11 juin 2010

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TUNISNEWS
10 ème année,N° 3671 du 11.06.2010
 archives : www.tunisnews.net 


« Alliance pour la citoyenneté et l’égalité » – Projet de plateforme Assabilonline: Des agents de sécurité de l’État commettent une nouvelle crime, contre une femme et son mari Jeune Afrique: Ali Baba habite à Ben Guerdane The Irish Times: Tunisia will move on political reforms – but on its own terms AP: Algérie: 4 morts et 17 blessés dans un attentat à l’Est d’Alger

AFP: Maroc: un directeur de journal grâcié par le roi


« Alliance pour la citoyenneté et l’égalité »
(Projet de plateforme)

Tunis, le 10 juin 2010

La Tunisie vit une situation politique caractérisée par un très grand verrouillage, qui freine les énergies du pays et réduit ses capacités à affronter les difficultés économiques et sociales grandissantes qui ont touché les salariés et les personnes défavorisées, sans épargner le climat des affaires et les investisseurs.

Ces situations, où s’entremêlent plusieurs facteurs, influences et dimensions, constituent d’énormes défis qui exigent des Tunisiennes et des Tunisiens une action efficace afin de dépasser les obstacles et de relever les défis. La domination du pouvoir sur la société et l’hégémonie du parti  au pouvoir sur la vie politique viennent en tête de ces obstacles, alors que l’opposition demeure limitée dans ses capacités à cause des entraves et des restrictions imposées à ses activités. Il en est de même pour la participation citoyenne à la vie publique,  qui demeure faible. Il en est résulté un recul du sentiment de citoyenneté et le blocage  du processus de la réforme politique promise par le pouvoir dès son avènement, en 1987.

Les partenaires politiques signataires de la présente déclaration, qui  mènent une lutte commune pour la liberté, la démocratie et la justice sociale, expriment leur profonde inquiétude  au sujet des conséquences de cette dangereuse fermeture, et leur volonté inébranlable de tirer profit des expériences passées de travail en commun. Ils réaffirment leur détermination constante à relever les capacités de l’opposition et à développer son action pour qu’elle puisse avoir un rôle  agissant à cette étape délicate de la vie du pays, rendue encore plus délicate par les complications relatives à la problématique de l’alternance au pouvoir aux échéances des présidentielles de 2014, les interrogations qu’elle soulève et les solutions et traitements urgents qu’elle exige.

Ces  partenaires politiques se sont rencontrés  à l’occasion des dernières élections d’octobre 2009, à travers leur soutien à la candidature d’Ahmed Brahim aux élections présidentielles,  la solidarité entre leurs listes aux élections législatives et leur soutien commun aux listes indépendantes pour la citoyenneté aux élections municipales de 2010.

Ils enregistrent positivement leur participation à  ces élections, en dépit de la partialité  de l’administration et de son parti pris pour le parti au pouvoir et ses alliés, et en dépit de l’invalidation de la plupart des listes de l’opposition démocratique et des entraves imposées à sa liberté de  mouvement, ce qui a  fait perdre sa crédibilité au scrutin et rendu impossible la concrétisation du pluralisme et la compétition électorale.

Ces partenaires politiques considèrent que les dénominateurs communs entre eux constituent une base pour une action politique fructueuse, répondant  au besoin de réforme du pays, aux attentes des citoyens et permettant  à l’opposition démocratique de dépasser son émiettement, de se développer et de gagner en efficience, en se fondant sur des valeurs communes susceptibles de renforcer la cohésion de la société, de concrétiser sa solidarité et de garantir l’indépendance du pays et l’autonomie de sa décision.

 Parmi les principales valeurs communes figurent :

– l’attachement au régime républicain démocratique et à ses principes, basés sur la citoyenneté en tant que fondement de l’appartenance  à la patrie, le renoncement  au recours à la violence et le respect du principe  de l’alternance au pouvoir par le biais d’élections libres et honnêtes ;

– la concrétisation de l’inviolabilité et de la prééminence de la Constitution et  la nécessité de la faire évoluer afin de garantir la limitation de l’autorité du pouvoir en place et sa reddition des comptes ;

– la garantie du droit des citoyens à l’exercice de leurs libertés publiques et individuelles, de la liberté de conscience et d’exercice des cultes religieux ;

– la mise en pratique  des principes et des critères des droits de l’homme tels que consignés dans les chartes, traités et accords internationaux, et notamment le principe de l’égalité entière entre tous les citoyens et entre les sexes ;

– L’appréhension de l’identité nationale de la Tunisie, dans toutes ses dimensions, ainsi que son appartenance arabo-musulmane, comme étant un dénominateur commun au peuple tunisien, en continuité avec les aspects éclairés de notre patrimoine et dans l’ouverture sur le patrimoine émancipateur de l’humanité, qui constituent pour nous un choix civilisationnel constant ;

–  la concrétisation des principes d’honnêteté et de transparence dans la gestion des finances publiques et l’activation des mécanismes de redevabilité et de contrôle ;

– la dynamisation du rôle de l’Etat dans la réussite du processus de développement, de réalisation de la justice sociale et de l’égalité des chances et de l’équilibre régional, la consécration du droit au travail, la garantie d’une vie digne à tous et l’action pour un environnement sain et un développement permanent ;

-l’action soutenue pour l’accélération du processus de construction de l’Union Maghrébine en tant que choix stratégique ;

– le renforcement de la coopération avec les pays frères et amis, la promotion du partenariat avec l’Union Européenne sur la base de l’égalité et des valeurs et intérêts communs, afin de faciliter les échanges entre les peuples et de garantir la liberté de circulation des personnes.

– la promotion de la paix mondiale et l’opposition à toutes les tendances racistes, aux guerres coloniales et d’agression et le soutien aux causes de libération nationale et sociale de par le monde, principalement la cause palestinienne et la lutte du peuple irakien pour le recouvrement de sa souveraineté et la consécration de son unité nationale ;

* Considérant les objectifs communs qui les rassemblent, au premier rang desquels figure la nécessité de réformer le système politique dans notre pays dans le sens de la promotion des institutions de contrôle et des lois régissant la vie publique, les mécanismes d’interpellation et l’indépendance de la justice, afin d’assurer la séparation et l’équilibre entre les pouvoirs, de garantir les droits des citoyens, d’instituer l’Etat de droit, de consolider le pluralisme inscrit dans la constitution et sa mise en pratique dans la sphère politique et médiatique.

Convaincus de l’importance de la participation libre des Tunisiens et des Tunisiennes, de l’instauration d’un climat de compétition et non d’hostilité, et du rôle d’un débat national sérieux en tant que mécanisme susceptible de traiter les grands problèmes nationaux sans exclusive, afin d’initier un processus de réforme, du système politique actuel,

– Considérant la similitude des approches politiques des différentes composantes, caractérisées par la souplesse dans la démarche, le refus des tensions inutiles et de l’instrumentalisation de la religion dans les luttes politiques, l’engagement à éloigner la question de l’identité de la sphère des surenchères politiques, leur attachement aux principes de l’indépendance de leur décision politique et au respect des institutions de l’Etat,

Convaincus de la nécessité du respect mutuel entre toutes les forces politiques, quelles que soient leurs divergences concernant leurs visions ou leurs positions, l’importance de bâtir sur tout ce qui est commun sans occulter les différences, et de l’adoption d’une approche efficace à même de dépasser les écueils sur la voie du changement démocratique pacifique,

Les partenaires, après une série de réunions et de débats politiques, annoncent la constitution d’une alliance politique entre le « Mouvement Ettajdid », le « Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés », le « Parti du Travail patriotique et démocratique », le « Courant pour la Réforme et le Développement » et des militants indépendants, dénommée : « Alliance pour la Citoyenneté et l’égalité ».  Elle se donne pour objectifs de promouvoir leur action politique en tant qu’opposition sérieuse et indépendante, en vue de se préparer à toutes les prochaines échéances politiques et d’inaugurer une nouvelle étape de l’action commune, visant à renforcer ses capacités, garantir son efficacité et son ouverture, et ce en animant l’espace citoyen, en développant la participation libre, en promouvant la scène politique, en ouvrant de larges horizons aux générations futures, en œuvrant pour que les élections soient libres, honnêtes et transparentes et servent d’outil de rénovation des institutions de concrétisation du changement démocratique et d’institutionnalisation de la légitimité du pouvoir.

Tout en exprimant leur adhésion indéfectible aux principes et objectifs qui y sont consignés, leur résolution à lutter pour leur concrétisation et leur attachement à ce que l’action commune s’appuie sur une éthique qui lui assure le succès, la pérennité, et la capitalisation des acquis, une éthique fondée sur les valeurs de sincérité, de franchise et de solidarité, les partenaires politiques signataires de cette  déclaration affirment que leur alliance reste ouverte et pourrait s’élargir à toutes les compétences nationales et sensibilités intellectuelles et politiques avec lesquelles elle partage les mêmes principes et objectifs et la même démarche politique pour le bien de la Tunisie, dans l’intérêt de ses filles et de ses fils et de leurs droits à la liberté, à l’égalité et au progrès.

Les Tunisiennes et les Tunisiens sont dignes d’une vie politique évoluée. Ils sont appelés à continuer la lutte pour sa concrétisation afin de permettre à la société civile de jouer son rôle dans l’affermissement de la fierté d’appartenance à la patrie, le relèvement de son rang, l’encouragement de l’initiative et de la créativité, et la réalisation d’un développement qui touche à tous les aspects de la vie, repose sur la liberté, l’égalité et les droits et qui prend en considération les aspirations des Tunisiennes et des Tunisiens, notamment les jeunes d’entre eux, à affirmer leur personnalité, à concrétiser leur citoyenneté et à être confiants dans leur avenir.

 

 

 


Des agents de sécurité de l’État commettent une nouvelle crime, contre une femme et son mari …


 
Assabilonline , Tunisie Le soir du mardi  08 Juin 2010, des officiers de la soi-disant «sécurité de l’Etat » de Nabeul (au Nord de la Tunisie) ont fait irruption dans la maison de Nabil Guenner pendant son absence et ont agressé sa femme et l’ont  traîné sur la route publique avec violence. Nabil Guenner a subi lui aussi  une extrême violence par les agents de la même bande en lui causant de multiples lésions corporelles. Cette agression trouve sa raison dans un petit différend entre Nabil Guenner  et son voisin Wicem Arfaoui, propriétaire de la salle de sport privé dite « Club des Héros ». Ce dernier,  en raison de ses relations avec des agents de sécurité qui s’entrainent gratuitement dans sa salle, a voulu réglé le différend avec son voisin par intimidation. Une intimidation qui a mal tourné… Pour lui régler son compte et dans une attaque digne des bandes criminelles, les agent Moez Ben Hamadi Brida et son collègue ont profité de l’obscurité pour faire la guette devant la maison de Nabil Guenner. Quand ils n’ont pu le surprendre à l’extérieur, ils frappent  la porte de la maison et surprennent sa femme au milieu de la nuit.  Elle a beau essayé de s’enfuir, mais les bras longues la rattrapent, la frappent et la trainent dans la rue. A l’arrivée de Nabil, ils l’ont frappé jusqu’à ce qu’il perd conscience. Réveillé par le bruit, Slim Guenner, un cousin et voisin de la victime,  distingue depuis son balcon l’un des agresseurs et crie après les agresseurs. Quand l’agent Moez Brida s’est rendu compte qu’il a été identifié, il s’enfuit avec son collègue en laissant leur victime jetée dans la rue et en perte de conscience. Alertée, une voiture de la police judiciaire arrive sur les lieux, mais dès que les agents de cette brigade constatent la gravité des lésions et apprennent que les agresseurs ne sont que les agents de la Division de Sécurité de l’Etat, ils se précipitent en quittant les lieux sans rien faire… Il a fallu attendre l’arrivée de la protection civile pour que la victime soit portée  à l’hôpital le plus proche. Les différents tests et analyses ont prouvé que cette agression a causé à la victime de graves dommages et blessures. En une heure tardive de la même nuit du mardi, une voiture « Partner » de la police  arrive sur les lieux du crime, des agents ont discuté avec le propriétaire de la salle du Sport  Wicem Arfaoui pour le dissuader de déposer une plainte contre la victime en inversant les faits et pour fabriquer de toutes pièces une affaire fallacieuse. Les pressions se sont portés ensuite sur la victime pour l’empêcher de porter plainte contre ses agresseurs. A l’occasion de cette nouvelle agression, « Assabil Online » rappelle que ceci n’est que la pointe de l’iceberg. L’agent Moez Brida n’est pas à son premier crime… De nombreuses interventions violentes et usage de la torture sont enregistrés sur son propre compte et plusieurs d’entre elles ont été  publiés et signalés sur notre site… Toutefois, cet agent ne cesse de se vanter d’être le protégé de ses supérieurs, qu’il est dans l’impunité totale et que ses supérieurs lui versent des primes et des indemnités à chaque fois qu’il transgresse les règles et les limites ou que des plaintes ou des articles sur le Net l’accusent… Source : www.assabilonline.net info@assabilonline.net

Ali Baba habite à Ben Guerdane


10/06/2010 à 15h:37 Par Frida Dahmani, envoyée spéciale

Essence, change, produits alimentaires, vêtements… On trouve de tout dans les commerces parallèles du Sud-Est tunisien, près de la frontière libyenne. Reportage.

Ahmed est tenancier du Quinzième, une gargote proche de Zarzis, à 540 km au sud-est de Tunis, sur la route de Tripoli. Aujourd’hui, il affiche un large sourire ; les Libyens sont là. Ils se sont arrêtés pour une pause méchoui ou pour faire le plein de carburant, car Ahmed vend aussi de l’essence. À deux pas de son barbecue – les règles de sécurité élémentaires ne sont pas le fort de la maison –, des pyramides de bidons en équilibre précaire et des écriteaux pittoresques affichant « sans plomb » ou « diesel » annoncent que la frontière avec la Jamahiriya n’est pas loin. Ici, on fait le plein avec des bidons de 5 litres, car l’essence provenant de Libye est proposée à 0,700 dinar tunisien (DT ; 0,38 euro) le litre, alors qu’à la pompe elle revient à 1,270 DT. Ahmed renchérit : « Allez à Ben Guerdane et à Ras el-Jdir, vous y trouverez même hlib el-ghoula [“le lait de l’ogresse”, autrement dit les produits introuvables, NDLR]. » Non loin de là, des femmes à la peau mate et au regard fier devisent paisiblement, drapées dans des tissus colorés. On se croirait à Tombouctou. Trois jeunes filles voilées mais fortes de leur nombre sifflent avec culot un jeune homme de passage. Le Sud est aussi authentique qu’atypique… Un panneau annonce « Tripoli 248 km », un autre indique Le Caire. C’est par cette route que transitent les hommes et les biens entre la Tunisie et la Libye. C’est elle qu’empruntait Kaddafi quand il se rendait en Tunisie par voie terrestre ; « il a franchi Ras el-Jdir », disait-on, comme pour signifier qu’il était arrivé. Ledit poste-frontière, auréolé de mystères et de clandestinité, est synonyme de business pour les Tunisiens comme pour les Libyens.

À mesure que l’on se rapproche de Ras el-Jdir disparaît la lagune d’El-Bibane, tandis que quelques pousses d’Alfa se battent contre le sable et le sel marin du chott voisin, royaume de la Cotusal, qui en exploite les ressources. Ici, ce n’est pas encore le désert, mais un immense paysage lunaire aux allures de no man’s land. On croise quelques dromadaires, des chèvres qui se confondent avec la terre jaunâtre et de nombreuses voitures libyennes si pressées de se retrouver à Djerba, Sfax ou Tunis qu’elles roulent à tombeau ouvert. Les carcasses de voitures abandonnées sur les bas-côtés laissent à penser que les accidents sont fréquents.

Entre Ben Guerdane et Ras el-Jdir, sur près de 10 km, des cahutes juxtaposées proposent des recharges téléphoniques, des poteries, de l’essence, ou font office de bureaux de change. Sur la chaussée, des hommes agitent frénétiquement d’énormes liasses de billets pour attirer les automobilistes. L’un d’eux annonce même le cours du jour : 100 DT contre 89 dinars libyens à l’achat et 110 à la vente. Jusqu’en 2009, ces opérations étaient tolérées bien que contrevenant à la législation sur les devises en Tunisie. Depuis, les deux pays ont signé un accord pour la convertibilité de leurs monnaies respectives. Ces échoppes de change sont donc sorties de la clandestinité. « À ma manière, je suis devenu banquier », s’amuse Khémaïes, mais il se ferme dès qu’on lui fait remarquer que cette activité doit être bien lucrative pour qu’ils soient si nombreux. Il marmonne qu’il y a beaucoup de passage et que c’est pratique pour les Libyens. L’un d’eux, qui vient changer une somme importante, explique qu’il se rend régulièrement à Djerba pour un suivi médical, alors que son compagnon pense faire la tournée des bars de l’île.

Imprévisible Kaddafi

La route devient une longue ligne droite battue par les vents et enveloppée de poussière. De temps à autre, un poste de contrôle oblige à ralentir. Ras el-Jdir est un portail planté au milieu de nulle part, veillé par les services de police et de douane. De rares voitures surmontées d’invraisemblables ballots de marchandises reviennent de Tripoli, alors que seuls six camions chargés de ciment attendent de franchir la barrière côté tunisien. On est loin des 18 000 personnes, 7 000 voitures et 400 camions qui transiteraient chaque jour par Ras el-Jdir, selon les chiffres officiels.

C’est à Ben Guerdane, dernière ville tunisienne avant la frontière, que nous obtiendrons un début d’explication à ce calme inhabituel. Le point de rencontre incontournable est le marché maghrébin, immense enclos aménagé en souk dont la municipalité loue les emplacements 500 DT par an. C’est l’un des centres névralgiques du commerce parallèle en Tunisie. On y trouve de tout, une vraie caverne d’Ali Baba, un hypermarché à ciel ouvert. Mais aujourd’hui, l’atmosphère est insolite : il n’y a pas un seul acheteur. Le vieux Mohamed, qui vend du thé et des épices, semble résigné : « Désormais, le souk ne se remplit que le dimanche, ce n’est plus comme avant, quand les gens venaient le week-end par bus entiers spécialement pour faire leurs achats. Pourtant, on propose tout le bien de Dieu. » Il ne croit pas si bien dire : le souk de Ben Guerdane a fourni des milliers de trousseaux de mariées, des millions de jeux de pneus neufs, et même si la qualité des produits laisse à désirer, si tout n’est pas de bon goût, les prix séduisent ; pour moins de 100 DT, on peut s’habiller de pied en cap, accessoires compris. « Depuis quelques mois, la situation est difficile ; on ne sait jamais sur quel pied danser avec la Libye, explique Karim, un jeune vendeur de vêtements masculins très tendance. Sans préavis, Kaddafi ferme la frontière, puis la rouvre ; on nous demande d’avoir au moins l’équivalent de 700 euros sur nous, puis cette décision est annulée… Vraiment, ce n’est pas facile, on vit deux crises économiques en même temps. » Dans sa boutique, les articles de contrefaçon se côtoient. Un peu gêné, il se justifie : « Les gens achètent ici ce qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir au prix fort dans les boutiques ; ils se font plaisir, et nous, on peut vivre. »

Au royaume de la débrouille

Le système est bien huilé : la marchandise arrive à Tripoli en provenance de Turquie pour les vêtements et d’Asie, via Dubaï, pour tout le reste. Le grossiste signale chaque arrivage et les affaires se concluent en Libye. Karim est à lui seul une centrale d’achat puisqu’il fournit plusieurs magasins des grandes villes tunisiennes. Et n’est pas malheureux : comme la plupart des marchands du souk, il possède aux abords de la ville une coquette villa affublée d’une parabole et entourée de jeunes oliviers.

Au café du coin règne une certaine morosité. Abdallah y a passé toute la journée. Il faisait jusqu’à dix voyages par jour avec sa vieille voiture qu’il avait dotée d’un réservoir surdimensionné pour rapporter plus d’essence, mais son véhicule n’est plus autorisé à circuler. C’est sa femme qui subvient désormais aux besoins de la famille en revendant des produits du souk à Tunis. Certains le raillent : « Ici, pour ne pas travailler, il faut le vouloir ; il y a toujours moyen de se débrouiller. » Les jeunes sont du même avis. Et quand ils s’ennuient, ils vont faire la fête à Zarzis ou à Djerba. Certains reconnaissent avoir été tentés par l’émigration clandestine, mais les dangers de cette entreprise les ont dissuadés de franchir le pas. « On ne sait rien de ceux qui sont partis, note avec inquiétude l’un d’eux. Ils ne peuvent pas revenir, ils n’ont pas de passeport… C’est facile de partir. Pour 300 DT, des passeurs t’emmènent en Libye et, de là, pour 2 000 DT, tu pars pour l’Italie. » Mais ces jeunes ont quand même un rêve, celui de pouvoir vivre, comme leurs pères, des revenus du marché parallèle. Une ambition de plus en plus contrariée, la Tunisie et la Libye s’acheminant – signe des temps – vers le développement de relations économiques nettement plus formelles. 

(Source: jeuneafrique.com le 10 juin 2010)

Tunisia will move on political reforms – but on its own terms


TUNIS LETTER: Tunisia’s openness to the world has helped to make it an undisputed economic success story, yet its civic and political life is firmly closed, writes RUADHÁN Mac CORMAIC  TO GET a sense of the paradox of modern Tunisia, start by strolling among the glass-fronted office complexes on the banks of Lake Tunis, a natural lagoon that separates the capital from the choppy Gulf of Tunis and the Mediterranean beyond. Everything about the district is outward-looking. You’ll find the trophy headquarters of huge indigenous companies such as Telnet, a technology exporter, among rows of gleaming towers belonging to dozens of multinationals from France, Italy and Spain. In the middle of it all is the city airport, the aircraft swooping so close they look like they’re about to land on the dual carriageway. Just north lie the ancient ruins of Carthage and upmarket holiday resort towns filled with boutique hotels and whitewashed modernist-style homes belonging to the country’s burgeoning middle classes. In the other direction is old Tunis, a vibrant, hybrid city at ease with its European and Arab identities. Tunisia’s openness to the world has helped make it an undisputed economic success story. Despite having few natural resources, its economy withstood the pressure of the global crisis to grow by a respectable 3.1 per cent last year. Its 10 million people enjoy free education, high literacy and home ownership rates and a relatively good health system. The World Economic Forum considers it Africa’s most competitive country. Thanks to a raft of social reforms introduced by Habib Bourguiba, the secular moderniser who became the country’s “president for life” after independence in 1957, women enjoy extensive rights. In a region riven by poverty and instability, it is not surprising that Tunisians are fiercely proud of their country’s advances. Yet, for all its openness to the world, Tunisian civic and political life is firmly closed. Bourguiba’s successor, the durable President Zine el-Abidine Ben Ali, was re-elected last October for a fifth five-year term with 90 per cent of the vote – something of a slump on his previous results in 1989, 1994 and 1999, when he got 99 per cent. A European Commission report found that participation and debate were restricted during the campaign and that there was a “persistent gap” between the government’s official support for human rights and its application of the law. Many rights activists and journalists have been beaten up and imprisoned, some websites are blocked and state surveillance is believed to be extensive. Reporters without Borders last year placed Tunisia in 154th place out of 175 on its press freedom index, just below Sudan and Zimbabwe. Portraits of Ben Ali adorn nearly every boardroom, hotel lobby and public space in the country. Either he or his wife Leila graces the front page of the newspapers every day (one Tunisia specialist recalls a day when a photo of Ben Ali didn’t appear on the front page; the next day his picture appeared twice). The mere mention of his name at a conference I attended last week was a prompt for the crowd’s applause. His rule seems secure; he is genuinely popular and credited with overseeing the economic boom. One independent-minded journalist I met in Tunis felt certain Ben Ali would win by a landslide, whatever the electoral conditions. Of course, the regime also benefits from being a staunch ally of western governments. Tunisia’s stability and its tough stance on radical Islamists are highly valued in Washington, Paris and other capitals, so its human rights record tends to be low on bilateral agendas. Under the European Neighbourhood Policy, the programme devoted to the EU’s ties to countries on its doorstep, the small north African state receives millions in financial aid and loans from Brussels every year. Discussions are under way on Tunisia’s request for a higher- status partnership, and European diplomats hope to extract concessions on political reform in return. The question is how far Tunisia can be encouraged to budge. Some observers believe Ben Ali wants to ease strictures and point to an easing of newspaper censorship and the decision to grant permission to the Red Cross to inspect prisons. Others speculate that apparent inconsistencies in policy are down to a tussle between different currents of opinion within the regime. When I asked Mohamed Nouri Jouini, Tunisia’s minister for development and international co-operation, whether he agreed that political reform should be up for discussion in the talks with the EU, his answer came swiftly. “Of course we agree. We made an offer – a very substantial one – not because the Europeans want it, but because the Tunisian people want it. The government is going with the will of the people of Tunisia,” he said. “This is coming from a deep belief that this is the way things have to be done. And to be frank with you, we’ll do it – what we are offering – with Europe or without Europe.” The key clause here is “what we are offering”. In other words, Tunisia will move, but on its own terms. (Source:  The Irish Times Fri, Jun 11, 2010)  

Algérie: 4 morts et 17 blessés dans un attentat à l’Est d’Alger


AFP / 11 juin 2010 20h06

ALGER – Quatre personnes ont été tuées et au moins 17 blessées dans un attentat au camion piégé contre une unité de la gendarmerie algérienne dans la nuit de jeudi à vendredi près de Lakhdaria, à 80 km à l’Est d’Alger, a indiqué un responsable de la sécurité. L’attentat qui a visé une unité d’intervention rapide de la gendarmerie nationale de Timizar, sur la commune d’Ammal, a fait 4 morts et au moins 17 blessés, a précisé la source à l’agence APS. En ripostant, les gendarmes ont tué deux islamistes qui accompagnaient le kamikaze conducteur du véhicule piégé, a ajouté la même source qui n’a pas précisé si les victimes étaient des civils ou des gendarmes. Des sources locales et chinoise avaient auparavant indiqué à l’AFP qu’au moins deux gendarmes algériens et un ressortissant chinois avaient été tués dans cet attentat. Le conducteur du camion piégé a activé une charge explosive au moment où il arrivait au barrage installé à Ammal, jeudi vers 23h00 (22h00 GMT), tuant les deux gendarmes et un ressortissant chinois, indiquait ces sources. L’ambassade de Chine en Algérie a confirmé vendredi à l’AFP qu’un « ouvrier chinois, travaillant pour une société chinoise, avait été tué dans l’explosion au moment où il passait le barrage ».

 

Maroc: un directeur de journal grâcié par le roi


(AFP) – 11 juin 2010 RABAT — Le directeur de l’hebdomadaire arabophone Al Michaâl, Driss Chahtane, qui purge depuis octobre 2009 une peine de prison d’un an, a été grâcié vendredi par le roi Mohammed VI, selon le ministère de la Justice. « Sa Majesté le Roi Mohammed VI (…) a bien voulu donner ses hautes instructions pour la grâce sur le reliquat de la peine d’emprisonnement de M. Driss Chahtane », a indiqué le communiqué. En octobre 2009, le tribunal de Rabat avait condamné M. Chahtane à un an de prison ferme pour avoir publié des articles contestés sur la santé du roi Mohammed VI. Le tribunal lui avait également infligé une amende de 10.000 dirhams (environ 885 euros) et ordonné son incarcération immédiate.

 

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