1 mars 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2109 du 01.03.2006

 archives : www.tunisnews.net


Voix Libre: Communiqué urgent

OMCT- CNLT: Libération des Internautes de Zarzis

OLPEC: Liration de Hamadi Jebali, des internautes de Zarzis et de l’Ariana

LTDH: Déclaration

ATMF: Libérations en Tunisie : triomphe de la lutte

Reporters sans frontières: Libération du journaliste Hamadi Jebali et des « internautes de Zarzis »
AISPP: Communiqué
HRinfo: Tunisia: A year since Mohammed Abbou’s imprisonment

Le lusodescendent vient de recouvrir la liberté

Global Terrorism AnalysisJailed:  Extremists Pardoned in Tunisia AFP: Monaco: prison ferme requise pour un trafic international de voitures

Omar S’habou:CHRÖDER, GHANNOUCHI, BEN ALI ET LES AUTRES…

LE CHEIKH ABDERRAHMAN KHELIF cité dans le livre des experts français Michel Camau et Vincent Geisser Kairouan.org: Décès de Cheikh Abderrahmane KHLIF

Jeune Afrique:: À quoi sert de railler l’islam ? Jeune Afrique: Islamisme, démocratie et paix Jeune Afrique: interviewy Youssef Seddik

Houcine Mhamdi: France wants, neither houcine mhamdi, nor the movement of the hands and clean reasons The Guardian: ‘No sectarian war? Then what is this?’

 

Voix Libre   Organisation Oeuvrant pour les Droits de l’Homme communiqué urgent  
 
Voix libre vient d’apprendre que le prisonnier politique Mr HACHEMI Mekki hospitalisé à l’hopital de l’Ariana pour une pleurésie est victime d’un cancer des poumons. Mr HACHEMI Mekki, purge une peine de 37 ans de prison ferme depuis 1995. Son épouse n’a cessé depuis des mois de réclamer des soins médicaux pour son mari dont l’état de santé déclinait de façon inquiétante. Force est de constater que les autorités carcérales se sont décidés trop tard à lui permettre ce droit vital. Ce n’est malheureusement pas la première fois que des prisonniers politiques sont victimes de cette exécrable politique de la mort lente. Nous rappelons les tristes cas de Mrs Lakhdhar SDIRI décédé suite à une hépatite aigue, de Mr LAZHAR Nooman atteint d’un cancer ORL, de mr ABDELMAJID BEN TAHAR décédé suite à un cancer du cerveau, de Mr Lotfi IDOUDI mort suite à une hémorrhagie cerebrale…et de presque une quarantaine de prisonniers politiques décédés en prison dans des conditions similaires. Voix libre appelle à une mobilisation urgente en faveur de Mr HACHEMI Mekki réclamant sa libération immédiate et la prise en charge de l’ensemble des frais de son traitement par le regime tunisien responsable de sa tragédie. Nous rappelons par ailleurs que le cas de Mr HACHEMI et loin d’être le seul, et que quelques 300 prisonniers politiques continuent de subir cette politique de la mort lente depuis 15 longues et interminables années.
            Voix Libre   Organisation Oeuvrant pour les Droits de l’Homme   27 rue rue Clement Perrot   94400 Vitry sur seine- France   Tel : 33 6 26 37 49 29   Fax : 33 1 43 63 13 52


ORGANISATION MONDIALE CONTRE LA TORTURE        
        Conseil National pour les Libertés en Tunisie COMMUNIQUE DE PRESSE

Tunisie : Libération des Internautes de Zarzis

Genève-Tunis, le 27 février 2006. L’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et le Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), membre du réseau SOS-Torture, ont été informés de la libération des “Internautes de Zarzis” (sud de la Tunisie), suite à une grâce présidentielle. En juillet 2004, six jeunes internautes, qui avaient été arrêtés en 2003 et inculpés pour “formation de bande pour terroriser les gens”, “agression contre des individus dans l’intention de terroriser”, “tenue de réunions non autorisées”, “vol et tentative de vol”, “préparation de matière explosive et détention de produits destinés à la fabrication d’engins explosifs sans autorisation”, avaient vu leur peine, lors de leur procès devant la Cour d’appel de Tunis, ramenée de 19 ans et 3 mois de prison à 13 ans de prison ferme : Hamza Mahrouk (21 ans), Omar Farouk Chlendi (21 ans), Amor Rached (21 ans), Abdel-Ghaffar Guiza (21 ans), Aymen Mecharek (22 ans) et Ridha Hadj Brahim (38 ans). Les peines à l’encontre de Ayoub Sfaxi et de Tahar Guemir, qui se trouvaient lors du procès respectivement en France et en Suède et condamnés à 26 et 19 ans de prison en première instance ont été maintenues. Abderrazak Bourguiba, mineur au moment de l’arrestation, a été condamné en appel à 24 mois de prison par la chambre criminelle pour mineurs du tribunal de première instance de Tunis. De nombreuses irrégularités de procédure avaient été relevées lors de leur procès, entre autres : falsification des lieux et des dates d’arrestation dans les procès-verbaux, détention au secret des accusés pendant 17 jours, sérieuses allégations de tortures et de mauvais traitements subis pendant cette période, nombreuses entraves au droit de la défense constatées pendant les audiences en première instance et en appel (refus du juge d’instruction de communiquer les pièces à conviction aux avocats de la défense, absence inexpliquée des prévenus lors de l’audience du 22 juin, refus d’entendre les témoins de la défense etc.). Ces libérations interviennent dans le cadre de la grâce accordée par le président Ben Ali en faveur, officiellement, de 1298 détenus. Parmi ces prisonniers ne figureraient que 89 prisonniers politiques, dont la quasi-totalité appartiennent au parti islamiste Ennahdha. L’OMCT et le CNLT se félicitent de ces libérations, mais rappellent que de nombreux autres prisonniers d’opinion restent détenus. Ainsi, Me Mohamed Abbou, détenu depuis le 1er mars 2005, n’a pas bénéficié de cette grâce présidentielle. En effet, M. Abbou, ancien dirigeant de l’Association des jeunes avocats (AJA), membre du CNLT, et de l’Association internationale pour le soutien des prisonniers politiques (AISSP), a été condamné, en appel, le 10 juin 2005, à trois ans et demi de prison ferme à l’issue d’une parodie de procès, sans interrogatoire ni plaidoiries, et où les observateurs et les avocats ont été évacués de la salle d’audience. Il a été condamné pour avoir publié des articles sur Internet relatifs aux conditions de détention en Tunisie, à trois ans et six mois de prison ferme, à la suite d’un procès arbitraire.
Pour plus d’informations, merci de contacter : CNLT: + 216 71 24 09 07 OMCT : + 41 22 809 49 39

 

Observatoire pour la liberté de presse, d´edition et de création en Tunisie

Tunis le 27 février 2006

Libération de Hamadi Jebali, des internautes de Zarzis et de l’Ariana

Près de quatre vingt dix prisonniers d’opinion ont été libérés suite à une grâce présidentielle décidée le 24 février courant.
Parmi les personnes libérées figure le célèbre journaliste Hamadi Jebali qui vient de purger 15 ans de prison ferme. Rédacteur en chef du journal Al Fajr, il avait été condamné à 16 ans de prison ferme pour délit de presse et appartenance à association non reconnue (Ennahdha) à l’issue d’un procès inéquitable. Il a purgé presque la totalité de sa peine (il ne lui restait que 9 mois) dans des conditions inhumaines de détention.
Un autre groupe a bénéficié de cette mesure d’élargissement, il s’agit des jeunes internautes de Zarzis (Hamza Mahroug, Ridha Bel Hajj Ibrahim, Omar Chlendi, Abdelghaffar Guiza, Aymen Mcharek Et Omar Rached) ainsi que trois des jeunes internautes de l’Ariana (Bilal Beldi, Kamel Ben Rejeb, Hichem Essadi) qui viennent de purger trois ans dans les prisons tunisiennes pour avoir surfé sur le net. Ils ont été condamnés eux aussi à l’issue de procès inéquitables à 13 ans de prison ferme. L’OLPEC se félicite de la libération de ces prisonniers et félicite les familles des détenus et espère que tous les autres prisonniers d’opinion soient libérés.
Il rappelle que le 1er mars, l’avocat et défenseur de droits humains, Mohamed Abbou achève sa première année de détention. Il avait été condamné en juin 2005 à trois et demi de prison ferme pour avoir publié sur le net une tribune où il compare les prisons tunisiennes à celles d’Abu Ghraieb en Iraq. Il appelle à une mobilisation pour la libération de Mohamed Abbou et tous les prisonniers d’opinion.
Il appelle les autorités publiques à respecter la liberté d’expression garantie par la constitution tunisienne ainsi que les instruments internationaux et à cesser de criminaliser la liberté d’expression sur le net. Le président Mohamed Talbi


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, Tunis Communiqué
L’AISPP informe que la matinée du 27 février 2006 a vu la libération du groupe des jeunes de Zarzis : Omar Farouk Chlendi, Ridha Bel Hajj Brahim de la prison de Borj El Amri, Hamza Mahroug, Omar Rached et Aymen Mcharek de la prison de Sfax, tandis que Abdelghaffar Guiza était retenu à l’hôpital des maladies thoraciques de l’Ariana où il était traité pour une tuberculose qui n’avait pas été soignée en prison. L’AISPP enregistre positivement la réponse des autorités tunisiennes aux appels demandant la libération de ces jeunes. (…) Demande à ce qu’ Abdelghaffar Guiza puisse être traité sérieusement (…) Exige des autorités qu’elles prennent en charge tout le traitement de l’ex-prisonnier Abdelghaffar Guiza. Et elle appelle à la libération de tous les prisonniers politiques, que soit mis un terme à leur tragédie et à celle de leurs familles. Elle demande à ce que soit tournée le plus vite possible la page de ce dossier affligeant, dans l’intérêt supérieur du pays. Tunis, le 27 février 2006 Pour l’Association La secrétaire générale Maître Saïda Akrami (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par l’auteure de la version en arabe, LT)

 
 

Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme  

 

Tunis, le 27 février 2006 

Déclaration

(Traduite de l’arabe)

 

 

La libération d’un grand nombre de détenus a été annoncée Samedi 25 février 2006. Certains ont bénéficié d’une grâce présidentielle, d’autres de la libération conditionnelle.

 

Parmi ceux qui ont été libéré on compte près de quatre vingt prisonniers politiques dont la plupart ont été condamné pour leur appartenance au mouvement Ennahdha et ont passé de longues périodes d’emprisonnement dans des conditions très dures suite à des procès où les conditions minimales d’un procès équitables étaient absentes.

 

Le groupe des « jeunes de Zarzis » qui ont été condamnés en appel à treize ans de prison pour avoir visité des sites Internet, ont été également libérés.

 

La Ligue qui félicite ceux qui ont été libérés et leurs familles, lesquelles ont affronté l’épreuve avec beaucoup de courage, juge cette décision positive. Elle espère qu’elle prélude à la libération du reste des détenus politiques et à la promulgation d’une loi d’amnistie générale. La LTDH considère que la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance le 20 Mars prochain constitue un événement saillant qui pourrait l’être encore plus, si l’on vidait les prisons tunisiennes de tous les prisonniers politiques et d’opinion.

 

De même, la décision de libérer un nombre important de détenus de droit commun est une chose positive parce qu’elle allège le surencombrement dont souffrent les prisons tunisiennes, ce que la Ligue dénoncé à plusieurs reprises.

 

Le Comité Directeur de la LTDH considère que la décision de libérer des dizaines de détenus politiques et des centaines de détenus de droit commun bien que positive reste insuffisante tant que tous les détenus politiques n’ont pas été libérés et que cette décision n’ait pas été suivie par d’autres sur la voie de la réforme par l’instauration des libertés individuelles et publiques et la démocratisation de la vie politique.

 

C’est ainsi que le Comité Directeur rappelle que le Samedi 25 Février, jour de la libération des prisonniers s’est déroulée une séance du procès de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme dans le cadre de l’affaire engagée par un groupe, constitué de membres du parti au pouvoir pour empêcher la Ligue de tenir son sixième congrès lequel devait avoir lieu les 9, 10 et 11 Septembre 2005.

Le procès a été reporté pour la 5ème fois, à la demande de deux plaignants qui ont maintenu leur plainte après que vingt autres se soient désistés. La prochaine audience a été renvoyée au 6 Mai 2006. Ce long délai démontre une volonté claire des autorités de prolonger la crise qu’elles ont provoquée.

 

Le jour du procès, le tribunal a été encerclé par un nombre important de forces de l’ordre et les membres du Comité Directeur ainsi que des militants ont été empêchés d’accéder au palais de justice alors que des représentants du corps diplomatique étranger ont pu entrer.

La Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme appelle avec insistance au traitement politique rapide de ce dossier afin que la LTDH puisse tenir son congrès national dans le cadre de l’autonomie et du respect de ses principes, qu’elle ait la liberté d’action et  que soit levé l’encerclement des locaux de ses sections qui dure depuis plusieurs mois en toute  illégalité D’importantes forces de sécurité ont encerclé le local central de la Ligue le Samedi 25 Février 2006 alors que s’y déroulait une réunion du comité préparatoire du Forum Social Méditerranéen.

 Un membre du Comité Directeur a été empêché d’entrer au local sous le prétexte d’  « exécution de directive ».

 

Cet encerclement survient le lendemain de l’interdiction du rassemblement convoqué par le Comité du 18 Octobre des droits et des libertés au local du Forum Démocratique du Travail et des Libertés pour revendiquer la liberté de réunion et exprimer sa solidarité avec la Ligue.

Le centre de la capitale a été envahi par des forces sécuritaires impressionnantes et quelques militants ont été arrêtés et conduits à des postes de police sans motif.

 

La Ligue déplore ces agissements et appelle à ce qu’il  y soit mis un terme.

Elle appelle au respect de la liberté d’association et de réunion, d’opinion et d’expression.

Elle appelle à ce que cesse l’instrumentalisation de la justice pour régler les différends avec les adversaires politiques et les militants des droits de l’homme et que soient levées toutes les restrictions imposées aux libertés publiques et individuelles, et ce, dans les plus proches délais afin de dépasser les tensions que vit aujourd’hui le pays.

 

 

 

Pour le Comité Directeur

Le Président

        Mokhtar TRIFI


Association des Travailleurs Maghrébins de France 10, rue AFFRE 75018 – Paris Tél. : 01.42.55.91.82 / fax : 01.42.52.60.61 E.mail : national@atmf.org Site : www.atmf.org

Libérations en Tunisie : triomphe de la lutte :

 

Les militants de l’ATMF ont accueilli avec soulagement la nouvelle de la libération des internautes de zarzis et de 76 autres détenus politiques du parti interdit d’Anahdha. Après la confusion du week-end dernier, Hamza Mahrouk, Omar Farouk Chlendi, Omar Rached, Abdel-Ghaffar Guiza, Aymen Mcharek, et Ridha Bel Hajj Brahim, tous originaires de Zarzis au sud tunisien, ont finalement pu rejoindre leur famille hier. En effet, leur libération avait été annoncée dans le cadre de la grâce présidentielle samedi avant d’être démentie dimanche. Les militants d’Anahdha avaient quant à eux été libérés la veille, il s’agit essentiellement de détenus en fin de peine, le journaliste Hammadi Jebali qui était condamné à 16 ans de prison en avait déjà purgé 15 au moment de sa libération. l’ATMF qui se réjouit de ces libération, tient à saluer toutes celles et ceux qui luttent pour le triomphe des libertés et pour le respect des droits humains en Tunisie, c’est leur détermination qui a permis cette victoire. Ces libérations ne sont pas sans nous rappeler que dans les prisons tunisiennes d’autres détenus politiques restent privés de liberté, que des journalistes sont condamnés à des peines de prison ferme au Maroc, et qu’en Algérie le caricaturiste Dilem vient d’être condamné à un an de prison alors que les familles de disparus encourent de gros risques avec l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Nous appelons donc l’ensemble des démocrates et des citoyens à redoubler de vigilance et à poursuivre la lutte pour les libertés et les droits auxquels aspirent les peuples.

Paris le 28 février 2006 La présidente, Fouzia Maqsoud
 

 
Reporters sans frontières Le 27 février 2006 TUNISIE

Libération du journaliste Hamadi Jebali et des « internautes de Zarzis »

Reporters sans frontières prend acte de la libération de Hamadi Jebali, directeur de l’hebdomadaire Al Fajr, le 25 février 2006, après 15 ans de détention. Les autorités tunisiennes ont également libérés les « internautes de Zarzis », emprisonnés depuis avril 2004. « Nous sommes soulagés de la décision des autorités tunisiennes. Il n’en reste pas moins que Hamadi Jebali a passé plus de quinze ans derrière les barreaux dans des conditions déplorables après un simulacre de procès : il a également effectué de nombreuses grèves de la faim, et s’est retrouvé plusieurs fois confiné à l’isolement. Nous espérons que plus personne n’aura à subir un sort similaire en Tunisie », a déclaré Reporters sans frontières. « Nous demeurons inquiets pour la situation de la liberté de la presse dans un pays où les professionnels des médias ne peuvent pas s’exprimer librement et sont régulièrement harcelés », a ajouté l’organisation. Le journaliste Hamadi Jebali et le groupe des six internautes dits « de Zarzis » font partie des 1600 prisonniers ayant bénéficié d’une grâce présidentielle, le 25 février 2006. Hamadi Jebali, directeur de l’hebdomadaire Al Fajr, organe du mouvement islamiste An Nahda, était détenu depuis 1991. Il avait été condamné à un an de prison pour « diffamation » après la publication d’un article de l’avocat Mohammed Nouri demandant la suppression des tribunaux militaires. Le 28 août 1992, il avait été condamné à seize ans de prison pour « appartenance à une organisation illégale » et « volonté de changer la nature de l’Etat ». Le procès s’est déroulé dans des conditions déplorables au regard des standards internationaux. Les membres du groupe de Zarzis avaient été condamnés en avril 2004 à dix-neuf ans et trois mois de prison pour « constitution de bande ayant pour objet la préparation d’attentats, tentative de vol et détention de produits explosifs ». Leur peine avait été ramenée en décembre 2004 à treize ans. Il y a plus de 15 ans, Reporters sans frontières mettait en place le « parrainage » et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l’oubli. Maghreb & Middle-East Desk Lynn TEHINI Reporters Without Borders 5 rue Geoffroy-Marie F – 75009 Paris 33 1 44 83 84 84 33 1 45 23 11 51 (fax) middle-east@rsf.org www.rsf.org
 

 


 

Tunisia: A year since Mohammed Abbou’s imprisonment The Tunisian people have been under 19 years of oppression

 

1 march 2006

Cairo, 1 March 2006 – The Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo) condemned today the continuation of the detention of lawyer and human rights writer, Mohammed Abbou as a result of an article posted on the Internet on 28 February 2005. Abbou was sentenced to three years and a half imprisonment, exactly year ago, as a result of this article in which he criticised the human rights situation in Tunisia and compared it with the Iraqi Abu Ghareib prison. A few days ago, the Tunisian President, Zein El-Abedeen, also known as the « Arab Pinochet » has – as his tradition prior to any important event – given pardon to 1600 Tunisian prisoners, including opinion prisoner, Hamadi Jebali. The pardon comes this time to cover over a ban on a demonstration demanding liberties and the release of opinion prisoners in Tunisia, in addition to the approaching 50th anniversary of Tunisian independence. However, the pardon did not include human rights activist, Abbou. HRinfo expressed its serious concern of the Tunisian government’s intention to end Abbou’s membership in the Lawyers syndicate through an order by the Tunisian general prosecutor, which is dominated by the government. HRinfo calls upon Arab and international organisations to stand in solidarity with opinion prisoners in Tunisia, especially Mohammed Abbou. HRinfo also calls upon the press to not join the misleading media campaign practiced by the Tunisian government through paid advertisement in Arab newspapers. The campaign aims to create a false democratic image of Tunisia which is in contrary to the oppressive reality that has grown since Ben Aly has taken power in 1987.


 

Le FSTJ retrouve sa bonne voie

 

Il est évident que toute activité commune génère des controverses et des polémiques pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Le FSTJ n’était pas privé de malentendus .reste que sa spécificité doit, en principe, fournir d’autres possibilités pour immuniser son processus constituant. Nous nous sommes engagés, Dawdi Slah(initiateur) et Fraouis Yosra (Association Tunisienne des Femmes Démocrates et Ligue Des Ecrivains Libres), après discussions approfondies et responsables avec tous les activistes militants du FSTJ(le 24, et 26 février 2006) , à dépasser la situation conflictuelle que la déclaration des signataires et la réaction, a cette dernière, ont laissé derrière eux. Nous visons le travail commun pour le bon fonctionnement de notre forum. ce qui nécessitera  de bien discerner les lignes rouges afin de respecter la contribution efficace et la crédibilité de toutes les composantes:organisations et individus, et ce dans le but de ne les outrepasser en aucun cas par qui que ce soit .

 

Le forum social tunisien jeune se réalise….  

 


Le lusodescendent vient de recouvrir la liberté

Correspondante à Paris Les « Internautes de Zarzis » ont été libérés hier des prisons de Borj El Amri et de de Sfax en Tunisie, par une « grâce présidentielle ». « Mon fils a été libéré, les internautes ont été les derniers à sortir », s’est exclamée, au JN, la Portugaise Térésa Quintas Chopin, lors d’une communication téléphonique internationale difficle à passer. Son fils, Omar Chlendi, lusodescendent de 23 ans, est sortie des géôles à 14 H 30 (heure locale), et d’après Térésa, il a été emmené dans les services administratifs, où il est resté pendant deux heures. En contact avec les familles des cinq autres internautes, Térésa a eu la confirmation que tous étaient effectivement libérés. Elle a cependant évoqué les 48 heures de d’angoisse et de douleur vécues par les familles devant les portes des prisons. En effet, le comité de soutien aux « internautes de Zarzis » (www.zarzis.org ) avait reçu un communiqué de l’agence AFP, en Tunisie, le 25 de ce mois, mentionnant que le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, accordait la liberté à 1298 prisonniers et une libération conditionnelle à 359 autres détenus ; parmi ces derniers, figuraient les noms de plus de 70 islamistes, membres du parti En Nahdha, du journaliste Hamadi Jebali, condamnés à 90 ans de prison, et des « internautes de Zarzis ». Les familles se sont donc déplacées jusqu’aux portes des prisons, en vain, car la libération des jeunes dépendait de « l’administration pénitentiaire qui ne travaille pas le dimanche ». Térésa avait embarqué pour la Tunisie dimanche, à 19 H 30. Quatre heures plus tard, elle perdait espoir car un nouveau communiqué démentait la libération des jeunes. Hier, elle a contacté le directeur de la prison de Borj El Amri et a confirmé la libération d’Omar. De retour à Paris dès cette semaine, Térésa, va faire toutes les démarches pour obtenir la double nationalité d’Omar, -empêchée par son ex-mari, un Tunisien qui a fui de France en Tunisie, en 1986, avec ses six enfants, et qui leur a empêché d’avoir un contact quelconque avec leur mère pendant 15 ans. (traduction ni revue ni corrigée par l’auteure de la version en portugais, LT)

Monaco: prison ferme requise pour un trafic international de voitures

AFP, le 28.02.2006 à 22h55

                      MONACO, 28 fév 2006 (AFP) –  Des peines de prison ferme ont été  requises mardi devant le tribunal correctionnel de Monaco à  l’encontre de deux prévenus français âgés de 25 ans soupçonnés  d’avoir alimenté un trafic de voitures de luxe volées en principauté  et envoyées ensuite en Tunisie via l’Italie.

                      Abdelaziz Houssaini et Mathias Pourrère sont accusés d’avoir  tenté de dérober, début 2005, des BMW et un cabriolet Mercedes dans  le parking du Millefiori, une tour pour milliardaires dominant  Monte-Carlo, dont ils possédaient le badge d’entrée.

                      L’enquête a révélé que grâce à des photocopies de faux  documents, les voleurs se procuraient en Belgique ou en Italie un  double des clés électroniques de certaines voitures de luxe  stationnées à Monaco. Puis ces véhicules transitaient par le port  italien de Gênes à destination de Carthage, en Tunisie en utilisant  des passeports volés et falsifiés.

                      A l’audience, le juge Isabelle Berro-Lefebvre s’est déclaré  persuadée que les « deux prévenus faisaient partie d’un réseau de  trafiquants ».

                      Le procureur Claire Dollman a requis trois ans de prison ferme à  l’encontre d’Abdelaziz Houssaini et un an pour son complice  présummé.

                      Les défenseurs des deux prévenus, Me Olivier Marquet et Me Gaêl  Fombelle ont demandé la relaxe faute de preuves formelles sur les  vols. Ils ont souligné que les deux hommes avaient été repérés par  la police alors qu’ils relevaient des numéros gravés sur les vitre  des véhicules ou quand ils effectuaient des  déverrouillage-verrouillage à l’aide des télécommandes électronique  à distance depuis leur véhicule.

                      Le jugement a été mis en délibéré au 14 mars.

 


SCHRÖDER, GHANNOUCHI, BEN ALI ET LES AUTRES…

Omar S’habou
Le rapport à la politique de Gerhard Schröder, le précédant chancelier  allemand, est subjuguant. Il ne laisse pas d’interpeller la méditation. Voici un Homme d’Etat (au sens plein du terme), en pleine force de l’âge, intègre, patriote, compétent et, de surcroît, très charismatique – toutes les qualités qu’un homme politique puisse espérer avoir –, que rien n’obligeait à quitter la scène politique  et  qui a quitté, de lui même, cette scène politique! « Seigneuralement » dirais-je ! Ce néologisme me paraissant lui convenir parfaitement.  Il est bien un Homme d’Etat Schröder ! Si tant est qu’un Homme d’Etat est celui qui  choisit de servir l’Etat et non pas de s’en servir. Et  qui fait peu cas de son confort  politique personnel quand  le sens de l’Etat – justement – lui commande d’aller à contre courant de ce  que le politiquement correct exige. Il n’a pas hésité à décider d’une draconienne – à la germanique ! – politique de reformes dont il savait qu’elle n’allait pas lui valoir l’assentiment d’une partie de l’opinion publique. Il n’en a eu cure ! Il l’a faite contre vents et marées. Et, suprême leçon de détachement par rapport à la magie du pouvoir, il a choisi de  tirer sa révérence au moment même où ses choix (la baisse du chômage notamment) commençaient à porter leurs fruits. Encore une fois rien, absolument rien, ne l’obligeait à le faire ! Il pouvait tout aussi bien devenir Vice-chancelier, rester président de son parti en attendant – comme le font la plupart de ses paires dans les autres démocraties occidentales- que l’alternance le ramène au pouvoir  ou rester simple député. Non, il a démissionné de tous ses mandats électifs  et statutaires. Il a quitté la scène politique ! Point barre. Il  sert maintenant son pays dans le privé. En tant que citoyen. Mais là aussi au plein sens du concept. En a-t-il perdu pour autant  en termes de prestige, de dignité ou de citoyenneté ?  Assurément non,  au contraire !  Il reste aux yeux de ses concitoyens – et le restera sans doute encore plus au fur et à mesure que les choix qu’il a imposés continuent de révéler leur sagesse –  comme un grand allemand qui a courageusement et intelligemment servi son pays. Il ne sera plus  au pouvoir mais il demeurera dans le cœur de ses compatriotes. Là où réside en fait  le véritable pouvoir. Celui qui s’exerce sur les cœurs, ne s’épuise jamais et vaut à son détenteur la gratitude voire l’amour.  Non celui qui s’exerce par la terreur et  vaut à son tenant la haine, le mépris et la disgrâce… N’est-ce pas…. Imagine-t-on un seul chef d’Etat arabe se conduire comme l’allemand Gerhard Schröder ? Je   n’en vois aucun ! On connaît le rapport quasi mystique de l’homme arabe au pouvoir. Depuis la période anté-islamique, il ne réalise sa complétude humaine que lorsqu’il s’identifie à un « Saïd » ! Un maître. Un état d’être  qui induit l’exercice d’une forme quelconque de pouvoir : sur les siens, sur  les membres de sa tribu ou, à défaut, sur des esclaves dont la traite sera tolérée et pratiquée jusqu’à la fin du dix neuvième siècle! Pour l’homme  arabe, l’exercice d’un pouvoir est consubstantiel à  sa dignité d’homme. Une  conception   qui aura  finalement gouverné son rapport non seulement à son environnement immédiat mais à l’histoire !  N’est ce pas la lutte pour le pouvoir, commencée dans le vestibule où le saint corps de notre prophète Mohammed était  encore exposé avant son enterrement, qui  aura été le vecteur  continu de l’histoire de la « oumma » ? Pour nous en tenir uniquement à l’histoire de notre pays, elle fut tissée de bout en bout par un interrompu  fil de tragédies dont  la cause était toujours l’inextinguible soif du pouvoir ! L’émir aghlabide Abdallah II, à titre d’exemple,  a été assassiné par son propre fils Zyadat Allah III.  Et les trois décennies de guerre civile entre les partisans de Hussein Ben Ali et ceux de son neveu Ali Pacha, ont fait faire à notre pays une dramatique et irréparable involution. La gangrène continue de sévir. Elle n’atteint pas uniquement le corps du régime. Mais aussi celui de  l’opposition. Indistinctement, un même substrat culturel réunit tout le monde – quelles que soient les convictions idéologiques des uns et des  autres –  dans un même culte du pouvoir non pas en tant  que moyen, forcement éphémère dans le temps et limité dans l’espace, mais en tant que fin en soi. « J’exerce le pouvoir, donc je suis, » tel est l’axiome de tout le monde ! Prenons l’exemple de Ghannouchi, chef du mouvement islamiste Ennahdha. Voici un dirigeant  dont les choix stratégiques (notamment le plan d’assaut contre le pouvoir en 1990  (الإنقضاض على السلطة)  ont conduit le mouvement aux destinées duquel il préside depuis un quart de siècle (à l’exception de  deux courts intermèdes plus ou moins forcés) à la désastreuse situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui : identité doctrinale ambivalente et confuse,  des milliers de familles  souffrant le martyr pour  ceux parmi les leurs qui croupissent encore dans les geôles ou qui endurent les pires privations après leur élargissement, et un éclatement cacophonique des centres de décision entre Londres, Paris et Tunis. Pourtant, comme si de rien n’était et comme s’il était, à l’instar du prophète, immunisé contre l’erreur, il continue de diriger, à partir de Londres et à l’abri des intempéries, le mouvement. Il est en tous cas très loin de donner  ne serait ce que l’impression d’être prêt à mettre en exécution ce qu’il ne cesse  d’exiger de  Ben Ali : l’alternance ! Pis : dans ce providentiel espace de débat qu’est devenu « Tunisnews » nous avons lu des textes sous  des signatures souvent anonymes mais proches de lui  qui jettent  l’anathème, avec une surprenante férocité, contre certains militants nahdhaouis  qui ont osé, l’été précédant, contester son leadership. Qu’adviendrait-il si le destin voudrait qu’il accédât un jour au pouvoir ? Cela risque de ne pas être très réjouissant… Ghannouchi est l’archétype – sur ce plan il appartient à la même espèce patho-atavique que Bourguiba –  incarnant le  charnel rapport de l’homme arabe au pouvoir. Alors que le simple bon sens, non seulement en vertu du principe même de l’alternance pour lequel il dit militer mais en raison de ses patents échecs en tant que chef de parti, aurait exigé de lui qu’il se consacrât depuis longtemps déjà à ses chères études. Uniquement. ( فيه البركة!) L’observation peut être quasiment généralisée, quoique avec des circonstances  souvent atténuantes pour certains,  aux autres dirigeants des partis. Chebbi par exemple. Il m’avait fait part il y a deux ans et au lendemain  d’une délicate opération sur le cœur de sa ferme volonté de « céder la place ». Je l’avais senti sincère et déterminé. La chose ne s’est pas faite. Sans minorer les qualités de ses  collègues du Bureau Politique, il semble que son remplacement posait plus de problèmes qu’il n’en résolvait.  Son maintien, à la limite, peut se justifier. Pareillement pour Harmel dont la légitimité historique sert encore à fédérer les deux tendances qui traversent « Ettajdid » Ce qui n’est pas le cas d’ Ennahdha, qui pilule lui  de dirigeants de qualité  en mesure de l’incarner aisément. Je pense à Mourou,  Doulatli, Mokni, Ali  Laaridh,  Jebali ou même à un cadre encore en prison comme Chourou. La désignation à la tête d’Ennahdha d’une de ces figures qui se sont distingués par des prises de position révélant leur sens politique consommé et leur sincère adhésion aux inductions normatives de la démocratie à l’occidentale, conférera à ce mouvement la  nouvelle dimension dont il a besoin pour se crédibiliser et se moderniser. Je répète que cette psyché – apparemment incurable – est généralisable à presque tout le monde. J’aurais peut être agi de la même manière si j’étais à leur place. Nous sommes issus, à quelques différences près, de la même matrice socio-culturelle. J’ai cité le cas de Chebbi et de Ghannouchi  pour donner corps à une logique  politique pure et abstraite, in abstracto : quand on affirme  un principe ou une vertu –l’alternance en l’occurrence ! – et que, en plus, on fustige ceux qui ne les observent pas, la moindre des vertus est, justement, de  commencer d’abord  par les appliquer soi même… Pour Ben Ali, les choses dépassent la cause  atavique et culturelle. Nous entrons dans une autre sphère d’entendement. Avec lui l’exercice du  pouvoir devient consubstantiel à la vie même. Le pouvoir devient  synonyme de vie. Et son absence de mort. Pour cette raison tout donne à croire qu’il a  décidé de ne quitter le pouvoir que les pieds devant… (بعد عمر طويل طبعا )                            Telle est, ramenée à une de ses multiples dimensions, la tragédie du monde  arabe ! Elle cessera le jour ou ce monde sera capable  de concevoir le foetus d’un Gerhard Schröder  et qui naîtra, par exemple,  à Sidi Ali El Hattab ou à El Manama… PS : Dans l’édition arabe de « Tunisnews » du 8 février 2006, j’ai précisé que  je dévoilerai le 27 avril prochain la nature de «  la nouvelle étape » que je m’étais engagé à annoncer dans une contribution antérieure. Sachant qu’une bonne partie des  lecteurs de « Tunisnews » sont francophones uniquement, il m’a paru utile de la refaire en français.


Décès de Cheikh Abderrahmane KHLIF

Grand Imam de la mosquée Ibn Nafaâ à Kairouan

   

19 Février 2006 Cheikh Abderrahman KHELIF – Né à Kairouan le 27 mai 1917 décédé le 19 février 2006 à l’âge de 89 ans. Après avoir appris appris tout le coran dans les écoles coraniques « koutteb » de sa ville natale il entreprends à 14 ans des études à la Zeitouna (1932) couronnées par l’obtention des diplômes « el ahlia » en 1936 (l’équivalent du 9e de l’enseignement de base actuellement)  » tahsil » (1er cycle de l’enseignement supérieur) en 1940 et « el alamia » (l’équivalent de la maîtrise actuellement) en 1942 date au cours de laquelle il a réussi le concours d’aptitude à l’enseignement . En 1952 il a regagné Kairouan où il enseigna la théologie et devint 2e Imam prédicateur à la grande mosquée en 1955 (le 1er étant à l’époque Cheikh Tahar SADDAM). En 1956 il fut désigné directeur de la succursale « zeitouna » à Kairouan. Après avoir enseigné la littérature arabe dans les lycées de Kairouan , de Gabès et de Sousse il fut recruté en 1968 inspecteur de l’éducation islamique des établissements secondaires. En 1988 il fut désigné membre du conseil supérieur islamique et en 1989 il fut élu membre de la chambre des députés. Il a, en outre, participé à des colloques et dirigé des cycles de formation d’imams prédicateurs organisés par la ligue du monde musulman dans divers pays dont l’Indonésie, les Iles maldives, les Iles comores, la France, la Belgique etc… Depuis son accession au poste de premier Imam de la mosquée Ibn Nafaâ à Kairouan, il n’a cessé depuis à donner bénévolement et sans interruption des cours du soir en sciences religieuses et mémorisation du Coran. A son actif plusieurs œuvres et publications scientifiques et théologiques de valeur qui ont largement contribué à l’enrichissement de la pensée islamique dont nous citons en particulier (comment devenir prédicateur, classification des rites du pèlerinage, les hallucinations à la mort et après la mort etc..) Il a aussi animé plusieurs émissions télévisées sur l’islam en Tunisie et dans les pays du golfe où il jouissait d’une grande aura auprès des téléspectateurs. Il a été également membre actif de la ligue coranique en Arabie Saoudite. Personnage charismatique de Kairouan et savant musulman dans les sciences religieuses de grande renommée internationale. (Source : le site www.kairouan.org , visité le 28 février 2006)

LE CHEIKH ABDERRAHMAN KHELIF cité dans le livre des experts français Michel Camau et Vincent Geisser

EXTRAITS DU LIVRE « Le syndrome autoritaire – Politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali » de Michel Camau et Vincent Geisser – Editions : Presses de Sciences Po – France – Septembre 2003 – ISBN 2-7246-0879-8)

PAGE 272

« .. On perçoit ici la nécessité de prêter attention aux figures dialogiques et emblématiques, aux opérateurs humains du passage de la scène de l’islam officiel à celle de l’islam contestataire. Nous verrons que certains de ces passeurs de scènes musulmanes tunisiennes (Béchir Turki, Hind Chelbi, cheikhs Khelif et Ouertani…) n’appartiennent ni à l’officielle ni à la contestataire 4 et qu’ils ont pourtant joué un rôle fondamental dans leur articulation conflictuelle.

En somme, pour comprendre l’émergence de l’islamisme en Tunisie, à la fois comme mouvement socioculturel (Haraka ijtima’ia wathaquafia), et parti politique (hizb), il n’est pas sûr qu’il faille se référer directement aux pères fondateurs du MTI (R. GHannouchi, A. Mourou, F. Beldi, et S. Karker).

Le détour sociologique par ces passeurs de scènes musulmanes nous semble non seulement utile sur le plan heuristique, mais aussi participer d’une rupture avec une certaine « sociologie de l’immédiateté » qui tend à expliquer les phénomènes sociopolitiques par les acteurs du moment… »

(4) Ce sont ni des personnages de l’Etat tunisien, ni des membres actifs du mouvement islamiste. Il faut toutefois noter que cheikh Khelif, ancien imam kairouanais fortement critique à l’égard de la politique bourguibienne, sera nommé en janvier 1989 comme membre du Conseil islamique supérieur de la République tunisienne institué en mai 1987 par Bourguiba et réactivé sous une forme élargie par Ben Ali.

Page 279

« .. L’affaire qui a sans doute le plus marqué la « conscience musulmane » des Tunisiens aux lendemains de l’indépendance est celle de la destitution des deux cheikhs de Kairouan, Khelif et Ouertani.

Ceux-ci, en 1961, s’étaient opposés avec virulence au tournage d’un film, Le Voleur de Bagdad, dans l’enceinte de la grande mosquée Sidi el Okba- la première mosquée construite au Maghreb-, geste qui était perçu comme un acte de profanation, portant atteinte à la dignité de l’islam avec la complicité des autorités de l’Etat.

Leur révocation par le régime avait suscité un soutien massif de la population kairouannaise et la répression qui s’en suivit (plusieurs victimes parmi les manifestants) contribua à renforcer leur prestige.

Les cheikhs Khelif et Ouertani devinrent très tôt les symboles de cette résistance à l’occidentalisation et à la sécularisation autoritaires. Leur influence ne cessa de grandir auprès des jeunes lycéens, qui pour certains, constituèrent les premiers noyaux des cercles islamistes étudiants, au début des années 1970.

Quoi que l’on pense de cette hypothèse de filiation entre l’attitude de refus des cheikhs de Kairouan et la création des premiers cercles islamistes, il convient de retenir d’un tel événement, cette position d’hommes-frontières qui fait d’eux des passeurs de scènes mais aussi des passeurs d’époques.

Leur résistance annonce en quelque sorte une prise de conscience plus générale quant aux excès du sécularisme bourguibien et une volonté populaire de recentrage autour des valeurs arabo-musulmanes.

Pourtant, aucun des deux cheikhs kairouannais ne rejoindra par la suite la mouvance islamiste, pas plus que le MTI que les islamistes progressistes du courant 15-21 (H. Enneifer et S. Jourchi).

Au contraire, l’un d’eux (Khelif) se montrera même l’un des plus farouches adversaires du mouvement islamiste (Remarque de la rédaction : nous estimons que les auteurs ont fait fausse route ici. Cette affirmation n’a jamais été vraie à notre connaissance. D’ailleurs, le communiqué publié par le mouvement Ennahdha le 20 février 2006 à la suite du décès du Cheikh ne peut être plus expléicite.) et sera nommé, en 1989, par le président Zine El-Abidine Ben Ali au conseil islamique supérieur (CIS), institution officielle, dont l’objectif est de cautionner la politique religieuse du pouvoir.

Dans un registre plus intellectuel, il convient également de s’arrêter sur l’influence, exercée sur les futurs fondateurs du Mouvement de la tendance islamique (MTI) par un scientifique de renommée internationale, Béchir Turki. Ancien élève du prestigieux collège Sadiki, il est l’un des premiers Tunisiens à obtenir un diplôme d’ingénieur (1956) et un doctorat en physique nucléaire (1959).

Après quoi il devient directeur du Centre d’Etudes Atomiques (CEA) jusqu’en 1969, année à partir de laquelle il prend la présidence de l’Agence internationale de figure idéal-typique de l’intellectuel bourguibien positiviste, fierté d’un régime nationaliste qui cherche à conquérir son indépendance technologique. Mais Béchir Turki est aussi un homme pieux, profondément attaché à la religion et qui entend combattre « les valeurs agressives de l’athéisme et du matérialisme ».

Son projet est de montrer non pas la supériorité de la religion musulmane sur la science mais, au contraire, que l’islam est par excellence la religion de la science et que le Coran constitue le livre de la science. La modernité scientifique et technologique ne saurait passer que par  » un retour à l’authenticité des valeurs intemporelles de l’islam ».

Avant de publier, en 1979, son livre phare, « l’islam, religion de la science », Béchir Turki a organisé pendant plusieurs années des cycles de conférences sur le même thème « Science et foi », attirant à chaque fois un auditoire toujours plus nombreux, captivé par les propos de cet homme de science qui osait défier le positivisme bourguibien.

C’est d’ailleurs au cours de l’une de ses conférences à la cité universitaire du Bardo (banlieue de Tunis) que Rached Ghannouchi, Abdelfattah Mourou et Fadhel Beldi décident de se retrouver régulièrement et de lancer un embryon d’organisation, qui deviendra plus tard le Mouvement de la tendance islamique… »

Fin des extraits


Hermassi aux Émirats

L’ancien ministre tunisien de la Culture (1996-2005) et des Affaires étrangères (2005) Abdelbaki Hermassi réside, depuis le 1er janvier dernier, à Abou Dhabi, où il a pris la direction du Centre des études stratégiques des Émirats arabes unis. Avant d’entrer en politique, au lendemain de l’accession de Ben Ali au pouvoir, en 1987, Hermassi avait enseigné la sociologie en France, aux États-Unis et en Tunisie. Il est connu pour être un spécialiste des mouvements islamistes.  (Source : Jeune Afrique, N°2355 du 26 février au 4 mars 2006)

Naissance de l’Apa

Une nouvelle agence de presse à vocation panafricaine, l’Apa (Agence de presse africaine), vient de naître à Dakar, où est installé son siège. L’Apa, qui diffuse à partir du 27 février ses dépêches en français et en anglais sur le site www.apanews.net, dispose d’un capital de départ de 150 millions de F CFA, majoritairement apporté par des investisseurs marocains (notamment l’homme d’affaires Hakim Ghissassi) mais aussi mauritaniens (Abdallah ould Mohammedi, de Sahara media) et sénégalais. Son directeur général est un journaliste connu du paysage médiatique dakarois : Sidi Gaye, un ancien du Soleil, de Sud Quotidien et de la Pana – dont l’Apa sera la concurrente directe. L’Agence, qui envisage de lancer cette année une branche audiovisuelle (ApaTV et Apaphotos), compte ouvrir onze bureaux régionaux sur le continent. Elle se veut rigoureusement indépendante. Une excellente disposition de départ, qu’il conviendra de vérifier à l’usage… (Source : Jeune Afrique, N°2355 du 26 février au 4 mars 2006)

Mecca-Cola : à quelque chose blasphème est bon

par LUC OLINGA La controverse sur les caricatures du Prophète a au moins fait un heureux en terre d’islam : Mecca-Cola. Le soda au slogan militant – « ne buvez pas idiot, buvez engagé » -, a triplé ses ventes dans les pays musulmans. « Nous ne pouvons plus assurer toutes les demandes », a indiqué son fondateur, Tawfik Mathlouthi. En Malaisie, les commandes mensuelles, qui ne dépassaient guère le seuil de 500 000, se sont envolées à 1,5 million. Tendance identique en Algérie, au Yémen et en France. Fort de ce succès, Mecca-Cola, qui produit également Mecca-Tea et Mecca-Aqua, projette de commercialiser, dans les tout prochains jours, une nouvelle boisson appelée Mecca-Power. La marque envisage aussi, à moyen terme, de diversifier ses activités en ouvrant des cafés à son nom aux Émirats arabes unis, en Malaisie et au Pakistan.  (Source : Jeune Afrique, N°2355 du 26 février au 4 mars 2006)


Tunisie- Algérie

Le grand rapprochement ?

par ABDELAZIZ BARROUHI La multiplication des projets économiques communs témoignent d’une spectaculaire embellie des relations entre les deux pays. Tunis, 18 février. Dans un hôtel des Berges du Lac, le nouveau quartier des affaires, une cinquantaine de jeunes patrons maghrébins sont réunis à l’initiative du Centre des jeunes entrepreneurs (CJD). C’est une première… Le Tunisien Abdelaziz Darghouth, qui a organisé ce rassemblement informel, ne décolère pas contre la non-application par les pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) des accords d’intégration économique qu’ils ont signés au cours de la dernière décennie. « On signe pour signer ! » s’insurge-t-il. C’est vrai, bien sûr, mais seulement en partie, comme en ont témoigné, deux jours auparavant (15-16 février, à Tunis), les retrouvailles entre Ahmed Ouyahia et Mohamed Ghannouchi, les Premiers ministres algérien et tunisien, à l’occasion de la réunion annuelle de la Grande Commission mixte de coopération, qu’ils coprésidaient. Plusieurs accords de coopération ont été signés à cette occasion. Ouyahia a ensuite été reçu par le président Zine el-Abidine Ben Ali, lequel, faveur exceptionnelle, l’a gardé à déjeuner avant de téléphoner à Abdelaziz Bouteflika, son alter ego algérien. Les présidents ont évoqué les « perspectives de consolidation » des relations entre leurs deux pays, qu’il convient « de porter au plus haut niveau ». Ghannouchi et Ouyahia ont quant à eux parlé du « caractère stratégique et privilégié » desdites relations, ainsi que de l’intégration et de la complémentarité des économies maghrébines, censées permettre de « combler les retards » et d’« atténuer les effets de la mondialisation sur nos peuples ». Paroles en l’air ? Ou faut-il croire que Ben Ali et Bouteflika, qui s’apprécient, dit-on, de plus en plus, ont réellement engagé entre leurs deux pays le plus spectaculaire rapprochement depuis les indépendances ? Plusieurs éléments incitent à prendre au sérieux la seconde hypothèse. Avec la prudence qui s’impose. D’abord, parce que Ghannouchi et Ouyahia ont fait état de résultats concrets, acquis ou prévisibles au cours des prochains mois, dans la promotion de l’investissement et le développement des relations commerciales. Mais ce n’est pas tout. Les accords signés au palais du gouvernement concernant la garantie des investissements réciproques et les relations entre Banques centrales, de même que les divers programmes mis au point, témoignent d’une audace sans précédent. Il suffit pour s’en convaincre d’examiner les chiffres. En 2005, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 413 millions de dinars tunisiens (255,6 millions d’euros) pour les seules marchandises, soit une progression de 80 % par rapport à l’année précédente. Les exportations tunisiennes ont augmenté de 74 % et les algériennes de 87 %. Là encore, c’est sans précédent. La performance est d’autant plus remarquable que, jusqu’à présent, les produits tunisiens étaient taxés à leur entrée en Algérie – la réciproque n’étant point vraie. Une anomalie corrigée lors de la réunion de Tunis. Mais l’événement, c’est le lancement au cours des prochains mois de vastes projets d’investissements. Apparemment, Algériens et Tunisiens sont résolus à faire les choses en grand. Selon nos informations, l’Algérie, dont une partie de la production d’hydrocarbures est acheminée du Sahara vers la Méditerranée via le territoire tunisien, envisage de devenir un investisseur stratégique dans le secteur énergétique de son voisin. 1. Naftal, filiale de la compagnie nationale algérienne Sonatrach dans le domaine de la distribution, paraît bien placée pour acquérir les 35 % du capital de la Société nationale de distribution du pétrole (SNDP-Agil), mise en vente dans le cadre du programme tunisien de privatisations. Les résultats de l’appel d’offres international devraient être rendus publics prochainement. Agil détient 45 % du marché local de la distribution (188 stations-service à travers tout le pays). 2. L’Algérie s’intéresse également à un projet de concession en vue de la construction d’une raffinerie dans la zone du terminal pétrolier de la Skhira, sur la côte méditerranéenne. Plusieurs responsables ont séjourné à Tunis au mois de janvier pour s’informer de la nature exacte du projet. Les candidats devraient être « préqualifiés » en avril. 3. L’Algérie pourrait par ailleurs entrer dans le capital de la Compagnie de transport pétrolier du Sahara (Trapsa), qui gère un pipeline de 775 km reliant le champ tunisien d’el-Borma et le Sud algérien à ce même port de la Skhira. 4. Le renforcement des capacités du Transmed (appelé aussi Enrico Mattei), le pipeline qui, depuis 1984, achemine le gaz algérien vers l’Italie, via la Tunisie et le canal de Sicile, est désormais assuré. Sonatrach et la compagnie italienne ENI se sont mis d’accord pour porter sa capacité annuelle de 27 milliards à 33,5 milliards de m3. L’opération se déroulera en deux phases, l’une étant censée s’achever en 2008 et l’autre en 2012. Elle se traduira par des royalties supplémentaires pour la Tunisie. Ce redéploiement stratégique est naturellement facilité par le fait que l’Algérie a accumulé depuis deux ans, à la faveur de la flambée des prix des hydrocarbures, de très importantes réserves de devises. Les institutions financières internationales lui ont conseillé d’en investir une partie hors de ses frontières afin d’éviter une surchauffe de son économie. Les responsables tunisiens s’y montrent favorables, comme ils le sont à tout ce qui contribue à l’intégration maghrébine. En sens inverse, ils encouragent les investisseurs nationaux qui le souhaitent à s’installer en Algérie. « Une quarantaine de projets d’implantation d’entreprises tunisiennes en Algérie ont été recensés au cours des deux dernières années, révèle Taoufik Baccar, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie. Nous soutenons tous les projets crédibles d’investissement à l’étranger. Nous encourageons aussi les banques tunisiennes à s’implanter dans les pays voisins. » Parmi les projets les plus importants, celui d’Alkimia, un producteur de détergents chimiques STPP (tripolyphosphate de sodium) dont l’actionnaire principal est le groupe chimique qui transforme les phosphates tunisiens. Après plus de trois ans de patience, Alkimia vient de prendre une participation de 55 % dans le capital de la société algérienne Alkimial (du group Asmidal), à Annaba. Ce qui permettra de moderniser cette ancienne entreprise publique aujourd’hui en difficulté et d’assurer la production de 60 000 t de STPP par an. Une partie de la production est destinée au marché algérien. L’autre doit être exportée au Maroc et, peut-être, en… Tunisie. Directeur général adjoint du bureau d’études tunisien Comète, qui travaille sur le marché algérien, Walid Belhadj Amor est convaincu de l’intérêt d’un partenariat avec des entreprises européennes pour investir en Algérie. C’est ainsi qu’un joint-venture a été constitué entre le groupe français Danone et Sotubi, filiale du groupe tunisien Mabrouk, qui construit actuellement à Alger une biscuiterie qui sera opérationnelle à la fin de l’année. De même, Tunisie Leasing et la banque privée Amen Bank, ont, en janvier, lancé Maghreb Leasing Algérie (MLA), en partenariat avec deux institutions de développement, FMO (Pays-Bas) et Proparco (France). La Banque européenne d’investissement a accordé à la MLA des quasi-fonds propres d’un montant de 10 millions d’euros pour financer les prêts-bails alloués aux PME algériennes. Deux douzaines d’entreprises tunisiennes, notamment des bureaux d’études (industrie, bâtiment et travaux publics, informatique), sont actuellement présentes dans le pays voisin. Parmi elles, les groupes Poulina et Hachicha, qui ont implanté des unités industrielles, et les groupes de distribution Bayahi et Loukil. Installé en Algérie depuis deux ans, Sigma Conseil (études médias et publicité), que dirige Hassen Zargouni, est également présent au Maroc et en Libye – sans parler de la Tunisie – et peut aujourd’hui se vanter d’être l’une des rares entreprises authentiquement maghrébines. Pour accompagner le mouvement, le gouvernement tunisien a décidé de faire de 2006 l’« Année de l’Algérie ». Outre diverses manifestations culturelles, le programme prévoit l’importante participation de Tunisiens aux foires organisées à Alger et dans plusieurs villes de province, frontalières notamment. Tunisiens et Algériens ont les uns des autres une connaissance sensiblement différente. Les premiers sont plus nombreux à se rendre dans le pays voisin pour le business. Et c’est exactement l’inverse pour le tourisme : en 2005, 931 000 Algériens se sont rendus en Tunisie, par la route, pour y passer leurs vacances. Pour anticiper le développement à moyen terme des échanges humains et matériels, on travaille, de part et d’autre de la frontière, au renforcement des moyens de transport. Le 20 février, le président Ben Ali a inauguré le premier tronçon de l’autoroute qui reliera Tunis à l’Algérie. Côté algérien, les pouvoirs publics ont fait de la prolongation de l’autoroute de l’Est jusqu’à la frontière tunisienne l’une de leurs priorités. Déjà, les avions entre Tunis et Alger sont mieux remplis qu’à l’accoutumée. Il est vrai que seul un vol quotidien relie les deux capitales… (Source : Jeune Afrique, N°2355 du 26 février au 4 mars 2006)  


HUMEUR

À quoi sert de railler l’islam ?

PAR FAWZIA ZOUARI En quoi les caricatures du prophète Mohammed feront-elles avancer le dialogue entre l’islam et l’Occident ? Est-il judicieux de croire que railler l’islam ouvrira les musulmans aux vertus de l’échange et de l’altérité ? L’Occident défend une règle à laquelle il tient, la liberté d’expression. Soit. Mais pourquoi ce même Occident ne reconnaîtrait-t-il pas à d’autres cultures une hiérarchie différente des valeurs qui consisterait à défendre, en l’occurrence, la dignité ? Si un Européen est prêt à mourir pour la liberté, un Arabe ne peut-il se sacrifier dès lors qu’il se sent humilié ou offensé ? Existerait-il un « terrorisme des valeurs », manié par un Occident qui entend désigner pour tous une seule façon d’être au monde? Pourquoi le musulman de la rue qu’on a vu sur les écrans européens se frapper la poitrine et crier : « Tuez-moi ! Tuez mon père ! Mais ne touchez pas au Prophète », serait-il d’office un « fou d’Allah » et non pas quelqu’un pour qui la foi passe avant la liberté, le respect de ses croyances avant le confort de sa vie privée, le sacré avant le profane ? Par ailleurs, dans des sociétés musulmanes où le concept de Oumma prime celui de l’individu, pourquoi s’étonner qu’un fidèle du Prophète ait du mal à comprendre que l’on soit poursuivi pour injure raciale ou homophobie voire pour atteinte au confort du chien de la voisine, mais qu’on échappe à toute peine en s’en prenant à une figure vénérée par un milliard et demi d’êtres humains ? Et même en considérant que l’Occident serait habilité à dicter les valeurs, pourquoi ne puiserait-il pas dans celles qui incitent à la compréhension mutuelle, au lieu de se livrer au plaisir insidieux des défis ? On demande à celui qui est fort d’être sage et de comprendre celui qui ne l’est pas. Alors que le « monde civilisé » ne rate pas une occasion de montrer un « mahométan » colérique, conservateur, voire terroriste, pourquoi s’attend-il à ce que ce même musulman accepte soudain la critique et affiche un grand sourire devant l’adversité ? Si les caricaturistes occidentaux veulent s’amuser, qu’ils ne s’étonnent pas de la réaction des « barbares ». Si les médias choisissent d’agiter le chiffon rouge, qu’ils ne fassent pas semblant demain d’ignorer les motifs qui armeront la main des preneurs d’otages et des kamikazes. L’on peut se demander : si le fidèle de la rue cède au démon de l’indignation et de la colère, l’intellectuel musulman ne pourrait-il pas appeler ses coreligionnaires à la raison ? Sans blague ! Il existe encore des élites dans le monde arabo-musulman ? Cette minorité moribonde que des pouvoirs locaux se sont ingéniés à étrangler grâce à leurs alliés naturels, les islamistes, et à qui l’Occident ne laisse le choix qu’entre l’allégeance ou le ressentiment ? Quelques rescapés de cette élite ont osé : « Méfions-nous des combats d’arrière-garde et ne cédons pas à la provocation, elle ne servira qu’à ternir plus l’image de l’islam. » Sauf que le vacarme des chaînes de télévision relayant les prêches djihadistes de certains imams a vite occulté ces voix nuancées (Source : Jeune Afrique, N°2355 du 26 février au 4 mars 2006)


INTERVIEW Youssef Seddik
PROPOS RECUEILLIS PAR FAWZIA ZOUARI
L’auteur d’un Coran en bandes dessinées et d’une série documentaire sur la vie du Prophète revient sur l’affaire des dessins « blasphématoires ». Philosophe et anthropologue tunisien, Youssef Seddik a publié de nombreux ouvrages dont Si le Coran m’était conté (Alef, 1990), récits coraniques en bandes dessinées, Nous n’avons jamais lu le Coran (L’Aube, 2004) et Qui sont les Barbares ? (L’Aube, 2005). Il est également le coauteur (avec Celal Artunkal et Chema Sarmiento) d’une série documentaire sur la vie du Prophète en cinq volets, diffusée sur la chaîne française Arte en janvier 2002. Jeune Afrique : Vous avez publié en 1990 un Coran en bande dessinée. Avez-vous eu recours à la figuration « juridiquement » interdite et comment l’ouvrage a-t-il été accueilli ? Youssef Seddik : Mon but était avant tout pédagogique : faciliter aux jeunes l’accès au texte coranique, mettre à leur disposition un support de lecture plus ludique. Mais je n’ai pas eu recours à la figuration prohibée. Chaque fois que la bulle procédait de la bouche du Prophète ou d’un de ses compagnons, le personnage était dans le hors-champ ou suggéré par une flaque de lumière. Je ne pouvais pas transgresser une tradition qui considère l’image comme illégitime tout en prétendant faire une œuvre pédagogique. Ce qui n’a pas empêché de nombreuses instances islamiques du Maghreb et du Moyen-Orient de condamner ces dessins et l’Organisation de la conférence islamique (OCI) de les traiter de bidaa (innovation coupable) dans un communiqué officiel relayé par les médias de tous les pays musulmans excepté ceux de l’Iran et de la Turquie. J’ai dû arrêter la publication au troisième tome, ne voulant ni polémiquer ni tomber dans une guerre qui n’est pas la mienne. Quelle est la position précise de l’islam vis-à-vis de la figuration ? Il faut d’abord rappeler que l’interdiction de l’image n’est pas propre à l’islam. Elle est dans le judaïsme et remonte encore plus loin. Dieu est conçu comme le seul « gestionnaire » de la mythologie et de l’image. Lisez le Phèdre ou La République de Platon ; le mythos (le mythe) est géré par une instance supérieure de la pensée. Le poète ou l’artiste, le faiseur d’artifices, y est décrit comme celui qui a recours aux métaphores pour faire illusion. Il est exclu de la Cité idéale. Le Coran a décrié sévèrement les poètes dans la sourate qui porte ce nom, précisément (XXVI, 224). Seul Dieu est maître du récit, de la fiction et de la métaphore. C’est pourquoi l’auteur (ou les auteurs) des Mille et Une Nuits, par exemple, n’a jamais revendiqué son œuvre, cela aurait été blasphématoire. Le Coran, qui reprend les Dix Commandements (sourate XVII), omet de mentionner celui relatif à l’image (« Tu ne feras pas d’image taillée ») et le remplace par : « Si vous construisez un discours, soyez juste. » C’est sciemment que l’islam a traité la question de l’image en la destituant et en l’intégrant dans le système du langage en général. Cela dit, il n’y a pas un seul mot dans le Coran, ni même la moindre allusion, qui interdise l’image. Il y est juste dit que seul Dieu est Mousawwir, celui qui donne forme. L’interdiction existe en revanche dans les hadiths : « Celui qui fera une image sur terre sera appelé sans répit dans l’au-delà à y insuffler la vie, et ne le pourra pas. » Un autre hadith rapporte que le Prophète aurait dit à son épouse Aïcha, qui venait de lui acheter une taie d’oreiller brodée de motifs animaliers : « Je ne peux pas entrer dans une maison où il y a des images parce que les anges n’y rentrent pas. »Il est un fait que la crainte de glisser dans l’idolâtrie a poussé les sunnites à prohiber la figuration, alors que les chiites ont dépassé très tôt ce problème et développé un rituel et une dogmatique de l’image. Comment réagissez-vous aux caricatures du Prophète publiées au Danemark ? Je me sens blessé. C’est un personnage que je vénère en dehors de toute considération cultuelle. Ces caricatures ont foulé au pied une valeur fondamentale, une valeur qui est à l’origine de toutes les autres : la pudeur. Elle consiste à comprendre et à respecter les codes et la façon d’être de l’Autre. N’est plus musulman, faut-il le rappeler, celui qui insulte prophètes et messagers du judaïsme ou du christianisme, ou même qui s’en moquerait. Si le tiers de « l’humanité » musulmane de sexe mâle se prénomme Mohammed, un tiers quasiment se prénomme Moussa, Youssef, Ibrahim, Younes (Jonas), etc. Alors, j’ai envie de dire à propos des caricaturistes danois : soit ils sont ignorants et ne savent pas à quel point ils ont offensé les musulmans, soit ils le savent, et l’ont donc fait sciemment, manquant ainsi de pudeur. Peut-on dire qu’ils ont touché au sacré ? Les notions de sacré (muqaddas) et de profane n’existent pas en islam. Elles sont remplacées par le halal (licite) et le haram (illicite). Il n’y a pas de sacré pour la simple raison qu’il n’y a pas de profane, ce mot voulant dire « en dehors de la lumière du temple », et il n’existe pas de temple en islam. Le halal ne concerne pas que la viande. Il définit tout ce que le musulman peut pratiquer dans la frontière de l’humain (hadd ; pl. : hudud), qui ne doit pas déborder sur le domaine de Dieu, car cela deviendrait de la démesure, laquelle est la définition même du haram. Par conséquent, les caricatures ne sont pas un acte de désacralisation aux yeux des musulmans, mais une forme de débordement ou d’empiétement sur les affaires de Dieu.Personnellement, je dirais que je ne suis pas choqué par les caricatures proprement dites mais par leur prolongement politique, le lien absurde qu’elles établissent entre le terrorisme et la profession de foi islamique. Que pensez-vous de la réaction des musulmans ? Je juge leur colère légitime. Je décèle même une grande vigueur des populations musulmanes dans ces manifestations de rue. Bien sûr, je déplore les violences, dans lesquelles on peut voir de la manipulation, sinon, comment comprendre que des pays qui n’ont pas permis à leur population de lever le petit doigt devant les images des prisonniers d’Abou Ghraib ou les atteintes au Coran à Guantánamo puissent aujourd’hui s’ériger en défenseurs de l’islam ? La colère qui ne se prolonge pas par la violence signifie, elle, la vigueur de la foi musulmane et sa grande capacité de survie. Que voulez-vous dire par « capacité de survie » ? Jamais on n’a laissé au Coran la possibilité de se faire lire ou admettre par l’humanité. Le judaïsme comme le christianisme ont eu tout le temps de discuter de leur message. Depuis le XIIe siècle, toutes sortes d’obstacles sont venus empêcher l’islam d’une telle évolution, alors qu’il a démontré à ses débuts ses capacités à donner du sens et à importer tous les savoirs du monde devenus universellement arabes. Il y a eu dix croisades qui ont épuisé ce message, après quoi, pendant des siècles, les plus grands esprits de l’Europe se sont amusés à traiter l’islam de paganisme, voire de satanisme. Il y a eu ensuite le sac de Bagdad par Hulagu (1258), puis l’avènement de l’Empire ottoman, qui a nivelé voire banalisé le message, et, enfin, l’entreprise coloniale, où Jules Ferry devait s’occuper des « corps » de nous autres et le cardinal Lavigerie et ses missionnaires auxiliaires de la soldatesque coloniale des « âmes », c’est-à-dire d’évangéliser les musulmans. Ces derniers ont acquis, au fil de l’histoire, la force de se faire hérissons pour survivre malgré tout, et c’est ce que j’admire aujourd’hui chez eux. D’une façon générale, que faut-il faire pour en finir avec ces questions récurrentes qui posent problème en islam et le désignent au monde comme une religion rétrograde ? Il faut évacuer ces commentaires qui encombrent, voire troublent, le message coranique et décider d’une suspension de ce que la Tradition nomme charia. Il faut dire que ce mot dans son acception connue n’est jamais mentionné dans le Coran. La seule fois où la racine du mot est attestée, chir’a, c’est à côté du mot minhâj, méthode. Ce pour nous dire « qu’à chaque peuple sa voix spécifique (chir’a) et sa méthode de vie ». Une vraie reconnaissance, déjà au VIIe siècle, de ce qui fait la diversité des communautés humaines. Autrement dit, il faut se contenter d’une lecture du Coran comme s’il n’y avait pas d’autres recours. Aujourd’hui, nous disposons de meilleurs outils pour faire une mise en parenthèse d’une exégèse devenue répétitive. Une sorte de « réduction phénoménologique » qui conserve ce qu’elle suspend. (Source : Jeune Afrique, N°2355 du 26 février au 4 mars 2006)


Islamisme, démocratie et paix

M.A. Mankai, Tunis, Tunisie La victoire du Hamas, comme celle du Front islamique du salut (FIS) en Algérie en 1991, prouve que, quand on accapare le pouvoir pendant de très longues années et qu’on fait tout pour empêcher l’émergence de formations politiques légalement organisées, on produit une colère latente qui s’exprime en vote sanction dès la première ouverture démocratique. Et ce vote ne peut profiter qu’aux courants conservateurs représentants de la pensée refuge donc aux islamistes. Dans les pays où l’on a continué à organiser des élections même imparfaites (Algérie, Jordanie…), le score des islamistes n’a fait que reculer d’une échéance à l’autre parallèlement à une nette évolution de leur discours vers une acceptation claire et nette des mécanismes de la démocratie. Non, démocratie ne rime pas avec islamisme. Le terreau de l’islamisme radical est bien l’absence de démocratie : c’est la seule vérité historique vérifiée et confirmée. Tout en réaffirmant ce qui précède, j’ajouterai qu’au vu de l’état exceptionnel de la situation dans les territoires palestiniens, il serait vain de chercher à tirer des conclusions que l’on pourrait transposer à d’autres États. Quand on vit sous l’occupation, on perd la rationalité. En définitive, je pense que la victoire du Hamas est une très bonne chose pour au moins trois raisons. 1. Au pouvoir, le Hamas va être confronté à la réalité. S’il maintient sa ligne idéologique radicale, ses promesses seront mises à l’épreuve, il subira ce qui est déjà arrivé à tous les partis, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par les ultra-nationalistes : l’échec. Ses électeurs (en majorité des mécontents de l’ancien pouvoir) en seront déçus et l’on connaît la suite. Il y a quand même un risque : pour cacher son incapacité, il installera une dictature. Mais cela ne marchera pas avec les Palestiniens étant donné l’ancrage historique de l’OLP aussi bien au niveau des institutions que dans les différentes couches de la population et la densité des milices armées rivales. 2. Le Hamas n’aura pas les mains libres en ce qui concerne les rapports avec Israël (paix ou pas paix ?). Mahmoud Abbas est toujours là. Il devra aussi tenir compte de la pression des pays arabes et des pays donateurs dont l’Autorité palestinienne dépend financièrement. Et surtout des accords déjà signés qu’il ne peut entièrement remettre en cause. Rappelons-nous l’évolution des positions de Sharon par rapport à tout ce qui a été dit et écrit les premiers jours qui ont suivi sa victoire. Le Hamas continuera à parler un langage extrémiste, mais fera sur le terrain la même chose que le Fatah ou presque. 3. Si le Hamas fait évoluer son discours, scénario le plus probable, Israël finira par accepter de négocier avec lui. La lutte armée sera donc légitimée par Israël, ce qui provoquera un véritable séisme politique, le vrai. Comme Mandela (et Begin, et d’autres), le Hamas ne sera plus considéré comme terroriste et rejoindra le camp des héros des mouvements de libération. Ainsi est faite l’histoire ! (Source : Jeune Afrique, N°2355 du 26 février au 4 mars 2006)


France wants, neither houcine mhamdi, nor the movement of the hands and clean reasons

Houcine mhamdi Tunisia

In our Tunisia, of the thousands of police officers and others work for our safety especially In the places of publinet.

That does not have is enough, from abroad our safety more effective…no takes people for animals in2006?

In our Tunisia all is to make than knows and this known as of mouth has ear.

1-2001,the judge mokhtar yahyaoui addressed,a through the Internet, an open letter,au Tunisian president,and one saw all the mode running and being mobilized so much so that Mrs Mitterand in person, in flesh and one bone, moved has Tunis.

2- it countryside was prepared by people who revolve around of France and of its historical intentions the opposition to Tunisia has.

3-Brief, the countryside fomented by pseudo amateurs of the human’s right, pushed sadok chaabane and other Tunisian ministers has to answer the 17july2001 at the time of the celebration of the day of the knowledge by saying that mitterand Madam did not have the right to intervene in our businesses.

4- at the end of 2005 and February 2006 I published a book and more than 700 pages has through tunisnews in which I have and I put has naked the dictatorship in Tunisia in all his policies and this A through the speeches, the acts, the decisions and the consents formulated by Westerners.

5-a book political history, which advances; At whole world has through what is published by the president and all the persons in charge at the time of all the elections since the àvril 1989 and until the last election in May 2005.

6-A book or it ya all the lies, figures and indicators by the way all that is said by this Tunisian mode supported by France of yesterday and today and one speaks about freedom, the humans right, of democracy and especially of the knowledge food who will be to inculcate in Tunisia?

7-a book, without precedent, carried out by Tunisian who is in Tunisia, although it is embanked, deprived of all the rights, besieged and does not have what to even nourish its family, did it arrive has to describe in the world criminal mentalities of the known as democracy in Tunisia, and which the French president itself in 1995 qualified miracle?

8-It day we put ourselves has to laugh, and cry at the same time over France of Sartre.

9-Since is the 21februyary the 2006 book at the bookshop of the world arabe220 Avenue Jacques Saint, Paris5 and the bookshop Averroès 7 boulevard german holy paris5 I addressed émails well has the near total of the French newspapers, AFP, with the socialist party and none took the trouble to make a simple allusion to the book?

10-That is the freedom in France? Where ever the naïve existence of the opposition, working with antiquated and exceeded methods, is inflated

One made the impossible one at the time of the behaviour of top SMSI last November to give wings has corbels thin and weak… And one even time ignores my own person and of the hundreds although I sent an open letter since August and other A through the French media and especially the chains of television…our are not with us. We want that Ben remains or has defect another handy…

11- worse is my person to it .On wants only to have her dimensions of people in order to return the idea of the hands and clean reasons close to zero?

Mr Mhamdi, please leave us our friends quiet? We know at perfection that they represent nothing and this facilitates there command from us.

Here I heard that all was agreed and that Ben Ali in person could there nothing make? Us one will be able to make. Rather one made much.

12-Mister Mhamdi, Tunisia is ours.That’s all stays for us. Algeria left, Morocco… Us them Tunisian this time one will not be has the thank you of whoever.

13-My book has advanced the morals and the responsibility for these democrats who come to testify to the elections which do not exist and to qualify it the democratic ones in front of our eyes.

14-My book also put has naked the media in a country of democracy and of freedom and at the time or one says to us day and night… we fight terrorism and fanaticism.

15-It terrorism with similar behaviors will recruit the intelligent ones, the just ones and the men of convictions and especially those which refuse corruption, the frauds and the writings and consents paid with the expenses of the princess.

16-Nor newspaper, neither chain of television nor others not considering or heard or received emails?

poor freedom. For to hope to have least allusion has my book, I must immediately state to be with dimensions France, to adhere has a marionette  party, to write terrible articles in connection with the USA to state not to more intend to present themselves for the presidential ones in Tunisia and especially to forget the history of the movement of the hands and reasons own.  Live France.  ..Democracy..?

17- I live say to the French, to the men of freedom, the book is dedicated has you so that you know your foreign policy and which kinds of governments your mode has supported and just said thereafter in 3 or 4 years which will be with dimensions France? Dictators, the parties fantoches or of the fanatics?

The remainder it is completely against your policy and your interests.

18-Which will fight by the real feather and programs the sectarian ones, fanatic? Who will carry out a democracy in Tunisia with all the Tunisians? France is not this step wants that the Islamists take part in the elections (they is their rights)? How will it be able to be carried out whereas France supports an opposition which do not exist on the one hand and a mode corrompu and execrable of the other dimension?

In this case one wants anarchy and not the democracy and what Moubarak at the time of the last elections made and one will say has this moment..Moubarek and not the brothers.

19 Them elections of 2009 begin today they start with my book, more not to testify in favour of the dictators, to open the mediae so that one can speak and to give has your favourites(government and opposition)90 percent of time and has remains it to us, to give the opportunity to me to come to France and to present my book in front of the mediae, the centers of studies, the universities and the diplomatic corps accredit in France so that they know the fundamental causes of the industry of terrorism.

Here and to the great maximum Israel will realize that it made all the possible and impossible blunders by believing that Moubarak, Ben Ali and others work for peace.

20 it peace for Israel, Palestinians, and other countries bordering will be carried out by democrats.

The Arab modes in place benefit from israel and the blood which run and make the impossible one So that Iraq becomes a bastion of terror will be to only prove in the USA which we are far from the freedom and which with the dictators it was calms it.

Here Westerners are and work for similar ideas. We are not any more beasts.

21-in this spirit I put my book. To take the ideas. Or has to more to speak us about Ben laden and others.  The time of the dictatorship is completed. Not to play more on the Islamists.

FOR me as a liberal that everyone will have the same chances and that which arrives has to convince the voters’ guides us.

The dictatorship is the only cause of the industry of terrorism. One will not fight one the other of France?

Houcine mhamdi Tunisia

27 fevrier2006-

 houcine_mhamdi@yahoo

 


 
 

‘No sectarian war? Then what is this?’

Ellen Knickmeyer and Bassam Sebti , Washington Post Hundreds of unclaimed dead lay at the morgue – blood-caked men who had been shot, knifed, garroted or apparently suffocated by the plastic bags still over their heads. Many of the bodies were sprawled with their hands still bound – and many of them had wound up at the morgue after what their families said was their abduction by the Mahdi Army, the militia of Shia cleric Moqtada al-Sadr. « After he came back from the evening prayer, the Mahdi Army broke into his house and asked him, ‘Are you Khalid the Sunni infidel?' » one man at the morgue said, relating his cousin’s last hours. « He replied yes and then they took him away. » Aides to Mr Sadr denied the allegations, calling them part of a smear campaign by unspecified political rivals. By Monday, violence between Sunni and Shia appeared to have eased. As Iraqi security forces patrolled, American troops offered measured support, in hopes of allowing the Iraqis to take charge and prevent further carnage. But at the morgue, where the floor was crusted with dried blood, the evidence of the damage already done was clear. Iraqis arrived throughout the day, seeking family members and neighbours among the contorted bodies. « And they say there is no sectarian war? » demanded one man. « What do you call this? » The brothers of one missing man arrived, searching for a body. Their hunt ended on the concrete floor. « Why did you kill him? » « He was unarmed! » « Oh, my brother! Oh, my brother! » Morgue officials said they had logged more than 1,300 dead since Wednesday – the day the gold-domed Askariya shrine was bombed – photographing, numbering and tagging the bodies as they came in over the nights and days of retaliatory raids. The official toll so far is 1,020 since Wednesday, but that figure was based on paperwork that is sometimes delayed before reaching police headquarters. The majority had been killed after being taken away by armed men, police said. The disclosure of the death tolls followed accusations by the US military and later Iraqi officials that the news media had exaggerated the violence between Shias and Sunnis over the past few days. The bulk of the previously known deaths were caused by bombings and other large-scale attacks. But the scene at the morgue and relatives’ accounts indicated that most of the bloodletting came at the hands of self-styled executioners. « They killed him just because he was a Sunni, » one young man at the morgue said of his 32-year-old neighbour, whose body he was retrieving. Much of the violence has centred on mosques, many of which were taken over by Shia gunmen, bombed or burned. In the holy city of Najaf, aides to Mr Sadr denied any role in the killings. « These groups wore black clothes like the Mahdi Army to make the people say the Shia kidnapped and killed them, » said Riyadh al-Nouri, a close aide to Mr Sadr. Sahib al-Amiri, another aide, said: « Some political party accused [Mr Sadr’s party] and the Mahdi Army because they considered us as competitive to them. So they recruited criminals to kill Shia and Sunnis. » After Wednesday’s mosque attack in Samarra, Mr Sadr and other Shia clerics called on their armed followers to protect shrines across Iraq. Clutching rocket-propelled grenade launchers and automatic rifles, the militias rolled out of their Baghdad base of Sadr City. Residents of several neighbourhoods reported them on patrol or in control of mosques. US-backed Iraqi security forces did not appear to challenge the militias, which are officially outlawed. Sunni leaders charged that more than 100 Sunni mosques were burned, fired upon or bombed after the attack on the Samarra mosque. Iraqi officials, at the urging of Sunni leaders, imposed what became a round-the-clock curfew in Baghdad to try to quell the violence. At the morgue, Sunnis said many of the dead had been taken away at night, when security forces were supposed to have been enforcing the curfew. By Monday, the violence had subsided. Four mortar rounds hit a Shia neighbourhood of Baghdad, killing four people, while mortars boomed in other parts of the capital. The government lifted the round-the-clock curfew. Residents rushed out to refill cars and kitchen shelves. Lines at petrol stations stretched for miles and sometimes clogged both sides of highways. One motorist was seen clutching a blanket and pillow, apparently anticipating an overnight wait in the line. Making their way through the traffic were a few cars with plastic-wrapped corpses in crude wooden coffins strapped to the roofs. During two hours at the morgue, families brought in two more victims. Other families carried away 10 dead. Most of the victims were Sunni. At the steel doors of the morgue, dozens more bodies could be seen. Two hundred remained unidentified, workers said. Claiming the dead has become automated. Morgue workers directed families to a barred window outside the main entrance. A computer screen flashed the contorted, staring faces of the dead: men shot in the mouth, men shot in the head, men covered with blood, men with bindings twisted around their necks. Men and a few women in black abayas pressed up to the window’s black bars as the reek of the bodies inside spilled out. « What neighbourhood? » a morgue worker asked one waiting man. « Adhamiya, » the man said. Tapping at the keyboard, the worker fast-forwarded through the tortured faces. « Criminals. How can you kill another human for nothing? » someone clutching the bars asked. « Good news – we found the body, » another called out. « We found him. » · Nelson Hernandez and other Washington Post staff contributed to this report (Source : The Guardian, Wednesday March 1, 2006)


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