12 mars 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2849 du 12.03.2008

 archives : www.tunisnews.net

 


AISPP: Communiqués 1 – 2
Liberté et Equité: Interpellation d’Omar Barhoumi, le frère d’Hafedh Barhoumi Ahmed Nejib Chebbi: Déclaration

Chokri Hamrouni: Je rentre … IFJ Condemns Tunisia Over Assault of Journalists Le Monde : Al-Qaida met en garde les touristes en Tunisie Le Monde : Le silence embarrassé des autorités au Maghreb AFP: Autrichiens enlevés: un parti tunisien exige une libération “sans condition” AP: Tunisie: un parti d’opposition dénonce l’enlèvement des deux touristes autrichiens Reuters: Les touristes autrichiens enlevés seraient au Mali AP: Les ravisseurs des deux touristes autrichiens auraient gagné leur base arrière au Mali Reuters: Qaeda’s Sahara kidnap shows Maghreb threat Le Temps: Kairouan, capitale de la culture islamique en 2009 Le Temps: Réforme de l’assurance-maladie – 41 gynécologues (sur 46) de Sfax annulent leur convention avec la CNAM AFP:  Union pour la Méditerranée, nouveau nom de la politique de l’UE vers le sud? AFP: France: relaxe confirmée pour la publication de caricatures de Mahomet Taïeb Moalla: «L’Arabe cochonne» nous visite…


 
 

Liberté pour tous les prisonniers politiques
Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays
 
Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques
43 rue Eldjazira, Tunis
 
 
Tunis, le 11 mars 2008
Faouzi Bejaoui, un ancien prisonnier politique, résidant actuellement en Italie, est toujours privé de son droit à faire renouveler son passeport. Il ne peut donc ni revenir dans son pays, ni rendre visite à sa famille à Menzel Bourguiba.
Faouzi Bejaoui a effectué une peine de cinq ans d’emprisonnement et a été soumis par la suite au contrôle administratif. Après plusieurs tentatives, il a obtenu son passeport et il a quitté la Tunisie pour l’Italie de façon légale. Le consulat de Tunisie en Italie a refusé de renouveler son passeport en juin 2007. La réponse du consul était toujours la même, les cinq fois où il l’a rencontré : “cette affaire ne dépend pas de moi”.
Sa famille a affirmé à notre association que sa mère et sa fille avaient contacté directement le ministère de l’Intérieur à quatre reprises, après avoir envoyé nombres de lettres avec accusé de réception à la Présidence de la République et à l’Administration des Frontières, ainsi qu’au ministère de la Justice.
[…]
Pour l’Association
Le Président
Maître Saïda Akrami
(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux prisonniers politiques 43 rue Eldjazira, tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 12 mars 2008  

La quatrième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Mehrez Hammami, a examiné aujourd’hui, mercredi 12 mars 2008, l’affaire n° 15041 dans laquelle sont déférés Mounir Ouchtati, Zyed Maamouri, Mohammed Atoui, Ramzi Romdhani, Safouane Laamouri (en état d’arrestation), et Karim Arfaoui, Chedli Lamouchi, Choukri Boughdidi, Sami Lhouimli (en liberté) ainsi que Yassine Ferchichi, Riadh Barhoumi, Sami Essid, Kaïs Melliti, Safouane Ayari et Ridha Yahyaoui (en fuite) accusés d’appel à commettre des infractions terroristes, d’utilisation d’un nom, d’un mot et d’un symbole pour identifier une organisation terroriste,d’adhésion à une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, d’adhésion sur le territoire de la République et en dehors du territoire à une organisation terroriste, d’utilisation du territoire de la République pour recruter des personnes en vue de commettre une action terroriste sur le territoire et en dehors, de mise à disposition d’un local de réunion, d’hébergement de membres d’une entente et de personnes en rapport avec les infractions terroristes, d’adhésion hors du territoire de la République à une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de concrétiser ses objectifs, d’entraînements militaires hors du territoire de la République en vue de commettre des infractions terroristes sur le territoire de la République et à l’étranger. Maîtres Anouar Aouled Ali, Samir Ben Amor, Choukri Belaïd se sont présentés pour assurer leur défense et le juge a décidé de reporter l’examen du dossier au 15 mars 2008 pour permettre aux avocats de présenter des arguments pour une jonction des affaires. Pour la commission de suivi des procès Le secrétaire général de l’Association Maître Samir Dilou (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi

Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre

Liberté et Equité

Organisation de droits de l’homme indépendante

33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis

Tel/fax: 71 340 860

Email : Liberte_équite@yahoo.fr

Tunis, le 12 mars 2008

Interpellation d’Omar Barhoumi, le frère d’Hafedh Barhoumi

Liberté et Équité a appris que la police politique avait investi hier matin, mardi 11 mars 2008 à sept heures du matin le domicile de monsieur Mohammed ben Abdelkarim Barhoumi, sis 9 rue du 13 août à Yasminat dans le gouvernorat de Ben Arous, sans mandat du procureur de la République. Ils ont arrêté son fils Omar, âgé de 21 ans, étudiant en seconde année à l’institut de préparation aux études d’ingénieur d’El Mannar. Il n’a été relâché que dans l’après midi d’aujourd’hui mercredi 12 mars 2008. Ils ont emporté avec eux l’ordinateur portable de son frère aîné, étudiant en troisième cycle, qui y avait sauvegardé toutes les recherches en rapport avec ses études, et le mémoire qu’il devait présenter dans les jours à venir. S’il cet ordinateur ne lui était pas restitué incessamment, il ne pourrait prétendre au diplôme du master. Son père nous a informés qu’il avait chargé un avocat de contacter le procureur de la République de Ben Arous afin que ce dernier délivre un ordre de restitution de l’ordinateur.

Le troisième fils de Mohammed Barhoumi est Hafedh Barhoumi, incarcéré actuellement à la prison de Mornaguia, et dont le procès s’est déroulé sur la base de la loi antiterroriste; il a été condamné à une peine d’emprisonnement de trois ans. Son père nous a informés que l’administration de la prison lui avait interdit de correspondre avec sa famille et intercepté ses courriers antérieurs.

Pour le bureau exécutif de l’organisation

Le président

Maître Mohammed Nouri

(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)

 


 

DECLARATION

 

L’Organisation « El Quaeda Au Maghreb Islamique » vient de revendiquer l’enlèvement sur le territoire tunisien de deux ressortissants autrichiens, disparus au mois de février dernier.

Cet enlèvement, s’il venait à se confirmer, représenterait une escalade grave dans le cycle de la violence qui menace de s’installer dans le pays.

Cet acte moralement répréhensible appelle de ma part une condamnation sans équivoque. Aucun argument ne peut être invoqué pour justifier un acte qui prend pour cible des victimes civiles innocentes et menace d’entrainer le pays dans l’impasse de la violence aveugle. Cet acte risque en outre de frapper l’un des piliers de l’économie tunisienne, le tourisme, qui emploie près de 11% de la population active et risque par conséquent de frapper nombre de citoyens tunisiens dans leurs moyens de subsistance.

J’appelle à la libération immédiate et sans conditions des deux ressortissants autrichiens et rappelle à cette occasion que la réforme du système politique et la résolution des problèmes sociaux du pays ne peuvent se faire que par le dialogue et l’action pacifique des citoyens.

 

Tunis le 11 mars 2008

Ahmed Nejib Chebbi

Candidat Démocrate aux Elections Présidentielles

 

 

Je rentre …

 

Je rentre après dix-sept longues et interminables années d’exil. Tant attendu et rêvé, cet évènement se concrétise enfin ce vendredi 14 mars 2008…

 

Je rentre et je remercie tous ceux qui ont rendu possible et heureux ce retour qui préserve ma dignité, mon intégrité et ma liberté de réflexion et d’action…

 

Je rentre retrouver un pays, une famille et des amis que j’affectionne tant et qui m’ont cruellement manqué. Mais, si je le fais, c’est aussi pour apporter ma contribution à l’indispensable effort national d’ouverture et de cohésion nationale auquel je ne cesse d’appeler depuis des années…

 

La Tunisie a besoin de tous ses enfants, j’en fais partie…

 

Je rentre pour défendre les intérêts de mon pays en toute fierté, en toute abnégation, mais également en exerçant pleinement mon droit à la différence, car la Tunisie est plus belle et plus forte lorsqu’elle assume cette diversité…

 

Je rentre car j’aime la Tunisie, et j’aime les Tunisiens…

 

Que tous ceux qui chérissent la Tunisie et qui en sont privés, sachent qu’ils peuvent compter sur mon apport et celui des Tunisiens dévoués que j’ai pu découvrir récemment pour que leur retour soit une réalité…

 

Je rentre et je souhaite que ce soit un pas vers une Tunisie rassemblée.

 

 

Paris, le 12 mars 2008

Chokri HAMROUNI.

 

IFJ Condemns Tunisia Over Assault of Journalists

 
 
05/03/2008
 
The International Federation of Journalists (IFJ) today condemned Tunisian customs officials who detained and violently assaulted two journalists, Omar Mestiri and Sihem Bensedrine, on their return from a trip abroad. The IFJ has called for an investigation into the incident.
 
“This is yet another sign of intolerance and the targeting of independent journalists by Tunisian authorities,” said Aidan White, IFJ General Secretary. “The aim is clearly to silence voices critical of the government through intimidation and we are sure it will not succeed.”
 
Bensedrine is the Secretary General of the Observatory for the Freedom of Press, Publishing and Creation in Tunisia while Mestiri is editor-in-chief of Kalima newspaper. They are married and both are well-known activists for press freedom in Tunisia and have been vocal critics of the government’s repressive policies on media.
 
They returned to Tunisia on Monday by boat after a trip to Europe, during which Bensedrine was awarded the 2008 peace prize by the Danish Peace Foundation. On arrival in Tunis officials detained them for six hours. They were assaulted and forced to turn over their belongings, documents and laptop computers. Bensedrine suffered serious bruising and ligament injuries in one arm.
 
The couple is filing a complaint against the customs officials.
 
“There is little doubt of the connection between the action of these customs officials and the government’s anger at these journalists who have been so critical,” White said. “This is a blatant act of intimidation and will not stand. Our colleagues will not back down and we support their protests.”
 
For more information contact the IFJ at +32 2 235 2207
 
The IFJ represents over 600,000 journalists in 120 countries worldwide


Al-Qaida met en garde les touristes en Tunisie

VIENNE CORRESPONDANCE

 
Où se trouvent les deux touristes autrichiens dont l’organisation Al-Qaida au Maghreb a revendiqué l’enlèvement lundi 10 mars ? Selon le site Internet du quotidien algérien An-Nahar, généralement bien informé, le couple porté disparu le 25 février en Tunisie aurait transité par un camp islamiste algérien de la région de Tebessa, dans l’est du pays, avant d’être convoyé, via la Libye et le sud algérien, dans le nord du Mali, une zone montagneuse difficile d’accès.
 
Dans un enregistrement audio mis en ligne, lundi, sur Internet par Intelligence Group, un site américain de surveillance du terrorisme islamiste, et retransmis en partie sur Al-Jazira, le messager, identifié par la chaîne de télévision qatarie comme un porte-parole de l’organisation d’Al-Qaida aux pays du Maghreb islamique, met en garde “les touristes occidentaux voyageant pour leurs loisirs en Tunisie alors que nos frères de Gaza sont massacrés par les juifs”.
 
Le communiqué précise que les deux Autrichiens sont en bonne santé et prévient que toute tentative d’intervention militaire de l’Algérie “mettrait en danger la vie des otages”.
 
Le ministère des affaires étrangères autrichien confirme avoir demandé à l’Algérie et à la Tunisie de renoncer à toute intervention militaire. Des recherches ont été lancées dans les deux pays. Une centaine de policiers tunisiens ont passé au peigne fin les sables du désert. Soucieuse de son image de marque de pays où la sécurité est garantie aux touristes (près de 7 millions accueillis en 2007), la Tunisie a affirmé que les deux touristes qui traversaient le Sahara avaient déjà franchi la frontière algérienne lorsqu’ils ont été enlevés.
 
“Ni la preuve d’enlèvement ni l’authenticité de l’enregistrement ne sont établis”, tient à préciser Martin Gärtner, le porte-parole du ministère des affaires étrangères autrichien. Cependant, dès lundi soir, une cellule de crise était mise sur pied, réunissant des représentants des ministères des affaires étrangères, de l’intérieur et de la défense. Des membres de l’unité antiterroriste Cobra devraient être envoyés en Algérie et en Tunisie pour échanger des informations.
 
Les autorités réfutent toute entreprise de négociation avec les ravisseurs. “A ce stade, l’enregistrement, qui n’est toujours pas authentifié, ne précise pas les revendications des kidnappeurs. Elles pourraient aussi bien s’adresser à la communauté internationale, aux Etats algérien ou tunisien, qu’à l’Autriche”, objecte Martin Gärtner. L’ambassadeur autrichien au Koweït a été chargé de vérifier l’origine de l’enregistrement avec la chaîne qatarie Al-Jazira.
 
En Autriche, cet enlèvement ravive des souvenirs. En 2003, trente-et-un touristes européens, dont dix Autrichiens et quinze Allemands avaient été enlevés dans le sud algérien par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), rallié par la suite à Al-Qaida. Après deux mois de détention dans le désert saharien, ils avaient finalement été libérés par une intervention de l’armée algérienne, tandis que la seconde partie du groupe scindé n’était délivrée que trois mois plus tard au Mali, après le versement d’une rançon par Berlin.
 
Wolfgang Ebner et Andrea Kloiber, originaires de la région de Salzbourg, s’étaient lancés, le 10 février, dans la descente du désert saharien en 4×4 accompagnés de leurs deux bergers allemands. Le 18 février, le voyageur avait appelé son fils d’une station d’essence située au sud-est de la Tunisie. Depuis, les deux touristes n’ont plus donné signe de vie.
 
“C’est probablement le hasard qui a fait que ce couple autrichien tombe dans les griffes du mouvement terroriste plutôt que d’autres touristes occidentaux”, estime le politologue Udo Steinbach, spécialiste du Moyen-Orient à l’université de Marbourg, en Allemagne.
 
Laurence Monnot
 
(Source : « Le Monde » (Quotidien – Tunis), le 13 mars 2008)


 
Le silence embarrassé des autorités au Maghreb
 
Jean-Pierre Tuquoi
 
Les autorités se taisent et les rumeurs vont bon train. Près de trois semaines après la disparition de deux touristes autrichiens au Sahara et la revendication de leur enlèvement, en début de semaine, par l’organisation d’Al-Qaida aux pays du Maghreb islamique, les Etats concernés sont avares de déclarations.
 
La Tunisie, où se trouvaient probablement les voyageurs au moment de leur enlèvement, laisse entendre que le couple avait franchi la frontière algéro-tunisienne avant son enlèvement. Et que donc Tunis n’est en rien concerné par l’affaire. Pourtant, dans le même temps, des opérations militaires de reconnaissance terrestres et aériennes ont été signalées, dans le sud du pays, pour tenter de retrouver le couple de touristes.
 
Déjà, en avril 2002, au lendemain d’un attentat meurtrier contre une synagogue célèbre, dans l’île de Djerba, revendiqué par des islamistes, Tunis avait tenté de faire croire à un acte isolé. Il lui avait fallu faire machine arrière peu après.
 
Hier comme aujourd’hui, la position tunisienne s’explique. Avec près de 7 millions de touristes accueillis en 2007 – soit bien davantage que le Maroc -, le plus petit pays du Maghreb ne peut sans risque voir écornée son image de pays sûr, à l’abri du terrorisme islamiste. Il en va de la poursuite du “miracle” économique tunisien.
 
Les Algériens, de leur côté, ne sont pas plus diserts que leur voisin. Les autorités n’ont guère envie de voir leur pays en première ligne dans une affaire de terrorisme née dans un pays tiers. Leur intérêt est de suggérer, ce à quoi s’emploie la presse locale, que le groupe islamiste, avec ses deux otages, a quitté l’Algérie, simple pays de transit, pour rejoindre une zone montagneuse difficile d’accès au nord du Mali, après un périple de plus de mille kilomètres à travers la Libye et le sud algérien. La Libye aussi se tait tout comme les autorités maliennes.
 
Que les ravisseurs aient réussi à trouver refuge dans les montagnes de l’Adrar n’est pas impossible pour peu que l’alerte ait été donnée tardivement. Les islamistes y sont plus en sécurité qu’en Algérie pour négocier le paiement d’une rançon.
 
Les services de sécurité algériens laissent entendre que le commando islamiste responsable de l’enlèvement appartient à la mouvance de “l’émir” du Sahara, le commandant de la 9e région de l’organisation terroriste, Yahia Djouadi, connu sous le nom de Yahia Abou Amar Etiarti. Réputé responsable de l’assassinat, en février, de sept gardes frontières algériens à l’est de la ville d’El-Oued, dans le sud du pays, les combattants de “l’émir” se déplaceraient en fait entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye, sans se soucier de frontières forcément poreuses dans la région.
 
L’hypothèse est crédible. Elle ne doit pas faire oublier que d’autres groupes sont à l’oeuvre dans cette immense bande sahélienne qui court de la Mauritanie au Tchad, et embrasse pour partie le Mali, le Niger, l’Algérie et la Libye.
 
Les Occidentaux s’en préoccupent. Les Américains disposent dans le nord du Mali d’une présence militaire permanente. Et ils entraînent les armées locales à la lutte antiterroriste. Quoique plus discrets, les Européens aussi sont également actifs dans cette “zone grise”. On l’a vu fin 2007 au lendemain de l’assassinat de quatre touristes français dans le Sahara mauritanien. Mais jusqu’à présent, la présence des Occidentaux n’a pas permis de réduire les groupes terroristes.
 
(Source : « Le Monde » (Quotidien – Tunis), le 13 mars 2008)


 
Autrichiens enlevés: un parti tunisien exige une libération “sans condition”
 
 
AFP, le 12 mars 2008 à 14h53
 
TUNIS, 12 mars 2008 (AFP) – Le Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale) a condamné l’enlèvement de deux touristes autrichiens et exigé leur libération “sans condition”, réagissant à la revendication lundi de ce rapt par Al-Qaïda.
Le PDP “condamne cette opération et affirme son refus de la violence comme moyen d’action politique”, selon une déclaration transmise mercredi à l’AFP.
Cette formation exige “la libération immédiate et sans condition” des deux otages, exprimant “sa compassion” à leurs proches et son “indignation” devant une tentative de s’attaquer au tourisme en Tunisie. “Le parti exprime sa profonde indignation à l’égard de l’avertissement adressé par les ravisseurs aux touristes occidentaux pour les dissuader de se rendre en Tunisie.” Ce comportement “met en jeu les moyens de subsistance de plusieurs milliers de familles tunisiennes et constitue une tentative de saper l’économie et de miner l’industrie du tourisme”, ajoute le PDP.
Dans un enregistrement diffusé lundi par la chaîne de télévision Al-Jazira, le porte-parole d’Al-Qaïda au Maghreb, Salah Abou Mohammad, a affirmé que son groupe avait “enlevé le 22 février en Tunisie un couple autrichien”.
Dans un communiqué revendiquant l’enlèvement, diffusé sur l’internet, Al-Qaïda a averti lundi que “toute tentative d’intervention militaire de l’Algérie mettrait en danger la vie des deux Autrichiens”.
Les ravisseurs de deux touristes autrichiens enlevés en Tunisie par Al-Qaïda auraient rejoint le Mali avec leurs otages après avoir traversé l’Algérie et la Libye, a rapporté de son côté mardi le quotidien algérien Annahar sur son site internet.
Les autorités tunisiennes mettent en doute la présence et l’enlèvement du couple en Tunisie, déclarant que “rien ne permet de
confirmer” que les deux Autrichiens se trouvent en Tunisie ou qu’ils
ont été enlevés sur le sol tunisien.


Tunisie: un parti d’opposition dénonce l’enlèvement des deux touristes autrichiens
 
Associated Press, le 12 mars 2008 à 15h53
 
TUNIS (AP) — Le parti démocratique progressiste (PDP), une formation de l’opposition légale en Tunisie, a dénoncé mercredi l’enlèvement des deux touristes autrichiens revendiqué par l’organisation d'”Al-Qaïda au Maghreb islamique” (AQMI).
Les deux ressortissants autrichiens, un couple originaire de Salsbourg, sont portés disparus depuis la mi-février, date de leur dernier contact téléphonique, alors qu’ils effectuaient une randonnée dans le sud tunisien, limitrophe des frontières algérienne et libyenne.
Dans un communiqué transmis à l’Associated Press, le PDP dirigé par Maya Jribi se déclare “opposé à l’usage de la violence comme moyen de réaliser des objectifs politiques” et exige “la libération immédiate et inconditionnelle des deux otages”.
Il stigmatise, par ailleurs, la mise en garde lancée par les ravisseurs aux touristes européens pour les dissuader de visiter la
Tunisie, ce qui, déplore le communiqué, constitue “une atteinte au gagne-pain de milliers de familles tunisiennes et une tentative de porter préjudice à l’économie et au secteur touristique”.
Les autorités assurent pour leur part que “les touristes qui visitent la Tunisie sont absolument en sécurité et passent leurs vacances en toute quiétude”.
La Tunisie a accueilli en 2007 un record de 6,8 millions de touristes, qui lui ont rapporté quelque 1,7 milliard d’euros. Pilier de l’économie tunisienne, le tourisme représente 6,5% du PIB et procure quelque 380.000 emplois directs et indirects.

Les touristes autrichiens enlevés seraient au Mali

Reuters, le11 mars 2008 à 21h34

par Hamid ould Ahmed
 
ALGER, 11 mars (Reuters) – Les deux touristes autrichiens enlevés et qui seraient aux mains d’Al Qaïda ont été transférés par leurs ravisseurs au Mali, a annoncé mardi le journal algérien Ennahar sur son site internet.
“Aujourd’hui, certaines sources ont rapporté qu’une cellule armée d’Al Qaïda responsable de l’enlèvement des touristes autrichiens avait atteint le Sahel, après avoir traversé une
zone située entre les territoires algériens et libyens, au cours des quatre derniers jours”, écrit ce journal.
Ennahar ajoute avoir obtenu des informations selon lesquelles ce commando a déjà regagné ses bases du Sahel situées en territoire malien.
Les autorités algériennes, qui ont pour habitude de ne pas commenter les affaires de sécurité, n’ont fait aucune déclaration après parution de ces informations.
Pour des analystes, le fait que les ravisseurs de l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) aient annoncé l’enlèvement donne à penser qu’ils sont prêts à négocier. Ils notent aussi que l’AQMI a, par le passé, pris des otages pour obtenir de l’argent.
 
NOUVEAU MESSAGE
 
A Bamako, une source haut placée dans les services de sécurité a indiqué qu’il était possible que les ravisseurs se soient réfugiés à Tessalit, localité de l’Adrar des Ifoghas
située à l’extrême nord du pays limitrophe de l’Algérie, où
l’AQMI (ex-GPSC algérien) disposerait d’une base.
“Les salafistes ont une base dans les collines des environs de Tessalit”, a déclaré cette source. “Il y sont plus en sécurité qu’en Algérie ou en Tunisie”.
Lundi, la chaîne panarabe d’information Al Djazira avait diffusé l’enregistrement audio d’un homme se présentant comme le porte-parole de l’AQMI, selon qui cette organisation a enlevé deux touristes autrichiens le 22 février en Tunisie.
Les autorités autrichiennes ont reçu quant à elles un nouveau message des ravisseurs présumés des deux touristes. Le message, a déclaré mardi un porte-parole du ministère autrichien de l’Intérieur, comporte les bonnes données inscrites sur les passeports du couple, un consultant fiscal de 51 ans, Wolfgang Ebner, et sa compagne Andra Kloiber, 43 ans.
“Dans leur message, ils menacent de conséquences en cas d’intervention militaire”, a déclaré de son côté un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.


 
Les ravisseurs des deux touristes autrichiens auraient gagné leur base arrière au Mali
 
Associated Press, le 11 mars 2008 à 20h35
 
ALGER (AP) — Le groupe armé relevant de la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui a kidnappé les deux touristes autrichiens a pu gagner le Mali après avoir traversé pendant quatre jours les territoires algériens, a rapporté le quotidien algérien “Ennahar” sur son site Internet (www.ennaharonline.com ).
 
Selon des informations obtenues de “sources concordantes” par le journal, le groupe qui se présente sous le nom de “Yahya Abou Ammar”, émir de la région du sud de l’organisation terroriste, a regagné sa base arrière dans le Sahel, en territoire malien.
 
Le couple autrichien est porté disparu depuis la mi-février alors qu’il effectuait une randonnée dans le sud tunisien, proche des frontières algérienne et libyenne.
 
Lundi, un homme se présentant comme le porte-parole de l’AQMI avait revendiqué l’enlèvement des deux ressortissants autrichiens, dans une bande sonore diffusée par la chaîne satellitaire qatarie Al-Jazira.
 
Il avait motivé cet acte par les massacres perpétrés par les forces israéliennes dans la Bande de Gaza.
 
“Ennahar” indique par ailleurs que les forces algériennes qui avaient lancé depuis quatre semaines de vastes opérations de recherches pour traquer les groupes islamistes armés dans des zones montagneuses avaient reçu des instructions pour participer à la recherche des deux touristes autrichiens dans les zones proches de la frontière tunisienne, sur la foi d’informations parvenues de Tunisie selon lesquelles les ravisseurs se seraient dirigés vers le sud.
 
Se référant aux mêmes sources, “Ennahar” indique que le groupe des ravisseurs s’active actuellement dans le nord du Mali où se trouve sa “base naturelle” dans le Sahel.
 
Selon une “source sûre” citée par le journal, le fait que les ravisseurs se soient retranchés dans leur base arrière du Sahel leur permettrait de négocier plus aisément avec les autorités autrichiennes pour obtenir des rançons ou des exigences politiques, comme ce fut le cas lors de l’enlèvement de touristes européens en 2003 par le groupe d’Abderrazak “El Para”. Ils avaient été libérés contre une rançon de 6,5 millions d’euros.


ANALYSE – Al Qaïda veut s’étendre au Maghreb et vise le tourisme

Reuters, le 12 mars 2008 à 15h37

par William Maclean
 
ALGER, 12 mars (Reuters) – Battage médiatique, rançons et volonté de nuire au tourisme régional inspirent très probablement, de l’avis des experts, les islamistes d’Al Qaïda au Maghreb responsables de l’enlèvement de deux randonneurs autrichiens au Sahara.
Pour ce groupe basé en Algérie, ces enlèvements – les premiers depuis le ralliement au réseau d’Oussama ben Laden l’an dernier – apportent de la publicité alors qu’il est en quête de recrues jeunes et influençables.
L’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, algérien) exigera probablement une somme élevée en échange de la libération de Wolfgang Ebner, conseiller fiscal de 51 ans, et de sa compagne Andrea Kloiber, 43 ans, qui selon les activistes ont été capturés le 22 février dans le Sud-Tunisien. Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) s’intéresse toutefois surtout aux objectifs politiques, notamment visés en décembre lors d’un attentat contre des bureaux de l’Onu à Alger et début février dans l’attaque de l’ambassade d’Israël en Mauritanie.
“Deux otages, ça a un prix, mais je pense que ce qui est capital, c’est la démarche médiatique et politique”, a estimé Louis Caprioli, ancien responsable français du contre-terrorisme, qui travaille désormais pour l’agence de conseil Geos, spécialisée dans les questions de sécurité.
“L’opinion publique internationale, bien sûr, est sensible lorsqu’il y a un attentat qui est commis à Alger contre l’Onu.
Mais là, on est dans une autre approche. La gestion d’otages, c’est une démarche médiatique exceptionnelle pour les terroristes parce que pendant des jours et des jours, on va
avoir des informations qui vont être diffusées par l’ensemble des médias”, a-t-il déclaré à Reuters.
 
LE TOURISME VISÉ
 
Début 2003, l’AQMI avait enlevé 32 touristes européens dans le Sahara algérien, s’attirant ainsi une forte attention médiatique et peut-être une importante rançon. Plusieurs des otages avaient été libérés par une opération des commandos algériens contre un refuge des activistes. Selon des médias allemands, Berlin avait payé environ cinq millions de
dollars afin d’obtenir la libération des otages restants, presque tous allemands.
Le gouvernement allemand a refusé à plusieurs reprises de commenter ces affirmations.
Les enlèvements au Maghreb mettent à profit la difficulté pour les gouvernements locaux de contrôler les immenses étendues désertiques, parcourues par les Touaregs ainsi que par des trafiquants et des groupes rebelles séparatistes, a indiqué George Joffe, spécialiste du Maghreb à l’université de Cambridge.
“Leur but est de gagner de l’argent et de délivrer un message politique en affirmant qu’ils sont toujours sur le terrain et que les gouvernements perdent le contrôle de leurs territoires.”
Dans un communiqué, Al Qaïda indique avoir déplacé les otages autrichiens en Algérie, mais selon un site internet algérien spécialisé dans les questions de sécurité, le couple se trouverait désormais au Mali.
Aucune de ces deux affirmations n’a pu être confirmée.
Le 24 décembre, quatre touristes français avaient été tués par des islamistes présumés dans le sud de la Mauritanie, entraînant pour la première fois l’annulation du rallye Lisbonne-Dakar.
Deux des principaux suspects dans cette attaque, tous deux Mauritaniens, ont été capturés par la suite en Guinée-Bissau.
Ces assassinats correspondaient à la stratégie revendiquée par Al Qaïda dans la région, où le groupe cherche à internationaliser un conflit né en Algérie dans les années 1990
et à nuire au tourisme, secteur économique vital en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie.
Le gouvernement tunisien a assuré que les touristes n’étaient pas en danger sur son territoire. Des agences de voyage de Tunis, contactées par Reuters, ont indiqué que les
réservations n’avaient pas été affectées par l’annonce du double enlèvement.


ANALYSIS-Qaeda’s Sahara kidnap shows Maghreb threat
Reuters, le 12 mars 2008 à 12h02
By William Maclean
 
ALGIERS, March 12 (Reuters) – Publicity, ransom money and damage to lucrative Maghreb tourism are the possible prizes for al-Qaeda’s north Africa wing from the kidnapping of two Austrian adventure holidaymakers.
The Algerian-based group’s first abduction of Westerners since it joined al Qaeda last year is a publicity coup as it seeks to recruit impressionable youths for its drive to destabilise the region, a key oil and gas supplier to Europe,
analysts say.
The insurgents, formerly known as the Salafist Group for Preaching and Combat (GSPC), will likely want a substantial sum for freeing tax consultant Wolfgang Ebner, 51 and his companion, Andrea Kloiber, 43, whom it says it seized in Tunisia on Feb. 22.
But political goals remain paramount for the group, which claimed an attack on U.N. offices in Algiers in December and the killing of three Mauritanian soldiers and an assault on the Israeli embassy in the capital Nouakchott in early February.
“The hostages have a price, but what’s key is the media and political aspect,” said Louis Caprioli, a former French counter-terrorism official who now works for security and risk consultancy Geos.
“International public opinion is of course sensitive when you have a bombing of the U.N. offices in Algiers.
“But here we’re looking at a different strategy. For terrorists the management of a hostage is an outstanding media-focused operation, because, day after day, there will be news put out by all the media,” he told Reuters.
Anne Guidicelli of Terrorisc consultancy in Paris said: “It’s part of the logic of international jihad…Their ambition is to have a regional project rather than just a local one.”
The group sees the rulers of the Maghreb countries as apostates and seeks to drive them from power. The GSPC has kidnapped before: It won months of Western media prominence, and possibly a ransom as well, when it seized 32 European tourists in early 2003 in the Algerian Sahara.
Some were rescued when Algerian commandos stormed a rebel hideout. German newspapers have reported that the German government paid a ransom of about $5 million to secure the release of the remainder, most of whom were German. The German
government has consistently declined to comment on the reports.
 
UNSTABLE SAHARA
 
Like the 2003 abduction, the latest kidnapping exploits the instability of the Sahara, much of which is roamed by smugglers, nomads and insurgent groups, for political ends, said George Joffe, a Maghreb expert at Cambridge University.
“They’re doing this to make money and to make a political point, to say they are still there on the ground and that the governments are losing control of their territory,” he said.
An al Qaeda statement announcing the abduction suggested it had since moved the pair from Tunisia to neighbouring Algeria, a mostly desert country 4-1/2 times the size of France.
An Algerian website that specialises in security said the couple had in turn been moved to Mali, a country that straddles the Sahara and the arid Sahel belt to the south.
There has been no confirmation of either report, but experts say the north of Mali or Niger would be logical choices because of the regions’ isolation, and the GSPC’s record of involvement in smuggling, money laundering and protection rackets there.
Nomadic Tuareg peoples are rebelling against their respective governments in the north of both Mali and Niger.
Security experts said the security services of the region would be working closely together and with their contacts among Saharan nomadic groups to try to locate the hostages. “The desert is a place which looks empty, but people rapidly get to know where this or that person is,” Caprioli said.
The Mauritania attacks, including the shooting of four French tourists by suspected Islamic militants on Dec. 24, prompted the cancellation of the Paris-Dakar rally across the Sahara for the first time in its history.
Two of the main suspects in the shooting, both Mauritanians, were captured in Guinea-Bissau, a transit pointfor Latin American cocaine cartels, raising fears of an al Qaeda-linked network stretching much further south into Sub-Saharan Africa than had previously been feared.
The attacks were in line with al Qaeda’s stated ambition to internationalise a conflict that has its origins in Algerian turmoil in the 1990s and to damage its European-focused tourism, important sectors for Tunisia, Morocco and for Mauritania, which wants to promote its fledging desert tourism.
“The objectives have been clearly laid down. It’s to hit the Tunisian state in a sensitive sector — tourism. It’s clearly a way of destabilising Tunisia,” said Guidicelli.
The Tunisian government denies there is any security risk to tourists. Travel agents in Tunis contacted by Reuters said that, to date, bookings had been unaffected by news of the kidnapping.
REUTERS


 
 
AFP, le 12 mars 2008 à 13h39

Reporters sans frontières épingle 15 pays “ennemis d’internet”

 
PARIS, 12 mars 2008 (AFP) – Reporters sans frontières (RSF) épingle quinze pays “ennemis d’internet”, dont pour la première fois l’Ethiopie et le Zimbabwe, mercredi à l’occasion de la journée pour la liberté sur internet lancée par l’organisation.
La nouvelle liste établie par RSF compte, comme l’année dernière, l’Arabie Saoudite, le Bélarus, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l’Egypte, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan et le Vietnam. RSF a ajouté à cette liste deux nouveaux pays: l’Ethiopie et le Zimbabwe.
“Chez ces derniers, le taux de pénétration d’internet est faible, très faible, mais suffisant néanmoins pour leur donner quelques cauchemars”, estime RSF.
“Comme leurs aînés, ils puisent dans la panoplie de la censure adaptée à la Toile: arsenal législatif, traque dans les cybercafés, contrôle des fournisseurs d’accès”, explique l’organisation.
A cette première liste ont été joints onze pays “sous surveillance” : Bahreïn, Emirats arabes unis, Erythrée, Gambie, Jordanie, Libye, Malaisie, Sri Lanka, Tadjikistan, Thaïlande et Yémen.
A la différence des premiers, ces pays n’emprisonnent pas les blogueurs et ne censurent pas massivement internet.
Mais ils ont “souvent mis en place le cadre juridique nécessaire pour museler internet” et les autorités judiciaires ou politiques “utilisent parfois les lois antiterroristes pour surveiller et localiser des opposants et des militants qui s’expriment sur le
net”, indique RSF.
Au moins 62 cyberdissidents sont emprisonnés dans le monde actuellement et, en 2007, plus de 2.600 sites internet, blogs ou forums de discussion ont été fermés ou rendus inaccessibles, selon l’organisation. RSF appelle ce mercredi les internautes à se mobiliser pour dénoncer la cybercensure, à travers des manifestations virtuelles sur le site www.rsf.org.
L’Unesco a retiré son patronage à cette première journée pour la liberté sur Internet, a assuré RSF mercredi matin. RSF a affirmé que “plusieurs Etats, faisant partie de la liste des quinze +ennemis d’internet+, rendue publique mercredi, étaient intervenus
directement auprès de la direction générale de l’Unesco”.
Contacté par l’AFP, l’Unesco n’a pas réagi immédiatement.
 
AFP


L’Unesco renonce à patronner la journée de la liberté sur Internet, selon RSF

AFP, le 12 mars 2008 à 13h02
PARIS, 12 mars 2008 (AFP) – L’organisation de défense de la presse Reporters sans Frontières a assuré mercredi que l’Unesco avait renoncé, selon elle sous la pression de pays incriminés, à patronner la journée pour la liberté sur Internet organisée le même jour.
Cette décision a été notifiée à RSF “par le directeur de la division de la liberté d’expression, de la démocratie et de la paix de l’organisation onusienne”, précise un communiqué.
Contacté par l’AFP, l’Unesco n’a pas réagi immédiatement.
Selon RSF, l’Unesco justifie sa décision en expliquant qu’elle a accordé son patronage au “principe de cette journée” mais qu’elle ne saurait s’associer aux différentes manifestations organisées à cette
occasion.
“Nous ne sommes pas dupes, écrit RSF. Plusieurs Etats, faisant partie de la liste des quinze +ennemis d’internet+, rendue publique ce jour, sont intervenus directement auprès de la direction générale de l’Unesco. Marcio Barbosa, le directeur général adjoint de cette
organisation, a cédé”.
Selon RSF, “le gouvernement français ne peut rester silencieux devant une mesure prise sous la pression de régimes autoritaires qui lui infligent ainsi un véritable camouflet”.
 
La liste des “ennemis d’Internet” publiée par RSF compte 15 pays: Arabie saoudite, Bélarus, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Egypte, Ethiopie, Iran, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie, Turkménistan, Vietnam et Zimbabwe.


Kairouan, capitale de la culture islamique en 2009

Une source inépuisable d’inspiration et de contemplation

 
Redevenue, en Tunisie, depuis le recouvrement de la souveraineté nationale et la réhabilitation de l’Islam, un haut lieu pour la célébration de l’anniversaire du Prophète Mohamed, ou Mouled, la ville de Kairouan fête , cette année, dans quelques jours, jeudi 12  Rabi 1er  1429, 20 mars 2008, ce glorieux anniversaire, avec un éclat particulier, après avoir été désignée en tant que Capitale de la Culture islamique en 2009, mais aussi parce que ce Mouled , par un des plus heureux concours de circonstances, coïncide avec le 52ème anniversaire de l’Indépendance.
 
La joie est multiple et générale, car appréciant hautement la décision présidentielle désignant la ville de Kairouan comme Capitale de la Culture islamique en 2009, les milieux intellectuels et culturels en Tunisie et dans les autres pays arabes et islamiques ont été attentifs au suivi porté par le Chef de l’Etat, ces dernières semaines, à la concrétisation de cette décision de manière à préparer soigneusement l’événement et l’entourer à l’avance de toutes les conditions de succès, afin qu’il contribue à redorer l’image de marque de l’Islam éclairé, à travers la mise en exergue des contributions inestimables de l’un de ses premiers bastions maghrébins à l’avancement de la civilisation universelle dans tous les domaines.
 
Lieu de ressourcement
 
Cet intérêt présidentiel a été illustré par les directives prodiguées, récemment à cet effet, au ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, ainsi qu’à l’occasion de l’audience accordée au directeur général de l’Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO).
 
En effet, le pilotage de la manifestation a été confié au ministère de la culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, avec la participation active des autres départements ministériels et institutions du pays, notamment le ministère des Affaires Religieuses qui a la charge d’organiser, annuellement, la Conférence islamique à Kairouan sur un thème particulier intéressant l’Islam et la société et dont la 35ème session est prévue pour les 15 et 16 mars 2008.
 
Pour marquer leur attachement à la ville de Kairouan considérée, à juste titre, comme une ville sainte, les Tunisiens la visitent régulièrement à l’occasion du Mouled pour s’y ressourcer auprès des nombreux lieux de culte qui s’y trouvent et dont plusieurs sont associés à des figures de proue de l’Islam et remontent aux premières époques islamiques, comme la grande mosquée de la ville fondée, en même temps qu’elle, vers  l’an 50 de l’hégire par les premiers groupes de musulmans venus répandre la nouvelle religion,en Afrique du Nord, sous la conduite des célèbres commandants arabes, Abdallah Ibn Abi Sarh, Mouawyia Ibn Houdayej et Okba Ibn Nafâa, entre autres. On en signale, également, le mausolée de Abou Zoumâa El Balaoui, un des compagnons illustres du Prophète Mohamed, de sorte que la Tunisie se prévaut d’abriter les restes de deux compagnons du Prophète, Abou Zoumâa El Balaoui à Kairouan et Abou Loubaba Al Ansari, à Gabès, dont on dit, d’ailleurs, qu’il avait été le coiffeur du Prophète.
 
 
Des noms célèbres et d’éminentes contributions à tous les plans
 
Première forteresse maghrébine de l’Islam et pour longtemps sa Capitale politique, la ville de Kairouan a brillé, durant sa longue histoire,  par son rôle de premier plan au service de l’expansion de l’Islam éclairé et de l’enrichissement de la pensée islamique en terre maghrébine, européenne et africaine, autant que par son action en faveur de l’avancement des sciences et des lettres arabes et islamiques, outre son apport, comme grand Centre urbain et établissement humain stratégique, au développement du commerce international et des industries et techniques humaines.
 
Des noms célèbres, voire des maîtres dans les diverses branches du savoir et de la connaissance ont vu le jour et vécu dans cette ville, en jurisprudence, théologie, mathématiques, astronomie, médecine, belles lettres. Une école de médecine appelée école de médecine de Kairouan y a longtemps prospéré, au moyen âge, et la littérature arabe lui doit des poètes de très grands talents à l’instar d’Ibn Rachiq et du prince ziride Tamime Ibn Al Moez.
 
Mais la ville de Kairouan a eu l’insigne honneur d’avoir contribué à la diffusion de l’Islam éclairé, selon l’approche malékite, en Tunisie et dans tout le Maghreb arabe, dès les débuts de l’Islam, grâce à  des disciples directs du maître Malek Ibn Anasse, tels que Abderrahman Ibn Zyad Ibn Anâam , Souhnoun et son fils Mohamed.
 
Par leur richesse et leur éclat, ces éminentes contributions de la ville de Kairouan constituent une source inépuisable d’inspiration et de contemplation pour les spécialistes comme pour le grand public, de sorte que les manifestations qui y sont prévues à titre de Capitale de la culture islamique, en 2009, trouvent  une matière extrêmement dense à présenter , à faire connaître et même à enrichir, car, pour beaucoup de spécialistes, les trésors de vérités historiques que recèle la ville de Kairouan ne sont pas, encore, entièrement élucidées, bien qu’elle soit l’une des Cités islamiques les plus connues et les plus étudiées, depuis les premiers siècles de l’Islam.
 
D’ores et déjà, l’Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO) a décidé de tenir en Tunisie son prochain Congrès, et d’autres conférences et activités, dans le cadre de sa participation à l’animation de l’événement qui promet d’être porteur et fructueux, à tous les plans.
 
Salah  BEN  HAMADI.
 
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 12 mars 2008)


 
Réforme de l’assurance-maladie
41 gynécologues (sur 46) de Sfax annulent leur convention avec la CNAM
 
 
** Ils protestent contre le retard dans le paiement de leurs honoraires et déplorent l’absence d’une quelconque augmentation de leur volume de travail.
 
41 gynécologues (sur les 46 conventionnés) de Sfax ont adressé, chacun, une lettre à la Caisse Nationale d’Assurance-Maladie « CNAM » lui signifiant leur « déconventionnement ».
 
Selon les intéressés, cette réaction vient suite, d’une part, à des retards répétitifs dans le paiement de leurs honoraires et, d’autre part, à l’absence de toute évolution consistante de leur volume de travail.
 
Ce mouvement constitue la première vague de « déconventionnement » dans la spécialité de gynécologie qui avait attiré un nombre important de professionnels. En effet, l’accouchement et le suivi de grossesse constituent, avec les 24 Affections Prises en Charge Intégralement, « APCI » le principal de l’activité de la CNAM en matière de prise en charge médicale. A Sfax, 46 gynécologues étaient conventionnés sur les 48 praticiens exerçant dans la région. Cette contestation a touché pratiquement 90 % des médecins conventionnés de cette spécialité. Il ne reste plus que 5 gynécologues conventionnés dans toute la région de Sfax.
 
Mécontentement
 
Les gynécologues réfractaires affirment qu’ils ont été les premiers à se conventionner avec la CNAM. La spécialité était conventionnée à un taux supérieur à 95 %. Deux gynécologues, seulement, ont échappé à la vague de conventionnement. Ils confient qu’: « en huit mois d’exercice commun, ils ont eu droit à toutes les tracasseries administratives : courrier égaré, absence de réseau, dossier incomplet, etc… En plus, il n’y a pratiquement pas d’augmentation du volume de travail. Donc, nous nous retrouvons avec les mêmes patients mais, avec un tarif conventionnel qui réduit les honoraires du tiers. Et, la cerise sur le gâteau, on est payé au bout d’un mois, voire deux. Ceci se passe alors que la CNAM traite, uniquement, 400.000 adhérents et un nombre réduit de pathologies et de médecins. Nous nous demandons ce qui va se passer l’année prochaine lorsque les maladies ordinaires seront prises en charge. Il est clair que la CNAM n’est pas prête sur les plans, humain et matériel, pour assurer la réussite de cette réforme. Nous pensons que le travail administratif de la caisse devrait être allégé en procédant au paiement direct du médecin par le patient. La prise en charge devrait se limiter aux grosses manœuvres médicales ».
 
En leur demandant s’ils n’avaient contacté la CNAM pour des améliorations, ils expliquent : « Pas plus tard que vendredi dernier, la Direction Générale de la CNAM a précisé dans une correspondance manuscrite que le médecin peut percevoir ses honoraires directement chez le patient qui va se faire rembourser auprès de la CNAM. Mais, cette procédure n’est pas conforme aux dispositions à respecter dans le parcours coordonné des soins et énoncées dans des textes officiels. La Direction Générale de la CNAM n’a pas le droit de déroger à la loi. Toutes les corporations professionnelles et les représentants des affiliés doivent se réunir avec la CNAM et réviser les procédures en cours. Les différentes améliorations doivent paraître dans le nouvel énoncé des procédures à suivre. Pour le moment, et face à la réticence des médecins spécialistes, il serait judicieux de rembourser les patients sur le même modèle que les hospitalo-universitaires qui font de l’activité privée complémentaire « APC ». Ces derniers ont été considérés conventionnés par la CNAM sans un quelconque engagement des médecins concernés. Il n’y a pas de raison à ce que cette exception ne s’étende pas aux autres médecins non conventionnés.»
 
Ce mouvement de déconventionnement montre que les formules régissant le projet de réforme de l’assurance-maladie devraient être souples lors de cette phase de départ. La Direction Générale de la CNAM devrait veiller au respect des procédures qui sont appelées à être maniables. Les améliorations ne pourront dès lors se faire que dans le cadre de la loi.
 
Mourad SELLAMI
 
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 12 mars 2008)
 


Union pour la Méditerranée, nouveau nom de la politique de l’UE vers le sud?

AFP, le 12 mars 2008 à 15h26
BRUXELLES, 12 mars 2008 (AFP) – Paris et Berlin se sont entendus pour rebaptiser “Union pour la Méditerranée” la politique européenne de coopération avec les pays du sud de la Méditerranée, selon un document préparé par les deux pays pour leurs 25 partenaires de l’UE.
Ce document de moins de deux pages, dont l’AFP a obtenu une copie, indique que le “processus de Barcelone”, lancé en 1995 par l’UE pour se rapprocher de ses voisins du sud, “sera intitulé Union pour la Méditerranée” (UPM).
Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet avait estimé la semaine dernière qu'”Union pour la Méditerranée” était une “meilleure marque” que “processus de Barcelone”.
Ce texte est la première version écrite du compromis trouvé la semaine dernière entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel. C’est aussi la première proposition formelle sur ce projet controversé à être présentée aux autres pays de l’UE.
Le document doit être présenté formellement jeudi soir par M. Sarkozy et Mme Merkel lors du dîner avec leurs homologues de l’UE à Bruxelles.
Mais “il n’y aura pas de débat proprement dit” sur le sujet, a assuré mercredi le secrétaire d’Etat slovène aux Affaires étrangères, Janez Lenarcic, dont le pays préside l’UE.
Il a réaffirmé le scepticisme slovène face à ce projet. “Nous n’avons pas besoin de faire double emploi, ou d’institutions qui fassent concurrence à celles de l’Union européenne”, a déclaré M. Lenarcic.
Dans leur texte, Paris et Berlin assurent que “l’UPM a pour vocation de promouvoir la coopération de dimension régionale” et de “donner un nouvel élan” au processus de Barcelone.
Le document, qui n’entre pas dans les détails, indique que cette Union sera basée sur “le développement de nouveaux projets de dimension régionale”. On a souvent parlé notamment de la dépollution
de la Méditerranée.
Il en dessine également les structures: “une co-présidence assurée conjointement pour deux ans par un Etat non membre de l’UE et par un Etat membre de l’UE riverain de la Méditerranée”.
Cette co-présidence sera assistée d’un secrétariat “léger” dirigé par deux directeurs: l’un représentant les pays non membres de l’UE et l’autre nommé par les 27, donc représentant l’ensemble de l’UE.
Le différend entre Paris et Berlin sur ce projet tenait au fait que Mme Merkel refusait une structure semblant exclure les pays européens non riverains de la Méditerranée.
Mais la semaine dernière, Paris a accepté que personne ne soit exclu. Le texte assure d’ailleurs que le sommet prévu le 13 juillet à Paris avec les pays du sud pour lancer le projet réunira “les 27
membres de l’UE”. Ce type de sommet devrait être organisé tous les deux ans.
Côté financement, le document assure que “les fonds prévus pour la coopération régionale dans l’actuel processus de Barcelone pourront être utilisés”. Une question sensible qui nécessitera un accord unanime des 27.
 
AFP


France: relaxe confirmée pour la publication de caricatures de Mahomet

AFP, le 12 mars 2008 à 15h15
 
PARIS, 12 mars 2008 (AFP) – La publication en 2006 de caricatures du prophète Mahomet dans l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo ne constitue pas une injure à l’égard des musulmans, a jugé mercredi la cour d’appel de Paris en confirmant la relaxe du directeur de la publication.
“C’est une très belle victoire pour la laïcité et la liberté d’information et d’expression”, s’est réjoui Me Richard Malka, l’un des avocats du directeur de la publication Philippe Val.
Le 22 mars 2007, le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé M. Val.
L’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et la Ligue islamique mondiale (LIM), parties civiles, avaient alors interjeté appel.
Dès l’audience, le 23 janvier, la cour avait accordé une première victoire aux défenseurs de Charlie Hebdo, et jugé “irrecevable” la constitution de partie civile de la LIM, qui selon elle n’avait “pas établi avoir la capacité d’agir en France”.
Le ministère public, qui avait requis la relaxe en première instance et n’a pas fait appel, avait demandé la confirmation du jugement.
Parmi les trois dessins incriminés figurent deux caricatures qui avaient été déjà éditées dans le journal danois Jyllands-Posten en septembre 2005 et avaient provoqué une flambée de violence dans le monde musulman.
L’une représente la tête du Prophète coiffée d’un turban en forme de bombe à la mèche allumée et l’autre, Mahomet accueillant des kamikazes au paradis avec la légende “Arrêtez, arrêtez, nous sommes à court de vierges”.
Le troisième dessin, oeuvre du dessinateur français Cabu, représente Mahomet se prenant la tête dans les mains et déclarant:
“C’est dur d’être aimé par des cons”. A la gauche du dessin, une légende précise: “Mahomet débordé par les intégristes”.
Ce jugement intervient alors que de nouvelles manifestations se sont produites au cours des derniers jours en Afghanistan, au Pakistan, au Danemark, après la réimpression mi-février par des journaux danois d’une des caricatures, réalisée par un dessinateur visé par un projet d’attentat déjoué par la police.

 

 

Le mercredi 12 mars 2008

 

«L’Arabe cochonne» nous visite…

 
Taïeb Moalla
 
Nabila Ben Youssef, humoriste québécoise d’origine tunisienne, ne craint pas la controverse. Dans son spectacle au titre provocateur, Arabe et cochonne bio, elle n’hésite pas à «jouir sur scène» (ça promet!) et à faire des blagues sur nul autre que… Mahomet.  
Il ne s’agit cependant pas du «prophète Mohamed qu’on a caricaturé, précise-t-elle d’emblée, mais de l’être humain très beau et très intelligent que j’admire beaucoup». C’est que Mme Ben Youssef s’est donné pour tâche de lutter contre les intégristes. «Ils (les Québécois) ont assez entendu l’extrême droite. Je leur permets d’écouter l’extrême gauche maintenant», signale-t-elle, dans un éclat de rire contagieux. Tout en disant «vouloir éviter le vulgaire», Nabila Ben Youssef se décrit comme étant «une humoriste qui s’assume et qui s’éclate, libre d’esprit et de corps». Elle n’est pas peu fière de son effet sur le public. «Les gens ne s’attendent pas à ce qu’une petite femme comme moi, au visage angélique, dise des grossièretés», s’amuse-t-elle. Arrivée au Québec de sa Tunisie natale en 1996, la comédienne s’estime bien placée pour incarner, en même temps, la femme orientale et occidentale. Elle entretient sciemment l’ambiguïté entre son «côté fragile qui fascine» et son «caractère fort». «Je veux changer l’image de la femme arabe soumise et celle de l’homme musulman intolérant et agressif. J’impressionne les gens en me montrant belle, drôle et sensuelle», dit-elle, sans fausse modestie. Une «immigrante avec un accent» Pour Nabila Ben Youssef, le chemin n’a pas été facile. À son arrivée au Québec, elle s’est battue pour s’imposer comme comédienne. «Le marché est tellement petit qu’il n’y a pas de rôles même pour les comédiens talentueux d’ici, explique-t-elle. Alors, imaginez quand c’est une immigrante avec un accent qui débarque!» Elle obtient son diplôme de l’École nationale de l’humour en 2002 et trouve son créneau en écoutant les monologues d’Yvon Deschamps. «J’ai compris qu’il suffisait que je sois moi-même, révèle-t-elle. Je n’avais pas à me cacher derrière un personnage et à mettre ainsi un mur entre le public et moi. Ça m’a pris du temps pour le saisir, car dans ma culture, on ne dit pas les choses de façon aussi directe.» Parallèlement à la tournée qu’elle entreprend au cours des prochains jours, Nabila Ben Youssef travaille avec la comédienne Sylvie Moreau sur un projet de télésérie qui serait diffusée sur Radio-Canada. Il nous a cependant été impossible de lui arracher plus de détails sur cette production qui semble lui tenir à cœur. Visiblement, «l’Arabe cochonne» a rapidement appris les règles du métier.  
Quoi: Arabe et cochonne bio. Qui: Nabila Ben Youssef. Quand: les jeudi et vendredi 27 et 28 mars, à 20 h. Où: L’Anglicane de Lévis. Billets: 22 $, en vente sur le réseau Billetech, www.billetech.com

 

 

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