Home – Accueil – الرئيسية
TUNISNEWS
8 ème année, N° 2635 du 10.08.2007
APPEL A LA REOUVERTURE DU « LYCEE LOUIS PASTEUR » Liste des premiers signataires (9/8/07): Le Temps :Un nouveau créneau en Tunisie :Le tourisme de fertilité Jeune Afrique :Que faisait l’internaute de Zarzis tué en Somalie ? Jeune Afrique : Ben Salah au Palais de Carthage Jeune Afrique : Saïda Sassi n’est plus Reuters: France’s Sarkozy seeks new sway with ‘Club Med’ AFP:La Turquie fixe les échéances pour de nouvelles élection présidentielle Reuters: Turquie – Le scrutin présidentiel fixé au 20 août Reuters:T urkish presidential vote to be re-run on Aug 20 AFP: Des données confidentielles de 60.000 Norvégiens volées sur internet Le Temps (Quotidien – Suisse) :«Israël a le choix entre la foi et l’effroi» AFP: Les pays du Maghreb conquis par des groupes Emiratis prêts à la compétition
Liste des premiers signataires (9/8/07)
APPEL A LA REOUVERTURE DU « LYCEE LOUIS PASTEUR »
Les soussignés, – considérant que l’amélioration de l’enseignement en Tunisie est un devoir national, – constatant que le lycée Louis Pasteur à Tunis assurait jusqu’ici à ses élèves un haut niveau d’enseignement avec des résultats remarquables, – surpris d’apprendre que ce lycée vient de faire l’objet d’une mesure administrative de fermeture, – réclament que l’autorité administrative explique clairement et publiquement les raisons qui l’ont amenée à prendre cette mesure et que le directeur du lycée soit en mesure de discuter librement ces raisons, – exigent, en attendant ce débat public, que la mesure de fermeture soit rapportée.
1
|
AYACHI Tawfik, journaliste, Elhiwar ettounsi
|
2
|
AZIZI Kmar (femme au foyer)
|
3
|
BACCOUCHE Taieb (universitaire)
|
4
|
BARAKET Mejda (maîtresse d’application)
|
5
|
BEN ABBES Lamia (chef d’entrprise)
|
6
|
BEN ACHOUR Sana, universitaire, militante politique
|
7
|
BEN AHMED Leila (cadre supérieur)
|
8
|
BEN AMEUR Abdelssalem (enseignant)
|
9
|
BEN AMMAR Amel (professeur)
|
10
|
BEN AYED Ghania (enseignnante)
|
11
|
BEN BOUZID Jalil (chef d’entreprise)
|
12
|
BEN HASSINE Khadija, universitaire et militante politique
|
13
|
BEN HASSINE Tahar, Chef d’entreprise, animateur de la chaîne Elhiwar tunisien
|
14
|
BEN HIBA Tarek, Conseiller régional
|
15
|
BEN JAAFAR Mustapha (professeur de médecine, directeur du journal « Mouatinoun)
|
16
|
BEN MESSAOUD Souad (enseignante)
|
17
|
BEN NOSRA Wassila (enseignante)
|
18
|
BEN OTHMANE Moufida (enseignante)
|
19
|
BEN ROMDHANE Mahmoud, économiste et militant politique
|
20
|
BEN SAAD Jouda (employée)
|
21
|
BEN SDIRA Basma (enseignante)
|
22
|
BEN YAHMED Zina (professeur)
|
23
|
BENINOS Elena (professeur)
|
24
|
BENZARTI Fatma (professeur)
|
25
|
BOUAICHE Sélima (enseignante)
|
26
|
BOUAMAIED Fatma, Secrétaire générale du Comité pour le Respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie CRLDHT
|
27
|
BOUEBDELLI Madeleine (directrice de la Fondation Bouebdelli)
|
28
|
BOUEBDELLI Mohamed El Boussaïri (Président -fondateur de l’Université Libre de Tunis)
|
29
|
BOUGHDIR Hasna (enseignante)
|
30
|
BOUHARB Hajer (enseignante)
|
31
|
BOURAOUI Najoua (biologiste)
|
32
|
CHABBI Néjib, avocat, responsable des relations politiques et internationales du PDP
|
33
|
CHAMMARI Khémaïs (expert consultat Droits de l’Homme)
|
34
|
CHARBIB Mohieddine, Président de la Fédération des Tunisiens Citoyens des deux rives
|
35
|
CHARFI Abdelmajid (ancien Doyen de la Faculté des Lettes et des sciences humaines)
|
36
|
CHARFI Mohamed (ancien Ministre de l’enseignement et des sciences),
|
37
|
CHEBBI Imène (enseignante)
|
38
|
CHERIF Khadija (sociologue)
|
39
|
CHERIF Mohamed Zine El Abidine (expert comptable)
|
40
|
CHETTAOUI Abdelaziz (consultant-enseignant universitaire)
|
41
|
CHOURABI Sofiene, Journaliste
|
42
|
CREDY Zohra (directrice adjointe Fondation Bouebdelli)
|
43
|
EL HAMMI Zohra (maîtresse d’application)
|
44
|
GHRAM Mourad (avocat)
|
45
|
GHRIB Baccar, militant politique
|
46
|
GUELLIM Meriem (enseignante)
|
47
|
HADDAOUI Ahlem (enseignante)
|
48
|
HAJJEM Kaouther (employée de banque)
|
49
|
HALLEL Kaouther (enseignante)
|
50
|
HAMMAMI Ayachi, avocat et militant politique
|
51
|
HAMOUDA Olfa (enseignante)
|
52
|
HAMZA Tahar, enseignant, militant politique
|
53
|
HANNACHI Samira (professeur)
|
54
|
JENDOUBI Kamel, président du réseau euro-méditerrannéen des droits de l’homme
|
55
|
JOURCHI Slah (journaliste)
|
56
|
JRIBI Maya (chef d’entreprise), Secrétaire Générale du PDP
|
57
|
KAABACHI Ridha (directeur général)
|
58
|
KAOUACH Mourad (médecin)
|
59
|
KHECHANA Rachid (rédacteur en chef journal « EL Maoukif »
|
60
|
KRICHENE Fatma (professeur)
|
61
|
KSILA Khémaies, Secrétaire général de la Ligue Tunisienne de défense des droits de l’homme
|
62
|
KSOURI Abdellatif, fonctionnaire
|
63
|
MAHDHAOUI Lamia (inspectrice)
|
64
|
MAKNI Houda (femme au foyer)
|
65
|
MAZGHOUNI Dorra (conseillère adjointe d’éducation)
|
66
|
MECHRI Belkais, militante politique
|
67
|
MESTIRI Safia, historienne, militante de la LTDH
|
68
|
MRABET Mahdi, militant politique
|
69
|
MRAD Sonia (médecin)
|
70
|
NEFZAOUI Sihem (ingénieur)
|
71
|
OUN Ali, universitaire
|
72
|
OUNAIES Ahmed Abderraouf (ancien Ambassadeur, professeur de relations internationales)
|
73
|
REJEB Salem , ancien député
|
74
|
REZGUI Aymen, journaliste, Elhiwar Ettounsi
|
75
|
ROMDANI Massoud, Président de la section de Kairouan de la LTDH et syndicaliste
|
76
|
SAHBANI Abdessattar, universitaire et militant politique
|
77
|
SAID Lassaad (commerçant)
|
78
|
SELLAMI Myriam (cadre bancaire)
|
79
|
SIDHOM Mohamed, géomètre, militant de la LTDH
|
80
|
SIOUD Mohamed, militant de la LTDH
|
81
|
SKANDER Imen (avocate)
|
82
|
SNAN Hédi, militant politique
|
83
|
TEMIMI Abdeljelil (professeur émérite à l’Université de Tunis, Fondation Témimi pour la recherche scientifique et l’information)
|
84
|
TRIKI Fathi (professeur universitaire)
|
85
|
TURKI Ridha (chef d’entreprise)
|
86
|
ZAMMOURI Moncef (expert comptable)
|
Mouvement dans le corps de la Magistrature
Les Magistrats dont les noms suivent sont nommés aux postes ci-après:
Cliquez ici….
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 10 août 2007)
Un nouveau créneau en Tunisie : Le tourisme de fertilité
– Prix compétitifs, prestations innovantes, centres de soins adaptés aux standards internationaux : des couples étrangers ayant des difficultés à procréer commencent à affluer ! L’idée a germé lors d’un échange de discussions entre des clientes enceintes dans un groupe hôtelier de Californie aux Etats-Unis en 2004. Depuis, on assiste à la naissance d’un nouveau créneau des besoins familiaux du couple et à sa pleine expansion. Certains pays sont passés maîtres dans le traitement de l’infertilité, jouant à fond la carte médicale spécialisée dans ce secteur. La Belgique , l’Afrique du Sud, l’Italie, L’Allemagne et le Canada sont de plus en plus fréquentés par des couples américains stériles puisque les coûts de traitement y restent bien inférieurs par rapport à chez eux. L’on s’attend d’ailleurs à ce que ce nouveau tourisme de niche prospère et que le nombre de personnes voyageant à l’étranger dans l’espoir de procréer et d’en finir avec leur stérilité aille en croissant. En Tunisie, ce secteur commence à se développer comme nous l’a signalé Dr Moncef Daghfous, gynécologue « Des jeunes couples prennent des vacances juste avant d’avoir leur premier enfant. Mieux encore,les jeunes futures mamans,conscientes qu’elles vont devoir attendre longtemps avant de prendre des vacances,s’offrent une providentielle fin de semaine de détente ou un petit voyage salutaire. Jacuzzis,bains chauds,huiles essentielles,aromathérapie…Les stations thermales et les centres de thalasso et de balnéothérapie sont les mieux indiqués pour répondre à ce besoin de repos et détente chez les femmes enceintes. Complément idéal : un bon grand lit confortable, une musique d’ambiance,des livres,une bibliothèque vidéo sur la natalité et l’art d’être parent,la réalisation d’un album- photo personnalisé… Il y a même de couples maghrébins notamment d’Algérie et de la Libye qui viennent nous consulter. C’est que le savoir-faire des médecins tunisiens est reconnu mondialement. En plus les frais des soins en matière de fertilisation sont de loin inférieurs à ceux pratiqués en Europe. C’est pourquoi on s’oriente de plus en plus vers les cliniques tunisiennes où les traitements se font dans de très bonnes conditions. » Se doter d’une vraie stratégie de marketing Il est vrai que l’offre tunisienne est globalement adaptée à la demande. Les prix sont très compétitifs et pour résister à la concurrence, les centres de soins ne cessent de s’adapter aux standards exigés. Les clients cherchent des prestations innovantes. Ils sollicitent des soins de qualité et exigent des réponses personnalisées ainsi qu’une grande disponibilité du corps médical. Comme la chirurgie esthétique qui attire une grande clientèle, le tourisme de fertilité pourra se développer davantage en Tunisie. Mais les principales clés d’une réussite durable sont : qualité et image. L’engagement dans la qualité, au sens de la certification, est désigné comme un des enjeux prioritaires car il est nécessaire d’aller plus loin dans la promesse faite au client. Dans un marché appelé à devenir concurrentiel, la stratégie de marque est certainement privilégiée et dans celle-ci, la qualité tient une place importante. Ce défi de la qualité passe aussi par la performance des équipements d’accueil et des soins. La démarche de promotion de ce tourisme est très importante mais notre capacité à le commercialiser directement auprès des organisateurs l’est aussi, et sur ce point, nous devrons être présents dans les salons spécialisés et reconquérir une partie du terrain occupé par nos concurrents. Ceci nous amène à nous montrer plus offensifs sur le plan commercial et marketing et nous devrons soutenir ce secteur porteur pour notre tourisme. Kamel Bouaouina (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 10 août 2007)
Que faisait l’internaute de Zarzis tué en Somalie ?
Omar Chlendi, l’un des six « internautes de Zarzis » détenus entre février 2003 et février 2006 et pour la libération desquels plusieurs organisations humanitaires internationales avaient fait campagne, a été tué en Somalie. À Tunis, on estime qu’il était parti dans ce pays pour combattre au côté d’éléments liés à al-Qaïda. On rappelle qu’en 2004 un tribunal tunisien avait reconnu les six « internautes de Zarzis », dont Chlendi, coupables d’avoir téléchargé sur un site Web un mode d’emploi pour la fabrication d’explosifs. C’est la mère de Chlendi, Teresa Chopin, qui a récemment pris connaissance des circonstances de la mort de son fils en février 2007. Il tentait de s’enfuir vers le Kenya quand il a été tué lors d’une embuscade tendue par l’armée éthiopienne. Laquelle est intervenue en Somalie, comme on le sait, pour appuyer le « gouvernement provisoire » contre les « Tribunaux islamistes ». Trois compagnons tunisiens de l’internaute auraient été faits prisonniers. Après sa sortie de prison en février 2006, Chlendi avait quitté la Tunisie et s’était rendu en France où il se trouvait encore en juin 2006. Depuis, on avait perdu sa trace. (Source : « Jeune Afrique » (Magazine hebdomadaire – France), N° 2430 du 5 au 11 août 2007)
Ben Salah au Palais de Carthage
Trente-huit ans après sa déchéance, Ahmed Ben Salah, ancien homme fort sous Habib Bourguiba, est retourné au Palais présidentiel de Carthage. C’est là qu’en 1969 le super-ministre du Plan et de l’Économie et l’initiateur de la politique collectiviste avait appris qu’il était démis de ses fonctions. Jugé par la Haute Cour et emprisonné, il avait réussi à s’évader et à gagner l’étranger. Ce n’est qu’après le départ de Bourguiba, écarté du pouvoir en 1987, qu’il avait pu revenir en Tunisie. Le 25 juillet, il était aux premiers rangs pour écouter le discours du président Zine el-Abidine Ben Ali à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la proclamation de la République. « J’ai reçu une invitation et j’y ai répondu favorablement », s’est borné à commenter Ben Salah, aujourd’hui âgé de 81 ans. (Source : « Jeune Afrique » (Magazine hebdomadaire – France), N° 2429 du 29 juillet au 4 août 2007)
Saïda Sassi n’est plus
Confidente de l’ancien président tunisien Habib Bourguiba, dont elle était la nièce, Saïda Sassi s’est éteinte le 25 juillet, victime de la maladie d’Alzheimer. Elle avait 86 ans. Orpheline de père à 6 ans, elle fut l’une des pionnières de la lutte pour l’indépendance et pour l’émancipation des femmes. Devenue la « première dame bis » après l’instauration de la République, elle fit la pluie et le beau temps au Palais présidentiel durant les trente ans de règne du « Combattant suprême ». Mais les courtisans d’hier brillaient par leur absence lors de ses obsèques au cimetière du Jellaz, où seules quelques dizaines de personnes, parents ou amis de sa famille, lui ont rendu un dernier hommage. Il est vrai qu’on lui prête un rôle controversé dans les intrigues de palais qui ont marqué la fin du règne de Bourguiba. En 1987, celui-ci sera écarté pour sénilité par son Premier ministre, Zine el-Abidine Ben Ali… La montée en puissance de cette femme peu instruite (elle n’avait qu’un certificat d’études) avait commencé en 1956, lorsque Bourguiba, qui l’avait élevée, lui demanda, ainsi qu’à son mari, d’habiter au Palais présidentiel. Chaque soir pendant plus de trente ans, elle dormit au pied de son lit pour veiller sur son sommeil. Wassila Ben Ammar, la deuxième épouse du chef de l’État, qui disposait de ses propres appartements, avait fini par s’irriter de son intrusion dans les affaires politiques. Plus tard, Saïda confiera à ses enfants : « Je ne faisais pas de la politique, mais je disais tout à mon oncle. » Entre les deux dames de Bourguiba, la rivalité feutrée durera jusqu’à la répudiation de Wassila, en 1986. Lorsque, l’année suivante, Bourguiba quitta le pouvoir, Saïda continua à veiller sur lui pendant quelques mois, dans sa résidence d’État au Mornag, près de Tunis. Mais elle ne le suivit pas lorsqu’il fut transféré dans sa ville natale de Monastir, où elle ne lui rendit plus que de rares visites. En 1988, elle quitta la Tunisie pour s’installer à Paris. Sept ans plus tard, lors de l’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer, elle rentra au pays. Pour y finir ses jours entourée de ses souvenirs.
(Source : « Jeune Afrique » (Magazine hebdomadaire – France), N° 2429 du 29 juillet au 4 août 2007)
Les pays du Maghreb conquis par des groupes Emiratis prêts à la compétition
AFP, vendredi 10 août 2007
TUNIS – Les pays du Maghreb, marché potentiel de près de 80 millions de consommateurs en Afrique du Nord, sont conquis par les groupes financiers des Emirats arabes unis (EAU) qui jouent la concurrence parfois aux dépens de l’Europe. « Nous souhaitons consolider notre présence en Afrique du Nord dans le cadre d’une stratégie de développement » au profit de la région, affirme Mohamed Al-Gargaoui, ministre d’Etat émirati et patron du puissant Dubaï Holding. Ce dirigeant présentait à la presse les projets de son groupe en marge de la visite en Tunisie, les 6 et 7 août, de Cheikh Mohamed Ben Rached Al-Maktoum vice-président des Emirats arabes unis et gouverneur de l’émirat de Dubaï. Présents dans le tourisme et l’infrastructure au Maroc — où le groupe immobilier de Dubaï Emaar est engagé sur une dizaine de projets–, les Emirats comptent désormais être en pointe de l’investissement direct en Tunisie, en Algérie, voire en Mauritanie, selon M. Al-Gargaoui. Accès à la Méditerranée, proximité de l’Europe, main-d’oeuvre qualifiée bon marché et stabilité politique sont notamment cités pour expliquer l’engouement des Emiratis pour le Maghreb. Dubaï Holding vient d’engager 14 milliards de dollars dans un complexe immobilier autour d’un lac au Sud de Tunis, un méga-projet inauguré en grande pompe cette semaine par Cheikh Al-Maktoum et destiné à devenir un « plate-forme internationale de services et d’affaires », selon ses promoteurs. Sama Dubaï, filiale immobilière du groupe, s’était fait offrir 830 hectares du domaine public pour ce projet, qui génèrerait 140.000 emplois dans un pays où les diplômés de l’université sont frappés par le chômage. Dubaï Holding prévoit de porter son portefeuille à 18 milliards de dollars en Tunisie, en plus de trois milliards déjà placés sur le marché, selon le président du groupe, qui gère 130 compagnies et 37.000 employés dans le monde. Une de ses filiales Tecom-Dig a réussi à écarter l’an dernier le Français Vivendi Universal de l’achat de 35% du capital de Tunisie Télécom pour 1,893 milliard d’euros, la plus importante opération de privatisation jamais réalisée en Tunisie. Sans grandes ressources naturelles, la Tunisie table désormais sur ces capitaux arabes pour soutenir une croissance à plus de 6% pendant dix ans. Partenaire de groupes européens (Mercedes-Benz, Airbus), le président de Dubaï Holding se dit prêt à la concurrence au Maghreb, traditionnellement lié à l’Europe par le commerce (80%) et un partenariat à forte connotation culturelle et socio-économique. « Que le meilleur gagne! », lance-t-il, évoquant une « meilleure » connaissance du terrain, un produit de qualité et le « souci de servir les populations ». Les Emiratis sont également en force sur le marché algérien avec des projets d’investissement de 28 milliards de dollars sur plusieurs années dans la gestion portuaire, l’agriculture, le tourisme, l’indutrie, et l’urbanisme. Dubaï Port Wolrd (DPW) est candidate à la gestion des trois ports dont celui d’Alger et Annaba dans l’Est de l’Algérie, pays où les investissements émiratis se limitaient à quelque 10 milliards de dollars en 2006. Présente dans les trois pays du Maghreb central, la société Emaar a obtenu la réalisation d’un projet touristique et d’une technopole à Zerlada (à l’Ouest d’Alger et d’un immense complexe touristique à Hergla sur la côte Est de la Tunisie. Suivant le flux de capitaux, Emirates Airlines a obtenu l’ouverture d’un bureau en Tunisie pour desservir ce pays, via Tripoli (Libye), cinq fois par semaine depuis octobre 2006. Elle partagera le marché avec Tunisair, compagnie nationale qui assure deux vols hebdomadaires sur Dubaï.
France’s Sarkozy seeks new sway with ‘Club Med’
Reuters, le 10 août 2007 à 12h18 By Francois Murphy PARIS, Aug 10 (Reuters) – President Nicolas Sarkozy’s push for a « Mediterranean Union » of states reflects Europeans’ growing interest in their poorer neighbours and could increase France’s influence in a region of growing strategic importance. Sarkozy has said he wants the alliance of seaside states to « take shape » in the first half of next year, and suggested that initial talks focus on subjects including migration, terrorism and economic development. « France is looking for a new role in Europe and beyond after the loss of power and prestige it has suffered since the recent wave of EU enlargement, » said Robin Shepherd, senior fellow for Europe at London-based think-tank Chatham House. At the heart of the project are ideas the new French president developed as interior minister, such as curbing illegal immigration and working with African countries to improve their economies and encourage young people to stay put. But a deal struck last month with Libya on nuclear and military cooperation, and negotiations with Algeria on a potential tie-up between state gas firms, suggest he also sees good opportunities for French business in the region. « In this very classic contract diplomacy, the customer is king, » newspaper Le Monde remarked on Sarkozy’s trip to Libya last month, in which he struck nuclear and defence cooperation deals just hours after the release of six foreign medics convicted of deliberately infecting children with HIV. Sarkozy’s visit, and the announcement shortly afterwards by European aerospace company EADS that Libya was set to buy anti-tank missiles and radio systems, drew criticism from the opposition Socialists, but they demonstrated Libya’s new allure — Tripoli has also drawn Italian, British and U.S. interest. MIDEAST PEACE Sarkozy’s idea of a union has won support from states such as Spain and Algeria, but it has met resistance from Turkey, which has its sights set on joining the European Union. Sarkozy has repeatedly said the vast, relatively poor and mainly Muslim nation has no place in the EU, and has instead offered it a central role in the Mediterranean Union. « The Turks are obviously desperate that this thing doesn’t become a substitute for joining the European Union, » Shepherd said. Sarkozy has said he wants membership to be as broad as possible — therefore including Israel and its coastal neighbours — and the planned bloc should tackle problems ranging from the environment to the Middle East peace process. One issue Sarkozy and other Europeans will need to address is immigration, as public opinion has become increasingly aware of the plight of Africans trying to reach Europe on crowded, decrepit boats, and often dying at sea. Sarkozy wants a more selective immigration system, where France increasingly picks those who enter according to economic demand, with tougher penalties for those who enter illegally. He has said a Mediterranean Union, already dubbed « Club Med » by some observers, should hold regular meetings of heads of state and government, along the lines of the Group of Eight industrialised nations, should have a « council » based on the European Council, and a « collective security system ». He has also suggested that a « Mediterranean investment bank » be set up, modelled on the European Investment Bank, to help develop the poorer economies on the southern and eastern shores. These institutions would be new, but the idea of a dialogue between the EU and Mediterranean states is not, and has been handled in the now moribund Barcelona Euro-Mediterranean partnership, which could be revived under Sarkozy’s union. « You can call it a Med Union if you like, but ultimately it boils down to the same bunch of things, » said Nathalie Tocci, senior fellow at the Istituto Affari Internazionali in Rome. « The question is whether through a new slogan, and through new political commitment and new leaders, it will take on a more effective or stronger forms, » she added. REUTERS
La Turquie fixe les échéances pour de nouvelles élection présidentielle
AFP, le 10 août 2007 à 15h32 ANKARA, 10 août 2007 (AFP) – Le Parlement turc a approuvé vendredi un échéancier fixant au 20 août le premier tour de nouvelles élections présidentielles, après l’annulation en mai d’un premier scrutin. L’échéancier, conçu par un comité de députés ad hoc, prévoit la tenue si nécessaire d’un deuxième tour le 24 août, d’un troisième tour le 28 août et d’un quatrième et ultime tour le 1er septembre. La Turquie a été plongée au printemps dans une grave crise politique à la suite du boycott de l’élection présidentielle par l’opposition parlementaire, qui a entraîné l’annulation du scrutin faute de quorum. L’opposition avait boycotté l’élection pour empêcher l’accession à la présidence du candidat unique du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, ainsi qu’une mainmise de l’AKP, qu’elle accuse de couloir islamiser la société, sur les institutions. L’AKP rejette ces accusation et affirme être devenu un parti conservateur et démocrate. L’annulation du scrutin présidentiel a contraint le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a convoquer des élections législatives anticipées, que l’AKP a largement remportées le 22 juillet. AFP
Turquie – Le scrutin présidentiel fixé au 20 août
Reuters, le 10 août 2007 à 14h38 ANKARA, 10 août (Reuters) – Le premier tour de scrutin de l’élection présidentielle en Turquie a été fixée au 20 août, a-t-on appris vendredi de bonne source auprès de l’AKP au pouvoir. Le deuxième tour aura lieu quatre jours plus tard et le troisième et dernier tout au 28 août. Les autorités n’ont, pour le moment, pas confirmé ce calendrier. Le Parti de la justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste modérée), du Premier ministre, Tayyip Erdogan, n’a pas encore désigné officiellement son candidat, qui pourrait être le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdullah Gül. En mai, les élites laïques du pays – le puissant état-major en tête – avaient fait capoter une première candidature d’Abdullah Gül à la magistrature suprême, obligeant le Premier ministre à organiser des élections législatives anticipées. Ces dernières, qui ont lieu le 22 juillet, ont abouti à une très large victoire de l’AKP. Le chef de l’Etat est élu par les députés en Turquie. Jeudi, le candidat du gouvernement, Köksal Toptan, un conservateur modéré susceptible d’accomoder l’opposition laïque et nationaliste, avait été élu à la présidence du Parlement turc dès le premier tour de scrutin. REUTERS
Turkish presidential vote to be re-run on Aug 20
Reuters, le 10 août 2007 à 15h26
By Hidir Goktas ANKARA, Aug 10 (Reuters) – Turkey’s newly re-elected parliament will start voting for a new president on Aug. 20, its speaker said on Friday, after the process was derailed in May by the country’s powerful secular elite. Koksal Toptan, a member of the ruling AK Party who was elected speaker on Thursday, said the second round of voting would be on Aug. 24 and a third and probably decisive round on Aug. 28, confirming dates earlier reported by Reuters. Friday marks the start of a 10-day period during which applications to run for the top post must be made, he said. Financial markets are nervously watching the election, fearing that a decision by Foreign Minister Abdullah Gul to run could reignite political tensions. Gul, an ex-Islamist and a key architect of Turkey’s European Union membership bid, has signalled he will make a second bid for the top job despite stiff opposition from the secular elite, including army generals. The secularists derailed a first attempt in parliament in May to have Gul elected president, forcing Prime Minister Tayyip Erdogan to call an early parliamentary election. The Islamist-rooted AK Party won a sweeping victory on July 22 and now holds a majority of seats in parliament, sufficient to put their man into the presidential palace. CONTROVERSIAL Gul is a controversial figure in Turkey, which is officially secular but predominantly Muslim, because of his Islamist past. His wife wears the Islamic headscarf, seen by opponents as a provocative symbol. Gul, a gently-spoken diplomat, denies any Islamist agenda. A source close to Gul told Reuters the foreign minister was determined to run again. The candidacy of Gul has split the AK Party. Some senior members want the party to use their sweeping re-election win to push through reforms and avoid getting bogged down in renewed clashes with secularists. « (Gul’s decisive attitude) will put Erdogan and the party into a difficult position. I wonder how skilfully Erdogan will manage to overcome this problem, » said another senior AK Party member, also speaking on condition of anonymity. The army ousted a government 10 years ago in which Gul served as a minister because it was deemed too Islamist. The main opposition Republican People’s Party, which helped scupper the previous attempt to elect Gul, has called on the AK Party to field a compromise candidate for head of state. Defence Minister Vecdi Gonul, whose wife does not wear the headscarf, has been mentioned as one possible compromise. In Turkey, the government holds most power but the president can veto laws, block appointments of officials and appoints judges. The president is also the army’s commander-in-chief. REUTERS
Des données confidentielles de 60.000 Norvégiens volées sur internet
AFP, le 10 août 2007 à 13h40
OSLO, 10 août 2007 (AFP) – Des données confidentielles de quelque 60.000 Norvégiens, dont celles du directeur de l’Organisme norvégien de protection des données, ont été subtilisées sur internet, a révélé l’office en question vendredi. Du 28 au 30 juillet, des inconnus ont obtenu le numéro personnel –une série confidentielle de 11 chiffres ayant de multiples usages en Norvège– et les coordonnées de près de 1,3% de la population totale norvégienne en utilisant une faille du site internet de l’opérateur de télécoms Tele2. Ces données suffisent pour effectuer un changement d’adresse et détourner du courrier, ou encore passer commande de produits. Le directeur de l’Organisme de protection des données, Georg Apenes, a lui-même reçu par la poste, à sa plus grande surprise, une carte SIM pour son téléphone portable, expédiée par un opérateur de téléphonie auquel il n’était pas abonné. « On espère que, cette fois-ci, quelqu’un a juste voulu mettre en lumière la facilité avec laquelle on peut détourner l’identité des personnes sur internet », a déclaré à l’AFP Gunnel Helmer, une responsable de l’organisme. « Il suffit d’exploiter les failles de sites qui se veulent de plus en plus simples d’utilisation et qui affichent automatiquement des données individuelles pour qu’on n’ait pas à les taper soi-même », a-t-elle dit. L’opérateur Tele2, qui avait été à plusieurs reprises prévenu de sa vulnérabilité par l’Organisme de protection des données, a annoncé le renforcement de la sécurité de son site internet. La police a été saisie de l’affaire. AFP
«Israël a le choix entre la foi et l’effroi»
Dans son dernier essai, « Vaincre Hitler », l’ancien président de la Knesset Avraham Burg attaque de front le sionisme et compare Israël à l’Allemagne d’avant 1933. L’entretien qu’il a accordé à «Ha’Aretz» a suscité des milliers de réactions, souvent indignées. Ari Shavit, Courrier International Monsieur Burg, j’ai lu votre nouvel essai, Lenatzea’h èt Hitler [Vaincre Hitler]*, qui vous inscrit en rupture avec le sionisme. Etes-vous encore sioniste? AVRAHAM BURG: Je suis un être humain, un Juif et un Israélien. Le sionisme a été le vecteur pour passer de l’état de Juif à celui d’Israélien. Il me semble que c’était Ben Gourion [fondateur de l’Etat d’Israël] qui déclarait que le mouvement sioniste était un échafaudage nécessaire pour construire notre foyer national et qu’il fallait le démonter aussitôt après avoir construit notre Etat. Donc, vous n’êtes plus sioniste? Tout notre XXe siècle a été marqué par le premier Congrès sioniste [de 1897, à Bâle] et la victoire du sionisme [politique] de Theodor Herzl sur le sionisme [spirituel] d’Ahad Ha’Am [de son vrai nom Asher Hirsch Ginsberg, fondateur des Amants de Sion et pionnier de la renaissance littéraire hébraïque en Ukraine]. Le XXIe siècle devrait être celui d’Ahad Ha’Am. Le sionisme, c’est la foi en la création et la consolidation d’un Etat national juif et démocratique. Avez-vous perdu cette foi? Dans sa définition actuelle, je ne partage plus cette foi. Pour moi, l’Etat d’Israël ne peut être qu’un moyen, pas une fin, car il est indifférent aux aspirations spirituelles et mystiques exprimées par la religion juive. En outre, faire de cet Etat l’instrument de notre rédemption collective, tout en nous acharnant à le définir comme démocratique, ce n’est pas seulement impossible, c’est de la dynamite. Faut-il amender la loi du Retour? Le tort de cette loi, c’est d’être le reflet de la doctrine d’Hitler [la loi du Retour octroie la citoyenneté israélienne à toute personne née dans la diaspora et considérée comme juive selon la tradition religieuse orthodoxe, une définition reprise littéralement par les lois de Nuremberg]. Et je refuse de voir mon identité définie par Hitler. Nous devons vaincre Hitler. Vous écrivez que si le sionisme n’est qu’une idéologie catastrophiste, alors vous n’êtes pas seulement postsioniste mais antisioniste. Vous savez pertinemment que, depuis les années 1940, la dimension catastrophiste est inséparable du sionisme. Donc, vous êtes antisioniste. Ce qu’Ahad Ha’Am reprochait à Theodor Herzl, c’était de fonder le sionisme sur le seul antisémitisme des gentils [non-Juifs]. Ahad Ha’Am voulait faire d’Israël un centre spirituel fondé sur nos ressources spirituelles. Son heure est venue. Le sionisme de confrontation vit ses dernières heures. Notre sionisme de confrontation contre le monde entier est en passe de nous mener au désastre. Au-delà de vos positions sur le sionisme, c’est tout votre livre qui respire l’anti-israélisme. Enfant, j’étais un Juif – dans l’acception populaire, israélienne et dénigrante du terme – un yehudon, un « petit Juif ». J’avais été scolarisé dans un heder [école religieuse]. Ensuite, toute ma vie, j’ai été un Israélien, par la langue, les symboles, les goûts, les senteurs, les lieux, tout. Mais, aujourd’hui, ça ne me suffit plus. Je suis davantage qu’un Israélien. La dimension israélienne de mon identité me coupe de mes deux autres dimensions, l’humaine et la juive. Ce qui vous permet de prononcer des paroles terribles à notre encontre. Mon livre est un livre d’amour, et l’amour peut blesser. Je vois mon amour se faner sous mes yeux. Je vois ma société et mon pays se détruire. Comment pouvez-vous parler d’amour quand vous écrivez que les Israéliens ne comprennent que la force ? Si quelqu’un disait que les Arabes ou les Turkmènes ne comprennent que la force, il serait traité de raciste. Et à juste titre. Vous dites aussi qu’Israël est un ghetto sioniste, un endroit violent qui n’a confiance qu’en lui-même. Regardez ce qui s’est passé avec le Liban [la guerre de juillet 2006]. Tout le monde a dû convenir que la force n’était pas une solution. Que disons-nous quand il s’agit de Gaza ? Que nous allons leur rentrer dedans, les éliminer. Nous n’apprenons rien. Cette violence n’irrigue pas seulement les rapports entre nos deux nations [israélienne et palestinienne], mais entre tous les individus. Il suffit d’entendre un simple échange verbal dans la rue entre des Israéliens ou d’écouter les femmes battues pour prendre la mesure de la violence qui nous empoisonne. Regardons-nous dans un miroir. Pour vous, notre problème, ce n’est pas seulement l’occupation, mais un Israël qui serait le fruit d’une abominable mutation? L’occupation n’intervient que peu dans le fait qu’Israël est une société effrayée. Pour comprendre pourquoi nous sommes obsédés par la force et éradiquer cette obsession, il faut traiter nos peurs. Notre effroi suprême, notre effroi originel, ce sont les 6 millions de Juifs mis à mort durant la Shoah. C’est la thèse de votre essai. Nous sommes des mutilés mentaux. Notre culture de la force est le fruit du dommage psychologique infligé par Hitler. Mais, ce faisant, vous semblez croire que nous vivons en Islande et que nous nous imaginons encerclés par des nazis qui ont disparu il y a soixante ans. Or nous sommes bel et bien encerclés. Nous sommes l’un des pays les plus menacés au monde. En Israël, aujourd’hui, le vrai clivage est celui qui oppose ceux qui vivent dans la foi à ceux qui vivent dans l’effroi. La grande victoire de la droite dans la conquête de l’âme israélienne, c’est de lui avoir instillé la paranoïa absolue. Je ne nie pas nos problèmes. Mais tout ennemi est-il synonyme d’Auschwitz? Le Hamas est-il une plaie divine? Vous êtes paternaliste et dédaigneux. Vous ne témoignez d’aucune empathie pour les Israéliens. Traiter chaque Juif israélien de paranoïaque, c’est un cliché. Il arrive que des paranoïaques soient réellement persécutés. [Le président iranien] Ahmadinejad n’est certes pas Hitler. Mais, quand il dit que nos jours sont comptés, ses menaces sont réelles. Ce monde réel, vous l’ignorez avec superbe. La question est de savoir si Israël est aujourd’hui fondé sur la foi ou sur l’effroi. Il me semble qu’Israël est arc-bouté sur ses traumatismes. Ne serions-nous pas mieux à même d’affronter le défi iranien si nous avions davantage foi dans le monde qui nous entoure et dans la possibilité de bâtir des alliances ? Au lieu de quoi, nous disons haut et fort que nous n’avons aucune confiance en un monde qui nous abandonnera le moment venu. A vous lire, nous ne sommes pas seulement victimes des nazis, mais nous sommes presque des judéo-nazis. Certes, vous êtes prudent mais vous écrivez qu’Israël en est au stade de l’Allemagne avant l’arrivée des nazis… Au départ, mon essai devait s’appeler « Hitler nitza’h » [Hitler a vaincu]. Mais, à mesure que j’écrivais, je me suis rendu compte que rien n’était jamais perdu. Et j’ai découvert en mon père le représentant de ce judaïsme allemand qui était à la pointe de son époque. Je suis un optimiste, et mon livre se conclut sur une note positive. Votre conclusion est peut-être optimiste, mais votre livre ne cesse de bâtir une analogie entre l’Allemagne et Israël. Sur quelles bases? Je ne fais pas de la science exacte, mais cette analogie se fonde sur quelques éléments : un sentiment profond d’humiliation nationale, la conviction que le monde entier nous rejette et la centralité du militarisme dans notre identité. Voyez le rôle de tous ces officiers de réserve dans notre société. Voyez le nombre de civils armés dans nos rues. Voyez ce cri qui ne choque plus personne : « Aravim ha’hutza ! » [Les Arabes dehors!] Vous craignez une régression fasciste en Israël ? Pour vous, les slogans graffités sur les murs de Jérusalem sont identiques à ceux qui s’affichaient sur les murs de Berlin dans les années 1930? Je pense que cette régression est déjà à l’?uvre. Nous ne combattons pas ces slogans avec assez de force. J’écoute ce qui se dit à Sderot [ville ciblée par les roquettes du Hamas] : « Nous allons les détruire. Nous allons détruire leurs villes. Nous allons les expulser. Nous allons les anéantir. » Notre gouvernement ne compte-t-il pas en son sein un parti qui prône le transfert [des Palestiniens vers la Jordanie] ? Ces dernières années, nous avons franchi tant de lignes rouges que je suis en droit de me demander lesquelles nous franchirons demain. Dans votre livre, vous écrivez : « J’appréhende fortement ce moment où la Knesset interdira les rapports sexuels avec les Arabes ou adoptera des mesures interdisant aux Arabes d’employer des nettoyeuses ou des ouvriers juifs, comme dans les lois de Nuremberg. » N’y allez-vous pas un peu fort ? Quand j’étais président de la Knesset, j’ai pu discuter avec des gens de tous bords. J’ai entendu des pacifistes me dire qu’ils étaient pour la paix parce qu’ils haïssaient les Arabes et ne voulaient plus les voir. J’ai entendu des élus de droite parler le langage de Meir Kahane [leader d’extrême droite assassiné à New York en 1990]. Le kahanisme siège déjà à la Knesset. Le parti de Kahane a beau être interdit [depuis 1986, pour apologie de la haine raciale], ses idées sont défendues par 10 %, 15 %, voire 20 % des députés juifs. Je vais être franc avec vous. Nous, Israéliens, avons de sérieux problèmes éthiques. Mais la comparaison avec l’Allemagne nazie n’est pas fondée. Certes, la place de l’armée dans nos vies et dans notre politique pose problème. Mais comparer Israël à une sorte de Sparte prussienne ne vivant que par et pour le glaive, c’est un déni de réalité. Ce n’est pas par hasard que je fais des comparaisons avec l’Allemagne. La conviction que nous sommes obligés de vivre par le glaive vient de notre expérience de l’Allemagne. Ce qu’ils nous ont infligé pendant douze ans exige que nous ayons un glaive effilé et qui résiste à l’épreuve du temps. C’est le pourquoi de la Clôture [le mur]. La clôture de séparation est une clôture contre notre paranoïa. Et elle est le fruit de mon milieu politique. C’est Haïm Ramon [ancien travailliste et actuel centriste] qui l’a théorisée. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’il suffit de la dresser pour que notre problème soit résolu parce que nous ne les voyons plus ? Cette muraille veut aussi représenter physiquement les confins de l’Europe, un peu comme le limes romain était censé séparer la civilisation latine des Barbares. C’est pathétique. Ce n’est pas seulement un acte de divorce, c’est aussi un acte de xénophobie. Tout ça au moment où l’Europe et le reste du monde semblent enfin intégrer les enseignements universels de la Shoah dans le corpus juridique international. Vous êtes un européiste acharné. Vous vivez à Nataf [un village israélien frontalier de la Cisjordanie], mais votre esprit est à Bruxelles. Vous êtes le prophète de Bruxelles. Absolument. Pour moi, la construction de l’Union européenne, c’est l’utopie biblique dans sa quintessence. Je ne sais pas combien de temps cela tiendra, mais l’idée est incroyablement juive. Votre fascination pour l’Europe ne semble pas le fruit du hasard. On sent qu’Avraham Burg tourne le dos à son identité de sabra [juif né en Israël] et adhère à un romantisme typiquement yekke [juif allemand, terme yiddish péjoratif], celui de votre père. Pour vous, l’Israël sioniste n’est que vulgarité par rapport au judaïsme allemand. Or ce siècle d’or du judaïsme allemand s’est terminé à Auschwitz. Votre romantisme de yekke est séduisant mais illusoire. Mon romantisme n’est pas davantage illusoire que votre romantisme d’Israélien. Mon identité israélienne n’a rien de romantique. Elle est de l’ordre de la nécessité, que vous méprisez. Vous croyez pouvoir passer de Dresde à Manhattan sans avoir à faire l’expérience cruelle du destin juif israélien. Nous avons du mal à le reconnaître, mais c’est hors des frontières [bibliques] que la tribu de Juda est devenue le peuple juif. La Torah est un produit de l’exil. Comme le judaïsme allemand, le judaïsme américain a produit une culture étonnante, dans laquelle le gentil peut être mon père, ma mère, mon fils ou mon partenaire. Affectivement, vous vous accrochez au modèle du judaïsme allemand et du judaïsme américain. Ainsi, l’option sioniste ne peut que vous paraître grossière et spirituellement indigente. Oui, c’est exact, Israël n’est pas particulièrement excitant. Vous avez du mal à admettre qu’Israël va droit dans le mur. Demandez à vos proches s’ils sont certains que leurs enfants vivront encore longtemps ici. Combien vous répondront oui ? Pas plus de la moitié. Les élites israéliennes sont d’ores et déjà en train de prendre congé de ce lieu. Or, sans élites, il n’y a pas de nation. On n’en parle pas encore dans les informations, mais nous sommes déjà morts. Ce n’est pas en Israël mais aux Etats-Unis que l’on trouve une littérature juive de valeur. Il n’y a personne à qui parler, ici. La communauté religieuse dont je suis issu m’est devenue étrangère. Et je ne fais pas davantage partie de la communauté laïque. Regardez-vous. Je vous parle et vous ne me comprenez pas. Vous êtes prisonnier de votre prisme nationaliste. Ce n’est pas exact. Je connais la richesse du judaïsme dont vous vous revendiquez. Mais il n’empêche que la vision sioniste est correcte : sans Israël, il n’y a pas d’avenir pour une civilisation juive non orthodoxe. Nos prières ne nous rappellent-elles pas que nous avons été exilés à cause de nos péchés ? Dans l’histoire juive, l’existence spirituelle est éternelle, tandis que l’existence politique est provisoire. Et l’Israélien n’est qu’un demi-Juif. Dans le judaïsme, il y a toujours eu des alternatives. L’erreur stratégique du sionisme a été de rayer ces alternatives. L’?uvre sioniste est bâtie sur de l’illusion. Pensez-vous sérieusement que Tel-Aviv va rester éternellement cette entité postsioniste éthérée ? Israël n’est qu’un corps sans âme. N’y a-t-il pas une contradiction entre le purisme que vous affichez dans votre livre et ce qu’a été votre vie politique ? C’est exact. Pendant un certain temps, je me suis menti à moi-même. Au départ de mon cheminement politique, j’avais l’énergie pour lutter pour le pays, la religion et la paix. J’étais une colombe dont les ailes étaient gonflées du souffle de [Yeshayahou] Leibowitz [philosophe religieux critique du sionisme]. Ce sont mes années d’honnêteté. Ensuite, je me suis transformé en mapaïnik [militant du Mapaï, l’ancêtre du Parti travailliste, un terme péjoratif évoquant le cynisme et la force]. Et maintenant que vous êtes dégagé des contingences politiques, vous renouez avec Leibowitz, qualifiez les liquidations ciblées de « crimes de guerre » et comparez l’occupation à un Anschluss israélien. Un Anschluss israélien ? Que voulez-vous que je dise d’autre ? Serions-nous des humanistes ? Les Israéliens s’émeuvent d’autant moins qu’aucun dialogue ne pointe à l’horizon. Un Arabe de plus ou de moins, allez, qu’est-ce que ça peut faire ? Mais l’amoncellement de cadavres palestiniens va bientôt dépasser la muraille que nous érigeons pour ne pas les voir. Vous vous revendiquez aussi de Gandhi. Pour vous, la bonne riposte à la Shoah, ce n’était pas Anjelewicz [commandant suicidé de l’insurrection du ghetto de Varsovie], mais Gandhi. La non-violence, ce n’est pas être un pigeon. En ce sens, Gandhi était aussi juif que Yohanan ben Zakkaï [fondateur du judaïsme rabbinique consécutif à la destruction du Second Temple], qui, lors de la révolte contre Rome, a sauvé Yavneh et ses sages plutôt que Jérusalem et son Temple. Et pour cela vous affirmez qu’Israël devrait se débarrasser de l’arme atomique ? Bien entendu. Le jour où la bombe sera démantelée sera le plus important de l’histoire juive. Car nous serons parvenus à conclure avec la partie adverse un accord si bon que nous n’aurons plus besoin de la bombe. Ce doit être ça, notre ambition. &nbs p; Paru en hébreu aux éditions de Yediot Aharonot © Courrier international (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 8 août 2007)
Home – Accueil – الرئيسية