10 juin 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3670 du 10.06.2010
 archives : www.tunisnews.net 


Appel de détresse – SOS La Presse de Tunisie Tunisie: lancement d’une alliance de partis d’opposition Tunisie: des responsables appellent au renforcement de la sécurité des établissements touristiques Le Soir: Tunisie Toujours la question des droits humains – Le parlement va élargir le champ de la répression Jeune Afrique: LTDH : ça passe ou ça casse… AFP: Algérie: sept islamistes armés tués en Kabylie AFP: CIA: des associations portent plainte pour des « expérimentations humaines »

Mizaanoun: Helen Thomas : « Dites-leur de foutre le camp de la Palestine. »


Appel de détresse

SOS La Presse de Tunisie


 

A l’aimable attention de M.Oussama Romdhani, ministre de la Communication

 

Copies : Le président du Conseil supérieur de la communication

Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens

Le secrétaire général du syndicat de base de La Presse de Tunisie

 

Nous soussignés, journalistes de « La Presse de Tunisie, » avons l’honneur de porter courtoisement à votre connaissance ce qui suit :

1- Nous déplorons la dégénérescence inouïe du climat social et professionnel prévalant depuis peu au journal, climat qui s’inscrit en porte-à-faux des orientations générales du pays notamment en matière d’information, telles que réitérées à maintes reprises par son Excellence, Monsieur le Président de la République Zine El Abidine Ben Ali.

2- Nous constatons une généralisation systématique des pratiques de harcèlement moral des journalistes de différentes générations et relevant de divers services.

3- Nous déplorons, également, la politique de représailles systématiques adoptée par la Direction générale à l’endroit de tout journaliste « osant » formuler des critiques, fussent-elles les plus anodines sur la marche du journal et les conditions du travail. Cela s’est vérifié, notamment ces dernières semaines, par la mise à l’écart brutale, injustifiée et non motivée d’au moins deux chefs de services de la rédaction et par les menaces, réitérées ouvertement par le PDG, de mettre à l’écart d’autres responsables de services. Bien pis, tous les journalistes ou presque qui ont signé récemment une requête interne sur les modalités de leur travail ont été menacés de diverses rétorsions et de représailles dont la limitation des parutions de leur signature sur les colonnes du journal.

4- Nous constatons, par ailleurs, l’installation et la propagation, progressivement, d’une atmosphère viciée basée sur les suspicions entretenues délibérément par les responsables du journal, les allégations tendancieuses touchant aux réputations des journalistes et à leur honnêteté et les règlements de comptes dignes de « milieux » autres que journalistiques, autant de pratiques alimentées délibérément par les responsables du journal.

5- Nous constatons aussi une politique de marginalisation des compétences internes, largement reconnues par ailleurs sur la place. Cela s’accompagne d’une irruption en bonne et due forme de « compétences » étrangères au journal et qui n’ont le plus souvent rien à voir avec le domaine des médias. L’anachronisme a atteint un degré tel que les compétences internes sont mises en berne et ignorées tandis que les personnes étrangères au journal occupent par moments les devants de la scène.

Monsieur le ministre,

Nous comptons sur votre sollicitude et votre bienveillance en vue de relever ces tares, aberrations et anachronismes ; et de faire en sorte que le journal La Presse redevienne un journal de référence au service des intérêts supérieurs du pays et au profil journalistique honorable et de haute facture qui a toujours été le sien ; loin de toute instrumentalisation à des fins non avouées. Et ce, conformément aux choix présidentiels en matière d’information.

NB : Nombre de collègues, quoique souscrivant au contenu et à la lettre de cette requête, se sont abstenus d’y apposer leur signature, par peur des représailles massives.  

Signatures :

Faouzia Mezzi

Soufiane Ben Farhat

Nadia Chahed

Samira Dami

Nizar Hajbi

Slaheddine Grichi

Moinira Aouadi

Olfa Belhassine


Tunisie: lancement d’une alliance de partis d’opposition


 

ÂP | 10.06.2010 | 19:52

 

| Dans le but de contrecarrer «l’hégémonie du parti au pouvoir», des formations de l’opposition tunisienne ont annoncé jeudi la constitution d’une alliance en vue de faire face aux prochaines échéances politiques.

 

 

Dans le but de contrecarrer «l’hégémonie du parti au pouvoir», des formations de l’opposition tunisienne ont annoncé jeudi la constitution d’une alliance en vue de faire face aux prochaines échéances politiques.

 

Il s’agit en premier lieu l’élection présidentielle prévue en 2014, date à laquelle expire le mandat de l’actuel président Zine El Abidine Ben Ali.

 

Selon les dispositions de la Constitution qui limitent l’âge de la candidature à 75 ans, ce mandat est normalement le dernier du président en exercice qui aura à terme 78 ans.

 

Baptisée «alliance pour la citoyenneté et l’égalité», la nouvelle coalition regroupe deux partis légaux, le mouvement «Ettajdid» (Le Renouveau) dirigé par M. Ahmed Brahim, candidat à la présidentielle d’octobre dernier, le «forum démocratique pour le travail et les libertés (FDLT) du Dr Mustapha Ben Jaâfar, ainsi que deux formations de gauche, «le parti du travail patriotique et démocratique» et le «courant pour la réforme et le développement», et des personnalités indépendantes.

 

Face à la situation politique que vit la Tunisie «caractérisée par un grand verrouillage qui freine les énergies du pays et réduit ses capacités à affronter les difficultés économiques et sociales grandissantes», l’alliance naissante se présente comme une «opposition sérieuse, sereine et indépendante».

 

Elle se fixe pour objectifs notamment de promouvoir la scène politique et d’oeuvrer pour que «les élections soient libres, honnêtes et transparentes» en vue d’une «transition démocratique».

 

Pour M. Brahim, qui prône le dialogue et l’ouverture avec toutes les parties, y compris le pouvoir, «le pays a un besoin pressant de réformes politiques pour faire face aux défis actuels et résoudre les problèmes qui se posent dans les divers domaines».

 

«La situation de blocage ne peut pas se poursuivre et la Tunisie ne pourra pas supporter une autre occasion perdue lors des prochaines élections, si jamais elles devaient se dérouler dans les mêmes conditions que celles d’octobre 2009», a lancé le chef du FDLT lors d’une conférence de presse.

 

Tout en considérant le pouvoir comme étant «le premier et le plus grand responsable de cette situation et de la dégradation de l’état des libertés», le Dr Ben Jaâfar estime que l’opposition se doit, quant à elle, de pallier sa dispersion et d’unir ses rangs pour «gagner en efficience et répondre aux attentes des citoyens».

 

Selon lui, «le principal défi est de lutter contre la démission des citoyens de la vie politique».

 

Parmi les valeurs qui les rassemblent, ces opposants proclament leur attachement au régime républicain démocratique, le refus de la violence et le respect du principe de l’alternance au pouvoir.

 

Ils entendent oeuvrer en faveur des principes et des critères des droits de l’Homme et du droit des citoyens à l’exercice de leurs libertés publiques, de la liberté de conscience et du culte.

 

Dans leur plate-forme commune, les partenaires de l’alliance proclament que celle-ci «reste ouverte à toutes les compétences et sensibilités intellectuelles et politiques qui partagent la même démarche et les mêmes objectifs».

 

Ils rejettent cependant «l’instrumentalisation de la religion dans les luttes politiques», excluant implicitement la participation des islamistes.

«Nous sommes pour un projet de société démocratique, progressiste et moderniste», a justifié le chef d’Ettajdid.


Tunisie: des responsables appellent au renforcement de la sécurité des établissements touristiques


 

AP 10/06/10 21:08

TUNIS (AP) — Au terme d’une réunion de deux jours à Tunis, des responsables arabes de la sécurité touristique ont appelé jeudi à renforcer les mesures sécuritaires dans les sites touristiques et archéologiques, tout en assurant la mobilité des touristes et en facilitant leurs activités.

 

Dans un communiqué final qui a sanctionné leurs travaux au siège du secrétariat général du conseil des ministres arabes de l’intérieur basé dans la capitale tunisienne, ils recommandent de mettre en place les techniques modernes à même d’assurer le contrôle des équipements, des personnes et des véhicules.

 

Les participants, qui représentent les pays membres de la Ligue arabe, préconisent l’élaboration de plans nécessaires pour faire face aux éventuelles atteintes à la sécurité des établissements et des sites touristiques.

 

Ils appellent à « prévenir les activités hostiles qui pourraient utiliser le tourisme comme couverture pour l’exécution d’actes terroristes, d’espionnage ou criminels ».

 

Ces recommandations doivent être soumises pour approbation à la prochaine session du conseil des ministres. AP


Tunisie Toujours la question des droits humains Le parlement va élargir le champ de la répression


BAUDOUIN LOOS

L’arsenal juridique répressif de la Tunisie devrait sous peu se voir doter d’une loi amendée, l’article 61 bis du code pénal, que le parlement va entériner sans discussion, comme toujours, à la requête du gouvernement. De quoi s’agit-il ? L’article 61 bis actuel se présente comme suit : « Est coupable d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat et puni des peines prévues à l’article 62 (cinq ans de prison, NDLR) du présent code, tout Tunisien ou étranger (…) qui aura entretenu avec les agents d’une puissance étrangère des contacts dont le but ou le résultat est de porter atteinte à la situation militaire ou diplomatique de la Tunisie. »

 

Selon le journal officiel La Presse, la modification ajoutera des mesures pour sanctionner « tout Tunisien qui établit délibérément des contacts avec des parties étrangères pour inciter à porter préjudice aux intérêts vitaux de la Tunisie. Sont considérés comme intérêts vitaux du pays, tout ce qui touche à sa sécurité économique. »

 

Cette modification d’apparence anodine au code pénal fait grand bruit au sein de l’opposition tunisienne. Où l’on a eu tôt fait de situer l’enjeu : il s’agit ni plus ni moins de bâillonner celles et ceux qui contestent actuellement auprès des institutions européennes l’octroi actuellement en négociation d’un « statut avancé » revendiqué par la Tunisie.

Ce statut donnerait des avantages économiques additionnels à ce pays. Or de nombreuses voix tunisiennes se font entendre non pas pour que ce statut soit refusé, mais pour que l’Union européenne le conditionne, comme le traité d’association le stipule d’ailleurs, au respect des droits de l’homme. Lesquels sont bafoués avec constance par le régime du président Ben Ali bien qu’il s’en défende contre toute évidence.

Le quotidien Assabah, qui appartient à un gendre du président, défendait récemment la future loi amendée expliquant qu’on trouve la même disposition dans le code pénal français. De quoi agacer un Mokhtar Yahyaoui, ex-juge tunisien naguère limogé pour avoir réclamé une justice indépendante : « Nos juges n’ont jamais exprimé la moindre réticence ou remords pour s’acquitter de leur devoir quand ils sont appelés à renvoyer des traîtres aux geôles de la mort », écrivait-il le 29 mai avec de l’ironie noire.

Les opposants vont donc bientôt devoir se taire ou risquer gros. Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie, basé à Paris, s’en émeut : « Au nom des « intérêts supérieurs de la Tunisie et de sa sûreté économique », l’on essaie actuellement en Tunisie d’annihiler – par voie de rejet en marge de la légalité – le dernier carré de contestation internationale et nationale face à l’oppression locale », lançait-il le 21 mai.

Une des cibles de la loi répond

Avec un humour noir provocateur, une des cibles de la nouvelle loi, la journaliste Sihem Bensedrine, a écrit un texte le 4 juin dont voici les premiers mots : « La nouvelle de l’adoption du projet de loi qui sanctionne l’atteinte à la sécurité économique de la Tunisie m’a transportée de joie. Des illusions m’envahirent l’espace de courts instants : enfin, l’Etat tunisien va protéger l’économie de notre pays des rapaces qui l’ont mise à sac, sapant les chances des générations futures. Enfin, les autorités se sont décidées à mettre le holà à l’utilisation abusive du pouvoir à des fins d’enrichissement illicite des potentats et de leurs proches. »

 

(Source: “Le Soir” (Quotidien Belgique) le 9 juin 2010)


LTDH : ça passe ou ça casse…


 

10/06/2010 à 14h:37 Par Abdelaziz Barrouhi, à Tunis

 

Mis en difficulté par des adhérents « rebelles » proches du pouvoir, le bureau actuel de la Ligue des droits de l’homme n’a plus que quelques semaines pour tenir un congrès…

 

Le compte à rebours a commencé. Le 31 mai, les deux médiateurs dans la crise de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), dont les activités sont « gelées » depuis bientôt dix ans à la suite d’une procédure judiciaire lancée par des adhérents « rebelles », ont tiré la sonnette d’alarme. Abdelwahab Béhi, ex-bâtonnier, et Moncer Rouissi, ancien ministre et actuellement président du Haut Comité des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ont annoncé que leur mission était entrée dans une « phase critique » et que les deux parties n’avaient pas trouvé de compromis permettant la tenue d’un « congrès consensuel ».

 

La crise oppose le bureau directeur, dominé par des « autonomistes », pour la plupart issus de la gauche radicale, et dirigé par Mokhtar Trifi, avocat de son état, et des personnalités proches du parti au pouvoir, dont le porte-­parole est Chedly Ben Younès, lui aussi avocat. Désignés comme « plaignants », les « rebelles » avaient porté les différends internes devant les tribunaux qui, depuis, ont prononcé plus d’une trentaine de décisions en leur faveur, notamment l’annulation, en 2001, des résultats du congrès tenu un an auparavant, avec son corollaire : l’interdiction faite au bureau en place de se prêter à toute activité, hormis la préparation d’un nouveau congrès. Puis, arguant que des sections avaient été fusionnées en violation du règlement intérieur, le tribunal a annulé, en première instance, en 2007, le congrès en préparation. Le 11 juin 2009, la Cour de cassation de Tunis a confirmé ces décisions et fixé un dernier délai de un an pour la tenue du congrès par le bureau en place. À cet effet, le pouvoir a chargé Abdelwahab Béhi, à la fin de 2009, de tenter de rapprocher les points de vue. Des avancées ont eu lieu, comme le report de la date limite de la tenue du congrès à juillet, mais le grand « marchandage » sur la composition des sept bureaux de section dont les « rebelles » se sont emparés n’a pas abouti, chacune des deux parties craignant d’être éliminée en cas de changement des rapports de force.

 

Mais il suffit que l’un des « rebelles » réclame à la justice la mise à l’écart du bureau directeur actuel pour que la situation s’aggrave. « Je ne l’espère pas, nous a déclaré Ben Younès, et je suis en train de faire des concessions pour l’éviter. Je ne veux pas être la cause de la mort de la Ligue, qui est déjà dans le coma. » Juridiquement, si la direction actuelle est écartée sur décision de justice, un administrateur judiciaire serait alors nommé à la tête de la LTDH pour préparer un congrès. Ni les droits de l’homme ni le pays n’en sortiraient gagnants.

 

(Source: jeuneafrique.com le 10 juin 2010)


Algérie: sept islamistes armés tués en Kabylie


 AFP / 10 juin 2010 19h31 ALGER – Sept islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité algériennes, dans la nuit de mercredi à jeudi, près de Tizi Ouzou en Kabylie, à 100 km à l’Est d’Alger, a indiqué jeudi une source sécuritaire. Les sept hommes ont été tués lors d’une opération des services de sécurité dans le village de Toughrast, près de la forêt de Mizrana, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Tizi Ouzou, a indiqué une source sécuritaire à l’agence APS. Les forces de sécurité ont agi sur la base de renseignements fournis par deux membres présumés d’un réseau de soutien aux islamistes armés, appréhendés au moment où ils s’apprêtaient à faire des achats pour le ravitaillement d’un groupe armé, a ajouté la même source. Un lot d’armes automatiques et de munitions, des denrées alimentaires et autres produits pharmaceutiques ont été récupérés à l’issue de cette opération, selon la même source. Les forces de sécurité continuaient jeudi leur opération contre d’autres membres du groupe armé, a indiqué la même source Le quotidien El Watan avait annoncé la mort des sept islamistes armés et la capture de deux autres jeudi matin.

CIA: des associations portent plainte pour des « expérimentations humaines »


AFP / 10 juin 2010 17h55 WASHINGTON – Huit organisations américaines ont porté plainte contre la CIA après avoir établi que les médecins qui assistaient aux interrogatoires de suspects de terrorisme pratiquaient des « expérimentations » médicales sur les détenus, a-t-on appris jeudi auprès d’elles. Les huit organisations, dont Physician for Human Rights (PHR) qui a publié lundi un rapport mettant en lumière ces pratiques, Amnesty International, le Center for Victims of Torture ou encore Human Rights Watch, ont déposé une plainte officielle devant le Bureau des protections contre les expérimentations humaines (OHRP). Cet organisme fédéral est chargé d’évaluer le respect des règles d’éthiques dans les recherches médicales sur des personnes, financées par des fonds publics. « L’OHRP devrait déclencher immédiatement une enquête officielle sur les expérimentations pratiquées par la CIA sur les détenus », écrivent les organisations dans leur plainte. Elles rappellent que des « preuves » existent que les médecins de la CIA récupéraient des données à mesure des interrogatoires dits « améliorés » des prisonniers considérés comme de « haute importance » afin d’affiner ces techniques ou de les pratiquer simultanément. Parmi ces techniques, la privation de sommeil, le ligotage dans des positions inconfortables, ou l’exposition à des températures extrêmes. Dans le même ordre d’idée selon les organisations, les médecins « réunissaient des données sur les détenus soumis à la simulation de noyade afin de développer de nouvelles méthodes et procédures ». « La CIA ne se conformait apparemment pas aux règles d’éthique prévoyant que toute personne se prêtant à une recherche médicale doit être consentante et pouvoir arrêter sa participation à tout moment », écrivent-elles. La Centrale du renseignement américaine, qui traverse une crise existentielle depuis les attentats du 11-Septembre, est une des agences fédérales américaines soumises aux règles d’éthique de l’OHRP. Depuis la publication du rapport, la CIA « qui a dénoncé notre rapport et rejeté toute faute commise dans le cadre des +interrogatoires améliorés+ a peu de chance d’ouvrir une investigation », a expliqué Nathaniel Raymond, principal auteur du rapport de PHR, lors d’une conférence de presse. « Nous n’avons eu de nouvelle ni de la Maison Blanche ni d’aucun ministère, dont celui de la Justice, laissant penser qu’une investigation serait à venir », a-t-il ajouté. Les organisations ont annoncé leur intention de proposer à leurs membres d’ajouter individuellement leurs noms à la plainte.


Helen Thomas : « Dites-leur de foutre le camp de la Palestine. »


Mizaanoun  

La journaliste Helen Thomas, âgée de 89 ans est considérée, à juste titre, la doyenne des correspondants à la Maison Blanche. Elle avait été sollicitée par le rabbin us-américain David Nesenoff, durant une cérémonie dans le cadre de ce qu’on appelle le « Mois du Patrimoine Judéo-Etats-unien » dans la même Maison Blanche, le 27 mai dernier, de faire un commentaire sur «Israël». Et sans tituber un seul instant elle a répondu : « Dites-leur de foutre le camp de la Palestine. Souvenez-vous que ces gens-là sont occupés et qu’il s’agit de leur terre, que ce n’est pas l’Allemagne ni la Pologne»et d’ajouter : « Les israéliens peuvent rentrer chez eux, en Allemagne, en Pologne, aux États-Unis d’Amérique et n’importe où ailleurs.»

Avant de faire le tour du monde, les petites phrases ont soulevé le courroux habituel des « Israël first », les sionistes aux Etats-Unis et leurs innombrables organisations. La machine du lynchage général est mise en marche. Il importe peu qu’elle ait été filmée par une caméra occulte et les effets n’ont pas tardé. Ils sont fulminants. Tous ceux des collègues de la vétérane journalistes qui l’avaient entourée de leur affection et respect durant des années ont brusquement pris distance d’elle et le seul fauteuil qui portait son nom propre dans la salle de presse de la Maison Blanche a été retiré. La dernière entreprise de presse avec laquelle elle travaillait encore, la chaîne d’éditions Hearst qui est propriétaire, entre autres, des quotidiens états-uniens « San Francisco Chronicle, Houston Chronicle et San Antonio Express-News, d’un seul coup elle n’en voulait plus d’elle et dans un court communiqué de presse elle a indiqué : « Helen Thomas a affirmé qu’elle prend sa retraite à la suite des controverses soulevées par ses commentaires au sujet d’Israël et des palestiniens. » Des commentaires largement diffusés sur internet par les soins des sinistres personnages sionistes et leurs vastes réseaux.[1] » Victoria Hearst, la petite fille et héritière de l’entreprise de presse fondée par William Randolph Hearst, non contente de l’expulsion déguisée, de son ex-employée et afin de s’en démarquer totalement, elle a chargé le président de la Corporation Hearst, Frank Bennack de publier au nom de la maison Hearst une excuse auprès de la Communauté juive mondiale.

Pourtant, en août dernier et pour 89ième anniversaire, elle avait reçu un gâteau du propre président Obama. À présent Helen Thomas n’est presque plus rien. Tels sont les faits d’une manière succincte.

Les attaques contre la vieille dame sont depuis incessantes. En voici un prototype signé par un inconditionnel des sionistes, Jose Brechner[2] :

« Le commentaire raciste de la journaliste gauchiste qui durant un demi-siècle n’a pas cessé de critiquer Israël a été la goutte qui a fait déborder le vase. À présent qu’elle a presque atteint les 90 ans, elle devrait penser à aller passer sa retraite au Liban, le pays d’origine de ses ascendants. Si chacun doit retourner à sa terre d’origine, c’est bien à elle qui revient d’en donner l’exemple. Beaucoup des nouveaux arrivés peuvent à présent comprendre les raisons de ses sentiments particuliers d’affection pour les musulmans à chaque fois qu’elle écrit un article ou pose une question. (Aux différents présidents américains durant leurs conférences de presse). Et Brechner continue : «Selon sa vision les noirs doivent retourner en Afrique, les latinos doivent aller en Amérique du Sud, les descendants irlandais, italiens, allemands, hollandais etc. doivent aussi retourner à leurs pays d’origine.»

Ce point de retour au pays d’origine des uns et des autres sur lequel s’appuie J. Brechner pour justifier le fait israélien est un argument qui ne peut d’aucune manière tenir debout. Un argument qui ne sert qu’à semer de la confusion. D’abord les noirs aux États-Unis sont les descendants des esclaves qu’on a ramenés par le feu et le fer de leur foyer d’origine en Afrique pour constituer le carburant humain qui va faire prospérer la nouvelle société et lui donner son élan industriel. Les noirs des États-Unis ne se sont pas constitués en état armé pour terroriser tous les pays de la région et du monde. En plus, ils n’ont plus aucun lien avec l’Afrique à moins qu’il s’agisse du lien affectif. Pour les irlandais, les hollandais, les italiens, les allemands et les autres émigrés ou descendants d’émigrés aux Etats-Unis, ils sont les citoyens qui peuplent ce pays et aucune circonstance ne les poussent à retourner aux pays de leurs ancêtres. Par contre l’histoire de leur pays, les USA, garde bien ses ombres noires qu’un jour, ils auront à éclaircir. Et ce en plus des comptes à rendre sur les dégâts, les dévastations, les massacres et les génocides qu’ils ont entraînés et entraînent aujourd’hui dans leur expansion sur toute la planète. Donc la comparaison que fait l’auteur avec les israéliens que Mme Helen Thomas leur recommande de retourner chez eux n’a aucun sens. Les israéliens dans leur écrasante majorité, mis à part le nombre infime de juifs arabes natifs de Palestine, qui d’ailleurs ne veulent rien savoir de l’état sioniste, tous détiennent deux ou plusieurs nationalités à la fois. Contrairement aux arguments de l’auteur, ils ne sont point natifs de la Palestine. Mais quand on est sans scrupule aucun pour inverser les choses et raconter les mensonges les plus éhontés jusqu’à qualifier les arabes palestiniens d’envahisseurs, on finit par tomber dans la pure folie criminelle qui est la caractéristique principale des dirigeants actuels de l’état des israéliens et celle de tous ceux qui les soutiennent dans leur aventure criminelle qui menace non seulement les arabes palestiniens, les arabes dans leur ensemble, mais l’humanité entière.

Ainsi donc Helen Thomas serait raciste, de gauche et pis encore sympathisante des musulmans. Enfin aux yeux des sionistes elle réunit tous les péchés mortels et par conséquent elle n’est plus chez-elle aux États-Unis et doit partir au Liban, le pays de ses ancêtres. Bien avant Helen Thomas, beaucoup d’autres us-américains qui avaient émis des critiques sur le comportement indéfendable des israéliens ont été traités par les sionistes et les pro-israéliens de la même manière et ont été mis à l’écart de tous les secteurs importants du pays. Souvent avant et après avoir été écartés ces personnes, dont la plupart sont des éminents professeurs universitaires comme le professeur Noam Chomsky ou les deux professeurs et auteurs du livre « Le lobby israélien » John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt et une très longue liste, sont abreuvées, par tous les moyens, d’insultes, d’injures, d’offenses et des menaces les plus diverses y compris les menaces de mort.

Dans le même texte sioniste prototype ont peut lire encore : « Les natifs d’Israël sont les juifs. Tous les autres et particulièrement les arabes palestiniens sont des envahisseurs qui ont voulu et veulent encore aujourd’hui s’approprier des lieux. Les corroborations historiques et archéologiques de ce fait ne semblent pas convaincre les détracteurs du peuple juif. Ils seraient plus heureux de voir les juifs disparaître de la planète. On verra alors jusqu’où pourrait arriver le développement humain avec l’apport scientifique et intellectuel des arabes. »

On ne peut être plus grossier, plus farceur et plus falsificateur. Les propos contredisent tous les arguments avancés, jusqu’à présent, par les sionistes qui ne sont point natifs de la Palestine, mais de Pologne, de Russie, d’Ukraine, d’Allemagne, de France, de Hollande et de tous les pays européens. De Theodor Herzl, le hongrois et principal idéologue fondateur de l’état jusqu’au moldave Avigdor Lieberman, en passant par le polonais Ben Gourion et le russe Simon Peres. Tous ont longuement joué une toute autre musique basée sur les calamités et tribulations imaginaires ou réelles rencontrées par les juifs dans leurs sociétés respectives d’origine et ont décidé un beau jour de fonder leur propre état. Ils avaient hésité entre l’Argentine, Madagascar et d’autres régions du monde avant de se fixer sur la Palestine. Il n’est point besoin de perdre le temps sur cette question. C’est une évidence largement connue.

Pour ce qui est de l’apport scientifique et intellectuel, le complexe de supériorité exhibé par l’auteur en faveur, selon ses propres propos, des juifs et au détriment de l’humanité entière, la duperie ne peut être plus grotesque et mesquine. Il n’y a pas de cerveau humain inférieur à un autre et encore moins supérieur aux autres. Et si les peuples d’Amérique Latine, d’Afrique, d’Asie et parmi eux les peuples musulmans sont sous-développés par rapport aux occidentaux qui monopolisent tout le savoir aujourd’hui, ça n’a rien à voir avec les capacités intellectuelles de ces peuples ni avec le type de leur cerveau, mais avec les circonstances historiques qu’il n’est pas nécessaire de développer dans le cadre de ce texte. Néanmoins ça révèle à quel point on arrive avec l’arrogance, le mensonge, la mystification et l’escroquerie.

Plus loin écrit J. Brechner : « L’apogée et le déclin de Thomas, démontre que quand le culot atteigne ses limites, le monde réagit. Dans ce cas le monde états-unien qui continue de posséder le niveau le plus élevé de conscience a réagi comme il se doit. Oui la harpie mégère, vétérane de la presse progressiste, est tombée et peuvent aussi tomber les autres. Chose qui nous rend la confiance dans le futur de la liberté et l’équanimité de l’information. Il n’y a pas le moindre doute que, de tous les temps, les médias ont été et le restent encore aujourd’hui, la source des 90% des tergiversations idéologiques et les conséquences politiques qu’ils entraînent. Si les entreprises de presse et les médias licencient tous les journalistes qui reçoivent les dons arabes et subsidiairement ils marginalisent les extrémistes nostalgiques du stalinisme ou du hitlérisme, du coup le monde reprendra son cours de prudence et de tolérance.»

Donc être journaliste progressiste est une tare pour M. Brechner. Le monde états-unien qui a réagi est une duperie du plus grand calibre, car ceux qui ont étouffé la voix de Mme Thomas ne sont pas les us-américains, mais bien les puissants sionistes qui font la pluie et le beau temps dans les 50 états et dans le reste de toutes les institutions officielles de l’Administration. Quand il évoque les journalistes qui reçoivent les dons arabes, il fait encore montre d’une hypocrisie monstrueuse. Car tout le monde sait que les arabes, c’est-à-dire ceux du Golfe et particulièrement les saoudiens, si qu’ils financent certains organes de presse, medias de toute sorte et des pseudo-journalistes, ici et là, non pas pour défendre les intérêts arabes ou musulmans, mais justement le contraire : pour traduire et amplifier le contenu de la presse occidentale. Et cette même presse est, dans les mêmes proportions citées par l’auteur, c’est-à-dire 90% est sous contrôle absolu sioniste. Et personne n’ignore leurs effets destructeurs sur les consciences. Enfin, selon J. Brechner et tous ses acolytes sionistes les bourreaux sont les détenteurs exclusifs des vertus et pour leurs victimes il ne leur reste que les vices !

Quand Helen Thomas a lâché finalement sa phrase : «Dites-leur de foutre le camp de la Palestine », elle a dit parfaitement la vérité. Beaucoup d’autres colons avant les colons sionistes ont fini par foutre le camp. Il n’y a aucune argumentation mythologique qui tient avec le temps. La vérité peut être cachée un certain temps et dans le cas des sionistes en Palestine elle est cachée sous une énorme montagne de mensonges, de crimes et d’armements des plus sophistiqués, mais elle ne peut le rester indéfiniment. Ce ne sont ni les F16, ni les navires de guerres y compris les sous-marins atomiques, ni les armes chimiques, ni les bombes au phosphore ou atomiques qui vont prévaloir. Seule la vérité prévaudra et beaucoup plus tôt que ne le pensent J. Brechner et tous les sionistes de son bord.

On peut rendre hommage à Mme Helen Thomas et tous les autres qui, avant elle, ont dit cette même vérité. Quant aux traîtres arabes, ils n’ont rien de différent des traîtres dans toutes les sociétés sauf qu’ils se trouvent en ce moment au pouvoir et delà, ils constituent probablement le pilier principal sur lequel s’appuie le mensonge sioniste sous lequel est ensevelie la vérité. Mais pas pour longtemps encore.

 

[1]

http://youtube.com/watch?v=RQcQdWBqt14

[2]

www.Josebrechner.com

 

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