Affaire de l’universite libre de Tunis: des “abus de droit” en cascade
Khémaïs CHAMMARI: Communiqué de Presse
TTU Monde Arabe: Tunis : le pouvoir s’inquiète de son isolement
TTU Monde Arabe: Ministres encombrants
Yahyaoui Mokhtar: L’affaire des yachts volés jugée à Tunis : Une parodie jouée en catimini
AFP: La Tunisie prévoit une croissance de 4,1% en 2010 contre 3,1% en 2009
Jalloul Azzouna: Du contact entre civilisations différentes – Le devoir d’élaborer un nouveau projet de civilisation à voies multiples
Omar Khayyam: À la rechreche d’une espèce perdue: Les TUNeZINiEns
AFP: Emirats: la Saint-Valentin à un million de dollars
ATS: L’Iran devant le Conseil des droits de l’homme la semaine prochaine
AFP: Nelson Mandela, libre depuis 20 ans, icône de la liberté et du pardon
AFP: Les grandes dates de la vie de Nelson Mandela
Taieb Moalla: Youppi! Les médias seront libres au G8
AFFAIRE DE L’Universite LIBRE DE TUNIS:
DES “ABUS DE DROIT” EN CASCADE
La notion “d’Etat de droit”, pilier central de tout système juridique moderne, est un “vain mot” dans la Tunisie d’aujourd’hui, bien que la Constitution tunisienne proclame son attachement à ce concept et que le discours politique le plus officiel ne cesse de ressasser son respect le plus total pour ce principe fondamental. L’affaire de la fermeture de l’Université Libre de Tunis, la plus ancienne et la plus grande des établissements privés d’enseignement supérieur, le montrera.
I – LA PROCEDURE ARBITRAIRE DE FERMETURE DE L’UNIVERSITE LIBRE DE TUNIS : Cette Université a été fermée par une Ukase ministérielle prise en un temps éclair, selon la procédure la plus expéditive et la plus arbitraire qui soit, et sur la base de prétextes les plus fallacieux qui soient.
Sur la foi d’un “rapport d’inspection approfondie”, une commission administrative, composée de personnels totalement soumis à l’autorité ministérielle et dont les membres n’ont reçu le dit “rapport” qu’au début de la séance d’audition, le fondateur de l’Université, M. Mohamed El Boussaïri Bouebdelli, a été convoqué « pour affaire vous concernant ». Au cours d’un simulacre d’audition, M. Bouebdelli a été privé du “droit de communication du dossier”, une des garanties de la défense les plus incontestables, et il s’est vu privé du “droit de préparer sa défense ” et aussi du “droit de se faire assister par un conseil ou avocat”. Cette procédure administrative expéditive s’est terminée en l’espace de trente minutes. Elle a été suivie, le lendemain même et sans autre forme de procès, par un arrêté signé par le Ministre de l’enseignement supérieur, lui-même pourtant professeur de droit et spécialiste de droit administratif, par lequel il a décidé de retirer l’autorisation universitaire à l’Université Libre de Tunis, de placer pour trois ans, cette Université sous l’autorité d’un “administrateur” relevant du Ministère, et de fermer définitivement l’Ecole polytechnique de cette Université, qui représente plus de 70 % de son activité : cet arrêté ministériel équivaut réellement à un “arrêt de mort programmé” contre l’Université Libre de Tunis.
Cette procédure expéditive est absolument contraire au regard du droit administratif tunisien, qui prévoit, même pour les sanctions disciplinaires les plus légères, des garanties et des droits à la défense. Dans notre affaire, ni la procédure de “communication du dossier”, ni “le droit de disposer du temps nécessaire pour préparer sa défense “, ni l’exercice effectif du “droit de défense”, ni le “droit de se faire assister par un conseil ou un avocat”, ni enfin, l’intervention d’une autorité judiciaire, n’ont été reconnus au profit de l’Université Libre de Tunis.
II – LA VIOLATION DE L’ETAT DE DROIT’ : l’arbitraire a été poussé jusqu’au point où, pour prononcer ses ukases, le Pouvoir ne s’embarrasse plus de chercher des semblants de motifs ni pour dissimuler ce qui est un véritable abus de pouvoir. Ainsi qu’on va le montrer, les prétextes utilisés par l’arrêté ministériel sont dépourvus de tout fondement juridiquement valable.
Voici point par point les quatre prétextes utilisés par le Ministre de l’enseignement supérieur pour fermer l’Université Libre de Tunis. Nous précisons que pour chacun de ces “griefs”, l’Université libre de Tunis a répondu en produisant des documents authentiques et que le Ministre ne peut renier puisqu’il s’agit dans la plupart des cas, de documents émanant de ses propres services officiels.
a– Le ministère nous reproche d’avoir fait en Tunisie de la publicité pour la très célèbre institution française « INTEC-CNAM » – sans avoir obtenu au préalable, l’autorisation adéquate. – Or, avant de faire cette publicité, l’Université Libre de Tunis a pris la précaution de solliciter cette autorisation auprès du Ministère. Dans une correspondance ministérielle, que nous détenons entre nos mains, ledit Ministère nous a écrit en réponse que, selon la loi en vigueur, cette activité de publicité ne rentre pas dans la sphère de contrôle de l’autorité ministérielle. De ce fait, notre Université se trouve tout à fait déliée de toute obligation relativement à cette publicité. Du reste, durant dix années consécutives, elle a fait cette publicité sans que le Ministère n’émette la moindre objection à ce sujet.
b – le Ministère nous reproche d’avoir organisé des enseignements d’ingénierie en violation de la loi. Or, le Ministère a occulté le double fait suivant : d’une part, il a délivré à notre Université des autorisations en bonne et due forme d’organiser de tels enseignements ; d’autre part, nos enseignements ont été organisés dans la plus stricte conformité avec les programmes officiellement approuvés par le Ministère lui-même ; enfin, durant plusieurs années, le Ministère a délivré des certificats d’équivalence de nos diplômes aux diplômes officiels dans la matière.
c – le Ministère a reproché d’avoir enseigné une spécialité de ‘Gestion’ (gestion-finance) sans une autorisation officielle. Or, qui consulte le document très officiel du Ministère dit “Guide d’Orientation des Etudiants” pour les années 2009 et 2010, découvrira que ledit “Guide” informe les étudiants que notre Université est habilitée à enseigner cette spécialité et qu’ils sont donc, autorisés à s’inscrire à notre Institut de gestion pour cette spécialité.
d- le Ministère nous a reproché d’avoir fait appel sans son autorisation, à des enseignants du secteur universitaire public en vue de donner quelques heures supplémentaires à notre Université. Or, outre que ce recours entre naturellement dans le cadre de la coopération entre les secteurs universitaires public et privé qui est encouragé par l’Etat, nous ferons remarquer que lorsque le Ministère a pris le contrôle de notre Université en plaçant à sa tête un Administrateur qu’il a nommé, le premier acte que cet Administrateur a accompli a consisté à confirmer les appels aux enseignants du secteur public lancés en début d’année universitaire par notre Université …
III- LA VIOLATION DU PRINCIPE DE PROPORTIONNALITE : Outre les abus de droits et les violations de “l’Etat de droit” dont l’Université Libre de Tunis a été la victime, il convient de mettre l’accent sur le fait que les décisions arbitraires du Ministre de l’Enseignement supérieur représentent une violation flagrante d’un des principes fondamentaux les plus généralement admis par le droit moderne et plus particulièrement, le droit administratif : ‘le principe de proportionnalité’. C’est un principe général du droit que la sanction doit être proportionnée à la “faute” à punir. Il est indiscutable que ce principe n’a pas été respecté dans le cas d’espèce. On a vu que les motifs de fermeture de l’Université Libre de Tunis sont loin d’être fondés. Mais ce qui est encore plus fâcheux encore, c’est que la gravité de la sanction décidée par le Ministre de l’Enseignement supérieur n’a rien à voir avec la teneur réelle de ces griefs. Manifestement, la sanction a été décidée pour “punir” le fondateur de l’Université Libre de Tunis pour autre chose que les “erreurs” prétendument commises par cette dernière.
S’il en est ainsi, il est évident que l’on est en présence d’une autre illégalité flagrante et grave : le “Détournement de pouvoir”.
Un groupe de professeurs et juristes
Communiqué de Presse
Le mercredi 10 et le jeudi 11 février, j’ai fait l’objet de mesures arbitraires d’ interdiction d’accès aux locaux de deux des trois partis de l’opposition légale non vassalisée. Le mercredi à 13h 45’ devant le local du parti « At-Tajdid » où je m’apprêtais à remettre un article qui doit, en principe, paraitre samedi prochain ; et le jeudi à 17h devant le local du « Parti Démocratique et Progressiste ».
Les protestations et les démarches des dirigeants de ces deux partis n’ont eu pour effet que d’accroitre le nombre de policiers affectés à cette mesure arbitraire qui constitue, une fois de plus, une atteinte intolérable à un de mes droits les plus élémentaires et une inqualifiable limitation aux droits des partis concernés.
Il est d’ailleurs probable que si je m’étais hasardé le mercredi à 16h30’ à me rendre, comme cela était initialement prévu ,au siège d’ « At- Tajdid » à 16h30’ et si un engagement antérieur ne m’avaitpas permis de me rendre le jeudi à 14h30’ au siège du « Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés » ; J’aurais été interdit empêché de me rendre à ces deux rendez- vous ,ainsi que celui du PDP ; des rendez-vous pris publiquement le plus normalement du monde par mon ami Maitre Ayachi Hammami dans le cadre de contacts bilatéraux d’échanges et d’information sur les intentions et les dispositions de ces trois partis légaux en vue des élections municipales du 9 Mai 2010 qui s’annoncent ainsi sous des augures préoccupantes.
Toujours est-il que de la délégation indépendante de quatre membres qui a pris l’initiative de ces contacts exploratoires, seul M° Ayachi Hammami a pu avoir des entretiens aves les trois partis légaux concernés sur leurs stratégies électorales et les possibilités d’initier ,à l’occasion de ces « élections » ( dont les résultats risquent par avance d’être pipés), une dynamique d’intervention unitaire susceptible de contribuer à l’émergence d’u mouvement citoyen pour un changement véritable.
La réponse arbitraire et policière à cette tentative de concertation avec les partis légaux confirme d’ores et déjà ,et malheureusement, les intentions du pouvoir de continuer à bâillonner et à marginaliser l’opposition réellement contestatrice afin de procéder, à nouveau, à un simulacre électoral au terme duquel il répartira la quasi totalité des 25% des sièges des conseillers municipaux « réservés » aux « opposants » entre les cinq listes de l’opposition vassalisée et quelques listes locales de faux indépendants !
Une nouvelle occasion d’en finir avec les faux semblants et les farces électorales risque , bel et bien, d’être manquée.
En attendant, les mesures arbitraires dont j’ai fait l’objet- et que je dénonce avec vigueur- reposent avec acuité la question essentielle du droit au libre accès à nos domiciles, à nos bureaux et aux sièges des associations et des partis légaux ainsi que notre droit élémentaire à la liberté de circulation dans notre pays et pour le quitter dans des conditions légales .
n Plusieurs dizaines d’ opposants et/ou d’animateurs associatifs subissent ainsi une quasi assignation à résidence aussi arbitraire que perverse qui se traduit par un contrôle policier systématique de leurs domiciles et/ou de leurs bureaux. Je fais l’objet, pour ma part, depuis le mois d’Avril 2009 d’une « surveillance » de ce type avec l’impossibilité qui m’est faite de recevoir, hors des membres de ma famille , deux personnes à la fois ( !!) et l’interdiction faite à six personnes d’accéder à mon domicile ( M° Radhia Nasraoui, Mme Sihem Ben Sedrine aujourd’hui à l’étranger et objet d’une campagne de calomnies sans précédent, Omar Mestiri , son mari, Slim Boukhdhir, Ali Laaridh et Zyad Doulatli). Ma femme, avocate, en subit encore plus injustement les conséquences au niveau de notre vie familiale et sociale.
n Trois partis légaux et les locaux de quatre associations sont ainsi soumis à ce type de contrôle sélectif, arbitraire et illégal.
n Une quarantaine de militants font par ailleurs l’objet de filatures systématiques ostensibles voire « collantes » et une vingtaine de « politiques » sont confrontés , dans les aéroports et les ports, à la fameuse procédure « A 6 » de fouille systématique et poussée . J’y ai été, pour ma part, confronté depuis seize mois et j’ai accueilli avec soulagement le fait de ne pas y avoir été astreint lors de mon dernier retour du Maroc et d’Europe le « Février 2010.
De même ai-je pris acte positivement des conditions de renouvellement de mon passeport déposé le 4 Février à l’expiration de son délai de validité et renouvelé pour cinq ans le 9 Février. Aussi ai-je trouvé encore plus incompréhensible, extravagant et inadmissible les mesures policières prises à mon encontre le 10 et le 11 Février.
Ces manies répressives et cet arbitraire policier au quotidien, qui nous sont illégalement imposés entravant l’exercice de certains de nos droits les plus élémentaires, doivent cesser. J’ai, pour ma part, porté plainte à deux reprises – mais en vain- auprès du Procureur de la République dont le Premier substitut m’a convoqué, pour m’entendre, une seule fois sans qu’aucune suite ne soit donnée à mes plaintes. Je compte donc, pour épuiser toutes les voies de recours internes, me pourvoir auprès du Tribunal administratif pour abus de pouvoir du ministre de l’intérieur et j’appelle l’ensemble des associations non gouvernementales légales et des partis légaux de l’opposition démocratique à faire de la question du droit au libre accès à leurs locaux , à nos domiciles et à nos bureaux le thème d’une action unitaire la plus large possible pour les prochaines semaines .
Tunis le 11 Février 2010-02-11
Khémaïs CHAMMARI
TUNIS : LE POUVOIR S’INQUIÈTE DE SON ISOLEMENT
Des proches du Président tunisien se seraient opposés au retour au gouvernement de Mohamed Jegham et Mohamed Ali Ganzoui. Le premier a été, successivement, ministre de l’Intérieur, de la Défense et conseiller spécial du Président. Originaire de Hammam Sousse, comme Ben Ali, il a ensuite été envoyé à Rome, en tant qu’ambas sadeur, à la suite de ses différends avec certains milieux d’affaires pro ches du chef de l’Etat tunisien. Il aurait décidé de prendre sa retraite après avoir appris qu’on envisageait de le nommer à Pékin. Le second fut secrétaire d’Etat à l’Inté rieur, puis a été envoyé à Malte comme ambas sadeur, après l’affaire du vol en Corse du bateau de l’homme d’affaires Bruno Roger, patron de la banque Lazard, bateau retrouvé en 2006 dans le port de Sidi Bou Saïd. (Source: “TTU Monde Arabe” LETTRE HEBDOMADAIRE D’ INFORMATIONS STRATÉGIQUES 11 f é v r i e r 2 0 1 0 – n ° 6 3 5)
L’affaire des yachts volés jugée à Tunis : Une parodie jouée en catimini
Le tribunal de première instance de Tunis vient de rendre son jugement, quatre moi après le procès tenu en France dans l’affaire des yachts volés, contre les trois prévenus poursuivis en Tunisie. Le Parquet du tribunal correctionnel d’Ajaccio, S’appuyant notamment sur une convention judiciaire franco-tunisienne de 1972 qui prévoit que des ressortissants tunisiens soient jugés dans leur pays, avait demandé de disjoindre les poursuites contre les trois hommes, présentés comme les commanditaires du trafic, en attendant leur procès dans leur pays. Les deux neveux du président Ben Ali, Moez et Imed Trabelsi, suspectés d’être les principaux commanditaires du vol de trois yachts français, ainsi que Nahouel ben Mohamed el Habib Abd el Hafidh présenté en état d’arrestation ont pu ainsi voir leur dossier classer en catimini selon les règles d’une justice à la tunisienne qui doit suffire au big brother français pour oublier définitivement cette affaire qui à assez empoisonné les rapports entre les deux pays. C’été le samedi 30 janvier 2010, après la fermeture du tribunal et le départ de tous le monde : magistrats, avocat, employés et public que la huitième chambre correctionnelle choisi de retourner en catimini en salle d’audience pour tenir un simulacre de procès réservé à un seul dossier. Cela pouvait servir un jour de scénario sur l’histoire des années noires de notre pays. Le palais de justice totalement désert, trois hommes en noir sorte d’un bureau fermé et se dirigent dans des couloirs sombre vers une grande salle de tribunal presque vide ou il vont rejoindre un greffier et deux avocats réquisitionné avec un seul suspect étroitement gardé par des hommes armés pour commencer le procès. A 15 heure 30 minutes le président du tribunal « Lassad Chammakhi » appelle à la barre les trois prévenu dans cette affaire, mais un seul accusé se tient debout du banc des accusés pour s’approcher de la barre juste devant lui. C’été « Nahouel ben Mohamed el Habib Abd el Hafidh » les deux autres Moez et Imed Trabelsi n’ont pas dénier honorer de leur présence la simulacre minutieusement arrangé. Le président d’un air surréaliste assomme le pauvre greffier d’inscrire sur le procès verbal d’audience « les trois accusés se sont présenté devant le tribunal.. » incrédule et hésitant, le pauvre greffier ne voit qu’un seul accusé et il doit mentionner trois, il se pli à la volonté de son président voyant que personne à part lui n’a présenté aucune réaction à la scène absurde qui est en train de se dérouler, il se contente d’inscrire comme une machine les mots débités. Et comme un bon procès ne peut se dérouler sans avocats, Maitres Ben Saidana et Dhib ont bien joué leurs rôles dans la comédie par la défense de leurs clients présents « fictivement » car dans un procès pénal un avocat ne peut plaider en l’absence de son client. Tout cela n’a pas pris beaucoup de temps, même le jugement été prêt pour être prononcé séance tenante : Imad trabelsi acquitté, Moez Trabelsi condamné à un an de prison avec sursis et Nahouel Abd el Hafidh deux ans avec sursis même s’il les a passé en prison. Mission terminé, tout ce petit monde se disperse dans les couloirs du palais pour changer leurs parures de comédiens avant de le quitter heureux d’avoir servi la patrie. Yahyaoui Mokhtar –Tunis le mercredi 10 février 2010
La Tunisie prévoit une croissance de 4,1% en 2010 contre 3,1% en 2009
AFP 11.02.10 | 17h03 La Tunisie prévoit un taux de croissance de son économie de 4,1% en 2010 contre 3,1% en 2009, a indiqué jeudi Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale. “Malgré une année difficile pour l’économie mondiale sous l’effet de la crise, la Tunisie a enregistré un taux de croissance de 3,1% et elle prévoit d’atteindre 4,1% en 2010”, a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse à Tunis. Ce taux de croissance a été réalisé grâce à l’amélioration de la production agricole en hausse de 6% en 2009 contre 0,7% en 2008, un secteur ayant contribué à la préservation des équilibres financiers internes et externes du pays, a expliqué le ministre. La Tunisie a enregistré par contre une baisse de la production des industries manufacturières (-5,9%), des industries mécaniques et électriques (-8,9%) et la production du secteur textile-habillement (-15,2%). Les investissements extérieurs ont atteint 1,2 milliard euros en 2009 contre 1,9 milliard euros en 2008. M. Jouini a expliqué ce recul par une régression des investissements dans le secteur de l’énergie (-28%) en raison de la baisse mondiale des prix des hydrocarbures. Sous l’effet d’un recul de la demande dans le contexte de la crise mondiale, les exportations tunisiennes ont régressé de 17,6% en 2009 contre une croissance de 21,8% en 2008. Toutefois, les exportations ont connu une amélioration en décembre dernier en enregistrant un taux de 23,7%, a indiqué le ministre. Le taux d’inflation a été maintenu à 3,7% contre 5% en 2008, tandis que le taux de chômage a atteint 14,7% en 2009 contre 14,2% en 2008, malgré la perte de 38.000 emplois dans le secteur industriel, a-t-il encore ajouté.
Du contact entre civilisations différentes
Le devoir d’élaborer un nouveau projet de civilisation à voies multiples
Par Jalloul Azzouna
Nous pensons que l’histoire est irréversible. Mais pour les arabo- musulmans d’aujourd’hui, il est possible d’emprunter sans complexe à l’occident tout ce qui est nécessaire à l’étape actuelle et aux perspectives de l’avenir sans pour autant se renier soi-même.(1)
L’avenir de l’humanité et les progrès qu’elle pourrait réaliser sont le résultat des affrontements des contacts, des rencontres et des brassages des conceptions différentes des peuples et des civilisations.
Mustapha Nasraoui, psychologue tunisien dans un article intitulé : valeurs orientales, valeurs occidentales ( le monde 5 octobre 1977 .p.2) . Demande de ne “pas céder à l’illusion ancienne qui conçoit les deux mentalités, orientale et occidentale, comme absolument différentes : l’anthropologue moderne (Lucien Lévy-Bruhl) a refusé ce clivage. Néanmoins, certaines tendances sont plus accentuées dans une civilisation que dans une autre. ” Nasraoui croit que l’échange des valeurs est bénéfique : ” il est probable que certaines valeurs empruntées aux ( autres civilisations par les occidentaux ) aient une vertu psychothérapique , comme il en est de même pour les valeurs occidentales adoptées par les orientaux “. et Nasraoui de conclure son article par un appel à la complémentarité des deux systèmes :” Valeurs occidentales et valeurs orientales sont, donc complémentaires. Il est temps d’écarter les préjugés, de favoriser l’échange et la tolérance. Le salut est, peut être, dans une synthèse harmonieuse des deux systèmes de valeurs “.
Nous assistons actuellement au balbutiement de plusieurs dialogues :le dialogue nord-sud ( le dialogue des pays d’Occident , industrialisés, ex-colonisateurs , hyper technicisés, donc “déshumanisés ” déjà, avec les pays d’Orient , ex-colonisés, en voie de développement , avec leurs richesses naturelles et vierges et une pureté encore préservée ) et le dialogue islamo-chrétien qui peuvent s’accomplir dans la dignité et l’égalité et s’accompagner des échanges les plus fructueux à travers une vision et une conception humaniste et universaliste.
Il faut croire que la communication est possible , que la compréhension de l’autre par sympathie (et par imagination) est aussi possible sans pour autant se renier soi-même . La « communication » , dit P.Ricoeur, est une relation dramatique dans laquelle , tour à tour , je m’affirme dans mon origine et je me livre à l’imagination d’autrui selon son autre (2). Cette communication et cette rencontre ne peuvent qu’être créatrices surtout lorsqu’elles sont accompagnées d’une confrontation d’élans et impulsions créatrices.
Il ne faudrait pas avoir de craintes non fondées ; dans le phénomène de l’influence culturelle, existe un réflexe d’autodéfense qui ne laisse passer que les éléments très proches de sa propre culture, que les éléments assimilables ; ce qui suppose une certaine prédisposition et l’existence d’un certain vide à combler. C’est un phénomène de rejet de tout ce qui n’est pas en accord avec les données fondamentales du receveur pour utiliser le langage de la chirurgie. Enfin, celui qui emprunte fait preuve d’une vitalité expansive.
Dans ce contexte , on voit que le bilan des relations arabo-musulmanes avec l’occident en Espagne au Moyen-Âge est très utile à faire et à connaître pour notre époque ou le problème des contacts entre peuples et civilisations se pose encore avec une acuité nouvelle. La réflexion sur le destin des civilisations même révolues est toujours d’actualité ; il nous permettra certainement de mieux aborder nos problèmes d’aujourd’hui, d’éviter les écueils et de participer avec plus de conviction à la tâche commune et grandiose qui attend l’humanité , à savoir la lutte contre les fléaux et les ennemis de toujours de l’homme : l’ignorance, la famine et la maladie.
H.H.Abdelwahab disait : ” Nous pouvons dire qu’en général il n’y a pas une seule nation civilisée qui n’ait emprunté les premiers éléments de sa civilisation à différentes civilisations antérieures ; s’il lui arrive d’assimiler ces emprunts, elle donnerait alors le jour à une civilisation spécifique qu’on lui attribuerait …c’est là une loi immuable et absolue…”(3)
Il n’y a que deux alternatives : l’affrontement violent entre l’Orient et l’Occident ou le dialogue !!
Nous concluons par ces réflexions d’Anouar Abdel-Malek (4) ” comment allier l’authenticité à la modernité, la spécificité à la contemporité, l’histoire et le devenir sans cesser d’être soi-même ?”
“Cette grande interrogation de la philosophie de l’histoire et de la sociologie des civilisations devient aujourd’hui le lien central de la quête intellectuelle, à l’heure de la montée des périls. Il n’est point de voie royale. Mais il est important de noter que d’Occident surgit un autre langage …qui…souhaite fonder la continuité de l’Occident dans un ressourcement de son authenticité chrétienne et dans un dialogue avec les mondes non occidentaux…”
” N’est- ce point là une démarche parallèle de l’islam politique ? A celle de la grande synthèse maoïste entre la philosophie chinoise et la révolution socialiste ? pour refuser de voir ces ponts qui pourraient être ceux d’une dialectique non conflictuelle des civilisations qui pourrait conduire vers la complémentarité, l’enrichissement mutuel, une plus grande sécurité pour tous, une vie moins inhumaine et un monde dans lequel spiritualité et satisfaction des besoins ne seraient pas antinomiques ? Un monde dans lequel les hommes accepteraient enfin d’élaborer un nouveau projet de civilisation à voies multiples excluant prométhéisme et manichéisme, acceptant en même temps la fraternité et les impératifs des dangers qui menacent le globe, principalement la dimension autodestructrice des armes nucléaires “.
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- ( pour un véritable dialogue entre l’orient et l’occident) : discours prononcé en arabe par Mohamed Mzali , Ministre Tunisien de l’éducation Nationale , devant les participants à la rencontre sur les relations franco-tunisiennes et leurs perspectives . Faculté des Lettres de Tunis .Avril 1977.
Revue : AL FIKR-Mai 1978 p.6à22. Mzali appela à l’authenticité et à l’ouverture sur les autres civilisations.
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P.Ricoeurs : comment est possible une rencontre de cultures diverses ? Revue Esprit, octobre 1961 .
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H.H.Abdelwahab : Waraqat.T.II P.268 .Edition AL-Manar .Tunis.1966.
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4. Interview menée par Paul Balta : le monde -9/12/1979 .p XVI sous le titre : le défi de l’islam à l’occident . ((Source: Le journal “Mouatinoun” – Organe du FDTL- NR 129 fevrier 2010)
À la rechreche d’une espèce perdue: Les TUNeZINiEns
Emirats: la Saint-Valentin à un million de dollars
L’Iran devant le Conseil des droits de l’homme la semaine prochaine
ATS, le 11 février 2010 à 11h06 Par Annegret Mathari Genève (ats) Les droits de l’homme en Iran seront la semaine prochaine sous la loupe des 191 autres Etats membres de l’ONU. Les représentants de Téhéran seront questionnés pendant trois heures lundi lors de l’examen périodique des pays au Conseil des droits de l’homme. Plusieurs Etats ont déjà formulé des questions à l’avance par écrit. La République tchèque et le Danemark veulent savoir pourquoi l’Iran n’a pas adopté la Convention de l’ONU interdisant la torture et si Téhéran a l’intention de le faire. La Suède se demande quelles mesures l’Iran a mises en oeuvre pour enquêter sur des cas de torture après l’élection présidentielle controversée l’été dernier et pour traduire les responsables en justice. La peine de mort, surtout pour les mineurs, et les peines comme la lapidation, l’amputation ou encore les coups de fouet sont contestées. Le Japon demande si ces peines ont été retirées dans le code pénal révisé. La rapporteuse sur la violence contre les femmes avait critiqué en 2006 lors de sa visite en Iran le nombre important de femmes condamnées à la peine capitale. Au total, 200 des 397 femmes détenues à la prison d’Evin à Téhéran ont été condamnées en raison de “crimes de moralité”. Lapidés en raison d’un divorce Plusieurs rapporteurs de l’ONU avaient protesté en 2008 parce que huit femmes et un homme avaient été condamnés à la peine capitale par lapidation en raison d’un divorce. Des rapporteurs ont également protesté l’été dernier contre le fait qu’au moins vingt personnes avaient été tuées et des centaines d’autres blessées dans les heurts avec les forces de sécurité après l’élection présidentielle. L’Allemagne veut savoir si ces cas ont été examinés jusqu’à présent. La Suisse, qui a lancé un dialogue régulier sur les droits de l’homme avec l’Iran, veut elle aussi utiliser la possibilité la semaine prochaine de se renseigner sur des dysfonctionnements. Trois rapports sont à l’origine du débat au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. L’un d’entre eux a été établi par le gouvernement iranien et les deux autres par le Haut-commissariat des droits de l’homme de l’ONU. Les derniers rassemblent les affirmations et les contestations des cercles des droits de l’homme de l’ONU, dont des rapporteurs indépendants, et d’ONG. Améliorer les droits des femmes L’Iran souligne notamment dans son rapport gouvernemental sa collaboration avec les cercles des droits de l’homme de l’ONU et cite notamment comme élément positif le fait que le taux d’analphabètes depuis la Révolution islamique soit passé de plus de la moitié de la population à 15%. Mais la Norvège objecte que si 60% des étudiants dans les universités iraniennes sont des femmes, environ un tiers des femmes sont au chômage. Elle demande ce que Téhéran met en oeuvre pour que les hommes et les femmes aient un accès équitable au marché du travail. Les droits des femmes, inférieurs en Iran à ceux des hommes, sont critiqués par de nombreux pays, tout comme la censure dans les médias et sur Internet ou encore les carences en matière de liberté d’opinion. Téhéran se plaint en revanche des sanctions économiques décidées par des Etats occidentaux ou par le Conseil de sécurité de l’ONU. L’Iran estime que ces mesures restreignent le droit des Iraniens au développement. (Source : www.rsr.ch (Suisse), le 11 février 2010)
Nelson Mandela, libre depuis 20 ans, icône de la liberté et du pardon
AFP, le 11 février 2010 à 11h33 JOHANNESBURG, 11 fév 2010 (AFP) – Militant le plus célèbre de la cause anti-apartheid, Nelson Mandela est devenu une icône mondiale de la réconciliation et du pardon après sa libération il y a 20 ans, le 11 février 1990. Très frêle à 91 ans, “Madiba”, de son nom de clan, limite ses apparitions et s’exprime uniquement dans des vidéos préenregistrées, comme en décembre lors du tirage au sort de la Coupe du monde de football que l’Afrique du Sud accueille en juin et juillet. Sa libération en 1990, après 27 ans dans les geôles du régime ségrégationniste, accéléra la chute de l’apartheid. Quatre ans plus tard, il devenait le premier président noir démocratiquement élu d’Afrique du Sud. “Une icône mondiale de la réconciliation”. Cette définition de l’archevêque anglican Desmond Tutu résume le principal legs de Mandela : transformer, sans rancoeur, son pays déchiré en une démocratie multiraciale et stable. Mandela est né le 18 juillet 1918 dans la région du Transkeï (sud-est) au sein d’un clan royal. Son père le nomme Rolihlahla, “celui par qui les problèmes arrivent”, en xhosa. Un instituteur y adjoindra Nelson. De fait, Mandela manifeste très tôt un esprit rebelle, se faisant exclure de l’université noire de Fort Hare pour un conflit sur l’élection de représentants d’étudiants. A Johannesburg, l’apprenti avocat, amateur de femmes et de boxe, s’engage au sein du Congrès national africain (ANC) et fonde avec d’autres la Ligue de la jeunesse de l’ANC. Face à un régime qui institutionnalise l’apartheid en 1948, il prend les rênes du parti. Maintes fois arrêté, Mandela est jugé une première fois pour trahison et acquitté en 1956. Un an plus tard, il préside au passage de l’ANC, interdit en 1960, à la lutte armée. Arrêté, il est jugé avec le noyau dirigeant de l’ANC pour sabotage et complot contre l’Etat lors du procès de Rivonia (1963-64). Mandela est condamné à la prison à vie, mais il a fait entendre sa profession de foi: “Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales (…) C’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.” Depuis l’île-prison de Robben Island au large du Cap (sud-ouest) ou bien d’autres geôles, Mandela inspirera ses camarades. A partir de 1985, le régime d’apartheid étranglé par les sanctions internationales et l’inlassable lutte interne entame des approches secrètes. Le 11 février 1990, le “détenu 46664” apparaît en homme libre aux côtés de sa deuxième épouse Winnie. Il poursuit immédiatement les pourparlers. Le succès de la transition, négociée avec le dernier président de l’apartheid Frederik de Klerk, vaudra aux deux hommes le prix Nobel de la Paix en 1993. Triomphalement élu lors du premier scrutin multiracial, le 27 avril 1994, Mandela affiche dès son discours d’investiture sa volonté de bâtir une “Nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et le monde”. Adulé par les Noirs, il gagne peu à peu l’affection de Blancs médusés par son absence d’amertume, symbolisée en 1995 par le maillot de l’équipe nationale de rugby, sport fétiche des anciens maîtres blancs, que Mandela enfile lors de la finale qui verra les Springboks emporter la Coupe du Monde. En 1998, le jour de ses 80 ans, “Tata” (Grand-Père) épouse Graça Machel, la veuve de l’ancien président mozambicain, de 27 ans sa cadette. Un an plus tard, il quitte la présidence et se retire de la vie publique. Loyal à l’ANC, il évite de prendre position en politique, sauf en matière de lutte contre le sida. Alors que la maladie est tabou, il organise en 2003 le premier d’une série de concerts mondiaux et annonce publiquement, deux ans plus tard, que son fils en est mort. AFP
Les grandes dates de la vie de Nelson Mandela
Youppi! Les médias seront libres au G8
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