13 avril 2011

TUNISNEWS
10 ème année, N°3977 du 13.04.2011


AFP: Tunisie : l’investissement étranger a plongé au 1er trimestre

AFP:Tunisie: Ben Ali avait ordonné de bombarder la ville de Kasserine

Mouvement Ettajdid: Déclaration sur la parité


REVUE DE PRESSE

Tunisie : l’investissement étranger a plongé au 1er trimestre


AFP 13/04/11 | 16:47
La Tunisie a enregistré une baisse de 28,8% des investissements directs étrangers (IDE) au premier trimestre 2011, marqué par la révolution, a indiqué mercredi à l’AFP l’Agence tunisienne de promotion de l’investissement extérieur (Fipa).
Les investissements étrangers ont atteint au cours du premier trimestre 338,6 millions de dinars (170 millions d’euros) contre 475,6 millions de dinars (239 millions d’euros) durant la même période de 2010, a précisé la même source.
L’IDE dans les secteurs de l’industrie manufacturière et de l’énergie ont connu respectivement une baisse de 23% et de 30,8% sur un an au premier trimestre.
D’habitude, l’investissement étranger génère annuellement environ 25% de nouvelles créations d’emploi, et constitue une contribution majeure à l’effort national de développement.
Le ministre tunisien des Finances Jalloul Ayed avait dressé un sombre tableau économique du pays, faisant état d’une croissance entre 0 et 1% et de créations d’emplois plus de trois fois inférieures à celles qui étaient prévues initialement.

Tunisie: Ben Ali avait ordonné de bombarder la ville de Kasserine


(AFP) – 13/04/11 |
TUNIS — Le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali avait donné l’ordre de bombarder un quartier de la ville de Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, pour mater la révolution, quelques jours avant sa chute, rapporte la presse mercredi.
Cité mercredi par plusieurs quotidiens, le président de la commission d’investigation sur les violations et les abus commis pendant les mouvements de protestations dans le pays, Taoufik Bouderbala, a révélé qu’en voulant faire bombarder la cité Ezzouhour, « l’intention était claire de faire plier la région et de mettre à genoux ses habitants par des meurtres collectifs avec préméditation ».
La cité Ezzouhour, un quartier surpeuplé de la ville, avait été particulièrement visé par les sbires du régime agonisant en janvier.
Vingt-trois personnes ont été tuées dans la ville pendant les affrontement violents entre les habitants et les agents des forces de l’ordre avant la fuite de Ben Ali le 14 janvier pour l’Arabie saoudite, selon M. Bouderbala.
« L’enquête a abouti à la conclusion que les armes à feu ont été utilisées avec l’intention de tuer (..) la majorité des blessures constatées sont au niveau de la tête et du coeur sans oublier le fait que c’est un travail de groupe. Ce sont des tireurs d’élite faisant partie des brigades de l’ordre public », a-t-il précisé à la presse.
M. Bouderbala a également indiqué aussi que sa commission avait des « difficultés » à identifier les agents de sécurité impliqués dans ces évènements, sans préciser la nature de ces difficultés.
Plus de 200 personnes ont été tuées pendant les troubles déclenchés à Sidi Bouzid (centre-ouest) à la suite de l’immolation par le feu d’un jeune vendeur ambulant de légumes et de fruits. Il devait décéder le 4 janvier.
En février dernier les autorités tunisiennes ont réclamé à l’Arabie saoudite l’extradition du président déchu et son épouse Leïla Trabelsi.

Tunis, ville du jasmin, envahie par les ordures


AFP / 13 avril 2011 13h42
 
TUNIS – Depuis une quinzaine de jours, Tunis est envahie par les ordures a la suite d’une grève des agents de la municipalité qui protestent contre des « salaires de misère » et réclament la titularisation des agents temporaires et contractuels.
 
La chaleur monte, les odeurs aussi. A tous les coins de rues, des montagnes de centaines de sacs poubelles éventrés encombrent les trottoirs et débordent jusque sur la chaussée, gênant piétons et automobilistes.
 
« Je suis triste de voir toute cette saleté et de voir le pays du jasmin envahi par les ordures et cette mauvaise odeur, dit Slim, un commerçant quadragénaire de la rue de Marseille, dans le centre-ville.
 
Tous les jours, il tente de repousser les énormes sacs poubelles bleus et noirs qui gagnent du terrain devant sa petite boutique, tout en pestant contre les agents municipaux qui « laissent les rues dans cet état épouvantable avec leur grève ».
 
« Franchement ils n’ont pas choisi le bon moment pour réclamer des augmentations, le pays passe par une crise et ils ne sont pas conscients de ça », grommelle-t-il.
 
Du coton dans le nez, une femme d’un cinquantaine d’année enlève des ordures devant son petit restaurant fast-food.
 
« Comment veux-tu que les gens viennent manger chez moi avec cette saleté et cette odeur? Ca fait plus de dix jours que les clients fuient mon restaurant à cause de ces énormes poubelles », se lamente-t-elle.
 
Toutefois, elle dit comprendre « les conditions difficiles des agents de nettoyage ». « Eux aussi ont le droit de dire qu’ils ont le droit de vivre dignement dans la nouvelle Tunisie », estime-t-elle.
 
Les agents de la municipalité se sont mis en grève il y a 15 jours pour protester contre une « situation difficile et des salaires de misère », réclamant la régularisation de leur situation.
 
« Les autorités ont promis de régler notre situation et de nous faire bénéficier de la couverture sociale mais ils n’ont rien fait et n’ont pas tenu leurs multiples promesses, c’est comme toujours: du bla-bla-bla », lâche Mohamed, un éboueur.
 
« Je travaille depuis 12 ans et mon salaire ne dépasse pas 200 dinars (environ 100 euros). Sans parler de la couverture sociale inexistante, c’est la misère totale! C’est honteux de dire ça, mais souvent je n’arrive même pas à acheter du pain pour ma famille! », ajoute-il.
 
« La révolution n’a rien changé pour nous. Nous sommes toujours aussi pauvres et oubliés par les responsables », renchérit Abdelmajid, un autre agent de la municipalité.
 
« Nous n’allons pas caler jusqu’à ce qu’ils (les autorités) régularisent notre situation, nous ne demandons pas des augmentations tout de suite mais au moins qu’ils procèdent à notre titularisation », a-t-il averti.
 
Le 10 février, la municipalité de Tunis a annoncé sa décision de « titulariser tous les agents temporaires et contractuels à partir du mois de février ».
 
« Cette décision n’a pas été appliquée sous prétexte qu’il n’y a pas assez d’argent, nous ne demandons pas des millions seulement la titularisation », crie Salem, agent municipal depuis 22 ans.
 
« Qu’ils soient honnêtes avec nous! », dit-il avant de promettre que si la municipalité respecte ses engagements « tous les agents sont prêts à travailler jour et nuit sans relâche pour tout nettoyer ».
 
« On est prêts à les bouffer, ces ordures, s’il le faut, mais qu’ils montrent leur bonne foi », s’emporte Salem.

Mouvement Ettajdid

Déclaration sur la parité


 
Un pas historique vient d’être franchi : l’instauration de la parité homme-femme dans le projet de loi sur les élections prochaines de l’Assemblée constituante.
 
Le Mouvement Ettajdid considère qu’il est de la responsabilité des citoyennes et des citoyens, de l’ensemble du peuple Tunisien et de ses forces progressistes, en particulier, d’en faire un acquis irréversible et une réalité effective dans la vie politique tunisienne.
 
Il appelle le gouvernement provisoire à prendre les dispositions nécessaires pour mettre en application, dans les plus brefs délais, ce principe révolutionnaire par la promulgation du décret-loi concernant le code électoral proposé par le « Comité supérieur de la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique ».
 
Il appelle l’ensemble des organisations du Mouvement Ettajdid à mettre en œuvre sans délai le principe de la parité dans la préparation et la constitution des listes des candidat-e-s avec les partis et les personnalités indépendantes qui acceptent l’idée d’un front national pour le progrès, la démocratie et la modernité.
 
Le Mouvement Ettajdid continuera d’agir, en ce qui le concerne, pour que l’égalité totale entre hommes et femmes soit inscrite dans la constitution, ce qui concrétisera l’une des caractéristiques principales de la révolution du 14 janvier qui a uni hommes et femmes, dans un même élan de liberté et de solidarité.
 
Tunis le 14 Avril 2011
 
Le Premier Secrétaire
Ahmed Brahim

LA RADIO ET LA TELEVISION TUNISIENNES SIGNENT UNE

CONVENTION DE FORMATION AVEC L’AUDIOVISUEL EXTERIEUR DE LA FRANCE


Une convention de formation entre l’Audiovisuel Extérieur de la France et la Radio et Télévision tunisiennes a été signée le 11 avril 2011.

 A peine trois mois après la révolution du Jasmin et à quelques semaines d’échéances électorales cruciales pour le pays, les médias nationaux tunisiens ont choisi l’Audiovisuel Extérieur de la France pour mettre en place un programme de coopération et d’accompagnement des journalistes.

Une convention de formation entre l’Audiovisuel Extérieur de la France et la Radio et Télévision tunisiennes a été signée le 11 avril 2011.

Pour la Radio Tunisienne, cette mission organisée par Talent+, le département de la formation internationale de RFI, concerne les quatre radios nationales : Achabab, Atthaqafia, Al Wataniya ainsi que la radio francophone RTCI (Radio Tunis Chaîne Internationale). [Mjuk brytning]Du 11 avril au 21 mai, neuf journalistes de RFI et de sa filiale arabophone Monte Carlo Doualiya se relaieront sur place pour redéfinir aux côtés des journalistes tunisiens les fondamentaux de leur métier, notamment en période électorale.

« Je me réjouis de cette coopération qui sera, j’en suis sûr, bénéfique pour nos professionnels de la radio, surtout dans cette période de transition démocratique que connait la Tunisie » a confié Habib Belaïd, Président Directeur Général de la Radio Tunisienne.

L’Académie FRANCE 24, le nouveau département de l’Audiovisuel Extérieur de la France dédié à la formation, accompagne pour une période de trois semaines, la rédaction de la Télévision nationale tunisienne. Trois journalistes issus des antennes francophone et arabophone de la chaîne proposeront à leurs confrères tunisiens des conseils et un accompagnement théorique et pratique au siège de la télévision, comme sur le terrain.

Cette mission de coopération est organisée avec le soutien de l’Ambassade de France en Tunisie et celui de CFI. Au total, ce sont plus d’une centaine de journalistes tunisiens, arabophones et francophones, radio et télévision confondues, qui pendant plusieurs semaines pourront échanger avec les équipes françaises sur les bonnes pratiques journalistiques et partager les expériences en termes de déontologie et de pluralisme.

«Je suis très fier que l’expertise des journalistes de RFI, MCD et FRANCE 24 nous permette d’accompagner les équipes de la Radio et de la Télévision publiques tunisiennes dans ce moment si important de l’histoire de leur pays. Je suis sûr que cette première collaboration sera suivie d’autres initiatives communes avec nos confrères tunisiens dont nous sommes très proches», a déclaré Alain de Pouzilhac, Président Directeur Général de l’Audiovisuel Extérieur de la France.

A propos de l’AEF : [Mjuk brytning]Créé en avril 2008, l’Audiovisuel Extérieur de la France (AEF) est une société holding de service public regroupant Radio France Internationale (RFI), la chaîne arabophone Monte Carlo Doualiya (MCD) et la chaîne de télévision d’information continue FRANCE 24. L ‘AEF est partenaire de TV5 Monde dont elle détient 49%. Sa mission principale est d’assurer le développement et la promotion des médias audiovisuels français à vocation internationale de façon à les rendre plus compétitifs et plus visibles dans le monde.

Source : « France24.com » Le 13-04-2011


Tunisie : Kasserine aurait pu être bombardée par les sbires de Ben Ali


 

La commission d’investigation sur les violations des droits de l’homme et les abus commis pendant la dictature révèle que l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali avait ordonné de bombarder un quartier révolté de Kasserine, pendant la révolution. L’ex-raïs et sa femme pourraient être accusés de « meurtres avec préméditation ».

Kasserine, ville martyre de la révolution tunisienne, a peut-être évité le pire. Selon Taoufik Bouderbala, le président de la commission d’investigation sur les violations des droits de l’homme et les abus commis pendant l’ère Ben Ali, le président déchu a donné l’ordre de bombarder la cité d’Ezzouhour, un quartier de cette ville du centre-ouest de la Tunisie. Déterminé à mater la révolution, Ben Ali aurait pris cette décision quelques jours avant de s’exiler en Arabie saoudite, le 14 janvier dernier.

« L’intention était claire de faire plier la région et de mettre à genoux ses habitants par des meurtres collectifs avec préméditation », a accusé Bouderbala lors d’une conférence de presse, mercredi. En janvier, la cité Ezzouhour avait été particulièrement frappée par la répression du régime agonisant. Bilan : plus de 50 morts.

Tireurs d’élite

Passant en revue les crimes perpétrés par les agents de Ben Ali, Taoufik Bouderbala a également fait état de bavures militaires et d’agressions sexuelles sur des manifestants. « L’enquête a abouti à la conclusion que les armes à feu ont été utilisées avec l’intention de tuer […] la majorité des blessures constatées sont au niveau de la tête et du cœur sans oublier le fait que c’est un travail de groupe. Ce sont des tireurs d’élite faisant partie des brigades de l’ordre public », a-t-il précisé à la presse.

La pression populaire encourage l’arrestation et le jugement des personnes impliquées dans la répression. Mais Taoufik Bouderbala a indiqué avoir des « difficultés » à identifier les agents de sécurité responsables des tueries. Une chose est acquise, cependant : l’ex-président et son épouse devraient répondre de l’accusation de « meurtres avec préméditation ». 

Source : « Jeune Afrique » Le 13-04-2011


L’Union européenne et les « clandestins tunisiens » : les hauts murs


 

Depuis des semaines que des milliers de Tunisiens fuyant la misère au péril de leur vie arrivent dans l’île italienne de Lampedusa, le gouvernement de Berlusconi, qui veut montrer qu’il n’accepte pas de nouveaux immigrés sur son sol, déclare qu’il faut que cette question soit gérée et résolue à l‘échelle de l’Union européenne.

Mais les autres gouvernements européens font la sourde oreille. Le ministre allemand avance que le pays a ses propres immigrés clandestins, venus de l’Est, pour lesquels l’Italie ne paye rien. Les autorités espagnoles demandent à l’Italie de reconduire elle-même les Tunisiens dans leur pays. La police française renvoie en Italie les migrants ayant réussi à franchir la frontière.

Alors, à l’occasion d’une réunion des ministres de l’Intérieur des pays européens, lundi 11 avril, le ministre italien a menacé de fournir des permis de séjour temporaires à ces immigrants illégaux. Cela reviendrait à leur donner le droit de gagner le pays de l’Union de leur choix, forçant ainsi la main aux collègues européens de l’Italie. Cette menace a provoqué un tollé général : l’Allemagne a menacé de rétablir les contrôles aux frontières ; la France a envoyé des renforts de police sur la frontière italienne et Guéant a dit qu’il s’opposerait à l’entrée des Tunisiens par « tous les moyens légaux » ; le représentant autrichien a été jusqu’à affirmer que laisser passer les Tunisiens sans papiers serait « laisser entrer la criminalité », ce qu’il ne saurait tolérer.

Ce n’est évidemment pas la dilution de 27 000 Tunisiens arrivés en Italie, fussent-ils sans papiers, parmi les 500 millions d’Européens qui inquiète les gouvernements de l’Union. Seulement tous ces politiciens sont engagés dans une course aux voix à droite et c’est à qui tiendra les propos les plus « fermes », c’est-à-dire les plus xénophobes et les plus antipauvres. La même logique sordide, qui fait qu’en France Guéant surenchérit chaque semaine sur Le Pen, se produit peu ou prou partout en Europe. Il s’établit même maintenant une concurrence de ce type entre États européens, avec menace de rétablir les frontières, voire de quitter l’Union.

Elle a bonne mine, l’Europe unie, l’Europe des droits de l’homme qui se déchire à qui se montrera le plus égoïste et saura le mieux renvoyer à la misère quelques milliers de malheureux !

Ces mêmes gouvernements européens depuis des mois ont tous prétendu défendre les « progrès de la démocratie » en Tunisie, en Libye et ailleurs. Mais dès que la situation dans le monde arabe a pour eux des conséquences concrètes, on voit que leur « démocratie » a pour les pauvres le goût des camps de réfugiés, des barbelés, des matraques et des expulsions.

Source: “Lutte Ouvriere Journal” Le 13-04-2011


Immigration : l’Union européenne redécouvre les frontiers


 

La crise de Lampedusa a mis les Européens face à un défi : gérer ensemble un brusque afflux migratoire. Faute de pouvoir mener une politique commune, leur seule réponse a été le chacun pour soi et le rétablissement des frontières.

[Mjuk brytning]Chacun pour soi. C’est sans doute la conclusion à tirer du Conseil des ministres européens de l’Immigration qui s’est tenu lundi à Luxembourg. Lors de cette réunion, les 27 devaient étaient censés dégager enfin une position commune face à la crise migratoire à Lampedusa en Italie. Depuis les révoltes dans le monde arabe, l’île a dû subir un brusque afflux de migrants, Rome a réparti les migrants arrivés dans différents centres dans tout le pays, au prix de nombreuses contestations dans la population et les milieux politiques. La situation est égalementtrès tendue à Vintimille, près de la frontière avec la France, certains y voient déjà un Sangatte à l’italienne. La solution était alors toute trouvée : fournir des papiers aux migrants déjà présents qui pourront ainsi circuler en toute quiétude dans l’espace Schengen. Près de 22 000 migrants, notamment Tunisiens, seraient concernés.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Bien évidemment, les 27 n’ont pas apprécié. Notamment la France, un des premiers pays de destinations de ces migrants d’origine tunisienne. En réponse, le ministère de l’Intérieur a mis en place des consignes très strictes pour autoriser ses immigrés à circuler en France, ceux ne répondant pas aux critères seront renvoyés… en Italie. Vendredi, Claude Guéant et son homologue italien Roberto Maroni s’étaient rencontrés à Milan, histoire d’arrondir les angles. Tout juste s’étaient-ils accordés sur des patrouilles communes afin de bloguer les migrants tunisiens. Mais Rome veut toujours accorder des papiers et donc un bon de sortie à ces migrants qu’elle ne veut et ne peut plus accueillir.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Et la contestation de l’attitude italienne a gagné toute l’Europe. Personne ne veut prendre ne charge cet afflux migratoire, tout se passe comme si les Etats membres étaient soudainement frappés d’une fièvre souverainiste. « Nous ne pouvons pas accepter que de nombreux migrants économiques viennent en Europe en passant par l’Italie », a affirmé Hans-Peter Friedrich, ministre allemand de l’Intérieur. Même son de cloche pour Maria Fekter, son homologue autrichienne : « Laisser entrer des gens qui ne peuvent se nourrir par leurs propres moyens, qui ne peuvent prouver qu’ils ont des ressources ne ferait que préparer le terrain à la criminalité, et en tant que ministre responsable de la sécurité je ne peux l’autoriser ». Vu les déclarations offensives de ses collègues, l’Italien Roberto Maroni, pourtant issu de la Ligue du Nord, parti farouchement anti-immigrés, passerait presque pour un humaniste.

Source: “Marianne2” Le 13-04-2011


Tunisie : l’investissement étranger a plongé au 1er trimestre


 

La Tunisie a enregistré une baisse de 28,8% des investissements directs étrangers (IDE) au premier trimestre 2011, marqué par la révolution, a indiqué mercredi à l’AFP l’Agence tunisienne de promotion de l’investissement extérieur (Fipa).

Les investissements étrangers ont atteint au cours du premier trimestre 338,6 millions de dinars (170 millions d’euros) contre 475,6 millions de dinars (239 millions d’euros) durant la même période de 2010, a précisé la même source.

L’IDE dans les secteurs de l’industrie manufacturière et de l’énergie ont connu respectivement une baisse de 23% et de 30,8% sur un an au premier trimestre.

D’habitude, l’investissement étranger génère annuellement environ 25% de nouvelles créations d’emploi, et constitue une contribution majeure à l’effort national de développement.

Le ministre tunisien des Finances Jalloul Ayed avait dressé un sombre tableau économique du pays, faisant état d’une croissance entre 0 et 1% et de créations d’emplois plus de trois fois inférieures à celles qui étaient prévues initialement

Source : « Les Echos » Le 13-04-2011


Tunisie: les encombrants barbouzes de Ben Ali


 

Alors que la police politique tunisienne a été démantelée, d’anciens agents de Ben Ali à Paris dotés de passeports diplomatiques continuent de toucher un salaire.

Les nouvelles autorités tunisiennes ne savent que faire des 98 anciens barbouzes de l’ex-président Ben Ali, toujours présents à Paris et abusivement dotés d’un passeport diplomatique. Chargés de la protection rapprochée des membres du « clan » Ben Ali lorsque ceux-ci venaient dans la capitale, ils étaient aussi chargés de mener des opérations de basse besogne contre les opposants tunisiens en visite. Tous continuent, pour l’heure, à toucher leur salaire, alors qu’à Tunis la police politique a été dissoute. 

Source : « L’express » Le 13-04-2011


Parité Homme-Femme: La FIDH félicite la Tunisie


 

La FIDH se félicite de la décision consacrant la parité sur les listes électorales prise le 11 avril 2011 par la Haute Instance chargée de préparer l’élection de l’Assemblée constituante tunisienne le 24 juillet prochain. Ce vote, qui a fait l’objet d’une très large majorité, prévoit que toutes les listes doivent impérativement être paritaires et faire figurer en alternance des candidats hommes et femmes. Cette décision prévoit l’invalidation de la liste si la parité n’était pas respectée. La Tunisie est aujourd’hui à l’avant garde en ce qui concerne la participation des femmes à la vie politique.

Source : « Tekiano » Le 13-04-2011


Tunisie : corrélation entre transition démocratique et dynamisme économique


 

Par Dhia KHALED[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Trois mois environ après la Révolution du 14 janvier, la Tunisie cherche encore à retrouver pleinement sa stabilité sociale et sécuritaire et à entamer, enfin, une nouvelle étape de son histoire, étape qui devra donner la priorité, entre autres, à la construction démocratique, au respect des droits de l’Homme, au développement régional, à l’emploi et à l’émergence d’une deuxième République tolérante, innovante, moderne, libre dans ses pensées et qui soit ouverte à toutes ses composantes dans le cadre du respect mutuel et de la transparence. Une République qui aspire au meilleur et qui protège ses acquis, notamment en ce qui concerne le respect du statut de la femme, qui, après des décennies de labeur et de sacrifices, ne peut être, tout simplement, confinée dans une burka, mise au ban de la société ou privée de ses droits légitimes au travail et à la dignité.[Mjuk brytning]Toutefois, on ne peut plus rester indifférent face aux images et aux informations qu’on reçoit chaque jour sur les sit-in qui se propagent dans des entreprises publiques et privées, y compris étrangères, ralentissant de ce fait leurs activités et entraînant même la fermeture de plusieurs d’entre elles. Ainsi, au lieu de créer des emplois, comme l’a exigé et crié si haut et si fort la révolution tunisienne, nous vivons, aujourd’hui, une spirale de destruction du travail qui a inscrit, malheureusement, des milliers de chômeurs additionnels dans la longue liste de ceux qui aspirent depuis des années à accéder au monde du travail.[Mjuk brytning]Il y a lieu de souligner que la Tunisie n’a capté au cours des trois premiers mois de 2011 que 215 millions de dinars d’investissements extérieurs contre 275 millions de dinars pour la même période de 2010, soit une baisse de 21,7%, et ce, malgré le fait qu’on bénéficie actuellement d’une sympathie internationale et d’une opportunité précieuse de capitaliser sur la nouvelle image de notre pays pour augmenter les flux d’investissements étrangers. Espérons que les chiffres des prochains mois seront plus positifs, car ces investissements nous sont utiles pour atténuer la pression sur le marché du travail à travers la création d’emplois au profit des différentes catégories professionnelles de la jeunesse tunisienne. [Mjuk brytning]Ainsi, on ne peut que s’interroger sur l’agenda occulte de ceux qui prétendent être les fervents défenseurs et protecteurs de la révolution de la jeunesse tunisienne (de quel droit et de quelle légitimité ?) et qui ne rechignent pas, pour des considérations qu’on connaît tous, à entraver le fonctionnement de l’appareil économique et à faire perdre à notre pays la possibilité de sauver la saison touristique et l’industrie du tourisme, génératrice, pourtant, d’emplois, de croissance économique et d’entrées de devises. Est-ce à travers l’affaiblissement du pays qu’ils espèrent s’accaparer du pouvoir ? Non messieurs, détrompez-vous, car les Tunisiens ne sont pas dupes et ne le seront jamais.[Mjuk brytning]Les derniers avertissements du Premier ministre, M. Béji Caïd Essebssi, au sujet de la situation économique (taux de croissance alarmant cette année entre 0 et 1% en plus de 500 mille chômeurs, y compris 140 mille diplômés du supérieur), la baisse de nos réserves en devises selon la BCT (12 milliards DT ou 136 jours d’importation à la date du 28 mars 2011 contre 13 milliards DT et 147 jours d’importation à la fin de l’année 2010), la baisse des recettes du tourisme au 1er trimestre (231 contre 390 millions DT pour la même période de 2010), les pertes de l’économie nationale (environ 8 milliards de dinars), la baisse sensible de nos exportations de biens au titre du 1er trimestre 2011 (de l’ordre de -26%), et la déclaration du ministre du Commerce et du Tourisme sur les coûts élevés d’une relance économique (environ 5 milliards d’euros), ne peuvent que bousculer notre conscience collective vis-à-vis de la complexité et des défis de la phase transitoire que nous traversons et qui est censée, pourtant, nous mener irréversiblement vers la démocratie. [Mjuk brytning]Bien que le débat houleux qui marque actuellement la classe politique tunisienne soit un signe de bonne santé, il n’en demeure pas moins que la démocratie est loin d’être simplement une aptitude de certains acteurs politiques à mobiliser leurs partisans dans les places publiques, partisans qui souvent n’arrivent même pas à définir clairement l’objet de leurs revendications. A bas la manipulation ![Mjuk brytning]La démocratie est plutôt une œuvre complexe qui se construit chaque jour et qui suppose une volonté sincère de toutes les parties de travailler pour le bien général du pays, loin des calculs personnels et des manipulations tendancieuses.[Mjuk brytning]Il est en effet du devoir des forces vives quels que soient leurs choix politiques et leurs tendances d’œuvrer pour remettre, de toute urgence, le pays sur la voie du travail et de la persévérance et d’agir pour que le politique n’étouffe pas l’économique. En effet, il ne peut y avoir de démocratie et de libertés durables en l’absence d’une atmosphère économique saine et dynamique.[Mjuk brytning]Même si les chiffres précédemment cités sont négatifs, ils peuvent, toutefois, être améliorés avec un retour normal et rapide au travail, surtout que les entreprises tunisiennes ont soif de travail et que les opportunités sérieuses d’affaires, en Tunisie et avec l’étranger, existent bel et bien. D’ailleurs, la Tunisie dispose d’atouts importants pouvant la transformer en une vraie place économique, financière et touristique régionale.[Mjuk brytning]Ne perdons pas donc cette occasion précieuse qui nous a été offerte par la jeunesse tunisienne pour construire une Tunisie moderne, prospère et dynamique. Une Tunisie qui soit à la fois un exemple de réussite politique et économique, tout en étant fière de sa longue histoire et de son riche patrimoine. Agissons ensemble pour que notre jeunesse voie et vive son bonheur dans son pays et non pas dans des embarcations de fortune, censées les amener à Lampedusa, mais hélas qui détruisent leurs vies et leurs rêves avant port.[Mjuk brytning]Source : « africatime » Le 13-04-2011


Les crédits octroyés à la famille Ben Ali s’avèrent plus importants qu’annoncé précédemment


 

Après avoir annoncé le chiffre de 2500 MDT d’engagements bancaires pour les familles de l’ancien régime, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Mustapha Kamel Nabli a révélé que les dernières donnes montrent un accroissement de ce montant.

En effet, lors d’une communication à l’occasion d’une table ronde organisée par l’Association de Recherches sur la Démocratie et le Développement (AR2D) autour du thème «L’économie tunisienne de la période transitoire : état des lieux et perspectives», M. Nabli a annoncé que les engagements bancaires des familles de l’ancien régime « s’approchent, désormais, des 3000 MDT ».

Cependant, a-t-il ajouté, une grande partie de cet argent a servi à financer des projets et des entreprises « qu’il faudrait préserver, puisque, désormais, il s’agit de patrimoine national ».

Comprendre, qu’il s’agit, principalement, de préserver les entités économiques, mais aussi et surtout, les emplois qu’elles créent.

Source:”Business News” Le 13-04-2011


L’économie tunisienne peut résister, à condition…


 

A l’occasion d’une table ronde, organisée, mardi, par l’Association de recherches sur la démocratie et le développement (AR2D), M. Mustapha Kamel Nabli, Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a déclaré qu’après trois mois de la révolution du 14 janvier, l’activité économique est en baisse, en ajoutant que l’économie tunisienne demeure capable de résister à condition que la situation ne s’aggrave pas davantage.

Pour les trois premiers mois 2011, la baisse à particulièrement concerné la production industrielle (-13%), les intentions d’investissement dans l’industrie (-36%), les importations des équipements (-12%), outre la réduction des réserves de change de deux milliards de dinars durant ladite période.

Même les transferts d’argent effectués par les Tunisiens, résidant à l’étranger, sont en régression, en dépit de l’enthousiasme dont ces derniers ont fait montre lors de la révolution.

Seules les exportations ont réalisé une hausse de 10%, durant cette période, contre une évolution de 1% seulement au niveau des importations.

M. Nabli a passé en revue les mesures décidées par la BCT, notamment la baisse des réserves bancaires obligatoires de 12,5% à 5% et l’augmentation des financements directs du marché monétaire afin d’augmenter les liquidités et de faciliter le financement de l’économie.

Il a ajouté que la croissance économique varierait cette année entre 0 et 1% et se situerait entre 1% et 2%, si l’on tient compte des mesures de relance économique annoncées récemment par le gouvernement. Toutefois, le déficit budgétaire serait de 5% en 2011.

Le responsable a également évoqué l’impact de la crise libyenne et des conflits sociaux sur l’évolution de la demande intérieure et partant l’investissement, estimant que la dégradation de la situation économique pourrait porter préjudice au secteur bancaire, déjà fragilisé, et entamer un processus de cercle vicieux qu’il serait difficile de surmonter.

Selon le gouverneur de la BCT, ce scénario catastrophe doit être évité à tout prix, d’où la nécessité de préserver le secteur bancaire, d’autant plus que les risques pourraient s’accroître au fil des jours. La prochaine étape sera très délicate, a-t-il poursuivi, et la réussite du processus politique dépend également de l’évolution de la situation économique.

Source:”wmc” Le 13-04-2011


Exclusif – Lech Walesa en Tunisie


 

L’ancien leader du syndicat «Solidarnosc» et prix Nobel de la Paix en 1983, Lech Walesa, devrait être en Tunisie à la fin du mois d’avril. Premier président librement élu dans la Pologne post-communiste, Lech Walesa a été au cœur du processus démocratique qui a mené son pays de la dictature vers la liberté.

Grand témoin du vingtième siècle, Lech Walesa a été la figure emblématique des syndicats libres polonais nés des accords de Gdansk en 1980. Dix millions de Polonais rejoindront « Solidarité » qui deviendra le plus important mouvement de masse dans l’histoire de la Pologne. Malgré la loi martiale, la « normalisation » et la répression, « Solidarnosc » mènera son combat libérateur jusqu’à la victoire.

C’est grâce aux efforts de M. Krzysztof Olendzki, ambassadeur de Pologne en Tunisie que cette visite de Lech Walesa a été rendue possible. Le dynamisme de cet ambassadeur a permis depuis le 14 janvier 2011 de multiplier les contacts entre la Pologne et la Tunisie.

La visite d’une délégation d’entrepreneurs et de responsables dans le domaine du tourisme avait permis aux touristes polonais de rapidement retrouver le chemin de la Tunisie. La récente visite de représentants du département d’aide au développement du ministère des Affaires étrangères polonais a également débouché sur l’identification de projets à l’échelle locale. Enfin, plusieurs organisations non gouvernementales polonaises dont la prestigieuse « Communautés des Démocraties » étudient actuellement des projets bilatéraux.

Notons par ailleurs que le Président de la Diète polonaise (parlement) devrait visiter la Tunisie en mai prochain et que La Pologne sera pour le prochain semestre à la tête de la présidence tournante de l’Union Européenne.

Source: ”Webdo” Le 13-04-2011


Le printemps arabe, une vague de fond


 

En obtenant la fin de la dictature, les Tunisiens donnaient le coup d’envoi des « révoltes arabes ». Les scénarios sont chaque fois différents. Mais la vague de fond est réelle, soulevée par l’aspiration à la démocratie, à la prospérité, dans des pays où les moins de 25 ans représentent entre 45 et 55 % de la population.

Arabie saoudite : le roi achète la stabilité

Le royaume n’a pas connu de soulèvement populaire. L’Internet y est le seul foyer de contestation. Un appel a été lancé sur le réseau social Facebook pour des « journées de révolution » les 11 et 20 mars, mais il ne s’est traduit que par de petites manifestations. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Pour calmer la grogne, le roi Abdallah a promis, à la mi-mars, la construction de 500 000 logements et la création de 60 000 postes dans la police. Il a relevé le salaire minimum à 800 dollars (550 €) et accordé une aide mensuelle aux chômeurs. Il a annoncé des élections municipales, attendues depuis deux ans, qui se tiendront en septembre.[Bild]

Territoires palestiniens : élections en vue

Des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté le 15 mars, pour pousser à l’unité nationale entre le Fatah de Mahmoud Abbas, qui contrôle la Cisjordanie, et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2006.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Pour calmer la colère de la rue, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a annoncé la démission du gouvernement et la tenue d’élections, municipales en juillet, législatives et présidentielle en septembre 2011. Le mouvement des jeunes a été ensuite enrayé par une flambée de violences entre Israël et le Hamas.[Bild]

Yémen : un président en bout de course

On assiste à un dialogue de sourds entre l’opposition et le pouvoir. Sous la pression de la rue, le président Ali Abdallah Saleh propose, depuis le 10 mars, d’abandonner ses pouvoirs exécutifs d’ici à la fin de l’année. Les opposants exigent pour leur part son départ immédiat, excluant tout compromis.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Le soulèvement populaire contre le président a démarré le 27 janvier dans la capitale, Sanaa. Des foyers de contestation se sont ensuite déclarés à Taëz, Aden et Hodeida, sous forme de manifestations et de sit-in. Les autorités ont réprimé le mouvement en tirant à balles réelles, causant des dizaines de morts. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Mercredi 13 avril, deux manifestants ont été tués par la police à Aden. Isolé, Ali Abdallah Saleh tente de retarder l’échéance, mais son départ semble inévitable. Les démissions se succèdent dans son camp. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Des unités de l’armée ont rejoint l’opposition. C’est également le cas de plusieurs tribus, piliers du régime. Ali Saleh a aussi perdu, début avril, le soutien des États-Unis, son allié dans la lutte contre le terrorisme.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Les voisins du Yémen ont également pris partie pour l’opposition. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe six monarchies de la péninsule arabique, s’est prononcé en faveur du départ du président et a offert sa médiation. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Il propose « le transfert du pouvoir au vice-président » et la formation d’un « gouvernement d’union nationale dirigé par l’opposition », chargé de « mettre en place une Constitution et d’organiser des élections ».[Mjuk brytning]Bahreïn : la révolte matée

Le mouvement de contestation d’un mois qu’ont mené les chiites a été maté par les autorités à la mi-mars, avec l’évacuation de la place de la Perle à Manama, cœur de la révolte. Les autorités parlent de 24 morts. C’est la majorité chiite du pays, estimée à 70 % de la population, qui a secoué ce micro-état gouverné depuis plus de deux cents ans par une dynastie sunnite. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]La répression a été suivie de centaines d’arrestations. Les manifestants, sujets à de nombreuses discriminations, exigeaient l’éviction de la famille royale Al-Khalifa. Inquiète, l’Arabie saoudite a aidé militairement le petit royaume, provoquant une crise avec l’Iran chiite.[Bild]

Irak Le rejet de la corruption

Les manifestations ont commencé dès l’été 2010 et se sont multipliées dans le sillage du « printemps arabe », s’étendant même au Kurdistan. Les contestataires ne réclament pas un changement de régime, mais s’indignent de l’insuffisance et de la corruption des services publics, et du fort taux de chômage. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Le premier ministre Nouri Al Maliki a donné 100 jours à ses ministres pour faire leurs preuves. Il a décidé, en parallèle, de réprimer le camp des Moudjahidins du peuple, organisation iranienne d’opposition, à Ashraf.[Bild]

Oman : retour au calme

Dans le sultanat d’Oman, la contestation a débuté le 28 février dans la ville de Sohar. Jusqu’au 29 mars, 300 manifestants se sont réunis tous les soirs en sit-in, contre la corruption, le chômage et pour des augmentations de salaires. Pour calmer la population, le sultan a ordonné la création de 50 000 nouveaux emplois publics et d’une allocation mensuelle pour les chômeurs. Il a largement remanié son cabinet.[Bild]

Koweït : tension au Parlement

Le gouvernement a démissionné le 31 mars, incapable de s’entendre avec l’opposition parlementaire. L’émirat n’a pourtant pas connu de soulèvement populaire d’ampleur.[Bild]

Jordanie : la pression des islamistes

Depuis trois mois, le royaume connaît des manifestations pour exiger des réformes politiques et économiques, sans que personne ne réclame pour autant la chute du roi Abdallah II. Les violences ont commencé lors d’un rassemblement pacifique organisé par ceux qu’on appelle désormais les « Jeunes du 24 mars » issus de l’opposition islamiste, des mouvements de gauche ou nationalistes.Le pouvoir a réagi par des réformes contre la vie chère et, en mars, il a proposé un dialogue national. Mais la tension monte avec les islamistes, qui réclament avant tout une réforme constitutionnelle.[Bild]

Syrie :  révoltes et attentisme

Le régime syrien est sous pression, mais n’est pas près de rendre les armes. La contestation est forte. Limitée à ses débuts à Deraa, au sud, elle s’est étendue vers la côte à Lattaquié, Banias (ville encore assiégée hier par les forces de l’ordre) et, pour des manifestations sporadiques, à Damas et Alep, les deux principales villes. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Qui sont les protestataires ? « Il n’y a pas de grande lisibilité de ce soulèvement », déclare Élizabeth Picard, spécialiste de la Syrie. On ne peut pas parler d’un élan populaire contre le régime, comme en Égypte ou en Tunisie. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Le mouvement mêle mécontents du système, opposants politiques, militants des droits de l’homme et intérêts locaux. « On connaît les paramètres du mécontentement : corruption, répression, manque de liberté, absence de réformes, mais on n’en connaît pas les déclencheurs », estime un observateur.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Quelle est la stratégie du pouvoir ? Brouillonne, elle alterne annonces de réformes, libération de détenus et répression violente. « Une politique de la peur d’un régime qui a peur », poursuit Élizabeth Picard.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Un pouvoir collégial [Mjuk brytning][Mjuk brytning]En Syrie, le pouvoir détenu par les Alaouites – minoritaires dans un pays majoritairement sunnite et où vivent 8 % de chrétiens – est opaque. À sa tête, Bachar Al Assad a succédé à son père en 2000. Ce médecin de formation, surnommé « Monsieur nouvelles technologies », fan d’Internet, à l’image moderne, a fait entrer son pays dans l’ère de l’informatique et prôné des réformes. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Mais la chape de plomb est vite retombée. Onze ans plus tard, le pouvoir contrôle tous les réseaux de communication. L’image du président est moins mauvaise que celle de la plupart des dictateurs de la région, mais se dégradera rapidement s’il paraît incapable de satisfaire les aspirations à plus de liberté.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Qui dirige le pays ? Une sorte de pouvoir collégial partagé entre le président Bachar Al Assad, qui a du mal à s’imposer, et le clan familial réuni autour de sa mère, née Makhlouf. Son frère Maher Assad, à la tête d’un bataillon de la garde présidentielle, assure la défense de la capitale. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Assef Chawkat, mari de sa sœur Bouchra, est à la tête des services secrets militaires et civils. Son cousin Rami Makhlouf gère les affaires du clan à travers un système de prébendes et de mainmise sur des secteurs clés de l’économie. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]« Le président Bachar a lui aussi ses “Trabelsi”, explique un connaisseur de la région, par allusion à l’épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali. Les Makhlouf ont pris de plus en plus de poids dans le système et font ombrage aux hommes d’affaires sunnites qui avaient prospéré sous le régime de son père, Hafez Al Assad. On a le sentiment que Bachar est placé sous tutelle, que s’il lâche du lest, c’est la fin du système. »[Mjuk brytning]Maroc : des promesses de réformes

Le « Mouvement des jeunes du 20 février », qui revendique 45 000 adhérents, à l’origine de la première grande marche pour réclamer des réformes politiques, a appelé à nouveau à des manifestations pacifiques le 24 avril. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Le « Mouvement » poursuit ses revendications en dépit des travaux de la commission pour la réforme constitutionnelle, créée le 10 mars, au lendemain du discours du roi Mohammed VI, lequel a promis un train de réformes pour promouvoir notamment l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs. Cette commission doit remettre ses travaux au souverain au mois de juin. En outre, « il y aura un référendum en septembre », précise Amina Benkhadra, ministre de l’énergie.[Bild]

Libye :  un pays en guerre

Près d’un mois après le début des frappes aériennes en Libye, le conflit se poursuit entre les rebelles soutenus par la coalition internationale et les forces loyales au colonel Kadhafi. Les forces rebelles ont repris la ville d’Ajdabiya, nœud routier stratégique et théâtre de combats meurtriers ces derniers jours.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Mais les unités de Kadhafi y maintiennent leur pression par des tirs d’artillerie. À Misrata, enclave rebelle, à 200 km à l’est de Tripoli, la situation reste critique pour les 300 000 habitants, assiégés et bombardés depuis sept semaines.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Ni les opposants ni le colonel Kadhafi ne semblent en mesure de l’emporter. Le pays s’installe dans une partition de fait du pays entre la Cyrénaïque à l’est et la Tripolitaine à l’ouest. Si cette impasse sur le terrain devait se prolonger, certains experts évoquent le risque de voir le pays devenir une « nouvelle Somalie ».[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Autrement dit une zone incontrôlée, livrée aux trafics et aux bandes armées – dont celles ralliées à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) –, situation pouvant favoriser la montée en puissance des islamistes radicaux, avec le dirigeant libyen à la tête d’un État tronqué.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Les rebelles libyens posent comme préalable à toute « solution négociée » le départ de Kadhafi et de ses fils. En attendant, ils demandent une plus ample reconnaissance, mais aussi des livraisons d’armes et un soutien financier. Au sein de la coalition, des divergences se font jour. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Risque d’enlisement[Mjuk brytning][Mjuk brytning]La France et le Royaume-Uni, qui assument l’essentiel des frappes aériennes, s’inquiètent de voir le conflit s’enliser et réclament une intervention plus musclée de l’Otan. Après un soutien initial aux frappes, les États-Unis se tiennent en retrait et s’en remettent à l’Otan pour « faire respecter l’embargo sur les armes, la zone d’exclusion aérienne et la protection des civils en Libye ». [Mjuk brytning][Mjuk brytning]La Belgique, le Danemark, le Canada et la Norvège sont également actifs. Dans le monde arabe, le Qatar est le seul pays à apporter un soutien public et déterminé aux opposants libyens.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]D’autres pays occidentaux, dont l’Allemagne, ne veulent pas sortir du cadre de la résolution 1973, qui limite l’action armée à la défense des populations civiles. Berlin presse l’Union européenne de préparer une action humanitaire sur Misrata. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Près de 3,6 millions de personnes pourraient en avoir besoin à travers le pays, a assuré mercredi 13 avril le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Selon le dernier bilan du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), près d’un demi-million de personnes ont fui les violences en Libye. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Mardi 12 avril, un représentant du Conseil national de transition a affirmé que les combats avaient déjà fait 10 000 morts, 30 000 blessés et 20 000 disparus, des chiffres difficilement vérifiables.

Égypte: la démocratie redécouverte

Le mouvement entamé le 25 janvier se poursuit, même si l’armée au pouvoir freine l’avancée des réformes exigées par une population toujours très mobilisée, au moins dans les grandes villes. C’est une fois de plus sous la contrainte de la rue – une manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes sur la place Tahrir, épicentre de la révolution – que l’armée a donné son feu vert pour que le président Hosni Moubarak et ses deux fils soient placés, mercredi 13 avril, en détention provisoire. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Une décision qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur l’usage de la violence contre les manifestants pendant le soulèvement de janvier-février, qui a fait 800 morts et sur des accusations de détournement de fonds publics. Gamal et Alaa Moubarak sont aujourd’hui en prison. Leur père, victime d’un malaise, est en état d’arrestation à l’hôpital de Charm-El-Cheikh.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]« L’Égypte a vécu l’expérience de la souveraineté du peuple. Les acteurs de la révolution sont fatigués, mais la ferveur demeure », analyse Tawfik Aclimandos, chercheur au Collège de France. Pour preuve, le taux de participation de 44 % lors du référendum sur la Constitution, adoptée par 77 % de oui, le 19 mars. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Les partis fleurissent[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Elle prévoit la limitation du mandat présidentiel à quatre ans, renouvelable deux fois. « Le Caire a voté en masse contrairement à la tradition qui voulait que l’abstention domine. Une bonne surprise et un score remarquable », poursuit le chercheur.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Une nouvelle loi facilite en outre la constitution de partis qui fleurissent – il y en a plus de 18 –, à l’approche des élections législatives de septembre. Outre le Parti national démocratique (PND) du président déchu, les Frères musulmans ont créé le Parti de la liberté et de la justice, qui s’ajoute au Wasat, parti dissident de la confrérie. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Les intellectuels et les jeunes se retrouvent dans le parti de la gloire. Les élections législatives seront décisives pour la suite du mouvement de la révolution. L’armée veut en effet rendre le pouvoir aux civils. Mais à qui ? Les Frères musulmans sont dirigés par la branche la plus radicale. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Vont-ils resserrer les rangs pour gagner un maximum de voix ou se diviser ? Pour qui voteront les campagnes et les ouvriers ? Ces derniers, oubliés par la classe dirigeante, sont aujourd’hui un facteur d’instabilité parce qu’ils sont dans une surenchère maximaliste, notamment pour des hausses des salaires, etc. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Après le scrutin législatif, une « assemblée constituante », formée de membres des deux chambres (assemblée du peuple et conseil consultatif), rédigera une nouvelle Constitution, qui sera soumise à référendum. En décembre, suivra l’élection présidentielle.[Bild]

Algérie : une fronde sociale

Selon le quotidien El Watan, mars 2011 a été un mois record de contestation sociale en Algérie, avec plus de soixante-dix mouvements de protestation dans les différentes régions du pays. Depuis janvier, lorsque le mécontentement contre la vie chère s’était exprimé par des émeutes réprimées (cinq morts et huit cents blessés), la grogne n’a cessé de s’amplifier. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]Mardi 12 avril, bravant l’interdiction de manifester, plusieurs milliers d’étudiants ont marché sur quatre kilomètres dans les rues d’Alger, contournant un impressionnant dispositif policier avant, finalement, de se faire charger à coups de matraque.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Chaque jour connaît son lot de mouvements sociaux : journée d’action dans la fonction publique, grève de médecins, revendications des gardes communaux, douaniers, magistrats, etc. « La contestation est fragmentée, chaque profession profite de la faiblesse du gouvernement pour faire valoir ses revendications. Celui-ci distribue l’argent, à tel point qu’il y a une crise de liquidités », explique le sociologue Lahouari Addi, professeur à l’IEP de Lyon. Refusant d’y voir une crise politique, le régime n’a concédé que la levée de l’état d’urgence qui entrave les libertés depuis 1992.Pourquoi ce vent de colère n’évolue-t-il pas en soulèvement populaire, alors que le président Bouteflika est au pouvoir depuis douze ans ? « Le traumatisme de la guerre civile et de ses 200 000 morts est encore fort. Les Algériens ont peur. Le régime n’a probablement plus la même capacité de réprimer. Mais les Algériens n’ont pas encore pris conscience que le rapport de force s’est modifié en leur faveur. Cela viendra, il y aura certainement un soulèvement. Mais dans combien de temps ? » s’interroge Lahouari Addi.

Source: “La croix” Le 13-04-2011


Radhia Nasraoui : « En Tunisie, les tortionnaires agissent toujours »


 

[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Pour Radhia Nasraoui, présidente de l’Organisation de lutte contre la torture en Tunisie, la situation concernant les droits de l’homme n’a guère changer depuis le départ de Ben Ali en Tunisie

« Les tortures continuent dans les postes de police et dans les prisons tunisiennes. Notre organisation reçoit toujours les plaintes de nombreuses victimes. Ce sont surtout les jeunes qui sont ciblés.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Par exemple, mercredi 13 avril, nous avons plaidé la cause de plusieurs jeunes arrêtés lors d’un sit-in. Ils assuraient avoir été torturés et l’ont prouvé en montrant au juge leurs blessures au crâne et aux jambes.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Nous sommes très inquiets car nous croyions que le départ de Ben Ali mettrait fin à ces pratiques moyenâgeuses et sauvages. Mais ce n’est pas le cas. Nous continuons donc notre lutte, notamment contre l’impunité. Les tortionnaires agissent toujours en toute liberté. Pour l’instant, aucun n’a été traduit en justice.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]En plus, la police politique a réapparu depuis quelques semaines, alors qu’on ne la voyait plus depuis le départ de Ben Ali. Elle empêche les militants des droits de l’homme de se réunir et d’aller dans les locaux de l’opposition. »

Source: ”La Croix” Le 13-04-2011


Othman Jenayah interdit de quitter la Tunisie?


 

« Cette information est fausse » rétorque Omar Jenayeh, le fils de l’homme d’affaires. La news diffusée par la lettre confidentielle ‘‘Maghreb confidentiel’’ (N° 966 du 31 mars) mentionnait que l’ancien footballeur devenu hôtelier Othman Jenayah figure sur la liste des personnes interdits de quitter le territoire national depuis le 14 janvier.

Le patron de la Société internationale immobilière de Tunisie et de la chaîne d’hôtels Marhaba, ancienne gloire de l’Etoile sportive du Sahel et de l’équipe de Tunisie, n’a aucun lien de parenté avec les anciennes familles au pouvoir. Son interdiction de voyager serait dictée, selon ‘‘Maghreb confidentiel’’, par le fait que son fils Omar, patron de la Compagnie tunisienne de développement touristique, a épousé la fille de Lazhar Sta, l’associé de Belhassen Trabelsi, le beau-frère de Ben Ali.

Seulement voilà, Omar Jenayeh, vient de nous affirmer que cette news publiée par Maghreb Confidentiel est infondée . Son père compte même poursuivre en justice les responsables de cette publication française.

Aux dernières nouvelles, Othman Jenayeh a rencontré, mercredi, l’un des responsables de la lettre confidentielle, M. Beullac, dans un café parisien, et une mise au point et des excuses vont être publiées demain.

« Ni Mr. Jenayah ni sa femme ne se sont jamais rendus à l’aéroport de Monastir. Ils ont voyagé, ainsi que tous les membres de leur famille, à plusieurs reprises après le 14-Janvier », affirme Omar Jenayah. Il ajoute: « Nous défions qui que ce soit de produire la moindre preuve ou soupçon de preuve dans n’importe quel domaine que ce soit ou d’établir un lien quelconque avec la famille de l’ancien président ». Dont acte…

Source : « Kapitalis » Le 13-04-2011


Déclarations de l’ambassadeur tunisien à Qatar à propos de la raffinerie de Skhira : du pipeau !


 

Le procureur de la République auprès du Tribunal de première instance de Tunis a ordonné, au début du mois de mars, l’ouverture d’une enquête suite à une déclaration de l’ancien ambassadeur de Tunisie à Qatar à propos du rôle d’Abdelwahab Abdallah, ancien ministre conseiller auprès du président et ex-ministre des Affaires étrangères, dans l’annulation du projet de création d’une raffinerie de pétrole à Skhira.

Cette enquête a été déclenchée suite au propos d’Ahmed Kedidi, ambassadeur de Tunisie à Qatar, sur la chaîne El Jazeera, affirmant que Abdelwahab Abdallah a réclamé 7 milliards de dollars au lieu des 6,3 milliards proposés par la société qatarie International Petroleum, ce qui laisse supposer qu’il aurait réclamé une commission de 700 millions de dollars.

Le même ambassadeur a affirmé que la Tunisie aurait perdu avec l’annulation de ce projet, une opportunité de faire employer pas moins de 1250 cadres parmi les diplômés de l’enseignement supérieur.

Si la justice ne s’est pas encore prononcée quant à l’état d’avancement de cette enquête, il s’avère aujourd’hui que les propos d’Ahmed Kedidi étaient fantaisistes puisque le projet en question n’aurait jamais pu atteindre ce montant de 6,3 milliards de dollars.

Selon certaines estimations, le projet en question a été évalué par les Qataris de Qatar Petroleum à un montant de 1,8 milliard de dollars. Deux milliards au meilleur des cas.

Une étude réalisée par l’entreprise britannique Petrofac est moins généreuse et évalue l’investissement à un milliard de dollars uniquement ! Quoiqu’il en soit, le montant donné par l’ambassadeur ne colle pas avec la valeur estimative du projet et il semblerait qu’il n’a aucune preuve ou témoin pour étayer ses propos.

Quelles sont les raisons qui ont poussé Ahmed Kedidi à accuser d’une manière ouverte Abdelwaheb Abdallah ? S’agit-il d’un règlement de comptes personnel ou d’une simple « participation » à la chasse aux sorcières ?

La justice ne manquera pas de se prononcer d’autant plus qu’une plainte en bonne et due forme a été déposée à l’encontre de l’ambassadeur pour diffamation.

Source: “Business News” Le 13-04-2011


L’usine de traitement du cuir incendiée par les sit-inneurs à Chgarnïa


 

“Après le blocage de l’autoroute, les manifestants y mettent le feu”

La circulation au niveau de l’autoroute Tunis-Sousse et du GPI a été rétablie après la levée du sit-in. En effet, après l’avoir bloquée une première fois, lundi 4 avril 2011, les habitants du village de Chgarnïa, délégation d’Enfidha, ont renouvelé leur forfait, le mardi 12 avril 2011.

Les sit-ineurs à qui on avait promis la fermeture de l’usine de traitement du cuir ont dénoncé le non respect de cet engagement par le propriétaire. Ce contretemps n’a fait que les agacer en compliquant les choses.

Pendant que ces derniers bloquaient la route, d’autres manifestants, moins conciliants, se sont introduits dans l’usine et y ont mis le feu, ce qui a causé la destruction du stock de marchandises, de cuir et des matières premières, avant de détruire tout le matériel qui y existe.

Le sit-in a depuis été levé et la circulation a repris normalement.

Source: “Tunivisions” Le 13-04-2011


Ben Brik président (13)


 

BEN BRIK A VECU

L’homme a été mal conçu. Il est une perversion de la nature. Voilà où nos expériences, encore modestes, entrent en jeu. Nous pénétrons dans la construction de base. Nous la restructurons. Nous libérons les forces productives et canalisons les destructives. Nous éliminons les êtres inférieurs et faisons progresser le nombre des utilisables. C’est la seule solution si l’on veut empêcher la catastrophe finale.

Ingmar Bergman

Guerouabi chante: «Hier, j’avais vingt ans». Je chante mieux : «Dans mon nid bien au chaud… l’esprit clair comme l’eau de roche».

A mon passage, on crie: «Hey… hey… hey… voilà le grand chef qui remonte le boulevard… Les hommes effrayés, les femmes haletantes et les enfants se retournent: qu’est-ce que c’est que ce géant-là, ce grand format, ce double canon, qui fait des enjambées d’un kilomètre. Il déambule dans la ville et ne s’arrête que pour les pucelles aux nichons matrayouz et aux jambes les plus longues pour se nouer autour de ses reins puissants».

Qui a vécu mieux que moi, tu peux me le dire? J’étais pauvre et j’ai pu jouir pleinement de l’argent. Je suis laid et j’ai réussi à séduire les femmes les plus belles. Une vie intense et longue. Mais l’ennui, c’est ça: peut-être un peu trop longue. Je ne supporte plus de me regarder dans la glace. Un corps fripé comme celui d’un insecte desséché. Et quand tu n’as plus ton …, eh! bien, c’est ça le régiment qui s’en va à l’aube. J’ai glissé…

Ce n’est pas vrai que nous sommes tous seuls devant la mort. Certains sont plus seuls que d’autres, parce qu’ils étaient déjà seuls et qu’ils ont même la solitude honteuse, si honteuse qu’elle est indicible. La proximité de la mort est comme un crime qu’on a honte d’avouer même à un compagnon et pourtant on garde le désir de se confier à quelqu’un, un inconnu dans la rue peut-être.

La nuit s’étend, elle monte des ténèbres et la lumière a juré de ne plus s’y rendre. Elle s’est éteinte. Cette nuit-là, je ne vois plus en rêve, les rêves qui m’ont permis jusqu’ici de supporter l’interminable écoulement de la vie. Un busard plane dans mon ciel dont il masque les astres. Il me considère avec un œil malsain. Il compte devenir charogne. D’un mouvement royal, il plonge vers le sol. Quand il en est tout proche, il bat des ailes à grand bruit pour terroriser sa proie. Je suis la proie. Je ne bondis pas pour échapper à ses serres.

A qui dire adieu, à quoi? Au palais, aux gens? Cela ne sert à rien: toutes ces choses descendent avec moi. A quoi confier l’orgueil sauvage de la vieillesse qui brûle mais se refuse à devenir cendre? Qu’ai-je à faire de la force? Je n’en ai plus besoin. Je suis rassasié, je ne veux plus rien. Je m’en vais. Vers des contrées sans eau, sans arbre, sans homme. Sans espoir. J’ai appris à déjouer l’orgueil, l’envie, le fantasme et la vanité qui te conduisent à des impasses. La douleur, le chagrin, l’argent, l’amour et le temps n’ont pas réussi à m’éloigner du pouvoir. J’ai su l’utiliser et surtout ne pas l’utiliser.

Il y a ceux qui ne s’abaissent jamais, ne flattent jamais, ne reculent jamais, ne trahissent jamais, ni ne se trompent jamais. Moi, je suis de ceux qui jalousent toujours un sort meilleur, pour me raccrocher à la vie.

J’avais le look du métier : un moulage peint, impassible avec un sourire découpé dans de la cire rouge, un front lisse et des yeux revolvers qui disent: «Trop fort pour vous, fort alikoum… trop fort pour être battu!».

J’occupe toute la place, comme une mosquée. Rien ne peut me toucher, il n’y a pas de recours contre moi. Mes reculs ne me font pas perdre. Les vôtres me font gagner. Contre moi, il ne s’agit pas de me battre deux fois sur trois, il faut me battre à tous les coups. Si vous perdez une seule fois, je rafle la mise.

Que faire de plus pour que la vie vaille encore d’être vécue? J’ai subi un effaçage chirurgical des rides, un ponçage de la peau, une injection d’extraits de fœtus humain. Mais on ne peut rien contre le vieillissement des os, la désagrégation des cartilages, la transmutation du sang en eau et le squelette qui commence à se contracter sous son enveloppe de chair. Le venin a disparu, de même que la force pour mordre. Une peau ridée, un crâne chauve et recouvert de taches brunes semblables à des taches de nicotine. Le cou ridé, la peau squameuse. Le dos large et courbé, comme les parfois d’un vase. La poitrine étroite. Les jambes chétives. Mes deux genoux fléchissent, je commence à souffler. Je reste au milieu du chemin.

Je suis tenu à la vie par le fil du royaume. Je me nourris d’âmes et de spectres. Ni pain, ni vin. Au creux de ma main, ma main comme une lame, je façonne les destins des hommes et des femmes. La vie s’est prolongée. J’ai pour seul horizon le zéro. Faut-il tenir encore droit sur scène? Le départ? Le testament est dans la besace. Personne pour me succéder? M’éliminer peut-être…

Ce peuple, véloce et affûté, m’a coûté la peau des fesses. J’ai fait venir des contrées lointaines et des temps incertains les plus grands savants pour qu’ils fouillent dans sa caboche: Ibn Jazzar, Ibn Zohr, Errazi et le docteur Frankenstein.

Résultats stupéfiants! Le peuple des ratés est né: un peuple d’asexués, ni mâle ni femelle. Des créatures faibles et débiles. Des avortons d’une race de bestioles pitoyables. Des faces aveugles. Des visages absents. Des gâteux qui font dans leurs pantalons. De fausses couches. Ils ont subi tant d’insultes, d’affronts qu’ils sont morts à leur naissance. Ils sont fatigués de parler. D’être debout. A bout de résistance. Ils sont morts il y a cent ans. Que du vide. Pas de cœur pour pomper, pas de veines, pas de cervelle. Ils puent le cadavre.

Un nouveau peuple est né. Avec un nouveau sang! Un peuple qui dit toujours: «présent». Qui veut à nouveau rire, chialer, chanter et danser? Personne ne boit plus, ni ne fume, ni ne chie, ni ne prie. Qui lit et qui écrit? On ne copule pas et on n’engendre plus. Personne pour parler. On ne s’amuse plus la nuit. Un peuple doux et fin qui pour moi seul se lève. Qui ne colère jamais, n’aime ni rêve. Haïr? Souffrir? Pleurer? Se moucher ou péter? Se masturber? Roter? Faiblir ou convoiter? Mentir, voler ou arnaquer? J’ai égorgé le corbeau et tous les filous du quartier. Que des moutons modernes.

Source: “Le quotidien” Le 13-04-2011


Poubelles et danse des chats

Depuis une vingtaine de jours voire plus, les ordures ne sont plus enlevées par les préposés municipaux.

En pleine rue de Marseille, ou à la rue Ibn Khaldoun et les rues avoisinantes les sachets poubelles pleins à craquer ne cessent de s’amonceler avec tous les désagréments qui s’en suivent aussi bien pour les citadins que pour les passants dont des touristes qui viennent visiter la Tunisie et admirer ses sites.

Les odeurs nauséabondes qui empestent la ville et ses environs, ont remplacé les odeurs du jasmin et des fleurs d’oranger ou celles des acacias et des roses qui ornent d’habitude les étalages des fleuristes, tout le long de l’avenue Bourguiba. C’est la grève nous dit-on.

Celle-ci est autant légitime qu’elle doit inciter les responsables à prendre les résolutions qui s’imposent.

Les responsables en l’occurrence ce sont les municipaux mais ces derniers sont quasi inexistants.

Il faut donc qu’il y ait une restructuration des collectivités locales afin de pouvoir résoudre les problèmes qui relèvent de leur compétence.

La municipalité est parmi les collectivités locales qui gèrent en quelque sorte la vie du citoyen au quotidien.

Il est impératif qu’elle recouvre sa structure et sa personnalité afin de venir au secours du contribuable en lui procurant les moyens lui permettant de jouir de ses droits à la vie, à la liberté et à la santé.

Le citoyen c’est aussi l’ouvrier qui est au service de la municipalité et par là-même de son semblable.

Il faut qu’il soit traité dignement, lui qui à la sueur de son front.

140 dinars par mois ne peut permettre en aucun cas à quelqu’un de vivre dignement. Alors, il faut cesser de tergiverser et prendre des résolutions objectives qui, permettent de résoudre un problème qui risque de perdurer.

En attendant, la levée des ordures peut être prise en charge par les militaires, comme ce fut toujours le cas en Europe à chaque fois qu’il y a grève des éboueurs.

Dans certains quartiers les commerçants se sont eux mêmes chargés de cette tâche en se cotisant pour payer des camions et des convoyeurs.

Cela éviterait bien des problèmes de santé qui pourraient empirer si la situation perdurait encore.

Vivement que la capitale reprenne les odeurs du jasmin et les multiples couleurs des roses et des fleurs.

Source: ”Le Temps” Le 13-04-2011


Espionnite, sévices physiques, dignité bafouée

Voilà comment fonctionnaient les prisons du régime déchu

Une association pour la réinsertion des prisonniers et le suivi des conditions des prisons, dont le but est de réduire le fossé entre les détenus et leur environnement social ? Oui, pourquoi pas ? Et c’est chose faite. Puisque l’ARPSCP a vu le jour sous peu. Le but étant de repenser la philosophie de la pénologie dans nos murs.

« Du temps de l’ancien régime on a utilisé les prisons comme un outil d’oppression et d’humiliation à l’encontre des incarcérés. L’association vise ainsi à couper court avec les pratiques inhumaines qui faisaient de nos maisons de correction des geôles de la honte. » fait remarquer Zouhair Makhlouf, vice-président de l’association qui a évoqué les intimidations qu’endurent les détenus politiques ou de droit commun dans nos prisons. Dans la foulée, Me Zied Cherni a brandi un document qui montre, preuve à l’appui, la mentalité répressive des geôliers qui espionnent systématiquement les prisonniers quelque soit le motif de leur incarcération. « En date du 12 janvier 2010 j’ai été espionné en rendant visite à deux parmi mes clients qui ne sont pas des prisonniers politiques. Ce document est le procès verbal de mes discussions qui ont été signées par les responsables de la prison. Cela montre la bassesse de ce système pénitentiaire qui devrait être repensé. La semaine dernière j’ai rendu visite à mon client qui avait des bleus sur le visage provoqués par les coups d’un agent de la prison. Ce dernier ne doit en aucun cas rouer de coups un prisonnier. Les agents qui dirigent les prisons d’une main de fer doivent être formés au préalable. La prison doit être un moyen de réadaptation et de réinsertion avant d’être une machine pour punir. » dit-il. Me Cherni y croit dur comme fer. Tout comme les membres de l’association qui se fixent comme objectif de suivre « les conditions de santé physique et mentale des détenus en ramenant l’administration pénitentiaire à prendre en ligne de compte le respect des droits de l’Homme».

Un cahier des charges

L’association qui réunit un groupe d’avocats, de militants des droits de l’homme, de médecins et d’anciens prisonniers politiques tentera un tant soit peu de créer un cahier des charges qui fixe des conditions de détention conformes aux lois internationales en vigueur. Mieux encore : l’association aura des représentations un peu partout sur le territoire tunisien du moins dans les villes où s’établissent des prisons, histoire d’encadrer les proches des prisonniers, notamment les enfants.

Source: “Le Temps” Le 13-04-2011

 

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