1 février 2009

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3176 du 01.02.2009

 archives : www.tunisnews.net  

Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie Communiqué de presse  de la direction de l’hebdomadaire Attariq Al Jadid PANA: Tunisie: Poursuites et saisie à l’encontre de médias de l’opposition AFP: Malte: arrivée record de 300 immigrés clandestins Les Afriques: Tunisie: Le nombre de connexions Adsl passera à 400 000 en 2009 AFP: Algérie : reddition d’un responsable de l’ex-GSPC AFP: Algérie La présidentielle se fera sans l’opposition Heikel Ben Mustapha: Monsieur Moncef Zahi ose chasser les universitaires de l’UGTT ! Mizaanoun: Gaza : Sommes-nous les « indiens » à exterminer du 21ième siècle ?


 

Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

 

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis, Tel/fax : 71340 860 Liberte.equite@gmail.com   Tunis, le 31 janvier 2009   

Nouvelles des libertés en Tunisie

 
1) Le chef du poste de police d’Oued Souhaïl à Nabeul abuse encore de son pouvoir Le chef du poste de police d’Oued Souhaïl, Mohammed Nezzar Ben Rouhouma continue d’abuser de son pouvoir, faisant table rase de toutes les lois qui régissent sa fonction de gardien de la paix. Dernièrement, il a convoqué monsieur Abdelaziz Sfaxi qu’il avait déjà harcelé par le passé et a rédigé à son sujet une fiche de renseignements. Il a exigé de lui qu’il travaille comme indicateur de police, au sujet des jeunes filles voilées et de la jeunesse pratiquante à Oued Souhaïl et Sidi Achour.   2) Interpellation d’une série de jeunes pratiquants à Korba Des agents de la police politique ont interpellé à dix heures et demi du soir le 2 janvier 2009 dans un café de Korba : Imed Selmi (infirmier), Abdelfattah Bouslama (ouvrier journalier), Mohammed Zakraoui (ouvrier journalier) Rabi’i Mannari (vendeur de meubles), Moussa Mannari (parfumeur), Yasser Khelil (étudiant à l’institut des Beaux-Arts de Nabeul). Vers onze heures du soir le même jour, des agents de la police politique ont fait intrusion au domicile du jeune Fethi Smida (marin) et l’ont emmené au district de police de Menzel Temime vers deux heures du matin. Ils ont tous été interrogés, des fiches de renseignements ont été remplies à leur sujet. Le jour suivant ils ont été relâchés à neuf heures du matin sans mandat du Procureur de la République.   3) Harcèlement de monsieur Abdessalam Hadidane Deux agents relevant de la brigade anti terroriste de Nabeul, dont l’un se nomme « Mouazz », ont interpellé monsieur Abdessalam Hadidane (propriétaire d’un magasin de vaisselle en plastique) après l’avoir insulté et l’ont emmené au poste de police où ils ont rempli une fiche de renseignements et l’ont interrogé sur ses relations avec des défenseurs des droits de l’homme de Nabeul. Puis ils l’ont relâché.   4) Harcèlement d’Imed Selmane, ex prisonnier politique L’ex prisonnier politique Imed Selmane a été harcelé le 30 janvier 2009 par le chef du poste de police de Sidi Amor, « Sofiane Khamri », qui lui a demandé de se présenter au poste de police sans lui adresser de convocation légale. Il a refusé d’obtempérer tant que ne lui serait pas remise une convocation officielle.   5) Harcèlement du jeune Othmane Rezgui Le jeune Othmane Rezgui s’est présenté samedi 31 janvier 2009 à la brigade d’orientation du district de police de Nabeul où il a été soumis à un interrogatoire sur ses relations, ses activités. Une fiche de renseignements a été remplie à son sujet et il n’a été relâché qu’au bout de deux heures.   Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 

Communiqué de presse

de la direction de l’hebdomadaire Attariq Al Jadid

     

      Suite à la décision prise par le Ministère de l’Intérieur de saisir le numéro 113 daté du 31 janvier 2009 de l’hebdomadaire Attariq Al Jadid, le mouvement Ettajdid et la Direction du journal informent l’opinion publique de ce qui suit :   

  1. Le Ministère de l’Intérieur a pris cette décision sans en informer la Direction du journal,

 

  1. La décision de saisie s’est basée – d’après le communiqué de l’agence officielle TAP – sur l’article 63 du Code de la presse, lequel stipule qu’il « est interdit de publier les actes d’accusation et tous les autres actes de procédure avant qu’ils aient été lus en audience publique »,

 

  1. Or le procès-verbal de l’interrogatoire d’un des accusés dans l’affaire du Bassin minier publié par Attariq Al Jadid dans son numéro 113 avait fait l’objet d’un débat public au cours de la première audience du tribunal de première instance de Gafsa tenue le 04 décembre 2008,  et il a servi de base pour le jugement prononcé lors de l’audience du 11 décembre 2008 du même tribunal,

 

  1. Par conséquent, la décision du Ministère de l’Intérieur de saisir le numéro 113 d’Attariq Al Jadid n’a aucun fondement juridique et constitue une décision purement politique, qui fait partie des restrictions imposées à la liberté d’expression et à la liberté de la presse,

 

  1. C’est pourquoi la Direction d’Attariq Al Jadid exige l’arrêt de l’exécution et l’annulation immédiate de la décision de saisie, ainsi que la levée des obstacles devant la diffusion du journal. Elle se réserve le droit d’utiliser toutes les possibilités légales pour recouvrer et préserver ses droits, en particulier son droit de s’exprimer et d’informer ses lecteurs conformément aux principes d’objectivité et de sérieux auxquels le journal s’est toujours tenu et demeure attaché.

 

Tunis, le 31 janvier 2009   

Le premier secrétaire du mouvement Ettajdid,

directeur responsable d’Attariq Al Jadid

Ahmed BRAHIM


Tunisie: Poursuites et saisie à l’encontre de médias de l’opposition

Pana Tunis – 31/01/2009

Les autorités tunisiennes ont engagé des poursuites judiciaires contre la journaliste dissidente Sihem Ben Sédrine pour avoir lancé une radio indépendante baptisée « Kalima » (parole) « sans autorisation légale », a-t-on appris samedi de source officielle à Tunis. Le parquet a ouvert une enquête judiciaire contre Mme Ben Sédrine et « toute autre personne » qui serait impliquée dans « cette affaire », précise la même source, dans un communiqué transmis à la PANA. Lundi dernier, la journaliste, connue pour ses critiques virulentes contre le régime du président Zine el Abidine Ben Ali, avait entamé la diffusion de sa station installée dans l’appartement qui abrite, au centre de la capitale, la rédaction du magazine en ligne du même nom qu’elle dirige elle-même, mais qui est inaccessible. « Le juge d’instruction en charge de l’affaire s’est rendu sur les lieux où il a saisi les équipements et les instruments servant à la production et à la diffusion illégale de la radio », ajoute le communiqué. Selon des sources concordantes, les locaux de la radio sont fermés depuis son lancement par les forces de police. Elles ont fait état de l’interpellation d’un journaliste et de l’agression d’un invité de la radio interdite. En réaction, le Syndicat tunisien des Radios Libres (non reconnu) a appelé les autorités à lever le blocus autour du siège de Radio Kalima. Dans un communiqué parvenu à la PANA, il « exige du pouvoir d’arrêter le harcèlement de ses journalistes » et l' »invite à réviser la législation régissant le secteur, conformément aux normes internationales ». De son côté, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a « condamné fermement le blocus des locaux de la jeune radio indépendante », dénonçant ce qu’elle considère comme « une entrave à la liberté de la presse ». Par ailleurs, un hebdomadaire d’un parti de l’opposition légale « Attarik Al- Jadid (La Nouvelle voix) devant paraître samedi, a été saisi par les autorités pour « violation du Code de la presse », a annoncé une source gouvernementale. Selon la même source, il est reproché au journal, organe du mouvement Attajdid (Le Renouveau), d’avoir « enfreint les articles 63 et 73 du Code de la presse qui interdisent la publication des actes de procédure pénale ». Dans le numéro saisi, l’hebdomadaire publiait l’interrogatoire d’un dirigeant du mouvement de protestation sociale qui a donné lieu l’an dernier à des troubles violents dans le bassin minier de Gafsa, dans le sud-ouest tunisien. Le prévenu, qui a été condamné en première instance à 10 ans de prison ferme, doit comparaître mardi prochain devant la Cour d’appel, en même temps qu’une trentaine de co-inculpés.

 

Malte: arrivée record de 300 immigrés clandestins

 
AFP / 01 février 2009 15h48 LA VALETTE – Quelque 300 immigrés sont arrivés dimanche matin à bord d’un bateau de pêche sur les côtes sud de Malte, a annoncé l’armée maltaise. Les immigrés, entassés sur un bateau de pêche vétuste, ont débarqué dans le port de Marsaxlokk et ont tenté de se disperser et de se cacher dans les terres, mais ils ont été encerclés par des policiers et des soldats, selon la même source. Une femme enceinte et des enfants figurent parmi les immigrés. Il s’agit de la plus importante arrivée de clandestins sur l’île depuis l’été 2007. En janvier, 162 migrants avaient été secourus en mer par la marine maltaise. En 2008, 2.770 immigrés, dont plus de 1.400 Somaliens, sont arrivés à Malte, le plus petit Etat de l’Union européenne. Malte s’est récemment associée à l’Italie, la Grèce et Chypre pour demander aux pays européens des action concrètes et communes contre l’immigration clandestine. Les quatre pays ont demandé un renforcement de Frontex, l’agence européenne chargée de la gestion de la coopération aux frontières de l’UE, et la conclusion d’accords bilatéraux avec les pays d’origine des clandestins sans lesquels ils est très difficile pour chaque Etat membre de procéder aux expulsions. Le gouvernement maltais a fait valoir que le débarquement en un an de 2.770 immigrés sur la petite île serait équivalent à l’arrivée de plus de 300.000 clandestins en Espagne durant la même période. Plus de 67.000 personnes ont traversé la Méditerranée pour demander l’asile en Europe en 2008, dont plus de la moitié sont arrivées en Italie (36.900 arrivées en 2008) et à Malte, selon des données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
 


Tunisie: Le nombre de connexions Adsl passera à 400 000 en 2009

     

Tunisie 01-02-2009 Les investissements consentis dans le secteur des TIC permettront de porter à 400 000 le nombre de lignes Adsl (Internet haut débit) d’ici fin 2009, contre 212 000 abonnés en 2008. À ce jour, la structure des abonnements à l’internet haut débit montre que 46% des connexions sont à un débit supérieur à 512 kb/s, contre seulement 12% durant la même période de l’année dernière. Les tarifs de raccordement ont baissé de 25%
(Source: « Les Afriques » le 1 er fevrier  2009)
 

Algérie : reddition d’un responsable de l’ex-GSPC

 
AFP / 01 février 2009 Un haut responsable de l’ex-GSPC s’est rendu cette semaine aux autorités algériennes près de Tizi Ouzou, à 100 km à l’Est d’Alger, rapportent dimanche certains journaux algériens privés citant des sources sécuritaires. Un haut responsable de l’ex-GSPC s’est rendu cette semaine aux autorités algériennes près de Tizi Ouzou, à 100 km à l’Est d’Alger, rapportent dimanche certains journaux algériens privés citant des sources sécuritaires. Ali Ben Touati alias Abou Tamime, « émir » d’une des principales branches de l’ex-GSPC-qui se réclame d’Al Qaïda au Maghreb-, a déposé les armes mercredi à Yakouren, localité située près de Tizi  Ouzou, selon El Watan et Algérie News. Il a affirmé répondre à un appel lancé par Hassan Hattab, ex-dirigeant et fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu  Aqmi en 2006 quand ce groupe et son chef Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussaab Abdelouadoud, firent allégeance à Al-Qaïda, indiquent pour leur part Liberté et Le Jeune indépendant. Dans un message, Hassan Hattab avait appelé le 18 janvier les islamistes à  renoncer à la lutte armée pour bénéficier des dispositions de la loi sur la  concorde civile. L’Algérie a adopté par référendum en 2006 une charte pour la réconciliation nationale offrant l’amnistie, sous certaines conditions, aux islamistes armés  désirant déposer les armes. « Je vous conseille d’arrêter ce que vous faites et de rejoindre la société  et vos familles », ajoutait-il. « Je condamne et me repens de ces actes qui ne servent ni l’islam ni les  musulmans », écrivait encore Hassan Hattab. Des attentats-suicide ont frappé l’Algérie dans cette région de Tizi Ouzou au mois d’août 2008 notamment, dont le plus meurtrier a fait 43 morts devant une école de gendarmerie aux Issers, à l’est d’Alger. Samedi également, à l’autre bout du pays, un islamiste armé a été tué par l’armée dans un massif montagneux près de Sidi Bel Abbès (440 km à l’ouest d’Alger), ont indiqué des sources sécuritaires.
 

Algérie La présidentielle se fera sans l’opposition

AFP / 01 février 2009
 
Le FFS n’a officiellement pas fait part de son intention de boycotter le scrutin  Les principaux dirigeants de l’opposition algérienne ont déjà décidé de ne pas participer à l’élection présidentielle d’avril, jugeant que les « jeux son faits » en faveur du président Abdelaziz Bouteflika qui garde pourtant le silence sur une nouvelle candidature. Le scrutin, prévu le 2 ou le 9 avril selon le ministère de l’Intérieur, se déroulera en l’absence notamment de candidats représentant deux des principaux partis d’opposition, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Front des forces socialistes (FFS). La mouvance islamique sera également absente après la défection vendredi d’une de ses principales figures, Abdallah Djaballah, qui fut candidat en 2004. « En l’absence de forces du changement, la présidentielle est à sens unique » et les « jeux sont faits » depuis la révision de la Constitution, a dit M. Djaballah au cours d’une conférence de presse. Le président du RCD, Saïd Sadi, a annoncé dès le 15 janvier que son parti ne participerait pas à cette élection qualifiée de « pitoyable et dangereux cirque ». Il avait obtenu 1,94% des suffrages en 2004. Le FFS, créé par Hocine Aït Ahmed, n’a officiellement pas fait part de son intention de boycotter le scrutin, comme il l’a fait pour les législatives de 2007. Mais la presse algérienne et les observateurs politiques tiennent pour acquis que ce parti sera également absent de la course présidentielle. L’ancien président Liamine Zéroual (1995-98), sollicité par une certaine frange de la classe politique, a pour sa part refusé toute idée de se porter candidat. Connu pour son charisme, l’ancien chef du gouvernement Rhéda Malek a de son côté quitté le parti qu’il avait créé, l’Alliance nationale républicaine (ANR), et même la vie politique arguant d’une crise « du multipartisme (…) et plus généralement du militantisme ».Elu en 1999 puis réélu 2004 avec 84,99% des suffrages, M. Bouteflika, 72 ans, qui a affirmé avoir définitivement surmonté ses problèmes de santé, semble ainsi avoir la voie libre. Il peut se représenter après une révision constitutionnelle adoptée le 12 novembre 2008, qui a supprimé la limitation à deux mandats présidentiels successifs. S’il n’a toujours pas fait connaître sa décision de briguer ou non un troisième quinquennat, les trois partis de l’Alliance présidentielle ayant appelé à un nouveau mandat -le Front de libération nationale (FLN, nationaliste), le Rassemblement national démocratique (RND, libéral), et le Mouvement de la société de la paix (MSP, islamique)- ont d’ores et déjà mis sur pied une stratégie de campagne « pour faire élire » leur candidat. Jusqu’à présent, dix-huit personnes ont fait acte de candidatures dont douze ont retiré les formulaires nécessaires. Mais seul le président du Front national algérien (FNA, nationaliste) Moussa Touati a annoncé avoir rempli les conditions pour se présenter. Louisa Hanoune du Parti du Travail (PT, trotskyste), déjà candidate en 2004, n’a toujours pas fait connaître sa décision de participer ou non au scrutin. Pour faire valider leur candidature, les prétendants doivent recueillir la signature de 600 élus issus de 25 wilayas (départements) sur les 48 que compte le pays, ou celle de 75.000 électeurs votant dans l’une de ces 25 wilayas. Une étape souvent éliminatoire pour les candidats manquant de structures susceptibles de collecter ces signatures. Le vide politique créé par le manque d’enjeu du scrutin pourrait entraîner une abstention massive, estime la presse algérienne, après que l’assemblée nationale eut été élue en 2007 avec 35% de votants seulement.
 

Monsieur Moncef Zahi ose chasser les universitaires de l’UGTT !

 
 
Par Heikel Ben Mustapha * Après avoir signé, en douce, un accord avec les autorités de tutelle sans en référer au BE de la FGESRS, élue démocratiquement et créée, en tant que fédération représentative du corps enseignant-universitaire suite à une demande de restructuration correspondant aux normes syndicales internationales, conformément à la législation de l’UGTT, M.Zahi invité à un rassemblement du syndicat de l’enseignement supérieur a dit, en s’adressant à l’un des universitaires, et ce avant de quitter une salle sinon houleuse, du moins très tendue : « vous pouvez quitter cette organisation : elle n’a pas besoin de vous ! ». L’attitude est inqualifiable et surtout peu compréhensible pour nos concitoyens. Comment expliquer qu’un membre du BE de l’UGTT, pourtant supposé représenter tous les travailleurs, notamment les universitaires, ose tenir un tel discours à l’élite du pays ?        Les motifs que l’on pourrait invoquer sont bien multiples, mais pour ne pas nous perdre dans des détails, pour le moment, inutiles, il m’a semblé nécessaire de rappeler le pourquoi de cette protestation universitaire. Comme que je l’ai souligné au début de ce texte, le début de la crise, même si on peut le faire remonter à très longtemps, est conjoncturellement rattaché au fait que trois membres du BE de la centrale syndicale, en l’occurrence Ali Romdhane, Mohamed Saâd et Moncef Zahi, ont signé contre la volonté des universitaires une convention relative  à des augmentations spécifiques accordées à l’enseignement  supérieur , et ce   malgré les garanties qu’avaient données un autre membre du même BE, Hsine Abassi, qui assura, lors du dernier conseil sectoriel de la fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, que le syndicat des enseignants négocierait tout seul l’enveloppe des  augmentations spécifiques à  allouer au secteur. En plus de cela, la centrale syndicale, dans une attitude excessivement bureaucratique, a refusé d’accorder un conseil sectoriel d’urgence pour le 31/01/09. Le corrélat de ces deux agissements est facile à deviner : un RAS-LE-BOL intellectuel. Pour éviter que la situation ne dégénère sur la place Med Ali, on a invité les universitaires présents, et surtout énervés parce qu’ils se sentaient trahis, à rejoindre une salle adjacente au bureau du secrétaire général de l’UGTT, en vérité, moins par considération à ces personnes, que par peur que fusionne la colère des universitaires, intellectuelle, avec une autre manifestation organisée par les ouvriers du secteur le plus en crise en Tunisie : les ouvriers du textile. En effet. Pour mieux faire, les membres du BE, s’étant certainement concertés avant, ont dépêché M.Zahi auprès d’une salle orageuse dans une tentative de les prendre pour des imbéciles et de les amadouer par ce qu’ils considèrent comme un exploit inouï, l’enveloppe concédée par l’Etat sous la rubrique des augmentations spécifiques. A court d’arguments, M. Zahi a trouvé une audience, pour une fois peu désireuse de l’écouter parce qu’elle a vite compris qu’il voulait la berner. M.Zahi est même allé jusqu’à insinuer que le secrétaire général du syndicat des universitaires est responsable du résultat. La salle, scandalisée par une telle malhonnêteté, a pris la parole pour dénoncer de telles pratiques bureaucratiques, qu’ils croyaient déjà enfouies avec un passé syndical peu récent. Les intervenants ont signifié au BE de l’UGTT, à travers M.Zahi, leur mécontentement suite à la grave décision, qu’ils ont prise  dans un moment de grande lucidité parait-il, de signer un accord pour les universitaires contre leur volonté et sans qu’ils n’en soient informés. Il a été question même de crise de confiance : nombreux sont ceux qui ont qualifié le comportement du BE de l’UGTT de traître parce que, en vérité, selon eux, il agit en fonction d’agendas peu conformes aux engagements syndicaux et même mercantilistes. L’une des attitudes développées tend également à rappeler que les augmentations spécifiques réclamées par un secteur, privé de négociations sociales depuis 10 ans, ne sont pas le moyen par lequel les enseignants-chercheurs achèteraient des voitures de luxe comparables à celles payées par les cotisations des syndiqués desquelles disposent les membres du BE, impliqués par ailleurs dans une affaire d’extorsion de fonds qui a éclaté suite à l’affaire Touati du syndicat régional de Tunis. Les intervenants ont également  signifié à M.Zahi que la signature qu’ils ont perpétrée, par procuration, contre la FGESRS est un désaveu clair du syndicat légitime des universitaires : en effet, signer cette mascarade d’accord signifie remettre sur table la crise syndicale de 99 et constitue clairement un acte de désolidarisation clair de la part de la centrale syndicale qui, ayant longtemps poussé les militants de la jeune fédération à s’opposer à l’ingérence des autorités à travers l’implication de l’appareil judiciaire dans les affaires internes de l’UGTT, réhabilite ce que le ministère de tutelle appelle « autres tiers syndicaux », qui constituent, depuis la création de la FGESRS, un argument que les autorités de tutelle avancent pour bloquer toute possibilité de négociation avec le seul représentant légal des universitaires (peut-il être autre chose que celui issu d’un congrès de l’UGTT ?). Sur ce point, il a été reproché au BE de  l’UGTT de s’être tu face à cela, en dépit du paradoxe où il s’engageait à cause de cette attitude. Plus encore, certains universitaires ont même expliqué la signature commise par les trois membres sus-cités, justifiant le partage de l’enveloppe des augmentations spécifiques difficile à répartir entre les secteurs concernés même pour les meilleurs matheux, selon les dires de M.Zahi (c’est dire que le BE est meilleur en calculs, puisqu’il a réussi à trouver la solution d’une équation impossible à résoudre !) par l’échéance électorale prochaine et surtout par le nombre de congressistes de chaque secteur. L’audience a surtout insisté sur le fait que les universitaires sont loin de vouloir entrer en conflit avec les syndicats des autres secteurs concernés par l’augmentation salariale et que, partant du fait qu’ils refusent l’accord signé, ils voudraient ne pas bénéficier de la dite-augmentation salariale  spécifique ; d’autant que la centrale, pour des raisons toujours inconnues, a réduit la proposition du premier ministère, une enveloppe de 12 milliards 500 millions, elle-même refusée par les universitaires, à 1 milliard 200 millions. Non content de tout cela, et surtout a court d’arguments, M.Zahi n’a trouvé de meilleure issue que , dans un simulacre de colère et de chagrin par trop syndicaux, de sommer le secrétaire de la FGESRS de ne pas toucher au micro, propriété de l’UGTT, et de ne plus l’utiliser. M.Zahi a même insulté les universitaires en les traitant de malpolis et leur disant clairement, en s’adressant à l’un d’entre-eux : « Quittez cette organisation, nous n’avons pas besoin de vous ! » Les universitaires ont crevé plusieurs abcès en en crevant un seul, en effet : ils se sont attaqués aux marabouts de la centrale syndicale, sortes de gourous syndiqués, qui croient que l’UGTT est leur domaine privé parce que c’est là où ils trouvent tous leurs intérêts dans la logique du principe « tout agitateur un tant soit peu doué doit vivre aux dépens du parti » cher aux léninistes et qui s’imaginent que les avantages financiers et autres qu’une telle position procure sont peu négligeables pour être sacrifiés  facilement au nom d’un syndicalisme vrai. Mais au-delà de tout cela qui est, à mon avis, un début de raz-de-marée, quel avenir pour le travail syndical en Tunisie ? Quelle décision doivent prendre les universitaires pour leur propre mouvement syndical , pour le peuple, pour leur avenir….incertain ?
 
Militant syndicaliste et enseignant à la faculté des lettres de Manouba *
 

Gaza : Sommes-nous les « indiens » à exterminer du 21ième siècle ?

Par Mizaanoun 

Introduction

Pour tous ceux qui ont suivi, qui suivent et qui suivront encore, le déroulement  des différents épisodes de la principale tragédie arabo-musulmane, la Palestine &Cie, n’ont peut être pas besoin –  en ces jours d’une exceptionnelle atrocité, qui n’est pas d’ailleurs la seule caractéristique criminelle d’un ennemi descendu directement de l’enfer – de témoignages de correspondants de journaux et de différents médias, pour connaître et s’en convaincre de la nature profondément assassine d’un  genre de colonialisme, certainement unique dans son espèce. Car aucun autre genre de colonialisme du passé, (Dans l’actualité le colonialisme se présente autrement) aussi barbare soit-il, ne peut être comparé au colonialisme sioniste ou israélien, ça revient au même. Aucun autre colonialisme n’a été aussi loin, non seulement dans la barbarie, mais, et, surtout,  dans son ses aptitudes machiavéliques, d’un genre jamais vu encore dans l’histoire, au point d’entraîner, dans son sentier sanguinaire,  la complicité de  la majeure partie de l’Occident  officiel, et, à leur tête les États-Unis. Tout l’Occident avec toutes ses institutions,  la plupart de ses organisations de droits, de justice, humanitaires etc.  Un tout qui constituerait les fondements et les piliers sur lesquels reposerait « la civilisation » est balayé sans contemplation par la horde de sionistes composée par sa partie mineure, l’israélienne, et, la partie la plus grande et puissamment installée dans le reste de la planète, toujours bien proche des centres de décision, sinon carrément en son propre cœur.

Aucun autre colonialisme, non plus, n’a pu encore disposer de la machine la plus meurtrière et la plus infernale jusque-là. Il est officiellement question de la quatrième force armée de la planète. Une telle machine livrée pratiquement de forme gratuite et clés en main. Bien que les chiffres  publics évaluant l’importance de la seule assistance militaire américaine aux colons israéliens restent loin d’être exhaustifs, durant la seule époque des deux mandats de Bush, les colons sionistes ont reçu 21.000.000.000 de dollars[1]. Cette quantité considérable se situe dans le cadre des subsides octroyés par cette Administration, sans prendre en considération d’autres quantités milliardaires donnés sous les formes les plus diverses. Tout flue sans arrêt vers les mains des sionistes israéliens. Selon une déclaration faite en 1991 par le représentant démocrate, membre du Congrès pour l’état de l’Indiana, Lee Hamilton,[2] les Etats-Unis avaient accordé à l’époque, annuellement plus de 4.300.000.000 de dollars, uniquement à titre d’assistance militaire. Ce qui représente des subsides de l’ordre de 500 dollars par israélien.

Et en deuxième lieu, toujours dans le domaine militaire,  vient l’apport multiforme de tous les pays européens et particulièrement  l’Allemagne. Ce dernier pays vient de leur livrer, entre autres, le fleuron de ses productions militaires, constitué par des sous-marins équipés de la plus haute technologie. Aucune excuse morale, soit-dit en passant, ne justifie le fait que l’Allemagne se dénazifie en nazifiant plus que jamais les sionistes. De l’immoral on verse carrément dans le pire. Si jamais  il y a de pire.

Ce que reçoivent les colons israéliens de manière aussi bénévole ou presque de la France se passe, quant à lui, de commentaire. Notons quand même que tous les éléments scientifiques et composants matériels de la centrale nucléaire « Dimona », au Néguev, qui a produit, selon différentes sources sûres, plus de deux cents engins nucléaires, ont été fournis par ce dernier pays dans les années cinquante. Et rien n’indique que le président français actuel, Nicolas Sarkozy, serait en reste par rapport à ses prédécesseurs pour apporter tous renforts et équipements militaires supplémentaires. Tout au contraire. Pour plusieurs considérations, dont la nature même du personnage, il n’y a aucun doute sur ses dispositions à faire encore beaucoup mieux et beaucoup plus. La présence du fils de Dassault, le plus grand producteur français d’armements en général et d’avions militaires en particulier, dans le groupe qui l’a accompagné lors de sa toute dernière visite à Tel Aviv ne serait pas fortuite. Et comme si la marine des colons israéliens, avec les sous-marins allemands déjà en action,  ne serait pas suffisante pour  boucher – dans le cadre du blocus total – tous les horizons marins,  il vient de  dépêcher la frégate « Germinal » patrouiller au large de la côte de la Bande de Gaza. Officiellement pour surveiller les livraisons d’armes à Hamas. Personne n’est dupe. Les intentions vont bien au-delà. Car ni les armes rudimentaires entre les mains des résistants  ni les imaginaires livraisons  d’armes « iraniennes » à Gaza ne sont réellement le motif de cette présence militaire française et certainement aussi de tout l’OTAN dans cette région arabe et musulmane. De toute manière il n’y a aucun doute que les capacités militaires israéliennes à elles-seules, comme il a été démontré à plus d’une reprise, de faire face à toutes les forces armées de l’ensemble de la région. Faut-il encore signaler que les forces de l’empire américain sont partout dans la région en commençant par l’Irak, avec plus de 140.000 militaires et un nombre similaire de paramilitaires, puis les autres sultanats du Golfe, sans exception aucune, parsemés de bases militaires américaines avec des milliers de « marines » et même françaises. Et ce sans, non plus, prendre en compte la présence  permanente dans toutes les mers de la région des flottes américaines, la cinquième et la sixième.  Mais l’inquiétude des uns et des autres, des israéliens et des occidentaux, se trouvent ailleurs. On verra ça plus loin.

En plus de la machine militaire, les colons israéliens disposent de celle de la propagande, de l’intoxication, du mensonge, de la mystification, du faux et de la falsification. Une machine  encore plus meurtrière, au moins, au niveau  des consciences. À côté de cette machine de empoisonnement des esprits qui constitue, sans le moindre doute, le réseau le plus étendu, le plus complexe et le plus efficace, celle des nazis dirigée par Goebbels ferait pitre figure.

En outre les israéliens disposent d’une autre machine  d’une puissance, sans commune mesure : La machine financière alimentée par des potentielles sources les plus innombrables, les plus opaques et les plus réparties  dans le monde entier. Ce qui configure le principal levier leur permettant d’un côté, de maintenir active  une corruption globale, sans équivalent et de l’autre,  de s’adonner aux chantages aux extorsions dans tous azimuts et au plus haut niveau.

Avec la première les colons israéliens s’adonnent méthodiquement et systématiquement à l’extermination des « peaux rouges » palestiniens, des « indiens » arabes ou musulmans, leurs frères et même quiconque d’autre qui oserait  s’interposer à leur projet infernal. Comme par exemple, un vénézuélien, un bolivien ou même un européen courant. Les uns, c’est-à-dire les premiers, sont carrément  anéantis sous les bombes, les autres par étouffement.  Un étouffement qui est la résultante  de tous ces éléments et instructions, aussi nocives que destructrices de la société. Toutes sont dictées par ces institutions contrôlées directement ou indirectement par les mêmes sionistes ou leurs associés américains et que les dictateurs appliquent scrupuleusement dans les différents domaines de la vie économique, sociale et culturelle. Les conséquences  sont largement connus et visibles dans toutes les statiques. Ce qui situe l’homme arabe et musulman en général  au plus bas de l’échelle du développement humain. Une étape vers l’extinction totale, au moins, en tant que tel.

Avec la deuxième ils couvrent leurs forfaits et leurs crimes les plus atroces. La troisième leur sert pour embrigader, des bataillons parmi les plus influents personnages de la scène internationale, politique, culturelle et sociale,  à coups de corruptions millionnaires. Tous ont la même mission : inventer toute sorte d’arguments qui justifient tous leurs crimes de leurs commanditaires sionistes. La plupart des ces intellectuels et influents personnages ont poussé, durant des décennies, l’audace jusqu’à construire toute une auréole autour de ce colonialisme, le plus vil de l’histoire et ont fini par le sacraliser.

Un exemple sur l’efficacité de cette machine vient de surgir au hasard des circonstances à Davos, en Suisse, lors de la fameuse rencontre annuelle organisée par le suisse Karl Schwap pour débattre de la situation du monde. Parmi les  personnages présents se trouvait, Shimon Peres, le président des israéliens dont le passé terroriste est plus que connu. Pendant plus de vingt cinq minutes –  alors que le temps alloué à chaque orateur était limité à 12 minutes seulement –  il s’est adonné à une litanie de mensonges, de mystifications sur les motifs qui ont conduit au massacre de Gaza en accusant, bien sûr, les victimes d’être à l’origine, tout en pointant de l’indice   à l’adresse du premier ministre turc,Receep Taypp Erdogan, assis à son côté droit. À haute voix il voulait le réprimander pour avoir pris position contre le massacre de Gaza. En effet le premier ministre turc a surpris tout le monde avec ses multiples courageuses et sonores déclarations durant les 22 jours qu’a duré la boucherie. Une fois Peres terminé son rosaire de farces et de falsifications, la salle a éclaté dans un applaudissement assourdissant en guise d’approbation de tout ce que venait de régurgiter le répugnant personnage sioniste. Et puisqu’il a été directement attaqué, le premier ministre turc, dans son droit de réponse,  a demandé la parole. À peine, une minute lui a donné le modérateur. Et quand il a commencé à réfuter un par un tous les mensonges du président des israéliens, on a voulu lui couper la parole. Néanmoins il a pu d’abord reprocher sur un ton ferme, à tous ceux dans la salle qui ont applaudi un farceur qui venait d’égrener un tas de mensonges, alors qu’il s’agit d’êtres humains qui venaient de  tomber par centaines et par milliers, entre morts et blessés, sous les bombes et les obus des avions de guerre et des chars israéliens.  Par la suite il s’est tourné vers le sinistre personnage pour lui dire: « Cher Peres, je respecte votre âge avancé, mais je suis convaincu que votre voix si élevée est un mécanisme psychologique qui trahit parfaitement votre sentiment de culpabilité. Ma voix ne sera pas aussi élevée comme la vôtre pour  vous dire combien vous  autres vous ne savez faire rien d’autre que de tuer. Je sais que vous êtes capables de tuer des enfants sur la plage. Israël a transformé Gaza en une énorme prison à ciel ouvert dans laquelle où il est impossible de faire passer une simple caisse de tomates.» De telles vérités ne semblaient pas plaire ni à Peres ni à ceux qui venaient de l’applaudir chaudement ni au modérateur. Ce dernier qui était assis à la droite de M. Erdogan l’a tiré par l’épaule droite de sa veste pour l’empêcher de continuer dans ses réponses. On est presque arrivé aux mains et finalement le modérateur lui a coupé le micro. Quand on voit la scène qui a été diffusée sur les écrans de télévisions du monde, et, qu’on peut retrouver sur Dailymotion[3], on voit bien l’acharnement du modérateur sur le premier ministre pour l’empêcher à tout prix de continuer à répondre aux mensonges de Peres. Ce qui a été finalement le cas. Et sur ce, Erdogan s’est levé et a quitté le forum. D’ailleurs il rentrera la même nuit à Istanbul où une immense foule, des dizaines de milliers de turcs qui se sont spontanément lancés sur la route conduisant à l’aéroport. Et effectivement  presque à l’aube avait atterri l’avion. Le reste est connu.

Mais ce que très peu de monde connaissent  et est passé presque inaperçu révèle à quel point est la mainmise des sionistes sur les moyens de diffusion, les médias et tous les centres de décisions et les cercles comme celui de Davos et surtout avec quel acharnement ils agissent. Le modérateur en question s’appelle David Ignatius. Ce monsieur est de la même nature répugnante que le président des israéliens. Il est une des plumes sionistes notoires aux États-Unis. Un détail de toute importance mais que le gigantesque appareil de la propagande sioniste à totalement trituré et passé sous-silence.

Ce sont les principaux instruments  parmi beaucoup d’autres mis entre les mains des israéliens leur permettant de s’adonner aux crimes les plus odieux depuis plus de soixante ans au moins tout en jouissant, jusqu’à présent, d’une impunité totale. L’article ci-dessous  de l’envoyé spécial du quotidien français « L’Humanité », Pierre Barbancey[4], sous le titre : « Gaza.Ces témoignages qui accusent l’armée israélienne de crimes de guerre » donne une petite idée sur  le terrifiant esprit méphistophélique qui anime les colons israéliens dans toutes leurs actions les plus sanglantes, les plus meurtrières et  les plus destructions. Ça dépasse toutes les dimensions des cerveaux le plus criminels connus dans les annales de l’espèce.

 

Le « haut niveau  moral » de l’armée israélienne

 

« C’est à l’est de Jabaliya. Un grand hameau qui s’appelle Ezbet Abed Rabbo. Peut-être faut-il plutôt écrire « s’appelait ». On est à quelques kilomètres de la frontière avec Israël. On peut d’ailleurs distinguer la ville de Nahal Oz, en contrebas. Au début de l’offensive terrestre, les chars israéliens ont déboulé. Il ne reste plus que des amas de béton de part et d’autre de la petite route. Et de la souffrance dans les cœurs des habitants. C’est à peine imaginable. C’est un tsunami humain a dit quelqu’un. Le mot est juste. Mais parce qu’il est humain, il est volontaire. Le pouvoir israélien, via son bras armé, a sciemment – c’est à dire politiquement – décidé de détruire et de tuer les palestiniens.Il ne s’agit plus ni de bavures ni d’effets collatéraux ni de situation de guerre. Lorsque le jour commence à tomber, le décor est encore plus impressionnant. A la lueur des braseros que les palestiniens allument pour s’éclairer et se chauffer on distingue des formes brutes, agressives. Des cubes renversés et aplatis. De la terre remuée, rendue meuble pour éviter toute nouvelle construction. La carcasse d’une ambulance, visiblement écrasée, raconte toute seule le mépris de la vie et des conventions internationales. Le vent qui souffle fait grelotter. Le froid n’explique pas tout. On se sent soudain seul, écrasé par ce qui vient d’arriver, désarmé devant ces familles décimées, anéanties. La barbarie est de retour. A moins qu’il ne faille avoir une lecture biblique : « Il (Dieu, ndlr) détruisit ces villes, toute la plaine, tous les habitants, et les plantes de la terre » (Genèse, chapitre XIX, verset 25).

En mars dernier lors d’une énième incursion dans la bande de Gaza, l’armée israélienne avait fouillé les maisons puis avait continué son chemin, vers Jabaliya. La famille Abed Rabbo (d’où le nom du lieu), occupait l’ensemble des petits immeubles qui se trouvaient là. Quand l’offensive a commencé, les Abed Rabbo étaient sur leurs gardes, mais pas plus inquiets que ça. Ce qui peut sembler étrange pour qui ne vit pas le quotidien de ces palestiniens, soumis au bon vouloir des Israéliens. En mars dernier, par exemple, ils avaient fait une incursion dans la bande de Gaza en passant par le hameau. Ils s’étaient contentés d’une fouille des habitations et avaient continué leur chemin. « C’est pourquoi tout le monde pensait que ça allait être la même chose cette fois-ci », explique Khaled, 30 ans. Lui se trouvait avec sa famille au rez-de-chaussée d’un immeuble dans lequel vivaient 27 personnes. Le 7 janvier, en milieu de matinée, les Israéliens sont arrivés. Ils ont installés un poste militaire. Les chars se sont mis en position derrière des buttes de sable alors que par haut-parleurs ils intimaient l’ordre aux gens de sortir.

« Comme nous habitions au rez-de-chaussée, nous sommes sortis les premiers », raconte Khaled, la voix tremblante. « J’étais avec ma femme, nos trois filles et ma mère. J’avais un drapeau blanc. Sur le char, il y avait deux soldats. L’un mangeait des chips, l’autre du chocolat. On est resté comme ça pendant plus de 5 minutes, alignés. Personne ne nous disait rien. On ne savait pas quoi faire. Soudain un soldat est sorti du char. Il était roux et portait les papillotes des religieux. Il a tiré sur ma petite fille de 2 ans, Amal. Ses intestins sont sortis de son ventre. Puis il a visé en rafale celle de 7 ans, Souad. Ma femme s’est évanouie. Il a tiré sur ma mère ». Summum du vice chez ce soldat, il n’a pas tué Khaled. Une ambulance se trouvait à proximité. « Ils ont fait descendre le chauffeur puis ont écrasé le véhicule avec un char », soutient Khaled Abed Rabbo. Les deux petites filles, Amal et Souad, sont mortes. La troisième est grièvement blessée. Avec son frère et sa femme, Khaled les emmène, ainsi que la mère. Ils prennent la route non sans essuyer les tirs de snipers embusqués dans les maisons qui jouaient à leur faire peur en visant à côté. « Au rond-point, un homme a voulu nous aider avec sa carriole. Il s’appelait Hadnan Mekbel. Les Israéliens l’ont tué ainsi que son cheval. » Khaled sort son portable et montre ses filles dans un linceul. La troisième est dans un hôpital en Belgique. Elle est tétraplégique. Sa femme est dans un état de choc psychologique permanent Khaled ne peut pas oublier. Il revient tous les jours devant sa maison détruite. « C’est toute ma vie, mes souvenirs. Je vois mes enfants jouer autour de moi », dit-il. « C’était la maison du bonheur ».

Une maison disparue, brisée par la dynamite israélienne comme le raconte un voisin, Mohamed Abed Rabbo, membre de la famille, qui, lui aussi, a perdu son habitation, en face de celle de Khaled, de l’autre côté de la route. « Les Israéliens ont voulu nous faire évacuer », raconte-t-il. « J’ai tenté de parlementer pour rester mais ils n’ont pas voulu. Ils ont dit qu’ils avaient ordre de faire sauter la maison. » Les soldats ne les ont même pas laissés prendre des affaires. « Ils nous a dit : « Vous partez vers Jabaliya. Si quelque chose tombe, vous ne le ramassez même pas. Vous ne vous retournez même pas. » Encore une réminiscence de la Genèse et de la femme de Loth, transformée en statue de sel, parce qu’elle s’était retournée. Quand ils sont arrivés à l’intersection de la route, ils ont entendu une explosion : leur maison n’était plus qu’un souvenir.

Khaled ne comprend plus rien. « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un tel sort ? », demande-t-il. « Les Israéliens ont détruit toute ma vie. Pourtant, il ne réclame pas vengeance. Il n’en appelle pas à la loi du Talion. « Je veux que le monde entier juge cet acte, pas moi », assure-t-il. « Je demande la paix pour tout le monde. J’espère que mes enfants seront les derniers morts. Nous sommes un peuple qui aime la vie ».

Salha Abou Alima, 45 ans, aimait aussi la vie. Jusqu’à ce jour terrible où des obus de chars se sont abattus sur sa maison, à Bet Lahiya. Allongée sur son lit à l’hôpital Shifa de Gaza city, elle se souvient de l’apocalypse, de son mari et de son fils de 14 ans décapités, du phosphore blanc qui tombait en billes de feu et qui l’a touché elle aussi, comme nous avons pu le constater. « J’ai vu le corps de mon mari et ceux de mes trois enfants s’enflammer », dit-elle. « Il y avait de la fumée partout. L’odeur était terrible. On suffoquait ». Elle se souvient aussi de son fils Ali, 5 ans, le visage brûlé, qui tentait de s’échapper. « J’ai essayé de m’enfuir avec ma fille de un an qui criait « maman, maman ». Mes vêtements ont commencé à brûler ». Un autre de ses fils, Mahmoud, 21 ans, a tenté de leur venir en aide. Il a sorti les corps morts, les a placés dans une carriole. Ils sont partis pour tenter de fuir l’enfer. « Les Israéliens nous ont arrêtés. Ils ont pris les corps, ont creusé un grand trou et les ont jetés dedans. Puis, avec un bulldozer ils les ont recouverts ». Un autre fils, Omar, 18 ans, portait sa petite sœur dans les bras. « Elle était morte mais il ne le voyait pas. Les Israéliens ont voulu qu’il la laisse alors ils lui ont tiré dans le bras ». C’est ensuite que le conducteur du tracteur qui les emmenait a été abattu par une autre patrouille israélienne. « Je veux les voir brûler car ils ont brûlé mon cœur », lance Salha Abou Alima à l’encontre des Israéliens. « Mes enfants n’étaient pas des combattants, mon mari non plus. Ma maison n’existe plus. Ils ont tout détruit ».

Il était 6 heures du matin dans le quartier de Tal al Hawa, de Gaza city. L’offensive militaire était lancée. Les habitants entendent les chars israéliens s’approcher. Comme tout le monde, Tamer Al Khalede, 27 ans, ne dort pas. Il tente de se faire une idée de la situation en écoutant attentivement ce qui se passe dans la rue. « On a entendu crier « ne me tuez » pas. Il y a eu des tirs et puis plus rien ». Le jeune homme n’en saura pas plus. Quelques minutes après les soldats entrent dans l’immeuble. « Ils sont venus avec un voisin qui parlait hébreu pour nous dire de descendre dans la rue », précise Tamer. « Les hommes ont du donner leur carte d’identité. Ils nous ont  ensuite mis totalement nus devant les femmes et les enfants ? Ils avaient des chiens qui sont venus nous renifler ». Ils ont ensuite été enfermés dans une pièce pendant 24 heures. « Les Israéliens étaient cachés dans les immeubles et ils tiraient dans la rue. Les ambulances ne pouvaient même pas approcher ». C’est Abou Amir qui accompagnait les soldats, puisqu’il parlait hébreu, dans chaque appartement. « Ils cherchaient s’il y avait encore du monde et en profitaient pour détruire les appareils ménagers, voler les téléphones portables, les ordinateurs, l’argent qu’ils trouvaient, et même les bijoux des femmes ».

Israël peut-il, va-t-il échapper à la justice internationale ? Plus les témoignages se multiplient plus les crimes de guerre apparaissent, monstrueux. Bernard-Henri Lévy, bien calé dans le char israélien qui le transportait – comme il l’a raconté si fièrement – n’a sans doute rien vu. La fenêtre de tir derrière laquelle il se trouvait était trop petite. Un des porte-paroles franco-israélien de l’armée israélienne, le colonel Olivier Rafowitz, qui se répandait complaisamment sur les plateaux de télévision français, va-t-il poursuivre ses activités en toute impunité ? Pour la première fois, les autorités israéliennes semblent s’inquiéter des suites possibles. Des directives ont été données à des officiers de haut-rang pour qu’ils évitent de voyager en Europe où ils pourraient être inculpés. Quant au premier ministre, Ehud Olmert, qui a osé prétendre qu’il pleurait lorsqu’il voyait des enfants morts, il a donné le signal : « Les commandants et les soldats envoyés à Gaza doivent savoir qu’ils seront totalement protégés face à tous les tribunaux et qu’Israël les aidera ». Khaled Abed Rabbo, Salha Abou Alima et Tamer al Khalede, eux, ne veulent que la justice mais toute la justice. »

D’autres scènes aussi ou plus dantesques encore sont rapportées avec des précisions et détails les plus bouleversants. En voici quelques unes [5]:« Les troupes israéliennes ont renfermé 120 membres de la famille Samun dans une seule maison qu’elles ont bombardée par la suite… 22 jours d’une boucherie d’une cruauté indicible ont fait 1.300 victimes dont plus de 85% sont des civiles entre lesquelles 434 enfants, 104 femmes, 16 médecins, 4 journalistes, 5 étrangers et 105 vieilles personnes… Que peut-on dire à Rachid Mohammed de 75 ans, qui a perdu son fils de 44 ans, qui a été exécuté par une seule balle au cœur devant les yeux de sa femme et de ses enfants. 11 jours durant, les militaires israéliens avaient empêché l’ambulance de prendre son corps afin que sa famille puisse l’enterrer… Que peut-on dire à Amira Quirm de 14 ans qui a vu comment sa maison a été bombardée par des bombes d’artillerie et de phosphore, des bombes qui ont aussi tué trois membres de sa famille : son père, son frère de 12 ans, Alaa, et sa sœur de 11ans Ismat. Seule, blessée et terrorisée, Amira s’est traînée sur les genoux 500mètres pour atteindre la maison des voisins. La maison était vide, car la famille avait fui au début des attaques israéliennes. Elle y restera quatre jours durant. Elle survivra à base d’eau. C’est tout ce qu’il y avait. Elle entendait sans arrêt le bruit de la machine de mort israélienne qui tournait autour d’elle. Elle avait tellement peur qu’elle ne pouvait même pas pleurer de douleur de crainte d’éveiller l’attention des soldats israéliens. Quand les propriétaires de la maison sont revenus, ils l’ont trouvée à bout de ses forces, sur le point de mourir. À présent elle se trouve à l’hôpital al- Shifa… À présent Amira, Mohammed, Rashid, Subhi et plus de 40.000 familles dont les maisons ont été totalement rasées de la surface de la terre, tous savent qu’on les attaquées délibérément parce qu’ils sont des palestiniens. Tout ce qu’on peut raconter d’autre n’est que de la propagande destinée aux ou autres pour la tranquillité de leur conscience. Durant 22 longs jours avec la profonde obscurité de leurs nuits, les habitants de Gaza étaient restés seuls face à la plus féroce armée de la terre. Avec ses chars  Merkava, ses flottes d’avions de guerre F-16, F18, ses hélicoptères Apache, ses bâtiments de guerre et tous son arsenal d’armes conventionnelles et non-conventionnelles y compris des bombes nucléaires à volonté. 22 nuits sans connaître le sommeil. 528 heures de bombardements et de tirs d’obus constants. Tous s’étaient résignés à attendre chaque minute le tour de la suivante victime.

En effet les 22 jours sont dédiés aux 22 dictateurs arabes. Un jour pour chaque. Le premier jour, celui le plus « splendide » avec à sa première minute plus de 200 morts, était sans le moindre doute dédié au dictateur d’Égypte, comme certainement le lui avait promis Tzipi Livni, la ministre des affaires étrangères des israéliens, qui était venue le rencontrer au Caire deux jours avant, le jeudi 25 décembre, le commencement du massacre, pour mettre au point les derniers détails de l’opération. Aujourd’hui on comprend mieux la déclaration faite par le dictateur égyptien, juste après le départ de Livni et à travers laquelle il affirmait qu’il n’y aura pas d’attaque de la part des israéliens sur Gaza dans les prochains jours. Une déclaration convenue et parfaitement  étudiée entre les deux parties, le dictateur et Livni, pour donner le maximum de chance à l’effet surprise d’où les 200 policiers qui ont été massacrés à la première minute alors qu’ils étaient en files rangées pour recevoir, leur certificat d’aptitude. La fermeture hermétique de point de passage de Rafah, par le dictateur, confirme largement sa complicité. Il n’y a pas l’ombre du  moindre de doute là-dessus.

D’autre part les 22 dictateurs arabes sont occupés aussi, chacun dans sa propre guerre contre la population qui se trouve sous son contrôle. Leurs guerres à eux sont aussi  continues et ne se calculent  pas par épisodes de  jours ou de semaines. Elles se calculent en années et en décennies à la file.

L’auteur corrobore sa déduction en se référant à l’archevêque sud-africain Desmond Tutu qui avait dit: «Si vous êtes neutres devant des situations d’injustice, vous vous êtes forcément  rangés du côté de l’oppresseur » et écrit encore : « Les Nations Unies, la Ligue Arabe et la Communauté Internationale, tous ces organismes ont gardé le silence total devant les atrocités perpétrées par les israéliens. Par conséquent ils se sont tous rangés du côté de l’agresseur. Des centaines de cadavres d’enfants et de femmes n’avaient en rien éveillé leur conscience et incité à agir. Et ça aujourd’hui tout palestinien, où qu’il soit, à Gaza, en Cisjordanie ou dans les camps des réfugiés, le sait… Et ce qui s’est passé après le massacre de Sharpeville en Afrique du Sud en 1960 se passera certainement après le massacre de Gaza. »         

 

Ces scènes d’extermination rapportées par l’un et l’autre, avec toutes les tristesses et les douleurs morales qu’elles provoquent dans toutes les consciences, se multiplient aujourd’hui  à satiété  dans les 360Km2, l’étendu de Gaza, avec le même bain de sang, les mêmes traits d’horreurs et les immenses destructions. Le tout causé  par des bombardements massifs de centaines de milliers de tonnes de bombes tombées du ciel, venues de la mer et lancées de la surface de la terre représente, sans risque d’erreur, un indiscutable ethnocide le plus terrifiant produit par l’esprit sioniste. Et certainement il est encore capable du pire. D’ailleurs ils ne cessent, avec ou sans occasion de le déclarer et de le démontrer.   

 

Sous le titre « Exterminez tous ces insectes » le célèbre  professeur et penseur américain Noam Chomsky[6] fait une longue analyse dont je cite ici de larges extraits pour leurs valeurs politique, historique, sociale et scientifique qui éclairent non seulement sur la nature de l’esprit des sionistes, mais le chemin parcouru depuis la fin du 19ième siècle de la tragédie et les intentions réelles de ces colons:

 

« Nous avons toujours tué des populations civiles dans les villes et villages. » (Mordechai Gur)

 

« Le  samedi 27 décembre, les États-Unis et Israël ont lancé leur plus grande attaque contre les palestiniens sans défense. L’attaque a été, selon la presse israélienne, méticuleusement planifiée six mois durant. La planification a eu deux composantes : La militaire et celle de la propagande. Contrairement à l’attaque contre le Liban en 2006 qu’on considère comme mal planifiée et mal présentée sur le plan publicitaire. Par conséquent, cette fois-ci, on est sûr que tout ce qui a été fait et dit avait été parfaitement planifié et prémédité. (…) Il a  suffi  de quelques minutes pour tuer plus de 225 personnes et blesser 700 autres. Un commencement qui augure bien une boucherie massive de civils sans défense et en plus attrapés dans une petite cage sans la moindre possibilité de fuir nulle part.

Dans sa rétrospective, «Énumération des victoires remportées dans la Guerre de Gaza » le correspondant du New York Times, Ethan Bronner signale, comme triomphes significatifs, le suivant : Israël a estimé qu’il serait avantageux de paraître comme « atteint de folie » et ainsi produire une énorme terreur hors de toute proportion, une doctrine qui remonte aux années cinquante. Dès le premier jour, les habitants de Gaza avaient bien capté le message, écrit Bronner, quand les avions de guerre israéliens avaient attaqué simultanément plusieurs objectifs en la matinée d’un samedi. Plus de 200 morts en un instant de quoi effrayer Hamas et certainement le tout Gaza. La tactique de faire le fou, parait avoir donné un bon résultat. Et pour conclure Bronner écrit : « Il y a très peu de signe qui indique que la population de Gaza atteinte d’une telle douleur allait se retourner contre Hamas, le gouvernement élu.»

Plus loin Noam Chomsky écrit : «Deux semaines après le commencement de l’attaque durant le Sabbat, une grande partie de Gaza est réduite en décombres et le nombre de victimes mortelles s’approche des 1.000, l’agence de l’ONU, UNRWA, de laquelle dépendent, pour leur survie, la majorité des habitants fait savoir que les militaires israéliens empêchent tout chargement de l’aide destinée à Gaza arguant que tous les points d’entrée sont fermés pour être le Sabbat. Ainsi donc par respect au jour sacré, il fallait refuser tout aliment ou médicament aux palestiniens au bord de la survivance, alors que le même jour des centaines pouvaient bien être massacrés sous les bombardements des avions et des hélicoptères de guerre américains.

Ce double comportement d’observer rigoureusement le Sabbat mérite peu l’attention. Mais il a un sens. Dans les annales criminelles américano-israéliennes, une telle cruauté et un tel cynisme méritent à peine une note en bas de page. Ils sont suffisamment célèbres. Pour citer un parallèle significatif,  en juin 1982, l’invasion israélienne du Liban soutenue par les États-Unis avait commencé par un bombardement des camps des réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, devenus macabrement célèbres, comme les lieux des terribles massacres perpétués sous la supervision de l’armée israélienne. (Qu’on appelle Forces de « Défense »)Le bombardement de l’hôpital Gaza (À Sabra) selon le rapport d’un témoin oculaire, un spécialiste académique américain, a fait plus de 200 morts. La boucherie qui fut l’acte initial de l’invasion s’est soldée par un bilan d’entre 15.000 et 20.000 morts, la destruction d’une grande partie du Sud du Liban et de Beyrouth. Tout a été précédé par un décisif appui militaire et diplomatique des États-Unis. Un appui qui inclus, comme de coutume, les vetos aux résolutions du Conseil de Sécurité qui consistent à détenir l’agression criminelle qui a été entreprise, pour éviter, d’une manière à peine voilée,  à Israël de faire face à la menace d’une solution politique pacifique, contrairement aux bobards sur les souffrances des israéliens exposés aux lancements des roquettes. Une fantaisie d’apologues.

Tout cela est normal et discuté d’une façon assez ouverte, par des hauts responsables israéliens. Il y a trente ans le Chef de l’État Major, Mordechai Gur avait signalé que depuis 1948, « nous avons toujours tué des populations qui vivent dans des villes et des villages. » Le plus célèbre des analystes militaires israélien Zeev Schiff le résume à son tour : « L’armée israélienne s’est  de tous les temps attaquée aux populations civiles d’une manière intentionnelle et consciemment…L’armée dit-il n’a jamais fait de distinction entre des objectifs civils et militaires. Elle s’est attaquée bien intentionnellement aux objectifs civils. » (…)

Au moment où l’actuelle attaque continuait, le journaliste Thomas Friedman, dans sa chronique du Times, a expliqué que les tactiques suivies, soit dans la guerre actuelle soit dans l’invasion du Liban en 2006 sont basées, sur les sains principes qui consistent à éduquerHamas en infligeant le plus grand nombre de victimes mortelles aux militants de Hamas et une forte douleur à la population de Gaza. » (…)

Israël s’est toujours efforcé de laisser bien clair son choix quant à ces principes comme fil conducteur dans son action. Le correspondant du New York Times, Stephen Erlanger, rapporte, de son côté, que les groupes des droits humains israéliens se montrent « inquiets quant aux attaques israéliennes contre des édifices qu’ils croient être classés comme civils, tels que le bâtiment du Parlement, les bureaux de la police, le palais présidentiel » – auxquels on peut ajouter, les villages, les maisons, les camps des réfugiés, à denses populations, les installations de l’aide de l’ONU, les ambulances et bien sûr tout ce qui est de nature à apporter un soulagement aux douleurs des victimes. Un haut gradé des services des renseignements israéliens explique quant à lui que les forces armées israéliennes ont bien attaqué « les deux aspects du Hamas, son aile de résistance ou militaire et sa « Dawa » ou son aile sociale. » Ce dernier est un euphémisme qui veut dire tout simplement à la société civile. Erlanger, pour conclure, considère que Hamas est d’une seule pièce et que dans la guerre tous ses instruments de contrôle politique ou social constituent bien un objectif aussi légitime que les caches des roquettes.  Ni Erlanger, ni ses éditeurs n’apportent aucun commentaire sur la justification ouverte de l’utilisation du terrorisme massif contre les civils. (…)

Comme d’autres spécialistes bien familiarisés de la région du Proche Orient, Fawwaz Gerges, affirme que ce que les hauts fonctionnaires israéliens et leurs alliés américains n’apprécient nullement pas que Hamas ne soit pas uniquement une milice armée, sinon tout un mouvement social avec une forte base populaire profondément enracinée dans la société. À partir de là quand les israéliens mettent en application leurs plans de destructions de l’aile sociale de Hamas, ils visent parfaitement à détruire toute la société palestinienne. (…)

Les israéliens et leurs alliés américains considèrent que leur poing de fer soit suffisamment puissant pour écraser toute opposition à leur projet et si leurs furieuses attaques causent des considérables victimes civiles ça ne sera que pour le bien. De telle sorte que tous ceux qui survivraient soient parfaitement « sages. »

Les hauts responsables israéliens sont parfaitement conscients qu’ils sont en train d’écraser la société civile. Ethan Bronner, cite un colonel israélien qui dit que ses hommes ne sont pas impressionnés par les combattants de Hamas. « Ce ne sont que des villageois armés de rifles » dit encore un artilleur du fond de son véhicule blindé destiné pour le transport des troupes. Tout, dans le massacre actuel, ressemble aux opérations assassines  du « poing de fer » menées par les forces armées israéliennes au Liban occupé en 1985 et dirigées par Shimon Peres, un des grands chefs terroristes de l’époque de Reagan. Des commandants et des experts stratégiques avaient affirmé que les victimes de ces opérations israéliennes au Liban, étaient des «  terroristes villageois » difficiles à anéantir pour être soutenus par la majorité de la population locale. (…)

 

Gerges reste convaincu que la terreur d’état américano-israélienne finira par échouer : Hamas, écrit-il « ne peut pas être éliminé sans recourir au massacre massif d’au moins un demi million de palestiniens. Même si Israël réussit à assassiner des hauts dirigeants de Hamas, une nouvelle génération plus radicale encore, les remplacera rapidement. Hamas est définitivement une réalité qui n’est prête ni à  disparaître ni  à se rendre ou lever le drapeau blanc quel que soit le nombre des victimes. (…)

Hamas est présenté en permanence et inévitablement comme « Hamas soutenu par l’Iran ayant comme objectif principal la destruction de l’état d’Israël.» Il est pratiquement très difficile de lire autre chose comme par exemple « Hamas a été démocratiquement élu et qui ne cesse de réclamer depuis très longtemps la solution de deux états conformément au consensus international.» Une solution bloquée, depuis plus de trente ans, par les États-Unis et Israël qui rejettent frontalement et explicitement le droit des palestiniens à l’autodétermination. Tout ça est une vérité, mais elle ne représente aucune utilité dans la ligne officielle israélienne et par conséquent c’est à jeter. (…)

L’hypocrisie (Américano-israélienne) est la routine. Ainsi quand M. Thomas Friedman, affirmant que les « espèces inférieures » ont besoin d’être éduquées au moyen de la violence et de la terreur, écrivait au sujet de l’invasion du Liban en 2006 qui a, une fois de plus, détruit la  plus grande partie du Sud du pays ainsi que le Sud de la capitale Beyrouth faisant  plus 1.000 victimes civiles, n’a été qu’un acte légitime d’autodéfense. Selon Friedman, l’invasion ne serait qu’une représailles au « crime » de Hezbollah pour avoir « lancé une guerre sans justification (en capturant deux soldats israéliens) à travers la frontière. (…) Ce vétéran et spécialiste du Moyen Orient du journal New York Times doit certainement savoir, s’il lui arrive de lire son propre journal, par exemple, dans le paragraphe 18 d’une histoire sur l’échange des prisonniers en novembre de 1983 qui signale, soit dit en passant, que les 37 prisonniers arabes « ont été capturés récemment en haute mer par les forces armées israéliennes alors qu’ils ne faisaient que voyager de Chypre à Tripoli au Nord de Beyrouth.

Par conséquent toutes les conclusions similaires sur le genre d’actions appropriées contre les riches et les puissants se basent sur une erreur fondamentale : Une chose est ce que nous sommes et une autre est ce qu’ils sont eux. Ce principe déterminant qui est profondément ancré dans la culture occidentale est suffisant pour minimiser toute analogie plus précise et un raisonnement plus parfait. (…)

Les dons militaires U.S subventionnés par des états arabes.

Les nouveaux crimes que les États-Unis et Israël sont en train de commettre ces dernières semaines à Gaza sont des crimes qui se situent sous la définition officielle de « terrorisme » de l’Administration américaine. (…) Cette attaque américano-israélienne a été déjà programmée en janvier 2006, quelques mois seulement après le retrait fictif, quand les palestiniens avaient commis le « crime véritablement atroce » d’avoir voté incorrectement lors d’une élection totalement libre. Comme il est arrivé à d’autres, les palestiniens ont appris qu’on ne peut pas se permettre de désobéir impunément les ordres du Maître.

Les termes « agression » et « terrorisme » sont inadaptés. Il est nécessaire de trouver d’autres expressions pour décrire la torture lâche et  sadique de tout un peuple attrapé, sans la moindre possibilité de fuir nulle part, pour être transformé en poussières par les produits les plus sophistiqués de la technologie militaire que les États-Unis et Israël utilisent en violation du droit international et même du droit américain tout court. Mais pour ceux qui s’auto-définissent comme états hors-la-loi il s’agit seulement d’un technicisme mineur. C’est aussi un technicisme mineur le fait que le 31 décembre, au moment où la population de Gaza terrorisée cherchait désespérément refuge, Washington venait de conclure un contrat avec un armateur allemand pour le transport de la Grèce à Israël un immense chargement : 3.000 tonnes de munitions non identifiées. Cette nouvelle cargaison suivait, selon l’agence Reuters, un autre contrat conclu avec un autre navire marchant pour transporter un autre chargement d’armement beaucoup plus importante, des États-Unis vers Israël, en décembre, juste avant les attaques aériennes sur Gaza.  Tout cela est à part des plus de 21.000.000.000 de dollars qu’a reçu Israël, dans le cadre de l’assistance militaire fournie par  les États-Unis durant l’Administration de Bush. « Cette intervention militaire israélienne  à Gaza est réalisée dans sa grande partie par des armes fournies par les États-Unis, payées, selon une déclaration de la New American Fondation, spécialisée dans le trafic d’armes, par les deniers publics.  La nouvelle expédition s’est heurtée à l’obstacle surgi de la décision du gouvernement grec qui interdit l’usage de n’importe quel port en Grèce pour approvisionner les forces armées israéliennes.» La réaction de la Grèce aux crimes israéliens soutenus par la États-Unis est substantiellement différente de la lâche attitude des autres dirigeants de la plus grande partie de l’Europe… Probablement la Grèce serait beaucoup plus civilisée pour faire partie de l’Europe.

Si jamais il se trouve  quelqu’un pour penser que ces livraisons d’armes à Israël soient assez étranges et approfondit un peu plus sa recherche, le Pentagone finira par lui donner la réponse : Ce genre de cargaison arriverait suffisamment tard par rapport à l’escalade dans l’attaque de Gaza et les équipements militaires quels qu’ils soient, seront déposés en Israël pour son éventuel usage par les forces armées américaines. Ça pourrait-être convaincant. Un des innombrables services que rend Israël à son Patron est celui de lui fournir une potentielle base militaire dans la périphérie des plus importantes sources d’énergie dans le monde. Ainsi Israël constitue une base avancée des États-Unis pour toute agression ou – employant une terminologie plus technique – pour « défendre le Golfe » et «assurer la stabilité. »

L’immense flux d’armements vers Israël pourrait servir pour beaucoup d’autres motifs subsidiaires. L’expert  politique du Proche Orient, Mouin Rabbani  observe, de son côté, que ça pourrait servir d’essai, sur des populations sans défense, de  ces armes récemment développées. C’est de grande importance pour Israël et pour les États-Unis. Une importance double, au fait, car des versions moins efficaces de ces mêmes systèmes d’armements sont vendues à des prix énormément enflés aux états arabes, qui effectivement subventionnent l’industrie d’armements des États-Uniset les dons militaires américains aux israéliens. Là se trouvent les fonctions additionnelles d’Israël dans le système dominé par les États-Unis au Moyen Orient. (…)

Il est de très peu d’utilité que l’opinion publique sache à quel point le négationnisme des États-Unis et d’Israël qui constitue un obstacle à toute solution pacifique que ne cesse, depuis très longtemps, de proposer le monde, il a atteint un tel extrême qui nie aux palestiniens le moindre droit abstrait à l’autodétermination.

Un des volontaires héroïques qui se sont rendus à Gaza en pleins bombardements,  le médecin norvégien Mads Gilbert, a décrit les scènes d’horreur comme « une guerre totale contre la population civile de Gaza. »… Le docteur Gilbert affirme, qu’entre les centaines de corps, qu’à peine s’il a vu une victime réellement militaire. D’ailleurs Israël en est d’accord. Hamas, affirme encore une fois Ethan Bronner, a fourni un effort spécial de ne combattre qu’à distance ou de ne pas combattre du tout. » Il fait cette constatation tout en analysant « les grands succès » de l’attaque américano-israélienne. Donc les forces de Hamas resteraient intactes et se sont les civils qui ont le plus souffert : un résultat parfaitement positif conformément à la doctrine principale. (…)

Aux Nations Unies, les États-Unis ont tout fait pour empêcher le Conseil de Sécurité de faire approuver une résolution d’un cessez- le- feu immédiat. La raison officiel serait que Hamas ne respecterait aucun accord. Dans les annales des justifications pour étendre les dimensions de la boucherie, celle-ci doit occuper la place parmi les plus cyniques de toutes. Bien sûr s’étaient Bush et Rice, qui vont être remplacés par Obama et les siens. En effet Obama n’a cessé de répéter avec compassion que « si les roquettes tombaient à l’endroit où dorment mes filles, je ferai tout pour empêcher ça. » Comme il est évident, il se réfère aux enfants israéliens, mais non pas aux centaines d’enfants déchiquetés à Gaza par les armes américaines. En dehors de cette déclaration, Obama a, durant tous les massacres, maintenu le silence total.

Quelques jours plus tard, sous une intense pression internationale, les États-Unis ont fini par appuyer une résolution du Conseil de Sécurité exigeant un « cessez-le-feu durable. » Elle fut approuvée par 14 voix contre 0, avec l’abstention des États-Unis. La fureur des faucons israéliens ne s’était pas fait attendre. Ils n’avaient pas admis que les États-Unis n’aient pas fait, comme d’habitude, usage du veto. Néanmoins l’abstention était largement suffisante pour accorder aux israéliens un feu vert ou du moins orange pour accroitre le niveau de la violence, comme effectivement ça va être le cas et durer jusqu’au moment virtuel de la prise de possession du mandat, comme il a été pronostiqué. (…)

Les chiffres des morts et des blessés resteront sûrement en dessous de la réalité. Et il est très peu probable qu’une enquête soit entreprise au sujet de ces atrocités. Les crimes des ennemis officiels sont soumis à des enquêtes rigoureuses, mais les nôtres (ceux des États-Unis et d’Israël) restent systématiquement ignorés. C’est dans l’ordre général des choses. Des crimes bien compréhensibles par les maîtres.

La résolution du Conseil de Sécurité exige aussi l’arrêt de tout flux d’armement à Gaza. Les États-Unis et Israël (Rice-Livni) sont tombés d’accord sur les moyens à mettre en œuvre afin d’atteindre ce résultat tout en concentrant l’attention sur les armes iraniennes. Par contre il n’est pas nécessaire d’arrêter la contrebande d’armements des États-Unis vers Israël : l’immense flux d’armements est largement public, y inclus, comme il a été annoncé, dans le cas des cargaisons d’armes alors que la boucherie se déroulait à Gaza. (…)

De retour du monde arabe, Fawwaz Gerges, a confirmé d’une manière énergique, ce que d’autres présents sur le terrain avaient déjà affirmé. En effet l’offensive menée par les États-Unis et Israël contre Gaza n’a fait qu’élever l’immense colère des masses et provoquer une haine à mort contre les agresseurs et leurs collaborateurs. Il suffit de constater que tous les états arabes qu’on appelle modérés [c’est-à-dire ceux qui reçoivent les ordres de Washington] sont sur la défensive face à un front de résistance mené par l’Iran et la Syrie, le principal bénéficiaire. (…)

1000 à zéro sinon un million à zéro.

Israël avait abandonné Gaza en septembre 2005… Ariel Sharon, le saint patron du mouvement des colons, avait bien réalisé que ça n’avait aucun sens de continuer à subventionner une poignée de colons israéliens dans les ruines de Gaza protégés par l’armée israélienne… Il y a beaucoup d’intérêt à transformer Gaza en la plus grande prison du monde et déménager les colons vers la Cisjordanie , un territoire beaucoup plus important au sujet duquel Israël est suffisamment explicite quant à ses intentions réelles. Dans les paroles et, le plus important, dans les faits… L’objectif reste l’annexion des terres arabes, les sources d’eau, les environnements autour de Jérusalem y Tel Aviv qui se trouvent dans le mur de séparation que la Court International a pourtant, mais sans effet aucun, déclaré illégal. Ce qui inclut une ville de Jérusalem vastement étendue, en violation des ordres du Conseil de Sécurité depuis plus de 40ans… Israël s’est aussi approprié de la Vallée du Jourdain ce qui représente le tiers de la Cisjordanie. Pour ce qui en reste il est par, conséquent, emprisonné, et, en plus morcelé par des sorties destinées pour les établissements des colons juifs. Ce qui disloque la terre. Une part de l’est de Jérusalem passant par la ville de Ma’aleh Adumin, construite durant les années de Clinton dans le but de sectionner la Cisjordanie. Deux autres vers le nord, passant par les villes Ariel y Kedumin. Ce que reçoivent les palestiniens, reste séparé pas des centaines de points de contrôle arbitraires.

Les points de contrôle n’ont rien à voir avec la sécurité d’Israël bien que certains soient destinés à protéger les colons, ils restent parfaitement illégaux, comme l’a dicté la Court International de Justice. En réalité l’objectif principal est, sans aucun doute, le harcèlement de la population palestinienne et renforcer ce que l’activiste israélien pour la paix Jeff Halper considère « la motrice du contrôle » destinée à rendre la vie impossible à ces « animaux à deux pattes » qui seront comme des cafards drogués qui tournent sans cesse dans une bouteille si jamais ils pensent demeurer attachés à leur maison et à leur terre.

Tout ça est parfait, parce qu’ils sont « comme des sauterelles comparés à nous autres » et ainsi qu’ils se « cognent la tête contre les rochers et les murs ». Cette terminologie vient des plus hauts dirigeants politiques et militaires israéliens. Ce sont les vénérables principes et les attitudes  qui se traduisent en actes politiques.

Les délires des dirigeants politiques et militaires sont doux en comparaison avec les prêches des autorités rabbiniques qui ne sont pas des personnages marginalisés. Au contraire, ils sont très influents au sein des forces armées et des mouvements des colons. Des personnages comme Zertal y Eldar sont considérés comme des « seigneurs de la terre » jouissant d’énorme influence politique. Des soldats en guerre au nord de Gaza ont reçu une visite bien « inspirée » de deux rabbins qui les ont assuré qu’à Gaza il n’y a pas « d’innocents » et par conséquent tous les objectifs sont légitimes tout en citant un fameux passage des Psaumes appelant le Seigneur pour qu’Il prenne les fils des oppresseurs d’Israël et les jette contre les rochers. Les rabbins n’apportaient rien de neuf. L’année antérieure  un ex-rabbin et dirigeant sefardi avait écrit au premier ministre Olmert, pour l’informer que tous les habitants de Gaza sont collectivement coupables pour les lancements des roquettes et par conséquent il « n’existe absolument aucune interdiction morale contre une boucherie indiscriminée de civils durant une massive offensive militaire gigantesque dirigée, selon l’opinion du journal israélien Jérusalem Post, à faire cesser le lancement de roquettes. » Son fils, rabbin en chef de Safed entre un peu plus dans les détails : « S’ils ne s’arrêtent pas en leur tuant 100 personnes, alors il faut tuer 1.000, s’ils ne s’arrêtent pas avec 1.000 on tue 100.000 et même un million.»

Des points de vue similaires sont exprimés aussi par des fameux personnages américains. Lors de l’invasion du Liban en 2006, le professeur de l’école de droit à l’université de Harvard, Alan Derhowitz, s’exprimant dans le journal libéral Huffington Post, avait affirmé que tous les habitants au Liban sont des objectifs légitimes pour la violence israélienne. Selon lui, les civils libanais ne sont pas immuns aux attaques israéliennes tout autant que les autrichiens qui ont appuyé les nazis. La Fatwa du Rabbin sefardi s’applique parfaitement à eux. Sur un vidéo sur le site internet du Jérusalem Post, Derhowitz s’est permis même, en parlant des ratios excessifs des morts de palestiniens par rapport aux israéliens, le ridicule : «Il faudrait augmenter le rapport de 1.000 contre un, disait-il ou même de 1.000 à zéro. Il voulait dire par là que tousces animaux doivent être complètement exterminés. Évidemment il fait allusion aux « terroristes », une catégorie bien ample qui inclut toutes les victimes du pouvoir israélien, parce que « Israël ne s’attaque jamais à des civils » déclare, sur un ton emphatique, monsieur Derhowitz. Par conséquent tous ceux, palestiniens, libanais, tunisiens, ou de n’importe quel nature qui s’interpose sur le chemin des implacables forces armées de l’État Sacré est un terroriste ou une victime accidentelle des leurs justes crimes.

Il n’est pas facile de trouver des contreparties historiques à ces agissements. Probablement est-il d’un certain intérêt, que ces agissements soient considérés parfaitement conformes à la culture intellectuelle et morale régnante – surtout quand ils sont produits de « notre côté » (américano-israélien) c’est-à-dire : que si jamais de la bouche  de nos ennemis officiels sort de pareils propos, ils soulèveraient une indignation justicière et réclameraient une massive violence préventive à titre de vengeance.

L’affirmation que de « notre côté » il n’y a jamais d’attaque contre des civils est une doctrine bien familière au sein de ceux qui monopolisent tous les moyens de violence. Et il y a bien quelque chose de vérité dans ça. Généralement nous ne cherchons pas  à tuer des civils en particulier. Mais plutôt nous conduisons des actions assassines dont nous savons qu’elles mènent à tuer beaucoup de civils, sans avoir l’intention spécifique de tuer des civils en particulier… C’est comparable au fait de marcher dans la rue tout en sachant que nous pouvons écraser des fourmis, sans avoir l’intention de le faire, parce qu’elles se trouvent dans un lieu tellement  bas que tout simplement ça n’a aucune importance. Ça revient au même quand Israël réalise des actions dont on sait que ça va tuer des « sauterelles » ou des « animaux à deux pattes » qui par hasard infectent les terres à « libérer ». Il n’y a pas d’expression appropriée pour qualifier une telle dépravation morale. C’est peut être pire qu’un assassinat délibéré et c’est plus que familier.

En Palestine historique, les légitimes propriétaires (par décret divin, selon les « seigneurs de la terre ») peuvent décider s’ils octroient aux cafards  drogués quelques parcelles de terre dispersées. Non pas par droit. Néanmoins « j’ai toujours cru et je continue à croire aujourd’hui dans le droit éternel et historique de notre peuple sur tout ce pays » déclarait le premier ministre Olmert lors d’une session conjointe du Congrès (américain) en mai 2006 et avait récolté un applaudissement sonore. En même temps il avait annoncé son programme de « convergence » pour annexer tout ce qui pourrait avoir une valeur en Cisjordanie, livrant les  palestiniens au  pourrissement dans des cantons isolés. Il n’a pas été explicite sur les frontières de « tout le pays ». Mais d’autre part, le projet sioniste lui non plus, ne l’a jamais été pour des bons motifs : L’expansion permanente est une dynamique interne très importante. Si Olmert continue à être fidèle à ses origines dans le Likoud, il pourrait vouloir dire les deux rives du Jourdain, incluant l’État de Jordanie ou pour le moins ses parties les plus précieuses.

 

Crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Le « droit éternel et historique sur tout ce pays » de notre peuple, contraste dramatiquement avec l’absence de n’importe quel droit à l’autodétermination des ses habitants temporaires, les palestiniens. Comme il l’avait affirmé antérieurement, la condition de ces derniers a été réitérée par Israël et son patron à Washington en décembre 2008, dans leur isolement  habituel accompagné par un silence résonnant.

Les plans qu’Olmert avait esquissés en 2006 avaient été abandonnés depuis lors parce qu’ils n’étaient suffisamment radicaux. Mais ce qui a remplacé le programme de convergence et les actions qui ont eu lieu quotidiennement pour l’appliquer sont les mêmes dans leur conception générale. Si on remonte aux premiers jours de l’occupation (en 1967) quand le ministre de la défense Moshe Dayan avait expliqué poétiquement que la « situation actuelle ressemble à la relation complexe entre un bédouin et la jeune fille qu’il avait séquestrée contre sa volonté… Vous autres les palestiniens, comme nation, vous ne voulez pas de nous aujourd’hui, mais nous changerons votre attitude en vous imposant notre présence. » «Vous vivrez comme des chiens et celui qui s’en va peut s’en aller pendant que nous autres nous nous approprions de tout ce que nous voulons. (…)

Israël peut continuer  ses programmes criminels en Cisjordanie avec le soutien des États-Unis et sans aucun problème, grâce à son contrôle militaire efficace et aussi grâce à la coopération des forces de sécurité palestiniennes collaboratrices armées et entraînées par les États-Unis et les dictatures alliées. Et pendant que les colons s’adonnent à des destructions et abus sous la protection de l’armée, Israël peut aussi commettre des assassinats continus et d’autres crimes. Mais si en Cisjordanie la population palestinienne se trouve soumise à la terreur, dans l’autre moitié de la Palestine, Gaza,  la résistance se maintient encore vive même si elle devrait être aussi écrasée  en vertu du programme d’annexion et de destruction de la Palestine. Les États-Unis et Israël peuvent avancer sans problème.

Ehud Barak qui est en bas des sondages a fini par obtenir un siège pour chaque 40 arabes morts durant les premiers jours du massacre, a calculé le commentateur israélien Ran HaCohen.

Néanmoins ça peut changer, car les crimes sont allés beaucoup plus loin et ont débordé ce que la campagne de propagande israélienne en est capable de supprimer ou  de dissimuler. Même les faucons israéliens ont affirmé qu’ils se trouvent préoccupés par l’ampleur de la boucherie. Elle en train de « détruire l’âme [d’Israël] et son image. Cette destruction se déroule sur les écrans de télévision du monde, dans les salons de la communauté internationale et le plus important encore dans les États-Unis d’Obama », selon Ari Shavit. A. Shavit est préoccupé surtout par le « bombardement de l’installation des Nations Unies… le même jour où le Secrétaire Général de l’ONU se trouvait à Jérusalem. C’est une action qui dépasse les limites de la démence »  conclut-il.

Pour ajouter un peu plus de détails, « l’installation » mentionnée était un ensemble de l’ONU à Gaza, qui contient un dépôt de la l’UNRWA. Le bombardement a détruit des « centaines de tonnes d’aliments et de médicaments d’émergence préparés pour être distribués ce jour-là au réfugiés, aux hôpitaux et aux centres d’alimentations » comme l’affirme le directeur de l’UNRWA, John Ging. Les attaques militaires ont détruit en même temps deux étages de l’hôpital al-Quds, ont incendié aussi un second dépôt dirigé par le Croissant Rouge palestinien. L’hôpital de la densément peuplée ville voisine Tal-Hawa a été détruit par les tanks israéliens « alors que des centaines de personnes terrorisées s’y sont réfugiés à son intérieur quand ils ont vu les forces terrestres israéliennes pénétrer dans le voisinage, selon l’agence de presse AP.

Il ne restait plus rien à sauver des ruines au rouge vif de l’hôpital. « Ils ont bombardé l’édifice de l’hôpital qui a pris feu. Nous avons essayé d’évacuer les gens malades, les blessés et tous ceux qui s’y trouvaient là. Les pompiers ont atteint une première fois le feu qui s’est rallumé de nouveau. Ils l’ont éteint pour la troisième fois » déclara le para-médecin Ahmad Al-Haz à AP. On soupçonne que l’incendie de l’hôpital ainsi que de nombreux autres, ont été provoqués par des bombes de phosphore blanc.

Les soupçons seront confirmés juste après les intenses bombardements, ce qui a permis l’enquête entreprise par Amnistie Internationale. Israël avait tenu à tous les journalistes y compris les israéliens à l’écart pendant qu’il commettait ses crimes les plus atroces et avec une extrême cruauté. L’usage du phosphore blanc contre les civils à Gaza est « clair et indéniable »  affirme AI. Son usage répétitif dans des espaces civils densément peuplés « est un crime de guerre » (…) Le phosphore blanc traverse la peau et brûle profondément au-delà des muscles et jusqu’ à arriver aux os et continue à brûler tant que l’oxygène existe dans l’espace. Dans le cas où ces attaques au phosphore sont préméditées, dirigées intentionnellement contre des civils en toute indifférence dépravée sont inévitablement des crimes. (…) L’invasion en elle-même est un crime beaucoup plus grave. Et même si Israël aurait utilisé des arcs et des flèches pour causer ces horribles dégâts, ça reste un acte criminel d’une extrême perversion. (…)

L’alibi répété d’une manière interminable, à savoir qu’Israël a le droit de se défendre des attaques des roquettes de Hamas, va au-delà de tout principe acceptable. (…) Le journaliste américano-palestinien Ali Abuminah, par exemple,  signale que de la Cisjordanie , il n’y a aucun lancement de roquettes et pourtant les assassinats extrajudiciaires, commis par Israël,         les confiscations des terres, les pogromes de ses colons et les séquestrations ne se sont jamais arrêtés. L’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas, soutenue par tout l’Occident, a exécuté tous les ordres d’Israël. Abbas a constitué, sous le regard hautain des conseillers militaires américains, « des forces de sécurité » pour combattre, pour le compte d’Israël,  la résistance. Et rien de tout cela n’a sauvé un seul palestinien en Cisjordanie de l’implacable colonisation israélienne grâce au ferme soutien,  bien entendu, les États-Unis. De son côté, le docteur Mustapha Barghouti, un parlementaire palestinien ajoute : « Après le spectacle de Bush à Annapolis, au mois de novembre 2007, avec toutes ses édifiantes rhétoriques  sur la paix et la justice, les attaques contre les palestiniens ont accusé une forte escalade, avec une augmentation de presque 50% en Cisjordanie accompagnée d’un accroissement intense des installations coloniales et d’une augmentation de points de contrôle. Il est évident que toutes ses actions criminelles ne constituent aucune une réponse aux roquettes lancées de Gaza, bien que le contraire serait bien plausible affirme Barghouti. (…)

 

Châtiment collectif pour désobéissance démocratique.

 

Le Conseil National Palestinien avait formellement accepté le consensus international de 1988.  Pourtant la réaction du gouvernement de Shamir et Peres, épaulée par le Département d’État (Le ministère des affaires étrangères américains) de James Baker concluait qu’il ne pouvait y avoir un « État palestinien supplémentaire » entre Israël et la Jordanie alors que ce dernier est déjà un état palestinien selon de diktat américano-israélien. Les accords d’Oslo qui ont suivi ont laissé de côté les puissants droits nationaux des palestiniens et la menace de les voir se concrétiser d’une manière significative a été systématiquement minée durant les années d’Oslo par l’expansion persévérante des établissements coloniaux illégaux. La politique de colonisation a été accélérée en 2000. (…)   

Bon d’une manière précise, Israël a-t-il, à court terme, d’autres alternatives pacifiques, à part l’usage de la force comme représailles aux lancements de roquettes de Gaza ? Une alternative à court terme serait d’accepter un cessez-le-feu. Quelques fois Israël avait accepté un tel fait même s’il l’a immédiatement après violé. Le cas le plus récent et significatif à l’état actuel est celui de juin 2008. Ce cessez-le-feu spécifiait l’ouverture des points de frontières afin de « permettre l’acheminement de tous les biens qui étaient non autorisés et limités  par les israéliens vers Gaza. » Israël avait  formellement signé l’accord pour annoncer immédiatement après qu’il ne le mettrait pas en vigueur tant que Hamas refuse de libérer le soldat Gilad Shalit capturé en juin 2006.

Le continuel tambourinage des accusations sur la capture de Shalit est, une fois de plus, une hypocrisie flagrante, même si on laisse de côté l’historial des séquestres réalisés par les israéliens. Dans ce cas spécifique l’hypocrisie ne peut être plus évidente. Juste un jour avant que Hamas ait capturé Shalit, des soldats israéliens se sont pénétrés dans la ville de Gaza et ont enlevé les deux frères Muammar pour les conduire à l’intérieur d’Israël où ils détiennent presque 1.000 autres sans être officiellement accusés d’aucun délit. (Le nombre de palestiniens emprisonnés par les israéliens dépasse les 11.000 selon les différentes sources) L’enlèvement de civils est un crime beaucoup plus grave que la capture d’un soldat de forces armées agressives. Pourtant à peine ou presque pas du tout si on en parle, en contraste avec la fureur employée dans le cas Shalit. Et ainsi tout ce qui demeure en mémoire, qui bloque la paix, se concentre sur la capture de Shalit. Un autre paradigme de la différence entre les êtres humains et les animaux à deux pattes. On ne peut libérer Shalit qu’en échange de prisonniers. Pourtant depuis la capture de Shalit, les incessantes attaques militaires contre Gaza sont passées du simple recompte pour  devenir véritablement sadiques. Comme il vaut la peine de le rappeler, depuis même avant la capture, après son retrait en septembre 2005, Israël avait tiré plus de 7.700 obus sur le nord de Gaza sans provoquer aucun commentaire.

Après avoir rejeté l’accord de cessez-le-feu de juin 2008, qu’Israël avait formellement conclu, a maintenu son blocus. Rappelons qu’un siège représente un acte de guerre. (…) Mais bien sûr de nouveau nous nous trouvons face au principe d’annulation : Une chose c’est nous autres et autre chose sont eux. (…)

Malgré l’état de siège, les lancements des roquettes se sont fortement réduits. Le cessez-le-feu a été rompu le 4 novembre par une attaque israélienne sur Gaza qui a fait 6 morts palestiniens et décharge de roquettes en représailles (sans morts ni blessés) (…)

La guerre civile qui (entre le Hamas et l’Autorité Nationale Palestinienne)  s’est soldée par le contrôle de Hamas sur Gaza est décrite généralement comme un coup d’état militaire de Hamas, qui démontre une fois de plus sa méchante nature. Mais le monde réel est tout à fait différent. La guerre civile a eu lieu sous l’incitation des États-Unis et Israël, par une grossière tentative de coup d’état  afin d’annuler le résultat des élections qui ont emmené Hamas au pouvoir. C’est devenu de connaissance publique depuis, au moins, le mois avril 2008 quand David Rose avait publié dans Vanity Fair un récit détaillé avec des documents qui démontrent comment Bush, Rice et le Conseiller Adjoint de Sécurité Nationale Elliott Abrams avaient « soutenu une force armée sous le commandement de l’homme fort du Fatah, Mohammed Dahlan » qui a fini par provoquer une sanglante guerre civile à Gaza et renforcé plus que jamais Hamas. Ce récit a été récemment corroboré dans la revue Christian Science Monitor ( 12 janvier 2009) par Norman Olsen, qui a servi durant 26 ans dans les Services Extérieurs y inclus quatre ans de travail à Gaza et autre quatre ans dans l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv pour passer par la suite comme coordinateur associé pour le contre- terrorisme dans le Département d’État. Olsen et son fils ont détaillé tout le traquenard du Département d’État  dans le but d’assurer la victoire du candidat Abbas aux élections de janvier 2006 et dans ce cas tout aurait été salué comme un triomphe de la démocratie.  Donc c’est après cet échec que tout a commencé pour punir les palestiniens et armer la milice de Dahlan. Mais « les hommes de main  de ce dernier étaient trop pressés » mais dans une attaque préventive, Hamas a affaibli considérablement la tentative du coup d’état et poussé les États-Unis et Israël à prendre des mesures beaucoup plus dures envers les habitants de Gaza en châtiment de leur « désobéissance. » (…)

Selon Sara Roy, une spécialiste académique distinguée, sur la question de Gaza, « le 5 novembre 2008 Israël a fermé tous les points de passage vers Gaza, a réduit de forme draconienne et des fois refusant totalement, tous les approvisionnements d’aliments, de médicaments, de combustibles, de gaz à cuisiner, des pièces de rechange pour les systèmes des conduites d’eau courante et des bouches d’égout. » Durant le mois de novembre, une moyenne de 4,6 camions d’aliments par jour étaient permis d’entrer d’Israël vers Gaza en comparaison avec les 123 camions par jour au mois d’octobre.(…) L’Organisation Mondiale de la Santé vient d’annoncer que la moitié des ambulances de Gaza sont en panne ou complètement détruites et le reste ne tardera pas longtemps pour devenir des objectifs militaires pour les israéliens. La seule centrale électrique de Gaza a été obligée de suspendre toute opération pour manque de combustible et ne peut non plus reprendre sans obtenir les pièces de rechange pertinentes. Tout ce matériel est resté retenu durant huit mois au port israélien d’Ashdod. La pénurie d’électricité a été à l’origine d’une augmentation dans les cas des  brûlures de 300% à l’hôpital Shifaa dues au résultat des efforts pour allumer des feus de bois. Israël a, en outre, interdit l’envoi du chlore et ainsi à la mi-décembre l’accès à l’eau dans la ville de Gaza et au nord s’est vu limité a six heures chaque trois jours. Les conséquences humaines de la terreur israélienne, exercée sous toutes les formes, sur les victimes de la population   sont incomptables. (…)

Finalement l’invasion, en cours, n’a rien à voir avec les « intolérables actes de terreur » mais plutôt avec les intolérables actes : De diplomatie. Jamais ce côté n’a été connu ou fait l’objet de diffusion. Peu après l’invasion soutenue par les États-Unis, le principal spécialiste académique sur les palestiniens d’Israël, Yehoshua Porath, qui n’a rien d’une colombe, écrivait, que le succès d’Arafat de maintenir les cessez-le-feu avait constitué » une  véritable catastrophe aux yeux du gouvernement israélien, car aplanissait le chemin vers un accord politique. Le gouvernement s’attendait à ce que l’OLP fasse recours au terrorisme et ainsi affaiblir la « menace » de le rendre « un partenaire légitime dans les négociations futures vers un consensus politique. »

Les faits ont été bien compris par Israël et ça n’a pas été caché. Le premier ministre à l’époque Yitzhak Shamir avait déclaré qu’Israël était entré en guerre parce qu’il y avait « un terrible danger…non pas militaire sinon politique, » chose qui a poussé l’excellent satirique israélien B. Michael à écrire que « la faible excuse d’un danger militaire ou un danger pour la Galilée est mort, » « Nous avons éliminé le danger politique. » Ayant réagi bien à temps, à présent, grâce à Dieu, nous n’avons plus personne avec qui négocier. » L’historien Benny Morris quant à lui, il a reconnu que l’OLP avait observé un strict cessez-le-feu et d’expliquer « alors que la guerre inévitable se basait sur le fait que l’OLP soit une menace politique pour Israël et pour son contrôle sur les territoires occupés. » Beaucoup d’autres ont reconnu ces indiscutables faits. (…)

Israël veut bien la paix. Tout le monde veut la paix même Hitler voulait la paix. Mais la question est : Dans quelles conditions ? De tous les temps, depuis son origine, le mouvement sioniste avait bien compris que pour atteindre ses objectifs, la meilleure stratégie réside dans l’éloignement de tout accord politique et entre temps créer des faits accomplis sur le terrain. Même les accords occasionnels comme ceux de 1947 n’étaient, comme l’a reconnu la Direction , que des pas temporaires vers une expansion ultérieure. (…)

Les efforts acharnés pour renvoyer aux calendes grecques tout arrangement politique a eu toujours un sens parfait, tout comme les mensonges inhérents sur le fait « qu’il n’existe pas de partenaire pour la paix. » Il est bien difficile de spéculer autrement pour s’approprier de la terre des autres. Plusieurs motifs similaires sont sous-jacents qui expliquent la préférence d’Israël pour l’expansion au lieu de la sécurité. (…)

Une des voix considérées parmi les plus sages d’Israël, Uri Avnery, écrivait : « qu’après une victoire militaire israélienne, ce qui restera gravé dans la conscience mondiale sera l’image d’Israël comme un monstre couvert de sang, prêt à tout moment à commettre un crime de guerre sans s’arrêter devant aucune limitation morale. Ça va entraîner des graves conséquences sur notre futur à long terme, sur notre renommée dans le monde et sur notre possibilité d’atteindre la paix et la tranquillité. Enfin de compte cette guerre est aussi un crime contre nous-mêmes, un crime contre l’état d’Israël.

Pour terminer Noam Chomsky écrit : « Ça fait déjà plusieurs décennies, j’écrivais que tous ceux qui se considèrent les « partisans d’Israël » sont en réalité des partisans de sa dégénération morale et de son problème qui, enfin de compte, sera celui de sa destruction. Lamentablement ce critère paraît plus que plausible.   

Conclusion :

Tous les faits comme on vient de le voir et d’autres bien gardés dans les pages de l’histoire jusqu’à présent,  prouvent d’une manière évidente plusieurs aspects à la fois. Se ne sont pas, comme insiste à le faire croire l’intense propagande sioniste et occidentale, les roquettes rudimentaires de Hamas qui ont poussé, « malgré leur sens moral élevé », les « très humains et aimables » colons militarisés israéliens au massacre de Gaza. C’est bien ce que représente l’idée même de résistance non seulement à Gaza et au Liban, sinon la résistance dans son sens globale dans tout le monde arabe et musulman. C’est une résistance qui  a cristallisé parfaitement les positions sur la scène régionale et sur la scène mondiale. À quelques rares exceptions, sinon tous  les dictateurs arabes, les sionistes et les occidentaux sont d’accords pour éliminer la résistance, toute résistance, islamique ou non. C’est un ennemi commun. Pour les sionistes comme on l’a vu ils ne sont nullement intéressés par la paix tant que leur projet n’ait pas abouti. La présence des palestiniens en Cisjordanie constitue un obstacle. La présence des palestiniens à Gaza constitue un obstacle. La présence des palestiniens à l’intérieur des frontières de 48 constitue un obstacle. Un régime arabe ou musulman qui oppose une résistance quelconque, lointain ou proche, constitue un obstacle. Et pour ce dernier point, il n’y a qu’à voir les incitations incessantes des israéliens pour pousser les américains et les occidentaux dans leur ensemble contre l’Iran. Et si le gouvernement turc actuel avec son immense base populaire maintient la position exprimée ces derniers temps par le premier ministre Erdogan, il y a des fortes chances que la Turquie finira par devenir un nouvel et un énorme obstacle. Dans le passé relativement récent c’était l’Égypte de la révolution de 1952 qui constituait un grand obstacle. Tant que tous ces obstacles ne sont pas éliminés les israéliens restent loin de leur but final, pour se transformer d’une énorme machine de mort à un pays, comme tous les autres ce qui exige un renoncement définitif à l’esprit colonial. Car il s’agit en fin de compte, toute la littérature d’embellissement qui tente de dissimuler ce fait indéniable sous des couches artificielles d’une multitude d’arguments, tantôt philosophiques, tantôt de lectures d’histoire inexactes ou même de lectures théologiques, encore plus inexactes et falsifiées ne serviront à rien.

À moins que les israéliens, leurs alliés américains et les occidentaux en général ne soient décidés, tous ensemble, à exterminer d’abord tous les palestiniens et par la suite tous les musulmans, de la même manière qu’avaient fait les propres européens avec les Indiens ou les Peaux Rouges au 16ième siècle, l’avenir de cet état sioniste, sous ses aspects tracés par ses fondateurs, ne peut avoir aucun avenir…

 

 

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