TUNISNEWS
Nr 512 du 11/10/2001 |
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قوائم تونسية لأميركا بأسماء أصوليين تونسيين
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قالت مصادر أمنية أميركية إن مسؤولاً أمنيًا تونسيًا كبيرًا وصل منذ حوالى أسبوع إلى الولايات المتحدة واجتمع مع مسؤولين مخابراتيين أميركيين، حيث قدم لهم تقارير متكاملة عن نشاط الأصوليين والمتطرفين فى تونس بمن فيهم الهاربون إلى خارج البلاد، مع قوائم بأسمائهم وأماكن تواجدهم. |
وهذا الإجرام .. أليس نوعا من أنواع القتل البطيء و شكلا من أسوإ أشكال الإرهاب؟؟؟ |
بقلم محمد فراتي – تونس أفاد مصدر بوزارة التعليم العالي طلب عدم ذكر اسمه انّ الوزارة تلقت 340 مطلب للترسيم بالجامعة التونسية في مختلف الاختصاصات من قبل سجناء اسلاميين انهو مدّة عقوبتهم في السنوات الأخيرة وهم يتوزعون أساسا على كليّات الطبّ والعلوم والحقوق والآداب ومنهم مناضلون سابقون بالاتحاد العام التونسي للطلبة وعلى راسهم عبد اللطيف المكي الأمين العام السابق للأتحاد وقال المصدر ان هذا الملف يمثل مصدر قلق للوزارة وللسلطة عموما خاصة وانّ أغلب الطلبة يصرّون على الرجوع للدراسة باعتبارها من أوكد حقوق الأنسان المنصوص عليها في المواثيق الدّوليّة. ويحاول عدد كبير من الطلبة الذين قضوا فترة بالسجون التونسيّة بتهمة الانتماء إلى حركة النهضة المعارضة أو التعاطف معها اكمال دراستهم بالجامعة التونسيّة خاصّة وأن أغلبهم في سنواته النهائيّة فعبد اللطيف المكي ومحمد خليل وعبد المجيد الزار مثلا انقطعوا عن الدراسة بسبب الأعتقال وهم في آخر سنة من مرحلة الدّراسة بكليّات الطبّ ويرفضون الأستسلام للأمر الواقع الذي تحاول السلطات فرضه عليهم لمنعهم من اتمام دراستهم. ويحاول عدد كبير من هؤلاء الطلبة التعريف بقضيتهم منذ ثلاث سنوات على التوالي لدى وزارة التعليم العالي ووزارة حقوق الانسان ووزارة الداخليّة وكذلك الهيئة العليا لحقوق الانسان التي تلقت أكثر من 300 شكاية في هذا الغرض بل أن بعض الطلبة بعث رسائل لرئيس الدولة واتصل بقصر الرئاسة أصلا فيما اتصل عدد آخر بالمنظمات الحقوقية والشخصيات الوطنية وأساتذة التعليم العالي في محاولة لايجاد حل يتم بمقتضاه اتمام الدراسة. وقد فضل عدد من هؤلاء الطلبة رفع قضية ضد وزارة التعليم العالي التي رفضت ترسيمه وذلك لدى المحكمة الإدارية وقد تمكن بعضهم فعلا من الحصول على حكم بضرورة ترسيمه بالكلية، فالطالب يسين بنعمر مثلا تحصل على مثل هذا الحكم منذ سنة ولكن بدون جدوى فالوزارة وإدارة الجامعة مزالتا تصران على رفض مطلب الترسيم رغم الحكم الصادر عن المحكمة الأدارية. ويخشى هؤلاء الطلبة أن يكون هناك قرارا سياسيا من السلطات لمنعهم من الرجوع إلى الدراسة وهو ما يخالف قوانين البلاد وأبسط حقوق الأنسان التي يحرص الخطاب الرسمي على تسويقها. وفيما أخذت القضية تأخذ بعدا كبيرا خاصة وأن عدد هؤلاء الطلبة الممنوعون من الدراسة لازال يتضخّم بعد خروج دفعة جديدة من السجناء السياسيين، تترقب بعض الأوساط الحقوقية قرارا سياسيا بإنهاء هذا المشكل ولو بصورة تدريجية خاصة وأن عديد الطلبة المعنيون بالأمر بدؤوا يفقدون الأمل ويعبرون عن غضبهم من المماطلة والتسويف والوعود التي يتلقونها منذ ثلاث سنوات بإعادتهم إلى رحاب الجامعة، ومن ناحية أخرى يعيش بعض الأولياء حالة من القلق الكبير لوضعية أبنائهم الذين ذاقوا مرارة التعذيب والسجون والآن يحرمون من مواصلة الدراسة والوصول إلى تحقيق أبسط أمنيات الأنسان في الحصول على شهادته العلمية، والطريف في الأمر أن بعض الأولياء له أكثر من طالب – سجين سابق – ممنوع من الدراسة إذ أن حملة الأعتقالات التي حدثت منذ بداية التسعينات شملت في بعض الأحيان عائلات بأكملها. ويتساءل الأولياء عن سكوت السلطة الغريب في مواجهة هذه القضية وعن سكوت المنظمات الحقوقية عن قضية أساسية كان من المفروض أن تكون من أولوياتها وأن يعمل الجميع على حلها بشكل بسيط وسريع |
LA SITUATION DU Dr. MONCEF MARZOUKI SUSCITE LA PREOCCUPATION DE SES AMIS DANS LE MONDE! |
Solidarité des medecins du monde avec Dr Moncef Marzouki*Cher(e)s collegues et ami(e)s
Ce matin au téléphone Moncef Marzouki m’a dit : “j’organise une nouvelle phase de ma survie dans des conditions encore plus pénibles que les précédentes. La police à mes portes est plus agressive que jamais. Si Ben Ali veut affamer les défenseurs des droits de l’homme qu’il prenne ses responsabilités et qu’il les emprisonne”. Le calme,la détermination et la résistance de Moncef Marzouki forcent l’admiration. Certains auront pu lire dans le quotidien français Libération en date du 9 octobre une page entière signée de lui portant sur A nous ses collègues, il demande de l’aider à maintenir à jour ses connaissances. N’hésitez pas à lui envoyer vos écrits, vos textes, vos articles de référence. De préférence par courrier électronique, car le Que diriez-vous de l’associer à un Université virtuelle ? ceux qui ont l’expérience de ces nouvelles formations sont appelés à faire partager leur expérience. Et puis l’assistance financière est plus que jamais à l’ordre du jour. Vous recevrez dans peu de temps un avis de création d’une association des collègues de M. Marzouki. A la différence de la précédente souscription, l’objet de cette association sera essentiellement la gestion d’un fonds de solidarité. Je voudrais revenir sur l’agression dont ont été victimes les représentants d’Amnesty International dans la nuit du 27 au 28 septembre : intimidations puis violences, disparition du matériel (portable, appareil photos, documents). Les représentations diplomatiques dont ils relevaient en tant que ressortissants britanique et français en détresse ont été particulièrement muettes et non coopérantes. Quand je manifestais ma contrariété, après ces témoignages directs, une oreille autorisée a eu ce commentaire cru : “ma pauvre, depuis le début, on vous mène en bateau”. A méditer… Amnesty International ne cache pas son inquiétude face à la dégradation de la vie quotidienne des tunisiens : contrôles, arrestations, sanctions arbitraires, menaces directes de mort sont masquées par l’actualité mondiale.. Continuons sans relâche à dénoncer ces situations criminelles. Bien cordialement Dr Virginie Halley des Fontaines *)lettre diffusée dans les reseaux médicaux
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Les terroristes présumés arrêtés en Italie auraient projeté une attaque chimique (presse). |
AFP, le 11Octobre 2001 à 16h13
ROME, 11 oct (AFP) – Les membres présumés d’une cellule de terroristes islamistes arrêtés mercredi à Milan (Nord) auraient projeté une attaque chimique en France, selon des interceptions de conversations entre plusieurs de ses membres, a révélé jeudi le quotidien La Repubblica.
Le journal, qui ne précise pas comment il s’est procuré ces enregistrements, indique que la conversation rapportée a été enregistrée en mars dans une maison de Gallarate, non loin de Milan, par des micros posés secrètement par la police anti-terroriste italienne.
La conversation entre deux hommes porte sur “un bidon de liquide” qu’ils veulent “tester”.
“Où, en France?” demande le premier à quoi le second répond par l’affirmative.
“Ce produit est meilleur que l’autre?”, redemande le premier, tandis que le second répond: “Oui, il est meilleur ce produit car il est plus efficace, car ce liquide suffoque les gens dès que tu l’as ouvert”.
Selon les conversations interceptées, ce produit chimique, qui n’a pas été identifié, pourrait être utilisé dans de fausses boîtes de tomates.
La police italienne a démantelé mercredi les restes d’une cellule de terroristes présumés, en arrêtant trois personnes soupçonnées d’appartenir à la mouvance d’Oussama ben Laden, dans le cadre d’une enquête entamée il y a plusieurs mois et qui avait conduit à l’arrestation, début avril, de cinq autres personnes de ce groupe.
Les hommes arrêtés mercredi dans le cadre du coup de filet lancé par le parquet de Milan sont Mohammed Aouadi Ben Belgacem, 27 ans, Tunisien. Il a été arrêté près d’une mosquée de la capitale lombarde. Riad Jelassi, 31 ans, s’est vu signifier son mandat d’arrêt en prison car il était déjà incarcéré pour une affaire de vol de voitures..
Enfin, le Libyen Lased Ben Heni, arrêté à Munich en Allemagne, est considéré par les enquêteurs comme le personnage le plus important du réseau. Il connaissait les camps d’entraînement de ben Laden en Afghanistan.
La presse a également précisé qu’un des suspects, dont l’arrestation en France avait été initialement annoncée, demeurait toujours introuvable.
“Deux autres membres sont en fuite, entre la France et le Yemen”, écrit ainsi le Corriere della Sera.
Le journal précise en fait que l’opération de mercredi représente la “phase deux” de l’enquête qui a entraîné l’arrestation de cinq Tunisiens en avril dernier
Cette enquête avait débuté en janvier dernier, à la suite d’une alerte à un attentat terroriste contre l’ambassade américaine à Rome.
Les enquêteurs ont arrêté les écoutes téléphoniques après la première vague d’arrestation en avril dernier et, selon eux, ces enregistrements ne comprenaient aucune allusion à l’attaque du 11 septembre aux Etats-Unis.
AFP |
Pétitition de chercheurs et d’universitaires américains, français, tunisiens et marocains en faveur de sadri Khiari.
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Mobilisation de chercheurs et d’universitaires américains, français, marocains et tunisiens en faveur de Sadri Khiari, toujours interdit de voyager. PETITION (texte original) Le 24 sept.-01, alors qu’il se présentait à l’embarquement à l’aéroport de Tunis-Carthage à destination d’Aix-en-Provence pour participer au Colloque ” Habib Bourguiba. La trace et l’héritage ” (27-29 septembre), Sadri Khiari s’est vu signifier une interdiction de quitter le territoire en raison, lui-a-t-on dit, de poursuites judiciaires dont il serait l’objet. Le 16 juin dernier, alors que, suite à une grève de la faim, son passeport, confisqué sans raison depuis une année, lui était restitué, les autorités policières avaient déjà évoqué l’existence de ces poursuites relatives à des affaires remontant à mars 97 et à mars 2000. Depuis cette date, son avocate, Maître Radhia Nasraoui, a multiplié les démarches auprès des magistrats pour obtenir des informations sur ces affaires sans obtenir la moindre indication. Tout porte à croire qu’il ne s’agit que d’un prétexte pour empêcher Sadri Khiari de voyager librement et le sanctionner pour ses activités associatives au sein du CNLT et du Raid (Attac-Tunisie). Cette interdiction de voyager lui est d’autant plus préjudiciable qu’il doit se rendre à Paris pour soutenir une thèse en sciences-politiques à l’Université de Paris VIII. Nous, soussignés, chercheurs et universitaires participant au Colloque d’Aix-en-Provence, protestons énergiquement contre l’interdiction faite à Sadri Khiari de participer à ce colloque et d’y présenter sa communication. Nous demandons également l’annulation de la décision judiciaire qui lui interdit de voyager librement. LISTE DES SIGNATAIRES a.. Raouf Hamza, universitaire, Tunis. b.. Mohamed Ben Salem. c.. Abdelwahab Hani, militant associatif. d.. Sofiane Abassi, étudiant. e.. Imad Boughattas, chargé de mission. f.. Abdelkrim Allagui, universitaire. g.. Sophie Bessis, chercheuse. h.. Souhayr Belhassen, journaliste. i.. Asma Larif Béatrix, sociologue. j.. Nicolas Hopkins, anthropologue, USA. k.. Anousheh Karvar, historienne, France. l.. Clement Henry, professeur de science politique, USA. m.. François Siino, chercheur, France. n.. Abdelaziz, Melenghi. o.. Mansour Sayah, professeur d’Université, France. p.. Hamadi Redissi, universitaire, Tunis. q.. Khadija Moshen-Finan, chargée de recherche, Paris. r.. Zeyneb El Okby, économiste, Maroc. s.. Isabelle Grangaud, chercheur CNRS, France. t.. Myriam Catusse, chercheur CNRS, France. u.. Franck Frégosi, chercheur CNRS, France. v.. Larbi Chouikha, universitaire, Tunis. w.. Khadija Chérif, universitaire, Tunis. x.. Olfa Lamloum, doctorante, France. y.. Mohammed Harbi, professeur d’Université, France. z.. Mustapha Kraiem, universitaire, Tunis. aa.. Nicole Grimaud, universitaire, France. ab.. Omar Shebou, journaliste. ac.. Ahemd Mahiou, chercheur CNRS, France. ad.. Claude Liauzu, professeur d’Université, France. ae.. Omar Bendourou, universitaire, Maroc. af.. Laurence De Cock, chercheur, France. ag.. Chokri Hamrouni, chercheur, France. ah.. Paola Baretta, chercheur, Italie. ai.. Lakdhar Soltani, chercheur. aj.. Nawel Gafsia, doctorante, France. ak.. Houcine Jaziri, journaliste. al.. Nejmeddine Hamrouni, psychologue, France. am.. John Entelis, universitaire, USA. an.. Lotfi Hajji, journaliste, Tunis. ao.. Karim Rahmouni, chercheur. ap.. Vincent Geisser, chercheur CNRS, France. aq.. Michel Camau, professeur d’Université, France. |
UN S-C-A-N-D-A-L-E EN VUE !! L’ancien procureur militaire, le général Abdelkader GUEZGUEZ se recycle dans le métier d’avocat !!! |
Cette info a été publiée sur le forum de TUNEZINE : Ces derniers jours des informations circulent dans les coulisses du barreau selon lesquelles le fameux général Guezguez ( Ancien président du tribunal militaire ) a posé sa candidature à l'inscription au barreau en tant que jeune avocat !!! Jeune avocat à la retraite j'entend dire. Commentaire: TUNISNEWS rappelle de son côté que ce “juge” militaire a été de tous les procés iniques devant les tribunaux militaries de sfax et de Tunis. Il a été d’ailleurs le superviseur direct du juge d’instruction militaire qui était en charge de novembre 1987 à mai 1989 du dossier du groupe dit “sécuritaire”.Il a été “récompensé” par la suite, élevé au grade de Général et nommé procureur au tribunal militaire. |
Tunisia: Amnesty International denuncia maltrattamenti |
ANSA, le 10 Octobre 2001 à 20h41
ROMA, 10 OTT (ansa) Amnesty International protesta contro il governo tunisino e chiede l’apertura di un’inchiesta per il fermo e i maltrattamenti subiti dalla polizia di due osservatori in missione per assistere al processo di apopello del difensore dei diritti umani Moncef Marzouki e del sindacalista Lofri Idoudi. I due osservatori di Amnesty, Jerome Belloun Jordan e Philip Luther, lo scorso 29 settembre sono stati fermati e sottoposti a maltrattamenti da agenti in borghese delle forze di sicurezza tunisine. «Dopo una settimana dall’accaduto – afferma Francesco Postiglione, responsabile del coordinamento Nord Africa della Sezione italiana di Amnesty International – nessuna indagine è stata avviata, nè è stata data alcuna assicurazione che le persone in contatto con i delegati non saranno sogette ad intimidazioni. Il governo tunisino non ha riconosciuto la gravità di quanto accaduto; siamo in procinto di presentare una denuncia all’autorità giudiziaria per conto dei nostri delegati». «Se l’attacco ai due delegati di Amnesty – prosegue Postiglione – intendeva essere un avvertimento contro le attività di supporto dei difensori dei diritti umani, il suo scopo è completamente fallito». ANSA |
Association des Tunisiens en France
Non à la Vendetta
Non à la Guerre |
Le 8 octobre ont commencé des opérations de bombardement de l’Afghanistan. Les Etats Unis et la Grande Bretagne ont engagé une opération de vendetta dont la seule finalité va être l’augmentation du nombre des victimes innocentes.
Comment les Etats Unis peuvent ils aujourd’hui envisagés seulement d’attaquer l’Afghanistan. Le peuple Afghan ne doit pas être puni pour les crimes supposés de Ben Laden, sa milice et des Talibans mis au pouvoir par les gouvernements américains. Ces derniers ont été protégés, armés et financés pendant des années par les Etats Unis, les renseignements pakistanais et le Pouvoir Saoudien..
Il nous incombe à nous citoyens avides de justice et de démocratie de refuser cette logique de violence et de guerre qui n’apporte aucune solution.
La seule réponse à apporter face au terrorisme international ne peut être que politique. C’est dans l’élaboration d’une solution politique que doit peser l’engagement de la France.
A toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice et de paix nous demandons :
de se mobiliser contre tout acte de violence dont encore une fois les victimes seraient des personnes innocentes et désarmées et tout un peuple. de se battre contre ceux qui prônent un discours discriminatoire et xénophobe en brandissant les bannières de la haine, des bannières d’un autres temps. d’appeler à la sérénité et à la retenue. de privilégier une solution politique engageant l’ensemble de la communauté internationale mettant fin à toutes les politiques de ” deux poids et deux mesures ” : l’embargo sur l’Irak, le conflit du moyen orient et le droit du peuple palestinien à un état, la Tchechenie, … d’apporter notre soutien au peuple afghan meurtri par la famine et la guerre, otage et victime des Talibans et des intégristes qui ne doit pas subir des représailles collectives et une guerre de vengeance. L’A.T.F appelle tous les démocrates et les personnes éprises de paix à manifester nombreux contre la guerre Jeudi 11 octobre 2001 à PARIS à 18h00 Place de la République |
السياسي والمفكر الماليزي أنور إبراهيم يكتب من وراء الأسوار: من الذي اختطف الإسلام؟ |
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جاكرتا – صهيب جاسم – إسلام أون لاين.نت/11-10-2001
حملة الإرهاب العالمية التي تقودها الولايات المتحدة لها العديد من التداعيات على العالم الإسلامي، ويقدم السجين السياسي الماليزي أنور إبراهيم في مقالته “من الذي اختطف الإسلام؟” الآثار السلبية لهذه الحملة على الديمقراطية في العالم الإسلامي من داخل سجنه قرب العاصمة الماليزية. ويكتب أنور (نائب رئيس الوزراء، ووزير المالية السابق، والذي كان يُعتبر الشخصية الثانية في ماليزيا بعد رئيس الوزراء د.محاضير محمد) وجهة نظره التي تقول بأنه لم يسْلَم شخص من تهمة الإرهاب في أعقاب التفجيرات التي وقعت في الولايات المتحدة الأمريكية الثلاثاء 11/9/2001، مركزا على الواقع السياسي للأنظمة التي تحكم العالم الإسلامي، وأثر تلك الحملة على حركات التحرر في الشيشان وفلسطين وغيرها. ويتم نشر مقال “إبراهيم” في الطبعة الآسيوية لمجلة “التايم الأمريكية” في عددها يوم 15-10-2001 ومطبوعات معارضة أخرى تحت عنوان “من الذي اختطف الإسلام؟”، وقد كتبه أنور إبراهيم قبل بدء الهجمات على أفغانستان، وأخرجه له من سجنه محاميه وسلمه لأجهزة الإعلام. ومع أن أنور إبراهيم مسجون منذ أواخر عام 1998 ولمدة 15 عاما فقد اتهمته القناة التلفزيونية الأولى التابعة للحكومة الماليزية في برنامجين لها بأنه “إسلامي متطرف ويعد خطرا يهدد الأمن القومي”؛ وهو ما دفع أنور إلى العزم على رفع قضية في المحاكم يطالب فيها التلفزيون الماليزي بالاعتذار الرسمي وتعويض قدره 100 مليون رنغكت، قائلا: إن هذه التهمة تأتي في وقت يبحث فيه الجميع عن أي شخص ليلصق به تهمة الإرهاب حتى تقتنع المنظمات الأجنبية الحقوقية بشرعية سجنه والتي طالما دافعت عنه، وطالبت الحكومة الماليزية بإطلاق سراحه، وسترفع القضية في الأسبوع الثاني من شهر أكتوبر الجاري وفيما يلي ترجمة عربية للمقال:
من الذي اختطف الإسلام؟
يقول تعالى: (يا أيها الذين آمنوا كونوا قوامين لله شهداء بالقسط ولا يجرمنكم شنآن قوم على ألا تعدلوا اعدلوا هو أقرب للتقوى واتقوا الله إن الله خبير بما تعملون) – المائدة:8. لم يحدث أبدا في تاريخ الإسلام أن يتسبب عدد قليل من أتباعه في أن يصبح هذا الدين وأهله المؤمنون به ممقوتين بشدة في أعين غيرهم، فالملايين من المسلمين الذين لجئوا إلى أمريكا الشمالية وأوروبا هربا من الملاحقة والفقر في بلادهم قد صاروا الهدف للكراهية ويصورون اليوم على أنهم إرهابيون محتملون. وما أكثر الآثار السلبية لهذه الحملة على الحركات الديمقراطية الناشئة في الدول الإسلامية؛ حيث ستواجه نكوصا لعقود أخرى؛ حيث إن الحكام المستبدين سيستغلون مشاركتهم في الحرب العالمية على الإرهاب لإرهاب ناقديهم والمخالفين لهم. وهذا من آثار ما فعله المتهم “محمد عطا” وأصحابه من الإرهابيين ومن كفلهم للإسلام وأهله حول العالم بقتلهم أناسا أبرياء في مركز التجارة العالمي والبنتاجون، وإنه لمن الواجب أن نستنكر هذه الهجمات وأن يكون الاستنكار من غير تحفظ، مما أثار غضب السلطات الدينية الرئيسية فأصدرت بيانات لها تدين بشدة القتل شديد البشاعة، كما يجب دعم كل الجهود لمعاقبة مرتكبيها. ولذلك فإن الإنسان ليشعر بالقلق من التشويش والإرباك بين المسلمين الذين استجابوا للهجمات بنقد عنيف في غير موضعه للولايات المتحدة، وفي ماليزيا خرج الإعلام المتحكم من قبل السلطة ليحرك ببطء مشاعر معادية للولايات المتحدة، فيما استخدم أفراد النخبة السياسية لغة أخرى في دبلوماسيتهم الدولية، وبالتأكيد هناك سبب شرعيته ضد الولايات المتحدة وسبب محق في الجزع والكآبة بشأن مصير الفلسطينيين، والذين يواجهون اليوم إسرائيل الأكثر غطرسة، لكن هذا ليس هو الوقت للتوبيخ الوعظي للسياسية الخارجية الأمريكية ولا التأويل الأخلاقي لها، فحتى لو كنا ـ نحن الماليزيين ـ ضحية لمثل هذه الكارثة فإننا سنعتبر ذلك وعيدا عديم الذوق ومثيرا للاشمئزاز. لكن الواحد منا يتساءل ونحن في القرن الحادي والعشرين: لماذا أنتج لنا العالم الإسلامي شخصا مثل أسامة بن لادن، ففي القرون التي صاغ فيها الإسلام الحضارات كان الرجال الأثرياء الأتقياء ينشئون المؤسسات الجديرة بالثناء ويدعمون المستشفيات والجامعات، وكان الأمراء يتنافسون مع بعضهم البعض على رعاية العلماء والفلاسفة ورجال الثقافة والأدب، وكان عظماء الفلاسفة والعلماء في العصور الوسطى نتاجا لذلك النظام كابن سينا، لكن ابن لادن يستخدم ثروته لكفالة الإرهاب والقتل وليس لدعم التعليم أو الإبداع ولكي يحدث تدميرا لا أن يعزز البناء. إن أسامة بن لادن والأشخاص الذين تحت سلطانه هم أبناء فقدان الأمل، فهم ينحدرون من بلدان لا طائل فيها من الكفاح السياسي من خلال الوسائل السلمية. وفي الكثير من البلدان الإسلامية تعد المعارضة السياسية ببساطة أمرا غير شرعي، ومع ذلك مرت السنوات وعام إثر عام واستمر توسع عدد الطبقة المتعلمة والمهنيين الشباب، وهؤلاء الناس يريدون مساحة يعبرون فيها عن اهتماماتهم السياسية والاجتماعية، لكن حكم الدولة شمولي ولا يترك مجالا للمجتمع المدني لكي يتنامى. لقد أصبحت الحاجة عاجلة أكثر من ذي قبل للعلماء المسلمين ليتعاملوا مع قضاياهم الداخلية ذات الأهمية في شؤون التنمية السياسية والاجتماعية، حيث إن من الواضح أن التنمية الاقتصادية لم تعد كافية، لأنها تخلق تأزماتها الخاصة بها في الدائرتين السياسية والاجتماعية والتي يجب حلها، ويجب أن تبلور توجهات مناسبة لمشاركة المسلمين في العالم ككل؛ لأن المشاركة في المعالجات العالمية يجب ألا تظل حكرا على الحكومات. إن الشعور بالعزلة والاعتقاد بأن العالم يقف ضدهم هو الذي زرع المرارة الدالة على الأسى بين أولئك الذين يلجئون للإرهاب، وإن الارتباك والغضب ضد النظام العالمي وقوته العظمى الوحيدة قد نتج عن فشل العالم الإسلامي في حل قضيتين خطيرتين وهما: سقوط أفغانستان في الفوضى والاضطراب بسبب الغزو السوفيتي وما تبعه حتى صعود طالبان، والآلام التي حلت بالجماهير المسلمة في العراق على يد ديكتاتورها، وكذلك بسبب العقوبات المفروضة على ذلك البلد الذي عانى طويلا. لأسباب أخلاقية سيدعم المسلمون المبادرة العالمية ضد الإرهاب، لكن هناك تصورا ينتشر بأن الحكام المستبدين بكل أنواعهم سيغتنمون الفرصة ليقووا حكمهم وليسددوا صفعة ممزقة للحركات الديمقراطية، فالرئيس الروسي فلاديمير بوتين سيستغلها للدفاع عن المذابح التي ترتكب في الشيشان، وإسرائيل ستستغلها لتبرير تصلبها السياسي، وماليزيا في اعتقالاتها من غير محاكمات. إن الضرورة ستدفع الولايات المتحدة إلى مطالبة الحكومات المسلمة بالتنسيق معها، وهذا أمر مفهوم، لكنهم لا يمسكون بكل الأجوبة عن الإرهاب. فنمو الديمقراطية والمشاركة السياسية والمجتمع المدني هي الأجوبة النهائية. وبإضعاف الولايات المتحدة لمصادقتها على النضال من أجل الديمقراطية وحماية حقوق الإنسان فإنها ستقوي من الديكتاتوريات الحاكمة لتكرر التجارب السابقة المرتبطة بماركوس الفليبين وسوهارتو إندونيسيا وشاه إيران. وإنه لأكثر من 100 عام ظل المسلمون يصارعون مشكلة العصرانية؛ ولذلك فإن المطلب الشديد الإلحاح هو الجهود الساعية لغرس توجه سياسي وثقافي يعزز الديمقراطية والانفتاح، وإن على المثقفين والسياسيين أن يتحلوا بالشجاعة لاستنكار التعصب بكل أشكاله، ولكن يجب في الوقت نفسه أن يستنكروا وبنفس القوة الأنظمة المستبدة والقمعية التي تحبط كل أمل في التغيير السلمي.
المصدر : موقع إسلام أون لاين |
Jours tranquilles en AfghanistanGeorges Lefeuvre
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ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 04.10.01
L’ethnologue Georges Lefeuvre a commencé, le 7 septembre, un périple de dix jours en Afghanistan. Il montre un pays calme et une population obsédée par la sécheresse
A mon arrivée à Kaboul, l’annonce de l’attentat contre Massoud confirme mon choix de voyager à titre strictement privé. Une jeune Française m’accompagne, Amandine Roche. Elle a vécu en Ouzbékistan et au Tadjikistan, elle a traversé le pays Ouïgur et les Northern Areas du Pakistan. Elle sait parfaitement se comporter en terre d’islam et pourra donc s’asseoir dans le gynécée des maisons où nous serons reçus ! Après une nuit réparatrice, nous nous présentons à l’office afghan du tourisme. Le bureau est couvert de poussière. Les derniers annuaires d’agences touristiques datent de 1980 ! Le fonctionnaire s’excuse d’un tel dépouillement, s’empresse de nous servir le thé et s’emploie à calligraphier lentement une note à l’attention du ministère des affaires étrangères de l’Emirat, pour signifier que son office n’a aucune objection à ce que nous traversions le pays pour visiter Mazar. “Mais je n’ai plus de guide disponible pour vous accompagner, précise-t-il, ils ont tous trouvé un autre job… Moi aussi d’ailleurs, et il faut maintenant que je ferme le bureau !”Il est 11 heures ! Munis de ce document digne de l’enluminure d’une miniature de Herat, nous nous présentons sans grand espoir aux affaires étrangères. Le bureau des visas est encombré de barbus au regard sombre, affalés dans des fauteuils. Le visage des deux fonctionnaires afghans est pour le moins fermé. “Passeports ! Que voulez-vous ?” “Mehmon i Afghanistan astom… Je suis l’invité de l’Afghanistan, et je souhaiterais simplement visiter Mazar-e-Charif ; j’ai enseigné le français à beaucoup de vos plus jeunes compatriotes réfugiés, pendant que leurs aînés faisaient le djihad. Avant la guerre, j’avais visité les plus beaux coins de votre pays, sauf le Nord, etc.” Le visage se barre soudain d’un large sourire, le fonctionnaire consulte son collègue et surcharge le document calligraphié de tampons approbateurs. “C’est bon ! Voici votre permis, notre pays est beau et je suis heureux que vous soyez revenu… Il vaut mieux aller par la route, elle n’est pas en bon état mais l’avion est devenu peu sûr. Vous avez votre propre voiture ? Ah, c’est bien…” Ce précieux document ne sera en fait jamais exigé, sauf une fois à Mazar, par un zélote de la répression du vice et promotion de la vertu ! Nous n’avons jamais eu à présenter notre passeport, ni dans les hôtels ni sur la route… Et pourtant, les postes de contrôle sont installés à l’entrée et la sortie de chaque ville ou gros village, le long d’une piste difficile qui traverse, sur 600 km, les superbes montagnes de l’HinduKush, par des cols à 3 500 mètres ou des gorges profondes et étroites, mais aussi les territoires d’ethnies qui se sont souvent affrontées, particulièrement dans le nord de la province du Wardak, où se mélangent Pachtounes et Hazaras. Kaboul, Jalrez, Behsud, Bamiyan, Gilrah, Dushi, Pul-i-Khormi, Samangan, Mazar- e-Charif, Balkh et enfin Kokabad (la “ville verte”) perdue au milieu des steppes mais au centre de ce qui fut un complexe agricole de vignes et de melons, aujourd’hui ruiné par la sécheresse. Les talibans n’ont pas construit de système étatique. Tout juste encadrent-ils de manière tatillonne et ridicule le comportement moral des habitants : barbe, burka, musique interdite… Encore que cette rigueur n’affecte réellement que les Kaboulis “éduqués” qui avaient vécu autre chose dans le passé. Les paysans, soit 85 % de la population, n’y voient pas grand changement. Mais en aucun cas le régime ne peut être assimilé à un régime policier et bureaucratique d’une dictature ordinaire. Ce n’est pas un “régime”, tout juste une administration des mœurs ; c’est d’ailleurs bien la raison pour laquelle les talibans, à défaut d’être aimés des populations, sont au moins acceptés comme une fatalité passagère. Mon ami Hamed a vécu six ans à San Francisco et cinq ans à Orléans. Cet homme résolument moderne n’a jamais fait allégeance aux talibans mais a décidé de revenir s’installer au pays. Il partage son temps entre Kaboul, où vivent sa femme et sa mère dans une maison sobre et lumineuse qu’il a construite au milieu d’un quartier en ruines, et ses terres abandonnées, qu’il s’efforce de revitaliser malgré la grande sécheresse. “La vie à Kaboul, si tu peux te passer de télévision et d’alcool, ce n’est pas si difficile. Rien à voir avec la peur permanente des bombardements à l’époque où Massoud dirigeait le pays en pilonnant et rasant le quartier hazara au sud de la ville 1994, 50 000 à 60 000 morts. Ici, il n’y a plus la guerre, tu peux te déplacer librement dans le pays, il n’y a plus les quinze ou vingt postes de contrôle de quinze ou vingt petits commandants concurrents qui rendaient l’approche des villes quasiment impossible… A la campagne, le seul problème grave c’est la sécheresse. Les talibans ne harcèlent pas les paysans et n’ont pas besoin de police organisée, le contrôle se faisant informellement à la mosquée… “Tiens, Ehsan n’est pas venu prier depuis deux jours !” “Eh bien non, en effet, il est parti rendre visite à sa famille à Ghazni…” Ça marche comme cela aussi en ville.” La tragique nouvelle de la destruction du World Trade Center nous parvient au moment de prendre la route pour Mazar, le mercredi 12 septembre. Aucune réaction chez les employés de l’Hôtel d’Etat, sauf le personnel de table du petit déjeuner, qui se désole que tant de vies aient été perdues. Aucune réaction en ville… Nous prenons donc la route et nous réalisons rapidement que les gens des campagnes ne sont absolument pas informés. Le pays est pauvre mais actif, malgré les sanctions. Des dizaines et des dizaines de gros camions Mercedes surannés, rafistolés, mais somme toute rutilants et surchargés de marchandises diverses se croisent difficilement sur l’invraisemblable piste en lacets d’un haut col qui barre le Nord-Vardak et permet d’accéder au Hazarjat. Les mécaniques essoufflées grincent sur des pentes trop raides. Au grand carrefour de Behsud, puis de Bamiyan, les marchandises s’échangent, sont transbordées des charrettes aux camions, chacun s’active, Hazara chiite ou Pachtoune sunnite… Ici, il n’y a pas la guerre. De Kaboul à Mazar, nous vivons dans une véritable “parenthèse de lumière” tant le ciel est transparent et les couleurs minérales, tant la gentillesse des gens de la route est faite de sourires et d’entraides utiles, de manœuvres savantes pour faire passer un camion en difficulté au sortir d’un pont de branchages, tant les maisons de thé sentent bon le lait brûlé et le pain chaud, tant le sentiment de sécurité est total, même à 2 heures du matin quand nous décidons de faire un somme au cœur d’une gorge sombre… Nous sommes dans une parenthèse incroyable que nous refermons parfois pour écouter RFI, la BBC ou La Voix de l’Amérique… Ici, il n’y a pas de guerre et personne ne semble savoir qu’il est déjà dans l’œil du cyclone. Deux mondes s’ignorent qui sont cependant sur le point de s’affronter. Quelle que soit la radio captée, en anglais, en russe, en persan, les ondes transportent les mêmes mots, les mêmes noms : World Trade Center, Oussama Ben Laden, talibans, Afghanistan, Massoud, mollah Omar, guerre, frappes aériennes. Mais personne ne sait ici que l’Afghanistan est devenu l’abcès de fixation d’une maladie qui dépasse ses frontières, personne n’imagine la gravité des désastres de New York et Washington, personne n’imagine l’ampleur de l’humiliation de la plus grande puissance du monde, personne n’en connaît les enjeux. Ici, il n’y a pas la guerre. Un peuple innocent qui n’a plus de morts à offrir après vingt ans de guerres et trois ans de sécheresse… Après Mazar, nous allons vers Balkh, puis à Kokabad au milieu des steppes peuplées de nomades sédentarisés. Les canaux d’irrigation profonds de 4 à 5 mètres sont à sec ; l’eau de surface des rivières secondaires et du grand fleuve Amou Daria ne coulera plus avant longtemps. Les fruitiers sont tous morts, les vignes ont été arrachées, il n’y a même plus assez d’eau pour les caprins. L’unique pompe à bras, au centre de ce qui fut la “ville verte”, permet de cultiver les melons qui nourrissent onze familles et qu’on nous offre en abondance ! Nous sommes au cœur de la réalité paysanne afghane, loin du bruit des villes et du monde qui menace. Des paysans et leurs enfants coupent des épineux qu’ils lient en bottes et transportent pour engranger la nourriture d’hiver des chameaux… Ils ne savent pas ce qui va bientôt leur tomber dessus, ils ne savent pas ce qu’annoncent les radios du monde entier… Nous apprenons la mort officiellement déclarée de Massoud. Le général Dostum, au nom de l’Alliance du Nord, s’apprête à quitter l’Ouzbékistan pour reconquérir Mazar et sa région. Les Américains cherchent une base militaire en Asie centrale à partir de laquelle ils pourront aider l’Alliance à reconquérir le pays. On informe les paysans du village. “Que voulez-vous qu’il nous arrive de pire que ce que nous avons déjà vécu, répondent-ils. Nous avons déjà perdu nos fils et nous n’avons plus d’eau ; mais prenez plutôt du melon, il est doux et vous préservera de la soif…” Au retour de Kokabad, nous faisons halte dans la kala(maison fortifiée) de Sardar. La nuit tombe. Les hauts murs protègent la propreté et la fraîcheur du lieu. La cour a été balayée, l’estrade des invités dressée. Dans le tandur cuisent les pains, on allume les lampes à pétrole et quelques cigarettes. La chaleur est tombée, tout est calme. Les enfants s’affairent pour apporter de l’eau, du thé, la vasque et l’aiguière pour laver les mains avant le repas. Amandine rend visite aux femmes et engage la conversation : “Avez-vous peur des talibans ?” Eclats de rire : “Mais nous sommes talibans !” Etonnement… “Enfin non ! Nous ne sommes pas vraiment talibans, mais nous sommes pachtounes !”… Le poulet et le fromage frais sont délicieux. Les discussions politiques tournent plutôt autour de Massoud, l’Amérique est si loin d’ici ! “L’Alliance du Nord ne survivra pas à Massoud, disent ces hommes jeunes qui sont déjà de vieux combattants, et nous ne craignons pas Dostum, qui a essayé de revenir voilà quelques mois et que nous avons repoussé. Personne ne veut plus de Dostum, de la corruption, des trente postes de contrôle qu’il fallait franchir pour atteindre Mazar-e-Charif. Ici, tout est calme depuis quelques années. C’est d’eau dont nous avons besoin.” Comme une amusante provocation, on nous demande de faire des photos ! Amandine sort ses objectifs et pointe la coquetterie des hommes qui lissent leurs barbes et déplacent les lampes à pétrole pour choisir le meilleur angle de lumière ! Douceur d’une soirée d’Orient, mais il est temps de repartir. Nous atteignons Mazar, sans encombre ni aucun contrôle, peu avant le couvre-feu. La lumière généreuse du matin fait briller les dômes de la superbe mosquée bleue. Nous en faisons tranquillement le tour par les jardins, accompagnés d’une dizaine de fillettes aux yeux éclatants, rieuses et ébouriffées. La destruction du World Trade Center est désormais connue des citadins, qui marquent plus d’étonnement que d’hostilité. Au bazar, l’accueil chaleureux est dans toutes les poignées de main, sur le seuil de toutes les échoppes. Nous négocions un tapis kazakh d’une facture assez rare. Il ne viendrait à l’idée de personne, ici, que l’Afghanistan soit responsable d’un drame mondial, l’idée même d’un djihad international n’effleure pas les esprits. Ici, il n’y a plus la guerre, il n’y a que la sécheresse et beaucoup de fatalisme… Nos amis de la veille nous rejoignent pour le déjeuner avant que nous ne reprenions la route. Assis autour de shashliksfondants (brochettes de mouton), il y a là un chef de village turkmène, barbe blanche, visage lisse et beaucoup de prestance, deux fonctionnaires ouzbeks, un Tadjik. Nous prenons le temps oriental de la parole ; aucun sujet n’est tabou pourvu qu’il soit abordé avec civilité et délicatesse : la composition ethnique de la région, les forces politiques qui s’y sont affrontées, les talibans, les oulémas, Massoud. Les fenêtres sont ouvertes sur la rue et aucune gêne ne pointe que quelqu’un pourrait nous entendre. Dans cette miniature vivante que n’aurait pas reniée Omar Khayyam, les espaces de confiance et de dialogue s’ouvrent naturellement, plus efficaces sans doute, si l’Occident avait su en prendre le temps, que le fer et le feu qui embraseront demain l’Afghanistan. De retour à l’Hôtel Ariana, dans l’après-midi du dimanche 16 septembre, nous sommes accueillis, non plus comme des clients, mais comme des mehmon, des invités. L’hôtel est désert, nous sommes poussiéreux et fatigués et chaque employé s’empresse de décharger nos bagages. “Mazarrafti ? Tu es allé à Mazar, comment est la route ? Est-ce qu’il fait chaud là-bas, est-ce que les gens sont heureux ?” Tous les étrangers ont quitté le pays depuis trois à quatre jours, mais notre présence n’étonne personne. La ville est calme. Les boutiquiers de la rue aux poulets s’inquiètent de la chute du cours de l’afghani, un Ouzbek francophone s’inquiète du départ précipité de ses rares clients. Le centre de téléphonie par satellite est ouvert 24 heures sur 24, nous allons pouvoir rassurer nos familles. Deux jeunes postiers nous demandent conseil, essaient de comprendre la situation et craignent que l’Amérique ne bombarde Kaboul. J’essaie de les rassurer. Ils ne parviennent pas à établir un lien suffisamment crédible entre leur pays et le désastre qui a frappé le peuple américain. Oussama Ben Laden ? “Mais il nous a aidés à bouter les Soviétiques hors du pays, il est notre invité. S’il a fait quelque chose de grave à l’extérieur, qu’on nous l’explique ! Qu’on nous donne les résultats d’enquête ! Ce serait peut-être bien qu’il parte, mais nous ne pouvons pas le chasser comme ça…” Ces deux jeunes quitteront-ils Kaboul ? Ils nous assurent que non, ils gagnent ici le salaire de la famille, ne savent pas vraiment où aller et ne veulent pas être mendiants au Pakistan. Mais leurs yeux expriment une peur glacée, comme les yeux grand ouverts des enfants lorsque, saisis d’effroi, ils interrogent l’adulte d’un regard désespéré, parce qu’ils sentent une menace vitale imminente et ne la comprennent pas. L’adulte ne sait pas toujours répondre. J’étais l’adulte et n’ai pas pu apaiser leur angoisse. “Ghuda afis, que Dieu te garde !” Que Dieu les garde en effet, je ne sais plus à quel saint vouer le sort de ces pauvres gens qui vont expier demain un crime qu’ils n’ont pas commis. Georges Lefeuvre • ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 04.10.01
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