamiques en Suisse n’étaient pas invitées à labmanifestation et elles s’en sont distanciées. Ce n’est pas le bon moyen pour atteindre ceux qui pensent différemment et diminuer les peurs et les préjugés, a déclaré Taner Hatipoglu, président de l’association des organisations islamiques de Zurich, à la télévision alémanique SF.
Quant à Hisham Maizar, il appelle de ses voeux une organisation faîtière qui regroupe les diverses associations musulmanes. Une union au niveau national simplifierait le dialogue avec les autorités, estime-t-il. « C’est un processus lent et difficile, mais il est en route », précise-t-il.
Faute d’un interlocuteur unique, la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf va réunir les diverses organisations autour d’une table, comme elle l’avait annoncé au début du mois. La rencontre aura lieu « avant Noël », a confirmé à l’ATS Philippe Piatti, porte- parole du Département fédéral de justice et police. Une rencontre s’est déjà tenue en septembre, sur l’intégration.
Réactions à l’étranger
Le vote sur les minarets continue de susciter des réactions dans le monde. « En divers endroits, il y a eu de petites manifestations isolées, qui se sont déroulées sans violence », a dit à l’ATS une porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères, sans plus de précisions. Selon la « NZZ am Sonntag », de tels rassemblements ont notamment eu lieu au Pakistan et en Egypte.
En Algérie, le ministre de l’intérieur Noureddine Yazid Zerhoui a déclaré à la radio que le vote suisse et le débat en France sur l’identité nationale « apportent de l’eau au moulin des extrémismes et des radicalismes. »
(Source :www.tsr.ch (Suisse), le 13 décembre 2009)
Quelque 700 musulmans appellent à la tolérance
Associated Press, le 13 décembre 2009 à 11h21
Berne (AP) Deux semaines après le vote sur l’interdiction des minarets, plusieurs centaines de musulmans se sont réunis samedi à Berne pour dénoncer les préjugés à l’encontre de l’islam. Un prédicateur allemand controversé, Pierre Vogel, avait été invité comme orateur, mais a été refoulé à la frontière suisse. Dans un message diffusé sur Internet, il a annoncé qu’il se rendrait le 2 janvier prochain à Berne.
C’est par une température proche du zéro degré que la manifestation « Islam sans préjugés » a débuté devant le Palais fédéral vers 14.30 heures. Organisée par le Conseil islamique de Suisse (Islamischer Zentralrat Schweiz), elle a réuni quelque 700 personnes et s’est déroulée dans le calme. Nous avons montré exactement ce que nous voulions, a expliqué Nicolas Blancho, un musulman suisse orateur et organisateur de la manifestation.
Sur les rares pancartes en carton brandies par les manifestants, on pouvait lire: « Nous sommes des musulmans et pas Hitler » et « Stop au dénigrement: cela nous pousse dans une société parallèle ». Les 57,2% de Suisses qui ont accepté l’initiative interdisant la construction de minarets n’ont pas voté par haine contre l’islam, mais par peur, a déclaré à la tribune Nicolas Blancho. Et cette peur leur a été instillée par une propagande systématique. L’UDC, notamment, gagne des voix sur le dos des musulmans. Mais les musulmans portent également une part de responsabilité, a-t-il reconnu.
Appel à la tolérance
« Nous ne sommes pas venus pour culpabiliser la population suisse », a déclaré un théologien de l’école islamique de Braunschweig, en Allemagne. « Ce regroupement est un appel à la paix et à la tolérance », a souligné un autre intervenant, le seul francophone.
La communauté musulmane de Suisse a toujours fait profil bas. « Nous exigeons que les droits humains soient respectés ».
Le seul incident à déplorer s’est déroulé en amont de la manifestation. Les organisateurs avaient invité comme orateur un prédicateur allemand, Pierre Vogel, controversé pour son extrémisme. Après analyse de la situation avec la police des étrangers de la ville de Berne, l’Office fédéral des migrations a décidé dans le courant de la semaine de lui interdire de pénétrer en Suisse jusqu’au 1er janvier 2010.
Orateur refoulé
Le prédicateur, un ancien boxeur converti à l’islam, a toutefois tenté de franchir la frontière à la douane bâloise de Weil am Rhein vendredi vers 22.30 heures, selon le porte-parole du Corps des gardes-frontière, Markus Zumbach. Il a confirmé par écrit avoir pris acte de son interdiction d’entrée et a fait marche arrière.
Dans une vidéo sur internet, Pierre Vogel a protesté contre l’interdiction d’entrée dont il a été frappé. Il a par ailleurs annoncé son intention de se rendre en Suisse le lendemain de son expiration, le 2 janvier prochain, pour prendre part à une nouvelle manifestation.
Musulmans divisés
La police cantonale bernoise a par ailleurs arrêté près de la gare de Berne une voiture aux plaques allemandes, dans laquelle elle a trouvé un « important matériel de propagande », ainsi qu’un enregistrement audio d’un discours de Pierre Vogel. Les autorités de la ville de Berne avaient interdit toute diffusion du prédicateur allemand lors de cette manifestation. Le conducteur de la voiture, un Allemand de 36 ans, a été libéré après un contrôle.
Les organisations musulmanes de Suisse étaient divisées sur l’opportunité de cette manifestation. Le président de la Fédération des organisations islamiques de Suisse (FOIS), Hisham Maizar, la jugeait « contre-productive ». A ses yeux, la priorité doit être donnée au dialogue.
AssociatedPress
Minarets : Une voix musulmane prône une organisation faîtière commune
ATS, le 13 décembre 2009 à 10h47
Berne (ats) Le président de la Fédération d’organisations islamiques de Suisse Hisham Maizar appelle de se vœux une organisation faîtière qui regroupe les diverses associations. Une union au niveau national simplifierait le dialogue avec les autorités, estime-t-il.
« C’est un processus lent et difficile, mais il est en route », explique M. Maizar dans une interview au « Matin Dimanche ». Premier pas: en vue du vote sur les minarets, son organisation et la Coordination des organisations islamiques en Suisse ont travaillé ensemble.
Faute d’un interlocuteur unique, la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf s’apprête à réunir les diverses organisations autour d’une table. La rencontre aura lieu « avant Noël », a confirmé à l’ATS Philippe Piatti, porte-parle du Département fédéral de justice et police. Une rencontre s’est déjà tenue en septembre, sur l’intégration. Quant à pérenniser ce type de réunions, le DFJP ne se prononce pas.
Attribution de visas
Selon Hisham Maizar, les musulmans de Suisse ont un rôle à jouer pour épauler les autorités, par exemple pour se prémunir des imams radicaux et les repérer, car, « contrairement aux autorités », les musulmans comprennent le message délivré dans les lieux de culte.
« Je peux très bien m’imaginer qu’en Suisse aussi nous puissions avoir notre mot à dire dans l’attribution de visas aux imams », à l’exemple de ce que fait l’Autriche.
Interrogé sur l’interdiction d’entrer sur le territoire suisse notifiée à l’islamiste allemand Pierre Vogel, M. Maizar estime que « lui interdire de venir à Berne lui a fait beaucoup de publicité. Il peut se poser en victime. » Il aurait mieux valu mettre un cadre strict à sa venue, quitte à le sanctionner si l’Allemand avait dépassé les bornes.
(Source :www.romandie.ch (Suisse), le 13 décembre 2009)
Misunderstanding the minaret
Tarek Kahlaoui (*)
THE controversy over the Swiss vote against the construction of new minarets seems to emphasize political and constitutional issues, notably the restructuring of many right-wing parties around the issue of a “European-Christian” identity standing against an “Islamization of Europe” and the possible conflict between the democratic right to make decisions by voting and the constitutional principle of freedom of faith. Yet the main argument suggested to support the ban position is rarely discussed.
The basic reasoning of the ban position is presented in a flyer prepared by the “Federal Popular Initiative Against Minarets”, which is initiated by a provincial “Egerkinger Kommittee”, and it focuses on the significance of the minaret. The key idea lays in the following assertion: “The minaret is an expression of willingness to have politico-religious power.” The two-page flyer suggests that this is the case because the minaret “has nothing to do with faith,” and also because of what Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan said in 1997 when he compared, playing with the words of a 1912 Ottoman poem, the minarets to “the bayonets” in an Islamist march to power.
Rejecting Erdogan’s statement as irrelevant to this discussion or especially to use it as proof that building minarets signify an intention of politico-religious conquest by Switzerland’s Muslim diaspora is the easier part. Since Erdogan also suggested then that the domes of mosques are their “helmets”, then it would be incomprehensible not to include the “domes” in the referendum. Then the “Egerkinger Kommittee” should include the “believers” themselves as a forbidden entity because they are characterized in the same quote as Erdogan’s “soldiers”. Obviously what is said rhetorically by a man at a time when he was still part of an Islamist hard-core group involved in a heated debate in the Turkey of 1990s should not be even considered as a statement of any worth in the debate over the meaning of the minaret for more than one billion Muslims.
So the more serious discussion is not about one single political statement at one single point in time but about the significance of the minaret throughout time. It is true that Muslims began the tradition of adhan (call to prayer), which is frequently and wrongly seen as the minaret’s primary function, even before minarets came into existence. It should be noted here that the Swiss objection does not seem to be primarily focused on the function of prayer calling, for none of the four existing minarets in Switzerland is actually used for that purpose.
But what is perceived now as exclusively Islamic minarets are in fact inherently pre-Islamic, notably Christian. Minarets were introduced in the process of conquest such as in the earliest surviving imperial mosque — the Umayyad Mosque of Damascus — in the beginning of the 8th century. Minarets were in this case an appropriation of a Byzantine church’s bell towers.
Slowly minarets became one of the elements asserting the grandeur and influence of big mosques financed by the early Islamic states, notably between the 8th and the 10th centuries. The Damascus Mosque’s minarets seem to have been imitated later in the 10th century when the rulers of Andalusian Cordoba were aspiring to rival the major Islamic eastern caliphates. The helicoidal 9th century minarets in the mosques of the Abbasid city of Samarra, which are the largest mosques in pre-modern history, seem to have been imitated in Egypt in the same century. Yet minarets were not a constant element. In the eastern Islamic lands, especially within the Persian space, minarets seem to play a minor role. At some point in the 14th century minarets in Iran were simply decorative accessories for huge portals with big domes in the background.
It is probably with the Turkic dynasties, culminating with the Ottomans since the 15th century, that minarets would be equated with Islamic images in the Western European imaginaire. It has been widely reported in the European travelogues that one of the first acts of Ottomans after conquering Constantinople in 1453 was the insertion of a minaret at one of the corners of the Byzantine church of Haghia Sophia. In fact, the Ottomans seemed to have used the minaret as one of the elements to visually appropriate conquered Byzantine churches and convert them to mosques. They tended also to build monumental minarets, sometimes four, in their new mosques.
Whatever its meaning in the premodern era, the minaret’s signification seems to have been reshaped starting from the end of the 19th century. In the various Exposition Universelle, especially those held in France, we could see the creation of a fixed Orientalist architectural identity where a “Muslim building” would have certain elements indicating its Islamic nature. At the corners of manufactured models that are meant to represent the French colonies in predominantly Islamic territories we would see rounded or octagonal minarets even in what seem to be secular buildings. Paradoxically, this is exactly how the earliest Islamic, notably Ottoman Turkish, buildings looked like by the end of the 19th and beginning of the 20th centuries. Mirroring the Orientalist models, modern Muslims tended to assign to themselves specific architectural elements in order to create an identity that is visually recognizable.
When the Islamic postcolonial nation states emerged, especially since the 1950s, some actually opted for less typical models blurring the boundaries between secular and religious buildings. But the tendency created in the Orientalist 19th century context emphasizing a fixed architectural identity was reinforced in many other cases. This is the example, especially of the mosques that were built in or financed by Gulf states. Even in the more vernacular architecture by the Egyptian Hasan Fathy, the minaret was selected along the dome.
It is within the latter tendencies that we should understand the mosques of the Muslim diaspora. As has been demonstrated by Renata Holod and Hasan-Uddin Khan in their voluminous and well researched “Contemporary Mosque”: “The development of a Muslim diaspora has meant that the mosque has become a repository of identity and authenticity for those who have found themselves distanced from their home countries… The newly developed ‘global mosque’ allows for little movement away from the use of the formulaic dome and minaret.”
It thus appears that the historical significance of the minaret was not homogenic. It seems that the dominant tendency, especially within the Muslim diaspora, was the construction of minarets as an act of cultural affiliation and remembrance rather than of expressing dominance. It is utterly simplistic to assign to the minaret the intention of politico-religious conquest, for even in the case of Muslim hard-liners, their specific understanding of one single architectural element is defined by the dominant modern view of their community that is of cultural affiliation and remembrance rather than by their explicit political views.
The opposition to the minaret by a majority of Swiss voters is certainly due to some complicated factors. Cultural assumptions shaped over centuries and only reinforced by current political events and by dominant Islamic self-representations play a more profound role to make a majority of people assign a certain “willingness to have politico-religious power” to the minaret.
Yet in this case the most apparent meaning, especially in the case of a diaspora, seems to be rather defensive. As much as the Swiss are in need of historicizing their understanding of Islamic visual representations, Muslims should engage more with their visual context and refrain from unidimensional self-representations. Because if it is misleading to assume that their insistence on the presence of the minaret is suggestive of intentions of domination, it is probably true that the rigid affiliation to one single architectural model (the dome-minaret model) is representative of an isolated and meager visual imagination, which is not very helpful for any diaspora.
(*) Tarek Kahlaoui is assistant professor of Islamic art history and history at Rutgers University, NJ. He can be contacted at: kahlaoui@rci.rutgers.edu
(Source : « Arab News » (Quotidien – Arabie Saoudite), le 12 décembre 2009)
Lien : http://www.arabnews.com/?page=7§ion=0&article=129448&d=12&m=12&y=2009
Exemple d’actions prises en Suisse contre l’interdiction des Minarets en Suisse.
Un article que je trouve très intéressant sur le sujet en question et résume en grande et bonne partie des réactions qu’on ne peut que respecter – Source : nom du site www.20minutes.fr –sous rubrique Actualités Générales- Remarque en dessous de la mention mis à jour le.12.09à22h21 se trouve la photo du minaret et le site de tunisnews ne publie pas les images et les photos. Je souhaite à toutes et à tous une très bonne lecture Hend Harouni le 13 Décembre, 2009
Manifestation en Suisse contre l’interdiction des minarets
Créé le 01.12.09 à 22h19 Mis à jour le 01.12.09 à 22h21 Le minaret d’une mosquée à Genève, en Suisse./Denis Balibouse / REUTERS POLEMIQUE – Des actions ont été menées à Lausanne et Genève pour rejeter l’interdiction des minarets Mobilisation générale. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi soir en Suisse romande (francophone) pour protester contre l’interdiction de construction des minarets adoptée dimanche par référendum à 57,5% des voix, a rapporté l’agence de presse suisse ATS. Un défilé à Lausanne et un rassemblement à Genève ont réuni au total entre 6.500 et 7.000 personnes tandis que des veillées aux bougies ont rassemblé plusieurs dizaines de manifestants dans plusieurs villes. «Nous sommes tous musulmans» A Lausanne, les manifestants ont marché du parvis de la cathédrale à la mosquée en scandant «non à l’exclusion», «non à la discrimination», «pour une Suisse solidaire» ou encore «nous sommes tous des musulmans». Devant la mosquée, des représentants de la communauté musulmane ont pris la parole pour remercier les quatre cantons (Bâle-ville, Genève, Vaud et Neuchâtel) qui ont voté contre l’interdiction des minarets. «Vous nous avez fait chaud au coeur», ont-ils notamment déclaré. Appel à l’annulation A Genève, plus de 2.000 personnes se sont réunies en début de soirée sur le parvis de la cathédrale où deux minarets en bois et papier avaient été érigés. Le maire de Genève Rémy Pagani (du parti «A gauche toute!») a appelé à l’annulation de l’interdiction dans la constitution en estimant qu’il s’agit de «la seule mesure acceptable». Des veillées aux bougies plus silencieuses ont réuni plusieurs dizaines de personnes à Fribourg, à Bienne, à Neuchâtel et à Sion. www.20minutes.fr
Suisse
Imams mal surveillés
Alors que la presse alémanique révèle la situation dans les mosquées, Isabelle Moret demande que les services secrets aient plus de moyens pour surveiller les prêches des imams.
Muhieddine
«Nous n’avons pas les moyens de surveiller les imams en Suisse. » A quelque deux semaines du vote anti minarets, c’est le cruel constat que dresse Isabelle Moret, vice-présidente du PLR suisse. Hier, elle a convaincu son groupe parlementaire de déposer une interpellation qui demande au Conseil fédéral de pallier la situation le plus rapidement possible.
Et ce n’est pas un hasard si la conseillère nationale vaudoise s’est saisie du dossier. En tant que membre de la délégation des commissions de gestion qui surveille les services secrets suisses, elle a eu accès avant tout le monde aux conclusions du rapport commandé par le Conseil fédéral sur les prêches des imams.
mise sur écoute
Or le premier point soulevé par ce rapport classé confidentiel que la Weltwoche a révélé hier, c’est le manque d’informations. En fait, les services secrets suisses ne peuvent écouter les prêches des imams. Une mosquée est considérée comme un lieu privé et du coup les écoutes ne peuvent s’y faire que si une enquête judiciaire est ouverte. Or, pour ouvrir une enquête, il faut des preuves et, pour avoir des preuves, il faut – dans le cas des imams – procéder à des écoutes… C’est le serpent qui se mord la queue.
Modifier la loi
Idem pour les terroristes de passage en Suisse. Les services secrets des pays étrangers préviennent régulièrement la Suisse de leur présence sur territoire helvétique. Et là ça devient cocasse: les agents suisses peuvent les suivre et les écouter dans la rue. Mais, dès qu’ils entrent dans un lieu privé – là où tout se passe –, c’est le black-out complet.
Pour l’instant, les agents de renseignement en sont donc réduits à questionner des témoins ou à exploiter des sources accessibles au public comme les publications sur Internet.
Pour que la situation change, il faut donc modifier la loi sur les mesures de sécurité intérieure. Y ajouter concrètement l’article 18a qui permet aux services de renseignement de surveiller les échanges par la poste et les télécommunications, les écoutes dans les lieux privés au moyen d’appareils techniques et finalement de procéder à des perquisitions secrètes de systèmes informatiques. «Au Parlement, cet article de loi a été refusé par l’UDC et la gauche, s’énerve Isabelle Moret. L’UDC joue avec les minarets mais ne réfléchit pas aux véritables solutions. » Seul le Conseil fédéral peut donc revenir avec cette proposition. Reste une question: que risque le citoyen moyen si une telle loi est appliquée? «Ce n’est pas un chèque en blanc donné aux services secrets pour mettre toute la population sur écoute. Une commission indépendante pourrait par exemple donner une autorisation au cas par cas. » De quoi éviter un nouveau scandale des fiches…
Imams islamistes :le rapport du Conseil fédéral
Un document classé confidentiel. Le Conseil fédéral refuse depuis des mois de révéler le contenu du rapport qu’il a commandé sur les prêches des imams en Suisse. Ueli Maurer est même allé jusqu’à déclarer qu’il ne contenait rien de nouveau. Pourtant, c’est faux: le rapport, qui a été révélé hier par laWeltwoche, a de quoi inquiéter.
Sur les 200 mosquées que compte la Suisse, douze ont une interprétation radicale de l’islam. Et, en tout cas, huit imams incitent régulièrement à la haine. L’étude révèle aussi que les douze lieux de culte sont dirigés et fréquentés principalement par des musulmans arabophones. Et que sept des huit imams intégristes sont originaires du Maghreb.
«Même si la grande majorité des musulmans peuvent vivre leur foi en accord avec les principes inscrits dans la Constitution, note le rapport. Il existe des imams qui rendent leur intégration plus difficile. »
Les auteurs du rapport avouent manquer d’informations et de moyens d’enquête, mais ils citent deux imams extrémistes. Le premier est à Bienne. Il défend les attentats suicides, traite les musulmans modérés de «pires ennemis de l’islam» et espère que «le djihad violent contre les non-musulmans pourra être pratiqué en Occident, une fois que les conversions à l’islam seront assez nombreuses». Cet imam a même réussi à recruter un jeune Tunisien qui a été tué en Irak avant d’accomplir un attentat suicide.
Deuxième exemple, un imam d’origine libyenne, détenteur d’un permis C, a comparé les Suisses à des singes et à des porcs tout en appelant à l’extermination de ces… infidèles.
(Source : « Le Matin » (Quotidien – Suisse), le 11 décembre 2009)
L’ÉDITORIAL du « Matin »
Que la vérité
Muhieddine
Informer vraiment ou laisser le doute et les craintes s’installer. C’est le dilemme qui s’est présenté au Conseil fédéral avant la votation sur les minarets. Les sept Sages avaient entre les mains un rapport sur les prêches des imams en Suisse et ils ont décidé de le classer confidentiel. Rien n’a filtré…
Jusqu’à hier. La presse révèle désormais son contenu. Voici donc l’étendue du problème de l’islam en Suisse: sur 200 mosquées, douze sont radicales et huit imams appellent régulièrement à la haine. Enfin, on sait!
Pourquoi avoir tu cette réalité? Les résultats du vote ont été clairs: 57,5% de la population suisse est inquiète face à l’islam. Mais personne ne l’a informée correctement. Pis: les Suisses ont probablement cru que les autorités n’agissaient pas. Dans ces conditions, une majorité avait sans doute l’impression de dénoncer l’insouciance ambiante en glissant le oui à l’interdiction dans les urnes.
Le Conseil fédéral a une lourde responsabilité dans le résultat de ce vote. Nos ministres avaient les moyens de dissiper les craintes de la population. La campagne se serait ensuite concentrée sur les solutions, les vraies. Il aurait été alors facile de faire comprendre qu’interdire les minarets n’en était pas une.
Les vraies solutions? C’est, par exemple, la proposition d’Isabelle Moret de mieux surveiller les imams pour éviter la propagation de la haine. Il en existe d’autres. Comme exiger des religieux musulmans une formation théologique en Suisse. Ce débat a eu lieu en France, il y a déjà des années. Ici, il n’existe rien.
Le Conseil fédéral a prétendu faire confiance au vote des Suisses. En fait, il n’a pas osé révéler la simple vérité. Dommage.
(Source : « Le Matin » (Quotidien – Suisse), le 11 décembre 2009)
Suisse Imams Islamistes en Suisse
Depuis la publication du rapport confidentiel du Conseil fédéral sur le prêche des imams en Suisse, les questions se bousculent autour de ceux qui prêchent la haine et la violence.
Muhieddine
Douze mosquées adeptes d’un islam radical et huit imams qui prêchent la haine… C’est la conclusion du rapport confidentiel du Conseil fédéral sur le prêche des imams en Suisse que la presse alémanique a révélé jeudi. Ce n’est pas beaucoup comparé aux 200 mosquées que compte la Suisse, mais c’est déjà suffisamment inquiétant pour que les questions se bousculent.
Qui sont ces 8 imams extrémistes?
«Le rapport est classé confidentiel et nous ne communiquerons aucun détail supplémentaire», coupe Sebastian Hüber, porte-parole du Département fédéral de la défense dont les services secrets ont rédigé le rapport commandé par le Conseil fédéral. Difficile donc de retrouver ces huit imams, ce d’autant plus que certains d’entre eux ne seraient plus en fonction. C’est le portrait type d’un imam intégriste qui est donc plus intéressant. Il s’agit généralement de ressortissants de pays arabes: dans le rapport, c’était le cas de 7 imams sur les 8. La plupart voyagent énormément et ne restent prêcher en Suisse que quelques mois. Et ces fondamentalistes savent ce qu’ils font: «Ce sont des adeptes du double discours», explique Ulrich Rudolph, professeur d’islamologie à l’Université de Zurich et coauteur d’une étude nationale sur l’islam en Suisse. «J’ai rencontré parfois des imams extrémistes, raconte-t-il. Et, sur le moment, ils avaient réussi à me convaincre qu’ils étaient modérés…»
Que prêchent-ils?
Le rapport donne peu d’exemples. Il parle notamment d’un imam d’origine libyenne qui aurait comparé les Suisses à des singes et à des porcs. Il aurait aussi appelé à l’extermination des infidèles. «Il s’agit rarement d’appel à la violence à proprement parler», explique pourtant le professeur zurichois. Pour ce spécialiste, les imams extrémistes encouragent surtout à une non-négociation avec l’Occident, à un refus total des valeurs occidentales. «Au fond, c’est de l’arrogance, continue-t-il. Celle de placer les valeurs de la charia au-dessus de celle de l’Occident. Et puis ils sont très stricts dans l’application de l’islam. Certains vont jusqu’à décrire les sous-vêtements qu’un bon musulman devrait porter. »
Que fait la justice?
Les auteurs du rapport stipulent que certains des imams qui prêchent la haine sont toujours en activité. Qu’attendent les autorités pour agir? «Aucun commentaire sur les cas précis», répond Félix Endrich, porte-parole des renseignements suisses. Il relève cependant que les autorités disposent de plusieurs moyens d’agir au nom de la sécurité publique. Comme expulser un imam extrémiste s’il est détenteur d’un permis de séjour ou demander au Conseil fédéral d’interdire à un imam suisse d’exercer le prêche. Aucune statistique officielle n’est communiquée sur le nombre de cas qui auraient été ainsi sanctionnés. Récemment, deux cas d’expulsions ont été révélés par la presse: un imam à Zurich et l’autre à Sion.
Que font les musulmans modérés?
«Bien sûr que la communauté musulmane connaît les imams qui prêchent la haine, explique Hafid Ouardiri, ancien porte-parole de la mosquée de Genève. Beaucoup d’entre nous changent de mosquée à cause de ces extrémistes. » Ulrich Rudolph, le professeur zurichois d’islamologie, ajoute: «Les organisations musulmanes de Suisse dénoncent régulièrement les extrémismes et leurs adeptes. Malheureusement, il n’y a personne pour les écouter. » Le problème, selon lui, c’est que les communautés musulmanes ne sont pas officiellement reconnues en Suisse et que du coup il n’y a pas de véritables échanges entre elles et les autorités.
Comment lutter contre ces imams?
Pour Ulrich Rudolph, il n’y a qu’un seul moyen efficace: exiger une formation pour les prédicateurs musulmans en Suisse. C’est la conclusion du rapport qu’Ulrich Rudolph a rédigé. Et une majorité des musulmans que le professeur a contactés souhaitent une telle pratique. «Malheureusement, en Suisse, personne ne prend ce sujet au sérieux. »
(Source : « Le Matin » (Quotidien – Suisse), le 12 décembre 2009)
Hassane Makki, auteur du «Dictionnaire des arabismes», invite les musulmans de Suisse à nommer parmi eux des interlocuteurs s’entretenant régulièrement avec les autorités
Le défi de passer de «l’islam en Suisse» à «l’islam de Suisse»
Hassane Makki
Parler de «l’islam en Suisse» c’est parler non seulement des différentes communautés musulmanes en Suisse, mais aussi des différentes manières avec lesquelles les musulmans lisent, perçoivent, décryptent et appliquent ou n’appliquent pas «leur islam». Le dialogue et le débat sur «l’islam en Suisse» et sa transformation en «islam de Suisse» contribueront sans doute à rétablir la confiance et évacuer les peurs. En effet, les «musulmans en Suisse» font partie intégrante, voire même «intégrée» de la société. A ce titre, ils sont des partenaires dans tout dialogue et toute décision visant à préserver la paix sociale et les valeurs de ce pays.
Il s’agira maintenant d’entreprendre en Suisse une démarche similaire à celle de la France, afin de transformer cet «islam en Suisse» en un «islam de Suisse». Pour mémoire, cette démarche en France avait abouti notamment à la mise en place d’instances représentatives des communautés musulmanes, créant ainsi des interlocuteurs privilégiés avec les pouvoirs publics. Il est temps de mettre en route cette démarche en Suisse.
Sans vouloir faire de la querelle des minarets une querelle de clochers, mettons en place aussi un dialogue régulier entre les pouvoirs publics et les musulmans à travers leurs instances représentatives. Ces dernières devraient refléter au mieux les sensibilités et les diverses composantes des communautés musulmanes en Suisse.
Ce dialogue devra aborder toutes les questions relatives au vivre ensemble en se basant sur les valeurs actuelles et futures de notre société. Les questions des minarets, du voile à l’école publique ou la formation des imams sont des sujets de débats nécessaires qu’il faut aborder pour mieux se comprendre. Ce dialogue devra se dérouler dans un esprit ouvert et franc, entre partenaires et non entre adversaires, en évitant de se positionner soit en victime, soit en accusateur, évitant par la même occasion de sombrer dans l’émotionnel.
Pour ce qui est des instances représentatives des musulmans de Suisse, il appartient à ces derniers de s’organiser, et au plus vite, pour élire les interlocuteurs qui les représenteront dans ces instances. Les Français l’ont fait, pourquoi pas nous, les Suisses? De plus, ces instances seraient alors les partenaires musulmans des pouvoirs publics, et ce sur tous les plans: fédéral, cantonal et communal.
Qui dit «musulmans» dira lesquels? Croyants pratiquants ou non pratiquants? Athées (d’origine ou de culture musulmane)? Qui représentera ces «musulmans»: des laïcs ou des religieux? Quels mécanismes à mettre en place pour l’élection et choix des représentants? Il appartient aux musulmans de répondre à toutes ces questions, avec le soutien des pouvoirs publics si nécessaire.
L’élite musulmane de ce pays, qui jusqu’à présent était à peine visible, doit s’impliquer davantage. Pour cela, nos élus politiques doivent les écouter et les encourager à s’impliquer. Il est intéressant de rappeler la présence bien ancienne d’élites musulmanes dans notre pays. En effet, et selon le recensement de 1980, on dénombrait 60 000 musulmans en Suisse (citoyens et étrangers confondus), soit moins de 1% de la population de l’époque, dont 50% étaient porteurs de titres universitaires! Aujourd’hui les musulmans représentent 5 à 6% de la population et cette élite existe toujours.
Cette démarche nécessitera de la persévérance et du temps, car «l’islam en Suisse» est relativement récent. Il est composé de musulmans natifs certes, mais aussi d’immigrés en provenance de continents différents: Europe (Kosovo, Albanie, Turquie, Bosnie-Herzégovine), Maghreb (Maroc, Algérie Tunisie), Proche et Moyen-Orient (Liban, Syrie, Egypte, Iran, Afghanistan, etc.) et aussi d’Afrique de l’Ouest, du Sahel et subsaharienne (Sénégal, Mali, Bénin, Burkina Faso, Guinée, Somalie, Djibouti, Soudan,etc.).
Si cet «islam en Suisse» est riche dans sa diversité linguistique et culturelle, il reste à le transformer en «islam de Suisse». Nous avons aussi la chance de ne pas avoir eu un passé colonial avec des pays d’islam, et ceci devrait faciliter cet esprit de dialogue et de partenariat. Cette mutation est un défi à relever par toute la société suisse.
Enfin, il faut donner du temps au temps, et comme le dit si bien Paul Claudel, «Ce n’est point le temps qui manque, c’est nous qui lui manquons!»
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 9 décembre 2009)
Minarets : «Tout le monde a applaudi lors de l’inauguration du temple sikh»
Catherine Cossy, Langenthal
La communauté musulmane de Langenthal, composée avant tout de familles albanaises de Macédoine, ne voit pas pourquoi elle devrait renoncer à son projet de minaret, déposé avant le lancement de l’initiative. La commune a déjà donné deux fois son feu vert, un recours est pendant devant le Département bernois des constructions
Dans le café, au sous-sol du petit immeuble jaune qui ne paie pas de mine, Mutalip Karaademi, président de la communauté musulmane de Langenthal, a vu défiler plusieurs télévisions étrangères depuis le 29 novembre, y compris Al-Jazira. «Ce n’est pas toujours agréable, je me sens obligé de prendre la défense de la Suisse quand les attaques deviennent trop virulentes», déclare-t-il. Il est le président de la communauté musulmane de Langenthal, qui a ouvert il y a exactement 18 ans un centre de rencontre et une mosquée destinée avant tout aux Albanais de Macédoine de la région, environ 2000 familles. Un lieu de prière musulman comme il y en a des dizaines en Suisse, installé dans un ancien atelier qui n’a extérieurement rien de sacré, dans un quartier de petits immeubles et d’entrepôts en bordure de la bourgade de 15 000 habitants.
Mais la mosquée de Langenthal a désormais une notoriété qui dépasse la Suisse. Car ses fidèles ne souhaitent pas seulement rénover leur centre, qui en a bien besoin. Ils veulent y ajouter un minaret de 6 mètres de haut. Un projet que la communauté ne veut pas abandonner après le vote du 29 novembre. Mutalip Karaademi explique: «Nous avons déposé la première demande en 2006. L’initiative contre les minarets n’était pas encore lancée. Il y a eu des oppositions, c’est un droit démocratique. Nous nous sommes engagés à ne pas mettre de haut-parleur, nous avons changé le style du minaret et accepté de limiter la hauteur. La commune nous a donné déjà deux fois son feu vert. Pourquoi devrions-nous renoncer maintenant? Il s’agit aussi de nos droits et des droits humains. Les partisans de l’initiative ont mené une campagne dégradante, ils nous ont traités comme des êtres de deuxième catégorie.» Un recours est pendant auprès du Département bernois des constructions. La décision ne devrait pas tomber avant mars 2010.
Mutalip Karaademi est arrivé il y a 28 ans en Suisse, pour travailler. Marié et père de trois enfants, il préside l’association musulmane locale depuis sa création. «La tradition entre compatriotes de l’ex-Yougoslavie était de se retrouver dans des clubs, il y avait des jeux de cartes illégaux, de l’alcool, de la drogue même. Avec un petit groupe, nous voulions autre chose. Nous avons fondé la mosquée. Nous organisons des cours de langue et d’informatique pour les femmes, des tournois de foot pour les jeunes. Nous avons toujours cherché le dialogue avec les autres Eglises, je suis fier de ce que nous avons atteint, nous avons pu calmer beaucoup de choses.»
Comment les musulmans de Langenthal, qui mettent un point d’honneur à collaborer avec les autres communautés religieuses et à s’intégrer dans la cité, ont-ils eu l’idée de construire un minaret? «En 2006, j’ai été invité à l’inauguration du temple sikh de Langenthal. Tout le monde a applaudi lors de la cérémonie. C’était émouvant. Nous économisons depuis des années pour rénover notre mosquée. L’idée a alors surgi, spontanément, de mettre une coupole et un minaret sur le toit de la salle de prière. Il y a toutes les religions à Langenthal, nous voulions aussi être présents.»
Contrairement au temple sikh et à ses 15 mètres de haut, le minaret a immédiatement suscité l’opposition. Une différence de traitement que les musulmans de Langenthal ont de la peine à accepter. «Nous sommes prêts à aller jusqu’à la Cour des droits de l’homme de Strasbourg. Mais j’espère que nous n’aurons pas besoin d’en arriver là. J’ai confiance dans les tribunaux de ce pays», explique Mutalip Karaademi. Qui ajoute: «Nous le faisons pour nous, nous ne voulons pas impliquer les autres communautés musulmanes.» L’association, qui compte une centaine de membres cotisants, n’a pas de moyens financiers en réserve pour une longue bataille juridique.
Vendredi dernier, lors de la première prière hebdomadaire après la votation, l’imam Irfan Abas a lancé un appel au calme aux quelque 80 participants. En allemand aussi, pour les journalistes et photographes accueillis dans la salle. «Ne vous laissez pas provoquer. Nous ne voulions blesser personne avec notre projet. Nous ne voulons pas que la Suisse soit boycottée, nous vivons et travaillons ici, et nous nous sentons Suisses, même si nous ne sommes pas acceptés.»
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 10 décembre 2009)