Appel de dĂ©tresse – SOS La Presse de Tunisie Tunisie: lancement dâune alliance de partis dâopposition Tunisie: des responsables appellent au renforcement de la sĂ©curitĂ© des Ă©tablissements touristiques Le Soir: Tunisie Toujours la question des droits humains – Le parlement va Ă©largir le champ de la rĂ©pression Jeune Afrique: LTDH : ça passe ou ça casse… AFP: AlgĂ©rie: sept islamistes armĂ©s tuĂ©s en Kabylie AFP: CIA: des associations portent plainte pour des “expĂ©rimentations humaines”
Mizaanoun: Helen Thomas : « Dites-leur de foutre le camp de la Palestine. »
Appel de détresse
SOS La Presse de Tunisie
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A lâaimable attention de M.Oussama Romdhani, ministre de la Communication
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Copies : Le président du Conseil supérieur de la communication
Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens
Le secrétaire général du syndicat de base de La Presse de Tunisie
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Nous soussignĂ©s, journalistes de “La Presse de Tunisie,” avons lâhonneur de porter courtoisement Ă votre connaissance ce qui suit :
1- Nous dĂ©plorons la dĂ©gĂ©nĂ©rescence inouĂŻe du climat social et professionnel prĂ©valant depuis peu au journal, climat qui sâinscrit en porte-Ă -faux des orientations gĂ©nĂ©rales du pays notamment en matiĂšre d’information, telles que rĂ©itĂ©rĂ©es Ă maintes reprises par son Excellence, Monsieur le PrĂ©sident de la RĂ©publique Zine El Abidine Ben Ali.
2- Nous constatons une généralisation systématique des pratiques de harcÚlement moral des journalistes de différentes générations et relevant de divers services.
3- Nous dĂ©plorons, Ă©galement, la politique de reprĂ©sailles systĂ©matiques adoptĂ©e par la Direction gĂ©nĂ©rale Ă lâendroit de tout journaliste “osant” formuler des critiques, fussent-elles les plus anodines sur la marche du journal et les conditions du travail. Cela sâest vĂ©rifiĂ©, notamment ces derniĂšres semaines, par la mise Ă lâĂ©cart brutale, injustifiĂ©e et non motivĂ©e dâau moins deux chefs de services de la rĂ©daction et par les menaces, rĂ©itĂ©rĂ©es ouvertement par le PDG, de mettre Ă lâĂ©cart dâautres responsables de services. Bien pis, tous les journalistes ou presque qui ont signĂ© rĂ©cemment une requĂȘte interne sur les modalitĂ©s de leur travail ont Ă©tĂ© menacĂ©s de diverses rĂ©torsions et de reprĂ©sailles dont la limitation des parutions de leur signature sur les colonnes du journal.
4- Nous constatons, par ailleurs, lâinstallation et la propagation, progressivement, dâune atmosphĂšre viciĂ©e basĂ©e sur les suspicions entretenues dĂ©libĂ©rĂ©ment par les responsables du journal, les allĂ©gations tendancieuses touchant aux rĂ©putations des journalistes et Ă leur honnĂȘtetĂ© et les rĂšglements de comptes dignes de “milieux” autres que journalistiques, autant de pratiques alimentĂ©es dĂ©libĂ©rĂ©ment par les responsables du journal.
5- Nous constatons aussi une politique de marginalisation des compĂ©tences internes, largement reconnues par ailleurs sur la place. Cela sâaccompagne dâune irruption en bonne et due forme de “compĂ©tences” Ă©trangĂšres au journal et qui nâont le plus souvent rien Ă voir avec le domaine des mĂ©dias. Lâanachronisme a atteint un degrĂ© tel que les compĂ©tences internes sont mises en berne et ignorĂ©es tandis que les personnes Ă©trangĂšres au journal occupent par moments les devants de la scĂšne.
Monsieur le ministre,
Nous comptons sur votre sollicitude et votre bienveillance en vue de relever ces tares, aberrations et anachronismes ; et de faire en sorte que le journal La Presse redevienne un journal de rĂ©fĂ©rence au service des intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs du pays et au profil journalistique honorable et de haute facture qui a toujours Ă©tĂ© le sien ; loin de toute instrumentalisation Ă des fins non avouĂ©es. Et ce, conformĂ©ment aux choix prĂ©sidentiels en matiĂšre dâinformation.
NB : Nombre de collĂšgues, quoique souscrivant au contenu et Ă la lettre de cette requĂȘte, se sont abstenus dây apposer leur signature, par peur des reprĂ©sailles massives. Â
Signatures :
Faouzia Mezzi
Soufiane Ben Farhat
Nadia Chahed
Samira Dami
Nizar Hajbi
Slaheddine Grichi
Moinira Aouadi
Olfa Belhassine
Tunisie: lancement dâune alliance de partis dâopposition
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ĂP | 10.06.2010 | 19:52
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| Dans le but de contrecarrer «lâhĂ©gĂ©monie du parti au pouvoir», des formations de lâopposition tunisienne ont annoncĂ© jeudi la constitution dâune alliance en vue de faire face aux prochaines Ă©chĂ©ances politiques.
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Dans le but de contrecarrer «lâhĂ©gĂ©monie du parti au pouvoir», des formations de lâopposition tunisienne ont annoncĂ© jeudi la constitution dâune alliance en vue de faire face aux prochaines Ă©chĂ©ances politiques.
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Il sâagit en premier lieu lâĂ©lection prĂ©sidentielle prĂ©vue en 2014, date Ă laquelle expire le mandat de lâactuel prĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali.
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Selon les dispositions de la Constitution qui limitent lâĂąge de la candidature Ă 75 ans, ce mandat est normalement le dernier du prĂ©sident en exercice qui aura Ă terme 78 ans.
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BaptisĂ©e «alliance pour la citoyennetĂ© et lâĂ©galité», la nouvelle coalition regroupe deux partis lĂ©gaux, le mouvement «Ettajdid» (Le Renouveau) dirigĂ© par M. Ahmed Brahim, candidat Ă la prĂ©sidentielle dâoctobre dernier, le «forum dĂ©mocratique pour le travail et les libertĂ©s (FDLT) du Dr Mustapha Ben JaĂąfar, ainsi que deux formations de gauche, «le parti du travail patriotique et dĂ©mocratique» et le «courant pour la rĂ©forme et le dĂ©veloppement», et des personnalitĂ©s indĂ©pendantes.
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Face Ă la situation politique que vit la Tunisie «caractĂ©risĂ©e par un grand verrouillage qui freine les Ă©nergies du pays et rĂ©duit ses capacitĂ©s Ă affronter les difficultĂ©s Ă©conomiques et sociales grandissantes», lâalliance naissante se prĂ©sente comme une «opposition sĂ©rieuse, sereine et indĂ©pendante».
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Elle se fixe pour objectifs notamment de promouvoir la scĂšne politique et dâoeuvrer pour que «les Ă©lections soient libres, honnĂȘtes et transparentes» en vue dâune «transition dĂ©mocratique».
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Pour M. Brahim, qui prĂŽne le dialogue et lâouverture avec toutes les parties, y compris le pouvoir, «le pays a un besoin pressant de rĂ©formes politiques pour faire face aux dĂ©fis actuels et rĂ©soudre les problĂšmes qui se posent dans les divers domaines».
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«La situation de blocage ne peut pas se poursuivre et la Tunisie ne pourra pas supporter une autre occasion perdue lors des prochaines Ă©lections, si jamais elles devaient se dĂ©rouler dans les mĂȘmes conditions que celles dâoctobre 2009», a lancĂ© le chef du FDLT lors dâune confĂ©rence de presse.
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Tout en considĂ©rant le pouvoir comme Ă©tant «le premier et le plus grand responsable de cette situation et de la dĂ©gradation de lâĂ©tat des libertĂ©s», le Dr Ben JaĂąfar estime que lâopposition se doit, quant Ă elle, de pallier sa dispersion et dâunir ses rangs pour «gagner en efficience et rĂ©pondre aux attentes des citoyens».
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Selon lui, «le principal défi est de lutter contre la démission des citoyens de la vie politique».
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Parmi les valeurs qui les rassemblent, ces opposants proclament leur attachement au rĂ©gime rĂ©publicain dĂ©mocratique, le refus de la violence et le respect du principe de lâalternance au pouvoir.
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Ils entendent oeuvrer en faveur des principes et des critĂšres des droits de lâHomme et du droit des citoyens Ă lâexercice de leurs libertĂ©s publiques, de la libertĂ© de conscience et du culte.
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Dans leur plate-forme commune, les partenaires de lâalliance proclament que celle-ci «reste ouverte Ă toutes les compĂ©tences et sensibilitĂ©s intellectuelles et politiques qui partagent la mĂȘme dĂ©marche et les mĂȘmes objectifs».
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Ils rejettent cependant «lâinstrumentalisation de la religion dans les luttes politiques», excluant implicitement la participation des islamistes.
«Nous sommes pour un projet de sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique, progressiste et moderniste», a justifiĂ© le chef dâEttajdid.
Tunisie: des responsables appellent au renforcement de la sécurité des établissements touristiques
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AP 10/06/10 21:08
TUNIS (AP) â Au terme d’une rĂ©union de deux jours Ă Tunis, des responsables arabes de la sĂ©curitĂ© touristique ont appelĂ© jeudi Ă renforcer les mesures sĂ©curitaires dans les sites touristiques et archĂ©ologiques, tout en assurant la mobilitĂ© des touristes et en facilitant leurs activitĂ©s.
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Dans un communiquĂ© final qui a sanctionnĂ© leurs travaux au siĂšge du secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du conseil des ministres arabes de l’intĂ©rieur basĂ© dans la capitale tunisienne, ils recommandent de mettre en place les techniques modernes Ă mĂȘme d’assurer le contrĂŽle des Ă©quipements, des personnes et des vĂ©hicules.
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Les participants, qui reprĂ©sentent les pays membres de la Ligue arabe, prĂ©conisent l’Ă©laboration de plans nĂ©cessaires pour faire face aux Ă©ventuelles atteintes Ă la sĂ©curitĂ© des Ă©tablissements et des sites touristiques.
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Ils appellent Ă “prĂ©venir les activitĂ©s hostiles qui pourraient utiliser le tourisme comme couverture pour l’exĂ©cution d’actes terroristes, d’espionnage ou criminels”.
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Ces recommandations doivent ĂȘtre soumises pour approbation Ă la prochaine session du conseil des ministres. AP
Tunisie Toujours la question des droits humains Le parlement va élargir le champ de la répression
BAUDOUIN LOOS
L’arsenal juridique rĂ©pressif de la Tunisie devrait sous peu se voir doter d’une loi amendĂ©e, l’article 61 bis du code pĂ©nal, que le parlement va entĂ©riner sans discussion, comme toujours, Ă la requĂȘte du gouvernement. De quoi s’agit-il ? L’article 61 bis actuel se prĂ©sente comme suit : « Est coupable d’atteinte Ă la sĂ»retĂ© extĂ©rieure de l’Etat et puni des peines prĂ©vues Ă l’article 62 (cinq ans de prison, NDLR) du prĂ©sent code, tout Tunisien ou Ă©tranger (…) qui aura entretenu avec les agents d’une puissance Ă©trangĂšre des contacts dont le but ou le rĂ©sultat est de porter atteinte Ă la situation militaire ou diplomatique de la Tunisie. »
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Selon le journal officiel La Presse, la modification ajoutera des mesures pour sanctionner « tout Tunisien qui Ă©tablit dĂ©libĂ©rĂ©ment des contacts avec des parties Ă©trangĂšres pour inciter Ă porter prĂ©judice aux intĂ©rĂȘts vitaux de la Tunisie. Sont considĂ©rĂ©s comme intĂ©rĂȘts vitaux du pays, tout ce qui touche Ă sa sĂ©curitĂ© Ă©conomique. »
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Cette modification d’apparence anodine au code pĂ©nal fait grand bruit au sein de l’opposition tunisienne. OĂč l’on a eu tĂŽt fait de situer l’enjeu : il s’agit ni plus ni moins de bĂąillonner celles et ceux qui contestent actuellement auprĂšs des institutions europĂ©ennes l’octroi actuellement en nĂ©gociation d’un « statut avancĂ© » revendiquĂ© par la Tunisie.
Ce statut donnerait des avantages Ă©conomiques additionnels Ă ce pays. Or de nombreuses voix tunisiennes se font entendre non pas pour que ce statut soit refusĂ©, mais pour que l’Union europĂ©enne le conditionne, comme le traitĂ© d’association le stipule d’ailleurs, au respect des droits de l’homme. Lesquels sont bafouĂ©s avec constance par le rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali bien qu’il s’en dĂ©fende contre toute Ă©vidence.
Le quotidien Assabah, qui appartient Ă un gendre du prĂ©sident, dĂ©fendait rĂ©cemment la future loi amendĂ©e expliquant qu’on trouve la mĂȘme disposition dans le code pĂ©nal français. De quoi agacer un Mokhtar Yahyaoui, ex-juge tunisien naguĂšre limogĂ© pour avoir rĂ©clamĂ© une justice indĂ©pendante : « Nos juges n’ont jamais exprimĂ© la moindre rĂ©ticence ou remords pour s’acquitter de leur devoir quand ils sont appelĂ©s Ă renvoyer des traĂźtres aux geĂŽles de la mort », Ă©crivait-il le 29 mai avec de l’ironie noire.
Les opposants vont donc bientĂŽt devoir se taire ou risquer gros. Le ComitĂ© pour le respect des libertĂ©s et des droits de l’homme en Tunisie, basĂ© Ă Paris, s’en Ă©meut : « Au nom des “intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs de la Tunisie et de sa sĂ»retĂ© Ă©conomique”, l’on essaie actuellement en Tunisie d’annihiler – par voie de rejet en marge de la lĂ©galitĂ© – le dernier carrĂ© de contestation internationale et nationale face Ă l’oppression locale », lançait-il le 21 mai.
Une des cibles de la loi répond
Avec un humour noir provocateur, une des cibles de la nouvelle loi, la journaliste Sihem Bensedrine, a Ă©crit un texte le 4 juin dont voici les premiers mots : « La nouvelle de l’adoption du projet de loi qui sanctionne l’atteinte Ă la sĂ©curitĂ© Ă©conomique de la Tunisie m’a transportĂ©e de joie. Des illusions m’envahirent l’espace de courts instants : enfin, l’Etat tunisien va protĂ©ger l’Ă©conomie de notre pays des rapaces qui l’ont mise Ă sac, sapant les chances des gĂ©nĂ©rations futures. Enfin, les autoritĂ©s se sont dĂ©cidĂ©es Ă mettre le holĂ Ă l’utilisation abusive du pouvoir Ă des fins d’enrichissement illicite des potentats et de leurs proches. »
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(Source: âLe Soirâ (Quotidien Belgique) le 9 juin 2010)
LTDH : ça passe ou ça casse…
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10/06/2010 Ă 14h:37 Par Abdelaziz Barrouhi, Ă Tunis
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Mis en difficultĂ© par des adhĂ©rents “rebelles” proches du pouvoir, le bureau actuel de la Ligue des droits de lâhomme nâa plus que quelques semaines pour tenir un congrĂšs…
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Le compte Ă rebours a commencĂ©. Le 31 mai, les deux mĂ©diateurs dans la crise de la Ligue tunisienne des droits de lâhomme (LTDH), dont les activitĂ©s sont « gelĂ©es » depuis bientĂŽt dix ans Ă la suite dâune procĂ©dure judiciaire lancĂ©e par des adhĂ©rents « rebelles », ont tirĂ© la sonnette dâalarme. Abdelwahab BĂ©hi, ex-bĂątonnier, et Moncer Rouissi, ancien ministre et actuellement prĂ©sident du Haut ComitĂ© des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales, ont annoncĂ© que leur mission Ă©tait entrĂ©e dans une « phase critique » et que les deux parties nâavaient pas trouvĂ© de compromis permettant la tenue dâun « congrĂšs consensuel ».
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La crise oppose le bureau directeur, dominĂ© par des « autonomistes », pour la plupart issus de la gauche radicale, et dirigĂ© par Mokhtar Trifi, avocat de son Ă©tat, et des personnalitĂ©s proches du parti au pouvoir, dont le porte-Âparole est Chedly Ben YounĂšs, lui aussi avocat. DĂ©signĂ©s comme « plaignants », les « rebelles » avaient portĂ© les diffĂ©rends internes devant les tribunaux qui, depuis, ont prononcĂ© plus dâune trentaine de dĂ©cisions en leur faveur, notamment lâannulation, en 2001, des rĂ©sultats du congrĂšs tenu un an auparavant, avec son corollaireâ: lâinterdiction faite au bureau en place de se prĂȘter Ă toute activitĂ©, hormis la prĂ©paration dâun nouveau congrĂšs. Puis, arguant que des sections avaient Ă©tĂ© fusionnĂ©es en violation du rĂšglement intĂ©rieur, le tribunal a annulĂ©, en premiĂšre instance, en 2007, le congrĂšs en prĂ©paration. Le 11 juin 2009, la Cour de cassation de Tunis a confirmĂ© ces dĂ©cisions et fixĂ© un dernier dĂ©lai de un an pour la tenue du congrĂšs par le bureau en place. Ă cet effet, le pouvoir a chargĂ© Abdelwahab BĂ©hi, Ă la fin de 2009, de tenter de rapprocher les points de vue. Des avancĂ©es ont eu lieu, comme le report de la date limite de la tenue du congrĂšs Ă juillet, mais le grand « marchandage » sur la composition des sept bureaux de section dont les « rebelles » se sont emparĂ©s nâa pas abouti, chacune des deux parties craignant dâĂȘtre Ă©liminĂ©e en cas de changement des rapports de force.
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Mais il suffit que lâun des « rebelles » rĂ©clame Ă la justice la mise Ă lâĂ©cart du bureau directeur actuel pour que la situation sâaggrave. « Je ne lâespĂšre pas, nous a dĂ©clarĂ© Ben YounĂšs, et je suis en train de faire des concessions pour lâĂ©viter. Je ne veux pas ĂȘtre la cause de la mort de la Ligue, qui est dĂ©jĂ dans le coma. » Juridiquement, si la direction actuelle est Ă©cartĂ©e sur dĂ©cision de justice, un administrateur judiciaire serait alors nommĂ© Ă la tĂȘte de la LTDH pour prĂ©parer un congrĂšs. Ni les droits de lâhomme ni le pays nâen sortiraient gagnants.
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(Source: jeuneafrique.com le 10 juin 2010)
Algérie: sept islamistes armés tués en Kabylie
CIA: des associations portent plainte pour des “expĂ©rimentations humaines”
Helen Thomas : « Dites-leur de foutre le camp de la Palestine. »
Mizaanoun Â
La journaliste Helen Thomas, ĂągĂ©e de 89 ans est considĂ©rĂ©e, Ă juste titre, la doyenne des correspondants Ă la Maison Blanche. Elle avait Ă©tĂ© sollicitĂ©e par le rabbin us-amĂ©ricain David Nesenoff, durant une cĂ©rĂ©monie dans le cadre de ce quâon appelle le « Mois du Patrimoine JudĂ©o-Etats-unien » dans la mĂȘme Maison Blanche, le 27 mai dernier, de faire un commentaire sur «IsraĂ«l». Et sans tituber un seul instant elle a rĂ©pondu : « Dites-leur de foutre le camp de la Palestine. Souvenez-vous que ces gens-lĂ sont occupĂ©s et quâil sâagit de leur terre, que ce nâest pas lâAllemagne ni la Pologne»et dâajouter : « Les israĂ©liens peuvent rentrer chez eux, en Allemagne, en Pologne, aux Ătats-Unis dâAmĂ©rique et nâimporte oĂč ailleurs.»
Avant de faire le tour du monde, les petites phrases ont soulevĂ© le courroux habituel des « IsraĂ«l first », les sionistes aux Etats-Unis et leurs innombrables organisations. La machine du lynchage gĂ©nĂ©ral est mise en marche. Il importe peu quâelle ait Ă©tĂ© filmĂ©e par une camĂ©ra occulte et les effets nâont pas tardĂ©. Ils sont fulminants. Tous ceux des collĂšgues de la vĂ©tĂ©rane journalistes qui lâavaient entourĂ©e de leur affection et respect durant des annĂ©es ont brusquement pris distance dâelle et le seul fauteuil qui portait son nom propre dans la salle de presse de la Maison Blanche a Ă©tĂ© retirĂ©. La derniĂšre entreprise de presse avec laquelle elle travaillait encore, la chaĂźne dâĂ©ditions Hearst qui est propriĂ©taire, entre autres, des quotidiens Ă©tats-uniens « San Francisco Chronicle, Houston Chronicle et San Antonio Express-News, dâun seul coup elle nâen voulait plus dâelle et dans un court communiquĂ© de presse elle a indiquĂ© : « Helen Thomas a affirmĂ© quâelle prend sa retraite Ă la suite des controverses soulevĂ©es par ses commentaires au sujet dâIsraĂ«l et des palestiniens. » Des commentaires largement diffusĂ©s sur internet par les soins des sinistres personnages sionistes et leurs vastes rĂ©seaux.[1] » Victoria Hearst, la petite fille et hĂ©ritiĂšre de lâentreprise de presse fondĂ©e par William Randolph Hearst, non contente de lâexpulsion dĂ©guisĂ©e, de son ex-employĂ©e et afin de sâen dĂ©marquer totalement, elle a chargĂ© le prĂ©sident de la Corporation Hearst, Frank Bennack de publier au nom de la maison Hearst une excuse auprĂšs de la CommunautĂ© juive mondiale.
Pourtant, en aoĂ»t dernier et pour 89iĂšme anniversaire, elle avait reçu un gĂąteau du propre prĂ©sident Obama. Ă prĂ©sent Helen Thomas nâest presque plus rien. Tels sont les faits dâune maniĂšre succincte.
Les attaques contre la vieille dame sont depuis incessantes. En voici un prototype signé par un inconditionnel des sionistes, Jose Brechner[2] :
« Le commentaire raciste de la journaliste gauchiste qui durant un demi-siĂšcle nâa pas cessĂ© de critiquer IsraĂ«l a Ă©tĂ© la goutte qui a fait dĂ©border le vase. Ă prĂ©sent quâelle a presque atteint les 90 ans, elle devrait penser Ă aller passer sa retraite au Liban, le pays dâorigine de ses ascendants. Si chacun doit retourner Ă sa terre dâorigine, câest bien Ă elle qui revient dâen donner lâexemple. Beaucoup des nouveaux arrivĂ©s peuvent Ă prĂ©sent comprendre les raisons de ses sentiments particuliers dâaffection pour les musulmans Ă chaque fois quâelle Ă©crit un article ou pose une question. (Aux diffĂ©rents prĂ©sidents amĂ©ricains durant leurs confĂ©rences de presse). Et Brechner continue : «Selon sa vision les noirs doivent retourner en Afrique, les latinos doivent aller en AmĂ©rique du Sud, les descendants irlandais, italiens, allemands, hollandais etc. doivent aussi retourner Ă leurs pays dâorigine.»
Ce point de retour au pays dâorigine des uns et des autres sur lequel sâappuie J. Brechner pour justifier le fait israĂ©lien est un argument qui ne peut dâaucune maniĂšre tenir debout. Un argument qui ne sert quâĂ semer de la confusion. Dâabord les noirs aux Ătats-Unis sont les descendants des esclaves quâon a ramenĂ©s par le feu et le fer de leur foyer dâorigine en Afrique pour constituer le carburant humain qui va faire prospĂ©rer la nouvelle sociĂ©tĂ© et lui donner son Ă©lan industriel. Les noirs des Ătats-Unis ne se sont pas constituĂ©s en Ă©tat armĂ© pour terroriser tous les pays de la rĂ©gion et du monde. En plus, ils nâont plus aucun lien avec lâAfrique Ă moins quâil sâagisse du lien affectif. Pour les irlandais, les hollandais, les italiens, les allemands et les autres Ă©migrĂ©s ou descendants dâĂ©migrĂ©s aux Etats-Unis, ils sont les citoyens qui peuplent ce pays et aucune circonstance ne les poussent Ă retourner aux pays de leurs ancĂȘtres. Par contre lâhistoire de leur pays, les USA, garde bien ses ombres noires quâun jour, ils auront Ă Ă©claircir. Et ce en plus des comptes Ă rendre sur les dĂ©gĂąts, les dĂ©vastations, les massacres et les gĂ©nocides quâils ont entraĂźnĂ©s et entraĂźnent aujourdâhui dans leur expansion sur toute la planĂšte. Donc la comparaison que fait lâauteur avec les israĂ©liens que Mme Helen Thomas leur recommande de retourner chez eux nâa aucun sens. Les israĂ©liens dans leur Ă©crasante majoritĂ©, mis Ă part le nombre infime de juifs arabes natifs de Palestine, qui dâailleurs ne veulent rien savoir de lâĂ©tat sioniste, tous dĂ©tiennent deux ou plusieurs nationalitĂ©s Ă la fois. Contrairement aux arguments de lâauteur, ils ne sont point natifs de la Palestine. Mais quand on est sans scrupule aucun pour inverser les choses et raconter les mensonges les plus Ă©hontĂ©s jusquâĂ qualifier les arabes palestiniens dâenvahisseurs, on finit par tomber dans la pure folie criminelle qui est la caractĂ©ristique principale des dirigeants actuels de lâĂ©tat des israĂ©liens et celle de tous ceux qui les soutiennent dans leur aventure criminelle qui menace non seulement les arabes palestiniens, les arabes dans leur ensemble, mais lâhumanitĂ© entiĂšre.
Ainsi donc Helen Thomas serait raciste, de gauche et pis encore sympathisante des musulmans. Enfin aux yeux des sionistes elle rĂ©unit tous les pĂ©chĂ©s mortels et par consĂ©quent elle nâest plus chez-elle aux Ătats-Unis et doit partir au Liban, le pays de ses ancĂȘtres. Bien avant Helen Thomas, beaucoup dâautres us-amĂ©ricains qui avaient Ă©mis des critiques sur le comportement indĂ©fendable des israĂ©liens ont Ă©tĂ© traitĂ©s par les sionistes et les pro-israĂ©liens de la mĂȘme maniĂšre et ont Ă©tĂ© mis Ă lâĂ©cart de tous les secteurs importants du pays. Souvent avant et aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©cartĂ©s ces personnes, dont la plupart sont des Ă©minents professeurs universitaires comme le professeur Noam Chomsky ou les deux professeurs et auteurs du livre « Le lobby israĂ©lien » John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt et une trĂšs longue liste, sont abreuvĂ©es, par tous les moyens, dâinsultes, dâinjures, dâoffenses et des menaces les plus diverses y compris les menaces de mort.
Dans le mĂȘme texte sioniste prototype ont peut lire encore : « Les natifs dâIsraĂ«l sont les juifs. Tous les autres et particuliĂšrement les arabes palestiniens sont des envahisseurs qui ont voulu et veulent encore aujourdâhui sâapproprier des lieux. Les corroborations historiques et archĂ©ologiques de ce fait ne semblent pas convaincre les dĂ©tracteurs du peuple juif. Ils seraient plus heureux de voir les juifs disparaĂźtre de la planĂšte. On verra alors jusquâoĂč pourrait arriver le dĂ©veloppement humain avec lâapport scientifique et intellectuel des arabes. »
On ne peut ĂȘtre plus grossier, plus farceur et plus falsificateur. Les propos contredisent tous les arguments avancĂ©s, jusquâĂ prĂ©sent, par les sionistes qui ne sont point natifs de la Palestine, mais de Pologne, de Russie, dâUkraine, dâAllemagne, de France, de Hollande et de tous les pays europĂ©ens. De Theodor Herzl, le hongrois et principal idĂ©ologue fondateur de lâĂ©tat jusquâau moldave Avigdor Lieberman, en passant par le polonais Ben Gourion et le russe Simon Peres. Tous ont longuement jouĂ© une toute autre musique basĂ©e sur les calamitĂ©s et tribulations imaginaires ou rĂ©elles rencontrĂ©es par les juifs dans leurs sociĂ©tĂ©s respectives dâorigine et ont dĂ©cidĂ© un beau jour de fonder leur propre Ă©tat. Ils avaient hĂ©sitĂ© entre lâArgentine, Madagascar et dâautres rĂ©gions du monde avant de se fixer sur la Palestine. Il nâest point besoin de perdre le temps sur cette question. Câest une Ă©vidence largement connue.
Pour ce qui est de lâapport scientifique et intellectuel, le complexe de supĂ©rioritĂ© exhibĂ© par lâauteur en faveur, selon ses propres propos, des juifs et au dĂ©triment de lâhumanitĂ© entiĂšre, la duperie ne peut ĂȘtre plus grotesque et mesquine. Il nây a pas de cerveau humain infĂ©rieur Ă un autre et encore moins supĂ©rieur aux autres. Et si les peuples dâAmĂ©rique Latine, dâAfrique, dâAsie et parmi eux les peuples musulmans sont sous-dĂ©veloppĂ©s par rapport aux occidentaux qui monopolisent tout le savoir aujourdâhui, ça nâa rien Ă voir avec les capacitĂ©s intellectuelles de ces peuples ni avec le type de leur cerveau, mais avec les circonstances historiques quâil nâest pas nĂ©cessaire de dĂ©velopper dans le cadre de ce texte. NĂ©anmoins ça rĂ©vĂšle Ă quel point on arrive avec lâarrogance, le mensonge, la mystification et lâescroquerie.
Plus loin Ă©crit J. Brechner : « LâapogĂ©e et le dĂ©clin de Thomas, dĂ©montre que quand le culot atteigne ses limites, le monde rĂ©agit. Dans ce cas le monde Ă©tats-unien qui continue de possĂ©der le niveau le plus Ă©levĂ© de conscience a rĂ©agi comme il se doit. Oui la harpie mĂ©gĂšre, vĂ©tĂ©rane de la presse progressiste, est tombĂ©e et peuvent aussi tomber les autres. Chose qui nous rend la confiance dans le futur de la libertĂ© et lâĂ©quanimitĂ© de lâinformation. Il nây a pas le moindre doute que, de tous les temps, les mĂ©dias ont Ă©tĂ© et le restent encore aujourdâhui, la source des 90% des tergiversations idĂ©ologiques et les consĂ©quences politiques quâils entraĂźnent. Si les entreprises de presse et les mĂ©dias licencient tous les journalistes qui reçoivent les dons arabes et subsidiairement ils marginalisent les extrĂ©mistes nostalgiques du stalinisme ou du hitlĂ©risme, du coup le monde reprendra son cours de prudence et de tolĂ©rance.»
Donc ĂȘtre journaliste progressiste est une tare pour M. Brechner. Le monde Ă©tats-unien qui a rĂ©agi est une duperie du plus grand calibre, car ceux qui ont Ă©touffĂ© la voix de Mme Thomas ne sont pas les us-amĂ©ricains, mais bien les puissants sionistes qui font la pluie et le beau temps dans les 50 Ă©tats et dans le reste de toutes les institutions officielles de lâAdministration. Quand il Ă©voque les journalistes qui reçoivent les dons arabes, il fait encore montre dâune hypocrisie monstrueuse. Car tout le monde sait que les arabes, câest-Ă -dire ceux du Golfe et particuliĂšrement les saoudiens, si quâils financent certains organes de presse, medias de toute sorte et des pseudo-journalistes, ici et lĂ , non pas pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts arabes ou musulmans, mais justement le contraire : pour traduire et amplifier le contenu de la presse occidentale. Et cette mĂȘme presse est, dans les mĂȘmes proportions citĂ©es par lâauteur, c’est-Ă -dire 90% est sous contrĂŽle absolu sioniste. Et personne nâignore leurs effets destructeurs sur les consciences. Enfin, selon J. Brechner et tous ses acolytes sionistes les bourreaux sont les dĂ©tenteurs exclusifs des vertus et pour leurs victimes il ne leur reste que les vices !
Quand Helen Thomas a lĂąchĂ© finalement sa phrase : «Dites-leur de foutre le camp de la Palestine », elle a dit parfaitement la vĂ©ritĂ©. Beaucoup dâautres colons avant les colons sionistes ont fini par foutre le camp. Il nây a aucune argumentation mythologique qui tient avec le temps. La vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre cachĂ©e un certain temps et dans le cas des sionistes en Palestine elle est cachĂ©e sous une Ă©norme montagne de mensonges, de crimes et dâarmements des plus sophistiquĂ©s, mais elle ne peut le rester indĂ©finiment. Ce ne sont ni les F16, ni les navires de guerres y compris les sous-marins atomiques, ni les armes chimiques, ni les bombes au phosphore ou atomiques qui vont prĂ©valoir. Seule la vĂ©ritĂ© prĂ©vaudra et beaucoup plus tĂŽt que ne le pensent J. Brechner et tous les sionistes de son bord.
On peut rendre hommage Ă Mme Helen Thomas et tous les autres qui, avant elle, ont dit cette mĂȘme vĂ©ritĂ©. Quant aux traĂźtres arabes, ils nâont rien de diffĂ©rent des traĂźtres dans toutes les sociĂ©tĂ©s sauf quâils se trouvent en ce moment au pouvoir et delĂ , ils constituent probablement le pilier principal sur lequel sâappuie le mensonge sioniste sous lequel est ensevelie la vĂ©ritĂ©. Mais pas pour longtemps encore.
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