Le Point: Face à Ennahda, les modernistes tunisiens s’organisent
Le Point: La religion sera absente de la Constitution tunisienne
Le Post: Charia en Libye, Charlie Hebdo: Points de vue
Face à Ennahda, les modernistes tunisiens s’organisent
Premier pas réussi en démocratie, le second à confirmer
La religion sera absente de la Constitution tunisienne
Rappel
A tunisie : à l’instar de tous les pays africains, la Tunisie doit son existence à la France coloniale tout comme l’Algérie, le Cameroun, le Sénégal… etc. Quel Tunisien a participé au traçage des frontières ? De plus la notion moderne d’etat fait défaut dans tout le monde arabe. A cela il faut rajouter que l’organisation des élections et de la vie politique est calquée sur le modèle français.
A ALI
La Tunisie est un peuple instruit avec un taux d’alphabétisation qui est le plus élevé d’Afrique et des pays Arabes. La langue arabe dialectal est certes parlée mais la majorité des Tunisiens parle et comprend l’arabe littéraire. L’Arabe littéraire n’est pas une langue morte, tous les pays arabes diffusent leurs infos en arabe littéraire. Assez de lire des absurdités sur le net… En ce qui concerne la constitution Tunisienne, il faut dans un premier temps rendre hommage aux Tunisiens qui rédigent eux même leurs constitutions contrairement à d’autre pays qui font importer la démocratie de France…
Plutôt serait absente.
Dans le projet de constitution il y a une ruse. En Tunisie tout le monde est d’accord pour garder l’article 1 qui stipule que la religion de la Tunisie est l’islam. Mais le stratagème consiste à remplacer le Conseil Constitutionnel par un un Tribunal Constitutionnel si le premier ne peut abolir les lois déjà promulguées. Le second pourra le faire donc une fois la nouvelle constitution établie, ce tribunal considérera anticonstitutionnelles donc caduques les lois que la Charia n’autorise pas entre autres les droits acquis par les femmes.
Religion
L’amalgame religieux tant qu’il est limité à ses adeptes sans prétention de conquête tardive et sans défi provocateur, ne nous fait ni chaud ni froid et nous le vivons comme une situation ordinaire depuis des siècles. La Tunisie sera toujours ce qu’elle a été, une terre d’accueil et de tolérance. Tout le reste n’est que fiction et « bobard ».
@Eastguy, les Tunisiens veulent croire
On a toujours beaucoup de mal à croire dans une réalité qui ne répond pas aux préjugés que nous portons… De la même façon, il est difficile pour un peuple sevré de libertés de se comporter en société libérée, le chaos devenant le penchant de la dictature subie aux yeux de ceux qui se sont accommodés de se voir dicter attitudes et opinions pendant des décennies. Le vote important pour un parti considéré comme islamiste assumé ne doit pas mettre dans l’oeil occidental une image qui ressemble à notre idée d’un islamisme intrusif et exclusif. Non pas qu’il soit impensable que demain les partisans de la charia remettent en cause, par exemple, le droit des femmes à disposer de leur destin ou la pluralité des cultes, mais notre regard est influencé par notre propre expérience. En France, toute atteinte à la laïcité passe pour une remise en cause des valeurs fondamentales de notre République, alors que dans une ancienne dictature chaque courant d’idée, même religieux, qui tranche avec le passé apparaît comme un gain de liberté.
@ apnama : laïcité et incroyance
Normal que les tunisiens identifient laïcité et incroyance car c’est exactement ce qui se passe en France. Chez nous les athées se sont accaparés la laïcité pour en faire une arme contre les religions en la détournant de sons sens premier qui était la liberté d’opinions. A l’origine la laïcité est une notion française, qui n’est pas du tout appliquée de la même façon ailleurs. Les tunisiens, qui sont francophones et ont beaucoup de contact avec la France, se méfient à juste titre de la laïcité à la française qui persécute ses citoyens pour leurs croyances ou qui interdit au pays de faire référence à nos incontestables racines chrétiennes.
Laïcité intelligente et tyrannie laïcarde
La Constitution reconnait l’importance de la culture musulmane en Tunisie mais laisse les citoyens entièrement libres de croire ou de penser ce qui leurs convient. Voilà une laïcité intelligente, la seule, en vérité, à mériter réellement son nom. L’Europe qui refuse de parler de culture chrétienne nie les 2000 ans de construction de notre identité commune. Du coup il ne reste rien pour justifier un avenir commun, hormis quelques intérêts mercantiles et opportunistes. En France, pire, on pourchasse les gens pour ce qu’ils sont ou ce qu’ils pensent (femmes voilées, Jéhovah, scientologues, etc. ). Chez nous la laïcité a été prise en otage par un anticléricalisme tout-puissant qui l’a transformée en une tyrannie laïcarde et médiatique, exactement comme sous les dictatures communistes.
Vraiment ?
Ayant vécu vingt ans en Tunisie je peux vous garantir que la porte de la Cathédrale sur le devant de l’Avenue Bourguiba, artère principale de Tunis, n’était jamais ouverte, et que nous devions passer par une petite porte de derrière pour aller pratiquer notre culte ! Cela changera maintenant, Ennadha ayant le maximum de sièges ? En Turquie les choses évoluent de façon insidieuse… De nouvelles « habitudes » s’installent peu à peu qui ne sont pas au goût des laïques, il faut le savoir. Beaucoup de Tunisiens ont peur de la laïcité car ils mélangent avec le fait d’être incroyant, ce qui offense le sacré. Donc la liberté n’est pas atteinte. C’est mon avis.
Mais l’article 1er ?
L’article premier de la constitution actuelle faite par Bourguiba, stipule que la langue de la Tunisie est l’Arabe et sa religion l’islam. Or, il ne me semble pas que la religion doive figurer dans la constitution. Il y a en effet en Tunisie une majorité de musulmans mais il existe des minorités de juifs, de catholiques et d’athées. Ne sont-ils pas pour autant d’authentiques tunisiens ?. Par ailleurs l’Arabe, entendez ici l’Arabe littéraire, n’est parlé et compris que par une minorité de tunisiens. La langue parlée par le peuple est l’Arabe dialectal : la derja. C’est comme si la constitution française disait que la langue de la France est le latin… C’est absurde !
Très bien
Pour moi… La religion est pour l’âme et le coeur de l’homme. La politique est pour ses droits et l’ordre entre les gens. Regardez en Italie l’église a trop de pouvoir et vous pourriez penser que cela est pour les âmes des italiens et non ! L’église se moque totalement des gens mais uniquement s’intéresse au pouvoir (et rien avoir avec Dieu). Oui on peut vivre avec les religions mais sans qu’elles interviennent dans la politique cela serait une bonne chose. Exemple encore en Italie les gens votent pour des politiciens pas pour l’église qui malgré tout met son nez dans tout et récolte d’énormes fortunes grâce aux lois faites par eux et je peux vous dire le Vatican se moque des âmes… Alors moi je suis pour les religions en dehors des questions politiques comme cela il n’y a pas de disputes… Et tout le monde est content.
Source : « Le Point » Le 06-11-2011
Les blogueurs tunisiens analysent les résultats des élections
Alors que les discussions sont lancées en Tunisie pour former le premier gouvernement démocratique du pays, les blogueurs parlent des ramifications du vote historique de l’assemblée constituante.
Le blog « El Millonario » critique fermement la victoire d’Ennahda aux élections, affirmant que ce parti s’était engagé à la modération tout en poursuivant « une politique qui regroupe le monopole du discours religieux dirigé vers les groupes de personnes défavorisées et ignorantes sous les deux anciens régime sous le titre d’un « retour au droit chemin et à la réforme de la religion des Tunisiens », comme si ces personnes avaient continué dans la bonne voie et qu’Ennahda avait la tutelle de la croyance de chacun d’entre nous. »
Le blogueur poursuit en affirmant que le parti a bénéficié d’un « argent politique provenant d’une source inconnue pour organiser des mariages, des circoncisions et des grillades et la promesse de veiller aux dépenses de l’aïd ».
Il affirme que le but post-électoral d’Ennahda n’est pas de diriger les ministères de la souveraineté nationale, comme l’Intérieur et la Défense, mais plutôt de dominer ceux de l’Education et de la Culture, parce que son objectif à long terme, selon ce blogueur, est basé sur l’assujetissement des esprits pour produire des « générations domestiquées », comme cela est le cas dans les parties réactionnaires de la région.
« Il est devenu impératif pour nous de nous unifier et de nous réveiller, faute de quoi nous risquerons de nous retrouver un jour entraînés dans un fascisme religieux dont nous pourrions bien ne jamais parvenir à nous débarrasser », a poursuivi le blogueur.
Selon le blogueur « Bent El Hanchir« , Les Tunisiens ne sont pas satisfaits des résultats de cette élection, parce que ce qu’ils souhaitent véritablement, ce sont des garanties concrètes, et non des promesses, notamment après les pratiques de menace aux libertés personnelles qui sont apparues.
« Combien sont aujourd’hui amers, parce qu’un segment de la société semble condamné, en apparence, qui souffrait de persécutions au temps du régime en fuite du pays et vivaient dans l’ombre, une ombre dont ils avaient même peur », a déclaré le blogueur. » Et après la révolution, le révolution de la liberté en Tunisie, certains groupes d’entre eux se livrent aux persécutions qui étaient pratiquées contre eux, souhaitant imposer des modèles de comportement à un autre segment de la société en utilisant la violence. »
Le blog impute la responsabilité de ce qui s’est produit à Ennahda après sa victoire aux élections, exigeant des garanties et le respect des promesses.
Le commentateur Mohamed Hammar écrit dans « Third Ijtihad » que cette élection a montré le caractère superficiel de la pensée de la soit-disante gauche en Tunisie, en dépit de l’importance des personnalités de gauche qui se sont présentées à ce scrutin. Ce blog affirme que la défaite subie par les partis de gauche est justifiée, parce qu’ils n’ont pas compris l’histoire et ont fait des forces religieuses l’homme de paille de la politique.
« La chose la plus dangereuse est cette idéologie qui qualifie l’Islam d’hostile au combat de la gauche, ce qui est par ailleurs le comble de l’ignorance, dans la mesure où l’Islam est la religion de la droite, du centre et de la gauche. En fait, l’Islam est une religion conforme à la bonne santé du combat de gauche », écrit Hammar.
Pour sa part, le blogueur « Bel Fallagi » répondant à Afek Tounes critique les partis politiques qui ont remporté les élections, sous le titre « Les électeurs agitent la vallée et les représentants affirment que le gouvernement est une récolte ».
Le commentateur explique que les partis ont été indifférents aux pertes humaines et matérielles résultant des inondations dans plusieurs villes de Tunisie, et méconnaissent les dommages subis par les citoyens. Le blogueur écrit que la région a été la métaphore de la porte qui s’enfonçait et s’enfonce encore après qu’une vallée eut été noyée.
« Le plus grand problème est que les gens ont exprimé leurs votes et que des gens ont remporté des sièges à l’assemblée constituante. Et comme d’habitude, personne ne se souvient d’eux ni ne les regarde », écrit Bel Fallagi.
Source : « Magharebia » Le 06-11-2011
L’ancien Premier ministre libyen, emprisonné en Tunisie, menacé d’extradition vers la Libye
L’ancien Premier ministre libyen, Baghdadi al-Mahmoudi sera-t-il extradé de Tunisie vers la Libye ? Tunis doit examiner la requête de Tripoli ce mardi 8 novembre 2011. Arrêté en septembre près de la frontière algérienne, Baghdadi al-Mahmoudi serait en danger, selon Amnesty International, s’il rejoignait son pays aujourd’hui. La Tunisie et la Libye sont liées par une convention de coopération en matière de mesures d’extradition.
Premier ministre jusqu’aux derniers jours du régime du colonel Kadhafi, Al-Mahmoudi avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre 2011 près de la frontière algérienne, à Tamerza, et condamné en comparution immédiate à six mois de prison pour « entrée illégale » sur le territoire, avant d’être acquitté le 27 octobre.
Cependant, l’ancien dirigeant libyen est resté en prison dans l’attente de l’examen de sa demande d’extradition par le Conseil national de transition (CNT) libyen. Demande formulée dès le 24 septembre.
Agé de 70 ans, Baghdadi al-Mahmoudi était le dernier secrétaire du Comité général libyen, poste équivalent à celui de chef de gouvernement.
Originaire du nord-ouest de la Libye, Baghdadi al-Mahmoudi est médecin de formation. Il a été nommé ministre de la Santé en 1992, puis a occupé divers postes ministériels durant de courtes périodes. Il prend la tête du gouvernement en 2006. Durant son mandat de secrétaire du Comité général, il préside le Haut conseil du pétrole et du gaz et l’Autorité des investissements libyens.
Hassiba Adj Sahroui, directrice adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient de Amnesty International
Baghdadi al-Mahmoudi pourrait être torturé. Il ne serait pas jugé, et le risque qu’il encourt est une exécution sommaire ou une exécution extra-judiciaire
|
L’avocat de l’ancien Premier ministre, Me Mabrouk Kourchid, avait expliqué lundi que son client craignait pour sa vie car, après la mort du colonel Kadhafi « il est le seul ancien haut dirigeant libyen à détenir les secrets de l’État libyen ».
La Tunisie a reconnu le CNT le 22 août 2011 après la prise de la capitale Tripoli.
(Source: rfi.fr le : dimanche 06 novembre 2011 – Dernière modification le : dimanche 06 novembre 2011)
Charia en Libye, Charlie Hebdo: Points de vue
Après l’instauration de la Charia en libye, puis la victoire aux élections du parti islamique Ennahda en Tunisie, des questions se sont posées à nous, nombreuses.
·Qu’est ce que la Charia?
·La Charia est-elle compatible avec la démocratie ?
·Quelles conséquences sur l’équilibre géopolitique au Maghreb et au-delà ?
Et avant même que n’ayons eu le temps d’ébaucher des réponses, voilà que Charlie Hebdo est victime d’un attentat pour avoir voulu- à sa façon- répondre à ces questions. Pour un européen laïque, agnostique voire athée, une prise de position radicale vis à vis de la Charia en Libye et en Tunisie est tentante mais difficile à manier avec des mots simples. En attendant de formuler des réponses satisfaisantes, observons un instant ce qu’en pensent quelques musulmans, en France ou ailleurs, dans ces pays musulmans que leurs printemps mettent en vedette, au Maghreb ou ailleurs.
Sur l’attentat qui a touché Charlie Hebdo
20minutes.fr titrait hier
« La mosquée de Paris se veut pédagogue sur l’Islam de France »
Le recteur de la grande mosquée de Paris a tenu ce jeudi à « lever une ambiguïté » sur l’Islam de France et à mettre en garde contre lesamalgames, au lendemain d’unattentat qui a ravagé les locaux de Charlie Hebdo dont le journal, renommé « Charia Hebdo », présentait en « Une » un prophète Mahomet hilare.
Une enquête a été ouverte sur les circonstances de cetincendie criminel et aucune piste n’est pour l’instant privilégiée. Mais les responsables de la mosquée de Paris craignent que certaines parties de l’opinion n’y voient le signe d’une radicalisation des musulmans de France.
« Tant que les criminels, ceux qui ont commis cet acte, ne sont pas identifiés, il faudrait arrêter de fantasmer sur l’Islam et sur les musulmans », a dit à la presse Abdallah Zekri, président de l’observatoire des actes islamophobes auConseil français du culte musulman (CFCM).«
Cette réaction n’occulte en rien les réactions très négatives d’une partie de la presse maghrébine sur l’initiative de Chalie Hebdo. Ainsi Slateafrique.fr titrait hier « Charlie Hebdo : La presse maghrébine réagit mal »
Source : « Le Post.fr Le 06-11-2011
Lien : http://www.lepost.fr/article/2011/11/06/2631334_charia-en-libye-charlie-hebdo-points-de-vue.html