12 octobre 2008

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3064 du 12.10.2008

 archives : www.tunisnews.net  

 


FTCR: Solidarité avec les victimes de la répréssion en Tunisie…. TUNISNEWS sur Facebook TelQuel: Tunisie. Facebook, “parti virtuel” Le Temps: Perturbations sur le trafic internet

Sami Ben Abdallah: Le Bloc-Notes de Sami Ben Abdallah Khaled TRAOULI: Osons la solution islamique  –  Un taux d’intérêt nul..et rapidement Reuters: Principales déclarations après le sommet de l’Eurogroupe

Reuters: La crise signe la fin de la domination US sur les marchés- Soros AFP: Accord avec Pyongyang: les USA convaincus d’avoir remporté une victoire AFP: USA: Pyongyang retiré de la liste noire après un accord sur le nucléaire Reuters: Ce qu’implique la décision de Washington sur la Corée


Le site provisoire KALIMA: www.kalimatunisie.blogspot.com

 


 

Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives – FTCR

 3, rue de Nantes 75019 – Paris – Tel 01 46 07 54 04 – Fax : 01 40 34 18 15 

mail : ftcr2@anadoo.frwww.ftcr.eu

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FTCR – DECLARATION   

 Sihem Ben Sedrine,victime de l’acharnement de la police tunisienne.

Solidarité avec les victimes de la répréssion en Tunisie….

La police politique tunisienne, fidèle à ses habitudes, vient de s’attaquer de nouveau aux défenseurs des droits de l’homme en Tunisie.A  l’occasion d’une réunion de soutien à la militante, Zakia Dhifaoui, (condamnée en appel à 4 mois et demi de prison pour son soutien aux habitants du bassin minier),trois défenseurs des droits de l’homme : MM. Zouheir Makhlouf etLazhar Ismaelli (respectivement membre d’Amnesty International et chercheur) et Madame Sihem Ben Sedrine, porte parole du Conseil National pour les Libertés en Tunisie et rédactrice en chef du journal en ligne Kalima, ont été bousculés et empêchés de rejoindre la réunion prévue le vendredi 10 octobre 2008 au local du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (parti d’oppositon légal) dont Madame Zakia Dhifaoui est membre. Madame Sihem Ben Sedrine a été agressée verbalement et physiquement par des membres de la police politique. Son téléphone portable a été détruit après un coup de pied de l’un des agents de la police politique. Nous rappelons que Mme Ben Sedrine est souvent la cible des agressions de la police politique tunisienne. Ces pratiques illustrent une fois encore les méthodes brutales utilisées par les pouvoirs publics en Tunisie afin de tuer tout élan de solidarité. Devant de telles pratiques la FTCR :

–          Condamne ces pratiques et exige le respect des libertés fondamentales garanties par la Constitution et apporte son soutien à tous les militants-es tunisiens-nes victimes de la répression.

–           Assure de  sa solidarité et son soutien :  Mmes Zakia Dhifaoui, Sihem Ben Sidrine, Mrs Z. Makhlouf, L. Ismaielli et toutes les victimes de la répression.–          Dénonce les arrestations, les inculpations et les condamnations de toutes les personnes qui ont apporté leur soutien aux familles du bassin minier.  

–          Exige l’arrêt des poursuites à l’encontre de son président et la libération de tous les prisonniers du bassin minier. 

–          Réaffirme son soutien à tous les inculpés dans l’affaire 15537 « Appartenance à une bande, participation à une entente en vue de de préparer et de commettre une agression contre les biens et les personnes… ». et dénonce la parodie de justice concernant toutes les affaires relatives aux évenements du bassin minier.  

         Attire l’attention de l’opinion publique et des médias , sur le cas de M. Elfahem Boukaddouss (en fuite), correspondant de la chaine de TV indépendante El-HiwarEttounsi, inculpé dans cette affaire et qui n’a fait que son travail de journaliste, : informer des évenements du bassin minier.

 

–          Assure M. Elfahem Boukaddouss et sa famille de son soutien et sa solidarité.

–          Réclame une enquête indépendante pour déterminer les circonstances du décès des 3 jeunes du bassin minier 🙁Hichem Ben Jeddou Alaymi – électrocuté,  Hafnaoui Maghzaoui – tué par balle le 06 juin 2008,  Abdelkhalek Amidi blessé par balle et a succombé à ses blessures le 13 septembre 2008).

 

Paris le : 12 Octobre 2008

 

Le Bureau National de la Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives – FTCR

 

 

 


TUNISNEWS sur Facebook

Nous venons de constater que « Tunisia Liberty » de France, vient de créer un compte TUNISNEWS sur Facebook.

Nous ne connaissons pas personnellement ce ou cette compatriote qui a pris cette initiative, mais nous tenons à le/la remercier de tout cœur pour cette belle initiative.

En fait, c’est ça « l’esprit Tunisnews » : travailler en citoyens libres, responsables et actifs pour une Tunisie meilleure, capable de rassembler TOUS SES ENFANTS sans faire de tapage.

Un grand merci pour « Tunisia Liberty », tu aides ainsi à faire parvenir des extraits du contenu censuré de notre lettre de diffusion et de notre site sur le web à tous les tunisien(NE)s qui désirent savoir et comprendre ce qui se passe vraiment dans leur pays.

Pour accéder à la page TUNISNEWS (non officielle) sur Facebook, il suffit de se connecter à ce lien :

http://www.facebook.com/group.php?gid=92488580592


 

Tunisie. Facebook, “parti virtuel”

Par Zoé Deback

La fermeture du célèbre réseau social par le régime de Ben Ali a provoqué une mobilisation sans précédent chez les internautes. Pour une fois, les censeurs ont dû faire marche arrière. Des opposants aimeraient y voir une faille du système répressif.

C’est face au célèbre message d’erreur “404 – Not Found” que les Facebookers tunisiens se sont retrouvés, le 24 août dernier, en tentant de se connecter à leur “réseau social” préféré. Mais au pays de Ben Ali, “non trouvé” apparaît presque toujours sur les moniteurs pour masquer

“l’interdit”, le véritable code d’erreur “403 – Forbidden”. Les “404 bâchées” (en référence à une camionnette populaire…) symbolisent même la censure en Tunisie. Pourtant, cette fois, l’incrédulité, puis la consternation, ont envahi les forums de discussion : “Ils” ont osé fermer Facebook. Pourquoi ?

Mokhtar Yahyaoui, ancien juge démis de ses fonctions en 2001, pour avoir dénoncé l’absence totale d’indépendance de la magistrature tunisienne, et qui tient, depuis, un blog très connu, analyse la situation dans une interview fin août au journal online Afrik.com : “La censure du réseau social Facebook en Tunisie est intervenue après une série de censures de blogs (…) L’apparition d’une sorte de mobilisation autour de la revendication de la liberté d’expression, en dehors des canaux d’opposition classiques, a trouvé dans Facebook le meilleur moyen pour s’exprimer et s’élargir cet été. Le pouvoir était au courant de cette tendance et il semble qu’il a choisi la censure pour couper cet élan”.

Dans un message du 26 août, il détaille sur son blog, Tunisia Watch : “Ils étaient 16 000 au début de l’année, pour arriver à 28 313 tunisiens inscrits sur Facebook le 14 août 2008. À ce rythme-là, en moins d’un an, on peut facilement dépasser les 50 000, voire les 100 000 adhérents. Pour un pays comme la Tunisie, avec ses 10 millions d’habitants et sa chape de plomb, ces chiffres sont tout simplement impressionnants. Trop élevés pour que le parti du président Ben Ali puisse se permettre un tel rassemblement”.

La menace pour le régime tunisien réside surtout dans le fait que Facebook permet de constituer rapidement des groupes d’intérêt commun, souvent autour de thèmes futiles, mais parfois également revendicatifs. De nombreux opposants et défenseurs de droits humains y possèdent un “profil”, comme l’avocat Mohammed Abbou, figure de la lutte pour les droits humains en Tunisie. Or, le gouvernement “a refusé d’accorder l’agrément à toute organisation des droits humains réellement indépendante qui en a fait la demande au cours des dix dernières années”, indique l’ONG Human Rights Watch dans son dernier rapport annuel.

Mais une société virtuelle comme Facebook est beaucoup plus difficile à contrôler, car pour accéder au profil d’une personne, il faut que celle-ci vous accepte comme “ami”. Les cyber-espions tunisiens ont du pain sur la planche !

Vague de protestations

Le “blocage” de Facebook a rapidement soulevé une immense vague de protestations, exprimée en ligne par les jeunes internautes privés d’un précieux espace de liberté, mais aussi par certaines élites. Car en Tunisie, tout le monde semble avoir un profil sur Facebook, depuis les stars du cinéma… jusqu’au président du patronat tunisien. En tout cas, le 2 septembre, à la grande surprise des Tunisiens, le réseau social était à nouveau accessible aux internautes, après dix petits jours de “fermeture”. Le quotidien Alchourouk, proche du pouvoir, écrit le lendemain : “Le président Ben Ali est intervenu personnellement dès qu’il a appris la fermeture du site”. Que faut-il en penser ? “Des pressions venant de milieux proches du pouvoir ont dû peser, des hommes d’affaires influents ont peut-être su être convaincants quant à l’inefficacité d’une telle censure et la faible dangerosité que représente ce réseau pour le pouvoir, argumente Omar Mestiri, directeur de la rédaction de Kalima, premier journal tunisien online. “N’oublions pas que, fait rare, des médias proches de Ben Ali ont publiquement critiqué ce blocage”. Le bannissement de sites web sous prétexte de problèmes techniques est un phénomène courant en Tunisie. Le pays figure depuis des années dans la liste des 15 pays du monde “ennemis d’Internet”, établie par Reporters sans frontières. Le rapport 2006 de l’ONG affirmait que “la politique du président Ben Ali en matière d’Internet est l’une des plus liberticides de la planète” (lire encadré). Presque tous les sites d’information nonétatiques sont censurés : sites d’opposition politique, ONG, médias étrangers, blogs… mais aussi des sites très populaires comme YouTube ou Dailymotion, bloqués pour empêcher la diffusion de vidéos compromettantes pour le régime de Ben Ali.

Résistance numérique

La résistance d’internautes rodés aux méthodes de la censure n’est pas nouvelle. Mais elle s’est amplifiée à partir de 2005, avec la campagne online lancée pour dénoncer la censure pendant que Tunis hébergeait – comble de l’ironie- le Sommet mondial sur la société de l’information. Depuis, le nombre de blogs et de vidéos publiés par des activistes n’a cessé d’augmenter. La fermeture du site de partage de vidéos Dailymotion a déclenché une autre campagne en 2007. Dernier épisode, pendant l’été 2008, la guerre entre internautes et censeurs s’est intensifiée après la publication de vidéos des exactions commises par la police lors des émeutes de Redeyef. Une nouvelle vague de censure des blogs a suivi et les bloggeurs de mieux en mieux organisés ont riposté par une nouvelle campagne. Il faut distinguer, en fait, ces “résistants en ligne”, minoritaires, qui utilisent des moyens de contournement de la censure (notamment les serveurs proxy, qui permettent une connexion indirecte et donc anonyme), et les jeunes gens qui surfent sur Internet, avec des degrés divers d’audace et d’information sur la censure, mais qui viennent tous là pour trouver un petit espace de liberté. Ils échangent des informations en utilisant un langage codé et humoristique, pour tenter d’échapper au filtrage : la censure s’appelle “Ammar 404” ou “Mkass” (les ciseaux), la dictature est la « Tanzanie » et son président se nomme “Khali” (mon oncle). Surtout, ils prennent soin de placer des points au milieu des mots-clés susceptibles d’être pistés par le filtrage (exemple : “démo.cratie”).

Avec l’affaire Facebook, la résistance s’est durcie d’un cran. À la recherche de moyens d’accéder à leur site-culte, beaucoup de jeunes qui, jusque-là, s’étaient tenus à l’écart de toute contestation, ont commencé à utiliser des serveurs proxy. Pendant les dix jours de blocage du réseau social, un bras de fer s’est engagé, entre les internautes, qui inventaient et échangeaient de nouveaux moyens pour accéder au site (dont un lien joliment nommé “FaceOmmek” !), et les censeurs qui, au fur et à mesure, verrouillaient le site de plus en plus efficacement. Bilan : des dizaines de groupes sociaux créés dans Facebook pour protester contre la fermeture du site lui-même, comme le groupe “Si Facebook reste fermé en Tunisie, j’émigre au Niger”, rejoint par 600 membres, mais aussi, au passage, pour protester contre d’autres censures, dont celle de Come4News, un site d’actualité citoyenne.

Génération Internet

Alors, faut-il voir dans cet émoi estival le signe que la jeunesse tunisienne s’est mise à revendiquer plus de libertés individuelles ? Pas si sûr. “Un grand mouvement d’échange de proxy s’est lancé dès la fermeture de Facebook, mais je ne crois pas qu’après sa réouverture, ils continuent d’être utilisés”, nous explique un jeune internaute tunisien. Il est donc probable que la plupart des internautes évitent toujours d’utiliser les proxy pour consulter les sites bloqués – même s’ils en ont entendu parler ou qu’ils les ont testés- et s’autocensurent quand ils chattent ou écrivent dans les forums. D’autant que des rumeurs, soigneusement entretenues, tendent à exagérer dans les esprits la capacité de surveillance en ligne de la police. La peur de s’exprimer politiquement reste très grande dans un pays où on compte, depuis 2001, plus de 12 personnes arrêtées pour avoir surfé ou publié sur Internet. En 2003, à Zarzis, sept jeunes ont été arrêtés et torturés pour avoir téléchargé des documents jugés “dangereux”, et en 2005, l’avocat Mohamed Abbou a été condamné à 3 ans et demi de prison pour avoir dénoncé la torture et la corruption sur son blog. “Le régime tunisien n’autorise aucun espace de contestation sociale ou politique. Le contrôle de l’information par le Pouvoir tunisien revêt un caractère obsessionnel”, rappelle Reporters sans frontières dans son rapport 2008. Dans cette ambiance politique étouffante, il est logique que les plus intimidables soient justement la “génération Internet” : les moins de 25 ans ont grandi avec le parti-Etat de Ben Ali et, pour eux, le pluralisme politique est un concept inconnu. Pourtant, les événements récents montrent sans doute que les censeurs sont dépassés par le phénomène social qu’est devenu Internet. Car malgré leurs moyens techniques, ils sont loin de contrôler l’explosion des réseaux sociaux online aussi fermement que la société réelle. Ainsi, Mokhtar Yahyaoui compare, sur son blog, Facebook à un “parti virtuel”. Et d’analyser : “Apparu aussi soudainement en dehors de toute emprise de l’administration, de la propagande, de la police et de la justice, coïncidant avec une échéance importante (2009, année d’investiture du président pour un 5ème mandat), Facebook doit constituer l’effet d’un tremblement de terre pour une dictature mobilisée à souder toutes les fissures d’un système de soumission qu’elle veut créditer à 99% (score de Ben Ali au scrutin présidentiel de 1999, ndlr)”.

La génération des Facebookers, si elle commençait à utiliser efficacement les outils libérateurs d’Internet, pourrait élargir l’une des rares “fissures” du système répressif tunisien. Peut-être est-ce là ce que le président Ben Ali, réputé être très au fait d’Internet, redoute le plus.

Technique. La police du Net

L’Etat tunisien emploie plusieurs moyens pour contrôler le Web.

Le blocage de l’accès aux sites :

Une étude du projet universitaire OpenNet Initiative a démontré en 2005 que, sur un échantillon de 2000 sites, 10% sont bloqués en Tunisie. En plus des sites pornographiques, trois catégories de sites sont censurés : ceux dédiés aux droits de l’homme, à l’opposition politique, et ceux qui donnent des outils de contournement de la censure.

La surveillance des cybercafés :

Depuis leur création en 1998, la gérance des cybercafés n’est accordée qu’aux membres du RCD, le parti de l’Etat, comme nous l’a expliqué Sihem Bensedrine, porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie. Les gérants peuvent relever les activités des clients et les identifier. Mais des “mouchards” électroniques, installés sur les routeurs, ont révélé l’incapacité de nombreux cybers à bloquer l’utilisation des moyens de contournement, ce qui a entraîné la fermeture de pas mal d’entre eux.

L’espionnage des messageries :

La “police du Net” est capable de filtrer les emails par mots-clés, puis de récupérer les mots de passe des messageries sélectionnées. Les policiers peuvent alors, à leur guise, lire les courriels, remplacer leur contenu (généralement par un message farfelu), voire supprimer tous les messages et contacts.

Le piratage de sites :

Presque tous les sites ou blogs d’opposition tunisiens ont été victimes d’au moins une attaque, rapportait en juin Reporters sans frontières. Certaines attaques se sont soldées par la suppression complète des données. Bien qu’il soit impossible de le prouver, la fréquence et le ciblage des opérations de piratage suggèrent qu’elles sont favorisées par la police.

La limitation du débit :

Sites inaccessibles, coupures de connexion et lenteur de téléchargement sont le lot quotidien des utilisateurs tunisiens du Net. “C’est tout simplement à cause des filtres qui sont mis en place !”, explique l’un d’eux sur le forum Marhba.com. Tunisie Télécom diminuerait aussi le débit de tous les fournisseurs d’accès à travers les lignes de téléphonie fixe dont elle détient le monopole. Or, les outils de contournement de la censure (serveurs “proxy”) exigent une bonne bande passante.

(Source : « TelQuel » (Magazine hebdomadaire – Maroc), N° 339 du 20 au 26 septembre 2008)

Lien :http://www.telquel-online.com/339/monde1_339.shtml


 

Perturbations sur le trafic internet

Suite à des perturbations sur la liaison internationale de Tunisie Telecom avec l’Italie, dûes à une coupure du câble « Keltra » du côté italien, le trafic sur le réseau local a connu hier en début de matinée une certaine lenteur qui a été ressentie par les usagers de l’Internet en Tunisie. L’augmentation récente de la bande passante de 50% a permis d’éviter des coupures et d’alléger les effets dus à cette perturbation. A rappeler que Tunisie Telecom vient de procéder à l’augmentation de sa bande passante pour atteindre 7,5 Gbps en mettant en service à partir de vendredi 10 octobre 2008 une nouvelle capacité internet internationale de 2.5Gbps. Cet élargissement de la bande passante permettra d’améliorer significativement la fluidité de navigation sur les sites Internet et d’accroître la rapidité de téléchargement. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 12 octobre 2008)


 

Le Bloc-Notes de Sami Ben Abdallah :

Tunisie :Les « conneries » du piratage des sites tunisiens.

France : Révélations sur les complots et les machinations des renseignements généraux français (RG).

Tunisie : « La main Noire », «la main invisible », «la main visible » de la police politique

 

Semaine du 06/10/2008 au 12/10/2008

 

 

Par Sami Ben Abdallah

www.samibenabdallah.com

 

 

Tunisie : Les «conneries » des piratages des sites Internet

 

Des sites dissidents sont parfois piratés. Par qui ? Pourquoi ? Comment ? A chacun sa version. Et…toutes les manipulations sont permises.

Il y a quelques semaines, j’ai eu un échange avec M. Mokthar Yahyaoui qui avait peur que son site soit piraté. « Si Mokthar- lui avais-je dis– je ne comprends pas ces «histoires » de piratage de site ! En Tunisie, il n y a pas de législation claire pour la presse électronique. En France, il y en a une. Pourquoi vous ne déclarez pas votre site en France et vous bénéficiez ainsi des avantages de la législation française ?  Premièrement, déclarer votre site au CNIL français ainsi il dépendra de la législation française. Pour le nom de domaine, protégez le chez un huissier français moyennant 10€ avec Copyright France (www.copyrightfrance.com). Ensuite, faites un dépôt de votre site d’information ou journal électronique chez Icimarques. Le nom de votre site deviendra une marque française moyennant 210€ pour 10 ans (en ajoutant une petite somme d’environ 100€, votre marque française deviendra une marque Européenne et sera protégée dans toute l’Europe). Vous pourrez acheter aussi le certificat SSL sur Internet  moyennant 68€/ an(le certificat utilisé pour protéger les achats en ligne généralement). Il assurera la confidentialité(il est impossible d’espionner les informations échangées), l’intégrité (il est impossible de truquer les informations échangées) et l’authentification (il permet de s’assurer de l’identité du programme, de la personne ou de l’entreprise avec laquelle on communique) (http://sebsauvage.net/comprendre/ssl). Ainsi, quand vous vous connecterez sur votre site et vous entrez le mot de passe, la page est entièrement sécurisée par le puissant organisme américain qui délivre ces certificats et plus personne ne pourra vous piquer votre mot de passe. Troisième solution, déléguez la gestion de la sécurité de votre site à une Entreprise privée, française ou américaine. Coût à partir de 300€ et  votre site sera protégé par cette dernière. Si un pirate se présentait sur votre site, qui dépendra de la législation française, il suffira de déposer une plainte en France. La police française d’Internet est assez efficace et elle retrouvera le pirate anonyme s’il se connectait de la Communauté Européenne ou du moins, elle le localisera s’il se connectait d’un pays en dehors de la C.E.

 

A supposer que la personne se connecte avec un proxy ( le Fournisseur d’accès sera obligé de la dénoncer en cas de plainte) ou d’un publinet en France ( la plupart sont équipés de vidéos surveillance et il est facile de retrouver le pirate). Dans tous les cas, vous pouvez l’attaquer devant le Tribunal correctionnel, en vous faisant assister  par un avocat -si vous le désirez- et demander  l’application des articles 323-1 et suivants du code pénal : l’accès et le maintien frauduleux dans un Système de TraitementAutomatisé de Données (STAD) sont punis d’un an d’emprisonnement  et/ou de 15.000 euros d’amendes. En cas de suppression ou de modification des données, les peines encourues sont de 2 ans  d’emprisonnement et/ou de 30.000€ d’amendes. En cas d’entrave volontaire  au fonctionnement du STAD ou  d’introduction des données, les peines encourues sont de 3 ans de prison et/ou 45.000€ d’amende.(http://www.murielle-cahen.com/publications/page2340.asp)  ».

Si vous estimez que votre site a de la valeur et vous avez peur qu’il soit piraté, vous avez le choix : ou ne rien faire et passer le plus clair de votre temps à faire des « Communiqués » ou trouver une « solution concrète » (je ne prétends pas m’y connaître en protection de site Internet. Cette  solution  reste à améliorer et à compléter).

Bien sûr, il y en a ceux qui  ne chercheront pas à appliquer des solutions, car les piratages des sites constituent pour eux une sorte de fond de commerce. Et allez savoir qui sont vraiment ces « pirates anonymes » !

Mais dans ce cas, pour les sites qui sont hébergés à l’étranger, pour les personnes qui peuvent porter plainte et refusent de le faire, pour les personnes qui peuvent investir 200€/an et qui refusent de le faire,   toutes ces histoires de «piratage de sites »  ainsi que leurs supposés auteurs  demeureront des hypothèses. Et, toutes les manipulations sont permises.

Y a qu’à se rappeler  le cas d’une personne de nationalité française dont le site Tunisien dépendait de la législation française, qui aurait (à mon avis) piraté son propre site faisant croire que «la police d’Internet » l’avait fait (si c’était vrai, pourquoi n’a-t-il pas déposé une plainte en France ?).

En me rappelant ce cas, j’ose dire qu’une partie de ces histoires de piratage de sites, dans ces conditions précises… est de « l’auto-piratage», pour remplir des CVs assez vides. En un mot : des conneries.

 

France : Les Carnets noirs de la République : révélations sur les complots et les machinations des renseignements généraux (R.G).

 

L’hebdomadaire d’information Le Point du jeudi 9 octobre 2008 (n°1882). Un excellent numéro consacré aux renseignements généraux français (RG), la « presque »  police politique en France. Le Point revient sur deux livres au contenu inédit : « RG, la machine à scandale » (écrit par l’ancien commissaire des RG, Patrick Rougelet révoqué de la police(Albin Michel), le livre «mémoires » de l’ancien patron des RG (Yves Bertrand, Directeur des R.G ; de 1992 à 2003)  « Je ne sais rien…mais je dirais presque tout » et le contenu des Carnets de l’ancien patron des RG.

 

Le Point a pu «consulter dans leur intégralité le contenu de ce carnet et des 22 autres, saisis le 16 janvier 2008, au domicile de celui qui a dirigé près de 12 ans les RG. La justice n’en a extrait que ce qui concernait l’affaire clearstream. Depuis, des centaines de pages  noircis à la main par Yves Bertrand dorment sous scellés au palais de justice de Paris ».

 

Et Le Point de publier quelques extraits de la déstabilisation dont fut victime «le candidat Sarkozy » avant les présidentielles de 2007 : « Lundi 27 juillet 2003, d’une écriture ronde et en soulignant certains noms propres, le patron des RG, Yves Bertrand, relate en détails, dans un carnet à spirales qui ne le lâche jamais les conditions de la séparation  de Nicolas Sarkozy de sa première femme, sur fond d’adultère. Le tout complété de renseignements sur Cécilia, ses parents et son ex mari ». A la fin de mai 2002, à propos de Nicolas Sarkozy, que Bertrand désigne par « Sarko » ou sous l’abréviation « N.S », on lit : « Sarko, un mec le tient. Tassez a reçu du fric de Falcone pour Sarko, de Jean Christophe et de Chefs d’Etats africains. » Le 2 juillet 2003, il est encore question de gros sous. Le patron des RG : « Sarko 150.000 francs en liquide dans son cabinet. »Autant d’accusations gratuites.  Et Le Point de préciser enfin, « fin 2004, Sarkozy [ Ministre de l’intérieur] lance à Bertrand : « je sais que vous complotez contre moi ».

 

RMC info, commente le contenu des carnets de l’ancien patron des RG : « Yves Bertrand notait tout (et n’importe quoi) sur des hommes politiques et les personnalités fichées. On y apprend ainsi que tel ministre «prend de la cocaïne », que tel homme politique «est bisexuel »…la vie privée de ceux qui comptent y est étalée (..).Ces notes, Yves Bertrand les mettait au service de sa hiérarchie, à savoir le ministère de l’intérieur, Matignon (le premier ministre) et l’Elysée (la présidence de la République) ».

 

Le travail fait par les R.G sous Yves Bertrand ? Christophe Labbé, journaliste au Point, interviewé par RMC info est  formel : « C’est un travail de police politique, une police qui n’hésitait pas à passer la tête dans la chambre à coucher ou dans le Cabinet médical. (…)On est vraiment dans une police de trous de serrures. Les RG sous Yves Bertrand, c’était 800.000 personnes fichées ».

 

Précisions utiles sur http://moreas.blog.lemonde.fr/de Georges Moréas, Commissaire principal honoraire de la Police Française: « les RG comptent 4.000 fonctionnaires.(..) ils sont sous l’autorité du Ministre de l’intérieur et des préfets, et, pour la plupart, ne possèdent pas la qualité d’Officiers de Police Judiciaires (OPJ). Ils échappent donc au contrôle des magistrats ».La surveillance des partis politiques en France ? « En 1994, le Conseil National du Parti Socialiste s’embrase en découvrant un « espion » des R.G lors de ses délibérations. Le directeur, Claude Bardon, sert de fusible. Il est remercié, et l’on retire à ce service la surveillance des partis politiques. Un décret du 16 janvier 1995 fixe les nouvelles missions : information du gouvernement, défense des intérêts fondamentaux de l’Etat, sécurité intérieure et surveillance des jeux. En 2002, Nicolasz Sarkozy ministre de l’intérieur met fin à la pratique des « notes blanches » anonymes. Depuis, chaque note doit porter la signature de son rédacteur. Et, il réorganise les priorités des RG en 2004 : lutte contre les terrorismes, lutte contre les violences urbaines et l’économie souterraine, anticipation et gestion des crises. Enfin, Nicolas Sarkozy décide une nouvelle réorganisation des services : dans quelques mois,il y aura une fusion ou presque entre les R.G et la D.S.T (le service de contre espionnage. Sa mission première est la protection de la France contre les ingérences étrangères. La DGSE, quant à elle est compétente à l’extérieur de la France. Elle est composée de militaires et de civils) ».

 

Dernière précision. « les RG ont survécu à toutes les républiques et à tous les régimes ( de droite comme de gauche)…et les seules décisions qui ont été prises pour plus de transparence dans son fonctionnement ont été depuis …1995 ».

 

Voilà encore une fois, ce qui nous sépare de la France. Une police politique ? Ils en ont une ! Mais tout est encadré par des lois, les journaux peuvent évoquer ces sujets et, les Français n’hésitent pas quand il y a des dysfonctionnements, à les exposer en public et à en parler. Car ce qui compte toujours, c’est le concret. Les faits sont têtus. Mieux vaut trouver des solutions.

 

Et les Français sont des précurseurs à ce sujet. En témoigne le site www.renseignementsgeneraux.net  (qui comme est précisé n’a rien à voir avec le Ministère de l’intérieur ou de la Justice). Il est créé par des défenseurs des droits de l’Homme, qui cherchent « à faire valoir leurs droits, et respecter la loi ». En effet, «les ministères français de l’intérieur (police, avec le STIC) et de la Défense (gendarmerie, via JUDEX) ont fiché des millions de «suspects », pendant des années, en violation de la loi « Informatique et Libertés ». Si le STIC a depuis été- partiellement, et discrètement- légalisé, JUDEX n’a pour sa part toujours pas été officiellement légalisé ». Et les défenseurs des Droits de l’Homme, de qualifier ces fichiers policiers de «hors la loi ».

 

Conscient des dérapages, l’Etat français souhaite désormais que la Police se conforme aux lois, et les créateurs du site précisent : « Signe des temps, et de la soumission de l’Etat au droit commun », la refonte de la loi informatique et libertés, adoptée le 15 juillet 2004, précise que les fichiers policiers disposent «d’un délai allant jusqu’au 24 octobre 2010 » pour se mettre en conformité avec la loi… »

 

Le site Service-Public.fr (Site de l’administration virtuelle en France) mentionne clairement, l’étendue de la loi : (Rubrique : Vos Droits et Démarches : Relations avec l’administration. Sous rubrique : Fichiers des renseignements généraux ). Ainsi, il est précisé : « Les fichiers des renseignements généraux ne peuvent faire mention de vos opinions politiques, religieuses ou syndicales. Il existe toutefois des cas particuliers concernant : Les personnes fichées pour terrorisme et les élus et personnes jouant un rôle significatif, ou ayant accès à certaines informations » (Dans l’attente d’une nouvelle loi précisant l’étendue d’Edvige).

 

Faites valoir vos droits ! précise la Fédération Informatique et Libertés (vie-privée.org) qui « entend expliquer aux gens pourquoi et comment, il convient d’exercer ses droits d’accès, de rectification, d’opposition et d’oubli, prévus par la loi, en matière de fichiers policiers (français et Européens) ».

 

Deux remarques s’imposent : Quand on voit les sujets favoris de la majorité des ONG de Droits de l’Homme tunisiennes, on ne peut que regretter l’absence de travaux sur la « protection de la vie privée et les fichiers policiers », au profit d’autres plus porteurs de «médiatisation ». Faut quand même s’interroger sur le travail de certaines ONG qui ne font rien à part du copier/coller, de Communiqués déjà parus par les autres ONG, pour les mêmes affaires !

 Seconde remarque : Quand on lit les journaux tunisiens ou le discours du pouvoir, et on le compare avec le discours politico-médiatique français, on ne peut que s’interroger : la France, grande puissance économique et grande démocratie, connaît des problèmes : racisme, bavures, chômage, commissions dans les marchés publics, culte de la personnalité, pratiques des RG, surpopulation carcérale …etc ! et nous en Tunisie, un pays encore émergent, tout serait bien chez nous : les libertés publiques respectées, le chômage résolu, la police politique inexistante, la démocratie appliquée à la lettre.

 Tous ces millions de Français et de Françaises, ces journalistes, ces politiques, ces Ministres, ces ONG  qui lancent des débats à propos de ces fichiers policiers hors la loi, seraient donc des «traîtres, qui salissent l’image de la France ?».

 

Tunisie : « La main Noire », «la main invisible », «la main visible » de la police politique

 

En Tunisie, ce sujet est des plus tabous et  Noura Borsali, journaliste à l’hebdomadaire,  Réalités a beaucoup de mérite pour avoir fait des recherches à ce sujet.

Réalités en date du  20/04/2006, (Les deux premières manifestations de la Tunisie indépendante) Noura Borsali écrit : «  Depuis 1955, et au moment du conflit Bourguiba-Ben Youssef, ont été mis en place des «comités de vigilance » qui seront légalisés quelques mois après leur constitution de fait par un arrêté du Ministre de l’intérieur qui annonce que «des comités de vigilance peuvent être constitués dans les villes du Royaume » (Décret du 31 mars, publié dans le J.O.T du 27 avril 1956) et qui prend effet à partir du 1er février. « Un embryon de police politique prend forme avec l’organisation de comités devigilance Destouriens, légalisés sous l’autorité du ministre de l’intérieur » (J.Bessis). « Ces comités ne sont rien d’autre qu’une milice politique, une milice Néo- Destourienne », commente L’Avenir de la Tunisie (du 4 au 10 mai 1956). La constitution de tels comités a pour objectif de « rétablir l’ordre et de rechercher les auteurs des crimes et délits ». Fait bizarre quand on sait que la police, à laquelle incombe traditionnellement cette fonction, est tunisifiée (décret beylical du 31 mars portant nomination de dix commissaires de police tunisiens et négociations (Mongi Slim) à Paris, le 4 avril, sur la sécurité publique en Tunisie) et ne relève que de la seule autorité du gouvernement tunisien. D’où le commentaire du même hebdomadaire : « En réalité, le but poursuivi est évident. Ces comités se sont donné comme tâche de rechercher, intimider, pourchasser et même arrêter tout homme dont l’action peut être considérée comme gênante par le parti au pouvoir ».(..) Ces comités, selon Mohamed Dhifallah, existaient également dans tout le pays et étaient animés également par Amor Chéchia dont le centre était situé à Sidi Ben Aïssa, à Béni Khalled, et aussi par Béchir Zarg Layoun,Hassen Ben Abdelaziz, Hassen el Ouertani …Ces comités disposaient de voitures sur lesquelles était inscrit le nom de tel caïd. Ils opéraient en plein jour, devant tout le monde. Dans ces centres, on torturait et des yousséfistes ont disparu. Ceux qui ont quitté ce lieu, indemnes, sont peu nombreux. (…). « La création d’une milice politique, l’institution d’une juridiction d’exception pour les délits politiques, démontre une dangereuse tendance à l’étouffement démocratique », note le journal du Parti Communiste Tunisien ».

 

Omar Khlifi, auteur de «l’assassinat de Salah Ben Youssef », revient sur cette page méconnue de l’Histoire de la Tunisie (p182). Il semble que le premier noyau de la « police politique tunisienne » fut créée par «  Béchir Zarg Layoun », grand patriote et activiste connu pour avoir organisé, sous le vocable de la « Main Noire » des cellules urbaines formées de commandos armés efficaces, qui avaient mené la vie dure aux forces coloniales durant la lutte de libération nationale ».

 

Au départ, « la Main Noire » tunisienne se proposait de contrer l’organisation terroriste française, « la Main Rouge » qui a assassiné le syndicaliste Farhat Hached, mais plus tard, « la Main Noire »  a commencé à réprimer  des Tunisiens ( à commencer par l’assassinat de Salah Ben Youssef à Francfort organisé par  le même Béchir Zarg Layoun et Tayeb Mhiri, le Ministre de l’intérieur aidés en cette basse besogne par les Milices du Parti au pouvoir). C’est Omar Khlifi qui le rappelle encore (pages 140 et suivantes) : « Un cycle infernal commence. (..) des enlèvements sont opérés par des milices, les comités, dit comités de vigilance, sévissent en plein jour sous prétexte de soutenir l’action de la police…telles sont les dérives graves auxquelles se livrent le secrétariat général de Salah Ben Youssef et le Néo-Destour de Habib Bourguiba à l’aube de l’émancipation de leur patrie. (..) Des dizaines de mort, un grand nombre de blessés, des attaques quotidiennes contre les locaux des deux mouvements antagonistes. Des militants youssefistes sont suppliciés dans des prisons privées illégales, comme celles de Beni Khaled, créée par Amor Chachia (qui siégea par la suite en tant que commissaire du gouvernement auprès de la haute Cour) ».

 

Et aujourd’hui ?  En 2001, Monsieur Slaheddine Maaoui, alors ministre des droits de l’homme (JeuneAfrique du 17/04/2001), avait reconnu dans une interview au journal Le Monde (du 5 Avril 2001), « le harcèlement dont sont victimes les défenseurs des droits de l’homme, condamnant au passage «la censure sur Internet, qualifiée «d’absurde » et de « contre-productive ». Et M. Ridha KHEMAKHEM: Coordinateur Général des Droits de. l’Homme au Ministère de la Justice d’ajouter «parfois, certains opposants provoquent la bavure ».

 

Le jeudi 26 avril 2001,  c’est peut être la dernière intervention publique du président Ben Ali à ce sujet : « Le président Ben Ali demande l’ouverture d’une enquête sur de possibles abus perpétrés par la police contre des civils. En recevant son ministre de l’intérieur Abdallah Kaabi, le chef de l’Etat s’est aussi prononcé en faveur de sanctions contre les membres des forces de l’ordre qui seraient reconnus coupables de semblables abus. « Le chef de l’Etat a insisté sur l’intérêt constant qu’il porte à la consécration de rapports civilisés avec les citoyens (…) afin d’éviter les abus, » a-t-il dit à l’adresse de son hôte venu lui rendre compte des activités de son ministère(Dépêche Reuters du 26 Avril 2001).

 

Aujourd’hui, la France s’interroge (Lire plus haut le paragraphe : Les Carnets noirs de la République : révélations sur les complots et les machinations des renseignements généraux français. )  avec toutes les polémiques suscitées par l’adoption du fichier Edvige : Peut-on se passer d’une « police politique ? ». Hélène Franco, Secrétaire Générale du Syndicat de la magistrature  a déclaré à Libération : « Nous sommes la seule démocratie en Europe où il existe une police politique. Car il s’agit bien de cela. En France, nous avons toujours eu la manie du fichage » (Libération du 2 septembre 2008). Ces interrogations sont légitimes quand on se rappelle que c’est une loi de Vichy en 1940, qui organise le premier service central des renseignements Généraux  et les premiers services régionaux.

 

Si la France, puissance mondiale et grande Démocratie, se pose ces questions, il est clair que la Tunisie ne peut pas se passer d’un tel débat.  Pourquoi ne pas en parler et trouver des solutions? Les bavures, la torture, la police politique, la censure, le culte de la personnalité, les commissions occultes…etc. Tout cela existe ou a existé en France. La logique de l’exécutif est universelle, qu’il soit en Tunisie ou ailleurs. La Démocratie ? C’est la multiplication des «contre-pouvoir ».

 

Jusque-là, les arguments du pouvoir demeurent classiques : « De tels sujets feront l’objet d’exploitation de certains Opposants et le débat sera dévié » et «la Tunisie est  un petit pays qui ne supporte pas  l’évocation de tels débats ». Et il faut reconnaître que, si ces  arguments avaient une certaine consistance au début des années 90,  ils ont montré leurs limites depuis la révolution de l’information et l’avènement d’Internet car  tout se sait et, rien ne se cache.

 

Tout comme la France qui réalise qu’on n’est plus en 1940 sous Vichy et, qu’il faut adopter de nouvelles législations, le pouvoir, les partis politiques, les médias tunisiens devraient se poser aussi les mêmes questions. Le contexte historique qui a justifié la création de la police politique a changé. On n’est plus devant un conflit armé entre Bourguibistes et Youssefistes, on n’est plus en 1991, avec un Parti Islamiste qui a voulu profiter du contexte que vivait le pays voisin.

 

On est en 2008. Soit 21 ans après le changement de 7 Novembre 1987.  Oui, les Tunisiens ne peuvent pas faire l’économie de tels débats. Le débat politique ne peut pas évoluer  avec le harcèlement, la censure, les bavures, les agressions, les provocations parfois de part et d’autres, et cette culture de la peur et de l’indifférence qui prive notre pays de l’énergie de ses enfants. Les Français ont décidé d’apporter des solutions à ses dérapages. En Tunisie, plutôt que «des Discours », plutôt que «des Communiqués incendiaires », tournons la page du passé et, essayons de trouver des solutions …

www.samibenabdallah.com


Osons la solution islamique :

 Un taux d’intérêt nul..et rapidement

 

Par : Khaled TRAOULI

 

ktraouli@yahoo.fr

 

Rien ne marche ou presque…rien ne semble répondre aux interventions politiques et économiques, aux déclarations des uns, aux appels des autres, même la main invisible est inerte…le monde de petit peuple semble être aux abonnés absents…la méfiance s’installe à grande pas et le pire est à craindre…

La crise débutant dans le symbolique, dans les chiffres et sur les écrans, s’attaque désormais à l’économie réelle, certains, dont l’ancien directeur de la banque fédérale américaine, la comparait déjà à la grande crise de 1929…

Les solutions préconisées se résument en une finalité suprême : rétablir la confiance entre les acteurs, rétablir la confiance en un système…les modalités sont connues, une intervention plus musclée de l’Etat à travers ses différents plans d’achat des crédits « poubelles », la nationalisation partielle du système bancaire et une baisse significative du taux d’intérêt.

Le système s’essouffle et il atteint ses limites, certains estiment que nous sommes à la veille d’un chambardement totale, d’un avant et d’un après…la fin de l’Histoire est peut être pour cette fois-ci à nos portes…un changement partiel, un colmatage par-ci par-là peut-il suffire à régler le système ou le réguler et le mettre debout ? Aurait-on l’envie ou le pouvoir de le faire ? Le système est-il encore capable de répondre à nos interrogations, et à nos besoins ? Le système n’est-il pas arrivé à son terme, et qu’il faut peut-être réagir radicalement et avec calme, pour sauver non pas le système, qui n’est que le cadre qui gère la cité, mais sauver les gens et leur vie quotidienne ? Ne faut-il pas oser et à avec pertinence que le système actuel rendait l’âme et qu’il faudrait  songer à le changer, sans aucune arrière pensée idéologique ou lobbyiste, quitte à essayer des méthodes qui viennent de loin, d’une autre culture que la notre, d’une histoire, peut-être, que nous avions le plus souvent ridiculisé ou écarté ?

Le courage n’est nullement mais saisir l’occasion lorsqu’elle se présente et l’appliquer contre vents et marrés si nous jugeons et nous croyons à sa générosité et son efficacité, la recherche de cette solution « miracle » ne doit pas se limiter à notre aire culturelle ou à notre histoire. L’autre, aussi différent soit-il, ne devrait pas être absent de notre grille dans la ruée vers le paradis perdu.

L’Islam pourrait-il apporter sa pierre dans cet édifice, permette-ils de résoudre une partie de ce puzzle de la crise ? La question peut être posée dans ce processus déclenché de la recherche du salut.

L’Islam est une religion qui ne se limite pas au cercle privé, elle apporte selon ses adeptes des réponses variées au fonctionnement de la cité, selon des règles et des lois, qui constituent ce qu’ils appellent la charia. Cette dernière demeure une lecture du réel à travers le prisme du sacré, et donc sujette à des appréciations et des approches selon l’espace et le temps dans un cadre bien défini de préceptes et de principes.

Déjà certaines voies  commencent à découvrir l’approche islamique dans la finance et de s’y intéresser, le sénat français a  émis un rapport  en 2007 intitulé « le nouvel âge d’or des fonds souverains au moyen orient » et a consacré deux tables rondes sur la finance islamique, les enjeux et les adaptations (14 Mai 2008). D’autres ont déjà appliqué le principe de la finance islamique , dont la grande Bretagne qui voudrait être précurseur dans l’introduction des préceptes islamiques dans son système financier et de rêver à devenir la première place  mondiale de la finance islamique.

Le journal Challenges évoquait dans son édition du 11 sep 2008 la finance islamique en ces termes «  si nos banquiers, avides de rentabilité sur fonds propres, avaient respecté un tant soit peu la charia, nous n’en serions pas là…Simplement, leurs banquiers ne transigent pas sur un principe sacré : l’argent ne doit pas produire de l’argent. La traduction de cet engagement est simple : tout crédit doit avoir en face un actif bien identifié. Interdits, les produits toxiques; oubliés, les ABS et CDO que personne n’est capable de comprendre. Autrement dit, l’argent ne peut être utilisé que pour financer l’économie réelle..” Le journal des finances, de conclure (28/09/2008) “Si nos dirigeants financiers cherchent vraiment à limiter la spéculation, rien de plus simple, il suffit d’appliquer des principes de la Charia arrêtés sept cents ans auparavant : interdit de vendre des actifs que vous ne possédez pas de façon effective ou de réaliser des opérations de prêts d’argent moyennant rémunération. Interdit surtout de spéculer sur les déboires d’une entreprise. Le seul moyen de s’enrichir c’est de participer au développement d’une entreprise et d’en percevoir les fruits en étant présent au capital.”

Ces appels et ces recommandations et cette prise de conscience générale sur l’opportunité de la finance islamique et sur son rôle dans établissement d’un système financier plus équitable et plus tourné au développement et à la croissance plus qu’ à la spéculation, nous semblent constituer un début de processus irréversible dans le sens d’oser l’application d’un taux d’intérêt nul et l’adaptation des différents modalités d’investissement issues de la finance islamique.

Nous savons que cette solution n’est pas simple à accepter et à appliquer, plusieurs facteurs et dimensions peuvent intervenir, elles touchent l’imaginaire, font songer au rationnel et même à l’irrationnel, et peuvent faire réagir l’irresponsable…

Un taux d’intérêt nul équivaut en faite à un changement des pratiques bancaires, des relations entre la banque et ses clients, entre la banque et la banque centrale, entre le capital et le travail, dont le principe général serait le partage des pertes et des profits et le système de 3P. Un nouveau rapport social fondé sur le partage des risques inhérents à toutes activité économique s’installe et pourrait constituer une solution alternative de grande envergure..

Les différentes recommandations qui surgissent aujourd’hui aussi bien des politiques que des économistes, des gouvernements que de des banques centrales tournent autour d’une baisse sensible des taux di’intérêt, mais l’effet escompté tarde à venir et la réponse des différents acteurs est souvent négative. Il nous semble que ce processus de baisse doit aller jusqu’à son terme et oser un grand coup… à évènement exceptionnel réponse exceptionnel, n’est-il pas plus courageux, plus judicieux de dire que ce colmatage ne suffit plus et qu’il faudrait oser l’inimaginable, et justement frapper l’imaginaire des gens et gagner leur confiance!

Nous savons que l’application d’un taux intérêt nul est un ébranlement du système financier général et peut-être un changement radical de l’ordre économique mondial, mais peut-être aussi une solution à la crise et donc l’établissement d’un ordre plus juste et plus équitable dont le souci majeur demeure le bonheur de tous, sous une seul bannière et avec une seule adresse: l’Homme, son bien et son bonheur, loin de toute étiquette idéologique et partisane.

Source: site LIQAA   www.liqaa.net

 

 

Principales déclarations après le sommet de l’Eurogroupe

Reuters, le 12 octobre 2008 à 21h41 PARIS, 12 octobre (Reuters) – Principales déclarations des dirgeants de l’Eurogroupe à l’issue du sommet de dimanche à l’Elysée:
 
NICOLAS SARKOZY – La crise que nous affrontons (est) entrée ces derniers jours dans une phase qui rend intolérables atermoiements et cavaliers seuls – Le plan que nous présentons a vocation à s’appliquer à chacun des Etats membres avec la flexibilté que rend nécessaire la diversité de nos systèmes financiers et de nos règles nationales mais c’est bien une action commune que nous entreprenons – Il convient d’assurer que les banques saines puissent trouver des conditions de financement qui leur permettent de soutenir leurs efforts pour prêter aux entreprises et aux ménages – Les pays de la zone euro octroieront des garanties publiques à des opérations de refinancement bancaire jusqu’au 31 31 décembre 2009 – Les Etats qui le souhaiteront pourront renforcer le capital des banques en souscrivant à des actions de préférence ou à des titres similaires (…) Les Etats feront payer leur intervention à son juste prix – Nous réaffirmons notre absolue détermination à soutenir les banques dont la faillite mettrait en danger la solidité du système financier – Les managements défaillants seront écartés et les actionnaires imprévoyants (…) ne devont pas tirer profit de cette intervention publique – Nous étudierons les propositions pour créer un dispositif de crise articulé autour du président de la Commission européenne, du président de l’Eurogroupe et du président de la Banque centrale européenne de manière à ce qu’il y ait une cellule européenne opérationnelle face à la crise – Aucun de nos pays agissant seul ne pourrait peser sur le cours des événéments mais toutes ces mesures adopteées de manière cohérente pourront nous donner l’avantage face à des marchés totalement déréglés – La France adoptera lundi les textes nécessaires à la transposition des décisions européennes. A la même heure l’Allemagne et l’Italie et d’autres présenteront également leur dispositif national. Ce soir, c’est le temps de l’Europe et de l’unité. Dès demain, nous déclinerons dans chaun de nos paysles mesures nationales. – Les banques, les opérateurs de marché doivent mesurer l’importance de l’enjeu. Nous attedons d’eux un sens des responsabilités au moins égal à celui manifesté par les autorités de la zone euro. – Je veux dire à tous nos concitoyens d’europe qu’ils peuvent avoir, qu’ils doivent avoir confiance. JEAN-CLAUDE TRICHET – Je suis impressionné par ce qui a été décidé aujourd’hui (…) La banque centrale européenne a pris beaucoup beaucoup de décisions pour assurer la liquidité des banques dans des conditions observées dans le monde entier comme étant très importantes et précoces – Nous avons probablement été les plus précoces dans l’identification de la crise (…) J’ai dit très clairement (…) que nous ne pouvions pas nous-mêmes aller plus loin ou aller beaucoup plus loin – La force de l’unité que nous avons manifestée aujourd’hui est un élément que je crois fondamental de la confiance. Ceci dit il reste beaucoup de choses à faire JEAN-CLAUDE JUNCKER – Il fallait agir de façon coordonnée parce qu’une façon désordonnée d’agir nuirait à l’ensemble de nos ambitions, mettrait à mal l’ensemble des logiques et des ambitions du marché intérieur et au-delà l’ambition même de la monnaie unique – Nous avons adopté ce soir plusieurs instruments, une boîté à outils qui est à la disposition des Etats membres pour y puiser dans le cadre d’une réglementation et d’une prise de décision européenne communément et solidairement acceptée – Nous n’avons pas le droit d’échouer et nous n’échouerons pas REUTERS  

La crise signe la fin de la domination US sur les marchés- Soros

 

 
Reuters, le 12 octobre 2008 à 21h37 WASHINGTON, 12 octobre (Reuters) – La crise actuelle signifie la fin du système de marchés financiers dirigé par les Etats-Unis, basé sur la dette et la dérégulation, et qui a dominé l’économie mondiale depuis les années 1980, a estimé dimanche le financier George Soros. « La mondialisation, l’Amérique en tant que centre des marchés financiers mondialisés, absorbait l’épargne mondiale. Ceci est maintenant terminé. Le jeu est fini. Pour l’Amérique, cela signifie une sérieuse adaptation », a-t-il déclaré dans une interview à CNN. La notion selon laquelle les marchés s’auto-régulaient a conduit à une expansion massive du financement de la dette qui a culminé dans les subprimes, symboles de la mentalité argent facile à la racine de la catastrophe, a jugé l’investisseur. « Toute cette énorme construction est bâtie sur une conception erronée. On peut aller très loin, mais à la fin la réalité pointe son vilain nez et c’est ce qui arrive aujourd’hui », a-t-il ajouté. Dans une autre interview à CNN, Jeffrey Sachs, économiste et conseiller spécial du secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, a semblé rejoindre l’analyse de George Soros. « L’ère du Reaganisme est terminée. La philosophie de la non-réglementation et des baisses d’impôts a brisé le dos de notre économie. Nous devons désormais nous consacrer sérieusement à la reconstruction d’un gouvernement normal qui paye sa part et d’un secteur financier normal qui est correctement régulé », a-t-il dit. REUTERS

Accord avec Pyongyang: les USA convaincus d’avoir remporté une victoire

AFP, le 12 octobre 2008 à 08h12

L es Etats-Unis sont convaincus d’avoir remporté une victoire en obtenant de la Corée du Nord de pouvoir contrôler « toutes ses installations nucléaires », en échange de son retrait de la liste des Etats soutenant le terrorisme. Mais malgré l’accord annoncé samedi, le régime communiste n’a pas confirmé avoir accepté l’ensemble des procédures de vérification élaborées par le négociateur américain Christopher Hill. Sung Kim, responsable de la section Corée au Département d’Etat américain, a rappelé que Pyongyang s’était « engagé à reprendre le processus de démantèlement » de ses activités nucléaires dès son retrait de la liste noire et dit s’attendre à une réaction rapide de la Corée du Nord. Le plan de contrôle prévoit des visites d’experts dans tous les sites nucléaires — officiels et non déclarés –, le prélèvement d’échantillons, la lecture de documents et des entretiens avec le personnel chargé du programme nucléaire. Ces mesures, qui seront intégrées à un protocole de vérification à valider « dans un proche avenir » par les Six pays impliqués dans les négociations (les deux Corées, Etats-Unis, Japon, Russie, Chine) s’appliqueront à la production de plutonium tout autant qu’aux programmes d’enrichissement d’uranium et de prolifération. « Tous les éléments de vérification que nous voulions font partie du plan », s’est réjoui le porte-parole du Département d’Etat, Sean McCormack, en annonçant le retrait de la Corée du Nord de la liste des Etats soutenant le terrorisme. Joseph Cirincione, spécialiste des questions de non prolifération, a dit être surpris de la quantité de concessions obtenues par Christopher Hill lors de son voyage à Pyongyang du 1 au 3 octobre. « Je pense qu’ils ont presque tout obtenu. C’est vraiment un bon accord », a commenté M. Cirincione, président du Ploughshares Fund, une fondation spécialisée dans la sécurité internationale. L’expert a toutefois souligné qu’initialement les Etats-Unis réclamaient un accès illimité à tous les sites, déclarés et non répertoriés, relevant que l’accord annoncé samedi prévoyait pour ces derniers, des inspections « sur la base d’un consentement mutuel ». M. Cirincione s’est en revanche étonné que le régime nord-coréen ait autorisé des experts à emporter des échantillons aux Etats-Unis, alors que la Corée du Nord exigeait à l’origine qu’ils soient analysés à Pyongyang. L’accord a le grand mérite, selon lui, de ressusciter les pourparlers de dénucléarisation dans l’impasse avec Pyongyang, qui menaçait même de relancer l’enrichissement d’uranium sur son site de Yongbyon. La Corée du Nord rejetait les demandes de Washington pour l’inspection sans limite de ses installations, affirmant que ce processus n’était pas prévu dans un accord signé en 2007 pour le démantèlement du programme nucléaire nord-coréen. Pour M. Cirincione, il est significatif que Pyongyang ait accepté un processus de vérification applicable aussi à l’enrichissement d’uranium et aux activités de prolifération. « C’est ce qui est important diplomatiquement », a-t-il estimé. En juin, la Corée du Nord avait refusé de répondre formellement à des accusations sur cette partie de son programme, se contentant d’assurer qu’elle ne menait pas d’activités de ce type, apportant ainsi du grain à moudre aux partisans de la ligne dure à l’égard de Pyongyang. Paula DeSutter, secrétaire d’Etat adjointe à la vérification et l’application, a reconnu que l’ensemble du processus de vérification prendrait « probablement des années » et ne serait pas facile à mettre en oeuvre.


 

USA: Pyongyang retiré de la liste noire après un accord sur le nucléaire

AFP, le 11octobre 2008 à 21h21

Par Lachlan CARMICHAEL et Françoise KADRI

WASHINGTON, 11 oct 2008 (AFP) – Les Etats-Unis ont retiré samedi la Corée du Nord de leur liste des Etats soutenant le terrorisme en échange du contrôle de « toutes les installations nucléaires » du régime communiste, un accord qui devrait permettre de relancer le processus de désarmement nord-coréen.

« La secrétaire d’Etat (américaine Condoleezza Rice, ndlr) a annulé la mention de la Corée du Nord en tant qu’Etat encourageant le terrorisme », a annoncé le porte-parole du Département d’Etat Sean McCormack.

Cette décision a été prise parce qu’un accord sur des procédures de vérification du programme nucléaire nord-coréen a été trouvé entre les six pays impliqués dans les pourparlers (Etats-Unis,

Chine, Japon, Russie, Corée du Sud et du Nord), a expliqué M. McCormack.

Le plan de contrôle établi lors d’une visite à Pyongyang début octobre du négociateur américain Christopher Hill comprend « tous les éléments que nous voulions », a affirmé M. McCormack, pour faire pièce aux critiques qui reprochaient à l’administration Bush de vouloir à tout prix un accord pour pouvoir revendiquer un succès diplomatique de dernière minute.

« C’est un point important. Chacune des choses que nous voulions font partie du plan » de contrôle, a ajouté M. McCormack. Selon lui, le régime communiste de Pyongyang a accepté l’inspection de « toutes les installations nucléaires » –aussi bien productrices de plutonium que liées à l’activité d’enrichissement d’uranium– et le prélèvement scientifique d’échantillons.

Selon M. McCormack, des experts des six pays impliqués « pourront participer aux inspections y compris des experts de pays non nucléarisés » qui « sur la base du consentement mutuel pourront concerner des sites non déclarés ». L’accord prévoit également pour

l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) « un rôle important de conseil et soutien au processus de vérification », selon M. McCormack qui n’a pas donné d’autres détails.

L’accord a été obtenu après d’intenses consultations vendredi entre la secrétaire d’Etat américaine et ses cinq partenaires.

La Corée du Nord figurait depuis 1988 sur la liste noire américaine en raison de son implication présumée dans la destruction d’un avion de ligne sud-coréen en 1987 ayant fait 115 morts. Les sanctions l’empêchaient notamment d’obtenir des prêts à faibles taux

auprès d’institutions financières comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international (FMI).

Le président George W. Bush s’est entretenu samedi par téléphone avec Taro Aso, le Premier ministre du Japon qui s’opposait à ce retrait tant que le sort des Japonais enlevés par le régime de Pyongyang pour former ses agents secrets, n’était pas réglé. M. Bush a promis que ce dossier ne serait pas oublié dans les discussions avec Pyongyang, assurant Tokyo de son soutien.

Le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama a qualifié d' »appropriée » la décision américaine tout en jugeant qu’il

s’agissait d’un « pas en avant modeste » et en estimant que la Corée du Nord devait respecter ses engagements de démantèlement nucléaire sous peine de « conséquences immédiates ».    Le candidat républicain John McCain s’était montré prudent lui aussi vendredi quant à la crédibilité des assurances données par Pyongyang.

Au terme de négociations entamées après le premier test atomique mené par Pyongyang en octobre 2006, la Corée du Nord avait accepté de démanteler ses installations nucléaires en juillet 2007 dans le cadre d’un accord prévoyant en contrepartie une aide humanitaire et énergétique.

Mais l’aide a tardé à arriver, Washington insistant sur la mise en place d’un strict mécanisme de contrôle du processus de dénucléarisation.

Furieux, le régime communiste qui estimait que ces inspections ne figuraient pas dans l’accord de 2007, avait annoncé le 26 août

l’interruption du démantèlement de ses installations et menacé le 19 septembre de relancer le complexe nucléaire de Yongbyon.

Ce durcissement de ton était intervenu peu après l’annonce par les autorités sud-coréennes que le dirigeant nord-coréen Kim

Jong-il, 66 ans, avait subi une attaque cérébrale.


Ce qu’implique la décision de Washington sur la Corée

SEOUL, 12 octobre (Reuters) – Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils retiraient la Corée du Nord de leur liste des Etats liés au terrorisme pour tenter de sauvegarder les pourparlers sur la dénucléarisation du régime de Pyongyang. Voici les questions qui se posent autour de cette décision.

QU’EST-CE QUE CETTE LISTE

En 1979, les Etats-Unis ont rédigé une liste noire des pays accusés de fournir un soutien direct ou indirect à des groupes jugés terroristes. La Corée du Nord y a été inscrite le 20 janvier 1988 à la suite de l’explosion en vol d’un avion de passager sud-coréen en 1987 qui avait fait plus de 100 morts. Washington s’était basé sur les aveux d’un agent nord-coréen. L’Iran, Cuba, la Syrie et le Soudan figurent également sur cette liste noire.

CE QU’ELLE IMPLIQUE

 Aux termes du Trading With the Enemy Act (loi sur le commerce avec l’ennemi), l’inscription d’un pays sur cette liste lui interdit d’importer des produits américains. Elle provoque également un contrôle des ventes de produits à usage civil et militaire, limite l’aide américaine et contraint Washington à voter contre des crédits accordés par les institutions financières internationales.

QU’IMPLIQUE POUR PYONGYANG LA DÉCISION DE WASHINGTON

 La Corée du Nord sera désormais en mesure d’accéder aux mécanismes de financement internationaux. Certaines sanctions commerciales vont également être levées. En outre, et c’est plus important, Pyongyang va pouvoir recourir aux banques de règlements internationaux pour transférer de l’argent à l’étranger. Cette ouverture devrait l’aider à attirer des investisseurs étrangers. Pour l’heure, de nombreuses compagnies internationales font entrer et sortir de Corée du Nord des sommes en liquides.

 CE QUI DEMEURE

La Corée du Nord reste soumise à des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies imposées après des tests de de missile balistique et son essai nucléaire de 2006. Dans le cadre de ce régime, les exportations d’armes et les importations de matériels militaires sensibles sont encadrées. Les missiles sont l’un des rares produits « made in North Korea » qui génèrent des devises.

 

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