12 juin 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3672 du 12.06.2010
 archives :www.tunisnews.net 


Intervention d’Ahmed Brahim Lors de la conférence de presse du jeudi 10 juin 2010 « Solidarité avec les luttes sociales et  pour les libertés syndicales au Maghreb»   –   « Redeyef: le combat pour la dignité » Dhifaoui zakia parle Magharebia: L’industrie arabe du tourisme face au problème du terrorisme AFP: Les groupes d’Al-Qaïda, experts en survie au Sahara

France24: Les combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique passés au crible d’experts en terrorisme


Intervention d’Ahmed Brahim
Lors de la conférence de presse du jeudi 10 juin 2010

Mesdames, Messieurs les représentants de la presse nationale et internationale,

 Intervention d’Ahmed Brahim Lors de la conférence de presse du jeudi 10 juin 2010 « Solidarité avec les luttes sociales et  pour les libertés syndicales au Maghreb»   –   « Redeyef: le combat pour la dignité » Dhifaoui zakia parle Magharebia: L’industrie arabe du tourisme face au problème du terrorisme AFP: Les groupes d’Al-Qaïda, experts en survie au Sahara France24: Les combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique passés au crible d’experts en terrorisme

Comme mon ami le Dr Mustapha Ben Jaafar vient de le préciser, cette alliance est en effet une expression politique structurée d’une convergence qui a commencé  sur le terrain de la bataille électorale, et qui s’est consolidée par la suite lors de consultations et de discussions pour aboutir au projet de plateforme que vous avez entre les mains. Il s’agit d’un projet qui reflète notre convergence sur cinq points :

1.    Notre analyse commune de la situation,

2.    Notre accord sur les moyens de faire face à cette situation, c’est-à-dire sur les objectifs essentiels,

3.    La concordance de notre orientation et de nos valeurs,

4.    Le fait que nous partageons la même démarche et les mêmes principes d’action,

5.     Notre volonté de lutter ensemble et notre esprit d’ouverture et de dialogue.

1)         D’abord, en ce qui concerne l’analyse de la situation, il y a entre nous un accord unanime sur le fait que la persistance de la fermeture et de l’hégémonie d’une seule partie sur l’Etat et sur la société est lourde de dangers pour le pays et  ses chances de développement: cette situation entrave ses énergies, limite ses capacités et empêche la participation des citoyennes et des citoyens à la chose publique. Ce blocage continu du processus de réforme politique suscite une préoccupation profonde, surtout en cette phase délicate marquée par la complexité de la question de l’alternance au sommet du pouvoir à l’échéance présidentielle de 2014, question qui soulève des interrogations et dont le traitement et la solution ne sauraient rester du ressort du seul Pouvoir en excluant le Peuple et ses forces vives dans leur diversité.

 

2)         Deuxièmement : les parties constitutives de cette alliance sont unanimes sur les moyens de changer cette situation, c’est-à-dire sur des objectifs essentiels qui sont détaillés dans le document, et en premier lieu sur la nécessité vitale de la réforme politique comme moyen principal de résoudre les différents problèmes économiques, sociaux et culturels. Cette réforme doit être mise en œuvre sur la base du respect effectif des principes bien connus du Régime républicain démocratique, qui sont aussi mentionnés pour l’essentiel dans ledit document. C’est pourquoi nous nous inscrivons dans la perspective du rendez-vous électoral de 2014 et nous sommes déterminés à agir pour dépasser l’état de faiblesse et de dispersion où se trouve l’opposition démocratique et élargir le mouvement de la revendication démocratique. Ce mouvement doit pouvoir peser de tout son poids afin de créer les conditions favorables pour l’instauration d’un dialogue national libre et responsable et l’introduction dans la pratique et dans les lois de réformes indispensable, notamment la réforme du système électoral, ce qui est de nature à faire de cette échéance l’occasion d’un tournant qualitatif dans le pays sur tous les plans, notamment en ce qui concerne la transition démocratique.

 

3)         Outre cette convergence de l’analyse et des objectifs, il existe entre les parties alliées une convergence sur les orientations et les valeurs :

                 Une orientation démocratique pour qui la Citoyenneté  constitue le fondement de  l’appartenance à la Nation et qui refuse l’instrumentalisation de la religion dans la lutte politique ;

                 Une orientation patriotique attachée à notre identité nationale commune – laquelle doit être éloignée de la sphère des surenchères politiques – ainsi qu’à l’indépendance de décision de notre pays et à la souveraineté nationale fondée sur la souveraineté du Peuple ;

                 Une orientation progressiste qui se considère comme le prolongement de tout ce qui est positif, rationnel et éclairé dans notre Histoire, qui est consciente de la nécessité de sauvegarder et de développer les acquis progressistes dans le domaine de l’égalité totale de l’ensemble des citoyens, en particulier l’égalité entre les femmes et les hommes conformément aux conventions internationales et aux principes émancipateurs universels ;

  Une orientation soucieuse de concrétiser la justice sociale avec ce qu’elle implique d’égalité des chances, d’équilibre entre les régions et de droit au travail et aux conditions d’une vie digne pour tous.

4)         En quatrième lieu il y a accord sur la démarche et la façon d’envisager la politique comme « art du possible », ce qui signifie une approche faite de réalisme, de souplesse, de refus des surenchères et des tensions, de dépassement de la critique pour présenter des propositions de solutions constructives. Autrement dit : cette alliance se veut une opposition sérieuse, attachée à son autonomie de décision et, en même temps, à la culture du respect mutuel et du dialogue entre toutes les parties, y compris le pouvoir. De même, cette alliance s’appuie, pour ce qui est des rapports entre ses constituants, sur une volonté constante de faire prévaloir ce qui les unit sans nier la diversité et la différence ainsi que sur de hautes valeurs morales à même de garantir à cette expérience continuité, accumulation des acquis de la lutte et efficacité.

5)         Enfin, nous avons en commun une forte volonté combative et une détermination de maintenir l’ouverture sur toutes les contributions : c’est la raison pour laquelle nous avons préféré ne pas présenter une plateforme achevée et définitive, et considérer cette fondation comme un processus ouvert à toutes les compétences et à toutes les sensibilités intellectuelles et politiques désireuses de participer à la construction de l’unité du mouvement démocratique sur la base de l’accord sur la démarche et les principes et objectifs communs. Nous avons pour cela fixé un calendrier pour des rencontres dans les différentes régions du pays destinées à impulser le dialogue autour de ce projet prometteur.

 

En tenant compte de tous les points communs que je viens de mentionner, nous avons convenu de baptiser cette coalition « Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité », appellation qui nous a paru synthétiser nos objectifs démocratiques sur le double plan politique et social.

 

Pour terminer, j’aimerais souligner que nous sommes optimistes et que le programme de cette Alliance n’est dirigé contre personne mais a une visée positive qui est de se mettre au service de notre peuple et de notre patrie.


 « Redeyef: le combat pour la dignité »,

Jeudi 17 juin à 18h00

Maison de la Solidarité

68 rue Coenraets

1060 Bruxelles

« Solidarité avec les luttes socialeset  pour les libertés syndicales au Maghreb»  


  

Dans tous les pays du Maghreb, des luttes ont lieu contre l’exploitation, les effets de la mondialisation capitaliste et pour la défense des libertés.

  A Khourigba (Maroc), 850 ouvriers de la SMESI ont été licenciés par l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) pour avoir osé monter une section syndicale dans leur entreprise.

  Au Sahara occidental, ce même employeur, l’OCP, qui vient néanmoins d’obtenir un prêt de 240 millions d’euros, dans le cadre d’un « accord stratégique pour une croissance verte » entre la France et le Maroc, s’illustre par des pratiques discriminatoires à l’encontre des travailleurs sahraouis du site de Boukraâ.

  Dans le bassin minier de Gafsa (Tunisie), des dizaines de participants aux mouvements sociaux de 2008, dont de nombreux enseignants syndicalistes, ont passé de longs mois en prison. En libération conditionnelle depuis novembre 2009, ils n’ont toujours pas été réintégrés dans leurs emplois et subissent brimades et intimidations. D’autres militants condamnés par contumace en février 2009 continuent à faire l’objet d’emprisonnement et de poursuites judiciaires.

  Au Maroc, les diplômés chômeurs qui manifestent pour le droit à l’emploi affrontent une répression systématique et leur association, l’ ANDCM est toujours interdite.

  Des militants de l’Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET) qui protestaient contre les conditions de logement des étudiants ont été arrêtés, torturés, interdits de passer leurs examens, exclus de l’Université.

  Même sort pour les étudiants sahraouis dans les universités marocaines, qui subissent le même type de répression (emprisonnements, procès, interdiction de se présenter aux examens, jusqu’à exclusion de l’université) dès lors qu’ils manifestent pour le respect des libertés et contre les violations des Droits de l’ Homme.

  En Algérie, le gouvernement a décrété l’état d’urgence et les syndicats autonomes subissent harcèlement et menaces. C’est dans ce contexte qu’a éclaté début mai une grève illimitée des cheminots, initiée par la base syndicale avec pour revendication des salaires décents.

 

Dans le cadre de la journée de solidarité avec les mouvements sociaux au Maghreb,

Na’oura et Solidarité Socialiste vous convient à la  projection du film : « Redeyef: le combat pour la dignité », suivie d’une soirée-débat autour d’un verre convivial et solidaire.

Programme:

 

·         Introduction : Abdelillah Bendahman (Na’oura)

·         Présentation du film : Mouhiedine Cherbib,Membre du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’ Homme en Tunisie – CRLDHT

       (Mouhiedine est actuellement sous le coup d’une condamnation à 2 ans de prison en Tunisie pour avoir soutenu le mouvement de Gafsa).

·         Projection du documentaire (34’)

·         Discussion sur les enjeux et les perspectives actuelles  pour les mouvements sociaux maghrébins.

 

PAF : gratuit,

Inscription  obligatoire auprès defcd@solsoc.be ou au 02/505.40.70

Prière de diffuser largement.

 


Dhifaoui zakia parle


Professeur d’histoire-géographie au lycée secondaire de Kairouan. J’exerce comme enseignante depuis 1994. J’ai participé avec un groupe de militants de mon parti à la fondation du journal Mouatinoun, qui s’exprime au nom du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés. J’y ai contribué de façon régulière depuis la région de Kairouan depuis sa fondation en janvier 2007. Ces activités journalistiques ont été à la source bien des ennuis ainsi : Le siège de mon domicile s’est intensifié de même que la filature rapprochée de la police politique en civil depuis donc, la parution du journal Mouatinoun et depuis la publication de mes écrits dans cette presse. J’écris des informations, des articles de presse, j’assure la couverture des activités des droits de l’homme, politiques et associatives. Et en tant qu’écrivaine aussi, j’écris des nouvelles dans Mouatinoun. Les nouvelles ont pour sujet des questions sociales et politiques sensibles. Ces écrits m’ont causé bien des ennuis, mais mon travail, en tant qu’enseignante, m’empêche de me déplacer pour couvrir les événements de manière permanente. Mes activités s’intensifient donc lors des congés. J’ai saisi évidemment l’occasion des congés d’été de 2008 pour rejoindre le bassin minier afin de couvrir pour le journal et de réaliser des entretiens avec les familles des prisonniers du bassin minier qui avaient été emprisonnés à cause de leur mouvement de protestation contre leur situation sociale et pour leur revendication d’un emploi. Ma visite à Redeyef a coïncidé le 27 juillet 2008 avec une manifestation féminine organisée par les femmes de bassin minier pour exiger la libération des détenus. En tant que journaliste, j’ai couvert la manifestation, et la police politique a encerclé ensuite le domicile de Djomaa Hajji, l’épouse de Adnane Hajji, dirigeant du mouvement de protestation de la ville de Redeyef, domicile où je me trouvais alors. Mon arrestation a eu lieu le 27 juillet au domicile de madame Djomaa Hajji et j’ai été condamnée à huit mois en première instance. En appel, la condamnation a été ramenée à quatre mois et demi ; J’en ai effectué trois mois et demi à la prison civile de Gafsa. J’en ai été libérée le 5 novembre 2008, en liberté conditionnelle. Je suis passée de la petite prison à la grande prison puisque je me suis trouvée visée un décret du ministre de l’Education qui dit que mon nom avait été radié des listes des enseignants du secondaire. Je me suis trouvée confrontée au chômage et à la famine. J’ai tenté de travailler dans une radio, mais le résultat c’est que j’ai été en butte au siège intense d’un groupe d’une trentaine de personnes en civil au bas mot. Ils me suivent, m’arrêtent quand ils le veulent. Ils m’emmènent dans les postes de la Sûreté. Je suis fouillée de façon extrêmement humiliante. J’ai même été déshabillée, mise complètement à nu, y compris mes sous vêtements m’ont été enlevés au poste Charles de Gaulle de la capitale. En raison de tout cela, j’ai été obligée de quitter mon travail à la radio en avril 2009. Depuis avril 2009 jusqu’à aujourd’hui, je souffre du chômage d’une manière inhabituelle dans la mesure où ma situation n’est pas bonne, même mon état de santé n’est pas bon. J’ai besoin de soins et d’assistance pour garantir ma dignité. J’ai voulu porter plainte au Tribunal administratif contre cette décision de radiation arbitraire qui n’a pas respecté les voies légales, puisque cette décision émane du ministre de l’Education sans aucune justification devant le conseil de discipline comme le prévoit le règlement de la fonction publique. Le tribunal administratif m’a demandé dernièrement un exemplaire du jugement prononcé contre moi mais la Cour d’Appel de Gafsa ne m’a pas fourni ce que me demandait le tribunal administratif et j’ai été contrainte de faire une grève de la faim d’un jour le 8 mars 2010. J’ai fait cette grève bien sûr. Les autorités n’ont toujours pas apporté de réponse sinon en fermant ma page sur le réseau social Facebook. Et mon nom a fait partie des listes de noms interdits du net. Ce que j’exige des autorités tunisiennes : Qu’elles règlent les questions sociales, qu’elles traitent les opposants et leurs contradicteurs par le dialogue Qu’elles ne se recourent pas à une politique de répression Qu’elles ne se recourent pas à des solutions judiciaires, pour régler leur compte avec leurs opposants. Qu’elles ne se recourent pas à l’emprisonnement de leur contradicteurs. Qu’elles ne recourent pas à des sévices à leur encontre Qu’elles ne se recourent pas à cette politique de représailles Que les autorités tunisiennes reviennent sur leurs positions vis-à-vis des prisonniers du bassin minier de façon générale, ceux-là même qui ont demandé un emploi pour leurs enfants qui ont rejoint les listes des licenciés, des affamés. Que les autorités tunisiennes le plus rapidement possible apportent le plus rapidement possible une solution définitive à la question du bassin minier, qui restitue aux prisonniers du bassin minier leur dignité, et qu’elles donnent satisfaction aux revendications qui avaient été à la base du mouvement du bassin minier. Merci » Propos recueillies le 20 mai par Alain Baron Traduction de l’arabe : Luiza Toscane

 


L’industrie arabe du tourisme face au problème du terrorisme


2010-06-11

Les sites touristiques devraient assurer une protection supplémentaire aux visiteurs, ont déclaré des responsables arabes du tourisme et des responsables de la sécurité qui se sont rencontrés cette semaine à Tunis.

Par Mona Yahia pour Magharebia à Tunis – 11/06/10

 

Des spécialistes arabes de la sécurité, des dirigeants du secteur des voyages et des responsables gouvernementaux se sont rassemblés cette semaine à Tunis pour parler d’une grave menace qui pèse sur l’industrie du tourisme : le terrorisme.

« Les groupes terroristes sont considérés comme le principal ennemi du tourisme et des visiteurs dans les pays arabes », a déclaré le secrétaire général du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, Mohamed Ben Ali Kouman, aux participants à la 4ème conférence annuelle sur la sécurité du tourisme, qui s’est achevée jeudi 10 juin.

« Les groupes terroristes ont mené des attaques contre des hôtels et d’autres installations touristiques dans le but de nuire aux touristes étrangers et de frapper le tourisme au coeur », a-t-il expliqué.

« Le terrorisme cherche à miner l’économie nationale en perturbant le secteur touristique », a-t-il ajouté, en demandant lors de cette conférence de deux jours que des personnels de sécurité puissent suivre des cours de formation réguliers liés au tourisme.

Le Conseil des ministres arabes de l’Intérieur organisait cette conférence, qui a parlé du renforcement de la sécurité sur les sites touristiques et archéologiques, ainsi que du plus grand rôle de la sécurité dans la promotion de tourisme. Les discussions ont également porté sur le renforcement de la coopération entre les agences de sécurité et les régions touristiques.

« Les pays arabes doivent mettre en place les plans nécessaires pour répondre à d’éventuelles atteintes à la sécurité des sites et des institutions touristiques, et travailler à surveiller les activités hostiles susceptibles d’utiliser le tourisme comme une couverture pour mener des actes de terrorisme, d’espionnage ou des crimes », affirme le communiqué publié à l’issue de cette conférence.

Les pays du Maghreb doivent faire face à des menaces constantes de terroristes, au premier rang desquels al-Qaida au Maghreb islamique, qui a cette année enlevé des touristes dans plusieurs pays du Sahel-Sahara. L’activité terroriste dans les régions désertiques menace de faire baisser les recettes du tourisme, qui constituent l’un des piliers de l’économie dans des pays comme le Maroc et la Tunisie.

En 2002, les terroristes avaient également fait exploser la synagogue de Ghriba sur l’île de Djerba, une destination très prisée par lespèlerins juifs.

 

Avec l’aide de l’US Africa Command, neuf pays africains ont lancé des manoeuvres militaires en mai, destinées à intensifier les efforts de lutte contre le terrorisme et la criminalité dans la région du Sahel-Sahara.

Wahid Abdallah, propriétaire d’une agence de voyage, estime pour sa part que toute attaque ou tout enlèvemment terroriste aurait des conséquences négatives sur le secteur du tourisme en Tunisie, et affecterait les moyens de subsistance des personnes travaillant dans ce secteur.

En Tunisie, le tourisme assure plus de 400 000 emplois et permet à l’Etat d’absorber 75 pour cent du déficit budgétaire, ont indiqué les responsables lors de cette conférence.

« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour protéger le tourisme et assurer le confort des touristes, parce que toute erreur aura un impact négatif sur tous les employés et sur l’économie de notre pays », a expliqué Chaima Ben Moussa, employé dans un hôtel en Tunisie.

(Source: magharebia.com le 11 juin 2010)

Les groupes d’Al-Qaïda, experts en survie au Sahara


De Michel MOUTOT (AFP) –le 10juin 2010

NOUAKCHOTT — Ils foncent dans le désert, en petits groupes autonomes sur de puissants 4×4: les jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont devenus, au fil des ans, experts en survie dans le Sahara. Un film vidéo datant de 2007, tourné dans le Nord du Mali et que l’AFP a visionné à Nouakchott, montre leur équipage: des Toyota Land Cruiser pick-up 4,5 litres essence, capables de semer n’importe quelle patrouille et ses véhicules diesel. A l’arrière, un chargement de roues de secours, bidons de 500 litres pour le carburant, jerrycans d’eau, nattes pour dormir, tentes, nourriture. Juchés dessus, quatre à six hommes avec des kalachnikovs ou des lance-roquettes. « Ils sont mieux armés et équipés que les soldats de la région », assure le journaliste mauritanien Isselmou Ould Moustapha, spécialiste du jihadisme. « Leurs chauffeurs sont expérimentés, souvent des gens du désert. Ils ont des GPS et des lunettes de vision nocturne pour rouler de nuit, hors-piste ». « Le jour, ils se cachent dans des grottes, sous des bâches ou des arbres. Vous pouvez faire voler tous les avions-espions et les satellites, vous ne verrez rien ». Pour le ravitaillement, ils ont leurs propres réserves, leurs caches. Ou bien il achètent essence, bétail et eau aux nomades ou aux réseaux privés qui assurent la logistique des trafiquants de cigarettes, de marchandises, d’armes ou de migrants clandestins qui sillonnent le désert. Mohamed Fall ould Oumere, directeur de l’hebdomadaire la Tribune à Nouakchott, raconte à l’AFP: « Il y a des gens dont c’est la spécialité: enfouir du ravitaillement dans le désert, par exemple dans de fausses tombes ou de faux vestiges archéologiques. Ensuite, ils vous vendent les coordonnées GPS des dépôts. Et ils vendent à n’importe qui: contrebandiers ou terroristes, ils s’en foutent, c’est du business. Ils peuvent cacher des voitures entières… » Avec les millions d’euros que leur ont rapporté les rançons des otages occidentaux libérés, « ils peuvent faire creuser des puits, et toute la région reconnaissante, les protègera », explique un expert occidental du renseignement. Chaque groupe jihadiste – la région du Sahel en compte quatre, appelés « katibas » – est organisé autour d’un chef, l’émir, désigné par le chef suprême de l’Aqmi, Abdelmalek Droukdal, qui combat l’armée dans les maquis du nord de l’Algérie, explique Louis Caprioli. « Il y a aussi le mufti, dont le rôle est primordial car il édicte les fatwas que suivra le groupe », explique l’ancien sous-directeur chargé de la lutte anti-terroriste à la DST. « Et le conseil de la katiba, avec souvent un médecin, un chargé de la communication qui filme les attaques et un responsable de la logistique ». « Ce sont des colonnes de trois, quatre ou six 4×4 » ajoute-t-il. « Ils sont très souples: s’éclatent ou se regroupent en fonction des missions. Bougent sans cesse ». Sur le film, on voit des membres d’Aqmi jouer à saute-mouton dans le sable, chahuter, se jeter à l’eau dans un oued en crue dans lequel deux Toyotas se sont embourbées, sous le regard amusé de Mokhtar Belmoktar, émir légendaire de l’une des katibas. Plus tard, assis sur la crête d’une dune, on aperçoit Yahia Djouadi, l’émir du Sud, parler dans un téléphone satellitaire. L’explorateur français Régis Belleville, qui sillonne la région en solitaire et en méharée depuis plus de dix ans, les a croisés, avant que ne deviennent systématiques les enlèvements d’Occidentaux. « Leur talent principal, leur garantie de survie, c’est d’avoir compris le désert. D’avoir noué les liens familiaux et d’amitié avec les tribus. Belmoktar, pour beaucoup et surtout pour les jeunes, c’est Robin des Bois… »  

 


Les combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique passés au crible d’experts en terrorisme


Par FRANCE 24 le 11/06/2010 – 17:09  
Les images exclusives de FRANCE 24 montrant la vie quotidienne de militants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) suscitent l’intérêt d’experts en terrorisme. Cette vidéo semble illustrer la nouvelle stratégie de propagande de l’organisation.
Des images exclusives, obtenues par France 24, témoignent dela vie quotidienne de combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le désert du Sahara. Ce document rare, qui montre des combattants jeunes et détendus vivant presque dans une ambiance de colonie de vacances, pourrait traduire la nouvelle stratégie de propagande de l’organisation terroriste, selon des experts. « Ce document a été filmé par un militant d’Aqmi, précise Albert Ripamonti, directeur adjoint de la rédaction de France 24. Il a passé plusieurs mois, voire plus, avec ces combattants, puis a fait défection. Il a été arrêté lors d’un banal contrôle de police. Les forces de sécurité ont trouvé cette cassette sur lui. Leur authenticité est confirmée. Je ne peux pas en dire plus sur l’endroit où il a été arrêté, pour des raisons de sécurité. » Sur cette vidéo de plus d’une quarantaine de minutes, le groupe d’hommes, autonome en eau et en carburant, se déplace en pick-up. Tous s’amusent à se bagarrer dans les dunes, dans un oued en crue… Peu de scènes de prière, et aucune de combat, apparaissent à l’écran, en revanche. De nombreuses nationalités sont représentées : « Il y a des Marocains, des Mauritaniens… Mais ceux qui donnent des ordres, dans ce document, sont des Algériens », ajoute Albert Ripamonti. Un document de propagande ? « Je confirme que c’est un document exceptionnel car, jusqu’à présent, nous n’avions que des documents filmés essentiellement dans des forêts de Kabylie, en Algérie, juge Mathieu Guidère, spécialiste des mouvements radicaux et auteur d’’Al-Qaïda à la conquête du Maghreb’. Ce type de productions s’inscrit dans la nouvelle stratégie qui a été mise en place par l’un des bras droits du chef d’Aqmi, qui a modifié la propagande au sein de l’organisation. Il a dit que le jihad ne devait plus apparaître comme barbant et a essayé de le rendre plus attractif, notamment pour les jeunes. » Si ces images avaient une visée de propagande interne, elles sont ici à l’état brut et n’avaient pas encore été validées par le « comité médiatique » d’Aqmi. « Il n’y a pas, ici, la dimension de combat, de puissance, de hiérarchie et de religiosité que l’organisation aime mettre en avant. Si cette vidéo devait être utilisée à des fins de propagande, elle aurait certainement dû être complétée par d’autres images », confirme Anne Giudicelli, directrice de Terrorisc. Si l’essentiel des hommes semblent être de jeunes recrues, des chefs historiques d’Aqmi apparaissent également dans cette vidéo. Parmi eux, l’Algérien Mokhtar Benmokhtar et « Moussa », un artificier qui a perdu une main et une partie de la vue en maniant des explosifs. « On voit le regroupement d’un certain nombre de chefs qui, a priori, ne devraient pas se retrouver au même moment au même endroit, indique Mathieu Guidère. Cela ne me paraît pas fortuit. Ils voulaient sans doute en tirer des images à visée de propagande interne. » « Ils ne croisent jamais personne » Seuls quelques combattants apparaissent armés de kalachnikovs. Selon Walid Phares, de la National Defense University, aux États-Unis, cette absence d’armes sophistiquées est une marque du professionnalisme de l’organisation. « Quand vous regardez n’importe quel camp d’entraînement, vous ne voyez jamais rien de plus que des AK-47. Ils ne vont pas mettre leurs RPG ou leurs missiles entre les mains de jeunes recrues. Ils fonctionnent comme une armée ou une guérilla régulière », explique-t-il. Le Français Pierre Camatte nuance, lui, l’impression de liberté de circulation et d’insouciance que ces images peuvent suggérer. Celui-ci a été enlevé par Aqmi au Mali, au mois de novembre 2009. Aprèstrois mois de détention dans des conditions très difficiles, il a été libéré en février. « Nous restions totalement hors des sentiers balisés, explique-t-il. Ces hommes se déplacent avec des GPS, ils connaissent très bien le désert et s’arrangent pour ne jamais croiser personne. Nous étions toujours au fin fond d’une dune, avec des sentinelles… Personnellement, je n’ai assisté à aucun contact avec des populations extérieures. » « L’ambiance, sur ces images, a l’air très détendue, cela n’a rien à voir avec celle qui régnait parmi les groupes qui m’accompagnaient, ajoute-t-il. Chacun avait une mission à accomplir. Ils sont conditionnés par un islam salafiste, c’est-à-dire un islam des origines. Ils ont l’impression de détenir une vérité : c’est ce qui fait leur force. »  
 
(Source: FRANCE24 le 11/06/2010 – 17:09)

 

 

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