Nouvelles des libertés en Tunisie
Le prisonnier d’opinion Karim Mechichi est en danger
Association Ez-Zeitouna – Suisse
PÉTITION
Pour soutenir Dr. Chourou et exiger des autorités tunisiennes sa libération nous vous invitons à signer cette pétition et vous en remercions d’avance.
To support Dr. Chourou and to require Tunisian authorities its release we invite you to sign this petition and let us thank you in advance.
Français :
Libérez Dr. Sadek Chourou, doyen des prisonniers d’opinion en Tunisie.
Nom et prénom : Sadek Ben Hamza Ben Hammouda Chourou.
Date de naissance : 10.02.1948
Profession : Ex – Docteur enseignant en chimie à l’université de tunis.
Prisonnier N° : 1349 H (en arabe : ح) à la prison Annadhour en Tunisie.
Lourdement et injustement condamné pour ses opinions politiques suite à un procès politique inique unanimement condamné par les ONG internationales les plus reconnues.
Le premier des droits de l’Homme est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail, la liberté de déplacement. Dr. Sadek Chourou est emprisonné et privé de toutes ses libertés depuis 19 ans !!
M. Sadek Chourou ex président du mouvement Nahdha, à peine libéré en novembre 2008 après 17 ans de prison dont 13 en isolement durant lesquels il a subit toute sorte de torture barbare et a été privé de ses moindres droits humains dont les soins, l’écriture et la lecture entre autres, a été recondamné à une année de réclusion ferme pour l’unique et simple « tort » d’avoir donné une interview aux médias dans laquelle il a exposé les conditions injustes et inhumaines dans lesquelles il était détenue ainsi que tous les autres prisonniers politiques et réclamé la liberté d’organisation et d’expression cause pour laquelle il a purgé de longues et dures années de prison.
Il a été ensuite transféré à la tristement célèbre prison « Annadhour », lointaine de chez lui et réputée pour ses conditions de détention inhumaines sévères et voilà maintenant plus de 18 ans que Dr. Chourou est sous les verrous. C’est injuste et TROP TROP TROP.
Les signataires de la présente pétition demande aux autorités tunisiennes de libérer immédiatement et inconditionnellement Dr. Chourou et de lui restituer tous ses droits civiques et sollicitent toutes les personnalités et instances compétentes, nationales et internationales, d’intervenir auprès des autorités tunisiennes et si nécessaire à faire pression sur elles afin qu’elles agissent dans ce sens.
Association Ez-Zeitouna – Suisse
English :
Free Dr. Sadek Chourou, dean of prisoners of conscience
Full Name: Sadek Ben Hamza Ben Hammouda Chourou. Birthdate: 10/02/1948 Profession: Ex – PhD chemistry teacher at the University of Tunis. Prisoner No.: 1349 H (in Arabic ح) in Annadhour prison, Tunisia. Heavily and unjustly convicted for his political views after an unfair political trial unanimously condemned by the most recognized international NGOs.
The first of human rights is individual freedom, freedom of property, freedom of thought, freedom of work, freedom of movement. Dr. Sadek Chourou is imprisoned and has been deprived of all freedoms for more than 19 years!
Mr. Sadek Chourou, former president of Nahdha movement, just released in November 2008 after 17 years in prison including 13 in solitary confinement during which he underwent all sorts of barbaric torture and was deprived of his basic human rights such as health care, writing and reading in addition to other rights, was reconvicted for one year imprisonment for the firm unique and simple « mistake » of giving an interview to the media in which he exposed the unfair and inhumane conditions in which it was held, as all other political prisoners, and called for freedom of organization and expression, the cause for which he served long and hard years in prison.
He was then transferred to the notorious prison « Annadhour, far away from his home and known for its inhumane and severe appalling prison conditions. And now that’s Dr. Chourou is behind bars for more than 18 years, It’s unfair and TOO… TOO… TOO MUCH.
The signatories of this petition call on the Tunisian authorities to release Dr. Chourou immediately and unconditionally and to restore all his civil rights and urging all relevant national and international institutions and personalities, to intervene with the Tunisian authorities and if necessary put pressure on them so that they act in this direction.
Association Ez-Zeitouna – Suisse
Lettre au ministre suisse des affaires étrangères
Larbi Guesmi Neuchâtel, le 12.12.2009 Rue des Acacias 3 2000 Neuchâtel
Madame Micheline Calmy-Rey Département fédéral des affaires étrangères Palais fédéral CH-3003 Berne
Intervention pour la libération du Dr. Sadek Chourou, doyen des prisonniers d’opinion en Tunisie.
Madamela Conseillère Fédérale,
À l’occasion du 61ème anniversaire de la déclaration universelle des Droits de l’Homme, j’ai l’honneur de venir par ma présente vous présenter un cas d’un prisonnier politique unique en son genre en Tunisie, à savoir le cas du Dr. Chourou :
Nom et prénom : Sadek Ben Hamza Ben Hammouda Chourou.
Date de naissance : 10.02.1948
Profession : Ex – Docteur enseignant en chimie à l’université de tunis.
Prisonnier N° : 1349 H (en arabe : ح) à la prison Annadhour en Tunisie.
Vous savez sûrement mieux que moi, que le premier des droits de l’Homme est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail, la liberté de déplacement. Dr. Sadek Chourou est emprisonné et privé de toutes ses libertés depuis 19 ans pour avoir osé penser et s’exprimer autrement que les dictateurs de la Tunisie.
Dr. Sadek Chourou, ex président du mouvement Nahdha (Renaissance), à peine libéré en novembre 2008 après 17 ans de prison dont 13 en isolement durant lesquels il a subit toute sorte de torture barbare et a été privé de ses moindres droits humains dont les soins, l’écriture et la lecture entre autres, a été recondamné à une année de réclusion ferme pour l’unique et simple « tort » d’avoir donné une interview aux médias dans laquelle il a exposé les conditions injustes et inhumaines dans lesquelles il était détenue ainsi que tous les autres prisonniers politiques et réclamé la liberté d’organisation et d’expression cause pour laquelle il a purgé de longues et dures années de prison.
Il a été ensuite transféré à la tristement célèbre prison « Annadhour », lointaine de chez lui et réputée pour ses conditions de détention inhumaines sévères et voilà maintenant plus de 19 ans que Dr. Chourou est sous les verrous. C’est injuste !
L’Association Ez-Zeitouna(*) sollicite, d’urgence et dans la mesure du possible, toutes vos compétences et votre diplomatie pour intervenir auprès des autorités tunisiennes et exiger la libération immédiate et inconditionnelle du Dr. Sadek Chourou et la restitution de tous ses droits civiques.
L’intérêt d’une telle intervention dépasse à l’évidence la personne de Dr. Sadek Chourou pour la promotion de valeurs fondamentales que sont les Droits Humains.
Veuillez, Madame la conseillère fédérale, recevoir notre respect, notre gratitude ainsi que nos meilleures salutations.
Neuchâtel, le 12.12.2009
Président Association Ez-Zeitouna – Suisse
Larbi Guesmi
Lettre au Haut Commissaire des Droits de l’Homme à l’ONU
Larbi Guesmi Neuchâtel, le 12.12.2009 Rue des Acacias 3 2000 Neuchâtel
Mme Navanethem Pillay
Haut-Commissaire aux droits de l’homme : Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme Palais Wilson 52 rue des Pâquis CH-1201 Genève, Suisse
Intervention pour la libération du Dr. Sadek Chourou, doyen des prisonniers d’opinion en Tunisie.
Madame le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme,
À l’occasion du 61ème anniversaire de la déclaration universelle des Droits de l’Homme, j’ai l’honneur de venir par ma présente vous présenter un cas d’un prisonnier politique unique en son genre en Tunisie, à savoir le cas du Dr. Chourou :
Nom et prénom : Sadek Ben Hamza Ben Hammouda Chourou.
Date de naissance : 10.02.1948
Profession : Ex – Docteur enseignant en chimie à l’université de tunis.
Prisonnier N° : 1349 H (en arabe : ح) à la prison Annadhour en Tunisie.
Vous savez sûrement mieux que moi, que le premier des droits de l’Homme est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail, la liberté de déplacement. Dr. Sadek Chourou est emprisonné et privé de toutes ses libertés depuis 19 ans pour avoir osé penser et s’exprimer autrement que les dictateurs de la Tunisie.
Dr. Sadek Chourou, ex président du mouvement Nahdha (Renaissance), à peine libéré en novembre 2008 après 17 ans de prison dont 13 en isolement durant lesquels il a subit toute sorte de torture barbare et a été privé de ses moindres droits humains dont les soins, l’écriture et la lecture entre autres, a été recondamné à une année de réclusion ferme pour l’unique et simple « tort » d’avoir donné une interview aux médias dans laquelle il a exposé les conditions injustes et inhumaines dans lesquelles il était détenue ainsi que tous les autres prisonniers politiques et réclamé la liberté d’organisation et d’expression cause pour laquelle il a purgé de longues et dures années de prison.
Il a été ensuite transféré à la tristement célèbre prison « Annadhour », lointaine de chez lui et réputée pour ses conditions de détention inhumaines sévères et voilà maintenant plus de 19 ans que Dr. Chourou est sous les verrous. C’est injuste !
L’Association Ez-Zeitouna(*) sollicite, d’urgence et dans la mesure du possible, toutes vos compétences et votre diplomatie pour intervenir auprès des autorités tunisiennes et exiger la libération immédiate et inconditionnelle du Dr. Sadek Chourou et la restitution de tous ses droits civiques.
L’intérêt d’une telle intervention dépasse à l’évidence la personne de Dr. Sadek Chourou pour la promotion de valeurs fondamentales que sont les Droits Humains.
Veuillez, Madame le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, recevoir notre respect, notre gratitude ainsi que nos meilleures salutations.
Neuchâtel, le 12.12.2009
Président Association Ez-Zeitouna – Suisse
Larbi Guesmi
Lettre aux ONG
Larbi Guesmi Neuchâtel, le 12.12.2009 Rue des Acacias 3 2000 Neuchâtel
Intervention pour la libération du Dr. Sadek Chourou, doyen des prisonniers d’opinion en Tunisie.
À l’occasion du 61ème anniversaire de la déclaration universelle des Droits de l’Homme, j’ai l’honneur de venir par ma présente vous présenter un cas d’un prisonnier politique unique en son genre en Tunisie, à savoir le cas du Dr. Chourou :
Nom et prénom : Sadek Ben Hamza Ben Hammouda Chourou.
Date de naissance : 10.02.1948
Profession : Ex – Docteur enseignant en chimie à l’université de tunis.
Prisonnier N° : 1349 H (en arabe : ح) à la prison Annadhour en Tunisie.
Vous savez sûrement mieux que moi, que le premier des droits de l’Homme est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail, la liberté de déplacement. Dr. Sadek Chourou est emprisonné et privé de toutes ses libertés depuis 19 ans pour avoir osé penser et s’exprimer autrement que les dictateurs de la Tunisie.
Dr. Sadek Chourou, ex président du mouvement Nahdha (Renaissance), à peine libéré en novembre 2008 après 17 ans de prison dont 13 en isolement durant lesquels il a subit toute sorte de torture barbare et a été privé de ses moindres droits humains dont les soins, l’écriture et la lecture entre autres, a été recondamné à une année de réclusion ferme pour l’unique et simple « tort » d’avoir donné une interview aux médias dans laquelle il a exposé les conditions injustes et inhumaines dans lesquelles il était détenue ainsi que tous les autres prisonniers politiques et réclamé la liberté d’organisation et d’expression cause pour laquelle il a purgé de longues et dures années de prison.
Il a été ensuite transféré à la tristement célèbre prison « Annadhour », lointaine de chez lui et réputée pour ses conditions de détention inhumaines sévères et voilà maintenant plus de 19 ans que Dr. Chourou est sous les verrous. C’est injuste !
L’Association Ez-Zeitouna(*) sollicite, d’urgence et dans la mesure du possible, toutes vos compétences et votre diplomatie pour intervenir auprès des autorités tunisiennes et exiger la libération immédiate et inconditionnelle du Dr. Sadek Chourou et la restitution de tous ses droits civiques.
L’intérêt d’une telle intervention dépasse à l’évidence la personne de Dr. Sadek Chourou pour la promotion de valeurs fondamentales que sont les Droits Humains.
Veuillez, recevoir notre respect, notre gratitude ainsi que nos meilleures salutations.
Neuchâtel, le 12.12.2009
Président Association Ez-Zeitouna – Suisse
Larbi Guesmi
The Committee to Protect Journalists
Tunisian authorities mistreating imprisoned journalist
Pourquoi Mouatinoun devient mensuel ?
Quels horizons pour 2010 ?
MA 2EME ET DERNIERE REPONSE A HOUCINE GHALI DEPUIS LA PUBLICATION DE MON ARTICLE SUR L’INTERDICTION DES MINARETS EN SUISSE LE 7 DECEMBRE 2009 SUR TUNISNEWS.
Wassyla Tamzali : « Désormais, l’islamisation des moeurs triomphe »
Dans « Une femme en colère », vous vous demandez si le féminisme laïc a rempli son rôle historique.
Depuis plus d’un siècle des penseurs, des intellectuels, des féministes tentent de montrer que, sans renier l’islam, on peut arriver à des attitudes différentes de celles qui ont cours. Un constat de mon livre, c’est que ce travail n’a pas eu de prise sur l’intérieur même du problème. D’où mon intérêt pour l’apparition en force de ces femmes qui se battent en restant dans le giron de la religion, et ma question : « Le féminisme laïc a-t-il fait son temps ? » Mais c’est une figure de style.
Je suis, et je reste, ancrée dans une culture universaliste. Le féminisme maghrébin auquel j’appartiens a été porté par les mouvements de décolonisation avec la participation massive des femmes, et, quels que soient les résultats, ces mouvements parlaient de liberté et d’égalité.
Vous êtes pessimiste sur la situation des femmes aujourd’hui. Croyez-vous vraiment que les avancées sociales soient de simples réaménagements du système patriarcal ?
Si les réformes sociales sont la seule solution, oui. Que penser du travail si les femmes sont de plus en plus obligées de se voiler pour aller travailler ? La culture du harem a pris possession de la rue, ce n’est pas la modernité qui est entrée dans les maisons ! Prenons l’éducation, qui est la panacée des réformateurs. A travers l’éducation religieuse dans les écoles on enfonce dans la tête des petits que la domination des femmes est voulue par Dieu.
Notre tradition méditerranéenne n’a peut-être pas inventé la domination des femmes, mais le système familial le plus efficace pour la maintenir vivante assurément. Les Etats modernes postcoloniaux ne nous ont pas libérées de la « République des cousins », pour reprendre Germaine Tillion. Même le texte coranique n’est pas arrivé à bout de la morale sexuelle méditerranéenne. Le Prophète de l’islam avait pourtant ouvert une brèche dans la domination masculine séculaire. L’homme et la femme, créés en même temps, sont chassés du paradis pour une faute commune : « Vous continuerez à vous battre jusqu’à la fin des temps. » Ça n’a pas duré longtemps, avec le temps les exégètes ont rétabli l’idée d’une femme diabolique et dangereuse, d’où l’idée de l’enfermer.
Aujourd’hui nous sommes confrontés à un vaste chantier d’endoctrinement sur l’infériorité des femmes mené par des savants, par l’école, les télévisions par satellite, les cassettes audio, les prêches des mosquées, les milliers d’imams autodidactes, et des stars médiatiques. Alors quand, ici, à Paris, on me parle de liberté et de choix de se voiler, je souris.
La question de l’égalité est une question éthique ; elle doit être abordée sur le plan des principes et pas par des réformes sociales. D’où la nécessité de la laïcité, elle seule peut renverser les rapports d’oppression dont souffrent les femmes et les hommes dans les sociétés musulmanes ; seule la laïcité peut conduire à l’émergence d’une conscience moderne musulmane.
La manière dont ce débat est posé en France fait, selon vous, que les féministes elles-mêmes ne mettent plus l’égalité au centre de leurs préoccupations.
Certaines féministes, dont les discours confortent les antiféministes. Elles rejoignent une frange de l’intelligentsia de gauche qui pense qu’on ne peut plus changer le monde et qu’il faut l’accepter comme il est. Aujourd’hui on veut dialoguer avec tout le monde, on balaye toutes les difficultés et on cache la poussière sous le tapis pour avoir la paix. On ne veut pas aborder les questions de fond. On semble tout accepter dans un mouvement de fraternité retrouvée mais, en réalité, c’est pour mieux contrôler la planète.
Notre époque est celle du dérapage contrôlé. Ce sont les femmes qui payent, et les féministes que l’on envoie au casse-pipe se battre contre des bouts de chiffon. Le voile, la burqa sont des leurres sur lesquels nous nous épuisons. Nous sommes réduites à des combats ridicules, alors que le fond est grave. Qui s’intéresse au fond des choses ?
Qu’avez-vous envie de dire aux filles, qui, en France, revendiquent le port du voile ?
Qu’elles sont tombées dans un piège. Certaines se sont voilées par jeu, par provocation, mais aussi par rébellion contre l’ordre dominant, trouvant là une définition de la liberté. J’ai envie de leur dire qu’on ne peut pas exprimer sa liberté en se jetant pieds et poings liés dans une culture dont l’objectif est la domination des femmes.
Les mouvements des années 1970 ont été le rejet de toute identification. Aujourd’hui, on ne se lève que pour revendiquer son identité et, en général, une identité de victime ; exemple, les Indigènes de la République, les prostituées… Face à quoi on nous demande d’abandonner l’idée que l’histoire va dans le sens de l’émancipation des femmes et de l’égalité pour tous.
Nous serions des ringardes, et les femmes voilées représenteraient le futur né des couches de la liberté, et de la décolonisation. Elles aident à la démocratie réelle et nous entretenons des conflits de culture entre les peuples !
Vous êtes également critique à l’égard de l’islam modéré.
L’islam modéré est un concept politique. Il concerne les appareils politiques, il relève de la tactique politicienne et ne m’est d’aucune aide, je dirais même qu’il est dangereux. Ce qui m’intéresse, c’est de m’interroger avec ceux qui partagent mon histoire, mes inquiétudes comme mes espoirs, sur ce qui fait peur aujourd’hui dans l’islam. Et d’abord en parler avec les musulmans.
Ils sont nombreux à rejeter l’islamisme sous toutes ses formes. Je voudrais leur dire qu’au lieu de voir dans le débat sur la burqa les signes du racisme, ils devraient dire qu’ils refusent la burqa et que c’est abject de vouloir mettre les femmes dans cette posture. Une grande manifestation dans ce sens aurait changé la face du problème, dont la clé est entre les mains des musulmans silencieux, et de leur courage de dire ce qu’ils pensent. Ces musulmans existent, ils sont très nombreux, mais pour l’heure leur musique est ténue, faible, elle n’intéresse pas les médias.
Comment expliquez-vous qu’au Maroc, en Algérie, en Tunisie, des femmes intellectuelles décident de se voiler ?
On évoque plusieurs raisons, et j’en vois plusieurs, comme la recherche d’une honorabilité, une bonne conduite, l’affichage de sa soumission pour attirer les hommes, etc. Mais je veux dire ici que l’explication religieuse ne me convainc pas, j’ai vécu l’islam dans ma famille où les femmes et les hommes pratiquaient leur religion sans avoir besoin de tous ces signes. Je crois plutôt que la raison principale est que le voile est vécu comme un rempart contre la violence sexiste, symbolique ou exprimée.
Il y a des écoles et des universités, des lieux, en Algérie, où l’on ne peut plus être dévoilée. En arabe algérien on dit qu’une femme dévoilée est nue, ce qui en dit long. C’est un rempart illusoire ; dans mon livre je montre l’escalade de la violence dans les rues arabes où il y a de plus en plus de femmes voilées.
Vous dites que même où l’islamisme politique n’a pas triomphé, l’islamisation des moeurs est en train de gagner.
Oui. Désormais, l’islamisation des moeurs triomphe, elle s’étend sous la bonne garde de la violence islamique qui n’est qu’endormie. Je ne me fais pas d’illusion. Mais je suis une irréductible optimiste. Les « bonnes musulmanes » qui se battent dans le giron de la religion sont la preuve que le phénomène d’oppression ne peut durer éternellement. Et aussi parce que de notre côté, nous, féministes laïques, nous sommes toujours mobilisées, avec les hommes et les femmes de nos pays qui ont, malgré tout, le goût de la liberté.