COMITE TUNISIEN DE PROTECTION DES JOURNALISTES
Grève de la faim de solidarité avec
Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf
Nos deux confrères emprisonnés et leurs familles continuent à être brimés et harcelés par les autorités tunisiennes.
En dépits des appels récurrents nationaux et internationaux pour leur libération et pour l’arrêt des injustices subies, le pouvoir persiste à bafouer les normes et les lois garantissant le droit des journalistes à exercer librement leur profession et à exprimer leur opinion sans pression , sans contrainte, ni punition.
Les autorités tunisiennes s’obstinent à ignorer et à ne pas prendre à sa juste mesure l’état de santé grave de nos deux confrères Taoufik Ben Brik Et Zouhair Makhlouf et préfèrent fermer les yeux sur les rapports et les certificats médicaux alarmants concernant la précarité de la santé de Ben Brik mettant sa vie en péril.
Le Comité Tunisien de protection des journalistes : tout en réaffirmant sa demande de libérer nos deux confrères Taoufik Ben Brik Et Zouhair Makhlouf et l’arrêt de toute punition et du harcèlement des journalistes pour l’exercice légitime de leur profession ;
Appelle les journalistes en Tunisie et dans le monde à participer activement à la grève de la faim collective Mardi 05 janvier2010 en solidarité avec nos deus confères et leurs familles.
La liberté immédiate et sans conditions de Taoufik Ben Brik Et Zouhair Makhlouf.
Tunis le 01 Janvier 2010
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NB : pour les collègues qui veulent se joindre à la grève de la faim du 05 Janvier2010 nous contacter :Journalistprotect@gmail.com
Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies
Liberté pour tous les prisonniers politiques
Liberté et Equité
33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis
Tel/fax : 71 340 860
Tunis, le 1er janvier 2010
Nouvelles des libertés en Tunisie
1) Ramzi Romdhani, prisonnier d’opinion, a été torturé
La famille du prisonnier d’opinion Ramzi Romdhani, actuellement incarcéré à la prison de Morngauia, a affirmé qu’il avait été soumis pendant deux jours, les jeudi 24 et vendredi 25 décembre 2009 à la torture après avoir transféré au siège de la Sûreté de l’Etat pour un interrogatoire sur ses relations présumées avec d’autres détenues
Sa famille a raconté qu’il avait été soumis à toutes formes de tortures notamment par brûlure des extrémités des doigts. Sa famille a vu les traces de la torture et a noté qu’il était incapable de se tenir debout. Le prisonnier d’opinion Ramzi Romdhani a été l’objet d’agressions et de tortures depuis son arrestations et ce à de nombreuses reprises que ce soit au siège de la Sûreté de l’Etat ou à la prison de Mornaguia, par des agents pénitentiaires sous supervision de l’administration.
Ramzi Romdhani a été condamné en avril 2006 à une peine de 29 ans d’emprisonnement en vertu de la loi du 10 décembre 2003, non constitutionnelle et il n’a pas pu joindre les affaires alors qu’il s’agit de peines multiples pour les mêmes accusations.
[…]
Pour le bureau exécutif de l’Organisation
Le Président
Maître Mohammed Nouri
(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Tunisie: décès du doyen des journalistes et hommes de culture
Gaza : Un an après…
De l’opération israélienne « Plomb durci » au cynique « Mur d’acier » du pouvoir égyptien.
Khémaïs Chammari
Il y a un an, l’offensive militaire israélienne « Plomb durci », a fait du 27 décembre 2008 au 21 janvier 2009, 1330 morts et 5450 blessés dans la bande de Gaza, côté palestinien, et 10 soldats et 3 civils tués côté israélien.
Des morts donc par centaines. Des destructions. Du sang. De la haine. Et, en même temps, une souffrance infinie des populations civiles. Nous l’avons vécue, dans l’impuissance, scotchés devant nos écrans de télévision, fascinés par les chaînes satellitaires (du Golfe et des Etats-Unis) qui ont transmis, quasiment en temps réel, le nouveau martyre palestinien.
« L’image, écrivait dans « Le Soir » de Bruxelles, Baudouin Loos, est celle d’un Israël dévastateur, usant d’une puissance de feu inouïe, disproportionnée, comme a fini par le dire Nicolas Sarkozy. Le Hamas n’est pas le Hezbollah libanais, ni en termes de moyens militaires, ni d’entrainement à la guerre. Le blason de l’armée israélienne, terni en 2006 au Liban, ne sera pas sauvé par une « victoire » contre le Hamas ».
Les frères….dans la géographie.
De l’intérieur même d’Israël, face à la déferlante inconditionnelle de la plupart des médias occidentaux, des voix ont osé dire leur refus de cette « sale guerre » de façon plus déterminée – et bien moins ambiguë – que la majorité des Etats arabes face à cette nouvelle tragédie à laquelle ont été confrontés leurs frères….dans la géographie !
Je pense à Akiva Eldar dansHaaretz, à Jonathan Geffen, neveu de Moshe Dayan, à Uri Avnery vétéran israélien de la cause – marginalisée – de la paix.
Qu’on relise ces commentaires lucides refusant la symétrie entre l’offensive israélienne et els tirs de roquettes du Hamas. Qu’on les compare à la veulerie, emballée dans une rhétorique trompeuse, des prises de position d’un certain nombre de dirigeants arabes, y compris palestiniens ; et l’on comprendra le cri du cœur de Baudouin Loos (encore lui !) évoquant le « cynisme jusqu’à la nausée ». « Le « Larousse » définit – écrit-il – le cynisme comme étant le fait de braver ostensiblement les principes moraux, l’opinion commune et les conventions sociales. Le « Littré » y ajoute une notion d’obscénité. Dans l’affaire de Gaza, le cynisme a atteint des sommets ! »
Un assourdissant silence.
C’était il y a un an. Depuis, le « territoire » n’a cessé d’être banni, encerclé et asphyxié. Et dans un assourdissant silence des médias internationaux, 1000 à 1400 personnes venues de plus de 40 pays différents ce sont déplacées en Egypte, en cette fin d’année 2009, dans el cadre de la « Gaza Freedoom March » pour dire leur indignation, leur colère, mais aussi, leurs aspirations à une paix juste et durable. Près de 200 d’entre elles sont arrivées de France, mobilisées par « Le Collectif national pour une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens » qui compte des hommes et des femmes de toutes obédiences politiques et religieuses. (www.urgence-gaza.com)
Objectifs donc à la fois politiques et humanitaires pour accéder à Gaza via le Caire et Rafah. Et c’est là que ces centaines de militants et de militantes de la solidarité et de l’espoir ont buté sur le « mur d’acier » égyptien. Inflexibles, les autorités égyptiennes les ont bloquées, humiliées, et elles les ont contraintes à multiplier – en vain jusqu’ici le 30/12- les sit-in et les grèves de la faim de protestation.
Au nombre des grévistes, une femme de 85 ans, juive, de nationalité américaine, Heidi Estein réchappée de l’holocauste et des « camps de la mort » nazis. Victime, il y a soixante ans, de l’indicible, elle dit aujourd’hui son refus de l’horreur de l’offensive « Plomb durci », et des conséquences directes et collatérales de cette guerre. Un saisissant symbole !
Et elle se heurte….au « mur d’acier », côté Egypte, qui vient s’ajouter au « Mur de la honte » israélien traversant les « bantoustans » palestiniens et renforçant le processus d’installation des colonies dénoncé – surtout en paroles- par la communauté internationale.
Un mal incurable
Interloquées, elle et les centaines de marcheurs s’indignent. Mais quel est l’écho de leurs cris :
« Qui a dit que la frontière sud de gaza était perméable ?
Qui a dit que la population Gagaouzie pouvait être alimentée par les organisations humanitaires ?
Que les démarches pacifistes pouvaient entrer dans Gaza ?
Que le blocus n’empêchait pas de vivre… »
Décidément, il est à la fois surprenant et révoltant, de voir combien – par delà les surenchères de ceux qui veulent lutter jusqu’à la dernière goutte de sang… du dernier palestinien – nous manquons de mémoire et de mises en perspectives.
Alors que la conscience juive appelle, à juste raison, à un constant travail de mémoire pour ne pas oublier les atrocités et les génocides du passé, nous sommes sommés – s’agissant des crimes de l’Etat d’Israël – de nous en tenir à des constats « instantanés et sans perspectives ».
Car, à défaut, le risque serait grand de déranger les « mémoires coupables » de ceux qui, en Occident, perdent jusqu’au sens des « proportions » mais aussi de ceux qui, sous nos cieux, ne rêvent que de « guerres de religions ».
Et portant, je continue à faire mienne la devise de Mahmoud Darwich selon lequel « les Palestiniens souffrent d’un mal incurable : l’espoir »
KC
(Paru dans At-tariq aljadid (Tunisie) ,n° 161, le vendredi 01-01-2010)
Tunisie : Nouvelle joint-venture entre Belhassen Trabelsi et Aziz Miled
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