20 août 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2645 du 20.08.2007

 archives : www.tunisnews.net


 

FTCR: Procès de sept pêcheurs à Agrigente (Italie) le 22 août 2007 – Délit d’assistance à personnes en danger AP: Procès Mestiri: Tunis dément les accusations de la Ligue algérienne des droits de l’homme Slim Bagga: L’avocat Baccar est un mercenaire et une pourriture Bakchich: Une Souha Arafat, pure Malte Nasreddine Ben Hadid: Lettre aux grévistes de la faim de Lille Liberté: Huis clos maghrébin


Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)

 

3, rue de Nantes – 75019 Paris

 

Tel : 00 33 (0)1 46 07 54 04 – Fax : 00 33(0)1 40 23 07 11

Courriel : ftcr2@wanadoo.fr

 

 

COMMUNIQUE

 

Procès de sept pêcheurs à Agrigente (Italie) le 22 août 2007

 

Délit d’assistance à personnes en danger

 

Le mercredi 8 août 2007 une petite flotte de pêche tunisienne (les bateaux Fakhreddine, Mortadha et Mohammed el-Hedi), appareillant à prés de douze milles marins de l’île italienne de Lampedusa rencontre une embarcation gonflable en difficulté. Au bord de celle-ci se trouvent quarante-quatre personnes dont onze femmes (deux enceintes) ainsi que deux enfants. Parmi les naufragés à la dérive, plusieurs sont dans un état de santé grave.

Après avoir avisé les autorités tunisiennes et italiennes, les pêcheurs portent secours aux naufragés, les embarquent et se dirigent vers le port sûr le plus proche, comme le prévoient la législation et les usages maritimes.

Une fois au port de Lampedusa, des hélicoptères-ambulances prennent en charge certains naufragés dont l’état est particulièrement sérieux et les transfèrent à l’hôpital de Palerme. Les sept pécheurs tunisiens qui les ont secourus et accompagnés sont, eux, arrêtés et mis en détention et deux des bateaux à bords desquels ils travaillent (Mortadha et Mohammed el-Hedi) sont séquestrés par les autorités italiennes. Ils doivent comparaître en procès mercredi 22 août au tribunal d’Agrigente pour des chefs d’inculpation passibles de peines allant jusqu’à quinze ans de prison, dont le délit de « favorisation de l’immigration clandestine ».

 

– La Fédération des Tunisien-nes pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) dénonce l’arrestation des pêcheurs en question et leur détention qu’elle tient pour arbitraire.

 

– Elle demande leur libération immédiate et l’arrêt de toute poursuite à leur encontre.

 

– Elle demande également la levée immédiate du séquestre frappant les deux embarcations de pêche dont l’immobilisation compromet une activité constituant le gagne-pain de plusieurs familles de la ville de Téboulba (Tunisie).

Par ailleurs, la FTCR considère que cet épisode est un nouvel élément d’une politique systématique de l’Union Européenne consistant à rendre plus difficile et plus dangereuse la mobilité aux abords de son territoire. Par la mise en place de dispositifs sécuritaires policiers et militaires extrêmement coûteux, par une entreprise méthodique de contournement des législations garantissant les droits des personnes et par la multiplication des infractions de fait à ces lois et conventions (Des lois et conventions relevant du droit humanitaire, de celles garantissant le droit d’asile et maintenant des dispositions du droit maritime, notamment celles portant sur le devoir de secours en mer), l’UE tente dissuader de manière indiscriminée l’arrivée de migrants et de réfugiés sur son territoire. Cette politique de dissuasion de l’immigration par la restriction de l’accès aux droits fondamentaux se révèle  tous les jours inefficace et contre-productive du point de vue de ses objectifs déclarés. Surtout, elle apparaît, à la lumière des faits tragiques se répétant régulièrement depuis des années, comme étant la cause directe de la mise en danger activement accrue de populations particulièrement vulnérables. Elle est la cause effective de la mort de milliers d’hommes de femmes et d’enfants[1].

 

L’arrestation et les poursuites infligées à des pêcheurs dont le seul tort a été de secourir des personnes en danger de mort sont particulièrement révélatrices des dérives graves des politiques des Etats de l’Union Européenne, mais aussi de celles des Etats de provenance des migrants et réfugiés concernés, notamment les Etats du Maghreb :

 

–          L’Italie, en procédant à ces arrestations et en intentant ce procès inique transmet un double message. Le premier concerne les pêcheurs et marins et a pour conséquence directe de dissuader ces derniers de porter secours à des personnes en danger en mer[2]. Le second à destination des réfugiés et migrants potentiels peut être traduit par « nous sommes prêts à vous laisser crever en mer plutôt que de vous laisser espérer fouler notre territoire ». L’Italie, par là ne fait qu’appliquer la doctrine de dissuasion clairement exprimée par le commissaire européen en charge de l’immigration Franco Frattini[3].

–          La Tunisie, dont les autorités ont été avisées par les marins inculpés dés l’opération de sauvetage du huit août ― en même temps que les autorités italiennes ― ne leur fournit aucune assistance tout en reconnaissant leur bonne foi. L’Etat tunisien reste par là en cohérence avec sa politique de collaboration active avec les politiques de contrôle des frontières extérieures de l’Europe. Cette collaboration consiste en ce qui est assimilable à de la sous-traitance des tâches de répression de l’immigration hors des cadres législatifs de protection des droits des personnes (dont il est établi qu’ils ne sont pas garantis en Tunisie).

–          Aussi bien l’Union Européenne que les pays du Maghreb, par la multiplication des incidents de ce type, tentent de remettre de facto en cause des dispositions protégeant les personnes telles que l’obligation de sauvetage des personnes en détresse et de leur débarquement en un endroit sûr. En l’occurrence, le traitement fait aux demandeurs d’asile en Tunisie (mais aussi en Libye par exemple), la pratique régulière de la détention arbitraire et de l’expulsion vers les pays d’origines pratiquées à leur encontre, le sort fait aux migrants irréguliers notamment à travers la promulgation de lois pénalisant la sortie du territoire (en infraction au droit de chacun de quitter tout pays y compris le sien garanti par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme), tout cela interdit de considérer le refoulement en mer vers ces pays comme un «  débarquement en un endroit sûr ». C’est pourtant ce que tentent d’imposer les pratiques des Etats concernés comme seule alternative à la mort en mer.

 

 

La FTCR appelle, en Italie et dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne, en Tunisie et dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée, à une mobilisation des associations, des mouvements et organisations de la société civile et des syndicats autour de ce procès et au-delà. Il s’agit de s’opposer, dans ce qui est devenu une véritable guerre aux migrants, à une escalade supplémentaire consistant à entraîner par la contrainte et l’intimidation une complicité des populations civiles (dont les pêcheurs et marins) avec des pratiques revenant à la mise en danger volontaire d’autrui, à la non assistance à personnes en danger ; et à la criminalisation de la solidarité.

 

 

Lundi 20 août 2007

Le président

CHERBIB Mouhieddine

Pour tout contact concernant ce dossier, pour la FTCR : O. Seddik

ftcr.etudes@no-log.org

Tél 00 33 (0)6 87 75 74 84

Fax 00 33(0)1 40 34 18 15

 

 

Pour envoyer des communiqués de soutien gagnant à être produits au procès, envoyer à l’avocat des sept pêcheurs, Me Marino

Leonardo.marino@gmail.com

 


[1] Voir à ce propos le décompte des morts réalisé par Fortress Europe (http://fortresseurope.blogspot.com ) ainsi que tous les cas documentés par le réseau Migreurop (http://www.migreurop.org ) et les associations de la plate-forme Euro-africaine.

[2] Voir déjà l’affaire du bateau italien Chico en août 2002, poursuivi pour avoir sauvé en mer 155 naufragés.

[3] Entre autres lors de ses déclarations le 12 juin 2007 au Luxembourg – cf. AFP

 

 


 

 

Procès Mestiri: Tunis dément les accusations de la Ligue algérienne des droits de l’homme

 
AP – Lundi 20 août, 17h00

TUNIS – Les autorités tunisiennes ont démenti lundi les accusations de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH) selon lesquelles elles auraient empêché son président, Me Hocine Zahouane, de se rendre à Tunis pour assister jeudi au procès du directeur de la rédaction du journal en ligne « Kalima ».

Selon un communiqué de la LADH, les services de sécurité tunisiens auraient eu recours à « un subterfuge » pour empêcher Me Zahouane de se rendre en Tunisie afin de suivre le procès d’Omar Mestiri, poursuivi pour « diffamation » après avoir dénoncé la réhabilitation d’un avocat radié du barreau de Tunis pour « faux et escroqueries ».

Le communiqué accuse les autorités tunisiennes d’avoir exercé des pressions sur l’antenne algéroise de la compagnie Tunisair afin d’obtenir l’annulation de la réservation du président de la LADH.

Réaffirmant son soutien au directeur de la rédaction de « Kalima », la LADDH avait dans son communiqué accusé les services de sécurité tunisiens d’avoir ainsi agi pour « priver Omar Mestiri de la présence d’observateurs extérieurs et de surcroît venant d’un pays frère du Maghreb ».

« Ces allégations sont dénuées de tout fondement », a déclaré à l’Associated Press un responsable gouvernemental, selon lequel « aucune intervention n’a eu lieu de Tunis » dans ce sens.

AP


 

L’avocat Baccar est un mercenaire et une pourriture

Slim Bagga  J’ai attendu quelque temps avant de témoigner au sujet d’un procès fort médiatisé dont on ne connait pas l’issue. Après tout, Omar Mestiri qui n’ignore pas  l’amitié que je lui voue et qui me la rend avec sincérité n’avait pas besoin de moi ni même de « L’Audace » d’autant qu’il ne manque ni de soutien ni de relais depuis que le CNLT s’est internationalisé, et à son honneur, jusqu’à oublier d’où il vient. Mais ce sont des choix de dirigeants …et qui ne sont pas l’objet de ce témoignage. On a toujours reproché à mon journal, et à travers lui ma propre personne, d’être sectaire, de faciliter à Paris l’activisme de l’opposition et de minimiser l’action d’un pouvoir qui dit tout maitriser et qui n’en est pas moins discrédité.. Revenons  maintenant à l’avocat mercenaire  Mohamed Baccar. Dans les années 80, décision avait été prise par Bourguiba Ben Rejeb et Moncef Ben M’Rad à « Réalités » de donner la parole aux avocats dans le cadre d’une rubrique s’intitulant « Les grandes affaires du passé » qui me fut confiée. D’emblée, je dois préciser que Abderrazak Kefi était ministre de l’Information et qu’il n’y avait ni ATCE ni les moyens faramineux actuels qui permettent à un certain Taieb Zahar de devenir patron de presse, pharmacien, hôtelier, rentier, et « grand homme fréquentant à l’insu de sa femme la deuxième ville concentrant les gays du monde entier, Sitgès, en Espagne, à 20 minutes de Barcelone. C’est dire comment sous le règne de Ben Ali, les hommes sont émasculés, et ceux qui trouvent autrement une jouissance sont placés en première ligne…Car Ben Ali les tient et ne s’occupe que de ça… Alors, tous les grands avocats ont défilé de Maître Hila aux frères et cousins Bouderbala, y compris Taoufik, l’éphémère président de la Ligue, conciliateur selon lui et les éradicateurs , mais qui a peur de son ombre et qui n’a pas la stature d’un Béchir Essid ou de maître Abderraouf Ayadi,,ni Maître  Ammar Dakhlaoui, pourtant proche de Bourguiba à l’époque. Dans ce contexte, et dans ce défilé incessant d’avocats palliant au manque de recettes publicitaires, j’ai rencontré l’avocat pourri Baccar dans son bureau à Bab Benat un long après midi. J’ai appris dans la semaine de mes relations en Suisse qu’il trainait des casseroles en pays helvétique. Hedi Mechri, à l’époque directeur de la rédaction de « Réalités », actuellement directeur d’un magazine qui se dit économique et néanmoins associé de razi Ganzoui, rejeton du tortionnaire en chef mohamed Ali Ganzoui, a insisté pour que l’interview de Baccar paraisse. J’ai obtenu en revanche qu’il ne s’abonne pas à « réalités »; Connaissant l’intégrité de Omar Mestiri, il ne pouvait se tromper en dénonçant dans « Kalima » cet avocat mercenaire. Et si Baccar (je ne dis pas Maître), instrumentalisé par ce régime qui tait en contre partie ses malversations, n’est pas content, s’il croit en la justice, qu’il dépose plainte contre moi en France où la justice est libre de s’exprimer, et non dans un pays où les escrocs avocats servent l’escroc-président. Le combat de Omar Mestiri est aussi le mien. Je signe sa dénonciation du mercenaire Mohamed Baccar.


 

Une Souha Arafat, pure Malte

Rupture | jeudi, 16 août 2007 | par Anthony Lesme
Tout va à volo en Tunisie, même les arrangements entre dignitaires du pouvoir. Le lycée international de Carthage, pierre angulaire de l’entente Trabelsi-Arafat ne verra pas le jour. Et Souha Arafat a levé l’encre, le grenier rempli, évidemment.

Souha Arafat a pris ses valises remplies de commissions et elle est partie, direction Malte. Il a fallu quelques mois pour que la chère entente Trabelsi-Arafat vire au bisbille. Au cœur de la dispute, l’argent, évidemment. Ce si bel et si honorable butin, qu’elles se sont octroyées à coup de commissions, n’a pas suffi. Pire, la juteuse affaire du lycée international de Carthage, le bijou annoncé du royaume, le joyau de l’alliance Trabelsi-Arafat, a provoqué la dissension. Souha Arafat a engrangé dix millions de dollars de commissions pour la mise en place du nouvel édifice. Trop, c’est trop pour la Trabelsi. Elle exige le remboursement du train de vie que l’Etat lui a accordé pendant des années. Loin de la réalité, elle estime la dette (frais de bouche et rince doigt compris) à deux millions de dollars à payer illico-presto. Là, ce n’est plus une question d’argent mais bien d’honneur. Souha s’arrache, les valises pleines et le lycée aux oubliettes. Direction Malte, l’autre pays des Arafat (et aussi des Ben Ali) où affaires et biens immobiliers pullulent.

Leila Ben Ali a certainement voulu garder le monopole des dessous de tables. Il faut dire que dans le genre, c’est la reine. 35 millions de dollars pour le seul contrat Tunisie-Telecom signé s’il vous plaît au Georges V. Tous les moyens sont bons pour prouver sa reconnaissance… Ainsi Mme Tunisie obtient un hectare de terrain plus deux villas pour avoir favorisé un grand projet immobilier à la Marsa. Leila et Souha ont encore des affaires entre elles à Dubaï, à Malte et encore en Tunisie (huilerie).

Le lycée international de Carthage n’a pas seulement perdu son ambassadrice de choc. La classe américaine initialement prévue ne verra pas le jour. Les familles n’ont pas toutes suivie les conseils appuyés du gouvernement malgré la ristourne de 50% sur les droits d’inscription accordée aux fonctionnaires. Elles ont plutôt préféré le lycée (américain) international de Tunis, tant qu’à faire, autant aller chez les spécialistes…

Mais Souha ne l’emportera pas au paradis, du moins celui des Ben Ali. Son accessit lui a été sucré. Durement acquise, la nationalité tunisienne lui a été retirée…par décret du ministre de la Justice le 2 août dernier. Tout ce que la Tunisie donne, les Ben Ali peuvent le reprendre !

(Source: Le site Bakchich le 17 aout 2007)

Lien: http://www.bakchich.info/article1493.html

 


Huis clos maghrébin

Par : Mustapha Hammouche musthammouche@yahoo.fr Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme, a été empêché de se rendre en Tunisie pour assister au procès de Omar Mestiri, directeur du journal Kalima. Le pouvoir tunisien a chargé, pour la circonstance, Tunis Air de contrecarrer le projet de l’avocat. À elle donc de trouver l’artifice qui permette de laisser l’indésirable visiteur au sol ; le pouvoir tunisien s’évitera ainsi d’avoir à instruire sa police des frontières du refoulement problématique d’un citoyen du pays “frère et voisin”. Au demeurant, les deux régimes, si susceptibles soient-ils, quand il s’agit du traitement aux frontières de leurs ressortissants respectifs, sont mutuellement compréhensifs quand cette inconvenance est dictée par le souci du confort politique de l’un ou de l’autre. À moins que l’amnésie qui nous a frappés en matière de terrorisme islamisme n’ait “métastasé” au point de tout nous faire oublier, cette histoire ne peut que nous en rappeler une autre, similaire, mais survenue dans le sens opposé. La similitude est en effet frappante : le 11 mai 2000, le journaliste et militant tunisien des droits de l’Homme, qui voulait nous faire l’honneur de venir mettre fin à sa grève de la faim en Algérie en signe de reconnaissance aux soutiens locaux qui se sont exprimés, connut la même mésaventure que Hocine Zehouane. Arrivé ce 11 mai 2000 à l’embarquement du vol Paris-Alger de notre compagnie nationale, il fut simplement refoulé par le personnel de l’escale. Ils ne se sont même pas fatigués à chercher un subterfuge pour refuser à Ben Brik de monter à bord de l’avion comme l’a fait le personnel de Tunis Air en inventant la disparition mystérieuse de la réservation du président de la LAADH. En ce temps, nous avions un gouvernement de large coalition “bâtisseur de l’Algérie moderne et démocratique”, malgré les avances et les concessions en cascade dont profite l’islamisme et malgré la normalisation autoritaire qui commençait à abroger une à une le peu de libertés péniblement glanées depuis 1988. Le blanchiment démocratique du régime a bénéficié des contributions les plus inattendues. Depuis, l’alliance partisane a rétréci dans le sens d’une réappropriation conservatrice du pouvoir. Les deux évènements fleurent tellement la réciprocité qu’on pourrait croire à un échange de bons procédés diplomatiques, alors qu’il ne s’agit que de similitudes de pratiques : celles de confier, à l’occasion, des missions politiques à des institutions qui n’en ont pas la vocation. On en vient, comme dans ces exemples, à obliger des compagnies commerciales à dénoncer, de manière discrétionnaire et maladroite, leurs obligations envers des clients pour épargner aux pouvoirs la gêne d’assumer des attitudes légalement injustifiables. C’est tout de même étrange qu’une même démonstration de frilosité en matière de droits se manifeste dans les deux sens, à quelques années d’intervalle. Un absolutisme policé et un autoritarisme d’apparence consensuel expriment, par le même geste et jusque dans les “détails techniques”, une propension maghrébine à préserver l’intimité de leur conduite répressive.  (Source : « Liberté » (Quotidien – Algérie), le 20 Août 2007)


 

Lettre aux grévistes de la faim de Lille :

Il ne se fait de doute que votre malheur, entre cette intimité particulière et cet écho universel, ne peut être pris ou compris dans son sens réel, tellement la pollution morale nivèle par le bas et le sens du spectacle l’emporte sur les valeurs de la vie. Néanmoins, autant votre sacrifice peut paraître – pour certains – dérisoire et même inutile, autant cette «faiblesse physique», serait l’indicateur fort et frappant de ce sens de l’honneur noble et hautin.

Étant moi-même sans-papiers et dépossédé de mes biens, je sens bien ce mélange d’amertume et de détermination qui vous anime. Nul regard aussi «noble» – qu’il peut prétendre – ne peut l’emporter sur ce regard que chacun de vous porte de lui-même. Votre acte courageux, ne fait que convertir la faiblesse du corps en une noblesse de l’âme. Sarkozy ne veut vous comprendre et surtout ne peut vous comprendre, tellement l’acte s’inscrit pour lui dans cette «rentabilité mercantile» et tellement votre richesse morale ne peut convertir son «âme panachée» !!!

Aurez-vous besoin de soutien ? Comme peuvent prétendre certains, du moment où une mort honorable serait de loin plus respectable qu’une vie sans morale ??? Tels des Christs sur leurs croix, vous ne faites que purifier nos âmes de cette hypocrisie «respectable», qui a bien finit par prendre possession de nos neurones et nos chromosomes. Il serait inutile de vous parler de courage ou de persévérance, tellement la vie parait pour vous une simple question nécessaire.

Cette montagne de pitié qui vous tombe sur la tête, ne serait qu’une manière de vous déposséder de votre ultime bien. Vous devez nous servir d’exemple, où la conscience individuelle doit l’emporter sur le sens du troupeau, où le sens de la détermination serait plus pertinent que ce «m’as-tu vu dans la manif ??? »

Je ne peux vous souhaiter un courage qui me manque et qui vous enrobe.

Je ne peux vous souhaiter une réussite que vous sentez au fond de vous-même et que je vois passer telle une étoile filante.

Je ne peux que «nous souhaiter» un courage qui nous manque et surtout que nous ne pouvons admettre.

Un article de ma part serait bien incapable de comprendre la situation, mais tellement le verbe fait vibrer un moment et fait rêver par d’autres…

J’imagine, ou plutôt je rêve, ou même je fantasme, que votre acte, serait la raison d’une amplification qui finirait par balayer toutes les tyrannies du monde !!! Mille pardons, je ne vais qu’imaginer, rêver et fantasmer !!! Mille pardons encore une fois…

Nasreddine Ben Hadid:

Journaliste Algérien,

Né et résident en Tunisie

Sans papiers et dépossédé de ses biens

nasrbenhadid@yahoo.fr

 


 

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