11 mai 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2180 du 11.05.2006

 archives : www.tunisnews.net


CNLT: Violences graves contre les avocats, en réponse à leurs revendications d’indépendance

CRLDHT: le pouvoir liberticide s’attaque a la source même de l’independance des avocats tunisiens AP: Tunisie: des avocats « agressés par la police », les autorités démentent AFP: Altercations d’avocats en sit-in avec la police, démenti des autorités AFP: Grève générale des enseignants du primaire en Tunisie Imed Daimi: Graves violences contre les avocats tunisiens IFEX: La Tunisie ne mérite pas de siéger au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies AP: Tunis réitère sa volonté à promouvoir les droits de l’Homme et la liberté AP: Tunisie: saisie de plus de deux millions de faux euros AP: Les pays arabes veulent contrer l’émigration illégale Larbi Chouikha: Adieu Adel. Tu resteras toujours dans nos cœurs ! Jeunes du Maroc: La Tunisie, écran de fumée illusoire Mustapha Hammouche: L’ONU et les droits de l’Homme Bakchich: Les flics à Gaafour et au moulin PANAPRESS: Une plainte contre Ould Taya jugée recevable en Belgique Motion des réfugiés Palestiniens en Irak : Le retour dans notre pays ou l’asile humanitaire en Europe ! Dhia Assamaraï: L’Iraq est devenu le pays des veuves

 

Conseil National pour les Libertés enTunisie

 

Tunis le 11 Mai 2006

 

Violences graves contre les avocats, en réponse à leurs revendications d’indépendance   

 

Ce matin 11 mai 2006, des agents de la police politique ont violemment agressé plusieurs  avocats devant la Maison du Barreau située en face du Palais de Justice à Tunis, dont le portail extérieur avait été fermé par la police avec des chaînes. 

 

Me Ayachi hammami a perdu connaissance sous la violence des coups qu’il a reçu et les agents de police ont empêché les secours d’arriver en bloquant les deux accès de la rue. Me Raouf Ayadi et Me Abderrazak Kilani, membre du Conseil de l’Ordre des avocats ont été blessés et leurs vêtements ont été déchirés. Ils ont pu finalement être hospitalisés.

 

Ce n’est qu’au bout d’une heure que les SAMU (services d’urgence) ont été autorisés à accéder au site. Ces avocats ont été pris à partie dans le cadre d’un sit-in indéterminé organisé dans leur local, décidé en signe de protestation contre les multiples attaques qui ont ciblé ces derniers jours le corps des avocats.                  

 

Ce dernier conflit a éclaté à propos d’un projet de loi portant création d’un Institut de formation des avocats qui devait être préparé dans le cadre d’une commission mixte associant le Conseil de l’ordre des Avocats (COA) et le ministère de la Justice. Le COA a été surpris par l’annonce le 8 mai de la présentation devant  la Chambre des députés d’un projet de loi, préparé unilatéralement par le ministre de la Justice, aux antipodes des propositions faites par les Avocats. Les divergences portent notamment sur la nature de cet institut.

 

Le COA tient à ce qu’il soit un établissement public présidé par un conseil d’administration formé à majorité par des avocats alors que le ministère tient à ce qu’il soit sous la tutelle exclusive du ministère de la Justice. Rappelons que ce projet fait partie d’un programme de modernisation de la justice financé par l’Union européenne  (UE) et qui prévoit un rôle effectif attribué au barreau dans la gestion, la définition des programmes et les méthodes de fonctionnement de l’Institut, selon la convention de financement signée entre les deux parties en décembre 2005.    

 

Face à cette attitude pour le moins cavalière, le COA a convoqué le 9 mai au matin une Conférence des Sections qui a décidé l’envoi d’une délégation au Parlement en vue de sensibiliser les députés sur leurs propositions et l’envoi d’une lettre de protestation au ministre de la Justice. Mais les avocats ont été surpris par un déploiement inédit de forces de police en civil et en tenue qui ont quadrillé tout le quartier de la Kasba, barré la voie aux Bâtonnier, aux Membres du Conseil de l’Ordre et aux Membres des sections régionales des Avocats en les empêchant de rejoindre le ministère de la Justice, attenant au Palais, encore moins d’arriver au Bardo en vue d’Assister aux débat de la Chambre des Députés, usant de violences verbales et physique et en posant des chaînes sur les portes extérieures du Palais de justice.        

 

Le Conseil de l’ordre a alors décidé le jour même d’organiser un sit-in dans la maison du Barreau en signe de protestation et de lancer un mouvement de protestation (mobilisation dans toutes les Cours d’Appel du Pays ; journée de protestation nationale au Palais de Justice de Tunis le 23/05/2006 ; Boycott des Commissions d’office et de l’aide juridictionnelle ; plaintes au nom des avocats victimes d’agressions policières).

 

Le Palais de justice est depuis ce jour encerclé jour et nuit par la police politique et les représentants de la société civile, venus porter leur appui aux avocats, interdits d’accéder à la maison du barreau.

 

La Chambre des députés a, quant à elle, adopté le 9 au soir le projet de loi portant création d’un Institut de formation du barreau, tel que présenté par le ministère de la Justice.

 

Le CNLT

 

·                     Dénonce avec la plus grande vigueur ces attaques répétées contre le barreau, l’usage de la violence et l’atteinte à l’intégrité physique des avocats.

·                     Salue le combat des avocats pour leur autonomie et pour l’indépendance de la Justice ; et apporte sa solidarité à tous les avocats victimes des lâches agressions de la police politique.

·                     S’élève contre cette dégradation continue de l’Etat de droit et relève qu’au moment même où le gouvernement tunisien s’engage devant la communauté internationale à renforcer l’Etat de droit pour pouvoir se faire élire au Conseil des droits de l’homme, il piétine ses engagements et applique la loi de la jungle.

·                     Appelle l’UE à faire respecter les engagements qu’elle a signés avec la Tunisie et à tirer les conséquences pratiques de ces manquements.

·                     Appelle à une campagne de solidarité internationale avec le corps des avocats tunisiens.

 

 

Pour le Conseil

La porte-parole

Sihem Bensedrine


 

LE POUVOIR LIBERTICIDE S’ATTAQUE A LA SOURCE MÊME DE L’INDEPENDANCE DES AVOCATS TUNISIENS

 

C’est aujourd’hui que le Parlement tunisien devait voter le loi portant création de l’Institut supérieur des avocats ; loi dont le projet n’a même pas été communiqué à l’Ordre National des Avocats, et pour cause : le pouvoir -à travers son ministre de la justice, M. Béchir TAKKARI-, tente une nième fois de mettre à genoux les porteurs de robes noires en leur imposant une loi scélérate qui institutionnaliserait leur exclusion pure et simple de la direction, de la gestion et de la formation des futurs avocats.

 

            Partout dans le monde (sauf bien entendu en Tunisie) les avocats gèrent, programment et assurent la formation professionnelle de leurs futurs confrères (avec l’aide des Magistrats).

 

             Malgré la mise à l’écart outrancière, et l’absence ne serait-ce que d’un semblant de concertation avec les avocats, ceux-ci ont formulé des propositions concrètes et constructives qui reflètent « l’état d’esprit » réel de la profession et ses aspirations légitimes. Lesquelles propositions ont été, c’est peu dire, rejetées d’un revers de main dédaigneux !

 

            En signe de protestation contre l’autisme d’un Etat sourd à l’égard de leurs revendications légitimes, les avocats se sont rassemblés aujourd’hui même, 09 mai 2006, dans l’enceinte du Palais de justice de Tunis en exigeant en même temps le retrait immédiat de l’ersatz de loi présentée par M. TAKKARI et une rencontre urgente entre ce dernier et leur Bâtonnier Me Abdessattar BEN MOUSSA. Demandes toutes vaines, puisqu’en guise de réponse les autorités ont dépêché des renforts impressionnants de policiers qui se sont empressés d’encercler le Palais de justice, empêchant ainsi les avocats de manifester dans la rue. Après moult accrochages avec les manifestants ceux-ci ont tout de même réussi à sortir et à improviser un sit in non loin du Palais à Bab Bnat.

 

            Ce n’est pas la première fois que les autorités despotiques tunisiennes imposent avec force autoritarisme une loi perfide dont le seul objectif est le « dressage » et le verrouillage de secteurs professionnels entiers. Les magistrats ont déjà fait les frais (Loi du 4 août 2005 portant réforme du statut des magistrats et du Conseil supérieur de la magistrature.) de cette méthode grossière, brutale et inefficiente.

 

            Le but non déclaré des autorités étant de toute évidence un formatage des futurs avocats selon les exigences de l’ordre policier établit ; un démantèlement de l’esprit d’indépendance de l’avocature ; l’instauration d’un esprit moutonnier conforme à la résignation souhaitée par le régime liberticide

 

            Le CRLDHT, tout en rappelant ses précédentes prises de position principielles en faveur des avocats tunisiens, de l’indépendance de leur profession et de leur autonomie décisionnelle dans le respect de l’essence libérale de leur profession ;

 

–              Exige le retrait de l’ersatz de loi tendant à la création d’un Institut supérieur des avocats, au sein duquel les concernés ne feront que de la « figuration »

 

–              Appuie avec force conviction les revendications légitimes des avocats à l’indépendance, à l’autonomie et à « l’autogestion » du futur Institut ;

 

–                Appelle tous les Barreaux du monde et notamment ceux de France (en particulier celui de Paris) à manifester leur solidarité avec leurs Confrères tunisiens qui subissent des pressions insoutenables de la part des autorités, et des conditions de travail attentatoires à la dignité de leur noble profession

 

 

Paris, le 9 mai 2006.


 

Altercations d’avocats en sit-in avec la police, démenti des autorités

  AFP, jeudi 11 mai 2006
TUNIS – Des échauffourées se sont produites jeudi à Tunis entre des forces de police et des avocats qui obervent depuis mardi un sit-in contre l’adoption d’une loi organisant la profession, a-t-on appris auprès des protestataires. Les altercations ont commencé lorsque les forces de l’ordre sont intervenues pour empêcher l’approvisionnement des avocats en nourriture et matelas, alors qu’ils poursuivaient leur sit-in à la Maison du Barreau, située en face du Palais de la justice, ont indiqué à l’AFP des avocats témoins. Mes Abderrazak Kilani et Ayachi Hammami, ont été admis aux urgences pour quelques heures, à l’hôpital Charles Nicole, près du Palais de Justice qui est encerclé par un important dispositif de sécurité, a-t-on constaté. Une source officielle a qualifié jeudi de « mensongères et totalement infondées », « les allégations faisant croire à une quelconque altercation entre avocats et forces de l’ordre ». « Aucune altercation et a fortiori aucune violence n’a eu lieu entre aucun avocat et les forces de l’ordre. Il ne s’agit en réalité que de mises en scènes destinées à induire l’opinion en erreur », a-t-on ajouté de même source. Les avocats observent un sit-in à l’appel du Conseil de l’Ordre des avocats (CNOA) pour protester contre l’adoption mardi par la chambre de députés d’une loi portant création d’un Institut de formation du barreau, objet de litige entre le CNOA et le ministère de la Justice. Le CNOA considère ce projet comme étant préjudiciable à l’indépendance de la profession et affirme qu’il a été « conçu de façon unilatérale » par le ministère de la Justice accusé d’avoir ignoré les propositions de la profession. De source gouvernementale à Tunis, on a assuré que le projet avait été « élaboré en concertation avec toutes les parties concernées, y compris les représentants du barreau ». « Si l’inscription au barreau fait partie des prérogatives du Conseil de l’ordre, il est naturel que la formation des avocats relève des institutions publiques, comme c’est le cas pour toutes les autres professions libérales », souligne-t-on de même source.


Tunisie: des avocats « agressés par la police », les autorités démentent

jeudi 11 mai 2006, 19h56 TUNIS (AP) – Des altercations ont opposé jeudi à Tunis des forces de l’ordre et des avocats qui observaient un sit-in pour protester contre un projet de loi contesté, a-t-on appris auprès de plusieurs avocats. Selon Me Noureddine Khadhraoui, membre de la section de Tunis du conseil de l’Ordre des avocats, deux de ses confrères, Ayachi Hammami et Abderrazak Kilani, « ont été agressés par la police », ce qui a nécessité leur transport aux urgences de l’hôpital Charles Nicolle, proche de la maison du barreau, où se tenait la manifestation. Les autorités ont démenti ces informations qu’elles qualifient d' »allégations mensongères et totalement infondées ». « Aucune altercation et à fortiori aucune violence n’a eu lieu entre aucun avocat et les forces de l’ordre », avance un communiqué officiel selon lequel « il ne s’agit en réalité que de mises en scènes destinées à induire l’opinion en erreur ». Le projet de loi controversé qui a été adopté mardi par la chambre des députés, porte création d’un institut supérieur du barreau. Les avocats contestataires ont dénoncé ce projet qui, selon eux, « porte atteinte à l’indépendance du barreau ». Ils déplorent que les réserves émises par la corporation aient été ignorées par le ministère de la justice. Cependant, une source gouvernementale fait valoir que le texte a été élaboré avec la participation de « toutes les parties concernées, y compris l’Ordre des avocats ».


 

Alerte : Graves violences contre les avocats tunisiens

 

 

Nous venons d’apprendre de nos sources à Tunis, que de dizaines d’agents de la police politique ont agressé ce matin sauvagement des avocats rassemblés devant la Maison du Barreau à Tunis. Plusieurs avocats ont été tabassés dont des membres du Conseil de l’Ordre. Deux avocats ont dû être hospitalisés pour des blessures sérieuses : Me Abderrazak Kilani et Me Ayachi Hammami – Président du Comité de défense de Me Abbou ( tél : +216 21 390 350 ). Me Abderraouf Ayadi vice-président du CPR et Me Abdelkarim Arfaoui figurent parmi les autres avocats agressés physiquement.. Ces agressions ignobles viennent s’ajouter aux graves incidents d’hier (interdiction du sit’in devant le palais de justice, interdiction d’accès à la Maison du Barreau, interdiction au Bâtonnier et ses accompagnateurs d’entrer à la Chambre des Députés pour assister au débat sur la nouvelle loi relative à la création de l’Institut des Avocats, Refus par le Ministre de la justice de recevoir les représentants des structures du Barreau ..). Ces évènements sont vécus par tous les avocats (à part une poignée d’opportunistes sans dignité) comme une énième humiliation et comme une atteinte inacceptable à leur profession. Une mobilisation générale a été décrétée ce matin au niveau des instances nationales et régionales des avocats pour contrer cette offensive d’un régime aux abois qui a perdu la tête. Le mot d’ordre a été, selon nos sources, massivement suivi. Imed DAIMI Responsable du site du CPR


Grève générale des enseignants du primaire en Tunisie

 

AFP, jeudi 11 mai 2006 TUNIS – Les instituteurs tunisiens ont observé jeudi une grève générale pour des exigences professionnelles et matérielles, et pour le libre l’excercice du droit syndical « bafoué », selon leur syndicat. « Le mouvement a été suivi à 80% en moyenne parmi les 62.000 instituteurs » du pays, a indiqué à l’AFP Moncef Zahia, numéro un du Syndicat général de l’enseignement de base (primaire). Le taux le plus fort a été enregistré dans la région de Gafsa (98%) et dans certaines écoles de Tunis Nord (97%), le minimum étant 40% à Béja dans le nord-ouest, a-t-il ajouté. Les instituteurs exigent la révision des critères de recrutement et de promotion, une indemnité de rentrée, deux heures de travail en moins pour les maîtres d’application et le respect des statuts. « L’administration cherche à résoudre la crise des emplois sur le dos des instituteurs », a affirmé M. Zahia, évoquant le recrutement de diplômés universitaires en surplus à la place de normaliens, le recours à des suppléants sous-payés, la réduction du nombre des écoles rurales et la « politisation » des postes d’encadrement et de direction. « Le droit syndical est bafoué, les réunions et l’affichage sont interdits, et notre point de vue est toujours occulté par la presse », s’est-il plaint. Le salaire des instituteurs se situe entre 480 (300 euros) et 650 dinars (400 euros), selon M. Zahia. Le ministère de l’Education s’est dit « surpris » par cette grève alors que des négociations « sont en cours et n’ont jamais été interrompues ». Il évoque, dans un communiqué publié par l’agence tunisienne TAP, une « surprenante escalade, dont les causes ne sont pas claires » et se défend d’avoir enfreint le droit syndical ».


**French version of IFEX alert of 9 May 2006; version française d’une alerte de l’IFEX du 9 mai 2006**   IFEX – Nouvelles de la communauté internationale de défense de la liberté d’_expression _________________________________________________________________   COMMUNIQUÉ DE PRESSE – TUNISIE   Le 11 mai 2006

La Tunisie ne mérite pas de siéger au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, affirment les membres de l’IFEX-TMG

  SOURCE: Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo), Le Caire   (IFEX-TMG) – Ci-dessous, un communiqué de presse de l’IFEX-TMG daté du 9 mai 2006:   La Tunisie ne mérite pas de siéger au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, affirment les membres de l’IFEX-TMG, à l’issue d’une mission tunisienne  

 
L’inquiétude est grande parmi les membres du Groupe d’observation de la Tunisie (TMG, Tunisia Monitoring Group), formé au sein de l’Échange international de la liberté d’_expression (IFEX). En effet, malgré ses attaques répétées envers la liberté de la presse, la liberté d’_expression et la liberté d’association, le gouvernement tunisien a aujourd’hui obtenu le statut de membre du nouveau Conseil des droits de l’homme de l’ONU. « Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU risque de perdre toute crédibilité s’il est formé de gouvernements autocratiques semblables à celui qui dirige la Tunisie, un gouvernement qui viole la liberté d’_expression, harcèle et emprisonne des individus dont le seul délit consiste à critiquer les dirigeants du pays de façon pacifique, » déclare Francesco Diasio, chef de la plus récente mission de l’IFEX-TMG en Tunisie. Francesco Diasio, de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC); Sally Sami de l’Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo) et Mark Bench du World Press Freedom Committee (WPFC) ont pris part à la mission d’enquête en Tunisie, du 18 au 22 avril 2006. Ils ont été frappés de constater la détérioration de l’état de la liberté d’_expression en Tunisie, cinq mois à peine après la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) à Tunis en novembre 2005. Quelques faits saillants relevés par les membres de la mission, faits qui seront d’ailleurs rendus publics la semaine prochaine: *L’emprisonnement d’individus, en raison des opinions qu’ils expriment ou de leurs activités médiatiques, se poursuit. *Le blocage de sites Web, notamment des sites de nouvelles ou d’information, n’a pas cessé. *La liberté d’association, qui comprend le droit des organisations de se constituer légalement et celui d’organiser des réunions, est entravée. *La restriction de la liberté de mouvement des défenseurs des droits de la personne et des dissidents politiques s’accompagne de surveillance, de harcèlement et de gestes d’intimidation par la police politique. *La censure de la presse et le manque de diversité du contenu journalistique, et ce notamment dans la presse contrôlée par l’État, persistent. *Les livres sont censurés en vertu d’une procédure de dépôt légal. *On tente de salir la réputation des activistes par des actes illégaux sur lesquels aucune enquête n’est menée. *Les avocats et les juges qui réclament l’indépendance du pouvoir judiciaire subissent le harcèlement d’officiels du gouvernement. Les membres soussignés de l’IFEX-TMG demeurent préoccupés par le fait que la situation des médias et plusieurs autres aspects des libertés d’_expression, d’assemblée et d’association, ne répondent toujours pas – loin de là – aux normes internationales et aux conventions dont la Tunisie est signataire, même si le gouvernement tunisien prétend le contraire. « Malheureusement, la décision de l’ONU d’organiser la deuxième phase du SMSI à Tunis n’a pas incité les autorités tunisiennes à prendre des mesures concrètes en vue de garantir les libertés d’_expression et d’association et d’autoriser le journalisme indépendant, comme le souhaitait notamment Kofi Annan, Secrétaire général des Nations-Unies, » selon Diasio. Pour plus de renseignements au sujet de l’IFEX-TMG, veuillez visiter: http://campaigns.ifex.org/tmg/index.html Signataires: Arabic Human Rights Information Network (HRinfo), Égypte ARTICLE 19, Royaume-Uni Journalistes canadiens pour la liberté d’_expression (CJFE), Canada Egyptian Organization for Human Rights (EOHR), Égypte Index on Censorship, Royaume-Uni Fédération internationale des associations de bibliothécaires et d’institutions (IFLA), Pays-Bas L’Union internationale des éditeurs (UIE), Suisse Journaliste en danger (JED), République démocratique du Congo Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie PEN – Norvège, Norvège Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), Canada Association mondiale des journaux (AMJ), France World Press Freedom Committee (WPFC), États-Unis Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Sally Sami, coordinatrice de programme, HRinfo, Apartment 10, No. 5, Street 105, from Midan al Hurriya, al Maadi, Cairo, Egypt, tél: +202 524 9544, téléc: +202 524 9544, courrier électronique: e-mail:info@hrinfo.net, Internet: http://hrinfo.net/en HRinfo est responsable de toute information contenue dans ce communiqué de presse. En citant cette information, prière de bien vouloir l’attribuer à HRinfo. _______________________________________________________________ DIFFUSÉ(E) PAR LE SECRÉTARIAT DU RÉSEAU IFEX, L’ÉCHANGE INTERNATIONAL DE LA LIBERTÉ D’_EXPRESSION 555, rue Richmond Ouest, Bureau 1101, B.P. 407 Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada tél: +1 416 515 9622   téléc: +1 416 515 7879 courrier électronique: alerts@ifex.org  boîte générale: ifex@ifex.org site Internet: http://www.ifex.org/


 

 

Tunis réitère sa volonté à promouvoir les droits de l’Homme et la liberté

Associated Press, le 10 mai 2006 à 21h15

TUNIS (AP) — La Tunisie a affiché mercredi sa volonté à promouvoir les droits de tous les citoyens et la liberté, au lendemain de son élection par l’assemblée générale des Nations Unies membre du conseil onusien des droits de l’Homme.

 

Dans une déclaration publiée par le ministère des Affaires étrangères, Tunis « renouvelle sa disponibilité à œuvrer, de concert avec les autres nations et toutes les bonnes volontés, à

promouvoir les droits de tous les citoyens du monde à une vie digne et décente ».

 

Alors que le régime tunisien est souvent la cible de critiques de plusieurs organisations non gouvernementales locales et étrangères, la déclaration considère que le « nombre de voix très élevé » (171 suffrages sur 191), constitue une « grande marque de confiance de la communauté internationale » et une « consécration mondiale de sa vision progressiste des droits de l’Homme ».

 

Reporters sans frontières (RSF) a déploré pour sa part l’élection au nouveau Conseil des droits de l’homme de l’ONU, composé de 47 membres, de dix pays « qui violent massivement les droits des

journalistes et la liberté d’_expression ».

 

Pour RSF, l’élection de ces dix pays « parmi les plus répressifs de la planète » (Algérie, Arabie saoudite, Azerbaïdjan, Bangladesh, Chine, Cuba, Nigeria, Pakistan, Russie et Tunisie) « laisse présager du pire ».

Associated Press

 

Tunisie: saisie de plus de deux millions de faux euros

 

Associated Press, le 10 mai 2006 à 18h41

TUNIS (AP) — Les services de sécurité de Sfax, capitale du sud tunisien, ont arrêté le week-end dernier un ressortissant guinéen en possession d’ne somme de plus de deux millions d’euros en fausse monnaie, rapporte mercredi la presse tunisienne.

 

Selon le journal « Achourouk », le faussaire a été interpellé au moment où il tentait d’escroquer un homme d’affaires de Sfax auquel il réclamait en compagnie d’un de ses compatriotes 50.000 dinars

tunisiens (environ 30.000 euros).

 

Cette somme devait servir, aux dires de l’escroc, à obtenir de l’étranger un « produit magique »

pour effacer une signature qui posait problème apposée par « une organisation internationale » sur les faux billets de banque.

 

Flairant l’escroquerie, l’homme d’affaires a alerté les services de sécurité qui ont tendu un piège au faussaire lequel a été pris en flagrant délit.

 

Le prévenu a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, tout en en faisant porter la responsabilité à son compatriote qui est encore recherché.

 

Les journaux tunisiens font fréquemment état de malversations de ce genre dont les auteurs sont des « marabouts africains » qui se disent capables de changer du papier ordinaire en billets de banque

au moyen d’une « encre spéciale ».

 

Associated Press

 

Les pays arabes veulent contrer l’émigration illégale

 

Associated Press, le 10 mai 2006 à 20h45

TUNIS (AP) — Le conseil des ministres arabes de l’Intérieur a appelé mercredi les structures sécuritaires concernées à entreprendre « une action sérieuse pour contrer l’émigration illégale, source de dangers pour la stabilité et l’ordre public des pays ».

 

 Cet appel a été lancé aux responsables des services de l’émigration, des passeports et de la nationalité réunis dans le cadre du secrétariat général du conseil dont le siège permanent se trouve à Tunis.

 

 Dans son intervention, le secrétaire général du conseil, le Saoudien Mohamed Ben Ali Koumane, a mis en garde contre la falsification des titres de voyages et les fausses identités auxquelles recourent les organisations criminelles dans les pays arabes pour mener leurs actions.

 

 Selon lui, même si les migrants illégaux quittent souvent leurs pays pour fuir la pauvreté, la privation et le chômage, ils sont vite récupérés par ces organisations qui les poussent à entreprendre des actions criminelles.

 

 Au cours de leurs travaux qui se poursuivront pendant deux jours à huis clos, les experts sécuritaires examineront les mécanismes à même d’assurer la coordination entre les pays arabes dans le but de faire face à l’émigration illégale et les moyens de renforcer la protection des passeports contre la falsification.

 

 Il sera aussi question de l’acquisition du matériel sophistiqué susceptible d’identifier les faux titres de voyage et de la formation de personnels qualifiés dans ce domaine.

 

Associated Press


Adieu Adel. Tu resteras toujours dans nos cœurs !

Je viens d’apprendre la nouvelle tragique de ta disparition et j’en suis profondément et douloureusement affecté. Adel, mon très cher ami, j’ai eu le plaisir de partager avec toi plusieurs causes portant sur la défense de cas de personnes persécutées au nom de leurs idées, et pour leur combat pour la liberté, et à chaque fois, en plus de ton abnégation et ton dévouement pour la cause des droits de l’homme, je redécouvre tes nobles qualités humaines.  Elles sont nombreuses…, mais j’en retiens celles qui m’ont le plus émerveillées ; c’est ton humilité, ta discrétion et ta générosité, mais aussi, ta recherche de la mesure et de la pondération et le refus d’entrer dans des épreuves stériles qui divisent au lieu de nous unir. Le leadership, le devant de la scène, les recherches de gratifications…, n’ont jamais constitué pour toi une obsession, et j’ai pu, de même, constater, que le fait même de relever des cas de violations flagrantes et affligeantes des droits de la personne, te froisse, te crispe et te déprime, car, tu es aussi un personnage très sensible et émotif à la fois. Tu nous quittes, hélas, très tôt, Adel, et moi, je me sens triste et solitaire de perdre un ami cher, mais saches que tu demeureras, pour toujours, dans nos mémoires et dans nos cœurs !

 
 Larbi Chouikha  

 


 

Une pensée pour la mémoire de Adel Arfaoui, enseignant et ancien président de la section Jendouba de la Ligue Tunisienne de défense des droits de l’Homme. Adel nous a prématurément quitté, ce jeudi 11 mai 2006. Il laissera le souvenir d’un militant courageux, intègre, discret et efficace. Salut l’ami…!

Nejm fouednejm@hotmail.com

 


 

 

La Tunisie, écran de fumée illusoire

Par : za1punisher

 

J’arrive sur ce site et une envie qui se cache au fond de moi depuis quelques années déjà explose. Il faut que je me lance, écrire enfin. Je me devais d’écrire sur ce pays qu’on nous a très souvent décrit comme le fleuron du Maghreb « La Tunisie ». Avant d’y aller, on m’avait décrit un pays où il faisait bon d’y vivre ou on ne manquait de rien.

 

OK let’s go. « Mesdames et messieurs nous venons d’atterrir à l’aéroport de Tunis Carthage, nous vous souhaitons un très bon séjour… bla bla bla » Il faut retenir le très bon séjour, j’étais en déplacement dans ce pays pour deux mois, afin d’étudier leur nouveau produit, la chirurgie esthétique à prix discount.

 

Une amie de longue date vient me chercher à l’aéroport et déjà ce sentiment bizarre que je ne saurais décrire commence à s’installer. Mais bon, profitons, oublions tout cela ; je sors, je vois mon amie, on se prend dans les bras, c’est génial de revoir ses anciens amis. Nous prenons sa voiture, nous sortons de l’aéroport, nous prenons une voie express direction les quartiers chics de Tunis. Là elle me fait voila « LE carrefour », sourcils marocaines tendent vers le bas, les yeux qui ressortent je lance le « PARDON » qui incombe à cette situation. Et elle me répond la seule grande surface de Tunisie.

 

A ce moment là pour moi on avait gagné la coupe d’Afrique et on était qualifié pour la coupe du monde ; le mythe en prend un sérieux coup, une grande surface pour toute la Tunisie, cela en était trop. Je ne retiens pas mon rire, mais vous voyez lequel, le rire marocain, où tu pointes du doigt celui qui vient de se casser la gueule. Je reprends mon souffle pour lui expliquer qu’au Maroc on est peut être un peu plus pauvre mais les grandes surfaces on en a, à revendre.

 

Là je sens la première gène sans me douter à ce moment que ce ne sera point la dernière. Nous passons devant le palais de près. Comme ils disent, rangées de nouvelles BMW, motos et voitures, grand moment de fierté pour mon hôte « tu vois nous nos flics » me lance-t-elle, c’est vrai je me dis nous on n’a pas cela, mais là une question me saute à l’esprit, c’est la première fois qu’en arrivant dans un pays étranger, mon hôte était fier de sa police nationale. Je ne m’attarde point sur la question, qui en fait tout au long de mon séjour m’expliquera qu’est devenue l’identité tunisienne depuis l’avènement de Ben Ali et la destitution de Bourguiba. Nous arrivons chez elle très belle demeure et sa maman qui nous attend. Après les civilités d’usage, sa mère me lance « mon fils ne compare pas l’incomparable »…

 

To be continued

 

(Source : le portail « Jeunes du Maroc », le 5 mai 2006)

URL: http://www.jeunesdumaroc.com/article1619.html

 


 

L’ONU et les droits de l’Homme

Mustapha Hammouche

 

À la veille de l’élection de la Tunisie à la Commission des droits de l’Homme, la police du gouvernement tunisien encerclait le local de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LDTH). Il y a quelque chose de symbolique et d’ironique dans cette coïncidence. Ce qu’on appelle la communauté internationale semble parfois se moquer de la propre finalité de son organisation.

 

Bien sûr, la Commission des droits de l’Homme des Nations unies n’a pas d’existence effective. Si sa présidence a pu, un jour, échoir à une déléguée libyenne, c’est justement parce qu’il n’y a aucun risque à confier une coquille vide à un régime aussi extravagant. Mais l’instance a tout de même un rôle parabolique : elle exprime le souci partagé de l’humanité pour un meilleur statut de la personne.

 

Mais voilà qu’en 2006, Fidel Castro qui, avec Kim Jong-Il, représente les derniers régimes staliniens du monde, est, lui aussi, élu dans ce forum. Autre coïncidence, cette promotion intervient au lendemain de l’incroyable révélation : dans un pays où la misère accable la majeure partie de la population, le dirigeant communiste compte — le jeu de mots est involontaire —, avec ses 900 millions de dollars, parmi les trois ou quatre premières fortunes personnelles de la planète.

 

La Russie, dont la démocratisation est scrupuleusement contrôlée par le KGB s’est, elle aussi fait inviter à la table des droits de l’Homme. Pourtant, les revendications populaires y sont toujours vouées à l’épreuve de la terreur d’État, les opposants y sont toujours promis aux prisons de Sibérie et les étrangers de couleur y sont assassinés de jour, et sur les places publiques. Même la Chine, qui tue les trois quarts des exécutés de la planète pour partie, en fonction du programme de greffe d’organes, s’engage dans la protection de l’intégrité morale de la personne humaine.

 

Toute la dérision qui se rattache à ladite commission peut se résumer dans la présence de l’Arabie Saoudite dont le rigorisme intégriste nie l’existence citoyenne du genre féminin et dont la générosité est à la base — Al-Qaïda, en arabe — de la formation idéologique et militaire de ce qui constitue aujourd’hui le réseau du terrorisme international.

 

L’élection de l’Algérie ne correspond pas non plus à son apport potentiel à la cause des libertés humaines : que peut exporter, en la matière, un régime bien plus intraitable avec le délit d’opinion qu’avec le crime terroriste ?

 

Depuis longtemps, l’ONU se résume à son Conseil de sécurité. La qualité de membres des deux cents autres nations semble faite pour leur octroyer le droit d’être un jour élu au siège de membre non permanent de ce Conseil. Position d’un relatif effet, puisqu’un veto de membre permanent s’avèrerait bien plus décisif que tous les votes des membres temporaires. En un mot, les voix de ces dix pays d’appoint ne comptent que si aucun membre décideur ne s’oppose à la résolution du moment.

 

C’est justement la présence de certains pays au retard politique avéré qui vide les instances de l’ONU de leur légitimité et fait de l’Organisation internationale un lieu d’arrangement : les droits de l’Homme et la démocratie n’ont pas droit de cité dans un lieu où l’on compose plutôt qu’on ne milite.

 

Il faut bien en convenir : les droits de l’Homme ne sont pas la cause des Nations unies, parce que ce n’est pas la cause des États, mais des hommes.

 

(Source : « Liberté » (Algérie), le 11 mai 2006)

URL: http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=57424

 


 

Les flics à Gaafour et au moulin

par Tidiane de Loyola

 

Les pandores tunisiens sont des bourreaux de travail, des fonctionnaires qui ne reculent devant aucun sacrifice. Et qui ne comptent pas leurs heures sup’. Certains vont jusqu’à bosser le week-end !

 

Pour empêcher que se tienne dimanche dernier, la journée de lutte contre la torture à Gaâfour (nord-ouest), la flicaille tunisienne a mis les bouchées doubles. Chaque année, les militants des droits de l’homme tunisiens se recueillent sur la tombe de Nabil Barakati, membre du parti communiste local mort sous la torture dans le commissariat de Gaâfour, le 8 mai 1987. Une mauvaise habitude aux yeux du régime, qui a réagi avec la simplicité qui lui sied : pas de militant, pas de manifestation…

 

Les nervis du président Bac moins 3, Zine Ben Ali, ont donc tout bonnement bloqué l’accès de la ville. Au-delà des intimidations et des agressions usuelles, des barrages policiers et des patrouilles ont été mis en place à toutes les sorties de la cité.

 

Dans un bel élan de zèle, quelques personnalités ont été arrêtées avant même de prendre la route vers le lieu de la manifestation. Hamma Hammami, Radhia Nasraoui (opposition) et Kamel Amroussia (syndicat d’étudiant Uget) ont été arrêtés à Tunis et dans sa banlieue.

 

À Bizerte (nord du pays), le quartier où réside Me Anouar Kousri (Ligue tunisienne des droits de l’homme LTDH) a été encerclé par un imposant dispositif policier pour l’empêcher de faire le déplacement. Au final, la pêche a été bonne. 8 personnalités ont été mises à l’ombre, avant d’être relâchées dans l’après midi.

 

Quant à ceux qui sont parvenus à atteindre Gaâfour en train, tels Habib Ziadi, membre du bureau directeur de la LTDH, et Abdallah Garram, syndicaliste et militant des droits de l’Homme, ils ont été réceptionnés par un comité d’accueil composé de plusieurs policiers.

 

Après avoir pris le soin de filmer la scène, les pandores ont ramené les deux hommes manu militari à la station des « louages » pour les renvoyer à Tunis.

 

(Source : l’e-mag « Bakchich », le mercredi 10 mai 2006)

URL : http://www.bakchich.info/article.php3?id_article=32 

 

Les droits de l’homme bien entourés en Tunisie

 

Le régime tunisien veille sur les droits de l’homme. « Protégé » depuis septembre dernier, le local de la ligue tunisienne des droits de l’homme fait à présent l’objet de toutes les attentions des flics du Président Ben Ali. Responsables de sections, adhérents, activistes de la société civile et des composantes politiques, plus personne n’a accès à la LTDH. Hormis les membres du comité directeur. Ainsi en a décidé la police tunisienne, dans un louable souci d’alléger le travail de l’ONG.

 

Rien n’est laissé au hasard. Des flics en civil surveillent les rues environnantes et éconduisent toute personne ayant la mauvaise idée de vouloir déposer une plainte à la LTDH ou simplement de s’enquérir de l’avancement de leur dossier. Quelques cerbères ont même pris faction devant la porte du local. Tout contrevenant essayant de troubler la quiétude de l’organisation gagne un séjour en cabane. Et pour plus de sûreté, tout le courrier de la ligue passe désormais par les mains des autorité…et y restent.

 

Un peu bougonne, la LTDH s’est plaint le 3 mai dernier, arguant que le pouvoir cherche à paralyser son action et l’accuse de tenir un « véritable » siège. Un procès d’intention ?

 

(Source : l’e-mag « Bakchich », le mercredi 10 mai 2006)

URL: http://www.bakchich.info/breve.php3?id_breve=4

 

 

Mohammed Ali Ben Rejeb (*) : Y a-t-il une vie après la prison ?

par Luiza Toscane

Condamné à treize ans et quatre mois d’emprisonnement, dont il a effectué une dizaine d’années, Mohammed Ali Berrejeb est sorti en février dernier de prison à la faveur d’une vague de libérations conditionnelles concernant quelques dizaines de prisonniers politiques. Marié et père de cinq enfants, tous scolarisés, il a été immédiatement soumis au contrôle administratif de cinq ans prévu par son jugement et assigné de fait à résidence.

C’est ainsi que cet ancien comptable de la CNRPS est tenu d’émarger quotidiennement à dix heures du matin au poste de police de El Hamma (Gabès) et ne peut sortir de la ville où il réside sans autorisation. Il est chômeur et souhaite que soit desserré l’étau qui lui est imposé pour pouvoir travailler. Ce qu’il demande : signer une fois par semaine ce qui lui permettrait de se déplacer, de quitter la petite localité où il réside où il n’y a guère d’emploi et de postuler dans d’autres villes.

Jusqu’à l’écriture de ces lignes, son vœu s’est heurté à un refus. C’est dire que sa vie professionnelle est compromise et, partant, son avenir et celui de toute sa famille qui n’ont aucun revenu pour survivre.

Luiza Toscane 10 mai 2006

 

(Source : www.reveiltunisien.org, le 11 mai 2006)

 

(*) RAPPEL 

 

Les prisonniers Ben Rejeb et Bejaoui sont en danger (El Maoukif)

 

La famille du prisonnier politique Mohammed Ali Ben Rejeb a raconté que ce dernier avait été transporté par deux détenus de droit commun lors de la visite de la semaine dernière, et qu’il était dans un état d’épuisement extrême, ce qui a épouvanté ses enfants et sa mère qui ont fondu en larmes à sa vue, d’autant qu’il n’arrivait pas à leur parler. Le prisonnier politique Mohammed Ali Ben Rejeb est en grève de la faim illimitée depuis le 26 septembre dernier pour exiger sa libération.

 

Par ailleurs, il nous a été rapporté que le prisonnier politique Nasser Bejaoui, incarcéré à Borj Er Roumi, avait été transporté inconscient à l’hôpital de Mateur, son état s’étant détérioré du fait de la grève de la faim qu’il observe depuis près d’un mois avec des centaines de ses pairs qui exigent leur libération.

 

Source : El Maouqif n°331, du 21.10.05

 

(Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

(Source : www.tunezine.com , le 22102005)

URL: http://www.tunezine.com/breve.php3?id_breve=2800


 

Une plainte contre Ould Taya jugée recevable en Belgique

 

PANAPRESS, le 9 mai 2006

MAURITANIE – 9 mai 2006 – Panapress – La justice belge a jugé recevable une plainte « pour crimes de tortures et crimes contre l’humanité » déposée auprès du tribunal de Bruxelles contre l’ancien président mauritanien Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, a appris ce mardi à Paris la PANA de source judiciaire.

 

Selon Me Marc Libert, avocat de l’Association des veuves et orphelins des militaires mauritaniens (AVOMM), à l’origine de la plainte, les magistrats belges ont estimé que les toutes les conditions sont réunies pour instruire la plainte contre l’ancien chef de l’Etat mauritanien.

 

« Le procureur fédéral Philippe Meire nous a reçus récemment, mes clients et moi, pour nous indiquer que la perte de l’immunité présidentielle par M. Ould Taya et l’acquisition de la nationalité belge par au moins un des plaignants rendent possible l’instruction de la plainte », a précisé l’avocat lors d’un entretien téléphonique avec la PANA.

 

Il a indiqué qu’un juge d’instruction entendra, dans les prochains jours, les plaignants en qualité de témoins avant d’envisager l’envoi d’une commission rogatoire internationale.

 

« Le juge en charge du dossier va commencer ses premiers actes d’instruction par l’audition très prochaine des plaignants. Les éléments qu’il aura réunis seront, par la suite, transmis à un comité de magistrats qui décidera de la mise en examen ou non de l’ancien chef de l’Etat », a affirmé Me Libert, exprimant son optimisme et celui de ses clients.

 

« Le dossier a connu une évolution importante. Le souci de la justice belge de faire toute la lumière dans cette affaire conforte mon optimisme et celui de mes clients », a-t-il ajouté.

 

L’AVOMM a confirmé la rencontre avec le procureur fédéral belge en précisant que son président Ousmane Sar et le délégué de la section de Belgique Idi Yero Bâ y ont assisté.

 

On rappelle que la plainte contre l’ancien président mauritanien avait été déposée en janvier 2002 par les parents d’officiers négro-mauritaniens exécutés en 1987 pour avoir diffusé « un Manifeste » jugé « séditieux » par le régime en place.

 

La demande des poursuites judiciaires contre M. Ould Taya, renversé le 3 août 2005 par une junte militaire, aujourd’hui réfugié à Doha (Qatar), avait ensuite été appuyée par les personnes déportées au Mali et au Sénégal après les émeutes raciales de 1989.

 

PANAPRESS

 

 

Palestine – 08-05-2006

Motion des réfugiés Palestiniens en Irak : Le retour dans notre pays ou l’asile humanitaire en Europe !

Par Association des réfugiés Palestiniens en Europe > Al-Awda-News@yahoogroups.com  Les réfugiés Palestiniens en Irak, qui sont au nombre de 22.000, ont remis, en date du 2 mai 2006, une lettre aux gouvernements de l’Union Européenne par l’intermédiaire de leurs ambassades respectives à Bagdad, dans laquelle ils réclament l’asile humanitaire en Europe. La revendication des réfugiés Palestiniens en Irak, est motivée par la grave détérioration de leurs conditions de vie sociale et économique, de leur sécurité, de leur santé et de leur statut légal. Leur instance représentative en Irak a appelé à une réunion extraordinaire des représentants de toutes les parties concernées par leur situation, à savoir l’Union Européenne, les ambassades des Etats Unis d’Amérique et de la Palestine, le Haut Comité des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’UNRWA afin de parvenir à un texte de résolution permettant à satisfaire leurs revendications pour un retour immédiat dans leur pays, la Palestine, ou bien leur accorder collectivement un asile humanitaire en Europe, et ce en attendant l’application des résolutions des Nations Unies relatives aux réfugiés palestiniens et principalement la résolution 194, datée du 11/12/1948. Tirant les leçons des épreuves passées de leurs compatriotes en Libye et au Koweït et des leurs, dans leur situation actuelle, les réfugiés palestiniens en Irak estiment que leur éventuel transfert dans un autre pays arabe risquerait de les exposer aux pires situations. Aussi, ils lancent un appel au Haut Comité des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et à l’UNRWA, qui ont installé en 2003 le Camp de Roueichid, sur la frontière Irako-Jordanienne et comptent le reproduire à l’équivalent à Al Haska, sur la frontière Irako Syrienne, de s’abstenir de le faire. Ils estiment d’autre part, que si un tel camp devrait être installé, il ne pourrait l’être que dans le propre pays et non pas sur le territoire d’un autre pays arabe. Les réfugiés Palestiniens en Irak considèrent que les troupes américaines assument l’entière responsabilité des enlèvements, des arrestations et des assassinats qu’ils subissent et de la détérioration générale de leurs conditions, depuis l’occupation de l’Irak. Copies à : 1) Monsieur Javier Solana, commissaire européen en charge des Affaires Etrangères. 2) Monsieur Zelman Khelil Zedah : ambassadeur des Etats-Unis en Irak 3) Monsieur Dalil Kessous : chargé des affaires palestiniennes en Irak 4) Haut Comité des Réfugiés 5) UNRWA 6) Association des Réfugiés Palestiniens en Europe Instance représentative des Réfugiés Palestiniens en Irak 04/ 05/ 2006 *Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.
 


L’Iraq est devenu le pays des veuves

par Dhia Assamaraï, Baghdad- Al Qods Al Arabi-, 5 mai 2006   Original : http://www.alquds.co.uk/index.asp?fname=2006\05\05/   Dans un rapport adressée aux Nations unies et diffusé dans la presse, l’organisation féministe iraquienne Iraquiate (Les Iraquiennes), souligne que plus de cent femmes sont réduites au veuvage chaque jour et que le nombre global des veuves en Iraq atteindrait plus de trois millions, par suite des violences interconfessionnelles, des attaques des groupes armés et des agressions perpétrées par des bandes criminelles organisées, en progression exponentielle depuis l’occupation du pays en 2003. Le rapport indique que cette situation alarmante a gravement ébranlé l’institution familiale et détérioré les conditions de vie des enfants, d’autant qu’elle s’accompagne d’une grande paupérisation de la population et notamment des familles privées de soutien paternel. Le Fonds des Nations Unies pour la population, FNUAP, qui a adopté ce rapport final, a estimé pour sa part que le nombre des veuves, avancé par le rapport, serait inférieur à la réalité si l’on tenait compte des assassinats difficiles à enregistrer ou non déclarés. Se fondant sur les statistiques officielles du ministère iraquien de la Femme, le FNUAP rappelle qu’il y a 300 000 veuves rien qu’à Bagdad, en plus des 3 000 000 dans le reste du pays. Pour sa part, la présidente de la Ligue des droits des femmes en Iraq, Mayada Zouheir, estime que l’assassinat quotidien de dizaines de chefs de famille prive ces dernières de leur soutien et les plonge dans la précarité la plus totale. C’est ce qui conduit les mères de famille à rechercher n’importe quel travail pour subvenir aux besoins de leurs foyers, le plus souvent vainement. Le rapport de la Ligue des droits des femmes en Iraq souligne d’autre part que «les conséquences de ce veuvage collectif s’étendent à tous les domaines de la vie sociale : de la paupérisation généralisée, à l’éclatement des familles et l’abandon des enfants, le tout dans un contexte caractérisé par l’effondrement de l’Etat, l’absence de gouvernement, la déperdition des valeurs et une occupation qui a échoué à remettre un peu de vie à un pays pris en otage par l’islamisme». Le rapport appelle d’autre part les Nations Unies, la Ligue arabe et tous les Etats qui les composent, ainsi que les organisations humanitaires à travers le monde, à agir vite pour arrêter le bain de sang en Iraq. Ajoutant que «ces chiffres, qui traduisent à eux seuls l’étendue du désastre iraquien, sont souvent aggravés par le nombre de femmes tuées dans des échanges de tirs ou de funestes actions armées qui ravagent tout dans le pays de la Mésopotamie». D’autre part, des sociologues iraquiens déclarent que ce phénomène de veuvage des femmes privées du coup de leurs soutiens, a conduit à des transformations sociales profondes, principalement au niveau économique et moral. Ainsi de nombreuses familles ont été contraintes de faire travailler leurs enfants dans des conditions de grand marasme économique et d’un chômage élevé. Les dernières années ont connu aussi une recrudescence jamais connue auparavant, des activités criminelles telles que le proxénétisme et la prostitution. Des observateurs estiment que les vingt-cinq dernières années de guerre qu’a connues l’Irak ont donné une génération d’enfants privés de la présence paternelle, ce qui a occasionné de graves perturbations sociales. L’un d’eux rappelle que selon la tradition, une femme qui perd son mari retourne aussitôt chez ses parents et devient vite un fardeau social et économique pour les siens. Des statistiques officielles montrent que la plupart des enfants en rupture scolaire appartiennent à des familles ayant perdu leur soutien parental. Les veuves connaissent de grandes difficultés à se remarier, pour des raisons sociales et économiques et notamment à cause du chômage, de l’absence de sécurité  et de l’effondrement des services. Il existe un réseau d’assistance sociale dépendant du gouvernement qui distribue des aides financières à plus de 130 000 veuves rien qu’à Bagdad, mais qui ne peut apporter le même soutien aux millions de familles nécessiteuses qui vivent la précarité dans tout l’Iraq. Un universitaire remarque que le statut de veuve a beaucoup changé depuis l’occupation. Ainsi et alors que les veuves sous l’ancien régime étaient le plus souvent  des femmes de militaires et qu’elles avaient de nombreux avantages tels la maison, la voiture et la retraite ce qui facilitait leur remariage, celles d’aujourd’hui ne sont plus attrayantes à ce niveau et ne trouvent plus à se remarier. D’ailleurs même les jeunes et jolies vierges ne trouvent plus facilement de mari, à cause des difficultés actuelles.   Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.


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