2 mars 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2110 du 02.03.2006

 archives : www.tunisnews.net


CNLT: Rassemblement de soutien à Mohamed Abbou devant la prison du Kef interdit par la force – Violation de la liberté de circulation Comité International pour la Libération de Mohamed Abbou: Mohamed Abbou , un an déjà ! Freedom of expression groups urge Tunisia to release Mohammed Abbou and all other remaining prisoners of opinion Liste des détenus libérés recensés par le CNLT AFP: Libération de détenus tunisiens: un pas encourageant selon Washington AP: U.S. welcomes Tunisia’s decision to free prisoners Yahyaoui Mokhtar: Liberté à bas débit en Tunisie  Kamel Labidi: La longue descente aux enfers de la Tunisie Naziha Réjiba: Une école à la dérive Luiza Toscane : Rencontre avec Kamel Ghali, écrivain et poète: « J’appelle à sa libération » Hamime :Tunisie : la mafia politique et les signes annonciateurs de la chute Abou Fares: Trois pions du régime de Ben Ali Ignacio Ramonet : Démocraties sur mesure Reuters: France – L’ex-P-DG d’Alstom condamné, le fils Pasqua relaxé Le Temps : Vers une lutte serrée entre les Rcedistes et les candidats de “la concorde”

 

 
Conseil National pour les Libertés en Tunisie

 

Tunis le 2 mars 2006

 

Rassemblement de soutien à Mohamed Abbou devant la prison du Kef interdit par la force

Violation de la liberté de circulation

 

 

        A l’appel de 9 ONG 1 de la société civile tunisienne, un rassemblement pacifique a été prévu aujourd’hui 2 mars devant la prison du Kef où est encore incarcéré depuis le 1er mars 2005 l’avocat et défenseur de droits humains Mohamed Abbou.

Cette action avait pour but de demander la libération de cette éminente figure du barreau tunisien qui a été condamné en juin 2005 à une peine de 3 ans et demi de prison ferme à l’issue d’une mascarade de procès où la Cour avait refusé d’entendre l’accusé, ni les témoins à décharge après avoir expulsé de l’audience les avocats qui n’ont pu plaider. Les charges retenues contre Mohamed Abou  relèvent du délit d’opinion puisqu’il lui est reproché d’avoir publié une tribune sur le net qui a déplu aux autorités.

 

La société civile tunisienne est encore émue par cette détention arbitraire et considère Mohamed Abbou comme un otage politique dont le maintien en prison est synonyme de la confiscation de la liberté de parole, des dysfonctionnements graves de la justice et des persécutions ciblant les défenseurs de droits humains qui se dressent contre ce monopole de la vie publique et tentent de défendre les libertés fondamentales garanties par la constitution tunisienne.

 

Cette action a été une occasion supplémentaire pour les représentants de la société civile de vérifier que non seulement la liberté d’expression et de réunion étaient violées, mais également la liberté de circulation. En effet toutes les routes menant à cette ville du Nord-ouest de la Tunisie (270 km de Tunis) ont été bloquées par les agents de la garde nationale épaulés par des agents de la police politique qui repéraient les voitures des militants et de nombreux représentants de la société civile ont été arrêtés et sommés de rebrousser chemin (Samir Ben Amor et d’autres.)

 

Seule Samia Abbou, dont c’était le jour de visite à son mari et les militants qui résident au Kef  (maître Néjib Hosni et le pr Abdelkader Ben Khemiss) et Jendouba (maîtres Hédi Manai et Said Méchichi) ont réussi à se rassembler devant la prison et auxquels se sont mêlés des citoyens. Lorsque Samia a brandi un poster demandant la libération de Abbou, elle a été prise à partie par des agents en civil qui étaient massés devant la prison. « Désormais, je refuse de voir mon mari derrière les barreaux, mes enfants pleurent chaque fois que l’on doit visiter leur père. Je viendrai chaque jeudi devant la porte de la prison du Kef avec cette affiche jusqu’à ce qu’il sorte »  a-t-elle déclaré devant les agents en civil qui la malmenaient.

 

La voiture de maître Raouf Ayadi avec Ali Ben Salem et Omar Mestiri a été immobilisée sur l’autoroute de medjez El Bab depuis 9 heures du matin jusqu’à 21.00 après que les  papiers de la voiture aient été confisqués. La nuit, un important dispositif policier en tenue et en civil (six voitures et un camion) a finalement escorté de force les occupants de la voiture auxquels s’étaient joints Samia Abbou et Maitre Abderrazak kilani jusqu’au district de la Manouba (banlieue de Tunis) en refusant de restituer les papiers.

 

Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) ; Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT) ;  Association Internationale pour le soutien aux prisonniers politiques (AISPP) ;  Association de Lutte contre la Torture en Tunisie (ALTT) ; Amicale Nationale des Anciens Résistants (ANAR) ;  Rassemblement pour une Alternative Internationale de Développement (RAID-Attac) ;  Observatoire pour la Liberté de Presse, d’Edition et de Création (OLPEC) ; Association des Ecrivains Libres (AEL) ; Centre pour l’indépendance de la justice (CIJ).

 

Le CNLT exprime son indignation face à ces procédés de voyous auxquels se livrent des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur.

 

Il assure Samia Abbou de son entière solidarité et s’engage à être à ses côtés dans son combat jusqu’à la libération de Mohamed Abbou.

 

Il s’élève contre cette interdiction illégale et arbitraire de circuler librement dans le pays en violation des lois tunisiennes et des instruments internationaux. 

 

Pour le Conseil

La porte-parole

Sihem Bensedrine

 

Tunisie le 2 mars 2006


Info de dernière minute

 

Une délégation composée par des membres et représentants de la société civile a été empêchée de se rendre au Kef et plus précisément à la prison du Kef  où est détenu Me Mohamed Abbou depuis un an.

 

Un grand nombre de police en civil et en uniforme se trouvant parsemé sur tous les artères et rues amenant au Kef et à sa prison, utilise tous les moyens vicieux et illégaux (check point, barricade, contrôle trop zélé des voitures et de ses occupants) pour que les militants et militantes ne puissent pas arriver à bon port pour manifester leurs soutiens et exiger la libération de Me Abbou.

 

 Harcèlement, barrages des routes,  embuscade, orchestrés au nom des taalimat  (instruction de la police politique du régime) et auquel les tunisiens sont habitués et cesse dénoncés.

 

(Source : Alerte de Fathi Jerbi, membre du Collectif du 18 octobre pour les Droits et les Libertés)

 


 

Comité International pour la Libération de Mohamed Abbou

Mohamed Abbou : un an déjà !

 

 
 L’avocat de la liberté Mohamed Abbou vient de boucler une année d’injuste et infâme incarcération. Kidnappé depuis le premier mars 2005, il purge une peine de trois ans et demi de prison ferme suite à un procès inique qui restera dans les tristes annales de la justice tunisienne comme le plus grand scandale judiciaire de l’ère Ben Ali.   « L’avocat de la liberté » comme se plaisent à le qualifier ses collègues et tous ceux qui l’ont connu ou adopté sa cause, doit payer le lourd tribut de son engagement en faveur de la liberté et de la démocratie en Tunisie. Ses écrits caustiques et ses actions intrépides avaient donné le tournis à une dictature aux abois.   D’une simple affaire d’écrit sur Internet, les Tunisiens se sont retrouvés face à une affaire d’Etat, certains diront de « président », avec un déploiement sans précédent des appareils de l’Etat (Police, Justice, presse, diplomatie…) pour régler son compte à cet avocat qui a osé franchir le Rubicon en pointant du doigt les dérives présidentielles.     Premier mars 2005/premier mars 2006 : Un an de privation et de supplice pour Mohamed ! Un an de souffrance pour sa famille digne dans l’épreuve ! Un an de colère et de frustration pour des amis à qui cet Homme de valeur manque terriblement !   Un an également d’arbitraire et de violence d’Etat pour gérer un dossier qui pèse comme un fardeau pour une dictature qui en a fait vraisemblablement un point d’honneur.   Aujourd’hui encore, l’arbitraire d’Etat a atteint son paroxysme. Débordé par la détermination des consoeurs et confrères de Mohamed ainsi que plusieurs représentants de la société civile qui ont décidé de tenir un rassemblement de protestation devant la prison du kef à l’occasion du 1er triste anniversaire de son arrestation, le régime tunisien a envoyé en nombre ses barbouzes pour intercepter les manifestants avant leur arrivée à cette ville du nord ouest de la Tunisie. Violences, confiscations de papiers et de véhicules, injures et insultes ont marqué une journée de répression devenue « ordinaire » en Tunisie. L’avocat Tunisien Abderraouf Ayadi accompagné de Omar Mestiri et Ali Ben Salem ont été bloqués et interdit de circulation jusqu’à une heure tardive.   Pendant que la dictature continue à souiller la Tunisie par sa médiocrité et ses vices, Mohamed depuis sa prison l’honore avec sa dignité et sa grande générosité. En apprenant la libération des jeunes de Zarzis qu’il a défendus devant les tribunaux de « l’injustice » avant qu’il ne passe derrière les barreaux, Mohamed a fondu en larmes !!!   Quant aux avocats, ils poursuivent leur épopée et la reconquête de l’honneur de leur profession en organisant dans la maison de l’avocat le procès de Mohamed Abbou…le procès de l’arbitraire !!!   Le Comité International pour la Libération de Mohamed Abbou  (CILMA) appelle au maintien de la mobilisation jusqu’à sa libération inconditionnelle et le recouvrement de tous ses droits.     Paris, le 02 mars 2006 Imad Daïmi, Vincent Geisser, Chokri Hamrouni Comité International pour la Libération de Mohamed Abbou


 

Freedom of __expression groups urge Tunisia to release Mohammed Abbou and all other remaining prisoners of opinion

 

1 March 2006

On the first anniversary of the jailing of Tunisian internet writer, lawyer and human rights activist Mohammed Abbou, international freedom of __expression groups welcomed the recent release of many Tunisian prisoners of opinion including journalist, Hamadi Jebali, imprisoned for 16 years, and

the youth of Zarzis, whose release was the focus of an international campaign, but expressed dismay at the continued incarceration of Abbou and the escalation of other free speech violations.

 

Abbou was jailed on 1 March 2005 and subsequently prosecuted at an unfair trial, on a highly questionable charge of assault, for publishing information that « would disturb public order » and for « insulting the judiciary ». His is just one of a series of cases of free speech rights abuse documented by International Freedom of __Expression Exchange (IFEX) member groups, including 14 members of the IFEX Tunisia Monitoring Group.

 

Freedom of assembly is severely restricted. Political parties, human rights groups and civil society activists have been physically prevented by police from holding peaceful gatherings on private premises. Meetings of the Tunisian Association of Democratic Women (ATFD) and the Democratic Forum for Labour and Freedom (FDLT), National Council Freedoms (CNLT) in Tunisia and meetings of the Tunisian Human Rights League (LTDH) have all been banned.

 

Controls on phones, faxes and the internet are still in place three months on from the World Summit for the Information Society (WSIS) in November 2005. The security services summoned several human rights defenders in February, including members of the editorial board of the banned newspaper Kalima, searched them and confiscated copies of the newspaper in their possession.

 

Tunisian authorities have blocked publication of the weeklies al Maoukif, published by the opposition Democratic Progressive party, and Akhbar al Joumhouria. Foreign papers have faced bans on distribution including the French Paris daily Le Monde and the magazine al Maraa al Youm published in Dubai.

 

Despite the repeal of the dépôt legal system which required copies of Tunisian periodicals to be sent to officials, the system still applies to the foreign press. It allows the authorities to silence media that

criticise the government or raise taboo subjects.

 

We urge the Tunisian government:

 

·         To free Mohammed Abbou and all remaining prisoners of opinion.

·         To stop the censorship of publications in Tunisia, and use of the dépôt legal system to stop the distribution of foreign media.

·         To lift the legal requirement that new periodicals must be officially registered prior to publication.

·         To allow independent broadcasters to establish.

·         To allow freedom of assembly for all independent NGOs and parties

·         To end the harrassment and intimidation of human rights defenders

 

-ends-

 

  Note to editors:

 

The Tunisia Monitoring Group (TMG) is a coalition of 14 organisations set up in 2004 to monitor freedom of __expression in Tunisia in the run up to and following the World Summit on the Information Society (WSIS). The 14 organisations are all members of the International Freedom of __Expression

Exchange (IFEX), a global network of 64 national, regional and international organizations committed to defending the right to freedom of __expression.

 

Members of the TMG are:

 

ARTICLE 19, UK

Canadian Journalists for Free __Expression (CJFE), Canada

Egyptian Organization for Human Rights (EOHR), Egypt

Index on Censorship, UK

International Federation of Journalists (IFJ), Belgium

International Federation of Library Associations and Institutions (IFLA), The Netherlands

International Publishers’ Association (IPA), Switzerland

Journalistes en danger (JED), Democratic Republic of Congo

Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibia

Norwegian PEN, Norway

World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC), Canada

World Association of Newspapers (WAN), France

World Press Freedom Committee (WPFC), USA

Writers in Prison Committee of International PEN (WiPC), UK

 

More information:

 

For further information, contact Steve Buckley, AMARC,

tel: +44 114 2201426,

e-mail: sbuckley@gn.apc.org;

or Alexis Krikorian, IPA, tel: +41 79 214 55 30,

e-mail: krikorian@ipa-uie.org , Internet: http://campaigns.ifex.org/tmg


 

Liste des détenus libérés recensés par le CNLT

 

1-       Abdelghaffar Guiza 2-       Abdelhamid Zoghbi 3-       Abdeljaouad Abboud 4-       Abdelkarim Ben Abdelhamid 5-       Abdelmajid Ghidhaoui, 6-       Abderrahmane Médiouni 7-       Abderraouf Draouil 8-       Adel Maâroufi 9-       Adel Zarrouk 10-   Adel Zarrouk 11-   Ahmed Abdelli 12-   Ali Harrabi 13-   Ali Oueslati 14-   Aymen Mcharek 15-   Azzeddine Hammami 16-   Bilal Baldi 17-   Brahim Zoghlami 18-   Chamseddine Dellagi 19-   Chedhli Ben Cheikh 20-   Chokri Wadday 21-   Chokri Zoghlami 22-   Dhafer Zallazi 23-   Eriane Mbazzaâ 24-   Et Omar Rached 25-   Faïçal Ayyadi 26-   Habib Ayyachi 27-   Habib Dhouaïfi 28-   Habib Saïdi, 29-   Hafedh Mazhoud 30-   Hammadi Jebali 31-   Hamza Mahroug 32-   Hédi Jerbi 33-   Hichem Saâdi 34-   Imad Naouar 35-   Jaber Maâroufi 36-   Kaïs Ben Saïd 37-   Kamel Ben Réjeb 38-   Kamel Hajjem, 39-   Khaled El Kout 40-   Khaled Kaouache 41-   Khaled Riahi 42-   Kilani Montassar 43-   Kousaï Jaâïdi 44-   Koussaï Jaïdi 45-   Lamine Zidi 46-   Larbi Oueslati 47-   Lassaâd Hani 48-   Lotfi Farhat 49-   Lotfi Meddeb 50-   Mabrouk Chniter 51-   Mabrouk Chniter 52-   Mohamed Ali Ben Réjeb 53-   Mohamed Ali Mehadhebi 54-   Mohamed Ammar 55-   Mohamed Balti, 56-   Mohamed Chennaoui 57-   Mohamed Habib Ayyachi 58-   Mohamed Hachani 59-   Mohamed Maâïeb 60-   Mohamed Moncef Ouerghi 61-   Mohamed Mouldi Mansouri 62-   Mohamed Néjib Gharbi 63-   Mokdad Arbaoui 64-   Mongi Khalfi 65-   Mounir Chekir 66-   Mounir Riahi 67-   Mounir Tarhouni 68-   Mourad Hammami 69-   Naceur Adouani 70-   Naceur Béjaoui 71-   Naceur Haj Salah 72-   Néji Fatnassi 73-   Noureddine Lassoued 74-   Omar Chlendi 75-   Omar Ferchichi 76-   Rached Jaïdane 77-   Ridha Bel Hajj Ibrahim 78-   Ridha Chine 79-   Saber Hamrouni 80-   Samir Bennour 81-   Sassi El May 82-   Slah Frigui 83-   Slaheddine Dhouaïfi 84-   Slim Ben Romdhane 85-   Slim Gritli 86-   Sofiane Derouiche 87-   Taha Bagga 88-   Taoufik Fatnassi

 

 

Libération de détenus tunisiens: un pas encourageant selon Washington

AFP, le 01.03.2006 à 22h55 WASHINGTON, 1 mars 2006 (AFP) – La libération de quelque 1.600  prisonniers tunisiens, détenus pour des raisons politiques,  constitue un pas dans la bonne direction a estimé mercredi le  ministère américain des Affaires étrangères, en regrettant toutefois  que Tunis ait interdit une manifestation de l’opposition.   Le département d’Etat a saisi cette occasion pour appeler la  Tunisie à accélérer les réformes démocratiques et à ouvrir davantage  le système politique de ce pays.   Le porte-parole adjoint du département d’Etat, Adam Ereli, a  dans un communiqué, affirmé que Washington jugeait encourageant la  décision du président tunisien Zine el Abidine ben Ali de libérer  1.298 détenus et d’accorder une libération conditionnelle à 359  autres.   « Les Etats-Unis encouragent le gouvernement tunisien à continuer  à prendre des mesures supplémentaires, conformes à ses déclarations  d’intention, pour élargir les réformes démocratiques » a-t-il dit.   « Nous comptons sur la Tunisie pour accélérer les réformes et  créer un espace politique plus ouvert et plus dynamique dans lequel  tous les partis, toutes les organisations de la société civile et  tous les prisonniers libérés pourront agir plus librement », ajoute  le communiqué.   Le porte-parole a toutefois souligné que les Etats-Unis  « regrettent la décision du gouvernement tunisien d’interdire une  manifestation pacifique le 24 février organisée par les partis de  l’opposition légale, ainsi que des mesures similaires pour limiter  la capacité de ces partis à exprimer leurs vues ».  

U.S. welcomes Tunisia’s decision to free prisoners

 

Associated press, le 01.03.2006 à 21h32 WASHINGTON (AP) _ The United States on Wednesday welcomed Tunisia’s decision to free 1,298 prisoners and grant conditional parole to 359 others.   The State Department said some of these 1,657 prisoners, including 70 members of the banned Ennahda party, the editor of the Islamist newspaper Al-Fajar, and two groups condemned to long prisoner terms after looking at suspect Web sites, had been described by human rights groups, non-governmental organizations and independent observers as political prisoners.   «The United States encourages the government of Tunisia to continue to take further actions consistent with its declared intentions to engage in greater democratic reform,» said Adam Ereli, the department’s deputy spokesman.   «We look to Tunisia to accelerate reforms that create a more open and vibrant political space in which all parties, civil society organizations and the released prisoners can operate more freely,» he said.   Ereli said the United States regretted the Tunisian government’s decision to ban a peaceful demonstration on Feb. 24 by legal opposition parties and similar moves to to limit the ability of those parties to express their views. The pardons by Tunisian President Zine El Abdine Ben Ali, announced Saturday, came ahead of the North African nation’s 50th anniversary of independence from France.   Associated Press
————————————————-   TEXTE INTEGRAL DU COMMUNIQUE DE PRESSE DIFFUSE PAR LE DEPARTEMENT D’ETAT LE 1ER MARS 2006‏  
Press Statement Adam Ereli, Deputy Spokesman Washington, DC March 1, 2006

United States Welcomes Tunisian Release of Political Prisoners

The United States welcomes the announcement by the Government of Tunisia that it has freed 1,298 prisoners and granted conditional parole to 359 others. Some of these 1657 prisoners, including 70 members of the banned An-Nahda party, the editor of the Islamist newspaper Al-Fajr, and two groups condemned to long prison terms after looking at suspect websites, had been described by human rights NGO’s and independent political observers as political prisoners.   The United States encourages the Government of Tunisia to continue to take further actions consistent with its declared intentions to engage in greater democratic reform. We look to Tunisia to accelerate reforms that create a more open and vibrant political space in which all parties, civil society organizations, and released prisoners can operate more freely. In this context, the United States regrets the Tunisian government’s decision to ban a peaceful demonstration on February 24 by legal opposition parties and similar moves to limit the ability of those parties to express their views.   2006/238   (Source : site officiel du Département d’Etat, le 1er mars 2006) URL: http://www.state.gov/r/pa/prs/ps/2006/62396.htm

 

Liberté à bas débit en Tunisie

 

Yahyaoui Mokhtar

 Avec les quelques dizaines de prisonniers politique qu’on a fait bénéficier d’une libération conditionnelle, à quelques mois voir quelques semaines, du terme de leurs peines après une quinzaine d’années de détention en moyenne la dictature croit marquer un point dans l’ouverture politique et face au pressions étrangères qui sont en train de l’isoler sur la scène internationale.   L’annonce prématuré de cet acte de « clémence » à quelques semaines de la commémoration du cinquantième anniversaire de l’indépendance est destiné à couper court à toute les spéculations sur les intentions de la dictature face à la crise que traverse le pays en cette occasion.   Il y a quelques jours auparavant une amnistie à été décrété au profil des escrocs. Des milliers d’imposteurs, qui se sont fait bâtir des fortunes par des cheques sans provision, se sont trouvés ainsi totalement blanchi et peuvent retourner aux affaires de nouveau. Les véritables concernés parmi eux n’ont jamais eu à répondre de leur fait devant les tribunaux ni été inquiété par les poursuite et la détention. Cette grâce intervient à temps pour les décharger de cette menace. Ce genre d’amnistie n’est pas le premier décrété par la dictature en Tunisie. Il intervient périodiquement pour réhabiliter nos escrocs au point de croire qu’un pacte de solidarité les unis.   Pour les autres criminels l’élargissement conditionnelle de ces quelques suppliciés de la liberté n’été que le couvert pour maquiller la grâce présidentielle qui leur à été concédé et qui concernait 1300 parmi eux. Je ne sais pas s’il a toujours été comme ça dans tous les dictatures ou c’est une autre particularité Tunisienne : la grâce et l’amnistie totale au criminels et aux escrocs et la libération conditionnelle aux militants pour la liberté. Une libération conditionnelle, pour ceux qui ne le savent pas, permet de laisser les bénéficiaires sous la menace d’une reconduction en prison à la moindre infraction pour accomplir le reliquat de leurs peines tout en les astreignant à un contrôle administratif de police appliqué discrétionnairement au point qu’il équivaut une mesure de bannissement.   Cet aspect de notre système judiciaire qui profite principalement aux criminels invétérés a été présenté par le ministre concerné et son principal adjoint la semaine dernière au cours d’une journée d’étude organisée par la chambre des député comme l’un des meilleurs aujourd’hui dans le monde. Pour être meilleur il l’est certainement dans son genre et aucun autre système judiciaire ne l’égalait au bénéfice des hors la loi et des mafieux. S’il y a des vérités et des fait qu’on ne peut pas révéler même s’il ne sont plus cachés au plus commun des citoyens l’un des plus célèbre chroniqueur satirique à pu leur consacrer sa chronique dernièrement en se posant la malicieuse question : Qui veut trouver un travail temporaire et un salaire fixe ? il promet une situation logé nourri et blanchi sur le compte de l’employeur avec un salaire mensuel de deux cent mille dinars avant de répondre « c’est de faire de la prison ». En note de bas de page il revoit au coût du détournement de plusieurs milliards par un escroc par apport au jugement dont il a été condamné par les tribunaux. Le cas n’est pas isolé comme il le précisait.   Que reste-t-il à la dictature si elle ne garde plus d’otages à rançonner ? Que restera-t-il aux escrocs s’ils ne trouvent plus des naïfs à spolier et des protecteurs qui leur assurent l’impunité ? Depuis le retrait de la plainte déposé par les magistrats contre le forfait dont leur association a fait l’objet et l’obligation dans laquelle il se sont trouvés de la retirer pour ne pas avoir à s’auto condamner on ne voit plus qui peut se prévaloir de la loi dans notre pays aujourd’hui. Depuis que les députés sont réduits à vanter avant de voter des lois qui sont déjà enté en application par simples directives du président on ne voit plus l’intérêt d’un parlement.   Dans l’espoir que tout Tunisien peut contenir encore cette liberté à bas débit ne parvient plus à cacher une grave contradiction qui est en train de se clarifier : CETTE DITATURE N’EST PAS L’ADVERSAIRE DE QUELQUES INDIVIDUS. Elle est en train de s’interposer en entrave aux aspirations de tout un pays.   Yahyaoui Mokhtar Tunis le 27 02 2006


DU PROTECTORAT FRANÇAIS À LA DICTATURE SANS FARD

 La longue descente aux enfers de la Tunisie

Par Kamel Labidi

 

Ce mois-ci, la Tunisie célèbre le cinquantième anniversaire de son indépendance, marquée par une dictature implacable. Mais, en février, le président Zine El-Abidine Ben Ali a libéré 1657 détenus, dont 70 membres du parti islamiste interdit Ennahdha, le journaliste Hamadi jebali et des jeunes internautes, emprisonnés pour avoir surferDe quoi encourager à la résistance collective qui commence à s’organier.

 

Ce mois-ci, la Tunisie célèbre le cinquantième anniversaire de son indépendance, marquée par une dictature implacable. Mais, en février, le président Zine El-Abidine Ben Ali a libéré 1657 détenus, dont 70 membres du parti islamiste interdit Ennahdha, le journaliste Hamadi jebali et des jeunes internautes, emprisonnés pour avoir surfer…De quoi encourager à la résistance collective qui commence à s’organier.

 

«  Naturellement à part les multiples humiliations infligées aux citoyens, je constate que du temps du protectorat français les opposants, Bourguiba en tête, avaient le pouvoir de s’exprimer. Ils avaient des associations, des partis, des syndicats et des journaux. Loin de moi l’idée de faire l’apologie du colonialisme, mail il faut constater qu’aujourd’hui nous n’avons plus rien de tout cela.  » Tel est le constat de Mohamed Talbi, historien et ancien doyen de la faculté des lettres de Tunis qui, a 84 ans, demeure d’une lucidité et dune combativité remarquables [1].

 

Rares sont les intellectuels tunisiens qui, comme lui, ont vécu l’époque française avant de voir leur pays accéder dans l’euphorie a l’indépendance, le 20 mars 1956, pour s’atteler avec enthousiasme à la construction d’un Etat moderne, longtemps présenté comme « exemplaire », et rejoindre finalement… les rangs des dictatures arabes. L’exercice de plus en plus personnel du pouvoir par le « Combattant suprême », Habib Bourguiba, puis, après l’éviction de celui-ci en novembre 1987, par le général Zine El-Abidine Ben Ali est à l’origine du naufrage politique du pays.

 

Cette marge de liberté qu’évoque M. Talbi, sans cesse rognée depuis l’indépendance, avait permis à Bourguiba de fustiger le régime du protectorat en vigueur depuis 1881 dans des journaux comme La Voix du Tunisien, avant qu’il ne fonde en 1932 L’Action tunisienne. Deux ans plus tard, il créait le Néo-Destour, une formation politique moderne structurée sur les modèles des partis socialistes et communistes européens, et déterminé à conquérir le pouvoir pour transformer la société.

 

C’est aussi durant l’époque coloniale qu’émergèrent, dès les années 1920, des syndicats autonomes et un débat public sans précédent [2]. La naissance en 1946 de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) dota le Néo-Destour d’un allié de taille dans la lutte pour la libération et la construction du nouvel Etat. Paradoxalement, les tentatives visant a mettre au pas par tous les moyens l’une des centrales syndicales les plus prestigieuses en Afrique et dans le monde arabe débutèrent dès les premiers mois le l’indépendance. C’était entraver du même coup le développement d’un contre-pouvoir qui aurait pu contribuer à protéger le pays de tant de dérives autoritaires et de leurs conséquences socioéconomiques néfastes [3].

 

Cependant, son passe de résistant à la colonisation, marqué par de longues années de prison, de déportation et d’exil, puis les mesures prises au lendemain de l’indépendance pour émanciper les femmes et combattre la pauvreté et l’analphabétisme, tout comme l’appel historique lancé en 1965 pour la solution du conflit israélo-arabe sur la base du plan de partage de la Palestine en deux Etats, l’un juif et l’autre arabe, adopté par les Nations unies en 1947, contribuèrent à affermir l’autorité de Bourguiba parmi les Tunisiens et sur la scène internationale.

 

En mai 1961, le recevant, le président John Fitzgerald Kennedy compara le président tunisien au Père fondateur des Etats-Unis, George Washington. En revanche, son successeur n’a jamais et convié à un dîner d’Etat à la Maison Blanche, et, lors de sa brève visite officielle à Washington en 2004, le président George W. Bush lui demanda, non sans arrogance, de desserrer l’étau autour de la presse.

 

Dans les années 1960, alors que toutes les institutions du pays étaient tenues en laisse par le parti unique, le Parti socialiste destourien (PSD) l’université de Tunis demeurait un véritable forum où les questions de développement et de démocratie étaient abattues, et les choix politiques de Bourguiba, y compris son soutien à l’intervention américaine au Vietnam, critiqués. Ce climat de contestation, alors rare au sein des universités arabes, suscita vers la fin de la décennie use répression farouche contre des jeunes qui ne rejetaient pas le projet de société moderne de Bourguiba, mais combattaient la mainmise de son parti sur le pays. De cette époque date aussi le virage du régime vers le libéralisme économique.

 

Coup de force contre le syndicalisme.

 

PARMI les anciens prisonniers politiques victimes de cette répression se trouvaient les futurs fondateurs de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et de la section tunisienne d’Amnesty International, les premières du genre dans le monde arabe.

 

Après la condamnation à une lourde peine de prison du ministre Ahmed Ben Salah, rendu responsable de l’échec de la politique des coopératives en 1969, vinrent l’épuration de l’aile libérale du PSD, animée par M. Ahmed Mestiri, puis la proclamation de Bourguiba comme président à vie en 1974. Ces événements n’empêchèrent cependant pas la société civile de se développer à petits pas et d’apparaître, au milieu des années 1970, comme l’une des moins enchaînées du monde arabe.

 

C’est dans ces conditions marquées par la libéralisation de l’économie et un léger desserrement de l’étau du PSD sous le gouvernement de M. Hedi Nouira, que l’UGTT avança sur le chemin de l’autonomie et de la liberté d’expression à travers son hebdomadaire Echaab (« Le peuple ») tandis que naissaient, en 1977, la LTDH et le journal indépendant Errai (« L’opinion »).

 

Même le coup de force sanglant contre l’UGTT en janvier 1978, qui fit des dizaines de morts, puis l’attaque contre la ville de Gafsa, en janvier 1980, par un commando d’opposants tunisiens venus de Libye, via l’Algérie, ne suffirent pas à museler la société civile émergente. Malgré le harcèlement de journaux indépendants comme Errai ou islamistes comme Al-Maarifa (« Le savoir »), de nouvelles publications, comme Le Phare, Démocratie, L’Avenir, Al-Mojtama’a (« La société », islamiste), 15-21 (islamiste progressiste) transformèrent le paysage médiatique.

 

En 1981, la restauration partielle du pluralisme politique, avec la levée de l’interdiction frappant le Parti communiste tunisien (PCT), suscita des espoirs, vite déçus. En novembre, le pouvoir falsifia les résultats des élections législatives auxquelles avaient pris part le PSD, le PCT et deux nouvelles formations non encore légalises : le Mouvement des démocrates socialistes (MDS) et le futur Parti de l’unite populaire (PUP). La même année, les dirigeants islamistes, qui avaient su tirer avantage des petits espaces de liberté, furent emprisonnés.

 

La répression sanglante des « émeutes du pain » (décembre 1983), la nouvelle déstabilisation de l’UGTT et l’arrestation de son vieux dirigeant Habib Achour, enfin le recours croissant à la manière forte face à la contestation sociale et islamiste contribuèrent à sonner le glas du règne d’un « Combattant suprême » influencé par les intrigants de son proche entourage.

 

Nombre d’observateurs estiment que la nomination du général Ben Ali comme premier ministre, en octobre 1987, qui resta à la tête du ministère de l’intérieur, fut la plus grande erreur politique commise par Bourguiba. «  II était intelligent. Mais, ce jour-là, i t fut d’une bêtise totale. C’est comme si un dictateur remettait la corde pour le pendre entre les mains de son bourreau », commente M. Talbi.

 

Le coup d’Etat du 7 novembre 1987 fit accueilli favorablement par une large fraction du monde politique. « Une erreur cuisante et désolante », reconnaît désormais le cheikh Rached Ghannouchi, dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha (« Renaissance »), qui avait déclare publiquement que la confiance des islamistes «  en Dieu d’abord, et en M. le président ensuite, est grande ». L’arrestation de dizaines de milliers de membres de son mouvement, dont une quarantaine mourront sous la torture, et les multiples procès arbitraires des années 1990 poussèrent le cheikh Ghannouchi à choisir l’exil.

 

Les opposants laïques qui, comme lui, avaient pris pour argent comptant les promesses démocratiques du pacte national (1988) en seront également pour leurs frais. Ils mettront seulement plus de temps à prendre conscience de leur rôle de faire-valoir d’un président hostile aux droits de la personne comme à toute vie intellectuelle. Ceux qui avaient fermé les yeux sur la répression aveugle contre les islamistes et les autres contestataires, et sur la persécution de leurs familles, les ouvriront quelques années plus tard dans les locaux de la police, en prison ou en exil [4].

 

Les conseillers du nouveau président ont évidemment su profiter de cet aveuglement pour porter un coup au crédit de la plupart des chapelles de l’« opposition » en les associant à des mascarades électorales alimentant l’illusion d’un pluralisme. Leur influence croissante, ainsi que celle des hauts fonctionnaires du ministère de l’intérieur, et surtout la politique de main de fer contre toute opposition authentique entraînèrent une désaffection rapide des Tunisiens à l’égard de la politique.

 

Même des personnalités politiques et syndicales, des avocats, des journalistes et des universitaires qui avaient brillé par leur esprit critique et leur courage se retirèrent sur la pointe des pieds. Un exemple le plus frappant est celui de M. Mestiri, fondateur du MDS, qui tourna le dos à la vie politique au lendemain des élections truquées de 1989.

 

Appuyé par des hommes de confiance qu’il avait connus dans les rangs de l’armée et les couloirs du ministère de l’intérieur, M. Ben Ali put ainsi faire main base sur les institutions. Les mesures annoncées à cor et à cri au lendemain du coup d’Etat – abolition de la présidence à vie, promesses de démocratisation – apparurent bientôt comme de la poudre aux yeux, surtout après les mascarades électorales successives et la reforme de la Constitution de 2002. Celle-ci accroissait les pouvoirs déjà excessifs du président et lui permettait de briguer de nouveaux mandats à partir de 2004, mass aussi de bénéficier d’une immunité judiciaire à vie.

 

En septembre 2005, la Chambre des députés, réunie en session extraordinaire, adoptait un texte de loi accordant des avantages aux «  présidents de la République dès la cessation de leurs fonctions » et à leurs familles en cas de décès. La hâte avec laquelle la loi a été votée, signée par M. Ben Ali et publiée au Journal officiel en toute opacité [5], n’a pas manqué d’intriguer, à un moment où les rumeurs persistantes sur l’état de santé du président redoublaient d’intensité. Entre autres aberrations, cette loi place les enfants du couple présidentiel au-dessus de la Constitution, qui garantit dans son article 6 l’égalité des citoyens : ils continueront d’être pris en charge par le contribuable jusqu’a l’age de 25 ans, et non jusqu’a 20 ans comme le reste des enfants des retraités de la fonction publique.

 

Le principe d’égalité des droits, des devoirs et des chances n’a jamais eté aussi malmené depuis l’indépendance. Les principaux bénéficiaires de la privatisation des entreprises publiques, des créances bancaires douteuses et du marché noir florissant se recrutent de plus en plus parmi les membres de la «  famille régnante », comme on appelle les parents, frères, soeurs et allies de M. Ben Ali et de son épouse Leila Trabelsi.

 

Plusieurs d’entre eux ont un pied dans le public et l’autre dans le secteur privé. Ils utilisent leur influence pour devenir encore plus riches en jouant les courtiers dans différents domaines, y compris celui de l’emploi, alors que le marché du travail est incapable d’absorber un flux croissant de jeunes. Selon Hassine Dimassi, professeur d’économie et ancien doyen de la faculté de droit de Sousse, le nombre réel de chômeurs diplômés est deux fois plus important que l’évaluation des statistiques officielles (quarante mille). « La société dépense un argent fou pour former des quasi-analphabètes réduits au chômage. Cela crée une tension terrible dans les ménages et l’ensemble de la société », explique-t-il. Et de mettre en garde contre les risques de rester les bras croisés face à la dégradation effarante de la qualité de l’enseignement, et de voir se transformer des centaines de milliers de jeunes chômeurs en « bombes à retardement ».

 

La plupart des jeunes ne partagent avec leurs parents ni l’engagement au service du pays au lendemain de son indépendance, ni la soif de savoir et de principes qui étaient les leurs à l’époque. Ils fréquentent des établissements scolaires gérés par des individus proches du pouvoir pour faire plaisir à leurs parents et, comble de l’ironie, ils y tournent souvent en dérision les rares éléments assoiffés de connaissances. « A quoi vos diplômes et vos principes vous ont-ils servi ? », demandent parfois des jeunes, éblouis par l’étalage insolent des richesses accumulées rapidement par des parvenus, à leurs parents bardes de diplômes mais qui ont du mal a joindre les deux bouts comme a défendre leurs valeurs.

 

Le système éducatif, qui a contribué énormément à améliorer le niveau de vie des Tunisiens et à faire la force du système politique, au cours des premières décennies de l’indépendance, semble s’acheminer, selon des enseignants et des parents d’élèves et d’étudiants bien informés, vers la banque route. A preuve la décision de baisser le niveau des examens et de « donner » le baccalauréat pour accroître la popularité de M. Ben Ali.

 

Sous couvert de l’anonymat, un jeune chercheur à la faculté des lettres de La Manouba explique : « II fut un temps ou l’enseignant était un modèle à suivre et où les établissements scolaires offraient aux jeunes non seulement un enseignement de qualité, mais également une formation culturelle, syndicale et politique. Désormais, nous n’avons aucune formation digne de ce nom, il y a une véritable pénurie de débat d’idées et de création, ainsi qu’une poussée inquiétante du trafic d’influence et de l’esprit de démission parmi les enseignants. »

 

Des procès iniques

 

L’absence de perspectives pour les jeunes a poussé des milliers d’entre eux à fuire le « miracle tunisien » cher au président français Jacques Chirac. Des dizaines se sont même noyés, au cours des dernières années, essayant d’atteindre les cotes italiennes sur des embarcations de fortune.

 

Ce que l’on sait moins, c’est que des centaines d’autres purgent de lourdes peines de prison, au terme de procès iniques, condamnés pour constitution de « bande de malfaiteurs » accusés de vouloir commettre des «  actes de terreur ». En réalité, le véritable crime de bon nombre d’entre eux, comme les « jeunes de Zarzis », semble être la navigation sur Internet, où le pouvoir ne cesse de verrouiller les sites et les boites électroniques. Mais la loi « antiterroriste », utilisée pour jeter en prison des jeunes dont le seul crime est de revendiquer la liberté d’expression, a été votée en 2003 pour plaire… à l’administration américaine et à ses alliés européens.

 

Si le théâtre, avec des créateurs comme Fadhel Jalbi et Jalila Baccar, s’efforce d’évoquer « la violence politique, les intégrismes de gauche ou de droite et les difficultés d’être un homme libre », les autres espaces de libre discussion font cruellement défaut. La dernière production de ces deux artistes, Corps otages, programmée au théâtre de l’Odéon à Paris en juin, raconte l’histoire d’une fille issue d’un milieu aisé qui, proche de la gauche, est séduite pas les slogans de l’islamisme radical. « Je fais ce spectacle pour que ma fille ne soit pas forcée à porter le voile », déclare Fadhel Jaibi, qui avait 10 ans en 1956 et qui, contrairement a sa compagne Jalila, nourrit une méfiance sans bornes a l’égard des islamistes.

 

La répression a atteint un degré tel, dans ce pays jadis présenté comme « le plus laïque des pays arabes », que des dirigeants situes aux deux extrémités de l’échiquier politique – et qui se vouaient jusqu’a récemment une hostilité légendaire – ont fini par négocier leur participation à une grève de la faim groupant huit personnalités, indépendantes, d’obédience socialiste et islamiste, pour faire pression sur le pouvoir. En plein Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), réuni à Tunis en novembre 2005, cette action a attiré l’attention des medias internationaux, surtout après les agressions perpétrées par des policiers en civil contre des journalistes français et belges, mais aussi la venue de militants des droits humains de stature internationale, telle Mme Chirine Ebadi, lauréate iranienne du prix Nobel de la paix, au cabinet de l’avocat Ayachi Hammami, ou les grévistes de la faim avaient élu domicile. Fin février, M. Ben Ali a fini par annoncer la libération de 1298 détenus, et la mise en liberté surveillée de 359 autres.

 

Ce rapprochement entre islamistes et personnalités reputées laïques et hostiles aux mouvements islamistes, comme MM. Nejib Chebbi, secrétaire général du Parti démocratique progressiste (PDP), et Hamma Hammami, secrétaire général du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), a suscité une campagne de diffamation de la part du pouvoir et de vives réactions du côté de personnalités indépendantes et d’animateurs de formations d’extrême gauche, réunis autour du mouvement Ettajdid (« Renouvellement »).

 

L’un des partisans d’une coopération avec le mouvement Ennahdha, qu’il considère comme « centriste », est M. Moncef Marzouki, qui anime aussi le Congres pour la République (CPR, non reconnu par le pouvoir). Il appelle à la construction d’un « front démocratique » qui exclurait seulement de ses rangs les « islamistes qui sont pour la violence, pour l’application de la charia et contre l’égalité de l’homme et de la femme ». La principale tache de ce front, selon lui, serait de préparer le terrain à « une révolution pacifique à l’ukrainienne ou à la géorgienne ».

 

La déliquescence de l’Etat et la dégradation de son image dans le pays et à l’étranger ont aussi incité d’anciens proches collaborateurs de M. Bourguiba à briser le silence. «  S’il n’y a pas de règles démocratiques, de débat public, l’indépendance elle-même n’a pas réellement de sens », estime M. Mohamed Sayah, historiographe, ministre et directeur du parti du « Combattant suprême », que beaucoup présentaient comme adversaire absolu de la démocratisation.

 

Une grande question hante beaucoup de monde : que faire concrètement pour éviter que le pays ne s’enfonce encore davantage dans l’autoritarisme, la corruption, le népotisme [6], et pour redonner espoir aux jeunes, dont une part croissante, désespérée, s’en remet à la violence ou à l’islamisme ?

 

L’élargissement, ces dernières années, du cercle des Tunisiens décidés à exercer malgré tout leur droit à la liberté d’expression et d’association est un signe qui ne trompe pas. C’est pourquoi l’historien Raouf Hamza recommande la construction de «  petits espaces de réflexion » pour analyser les problèmes de société et les mécanismes de résistance au changement.

 

Le mouvement issu de la grève de la faim, qualifié de « nouvelle naissance » de l’opposition par le cheikh Ghannouchi, pourrait contribuer a limiter l’érosion des acquis sociaux mis en place des les premières années de l’indépendance (éducation, santé, émancipation de la femme et égalité des chances en matière d’emploi).

 

Encore faudrait-il que ses animateurs démontrent très vite leur capacité à se hisser au-dessus des considérations partisanes et des querelles de personne, donnant ainsi la preuve de leur attachement aux principes de démocratie, de transparence et de travail en commun. Ils gagneraient aussi à mettre au point un programme commun pour la construction d’un Etat de droit, mobilisateur pour la société et qui contraindrait les partenaires occidentaux de M. Ben Ali à prendre au sérieux l’existence d’une véritable stratégie pour se libérer de la dictature.

 

 

[1] Sur la dégradation continue de l’état des libertés, voir les deux rapports de mission de l’International Freedom of Expression Exchange (IFEX) en 2005 : www.ifex.org

 

[2] Des intellectuels comme Tahar Haddad (1899-1935), réformateur et partisan de l’émancipation de la femme, et le poète Abou Kacem Chebbi (1909-1934) ont marqué des générations, avant et après l’indépendance.

 

[3] Cf les témoignages de l’ancien ministre Ahmed Ben Salah et de l’ancien secrétaire général de l’UGTT Taieb Baccouche publiés par la Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l’information, dont le travail est entravé par la censure : www.tn.refer.org/hebergement/temimi

 

[4] Cf Olfa Lamloum et Bernard Ravenel (sous la dir. de), La Tunisie de Ben Ali, L’Harmattan, Paris, 2002. Lire également Michel Camau et Vincent Geisser, Le Syndrome autoritaire, Presses de Sciences Po, Paris, 2003 ; et Sihem Ben Sedrine et Omar Mestiri, L’Europe et ses despotes, La Découverte, Paris, 2004.

 

[5] Loi 2005-88 du 27 septembre 2005 « relative aux avantages alloués aux présidents de la République dès la cessation de leurs fonctions  », publiée avec une rapidité étonnante au Journal officiel fin septembre 2005.

 

[6] La Tunisie passe de la 39e place en 2004 a la 43e en 2005 dans le classement de la corruption dans le monde établi par Transparency International : www.transparency.org

 

(Source : « Le Monde diplomatique », Mars 2006)


 

Une école à la dérive

Naziha Réjiba (*)

 

DANS LES REGIMES TOTALITAIRES, les institutions dépendent toujours de la volonté de celui qui gouverne, voire de son humeur, et l’école n’échappe pas à cette « règle ». Avocat de formation, fin lettré et fervent adepte du modernisme, Habib Bourguiba fit pour la Tunisie indépendante deux choix essentiels : l’éducation et l’émancipation des femmes. II a certes imposé à l’école une tutelle réductrice, et sévèrement réprimé enseignants et enseignés lorsqu’il les a jugés « ingrats »… II n’en reste pas moins que les débuts de son régime virent la naissance dune école moderne : croissance du taux de scolarisation, niveau satisfaisant et reconnu, etc. Cela fut possible grâce aux choix politiques et à l’enthousiasme des pionniers, ainsi qu’à l’engouement de la population pour l’instruction.

 

Le printemps n’aura malheureusement pas duré longtemps ; le long règne de Bourguiba et ses dérives autoritaires ont fini par tout entamer. L’école a eu son lot de problèmes : infrastructure insuffisante, classes surchargées, mauvais résultats, baisse de niveau… La situation fut d’autant plus grave que les courants idéologiques, empêchés de s’exprimer licitement, s’emparèrent de l’école et en firent un lieu pour leurs règlements de compte souvent violents. On peut dire que l’école bourguibienne avortée et détournée de sa mission fut pour beaucoup dans l’avènement de M. Zine El-Abidine Ben Ali, le policier fort censé maîtriser ce chaos.

 

Militaire de carrière et homme du tout-sécuritaire, le président Ben Ali n’avait pas de vision politique, surtout pour l’éducation. De l’école avortée de Bourguiba, il hérita d’une armada issue de l’échec scolaire qui constitue le plus gros de son appareil répressif. De Bourguiba lui-même, il reprit deux « gloires » qui se vendent si bien chez nos « partenaires » occidentaux : l’éducation et l’émancipation des femmes. II gérera l’une et l’autre à sa façon et selon ses priorités personnelles, car législateurs, experts, ministres ne sont que des exécutants des ordres du Palais. Lesquels sont parfois improvisés et répondent à I’humeur du président (nous avons eu droit a une arabisation subite parce qu’il était fâché contre les medias français). L’école fait partie du goulag général. Ses dirigeants se sont transformés, bon gré mal gré, en gardiens. Pour soigner les apparences et entretenir le mythe du renouveau, elle a droit de temps en temps à des ravalements de façade ; des effets d’annonce présentés comme des reformes, gonflage des résultats, etc.

 

Côté cour, c’est la baisse du niveau, la violence, le manque de moyens (surtout dans les écoles professionnelles), la corruption (des courtiers proches du pouvoir interviendraient dans la réussite aux contours, les nominations et les mutations du personnel). Des gouvernants (président compris) placent leur progéniture dans des écoles privées et/ou étrangères.

 

Les dégâts subis par l’école ne sont pas seulement d’ordre pédagogique ; le mal touche les valeurs mêmes de l’éducation, avec l’émergence du phénomène des jeunes loups ignares. Ceux-ci affichent une richesse ostentatoire illicitement gagnée et font désormais figure de model. Nous sommes loin du jeune bardé de diplômes qui constituait une référence pour la jeunesse.

 

 

(*) Rédactrice en chef du journal en ligne Kalima, inaccessible en Tunisie.

L’auteur, alias Om Zyed, mit fin avec fracas en 2003 à sa longue carrière l’enseignante pour protester contre la dégradation et la politisation des établissements scolaires.

 

(Source : « Le Monde diplomatique », Mars 2006)

 


Rencontre avec Kamel Ghali, écrivain et poète

« J’appelle à sa libération »

par Luiza Toscane   Rencontre avec Kamel Ghali, écrivain et poète, un des frères du prisonnier politique Hédi Ghali, qui effectue une peine de trente ans d’emprisonnement en Tunisie.   Kamel Ghali, vous avez parlé de votre frère Hédi pour la première fois en public le 12 novembre dernier lors d’une réunion publique tenue à Paris en soutien au grèvistes de la faim du 18 octobre. Et à cette occasion vous avez lu un poème extrait de votre recueil « shekk jamil » [1], lequel n’a jamais eu l’autorisation de dépôt légal pour sa diffusion en Tunisie.   Mon frère Hédi m’a appris beaucoup de choses, c’est lui qui m’a mis sur une scène à l’âge de sept ans, c’est lui qui m’a appris à jouer aux échecs. Il m’a aussi fait boire mon premier verre. Il est très cool. La seule chose qu’il ne m’a pas apprise, c’est la prière, que Dieu lui pardonne !   Vous êtes donc plus jeune que lui ?   Hédi est né en 1949, le 9 septembre. Il a passé la première partie du baccalauréat. Il a fait son service militaire. Il a fait des petits boulots et a surtout travaillé comme comptable à l’office du commerce de la Goulette, de Sousse ou de Korba. C’est là qu’il travaillait lors de sa première arrestation.   A quelle époque ?   C’était à l’époque de Bourguiba. La Nahdha s’appelait alors le Mouvement de la Tendance Islamique. Il en était le responsable régional pour la région de Monastir. Je ne me souviens plus en quelle année exactement, mais il a été emprisonné six mois. Ensuite je me souviens qu’il a travaillé dans une pompe à essence pour les mobylettes.   Jusqu’à sa deuxième arrestation ?   En réalité, il vivait dans la clandestinité depuis plus d’un an quand il a été arrêté par la police de Ben Ali. Il a été détenu au secret très longtemps, il a été torturé dans les locaux du ministère de l’Intérieur. Nous n’en avion aucune nouvelle. Il a été montré à la télévision pour des « aveux » au moment du procès. Lors de son procès, il a été condamné à l’emprisonnement à perpétuité [2]. Après son procès, il a été à nouveau extrait de la prison et ramené dans les locaux de la police pour y être torturé.   Il était alors à la prison du 9 avril ?   Il a été incarcéré à la prison du 9 avril au début, mais il y est revenu à plusieurs reprises. Il a connu aussi les prisons de Bizerte, du Kef, de Gabès, de Messaadine. A Messaadine, où il était en 2005, il a fait une grève de la faim pour qu’on le transfère [3]. Et depuis il est à Mehdia, dans notre région d’origine.   Dans quelles conditions a-t-il été incarcéré ?   Il est resté en isolement pendant environ douze ans. Progressivement, l’isolement a été levé. Actuellement, il partage sa cellule avec trois prisonniers politiques qu’il connaît. Il va mieux depuis qu’il a été soigné. Au début de son incarcération, il avait des problèmes aux oreilles, aux parties génitales, aux pieds, aux yeux, ainsi que des difficultés psychologiques. C’était dû à la torture, et on ne le soignait pas.   Avez-vous la possibilité de lui rendre visite ?   A dire vrai, nous n’avons jamais été empêchés, nous ses proches, de lui rendre visite, que ce soient ses parents, son épouse ou ses enfants. Il a droit de temps en temps à recevoir une visite directe. Mais bien sûr, il y a toujours des problèmes. L’été dernier, j’ai pu lui rendre visite, mais ma fille n’a pas pu, car la loi ne prévoit pas les visites des neveux, seulement celles des frères et sœurs ou des ascendants et descendants 4. Face à cela, j’ai fait la « grève de la visite » pour protester. Lors des visites, il y a aussi des agents en faction, qui portent une tenue spéciale, qui dépendent du ministère de l’Intérieur, alors que l’administration des prisons relève, depuis la dernière réforme, du ministère de la Justice. Et bien sûr, mon père, ma mère ou moi-même avons été convoqués dans les années 90 au commissariat pour des questionnaires.   Votre frère avait été condamné par le tribunal militaire à l’emprisonnement à perpétuité. Cette peine a-t-elle été commuée en trente ans en 2002, comme cela a été le cas pour d’autres ?   Oui, il est arrivé exactement à la moitié de sa peine.   A-t-il demandé dans ce cas à bénéficier d’une libération conditionnelle, comme la loi l’y autorise ?   Non, il considère qu’il est innocent, qu’il n’a pas à être incarcéré du tout. Mon frère a été accusé de vouloir utiliser le « stinger » qui devait abattre l’avion du président Ben Ali, il a toujours crié son innocence. Il y a des « stinger » en Tunisie ?   Comment sortira-t-il de prison alors ?   J’appelle à sa libération, après qu’il ait passé seize ans en prison pour un « stinger » imaginaire. Pour ses enfants qui ont vécu orphelins, tout en sachant que leur père est vivant, pour sa fille, qui avait neuf ans lorsqu’il est entré en prison et qui s’est mariée, pour son père, mon père, dont le seul espoir est d’embrasser un jour son fils. Il a quatre vingt ans. Au début des années 90, lors d’une visite, on a ramené Hédi sur une chaise roulante au parloir. Mon père a vieilli d’un coup de dix ans.   Propos recueillis par Luiza Toscane le 22 février 2006. ——————————————————————————–   [1] Kamel Ghali, “shekk jamil”, Samed, 2003   [2] Hédi Ghali a été condamné à l’emprisonnement à perpétuité par le tribunal militaire de Bouchoucha le 28 août 1992.   [3] Il a commencé une grève de la faim le 15 septembre 2005. Se reporter au communiqué de l’AISPP du 8 octobre 2005   (Source : « Tunisie, Réveille-toi », le 1er Mars 2006) URL : http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2102

Tunisie : la mafia politique et les signes annonciateurs de la chute

par Hamime Première partie Tunisie : la mafia politique et les signes annonciateurs de la chute Par Hamime mercredi 15 février 2006, par Hamine Seconde partie Tunisie : la mafia politique et les signes annonciateurs de la chute par Hamime mercredi 22 février 2006

Troisième partie La paralysie des rouages de l’appareil
L’idéologie de la main mise sur le patrimoine, celle de la perpétuation de l’hégémonie, et le silence imposé au peuple tunisien, ainsi que leur dénomination en tant qu’ « ère de la paix et de la sérénité », fournissent le vivier où se développent les bactéries de l’appareil. Elles garantissent à ce dernier son impunité, et lui assurent la perpétuation de ses crimes. Cet appareil est enlisé dans la destruction des penseurs et des intellectuels du pays ; il a fini par vendre ses institutions et ses terres, par faire commerce et à céder à tous ceux qui sont dénués de patriotisme tout ce qui représente une source d’enrichissement. Ses représentants se réunissent autour des dossiers pour signer le partage du sang des faibles, des pauvres Qui dirige ces réseaux mafieux en Tunisie ? Ben Ali a franchi bien des étapes depuis qu’il a pris le pouvoir sous le slogan « La Tunisie au cœur » et qu’ont commencé les opérations de vol, de pillage et de ruines, et qu’ont été initiées la mobilisation policière et la mise en branle du pays par le bâton du pouvoir nazi. La Tunisie s’est mise à l’heure de la gestapo allemande de l’ère hitlérienne. Depuis lors, des réseaux criminels ont été constitués qui oeuvrent à tuer toute propagande ou information car ils sont conscients du danger que représente l’arme de la confrontation : ils ont interdit la presse, l’ont restructurée et organisée, interdit toute source de propagande aux mains d’éléments de l’opposition et réprimé toute pensée, réflexion et activités politiques libres. Ils se sont maintenus au pouvoir. Ils se sont constitués en réseaux policiers et d’espionnage représentant toutes les composantes de la société, pouvoir et peuple, et on peut considérer les opérations de vol qui ont eu lieu en Tunisie ces cinq dernières années comme les signes annonciateurs du début des luttes intestines dans la police pour accaparer la richesse. Des éléments policiers sont derrière ces dépassements, qui ont mis en place des plans : l’imposition de la domination sur les directeurs de sociétés et d’entreprises ou par l’intermédiaire d’achats de responsables de société. De là se pose une question importante pour le lecteur : qu’est-ce qui pousse les réseaux mafieux à agir de la sorte ? La réponse à cette question centrale nous conduira à saisir les signes annonciateurs de la chute du régime tunisien. L’appareil mafieux tunisien se compose de son président en tant que chef suprême qui évolue au sein de ce qu’on appelle « LA CEINTURE » à savoir le groupe le plus absent de la scène politique tunisienne et qu’il est impossible de connaître. C’est lui qui met en branle les capitaux et veille à leur soumettre les lois et à les promulguer dans leur seul intérêt. C’est lui qui mobilise l’activité de la mafia politique qui se compose à son tour en groupes dirigés par des cadres supérieurs des ministères de l’Intérieur et de la Défense. Elle œuvre à maximiser la concurrence et les machinations des uns contre les autres pour libérer les opérations de trafic d’armes dans son intérêt propre. C’est le cas de l’opération de vente d’armes aux terroristes algériens à la frontière entre l’Algérie et la Tunisie. Nous rappellerons que les forces algériennes ont, à maintes reprises, alerté la mafia tunisienne pour que cesse le soutien aux groupes terroristes regroupés sur la frontières (Sakiet, Kasserine). Le pouvoir tunisien a alors suscité la prise d’assaut d’un poste de la garde tunisienne par un groupe terroriste. S’en est suivie une altercation avec armes à feu. Les forces policières spéciales sont alors intervenues pour tuer le groupe afin de laver le régime (Hidra, 2003). Le jeu a été découvert, démasqué qui a entraîné des réactions internes violentes. Il s’en est suivi un conflit interne à l’appareil policier pour l’hégémonie, la possibilité de diligenter de telles opérations, et pour la récupération du profit. Au point que le vol, le pillage, le trafic et la traite sont devenus monnaie courante, quotidienne, qui rallie les familles régnantes du pays, depuis Leïla Ben Ali et ses entreprises commerciales (qui s’adonnent même au commerce des femmes, et sont propriétaires de la plus grande proportion d’hôtels touristiques, de bordels et la recherche de trésors par l’intermédiaire de groupes de charlatans et de sorciers), depuis Leïla Ben Ali donc jusqu’à sa famille élargie (Trabelsi). L’essentiel est que nous sommes parvenus à révéler les luttes internes à l’appareil policier et la division de ce dernier en cellules qui agissent pour leur intérêt propre et s’émancipent de la tutelle de Ben Ali. Ce dernier est affecté par une maladie qui n’est peut-être qu’une rumeur, mais « LA CEINTURE » sait que le coeur du pouvoir pourrait bien s’arrêter incessamment de battre et que sera mis un terme à cette ère, par le politique ou la maladie. Sûres et certaines de cette probabilité, toutes les formations mafieuses se servent, se disposent, rivalisent dans le vol, et se tendent mutuellement des pièges. Il est notable que des cadres supérieurs sont écartés et fuient vers d’autres pays, mais tant qu’il reste du temps devant eux et tant qu’il n’y a pas de danger menaçant leurs crimes, et quand bien même le régime tomberait incidemment, ils continueraient de scander le slogan de la sécurité et de la sérénité sur le dos des malheureux.
Hamime A paraître : quatrième partie de « Tunisie, la mafia politique et les signes annonciateurs de la chute » (Traduction : LT)
(Source : « Tunisie, Réveille-toi », le 1er Mars 2006) URL : http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2101

Trois pions du régime de Ben Ali

par Abou Fares   Version française du texte paru la semaine dernière
Trois pions du pouvoir tunisien
Au nom de Dieu Tunis le 14/01/2006 Trois pions du pouvoir du dictateur Ben Ali tels que je les connais.
1er Pion :
Description : Il s’appelle Abd Elhafidh Ben Hédi Ettounsi originaire de Hammam Sousse (gouvernorat de Sousse) la ville d’où le dictateur Ben Ali est originaire également, il est commissaire divisionnaire retraité des services d’oppression du Ministère de l’Intérieur et du développement local, marié à une ex prostituée de la maison close de la ville de Sfax. Responsabilités : le pouvoir du dictateur Ben Ali l’a chargé des responsabilités suivantes qui lui ont permis de s’enrichir sur le dos des contribuables :   Chef de district de la sûreté de la ville de Jendouba   Chef de district de la sûreté de la ville d’El Kef   Chef de district de la sûreté de la ville de Gafsa   Directeur de la sûreté de la région Grand Tunis   Attaché (espion) à l’ambassade d’Egypte Vie et comportement : Ce pion est connu par son comportement odieux et sa mauvaise morale, il est connu aussi par ses complots contre les opposants tunisiens pour les traduire devant les tribunaux à la solde du dictateur Ben Ali. Ces agissements ont touché des personnes qu’il est difficile de rayer de la scène nationale Tunisienne. Il utilise un ancien, nouveau moyen (méthode) pour toucher leur morale surtout que le poids de ces personnes dépasse le cadre restreint de leur parti ou association. Ces moyens et méthodes s’ils indiquent quelque chose c’est le niveau très bas de ce monsieur et sa pourriture et reflète l’échec du pouvoir de Ben Ali de traiter les événements politiques sur la scène Tunisienne. Enrichissement personnel : Avant d’étaler son enrichissement illégal, il y a beaucoup de comportements de cet homme qui ont dépassé la ligne rouge et on ne peut se taire là dessus, cette ligne rouge représente l’honneur des tunisiens et toucher les tunisiens qu’ils soient représenté dans une direction politique ou une autre, c’est pourquoi il faut dénoncer les agissements de cet homme par leurs publications sur « Réveil Tunisien » avec toute la considération pour ce que fait ce support pour aider les victimes de l’oppression et les politiques sécuritaires dans notre chère Tunisie et si j’écris ceci c’est pour montrer ce que je ressens envers tous les honorables Tunisiens. Ces vols : ce pion a volé du contribuable : 15 Ha de terre à RAOUED et l’a découpé en lots pour les vendre après à 1250 DT le m2 ( 800€ le m2) Acquisition d’une salle de jeux en banlieux Nord de Tunis « LAC PALACE » qui lui rapporte des revenus de 3000 DT par jour ( 2000€) Il est propriétaire de 3 villas sis à EZZAHRA, SIDI BOUSAID et CITE ENNASR Il est propriétaire aussi de 3 autres logements dans sa ville natale HAMMAM SOUSSE Il est propriétaire d’une voiture de luxe MERCEDES RS Sa femme est propriétaire également d’une voiture de luxe MERCEDES Il est le gérant d’un Bar sur la plage de HAMMAM LIF Gérance indirecte pour la location des locaux meublés au sein des maisons closes de Sousse et Sfax.
2ème Pion :
Le même système se répète avec ce deuxième pion d’ailleurs il a une très bonne relation avec le premier, de plus il est l’un des neveux du général Ben Youssef qui a travaillé avec le dictateur Ben Ali. Ce pion s’appelle Bouraoui Ben Ahmed Ben Youssef né en 1958 à Akouda gouvernorat de Sousse. Il est le responsable maintenant de la police judiciaire à la caserne de Gourjani. Le pouvoir du dictateur Ben Ali a confié à ce pion la responsabilité en tant que Chef de district de la sûreté de la ville de Ben Arous, et avant il faisait parti de la sûreté de l’état. Je connaissais de lui son extrémisme dans ses prises de positions et je ne vais pas m’attarder dans la description de ce voyou, pourri, corrompu…, qui a oppressé et terrorisé et surtout de violer l’honneur de femmes dans son bureaux à la caserne de Gourjani. Tout ça montre la douloureuse vérité de l’absence de sentiments d’humanismes dans ce pays et la faillite de ce pouvoir et son incapacité à réaliser et établir une vie paisible, de la démocratie et des droits de l’homme. Ce pion Bouraoui Ben Ahmed Ben Youssef souffre des problèmes psychiques et psychologiques, il a été fiancé une dizaine de fois et il est maintenant célibataire, et ne fait que boire de l’alcool et courir derrière les prostituées. Même certaines dénonciations anonymes contre lui arrivées aux services du ministère de l’intérieur pour l’éloigner des affaires où il est en contact avec la population car il est devenu un lourd fardeau pour les autres services n’a pas trouvé d’échos, ce qui laisse à penser que le dictateur Ben Ali soit il n’était pas au courant soit il le couvrait surtout qu’il applique le principe « diviser pour mieux régner »
3ème Pion :
Je ne vais pas être long pour décrire cet être non humain, qui est connu comme l’ami intime de Ben Ali avant même son putsch. Ce pion ne respecte rien au contraire il ne fait que comploter contre tous ceux qui ne font pas parti du RCD. Il a été nommé par le dictateur comme directeur général de la sûreté nationale et il a eu beaucoup de problèmes avec les officiers et les agents de police et des services, jusqu’au point de recevoir des lettres anonymes de menaces de morts à cause de sa brutalité et sa dureté et sa compléte ignorance des procédures de sûreté en général et d’être l’un des clous des chaussures du général en particulier. Parmi ses frasques il a recruté son fils pour travailler à la police et l’a promu dans la foulée au grade de Lieutenant.
Abou Fares
(Source : « Tunisie, Réveille-toi », le 1er Mars 2006) URL : http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2098

 

Démocraties sur mesure

Par Ignacio Ramonet

 

Souvent présentée comme le meilleur des systèmes politiques, la démocratie a longtemps été une forme de gouvernement rare. Parce qu’aucun régime ne répond totalement à l’idéal démocratique qui supposerait une honnêteté totale des puissants à l’égard des faibles et une condamnation vraiment radicale de tout abus de pouvoir. Et parce qu’il faut respecter cinq critères indispensables : élections libres ; opposition organisée et libre ; droit réel à l’alternance politique ; système judiciaire indépendant ; et existence de médias libres. Même ainsi, certains Etats démocratiques, commela France ou le Royaume-Uni, dénièrent longtemps aux femmes le droit de vote, et étaient par ailleurs des puissances coloniales bafouant les droits des colonisés.

 

En dépit de tels défauts, cette méthode de gouvernement a eu tendance à s’universaliser. Sous la forte impulsion, d’abord, du président des Etats-Unis Woodrow Wilson (1856-1924). Mais surtout après la fin de la guerre froide et la disparition de l’Union soviétique. On annonça alors la « fin de l’histoire » au prétexte que rien ne s’opposait à ce que tous les Etats du monde atteignent un jour les deux objectifs du « bonheur suprême » : économie de marché et démocratie représentative. Objectifs devenus dogmes intouchables.

 

Au nom de ces dogmes, M. George W. Bush a estimé légitime, en Irak, de recourir à la force. Et, dans des prisons secrètes établies à l’étranger, d’autoriser ses forces armées à pratiquer la torture. Ou de soumettre à des traitements inhumains, dans le bagne de Guantánamo, des prisonniers en dehors de tout cadre légal, comme vient de le dénoncer un rapport dela Commission des droits de l’homme de l’ONU, ainsi qu’une résolution du Parlement européen.

 

Malgré de si graves infractions, les Etats-Unis n’hésitent pas à s’ériger en instance planétaire d’homologation démocratique. Washington a pris l’habitude d’avilir ses adversaires en les qualifiant systématiquement de « non démocratiques », voire d’« Etats voyous » ou de « bastions de la tyrannie ». Seule condition pour échapper à cette marque d’infamie : organiser des « élections libres ».

 

Mais même alors, tout dépend des résultats. Comme le montre le cas du Venezuela, où, depuis1998, M. Hugo Chávez a été élu à plusieurs reprises dans des conditions garanties par des observateurs internationaux. Rien n’y fait. Washington continue d’accuser M. Chávez d’être un « danger pour la démocratie » ; et est allé jusqu’à fomenter un coup d’Etat en avril 2002 contre le président vénézuélien, lequel de nouveau se soumet au verdict des urnes en décembre prochain…

 

Trois autres exemples – en Iran, en Palestine et en Haïti – montrent qu’il ne suffit plus d’être élu démocratiquement. Pour l’Iran, chacun trouvait les élections de juin 2005 formidables : participation massive, pluralité et diversité des candidats (dans le cadre de l’islamisme officiel), et surtout brillante campagne de M. Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, favori des Occidentaux et donné vainqueur. Nul n’évoquait alors le « péril nucléaire ». Tout a brutalement changé après la victoire de M. Mahmoud Ahmadinejad (dont, par ailleurs, les déclarations sur Israël sont inacceptables). Et l’on assiste maintenant à une diabolisation de l’Iran.

 

Bien que Téhéran soit signataire du traité de non-prolifération nucléaire et nie vouloir la bombe, le ministre français des affaires étrangères ne vient-il pas d’accuser l’Iran de conduire un « programme nucléaire militaire clandestin (1) » ? Et, oubliant déjà les récentes élections, Mme Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat américaine, ne réclame-t-elle pas 75 millions de dollars au Congrès pour financer en Iran la « promotion de la démocratie » ?

 

Même situation, ou presque, pourla Palestine (lire l’article de Georges Corm, « Révoltes et refus au nom de l’islam »), où les Etats-Unis ainsi que l’Union européenne, après avoir exigé la tenue d’élections « vraiment démocratiques » surveillées par une myriade d’observateurs étrangers, refusent maintenant le résultat, au prétexte que le vainqueur, le mouvement islamo-nationaliste Hamas (auteur d’attentats odieux contre des civils israéliens), ne plaît pas.

 

Enfin, pour Haïti, on a pu voir, à l’occasion de l’élection présidentielle du 7 février dernier, comment, dans un premier temps, tout était fait pour empêcher la victoire de M. René Préval – finalement élu –, dont la « communauté internationale » ne voulait à aucun prix, en raison de ses liens avec l’ancien président Jean-Bertrand Aristide.

 

« La démocratie, disait Winston Churchill, est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres. » Ce qui gêne aujourd’hui, c’est de ne pouvoir déterminer le résultat d’une consultation électorale à l’avance. Quand certains aimeraient pouvoir établir des démocraties sur mesure. A résultat garanti.

 

(1) Le Monde, 17 février 2006.

 

(Source : Monde Diplomatique, Mars 2006 –  Page 1)

URL:http://www.monde-diplomatique.fr/2006/03/RAMONET/13266

 


 

France – L’ex-P-DG d’Alstom condamné, le fils Pasqua relaxé

 

Reuters, le 02.03.2006 à14h43

    PARIS, 2 mars (Reuters) – L’ancien P-DG d’Alstom  Pierre Bilger a été condamné jeudi à neuf mois de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende dans une affaire de corruption remontant à 1994.

                      En revanche, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé Pierre-Philippe Pasqua, fils de l’ancien ministre de l’Intérieur, et ordonné la levée du mandat d’arrêt international délivré contre lui pendant l’enquête.

   Pierre-Philippe Pasqua, qui se trouverait en Tunisie, ne s’est pas jamais présenté aux magistrats français ni durant l’enquête ni à l’audience. Le parquet avait requis contre lui deux ans de prison ferme et 200.000 euros d’amende.

                      Pierre Bilger, 65 ans, qui était à la tête d’Alstom de 1991 à 2003, est sanctionné pour « abus de biens sociaux ». Sa peine est inférieure aux réquisitions du parquet, qui avait réclamé deux ans de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende.

                      Le dossier porte sur une somme de 5,2 millions de FF (environ 790.000 euros) versée en 1994 par Alstom pour obtenir l’autorisation administrative du ministère de l’Intérieur de déplacer le siège de sa société  de Nanterre à Saint-Ouen.

                      Quatre autres prévenus, trois ex-cadres d’Alstom et un intermédiaire, sont condamnés à des peines allant de six mois à neuf mois de prison, toujours avec sursis, assorties d’amendes allant de 20.000 à 150.000 euros.

                      Pierre-Henri Paillet, ancien délégué à l’aménagement du territoire au ministère de l’Intérieur et ex-homme de confiance de Charles Pasqua, est quant à lui condamné à deux ans de prison dont six mois ferme et 150.000 euros d’amende.

                      A l’audience en janvier, Pierre Bilger a reconnu les fait et accusé Charles Pasqua de l’avoir « racketté ».

                      L’agrément pour déménager le siège d’Alstom a été délivré parla Datar, dépendante du ministère de l’Intérieur, le jour du versement de la commission litigieuse, le 11 mai 1994.

                      L’argent a été versé par une « caisse noire » de la société en Suisse vers un compte bancaire suisse d’Etienne Leandri, un proche de Charles Pasqua décédé en 1995.

                      L’équivalent de 613.000 euros a ensuite été payé par ce dernier en juin 1994 à Pierre-Philippe Pasqua sur un autre compte bancaire suisse ouvert pour l’occasion. C’est sur cette base que des poursuites avaient été engagées contre le fils de l’ancien ministre.

                      La décision des juges du tribunal correctionnel semble confirmer que la correspondance entre ces divers flux financiers n’était pas établie.

                      Charles Pasqua, âgé de 78 ans, est mis en examen depuis octobre 2004 pour les mêmes faits mais dans une procédure distincte instruite parla Cour de justice dela République, seule compétente pour enquêter sur des actes commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.

                      Son procès pourrait attendre plusieurs années.

 


 

Corps de métiers: Elections chez les jeunes avocats (J-2)

Vers une lutte serrée entre les Rcedistes et les candidats de “la concorde”

 

A deux jours des élections du comité directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATAJ) samedi le lendemain de l’Assemblée générale qui sera consacrée à la présentation du rapport moral et financier et au débat, on commence à voir plus clair dans les alliances.

 

 Ainsi on doit s’attendre à une compétition serrée entre deux listes celle de “la concorde” et celle proche du Rassemblement Constitutionnel Démocratique en plus des candidatures individuelles dont certains sont en train de se concerter pour former une liste.

Désistement

La constitution de la liste de la “concorde” a été finalement annoncée hier après des tractations qui ont duré deux jours, entre les sept candidats qui se sont mis d’accord pour ajouter deux candidats représentant les régions Me Houcine Hajlaoui de Sousse et Me Iheb Harabi de Sfax. Ainsi cette liste est bloquée. Elle contient neuf candidats pour les neuf postes à pourvoir du comité directeur de l’Association.

 

Quant à la liste, proche du RCD. Selon un candidat, elle ne sera communiquée qu’à la dernière heure, avant l’ouverture des bureaux de vote.

 

Pour l’instant seuls les quatre candidats du comité directeur sortant figurent sur cette liste Me Lotfi Arbi, le président, Me Mohamed Saïdani le secrétaire général, Me Zouheïra Ben Brahim chargée des finances et Me Mounir Ben Smida membre.

 

Pour les autres noms qui vont y figurer les tractations continuent entre plusieurs candidats des trente qui se sont présentés. A noter que Me Fateh Abdennabi a retiré sa candidature hier et on s’attend à d’autres désistements par les candidatures individuelles pour éviter la dispersion des voix.

 

Néjib SASSI

 

(Source : « Le Temps » du 2 mars 2006)

 


 

La Libye rejette les accusations de HRW sur les centres pour femmes

   

AFP, le 01.03.2006 à 22h47

                      TRIPOLI, 1 mars 2006 (AFP) –La Libye nie détenir une centaine  de femmes et de jeunes filles dans des centres sociaux s’apparentant  en réalité à des prisons, comme l’a affirmé mardi Human Rights Watch  (HRW), a indiqué mercredi à l’AFP une source officielle au ministère  libyen dela Justice.

                     La Libye refuse toute pratique discriminatoire à l’égard de la  femme, a affirmé cette source sous couvert de l’anonymat, ajoutant  que si ces pratiques existaient, elles relevaient de traditions que  les autorités cherchaient à éradiquer.

                      « Le centre de réhabilitation sociale », dont parle HRW, est une  « institution sociale dans laquelle se réfugient les femmes et les  jeunes filles qui n’ont plus de moyen honnête de vivre, ni de giron  familial », a-t-il poursuivi?.

                      Cette institution est faite pour « les protéger du meurtre »,  a-t-il assuré.

                      « Elles sont victimes d’affaires en relation avec l’honneur et  les mœurs et leurs familles ont refusé (…) qu’elles vivent dans  leur milieu », a-t-il encore dit.

                      « Cette institution est un refuge pour les femmes, une protection  contre l’exploitation et la vengeance », a affirmé la source, niant  l’existence de cas de viols dans les centres ou en prison.

                      D’après cette source, HRW « a construit son rapport sur l’état  psychologique de certaines femmes vulnérables et sur une  compréhension erronée des textes de loi libyens ».

                      Human Rights Watch, dont le siège est à New York, a stigmatisé  mardi les « lieux de punition » que constituaient ces centres de  « réhabilitation sociale ».

                      Une centaine de femmes sont retenues dans ces centres, affirme  HRW, qui dénonce des violations de leur liberté de mouvement, de  leur dignité personnelle, de leur droit à un procès équitable et de  leur vie privée.

 


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