12 octobre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3429 du 12.10.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie 1-2

Parti « Tunisie Verte » : Les  élections 2009 – Absence de la démocratie  et la transparence

TTU MONDE ARABE: TUNISIE : INTIMIDATIONS PRÉ-ÉLECTORALES

Slim Bagga: Belhassen Trabelsi rencontre des militaires en cachette

Khaled Ben M’barek: Le pavé de Sciences-po Paris dans la mare électorale du général Ben Ali – CACOPHONIE AU SOMMET DE L’ETAT

Luiza Toscane: 2004-2009 : le mandat de l’ « antiterrorisme » en Tunisie

NovelObs: Khemaies Chammari, le Kissinger tunisien

Nour Chabbi: L’avenir de la Tunisie dépend principalement d’elle-même !

Hatem Krichen: Les élections : qu’est ce qu’il faut retenir ?

AFP: Tunisie: saisie du journal d’Ettajdid, parti en lice pour la présidentielle

Reuters: Tunisie – Ben Ali lance sa campagne présidentielle

AFP: Présidentielle et législatives: coup d’envoi de la campagne électorale

Jeune Afrique: Ben Jaafar, l’occasion manquée

AFP: Attentat de 1995 à Paris: réclusion à perpétuité requise contre Rachid Ramda

Reuters: Iran – Moussavi dénonce des méthodes « inquisitoires »

AFP: Iran/élection: Moussavi et Karoubi demandent à passer à la télévision d’Etat

Liberté pour le docteur Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 11 octobre 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

[…] 2) Harcèlement des jeunes Ammeur Hajri et Slim Bouallègue Des agents de la police politique ont harcelé le matin du 11 octobre les deux jeunes Ameur Hajri et Slim Bouallègue, originaires de Menzel Bourguiba. Ils ont confisqué leurs cartes d’identité et les ont convoqués oralement au siège du district de police de la ville. 3) Arrestation du jeune Khaled Ghanmi Des agents de la police politique ont arrêté vendredi 9 octobre 2009 le jeune Khaled Ghanmi, originaire de Menzel Bourguiba, et l’ont conduit dans un lieu inconnu. En dépit des efforts fournis par sa famille pour connaître son lieu de détention, cette dernière ignore toujours ce qu’il est advenu de lui, les motifs et le lieu de sa détention. Le jeune Ghanmi souffre d’une maladie nerveuse. Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Liberté pour le docteur Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 10 octobre 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

 

1) Interpellation d’Hassouna Naïli, un ex prisonnier politique Des agents de la police politique ont interpellé dans l’après midi du vendredi 9 octobre l’ex prisonnier politique Hassouna Naïli, originaire de Sidi Bouzid et demeurant à Sousse, et l’ont conduit au district de police de Sousse. Il n’a été libéré qu’aujourd‘hui 10 octobre, dans l’après midi. A la question portant sur le motif de l’interpellation, il s’avère qu’il a été détenu en vertu d’un mandat d’arrêt pris à son encontre en 1991, alors qu’il avait été arrêté cette année-là et présenté à un tribunal qui l’avait condamné. Il a effectué sa peine et pourtant les autorités continuent d’enfreindre la loi et appliquent une répression planifiée et politique de maltraitance des ex prisonniers politiques même après qu’ils aient fini leurs peines […] 2) le prisonnier d’opinion Choukri Jouini est en danger L’état de santé du prisonnier d’opinion Choukri Jouini, incarcéré actuellement à la prison de Borj Er Roumi et en grève de la faim depuis environ une semaine, s’est détérioré ; en effet, une de ses jambes est extrêmement enflée. Ce prisonnier avait subi une intervention chirurgicale avant son incarcération, on lui avait greffé une veine dans le cœur qui avait été prélevée dans la jambe. Il a déjà effectué deux ans et quatre mois de sa peine de trois ans[…] 5) Nourelhak Bencheikh est porté disparu jusqu’à nouvel ordre Le père de l’ex prisonnier d’opinion Nourelhak Ben Cheikh attend les informations prévues par la loi, au sujet de son fils qui a disparu depuis dix jours, en dépit de l’énergie déployée en ce sens et des contacts pris avec les différentes administrations. Il n’a pas eu de réponse digne de ce nom capable de le rassurer et il est convaincu qu’un sort funeste a été réservé à son fils et qu’il est en butte à un traitement dur et humiliant. […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Parti « Tunisie Verte » :

Les  élections 2009  Absence de la démocratie  et la transparence

 
 Comme nous l’avons annoncé lors du quatrième anniversaire du parti « Tunisie Verte » en vu de participer aux élections législatives et de présenter des listes écologiques  élargies et indépendantes, nous avons adressé  le 26 Mai 2009 une lettre recommandée à Monsieur le Ministre de l’intérieur lui demandant  de faire aboutir notre demande de légalisation  déposée le 19 Avril 2004 et d’enregistrer officiellement notre parti « Tunisie Verte ».  Nous n’avons reçu aucune réponse à cette demande. En effet et comme le constatent la société et ses principaux animateurs, «  les cinq dernières années ont été marquées par les atteintes répétées à la constitution sous couvert de réformes et de révisions qui ont consacré le despotisme et le pouvoir absolu, depuis plus de cinquante ans et sans aucune alternance. » Ainsi, aux élections actuelles les candidatures aux présidentielles de Monsieur Ahmed Nejib Chebbi fondateur du parti démocratique  progressiste (PDP) et de Monsieur Mustapha ben Jaafar fondateur et secrétaire général du parti forum démocratique, ont été refusées et invalidées. Par ailleurs les listes aux législatives de trois principaux partis démocratiques reconnus (PDP,  FORUM et TEJDID)  ont été amoindries  et réduites aux régions à faible densité démographique. Le PDP a décidé de Boycotter ces élections, car 19 de ses listes sont invalidées sur 26 présentées. Aujourd’hui même le Ministère de l’intérieur à saisi le journal « ETTARIK EL JADID » du parti ETTAJDID. Auparavant Monsieur Hamma Hammami porte parole du parti ouvrier communiste et sa femme maître Radhia Nasraoui présidente de l’association contre la torture ont été agressés à l’aéroport de Tunis-Carthage. Nous attirons l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur le danger que court notre pays et ce suite à cette politique caractérisée par le refus de dialogue avec l’opposition démocratique, la non reconnaissance de notre parti et l’absence de l’état de droit.
Abdelkader Zitouni Coordinateur National du parti « Tunisie Verte »


TUNISIE : INTIMIDATIONS PRÉ-ÉLECTORALES

Des dizaines d’agents des services de renseignement tunisiens se seraient rendus à Paris et dans d’autres grandes villes françaises, dès le milieu de la semaine dernière. Selon des sources proches de l’opposition tunisienne, ces « visiteurs » auraient pour mission de prêter main forte aux quelque 300 agents déjà sur place dans les consulats, l’ambassade et les amicales tunisiennes proches du pouvoir, à l’approche de l’élection présidentielle (24 octobre). Ils seraient notamment chargés de suivre les déplacements, en France, de personnalités de l’opposition empêchées par les autorités tunisiennes de présenter leur candidature au scrutin, tel le patron du Forum démo cratique pour les libertés, Mustapha Ben Jaafar, ou le chef du Parti démocra tique progressiste, Néjib Chebbi. Ces deux personnalités doivent tenir une conférence commune, le 10 octobre, à Sciences-Po Paris, avec le candidat communiste Ahmed Brahim, le militant des droits de l’Homme Moncef Marzouki et les islamistes d’Ennahda. En même temps, on craint que ce déploiement policier tunisien ne vise aussi à l’intimidation de certains opposants tunisiens en exil, qui ont déjà fait l’objet de menaces. Par ailleurs, alors que le pouvoir tunisien a tenté, sans succès, d’empêcher la sortie du livre des journalistes Nicolas Beau et Catherine Graciet (La régente de Carthage, éditions La Découverte), ces agents se seraient employés à “assécher” les ventes de ce livre dans les grandes librairies, notamment la Fnac et Virgin (voir TTU n° 615). Car le Président Ben Ali aurait très mal pris la sortie de ce livre, ainsi que celui de Mohamed Bouebdelli, directeur du Lycée Louis Pasteur (fermé par le pouvoir), intitulé Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté. Pendant ce temps, les rumeurs vont bon train sur la dégradation de la santé du Président, dont la dernière apparition télévisée remonte au 26e jour du ramadan. Des rumeurs qui auraient été alimentées par des propos alarmistes de certains médecins allemands.
(Source: TTU MONDE ARABE –  « LETTRE HEBDOMADAIRE D’ INFORMATIONS STRATÉGIQUES » N° 618 – 8 OCTOBRE 2009)


Belhassen Trabelsi rencontre des militaires en cachette

 

 
Le frère de Leila Ben Ali, Belhassen Trabelsi, rencontre des haut-gradés de l’armée tunisienne en cachette et se brouille avec le colonel Kadhafi.

Va-t-on vers 7 novembre-bis ? L’information qui a agité le landerneau politique tunisien en fin de semaine dernière ne laisse guère de doutes sur les intentions du clan de la première dame Leila Trabelsi.

Le chef de clan et frère de Zinochette — et jusque-là celui qui apparaissait le moins pourvu d’ambitions politiques, Belhassen Trabelsi — a été convoqué par le président Ben Ali pour s’expliquer sur les soirées très discrètes qu’il organise depuis quelque temps avec de hauts gradés de l’armée.

Dans le même temps, ces officiers ont été longuement interrogés sur le sujet et l’on s’attend, à quelques jours de la parodie présidentielle du 25 octobre prochain, à ce que des têtes tombent, même si le tyran tunisien, affaibli physiquement, semble avoir perdu la main sur les clans dont il s’est entouré depuis 20 ans.

Le livre« La Régente de Carthage » fait une première victime

Il faut dire que ces clans évoluent déjà dans l’après-Ben Ali. Et dans les faits, c’est une Régente Leila qui est aux commandes d’un Etat à la dérive, à l’image de son chef cerné de toutes parts par des forces avides de pouvoir et d’argent qu’il a lui-même créées de toutes pièces. Dans un régime qui parle plus de transparence et de démocratie qu’il ne les exerce, comme pour se donner bonne conscience devant ses excès, de grandes purges sont annoncées pour qui essaie encore de sauver les formes.

Le premier officiel touché a été, samedi dernier, le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Rafaä Dkhil. Il a été limogé sans aucune explication à la veille de l’ouverture officielle de la campagne électorale, dimanche 11 octobre. Dans les milieux informés, deux raisons essentielles sont invoquées : l’organisation d’un tirage au sort pour l’ouverture de la campagne ne donnant pas le RCD, le parti-Etat au pouvoir, en première position. Raison qui vient s’ajouter aux propos du ministre Dekhil du temps où il dirigeait Tunis Air et rapportés par les auteurs de l’ouvrage« La Régente de Carthage ». Selon ces propos, Rafaâ Dekhil dit« s’être couvert par des instructions de son ministre de tutelle concernant le désossement de Tunis Air par la compagnie Kartago », propriété de Belhassen Trabelsi.

Le colonel Kadhafi veut se venger de Belhassen Trabelsi

Ce même frère de Leila Ben Ali vient par ailleurs de démontrer que le chef Zine el Abidine est plus que jamais isolé et a perdu tout contrôle sur la famille de sa dulcinée. Belhassen a récemment vendu deux hôtels sur l’île de Djerba à l’agité libyen Kadhafi pour une somme plus que modeste de 80 millions d’euros. Le colonel a même commencé à payer 50 % de la transaction. Et patatras boum boum, Belhassen a subitement mis un point d’honneur à disposer dans ces hôtels respectivement d’un grand appartement et d’une villa. Un caprice qui a déplu au Guide libyen qui a tout simplement annulé la transaction et tenté de récupérer son argent.

Or, rembourser les gens est une pratique voire un terme qui n’existe pas chez les Trabelsi. L’envoi d’un émissaire libyen auprès du président Ben Ali et l’intercession de ce dernier auprès de son gendre pour rendre à Kadhafi ce qui appartient à Kadhafi est aujourd’hui dans l’impasse. Déjà, le bouillonnant colonel jure de ne pas en rester là…

Entre panier de crabes et marigot, la Tunisie offre une triste fin de règne et une non moins triste mainmise d’un clan de ripoux dans l’entourage immédiat de « La Régente de Carthage »…

Slim BAGGA

(Source : le blog « CHAKCHOUKA TUNISIENNE, UN BLOG PARFUMÉ AU JASMIN » hébergé par « Bakchich » (Hebdomadaire satirique – France), le 11 octobre 2009) 


Le pavé de Sciences-po Paris dans la mare électorale du général Ben Ali

CACOPHONIE AU SOMMET DE L’ETAT

Khaled Ben M’barek Quelques francs-tireurs tunisiens de l’Institut de Sciences politiques de Paris (IEP-Paris) ont plongé l’Etat tunisien dans un désarroi invraisemblable, qui a culminé avec le limogeage surprise et quasi sans précédent du ministre de la communication. Tout a commencé mardi 7 octobre par une intervention de Borhène Bseyes, loubard arrogant de la nouvelle génération des arrivistes arrivés autour du vieillissant potentat de Tunis. Profitant d’un temps d’antenne intitulé « Spécial de Tunisie » (Khass min Tounis) sur la chaîne satellitaire libanaise ANB, il l’a consacré exclusivement à la journée Tunisie programmée à l’IEP ce samedi 10 octobre. On peut résumer ce propos comme suit : La Tunisie s’apprête à vivre une fête électorale où le peuple va jouir de son droit à élire ceux qui le gouvernent. Certes, certains crie avec les crieurs qu’on avait invalidé leurs listes pour les législatives, mais ceux-là sont eux-mêmes convaincus que l’on n’a éliminé que les listes invalides au regard de la Constitution. D’ailleurs certains ont fait exprès de présenter des listes comportant des éléments ne jouissant pas de leurs droits civiques… C’était pour embarrasser l’Etat .. Et l’on apprend que certains préparent une journée à l’IEP de Paris samedi (10 octobre 2009), comme par hasard à la veille du coup d’envoi de la campagne électorale, avec juste l’intention de la parasiter. Ceux qui participent à cette manifestation sont des gens qui appellent l’Etranger à leur rescousse, qui se renforcent par l’intervention extérieure. Pourquoi ne viennent-ils pas se réunir au pays ? Parce qu’il ont pris le parti de l’hostilité à leur pays… C’est un groupe de gens hétéroclite allant des communistes tenant de la dictature du prolétariat aux gauchistes et aux tenant  du terrorisme ayant trouvé refuge en occident… Ils sont à la solde de l’Etat français ou plus précisément de certains de ses tenants. Leur objectif est de parasiter l’événement électoral… Dans l’attente de vous retrouver demain, nous vous tiendrons au courant de ce qui va se passer samedi. Fin de l’intervention vers 22h43 » Le lendemain, mercredi 8 octobre, il récidive sur le même créneau horaire. Cette fois, il entreprend de régler les comptes des opposants participant à la manifestation de l’IEP un à un. Et ce fut le tour de Dr Mostafa Ben Jaâfar, président du FDTL. Résumé : « Cette manifestation qui se prépare à Paris et à laquelle des partis politiques tunisiens – enfin… « parti » sous-entend qu’il y ait des membres, des activités régulières, la présence dans la société… Or, il s’agit en l’occurrence le plus souvent d’un individu ou tout au plus d’une poignée d’individus – qui ont donc prêté le flanc à cette manœuvre. Certains sont même malheureusement officiellement reconnus en Tunisie, dont le FDTL de Dr. Mustafa Ben Jaâfar, qui s’était éloigné de ces cercles suspects avant de s’en rapprocher à nouveau dernièrement. Or, l’Etat tunisien a agréé des candidatures présidentielles et en a rejeté d’autres, dont celle de  M. Ben Jaâfar. Ce dernier crie à l’injustice et à la manipulation, mais à y regarder de près, le Conseil constitutionnel n’a fait qu’appliquer la loi : Celle-ci exige que le candidat soit élu président de sa formation, ce qui n’a jamais été le cas de M. Ben Jaâfar… En 1994, il a réuni des individus et a proclamé la création d’un FDTL dont il s’était autoproclamé président. Il n’a donc jamais été question d’élections… Nous assurerons le suivi de ces questions quotidiennement dans « Spécial de Tunis » (Khass min Tounis) A demain !
Le lendemain, vendredi 9 octobre, à la même heure, curieusement, on assiste à une rediffusion de l’émission de la veille… Samedi matin à l’IEP, on observe l’arrivée d’officiels, dont le Mustachar (sénateur de pacotille) Ridha Mellouli. Or, ce dernier s’éclipse sur le bout des doigts au bout d’une bonne demi-heure pendant laquelle on attendait l’arrivée du bien-nommé Hédi Mechri, comme autre représentant du pouvoir dans ces assises. Mellouli ne reviendra jamais et Mechri ne donnera aucun signe de vie alors qu’il se trouve bien à Paris selon des informations sûres. Aucun des deux ne se donnera la peine de prévenir des organisateurs soucieux d’assurer l’équilibre entre le pouvoir et ses opposants. Dans les soutiens connus au gouvernement, ne subsiste donc que Mezri Haddad, qui fait un numéro digne de la pire barbouze, mais qui n’en semble pas moins gêné par des coups de fil répétés. Cet acolyte de Borhène Bseyes semble avoir refusé l’ordre de quitter les lieux. Et pour cause : il imprimera à la fin de la manifestation, qui s’est globalement bien déroulée, un air de pugilat en se levant et en se rapprochant de la tribune où se trouvaient les organisateurs, tout en accaparant le micro face à un Sélim Ben Hassen qui lui lançait flegmatiquement : « Ce n’est pas élégant… » Le matin même, on apprend le limogeage de Rafaâ Dekhil, ministre de la communication, maître d’œuvre des opérations de relations publiques à l’étranger. Borhène Bsayes disparaît des écrans de l’ANB avec armes et bagages, samedi 10 octobre, au moment où il avait promis aux téléspectateurs d’être là pour les informer sur le complot parisien de l’IEP… Il ne réapparaîtra pas non plus dimanche soir au moment de la rédaction de ce compte rendu. Il est fort possible qu’on ne le reverra plus pavoiser sur l’ANB aux fais du contribuable tunisien. Par suite, on peut estimer raisonnablement que le ministre et ses exécutants sont sinon en disgrâce, du moins rudement secoués pour leur gestion de l’affaire Sciences-Po, dont même les organisateurs ne pouvaient prévoir autant d’impact sur le gouvernement et sur la campagne électorale officielle qui s’annonçait. Le courant opposé à la participation gouvernementale, probablement mené par le ministre des affaires étrangères Abdelwahab Abdallah, a fini par l’emporter. Car la présence éphémère des officiels et leur désertion en catimini montrent à l’évidence qu’il y a eu ordre et contrordre, âpre donc duel entre deux lignes, dont l’une semble avoir remporté une bataille et l’autre avoir gagné la guerre… Les Tunisiens de l’IEP auront réussi – peut-être malgré eux – la gageure d’apporter un moment de suspens et d’originalité hors des sentiers battus, à cette campagne dont le déroulement et les résultats sont connus de tous à l’avance.

2004-2009 : le mandat de l’ « antiterrorisme » en Tunisie

dimanche 11 octobre 2009 Le 25 octobre prochain auront lieu les élections présidentielles et législatives en Tunisie, à l’issue desquelles le président et le parti au pouvoir seront reconduits à l’écrasante majorité des « voix », réitérant les scores des mandats précédents. En vertu d’un amendement de la Constitution en 2002, le président est inamovible.  La pérennité présidentielle s’est doublée de l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi, promulguée le 10 décembre 2003, dite « de soutien à l’effort international de lutte contre le terrorisme et contre le blanchiment d’argent », qui a été appliquée dès 2004. Elle a été adoptée alors qu’en dehors de l’attentat contre la synagogue de Djerba le 11 avril 2002 – que les autorités refuseront dans un premier temps de reconnaître comme acte de terrorisme –, aucun événement particulier n’était à signaler. Les attentats du 11 septembre restent la justification pour le régime de la promulgation de ce texte, qui allait fabriquer en cinq ans, ex-nihilo, des  terroristes par centaines, grâce à une définition extensive du terrorisme. La promulgation de ce texte contredit implicitement la propagande du régime dont le refrain connu, destiné aux investisseurs étrangers et aux touristes, conjuguait la publicité sur la Tunisie, « terre de sérénité » et la dénonciation des « démocraties » occidentales laxistes, refuges des terroristes. L’application de la loi va conduire à l’arrestation et aux procès de plus d’un millier de jeunes Tunisiens en Tunisie cette fois-ci (chiffre avancé par les ONG de défense des droits de l’Homme en 2008), et à leur incarcération. Elle va transformer de facto le Tribunal de Première Instance de Tunis en juridiction d’exception car il est le seul compétent pour déférer les prévenus, à proximité des centres de décision, et d’ « instruction » dans les salles de torture du ministère de l’Intérieur tandis que des entorses sont prévues par rapport au code de procédure pénale en vigueur. La prison de Tunis va devenir leur lieu de détention le temps de la procédure. En 2004, le couperet ne s’abat pas uniformément sur la jeunesse. La promulgation de la loi coïncide avec l’intervention impérialiste en Irak, cette dernière déclenchant des aspirations à la solidarité, y compris militaire, avec la résistance irakienne, sur fonds de retour à une pratique massive des rites musulmans au sein de la jeunesse des deux sexes. Aussi, le pouvoir laisse une partie de ces jeunes voyager et pratique une intense activité de renseignement. Les années suivantes sont celles de la répression massive, violente, obscène. Ces jeunes gens – car il s’agit d’hommes –, sont arrêtés de façon illégale, torturés lors de détention au secret, puis déférés devant le juge d’instruction qui les fait écrouer à la prison de Tunis sur la base d’aveux extorqués ou de procès verbaux signés sous la torture. En prison, les mauvais traitements continuent. Lors de procès inéquitables, de lourdes peines sont distribuées, parfois plusieurs peines pour les mêmes faits. Les familles des accusés sont terrorisées par tout un arsenal d’intimidations, de menaces et de violences. Les jeunes, une fois libérés, sont soumis à un régime d’apartheid, les empêchant de travailler, de circuler et les privant de leurs droits. Ouvriers, lycéens, chômeurs, parfois étudiants ou  artisans, c’est toute une génération aux intentions méconnues qui a été réduite au silence par la torture et ses séquelles. Et dire que certains rêvaient d’en découdre avec la répression vécue par leurs aînés : mieux vaut mourir en Irak que sous la torture en Tunisie. Au final bien peu auront gagné l’Irak, et la majorité d’entre eux, dont l’engagement n’a pas dépassé le stade de la fréquentation assidue de la mosquée locale et d’un respect scrupuleux des obligations religieuses, auront connu, comme leurs aînés, arrestations, tortures et emprisonnement. Puis viendra la répression déclenchée à la suite des affrontements armés de Slimane, fin 2006. A la différence des prisonniers des décennies précédentes, aucun parti, aucune organisation ne les revendiquera et ne les soutiendra en prison. Ils sont atomisés, seuls pour se défendre face au système. L’absence de structuration préalable aura pour effet la multiplication des luttes individuelles en prison au début du quinquennat, dépassée depuis peu par des tentatives d’actions collectives (prières ou grèves de la faim). Cette répression qui a laissé des jeunes handicapés, meurtris, blessés et silencieux a eu pour corollaire imprévu l’entrée en lutte de leurs parents indignés. Ces derniers ont spontanément exprimé leur révolte et beaucoup d’entre eux ont pris des risques, créé des structures de solidarité, même informelles et plus ou moins ponctuelles. Des centaines de femmes que rien ne prédisposait à l’action politique ont tenté de s’organiser pour défendre leurs « enfants ». De l’Italie à la Syrie en passant par les Etats-Unis, l’Irlande ou la France, bien des pays ont prêté main forte au régime tunisien en lui livrant pieds et poings liés des « terroristes » qui croupissent à leur tour en prison puisque la loi punit les actes terroristes commis à l’étranger ou depuis l’étranger. L’Italie s’est distinguée récemment en passant outre les injonctions de la Cour européenne des Droits de l’Homme lui recommandant de surseoir à l’exécution de renvois, et ce, à plusieurs reprises. Le 25 octobre, en refusant de jeter leur bulletin dans l’urne, quelque soit la couleur de ce dernier, les électeurs diront non à la massification de la torture, à l’anéantissement d’une génération, à l’institutionnalisation de l’impunité, et partant, à la pérennité de la dictature. Luiza Toscane
(Source: Afriques en Lutte n°3 le 11 octobre 2009)

PRESIDENTIELLE EN TUNISIE

Khemaies Chammari, le Kissinger tunisien

Je ne vois pas son égal. « Parce qu’il n’y a pas de géant tout autour « , dites-vous. Non ! Parce que, vraiment, il est à part. La seule vraie bête politique. Un Danton. Je ne le vois pas au 20ème siècle encore moins au 21ème. Il fait ça à l’ancienne : orateur, écrivain, partisan, séducteur. Une véritable bête de somme. Il s’informe et informe. Si j’étais un seigneur, j’en ferais mon éminence grise, mon Kissinger.

Socio économiste et ancien journaliste, Khemaies Chammari a été Secrétaire Général puis vice-président de la Ligue Tunisienne de défense des Droits de l’Homme (1982-1994), Vice Président de la Fédération Internationale de défenses des Droits de l’Homme (1982-1992), député -« dépité »- comme il aime à le rappeler, au bout de dix huit mois. Membre fondateur de la Fondation Euro-Med de soutien aux défenseurs des Droits de l’Homme. Il milite en Tunisie au « Collectif du 18 Octobre pour les droits et les libertés » non reconnu. A quoi riment ces présidentielles ? – Avant de répondre à cette question, toute simple et si pertinente, je voudrais tout d’abord dire combien j’ai été surpris par la sollicitation pour cet entretien. « Le Sphinx qui renaît constamment de ses cendres » comme vous m’avez qualifié il y a deux semaines se trouve, face à cette échéance électorale à nouveau faussée, dans une position d’autant plus paradoxale que l’intervieweur, pour qui j’ai des « faiblesses coupables » malgré ses excès et ses déroutantes métaphores, est « le plus turbulent de nos écrivains journalistes ». « Ce cheval fou aux sabots cassés » comme le décrit si bien Chawki Amari dans la préface du livre « Je ne partirai pas » (1). J’en profite pour dire, sans complaisance aucune, qu’il faut absolument avoir lu ce livre pour mieux comprendre l’optimisme-pessimisme (le « pepsimisme » du palestinien Emile Habib) où nous puisons la force de faire face au « Fellouja » de la pensée que l’Etat-RCD a imposé à notre société et à notre jeunesse. Une position paradoxale, pourquoi ? – J’y viens. Dans deux semaines, le 25 octobre, au terme d’un processus plébiscitaire conduit à marches forcées depuis plus de 18 mois en mobilisant tous les moyens de propagande de l’appareil d’Etat, le Président Ben Ali, ZABA comme vous dites, inaugurera son 5ème mandat de cinq ans avec, n’en doutons pas, plus de 95% des suffrages exprimés et un taux de participation qui ne saurait être en deçà des 85% du corps électoral. Il s’agira, bien entendu, de chiffres officiels dont la crédibilité est, pour le moins, sujette à caution. Cela ne sera, en fait, que la consécration d’un véritable rituel d’allégeance et une formalité qui s’inscrivent dans la logique de la réforme constitutionnelle imposée par le référendum du 26 Mai 2002. La disposition principale de cette réforme – la suppression du nombre de mandats présidentiels – a livré la plus haute charge de l’Etat au hasard de la biologie en en faisant, comme l’a relevé, en son temps, le politologue Hamadi R’dissi, une présidence à « espérance de vie » dans le cadre d’un système de « tyrannie formellement élective ». En évoquant le référendum de 2002, il faut sans doute rappeler que 38 des 78 articles de la Constitution ont été amendés à cette occasion et que ce bouleversement constitutionnel a, entre autres dispositions, repoussé de 70 à 75 ans l’âge d’éligibilité du candidat à la présidence (mais ce seuil pourrait être à nouveau repoussé) et qu’il a institué également l’irresponsabilité pénale du Chef de l’Etat. Ce dernier bénéficie, depuis, d’une immunité juridictionnelle durant l’exercice de ses fonctions mais aussi après la fin de celles-ci. C’est dire si le référendum de 2002 et les échéances présidentielles et législatives de 2004 ont constitué des moments décisifs sur la voie du renforcement du despotisme et du système d’impunité qui en est l’un des principaux fondements. J’ajoute -et ce n’est pas la peine que je tente de faire du « couper-coller » avecl’interview que vous a accordée Neziha Rejiba (Oum Ziad) il y a quelques jours(2)- que je ne saurais dire avec autant de talent et d’audace qu’elle pourquoi ces élections constituent « un pied de nez fait à Dame Démocratie ». Mais où est le paradoxe dans tout cela ? L’issue du scrutin, si je vous comprends bien, est donc bel et bien annoncée par avance et, à nouveau, j’insiste : à quoi riment ces élections ? – Paraphrasant le poète Jacques Prévert je vous réponds : « Ca rime à quoi, ça rime à rien ! » (dans « L’amiral Larima »). Et pourtant je ne me résous pas à appeler au boycottage de ce scrutin. Pour les présidentielles, en tous cas, j’appelle à soutenir la candidature d’Ahmed Brahim qu’on ne peut bien évidemment pas assimiler, à l’instar des deux autres candidats confrontés au Chef de l’Etat, de « Tayyès »(3) comme Oum Ziad les qualifient avec une cinglante impertinence. Dès l’amorce de la campagne au printemps 2008 en faveur de la candidature de Nejib Chebbi, fondateur du PDP, j’avais estimé qu’il était indispensable de soutenir de façon active tous les candidats de l’opposition véritable –non ceux de « l’opposition de connivence » qui, dans ce scrutin à un seul tour, se présentent face au Président Ben Ali tout en estimant qu’il faut voter pour lui! Tous les candidats, donc, qui désirent participer à cette bataille politique, certes faussée, mais dont l’enjeu est de contribuer à élargir le combat contre le système et le culture du parti unique, ainsi que contre toute forme de pensée unique. Les candidatures de Nejib Chebbi et celle de Mustapha Ben Jaafar (président du forum FDTL, membre de l’Internationale socialiste) s’inscrivaient dans ce cadre et l’une et l’autre ont été écartées par les dispositions à mes yeux anticonstitutionnelles de la loi « exceptionnelle » conçue sur mesure et amendant en Avril 2008 une nouvelle fois, « à titre provisoire », la Constitution. Officiellement pour élargir le champ des candidatures, mais en réalité pour éliminer tel ou tel prétendant dont l’envergure pourrait poser problème aux tenants de « l’Etat–Destour ». Restait le candidat d’ »At-Tajdid » et de l’ »Initiative démocratique et progressiste ». Premier secrétaire de son parti, élu par un Congrès « deux ans avant le dépôt de sa candidature », Ahmed Brahim, pouvait difficilement être formellement mis à l’écart comme l’ont été les deux autres candidats de l’opposition démocratique exclus de ce scrutin. Et d’entrée de jeu, Ahmed Brahim a dit nettement, de façon ferme et sobre, qu’il n’était pas un candidat de figuration et qu’il comptait « mener cette compétition d’égal à égal ». Ce qui lui a valu d’essuyer les foudres du pouvoir. C’est pourquoi, j’ai décidé de lui apporter, à la veille du début de la campagne officielle, mon modeste soutien. Vous marquez ainsi vos distances par rapport aux tenants de l’abstention et du boycottage du scrutin ? – Entendons-nous bien. J’estime que dans le contexte du processus de « plébiscisation » qui nous est une fois de plus imposé, les scrutins de 2009 constituent une nouvelle occasion manquée. La façon dont l’administration et le Conseil Constitutionnel ont « fait le ménage » au niveau des listes de l’opposition démocratique aux législatives, les rites d’allégeance auxquels nous assistons depuis près de deux ans, le monopole du RCD sur les médias et le verrouillage institutionnel auquel nous sommes confrontés, font que je refuse toute controverse et toute polémique avec les partisans du boycott dont je comprends l’argumentaire sur ce qui risque de n’être qu’un simulacre électoral et dont je saisis tout à fait la portée du choix qu’ils proposent. Mais, au terme de l’itinéraire politique qui est le mien, je ne me résous pas, comme je vous l’ai dit, face aux défis du despotisme, à appeler au boycottage. C’est une bataille politique qu’il faut mener pour montrer que si l’alternative ne peut être immédiate, elle n’est en tout cas pas aberrante. Et qu’il existe d’autres hommes et femmes patriotes et démocrates capables d’aspirer aux plus hautes charges de l’Etat. Des hommes et femmes qui dénoncent le « tout répressif », l’instrumentalisation de la justice et des médias, la corruption galopante, les mauvaises réponses apportées aux revendications sociales légitimes, notamment celles des habitants du bassin minier de Redeyef – Gafsa. Des hommes et des femmes attachés à l’Etat de droit, qui réclament la cessation de l’arbitraire policier, du recours à la torture et la promulgation d’une amnistie générale incluant le retour des exilés politiques. Des hommes et des femmes qui, après les dizaines d’amendements apportés à la Constitution, souhaitent une refonte démocratique de celle-ci qui suppose, entre autres exigences, une réforme en profondeur d’un code électoral injuste, la séparation des dates de l’élection présidentielle et des élections législatives, comme le rappelait pertinemment cette semaine le politologue Hamadi R’dissi, ainsi que la remise en cause des dispositions de la réforme constitutionnelle imposée par référendum en 2002 qui a ouvert, à nouveau la voie, à la présidence à vie. C’est entre autres ce que j’ai rappelé dans un entretien paru le Vendredi 01 Octobre dans le quotidien français « Le Monde » saisi en Tunisie. Votre appel à soutenir la candidature de Ahmed Brahim ne concerne donc que le scrutin présidentiel ? – Bien évidemment. D’autant que je suis, comme je viens de vous le dire, pour une séparation des deux échéances, présidentielles et législatives(4). Pour ces dernières, je pense que les dés sont malheureusement totalement pipés par le code électoral actuel. Non seulement celui-ci rend vaine toute observation sérieuse des élections, compte tenu du nombre excessif des bureaux de vote et du refus du pouvoir d’accepter de véritables observateurs nationaux et internationaux ; mais aussi parce qu’il bloque toue perspective de front électoral large entre les partis et les indépendants et qu’il se double d’une loi sur le financement public des élections et des partis dont la finalité est louable mais dont les modalités sont délibérément perverses. Pourquoi en sommes nous arrivés là ? – Comme le rappelle Oum Ziad « ce n’est pas génétique mais c’est l’aboutissement d’un cheminement historique mal négocié ». Le « lâche soulagement » qui a été le notre, au lendemain de l’éviction du Président Bourguiba le 7 Novembre 1987, a conduit, au bout de neuf mois, à l’amorce d’une dérive qui a abouti à la situation actuelle en mêlant le « tout répressif », aux intrigues cyniques en passant par un habile et coûteux travail de communication et par des ouvertures–récupérations en trompe l’œil. J’ajoute que la quasi unanimité du soutien apporté au « changement du 7 Novembre » a concerné (relisez les trois pages de mini-interview parus dans « As-Sabah » au lendemain de l’avènement du Président Ben Ali !) les principales figures des oppositions même les plus radicales d’aujourd’hui. Cela n’atténue toutefois en rien la portée de l’analyse, critique et autocritique, qu’un certain nombre d’entre nous ont été amenés à faire lucidement, mais en en payant le prix. Toujours est-il que l’ »Etat Destour », et les groupes d’intérêts autour du Palais de Carthage, sont parvenus, tels des rouleaux compresseurs, à faire main basse sur l’ensemble des institutions du pays. Ce n’est pas à vous que je rappellerai la montée des « Khoubzistes », et de la peur et des ressorts de cette « force de l’obéissance » qu’évoque Béatrice Hibou(5), qui ont, entre autres, contribué à élargir ce que vous avez qualifié « du monde des ex »: Ex-journalistes, ex-écrivains, ex-comédiens. Les anciens temples de la parole et de l’écriture, ont été brûlés en fumée de pétard. Les survivants de cette « Fellouja », ont vendu leur âme ou se sont exilés dans d’autres langues »(6). Comment s’en sortir ? – Lors d’une réunion à Paris, il y a un mois, j’ai mis l’accent sur l’importance du « Day After », le 26 octobre. Il faudra en effet, au lendemain de ce scrutin sans surprise et de cette bataille politique, utile mais dont les ambiguïtés et les insuffisances sont évidentes, réfléchir aux conditions et aux modalités d’une refondation politique au niveau des oppositions véritables que le pouvoir veut à tout prix marginaliser en faisant la part belle aux oppositions du décor faussement pluraliste. Cela suppose au moins deux grands chantiers : Le premier concerne la conjugaison des efforts et des luttes pour consolider notre soutien aux instances légitimes de l’association des magistrats, du syndicat des journalistes et de la Ligue des Droits de l’Homme LTDH tout en renforçant l’action unitaire en faveur des populations du bassin minier, des syndicalistes et des militants réprimés et leurs familles. Ce bassin minier enclavé, éprouvé par l’épreuve sociale et politique et victime de l’incurie administrative lors des récentes inondations. Le second chantier concerne les discussions et les débats idéologiques et politiques de l’opposition démocratique enfermés dans des clivages personnels,-ce qui j’appelle « le tout à l’égo »- et politiques y compris la question de l’attitude à l’égard des divers courants islamistes. J’appelle au pragmatisme, au dialogue loyal et ouvert en dépassant les faux débats notamment autour de la démarche du « collectif du 18 Octobre pour les droits et les libertés »(7). Et sur cette question aussi, je reprends à mon compte la réponse que vous a faite Oum Zyed au sujet des islamistes. Je dis tout ceci, en affirmant clairement, que je n’ai, de ce point de vue et à mon âge, aucune ambition personnelle autre que celle de contribuer à une Tunisie meilleure qui prenne réellement en charge la détresse et l’indifférence à l’égard de la chose publique et de la politique, de la majorité de la population, et en particulier d’une jeunesse frappée de plein fouet par un chômage galopant et une absence de perspectives d’un changement véritable. Au-delà des constats de blocage et de la colère légitime suscitée par les manies répressives et les agressions du pouvoir (8) ainsi que les calomnies et la haine des thuriféraires et des plumitifs zélés de la presse de caniveau(9), il nous faut être résolument les »pepsissismistes/ optissismistes ». Y a–t-il une personne que vous auriez aimé élire, à part vous bien sûr ? – Cela fait, je vous assure, plus de quinze ans que la question de me faire élire, à ce niveau de responsabilités, ne fait plus du tout partie de mes préoccupations. Moi aussi je ne crois pas que, au terme des cinq années qui viennent, à moins d’un imprévisible bouleversement, la Tunisie connaîtra de vraies élections démocratiques présidentielles et législatives mais soit- ou jamais !… Alors qui ? Les feux croisés des vieux prétendants de ma génération ne me gênent pas. Aussi je dis clairement que je me verrais bien, en 2014 ou 2020 si je suis encore en vie, soutenant la campagne d’un homme ou d’une femme de 45/50 ans aux convictions démocratiques et réformistes – radicales affirmées, initié(e) à l’action collective, cultivé(e), ouvert(e), sur le monde et les valeurs universelles et attaché(e ) aux principes de modernité et de sécularisation de l’Ecole et de l’Etat . Délibérément, je ne parle pas de « laïcité » concept qui renvoie à une expérience historique et géographique française bien spécifique. Et j’ai la faiblesse de croire que ce profil existe parmi les tunisiennes et les tunisiens aujourd’hui âgé (e)s de 30 à 35 ans et tenté(e)s par les refuges technocratiques. Des profils étouffés et occultés par les manies totalitaires de l’Etat –RCD … mais aussi, en partie, par notre incapacité, enfermés dans notre microcosme assiégé, de leur passer la main ! Propos recueillis par Taoufik Ben Brik

(1) « Je ne partirai pas » de T.B.B. Chihab Editions Alger (2) Le PDP a estimé en Septembre 2009 que la réforme du code électoral visait, d’abord et surtout son fondateur Me Nejib Chebbi. Sur cette base le PDP a décidé de se retirer du scrutin présidentiel. Le 10 Octobre, son Conseil National, a décidé de se retirer des législatives en constatant que ses listes et ses candidats ont été délibérément ciblés par « le ménage » de l’administration et du Conseil Constitutionnel et qu’ils font l’objet de tracasseries, d’agressions et de provocations systématiques. (3) « Tayyès » : Dans certaines pratiques musulmanes traditionnelles quand un mari répudiait sa femme « par trois fois », il ne pouvait se remarier avec elle qu’à la condition qu’elle ait contracté, dans l’intervalle, un « faux mariage », un leurre en quelque sorte. Un eunuque ou un enfant non pubère tenait ainsi lieu de mari fictif. (4) Pour les législatives au niveau des 26 circonspections, il y a un double mode de scrutin : un scrutin majoritaire à un tour dont les 163 sièges seront raflés par le RDC, le parti gouvernemental…. Et 53 sièges répartis à la proportionnelle entre les 156 autres listes en lice représentant les cinq partis de l’ « opposition de connivence », membres de la « majorité présidentielle » quelques listes indépendantes de « témoignage » dans la mesure où le mode de scrutin ne leur permet de totaliser les voix obtenues dans l’ensemble des circonscriptions où elles se présentent (pour parer à tout risque éventuel qu’avait représenté en 1989 les listes « indépendantes » islamistes « violettes » d’An-Nahdha, parti non reconnu et massivement réprimé en 1991-1993) ainsi que les listes des 3 partis ou coalition de l’opposition démocratique véritable : L’alliance At-Tajdid (ex PC). -L’initiative démocratique et progressiste, le PDP fondé par Me Nejib Chebbi et dirigé par Mme Maya Jribi, et le FDTC présidé par le Dr Mustapha Ben Jaafar – 65% des listes de ces trois partis ont été écartées avant le lancement de la compagne électorale officielle sous des motifs fallacieux par l’administration et le Conseil Constitutionnel. Le Parti Communiste des ouvriers de Tunisie (POCT) dont le porte parole est Hamma Hammami, le Congrès pour la République (CPR) présidé par le Dr Marzouki et le parti islamiste « An Nahdha » présidé par Me Rached Ghannouchi ne sont pas reconnus et appellent au boycott. (5) Beatrice Hibou : « La force de l’obéissance » (6) T.B.B « Je ne partirai pas » opt. Citée (7)Fondé au lendemain de la grève de la faim qui a précédé, en 2006, l’organisation du Sommet Mondial de l’Information. (8) Agressions dont furent l’objet, cette semaine, Hamma Hammami porte parole du POCT, Radhia Nasraoui son épouse présidente de l’ALTT et Me Raouf Ayadi, membre cofondateur du CNLT (dirigé par Sihem Ben Sedrine) et de l’association « Equité et Libertés » (présidée par Me Mohamed Nouri). (9)Notamment, les diatribes ignobles à l’ égard de Khémaies Chammari dans les hebdomadaires « Al Hadeth et Kol Ennass » !

 
(Source: NovelObs.com le 12 octobre 2009)


L’avenir de la Tunisie dépend principalement d’elle-même !

 
Nour Chabbi
L’action politique pour être crédible, doit absolument être cohérente, et donc prendre en compte le réel, rien que le réel, sans feintes ni maquillage, ni fard, et surtout sans l’ombre d’une tromperie. Elle doit s’inscrire dans une vision d’ensemble, et se projeter dans la réforme et la restructuration des lieues agressés, lieues agressés la plus par du temps et détruit par le système totalitaire de BEN ALI l’usurpateur, et les maffias qui sévissent en TUNISIE(l’excellent ouvrage « la Régente de Carthage » de NICOLAS BEAU, paru ces jours-ci à PARIS, nous donne une idée de la catastrophe humaine que subi notre pays) , ce système honni imposé au pays depuis des lustres par une dictature barbare, est notre unique réalité profane. La remise en état des infrastructures et des êtres, dans la continuité des idées émises et plébiscitées tout au long de la période oppositionnelle, remise en état pleine d’humilité et de lucidité, en prenant en compte les facteurs naturels et conjoncturels, physiques et psychologiques, historiques et culturels du pays, et ne pas se borner à gérer les crises au jour le jour, doit être, à mon humble avis, l’élément rassembleur et l’objectif des démocrates qui se réunissent ce Samedi 10 Octobre à Sciences-Po/Paris.
 
Agir politiquement aujourd’hui pour le bloc démocratique en situation d’échec, oui nous sommes en situation d’échec, et ce n’est pas une honte majeure de le reconnaître, tout est de notre propre faute, l’essentiel c’est de ne pas lâcher prise et de ne pas abandonner: Ma peau au bout de mes idées doit être le sacerdoce. Sous la botte terrifiante de BEN ALI, agir en politique, suppose la gestion du quotidien du pays en s’opposant , en dénonçant et en luttant d’une manière moderne, rationnelle et sans aucune démagogie, propre à diviser et semer le vent des discorde, pire que la répression de la dictature, agir, contre toutes les dérives et les mensonges du système, comme d’ailleurs plus tard dans l’édification de la Tunisie démocratique, et tout, toujours, dans la transparence, le dialogue, la tolérance et la fraternité.
 
Ne pas renoncer et faire la part des choses, car le propre de l’action civique et démocratique, c’est d’agir en connaissance de cause, c’est faire en sorte que l’action soit le prolongement naturel d’une légitimation sur le tunisien et la Tunisie , c’est donner un sens à la liberté des tunisiens pour permettre l’accomplissement d’une volonté de destin commune, commune !!! sachez le, mes bons amis et je ne me lasserais jamais de vous le dire, sans les tunisiens rien ne sera possible, à vous et à nous tous de combler le fossé énorme qui nous sépare d’eux, cela doit être notre priorité et même notre raison d’être, car c’est bien là que tout s’est joué pour nous et le sceau de notre échec. La mobilisation des tunisiens, c’est notre unique place forte désormais à conquérir et définir, ainsi une bonne fois pour toute, la défaite de la dictature se fera seulement par la confiance, les convictions et la mobilisation totale des TUNISIENS, nous n’avons pas d’autres choix. Et c’est seulement à ce moment là que nous pourrons parler du possible crépuscule de cette dictature absurde qui nous détruit.
 
Le politique est une vision, qui requiert une exigence philosophique et morale en général, et plus encore dans le cas tunisien, nous oblige, à une réflexion sur la nation tunisienne dans son ensemble. Être opposant politique tunisien au régime, c’est absolument relever les défis du présent et de l’avenir, c’est exiger que l’on soit capable de voir loin dans le temps et dans l’espace, c’est l’initiative et le mouvement, les principes et l’éthique, c’est avoir une vue synoptique des choses, cela coule de sagesse. C’est à cette seule condition que l’opposant politique tunisien digne de ce nom sera en mesure d’établir un diagnostic correct de la situation, d’en tirer les conséquences qui s’imposent et donc de définir des orientations réalistes, pragmatiques, cohérentes et surtout justes.
 
L’homme politique intègre est un donneur de sens. Tout, ne vaut pas tout, les hommes ne sont pas des numéros interchangeables, oublier ces principes de base, c’est choisir l’enfermement de la déroute et l’attentisme. Différents entre eux comme le sont les peuples anciens, ayant une grande histoire et une civilisation millénaire, les tunisiens ne peuvent accomplir leur devenir historial qu’en retrouvant et transcendant leurs racines, et cette démarche à l’évidence doit être dans le projet de l’intellectuel et du politique tunisien qui prétend à la conscience et au dévouement. Oublier cette règle fondamentale de la sociologie et de la politique, aboutit à rompre avec le réel, à entrer dans de dangereuses utopies et donc entrer dans une sanglante
 
 logique d’échec, nous devons absolument tirer les leçons de notre histoire, du vécu des oppositions tunisiennes et ce depuis l’indépendance, certaines choses sont différentes en Tunisie d’aujourd’hui mais le fond ainsi que les attentes et les revendications restent les mêmes. Car, comme disait IBN KHALDOUN, « on comprend surtout ce que l’on est prédestiné à comprendre par sa propre vocation, par sa propre orientation culturelle et celle du moment historique auquel on appartient », cette réflexion, cette pensée profonde n’a pas pris une ride dans le cas tunisien entre autres, un cas suspendu à ses tares, qui à force sont devenus ses immuables vérités, l’habitude anesthésie l’ambiance, l’atmosphère et plus grave que tout l’état d’esprit général, pour nous en sortir et nous immuniser de cette maladie, il nous faudra beaucoup d’humilité et d’audace, beaucoup de sacrifices , de courage et de rigueur, sans quoi rien de définitif et de beau ne sera possible pour notre pays.
 
Un peuple libre, une terre retrouvée, une justice et des institutions fortes, un pluralisme, une société civile et une constitution pérennes, sans ces éléments il ne peut y avoir accomplissement d’une destinée commune pour les tunisiens, il ne peut y avoir de devenir humain pour la Tunisie.
 
Notre devenir ne s’accomplira aussi que si nous sommes capables d’assumer notre héritage, de le prendre en compte dans sa globalité, en renouant avec notre plus ancienne mémoire, avec notre propre manière d’être au- monde, et que nous la prolongions d’une façon civilisée et juste. Seule la dimension transcendante et verticale du devenir nous permettra d’inscrire dans le présent les germes de notre avenir, cela aussi doit s’inscrire dans la stratégie du bloc démocratique tunisien, car dans sa projection, elle signifiera le refus du reniement et du renoncement, de l’arbitraire et des compromissions, devenir ce que nous sommes comme les peuples civilisés, c’est une exigence de vie. la mobilisation politique en Tunisie sera avant tout endogène. C’est-à-dire, qu’elle sera malgré tous les calculs, l’affaire du peuple tunisien, c’est lui seul qui doit être le moteur et l’artisan de son propre engagement et libération.
 
-la cohérence et le rassemblement sont la condition sine qua non pour asseoir tout projet de démocratisation. La justice et la sécurité sont des préalables absolus pour assurer le progrès économique par la suite et même en période de transition nécessaire techniquement pour la remise en ordre de fonctionnement de l’administration et de l’état, l’opposition tunisienne dispose d’assez de potentialités et d’excellence pour ce faire.
 
-la démocratie et le respect des droits de l’homme seront des nécessités absolues, de même que la transparence dans la gestion des affaires publiques, et la lutte contre la corruption. Cela suppose, un Etat de droit, une justice forte et indépendante au sens que lui donnait Montesquieu, un pluralisme politique, la liberté syndicale et de la presse, une société civile active, qui soit en même une force de proposition et d’action.
 
Le développement économique doit donc être pensé en imbrication étroite avec le processus de consolidation des droits de l’homme, de renforcement progressif de la démocratie.
 
L’avenir de la Tunisie dépend principalement d’elle-même. Mais elle est dans une situation si difficile qu’elle ne peut s’en sortir seule, le monde est devenu un petit village et l’environnement immédiat ou lointain de la Tunisie sera à prendre absolument en considération. Nous aurons besoin de l’aide de tous les peuples de bonne volonté mais nous devons par respect pour notre pays, nos morts et nous mêmes, être exigeant à propos de cette aide qui devra débloquer le plein usage de nos propres forces et énergies, plutôt qu’une aide qui cherche à nous façonner selon son modèle, car il ne faut jamais oublier que nous sommes le fruit d’une civilisation et d’une histoire qui a tant donné à l’humanité.
 

Les élections : qu’est ce qu’il faut retenir ?

 
Hatem Krichen Les échanges d’avis sur la toile sont nombreux au sujet des élections présidentielles du 25 octobre prochain. On lit de tout : certains articles ne se sentent pas concernés, d’autres plongent le pays dans un environnement sombre et certains autres incitent au boycotte. Mais qu’en est-il vraiment de ces élections ? Quel est l’enjeu de cette date ? Et quels sont les tenants et aboutissants de ces élections ? Pendant ces deux décennies, de vraies réformes ont été entreprises. On peut citer, à titre d’exemple le modèle de croissance et de développement économique qu’à adopté la Tunisie, ou le projet d’entraide qui a permis un sursaut social, ou encore le pluralisme politique et la place constructive accordée à l’opposition. La liste est encore longue et un tel article ne suffira guère pour lister l’ensemble des réformes tenues en 20 ans. Toutes ces réformes successives et continues sont le fruit d’un travail acharné de tous les tunisiens, avec à leur tête le président Zine el Abidine Ben Ali, qui a été l’initiateur de ces projets, celui qui en assurait leurs suivis et souvent l’inaugurateur. En tant que président du peuple tunisien, Zine el Abidine Ben Ali se comporte comme un leader incontestable. Les tunisiens, réalistes comme ils sont, notent le potentiel humain et visionnaire de cet homme, et lui apportent leurs soutien continue inconditionnel en toute circonstance. Les indicateurs internationaux confirment la conviction des tunisiens : l’indice de développement par habitant est le plus élevé de toute l’Afrique et de tous les pays arabe.  Le Fond Monétaire International, renouvelle comme tous les ans sa confiance dans la politique économique de la Tunisie. Le potentiel humain de notre pays en est sa richesse principale, et contrairement à ce que l’on peut penser, le soutien du peuple tunisien à son président constitue une force continue d’avancement. Zine el Abidine Ben Ali n’est pas qu’un leader inspiré, il est aussi un stratège enthousiaste, ce qui fait de la Tunisie un exemple à suivre en terme de construction incessante et de développement durable. Qu’est ce qui attend notre pays ? L’ambition affichée par le président Ben Ali est claire : faire de la jeunesse de notre pays un atout en luttant contre le chômage notamment celui des diplômés de l’enseignement supérieur, et  en renforçant la compétitivité de l’économie. Cela passe par la durabilité de la modernisation des télécommunications, la rénovation des infrastructures routières, mais aussi par la réduction des disparités régionales. Qui oserait nier ces axes comme étant indispensables? Alors celles et ceux qui appellent au boycotte des élections ne peuvent  pas être entendus par le peuple tunisien car cet appel semble absurde aux yeux de nos concitoyens. Pourquoi boycotter un processus démocratique. Notre peuple a largement dépassé le stade de la négation et est sur une phase constructive ; dire non pour affaiblir une démarche n’a jamais été un processus constructif. D’autant plus que l’histoire a démontré que le président Ben Ali a toujours tenu ses engagements électoraux, chose rarissime dans nos régions et même dans les pays modernes. Celles et ceux qui appellent au boycotte se basent sur des faits divers et oublient le chemin parcouru en terme de progrès et de la démocratie. Il est évident que ces discours ne trouveront pas écho auprès des tunisiens.


Tunisie: saisie du journal d’Ettajdid, parti en lice pour la présidentielle

 

AFP, le 11 octobre 2009 à 20h19 TUNIS, 11 oct 2009 (AFP) – e journal « Ettarik Al-Jadid » (la nouvelle voie), organe du parti d’opposition Ettajdid qui présente un candidat à la présidentielle du 25 octobre en Tunisie, a été saisi pour « violation du Code électoral », a indiqué dimanche sa direction. Selon le directeur de cet hebdomadaire bilingue, Hatem Chaâbouni, le numéro saisi diffusait le programme électoral d’Ahmed Brahim, secrétaire général d’Ettajid et son candidat à la présidentielle. M. Chaâbouni a indiqué que le ministère de l’Intérieur avait saisi samedi soir à l’imprimerie toutes les copies du numéro 149 pour « infraction au code électoral » qui interdit la publication des manifestes électoraux avant le début de la campagne dimanche. « Ce ne sont là que de faux pretextes, la saisie du journal est un acte arbitraire destinée à faire pression dans le contexte de la campagne électorale », proteste en outre Ettajdid dans un communiqué transmis à l’AFP. Il y appelle les autorités à revenir sur la décision de saisie et de « respecter la liberté de la presse ». Ahmed Brahim, 68 ans, chef d’Ettajid (3 sièges) qui devait inaugurer sa campagne par une manifestation de rue au centre de Tunis, a reporté ce coup d’envoi et appelé à une réunion des instances de son parti. Il fait partie de trois opposants candidats à la présidentielle face au président Zine El Abidine Ben Ali, candidat à sa propre succession pour un cinquième quinquennat consécutif. AFP  

Tunisie: le président Ben Ali lance la campagne électorale

Associated Press, le 11 octobre 2009 à 19h15 par Bouazza ben Bouazza TUNIS (AP) — Le président tunisien Zine el Abidine ben Ali a donné le coup d’envoi dimanche de la campagne électorale pour la présidentielle et les législatives prévues le 25 octobre. Candidat et grand favori à sa propre succession, il s’est engagé à faire de l’emploi « la priorité absolue » de son probable sixième mandat consécutif. Il ne restera « aucune famille tunisienne sans travail ou sans source de revenus, au moins pour l’un de ses membres, au terme de 2014″, a-t-il promis lors d’un grand meeting populaire à Radès, près de Tunis. Et d’assurer qu’au cours des cinq années à venir, 425.000 emplois seraient créés, de manière à réduire le taux de chômage d’un point et demi et d' »ouvrir plus large les portes de l’espoir devant les jeunes ». En plus d’un taux de chômage chronique estimé à près de 14%, quelque 70.000 diplômés de l’enseignement supérieur arrivent chaque année sur le marché de l’emploi. Le programme en 24 points du candidat-président prévoit notamment de porter le revenu par tête d’habitant de 5.000 à 7.000 dinars d’ici 2014, (1 euro égale environ 1,9 dinar), soit une progression de 40%; de fournir une couverture sociale à 98% des Tunisiens contre 86% actuellement; et de faire porter le taux des ménages propriétaires d’un logement de 80% à 90%. Le président sortant, qui s’est targué d’avoir largement tenu les promesses faites lors de sa précédente élection en 2004, a annoncé une panoplie de mesures économiques, sociales et culturelles pour hisser le pays « au rang de pays avancé ». Dans le domaine politique où son régime est régulièrement critiqué par des organisations de défense des droits de l’Homme, M. Ben Ali a promis « un plus grand soutien de l’Etat aux partis, à leurs organes d’expression et à la presse d’opinion, en général ». Soutenu par le puissant parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et les organisations de masse, M. Ben Ali est quasiment sûr de l’emporter face à trois dirigeants de l’opposition, dont deux considérés comme proches du pouvoir. AP Associated Press  

Tunisie – Ben Ali lance sa campagne présidentielle

 
Reuters, le 11 octobre 2009 à 19h10 TUNIS, 11 octobre (Reuters) – Le président tunisien Zine el Abidine Ben Ali a lancé dimanche sa campagne en vue de l’élection présidentielle du 25 octobre, promettant s’il est réélu de réduire le chômage et de prendre des mesures en faveur de la démocratie. Ben Ali, 73 ans, qui dirige la Tunisie depuis 1987, quand des médecins déclarèrent le président Habib Bourguiba inapte à remplir ses fonctions, est donné largement favori du scrutin face à ses trois rivaux. Lors du précédent scrutin présidentiel, en 2004, il avait recueilli 94,4% des voix. Il s’est engagé en cas de réélection à réduire le taux de chômage, qui atteint 14% de la population active, en créant 425.000 emplois.  

Présidentielle et législatives: coup d’envoi de la campagne électorale

 

 
AFP, le 11 octobre 2009 à 18h50 TUNIS, 11 oct 2009 (AFP) -Tunis – La campagne électorale pour la présidentielle et les législatives du 25 octobre a débuté hier en Tunisie où le président sortant Zine El Abidine Ben Ali est le favori, face à trois postulants de son opposition parlementaire. Ben Ali, 73 ans, en a donné le coup d’envoi avec un rassemblement dans un stade de Tunis et l’opposition devait suivre un programme établi. Ahmed Brahim, un des trois candidats d’opposition, a vu l’organe de son parti, « Ettajidid », saisi par le ministère de l’Intérieur pour « infraction au code électoral ». Il a dû reporter une manifestation de rue dans le centre de Tunis dimanche. Un autre candidat a lancé sa campagne en province. Acclamé par près de 14.000 de ses partisans, le président sortant a exposé son programme d’action quinquennal : davantage de « bien-être et de prospérité » et élever son pays « au rang des pays développés ». « Ces élections constituent une nouvelle occasion pour conforter la pluralité des candidatures à la présidentielle et la diversité des obédiences politiques » aux législatives, a-t-il indiqué. Il s’est engagé à « promouvoir et diversifier les performances des médiats », affirmant qu’il n’existait « pas de tabous, hormis ce qui contrevient aux règles fixées par la loi et l’éthique professionnelle ». Et d’ajouter : « Notre pays a franchi des pas sans précédent sur la voie de la construction démocratique pluraliste (…) de la consolidation des fondements de l’Etat de droit et de la protection des droits de l’Homme », rejetant implicitement les accusations de violation de ces droits et libertés. A son actif, il a cité le relèvement à plus de 5.000 dinars (2.500 euros) du revenu moyen annuel par tête d’habitants et promis de le porter à 7.000 en 2014 avec un recul de la pauvreté à moins de 4%. Partisan de la libéralisation économique, il a mis l’accent sur l’emploi, assurant qu’ »aucune famille tunisienne (ne restera) sans travail ou sans revenus, pour au moins, l’un de ses membres ». Le taux chômage est actuellement de 14%. Au pouvoir depuis 1987, date à laquelle il a succédé au premier président de la Tunisie indépendante Habib Bourguiba, écarté alors pour « sénilité », M. Ben Ali devrait l’emporter aisément et son puissant parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd) revendique 2,7 millions d’adhérents. Il est aussi soutenu par les principales organisations patronales et syndicales, ainsi que par trois des huit partis d’opposition. S’il est vainqueur, son nouveau mandat devrait être le dernier : la Constitution a supprimé la limitation de ces mandats mais fixe à 75 ans l’âge limite pour présider la Tunisie. AFP  
 

Ben Jaafar, l’occasion manquée

Marwane Ben Yahmed, envoyé spécial Le chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés a vu sa candidature à la présidentielle du 25 octobre invalidée par le Conseil constitutionnel. Tunis, 29 septembre 2009, rue d’Angleterre, à quelques mètres de l’ambassade de France. Les locaux du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), au premier étage d’un immeuble décrépi, ne bruissent guère de la fureur de militants excédés. Le rejet, deux jours plus tôt, par le Conseil constitutionnel de la candidature de Mustapha Ben Jaafar, secrétaire général du parti, à la présidentielle du 25 octobre aurait pourtant pu provoquer, en d’autres lieux, la colère de ceux qui aspiraient à utiliser la vitrine que représente une élection présidentielle pour faire passer leurs messages et faire avancer leur combat. Ce n’est tout simplement pas le genre de la maison. Pas de réunion au sommet donc, ni de vifs échanges sur la conduite à tenir. Un mot d’ordre : patience. En ligne de mire, les élections législatives, qui se tiendront elles aussi le 25 octobre, en même temps que la présidentielle, dernier « champ de bataille » possible. « En déposant ma candidature, j’ai accompli mon devoir, nous avait expliqué Ben Jaafar le 24 septembre (voir J.A. n° 2542). Ne pas participer aurait été un acte d’abandon. Ma mission en tant qu’homme politique, c’est de militer en faveur de la démocratie. » Ce 24 septembre, donc, Ben Jaafar était enfin parvenu à déposer son dossier de candidature à la présidentielle. Il devait être le cinquième candidat en lice, après Zine el-Abidine Ben Ali, 73 ans, président sortant (au pouvoir depuis le 7 novembre 1987) et chef du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), Mohamed Bouchiha, 61 ans, du Parti de l’unité populaire (PUP), Ahmed Inoubli, 50 ans, de l’Union démocratique unioniste (UDU), et Ahmed Brahim, 63 ans, du Mouvement Ettajdid (« Le Renouveau », ex-Parti communiste). Finalement, Ben Ali sera opposé à trois adversaires, comme en 2004. Une loi à double tranchant À l’instar des autres candidats, Ben Jaafar a dû faire la preuve qu’il remplissait les conditions requises : être âgé de 40 ans au moins et 75 ans au plus, être musulman et de nationalité tunisienne « sans discontinuité ». À ces conditions s’en ajoute une autre : être le chef « élu » de son parti depuis au moins deux ans. Postulant pour la première fois, il avait annoncé son intention de se présenter le 31 mai, lors du premier congrès de son parti, petite formation membre de l’Internationale socialiste qu’il a lui-même fondée, en 1994. Le FDTL, qui fait partie de l’opposition dite « démocratique », est devenu légal en 2002, sans disposer de sièges au Parlement. La candidature d’opposants à l’élection présidentielle a été facilitée par une loi provisoire et exceptionnelle les autorisant à se présenter à la condition d’être les chefs « élus » de leurs formations depuis deux ans au moins. Cette fameuse loi 2008-52 du 28 juillet 2008 devait assouplir les règles permettant aux candidats de l’opposition de concourir. Et, surtout, de contourner le parrainage d’au moins trente élus, condition inscrite dans la Constitution qu’aucun parti d’opposition ne peut réunir à lui seul. Une loi adoptée, évidemment, à l’initiative du chef de l’État lui-même. Un coup de pouce de Zine el-Abidine Ben Ali, qui, finalement, s’est retourné contre Ben Jaafar. Le Conseil constitutionnel lui reconnaît sa qualité de secrétaire général de son parti, mais conteste son ancienneté à la tête de ce dernier (deux ans minimum avant le scrutin) à la faveur d’un processus électoral. Seulement voilà, rien dans la loi ne précise que l’élection doit se dérouler au cours d’un congrès (en l’occurrence celui de mai 2009). Ben Jaafar, lui, se considère « élu », non pas depuis mai 2009, mais… depuis 2002, date de la légalisation de son parti. Et juge donc qu’il est en conformité avec la loi. Il n’a cependant déposé aucun recours (il avait vingt-quatre heures pour le faire), persuadé que cela « ne servirait à rien ». « C’est une décision politique, nous explique-t-il. Nous ne nous faisions pas d’illusions, mais nous voulions faire avancer le processus démocratique, cette politique des petits pas prônée par le président, cette marche progressive vers l’ouverture. » Et de constater, amer, qu’une loi destinée à ouvrir le champ l’a au contraire restreint. « Il y a des règles, répond un membre du gouvernement. Et M. Ben Jaafar, pour lequel nous avons beaucoup de respect, les connaissait. Il aurait dû se mettre en conformité plus tôt. » Un argument également rejeté par le FDTL : « La loi a été promulguée en juillet 2008. Même si nous avions voulu en tenir compte, il était impossible de respecter le délai de deux ans. De juillet 2008 à septembre 2009, faites vous-même le calcul… » Une absence très regrettée Au-delà des arguties juridiques, des explications de texte de constitutionnalistes plus ou moins chevronnés et du débat sans fin sur la légalité de la décision, une réalité : la candidature de Ben Jaafar, militant des droits de l’homme depuis plusieurs décennies, personnalité respectée, inflexible sur les principes mais ouvert au dialogue, aurait donné plus de lustre à l’élection du 25 octobre prochain. Elle aurait surtout validé la thèse d’une ouverture progressive du champ politique et aurait permis à cet homme d’instiller de nouvelles idées et de lancer un débat public plus consistant. Bref, de faire avancer la Tunisie, de manière raisonnable, mais déterminée, comme le président Ben Ali lui-même en a maintes fois exprimé le souhait. Jusqu’au sein du sérail politique, ils sont nombreux à regretter l’absence de Ben Jaafar lors de la campagne qui s’annonce, même si un Ahmed Brahim (Ettajdid), par exemple, est loin d’avoir sa langue dans sa poche. C’est cependant une véritable occasion manquée. Mais à 69 ans, le professeur de médecine ne compte pas jeter l’éponge : « Si j’avais dû abandonner, je l’aurais fait il y a longtemps. Tant que j’aurai l’impression que nous sommes sur la bonne voie, je persisterai. » (Source : « Jeune Afrique » (Magazine hebdomadaire – France), N° du au octobre 2009)


Attentat de 1995 à Paris: réclusion à perpétuité requise contre Rachid Ramda

AFP, le 11 octobre 2009 à 12h45 PARIS, 12 oct 2009 (AFP) – La réclusion à perpétuité a été requise lundi en appel à l’encontre de l’islamiste algérien Rachid Ramda accusé de complicité dans trois attentats commis en 1995 à Paris, déjà condamné à cette peine en première instance. L’avocate générale a demandé la confirmation de la peine maximale, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans, contre cet homme de 40 ans accusé devant la cour d’assises spéciale de Paris d’être le financier de trois attentats, dont celui, meurtrier, du RER Saint-Michel. « Il m’appartient, au nom de la République française, de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que jamais vous ne puissiez recommencer », a lancé Anne Vosgien à l’adresse de Rachid Ramda, penché sur ses notes durant tout le réquisitoire. Un accusé auquel elle a reproché « d’être resté celui qu'(il) était en 1995, un homme qui marche toujours sur le chemin du fanatisme ». Il est, à ses yeux, « l’homme sans lequel toutes ces horreurs n’auraient pas été possibles ». En octobre 2007, Rachid Ramda avait déjà écopé de la peine maximale pour l’attentat du 25 juillet 1995 à la station Saint-Michel (8 morts, 150 blessés), et deux autres perpétrés en octobre aux stations Maison-Blanche et Musée d’Orsay, qui avaient fait des dizaines de blessés. Depuis son arrestation à Londres le 4 novembre 1995, il a toujours nié une quelconque implication dans ces événements. Rachid Ramda n’avait été extradé qu’en 2005 au terme d’une longue bataille de procédure. Il avait été en 2002 le grand absent du procès criminel qui s’était soldé par la condamnation à perpétuité des principaux auteurs des attentats: Boualem Bensaïd et Smain Aït Belkacem. Pour l’avocate générale, la culpabilité de Ramda « se traduit notamment par des financements et des contacts téléphoniques constants, avant et après les attentats, avec Boualem Bensaïd ». « C’est vous, M. Ramda, qui pilotiez ces financements », a-t-elle insisté en citant les documents attestant de plusieurs transferts d’argent retrouvés au domicile londonien de l’accusé. Balayée par l’avocate générale, la thèse d’une manipulation des jihadistes par les services secrets algériens a constitué l’un des axes de la première plaidoirie pour la défense de l’accusé. Me Anne-Guillaume Serre est largement revenue sur le rôle trouble, accrédité par plusieurs témoins, joué par le gouvernement algérien qui aurait eu intérêt à promouvoir le terrorisme islamiste en France. Il a déploré que « la raison d’Etat » empêche les autorités françaises de contribuer à faire toute la lumière sur cet aspect des événements. A ce titre, il a suggéré que Jean-Louis Debré, ministre de l’Intérieur au moment des faits, avait menti en affirmant, lors d’un témoignage effectué par visioconférence, n’avoir eu ni sollicité « aucune information » sur les enquêtes en cours après les attentats. Dans cette perspective, « la condamnation de Rachid Ramda ne résoudra rien » et « n’apportera aucune réponse à la question essentielle: pourquoi ? », a fait valoir Me Serre. Soulignant que les empreintes digitales de Ramda retrouvées sur plusieurs documents compromettants « prouvaient juste » que l’accusé les avait eus entre les mains, il a affirmé que la cour n’avait « pas de quoi motiver une condamnation ».
Le verdict est attendu mardi après la plaidoirie du second avocat de l’accusé et les délibérations de la cour.  

Iran – Moussavi dénonce des méthodes « inquisitoires »

 
Reuters, le 12 octobre 2009 à 16h08 TEHERAN, 12 octobre (Reuters) – Mirhossein Moussavi, battu à l’élection présidentielle du 12 juin remportée par le chef de l’Etat sortant, Mahmoud Ahmadinejad, a accusé ce week-end les « durs » du régime au pouvoir en Iran de recourir à des méthodes dignes de l’Inquisition pour réprimer le mouvement réformateur. « Il semble que certains cherchent à nous ramener au temps de l’Inquisition », a déclaré l’ancien Premier ministre, cité lundi par le journal « Etemad », lors d’une rencontre avec un autre candidat malheureux au scrutin, le réformateur Mehdi Karoubi. Moussavi faisait, semble-t-il, allusion aux procès collectifs, à la fermeture de journaux réformistes et aux restrictions frappant les partis politiques décidés par le pouvoir après les grandes manifestations de rues qui ont suivi l’annonce de la victoire contesté du président sortant. L’ancien président réformiste Mohammad Khatami, qui a soutenu Moussavi lors de l’élection, affirme pour sa part que les aveux obtenus lors de ces procès l’ont été « par des moyens extraordinaires » et n’ont donc aucune légitimité. Samedi, l’agence de presse Isna a annoncé la condamnation à la peine de mort de trois personnes impliquées dans les manifestations post-électorales et pour leurs liens avec les milieux d’opposition monarchiste et gauchiste. REUTERS  

Iran/élection: Moussavi et Karoubi demandent à passer à la télévision d’Etat

AFP, le 12 octobre 2009 à 12h08 TEHERAN, 12 oct 2009 (AFP) – Deux des candidats battus lors de l’élection présidentielle iranienne en juin réclament de passer à la télévision publique pour étayer leurs accusations de fraudes massives lors de ce scrutin, rapporte lundi un journal réformateur. Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, deux figures de proue de l’opposition, ont indiqué lors d’une rencontre samedi qu’ils voulaient répondre à la télévision aux autorités qui affirment qu’ils n’ont aucune preuve à avancer. M. Moussavi, cité par le journal réformiste Sarmayeh, a accusé en outre les responsables iraniens de donner de « fausses » informations au sujet des manifestations sanglantes qui ont ébranlé le pays après le scrutin du 12 juin. « Regardez combien de fois le nombre de morts a changé. Ils disent que les accusations de fraude sont mensongères », a déclaré M. Moussavi lors de sa réunion avec M. Karoubi. « Si vous en êtes sûrs, alors pourquoi avez-vous peur que nous passions à la télévision? », a-t-il demandé en s’adressant aux autorités. « Pourquoi n’ouvrez-vous pas les urnes en direct à la télévision, pour que les gens puissent voir le nombre de bulletins sans numéro de série dans les urnes », a-t-il ajouté. Ancien Premier ministre, M. Moussavi n’a jamais cessé de dénoncer des fraudes lors de la présidentielle où il est arrivé en deuxième position derrière le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. M. Karoubi, un ex-président du Parlement, a formulé les mêmes critiques lors de cette rencontre, selon Sarmayeh. « Certains parlent de l’élection comme si rien ne s’était passé », a-t-il dit. « Vous pensez que les gens ne savent pas ce qui leur est arrivé? Alors comment expliquer les manifestations? On a dit que je n’ai recueilli que 300.000 voix et que dans 10.000 urnes il n’y avait aucun bulletin à mon nom, ce qui voudrait dire que je n’avais pas un seul partisan », a-t-il dit. « Si vous dites la vérité, alors au lieu de nier les fraudes (…) et d’extorquer des aveux à d’innocents détenus, vous devriez nous permettre de passer à la télévision et de montrer nos preuves à la population », a-t-il ajouté. M. Karoubi avait auparavant affirmé que des hommes et des femmes arrêtés pendant les manifestations post-électorales avaient été violés en détention, des accusations démenties par le pouvoir. La contestation du résultat de l’élection a donné lieu à de sanglantes émeutes qui ont constitué la plus grave crise intérieure de l’histoire de la République islamique. Au total, 36 personnes ont péri dans ces émeutes, selon les autorités. L’opposition a fait état de 72 morts.

 

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