TUNISNEWS
6 ème année, N° 2082 du 02.02.2006
ACAT-France: Cas de Omar Chlendi – Lettre au ministre de la justice AFP: Caricatures : le président tunisien dénonce les atteintes aux religions Israel News: Roger Bismuth.Sénateur tunisien. Entretien exclusif Webmanagercenter: Le Pick-up Mitsubishi L200 sur orbite Publico: Incarcéré en Tunisie, un lusodescendant est accusé de faire partie d’un groupe terroriste Yahyaoui Mokhtar: Perspectives Pour la Tunisie Balha Boujadi: Le Danemark ou la manipulation islamiste Dr Abbas Aroua: A propos des « Visages de Mahomet » L’héritage pourri de la dictature policièreOmar Mestiri
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A Monsieur Bechir Takkari Ministre de la Justice Ministère de la Justice
31 Boulevard Bab Benat 1006 Tunis – La Kasbah Tunisie Fax : 00 216 71 568 106 Monsieur le Ministre, Omar Chlendi a été arrêté par les autorités tunisiennes le 8 février 2003. Détenu arbitrairement et torturé pendant ses interrogatoires, il a été amené à signer des aveux. Privé de procès équitable, il a été inculpé pour « utilisation d’Internet à des fins d’activités terroristes » et condamné, sans preuve, le 6 juillet 2004, à 13 ans de prison. Incarcéré dans des conditions lamentables, son état de santé ne cesse de se dégrader.Omar Chlendi était en mauvaise condition physique lors de la dernière visite familiale qu’il a reçue. Souffrant d’un genou en raison des tortures dont il a été victime, il éprouve beaucoup de difficultés à se déplacer mais n’a reçu aucun soin. Nous vous demandons qu’il puisse bénéficier des soins médicaux dont il a besoin, de le faire examiner par un spécialiste et d’accepter une intervention si nécessaire. Nous vous remercions de nous lire et nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’_expression de notre plus haute considération. Nicole Pignon Péguy Pôle actions CC : Copie à l’ambassade de Tunisie, 25 rue Barbet de Jouy, 75 007 Paris, Fax : 01 45 56 02 64 L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) France est affiliée à la Fédération Internationale de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, ayant statut consultatif auprès des Nations unies et du Conseil de l’Europe.Caricatures : le président tunisien dénonce les atteintes aux religions
Caricatures de Mahomet: France, Norvège et Danemark menacés
Sénateur tunisien. Entretien exclusif
Le Pick-up Mitsubishi L200 sur orbite
Incarcéré en Tunisie, un lusodescendant est accusé de faire partie d’un groupe terroriste
Perspectives Pour la Tunisie
LE DANEMARK OU LA MANIPULATION ISLAMISTE
BALHA BOUJADI
Après la publication de mon papier sur le Danemark, j’ai reçu beaucoup de messages qui me félicitaient et d’autres qui me traitaient de chien et de sioniste et de déraciné, et mêmes il y’avait des volontaires qui voulaient sauver mon âme perdue car, d’après eux, je leur faisais de la peine.
Bref, il y’en avait de toutes les couleurs, et c’est normal et c’est tant mieux, juste je dois tranquilliser tout le monde que je me sens bien et que mon âme est pure et que je vis dans le bonheur total, matériel et surtout spirituel.
Je reviens à la grande manipulation orchestrée par les islamistes moyenâgeux pour intimider l’Occident démocrate.
Je pense qu’il faut se poser quelques questions, et comme ça je répondrai à Mr. Larbi Guesmi qui m’a répondu sur Tunisnews (voir le nº 2081 du 1er février 2006). Et aux autres qui m’ont écrit directement par e-mail.
1- Les caricatures de ce journal conservateur danois que personne ne connaissait sont apparues au mois de septembre, les islamistes ont crié au scandale vers la fin du mois de janvier, quatre ou cinq mois après. Ça c’est de la manipulation, ils ont utilisé cette histoire au moment du problème nucléaire de leurs maîtres à penser iraniens et la proclamation des résultats de triomphe de Hamas, tout ce bazar pour détourner l’attention de l’opinion publique. C’est comme ça qu’on utilise la religion pour des fins mesquines.
2- Depuis cinq mois, personne n’a entendu parler de ces caricatures, aujourd’hui les journaux du monde entier sont en train de les publier, par curiosité, pour vendre plus, pour se moquer de nous, pour se solidariser avec les danois, pour défendre la liberté d’expression… La manipulation a tourné au vinaigre pour les islamistes. C’est la même histoire qui se répète de ce petit écrivain médiocre qui s’appelle Salmane Rochdi qui, grâce aux islamistes, il est devenu l’écrivain le plus connu de la planète. Est-ce que les islamistes sont conscients de que toutes leurs batailles sont perdues d’avance ?
3- Les islamistes de Ghaza qui ont excellé dans les actes barbares de brûler les drapeaux des pays « ennemis », ne savaient-ils pas que les pays européens, dont on brûle leurs drapeaux avec un enthousiasme primitif, sont les donateurs généreux de 60% de leur budget, c’est-à-dire sont ceux qui font nourrir leurs enfants? Je ne comprends plus rien, l’Islam nous a enseigné la gratitude et la générosité. Ces gens là qui défendaient l’Islam, soi-disant, n’ont rien à voir avec l’Islam qui m’ont transmis mes parents.
4- Ces jours-ci, j’ai zappé sur toutes les chaînes arabes qui ont traité ce problème, et je n’ai vu que de la manipulation. On ne voyait sur le plateau que des barbus qui crient au scandale, mais jamais une seule personne, juste une seule qui a osé dire un petit mot pour défendre le diable, juste pour qu’il y’ait débat. Le problème est que ces islamistes ne veulent pas des débats, ils adorent la manipulation, une information de matraquage direct, et ce genre d’information ce qui nous attend si les barbus prendront un jour le pouvoir.
5- Et la foi ? où est-elle ? Si quelqu’un a la foi pure et sûre, la foi qui fait bouger les montagnes, pourquoi serait-il offensé par un petit danois dans un bled de glace dans le pôle nord qui a dessiné un croquis quelconque ? Quand je voyais les guignols de Canal+, qui montraient le Pape dans tous ses états, au début ça m’a choqué, mais après j’ai apprécié l’esprit libre et la grande tolérance sans limite. Les gens qui rigolaient et se tortillaient de rire de leur Pape malmené, le jour suivant se rendraient à l’église et se prosterneraient avec beaucoup d’humilité. Quelle différence !
Ces islamistes n’ont rien compris de l’Islam, ni de l’Histoire, ni de la Culture, ni de la Civilisationm ni des Temps Modernes. Ils sont primitifs, barbares et sanguinaires… Cependant, Ils peuvent faire mal, mais jamais, jamais ils ne passeront… Parole de Balha.
BALHA BOUJADI, le 2 février 2006.
A propos des « Visages de Mahomet »
L’héritage pourri de la dictature policière
Il y a 16 ans, le 15 janvier 1990, les comités de citoyens de Berlin-Est investissaient le quartier général de la STASI. Moins médiatisée que la chute du mur qui l’a précédée de deux mois, cette conquête brisa le centre nerveux du système qui a écrasé l’Allemagne de l’est durant quatre décennies. Entreprise dans l’euphorie, cette action déclencha pourtant un contre séisme qui allait plonger la société dans un désarroi profond dont elle peine encore à se relever. Malgré la spécificité d’un système conçu au cœur de la guerre froide, on retrouve de nombreuses similitudes avec les méthodes adoptées par le général Ben Ali et ses adjoints à la tête des services sécuritaires et toujours en vigueur. Certaines sources prétendent même, sans toutefois en apporter la preuve, qu’un certain nombre d’anciens cadres de la STASI auraient trouvé refuge au « pays du jasmin », à la chute du mur de Berlin pour y être enrôlés comme conseillers… À l’heure où le bilan de la dictature policière se solde par un fiasco complet et que la Tunisie s’enfonce dans une atmosphère de fin de règne, la mise en lumière des mécanismes du défunt système policier est-allemand pourrait s’avérer précieuse pour tout projet de démantèlement de la police politique locale. Dans ce cadre, « L’empire des mouchards » constitue une référence intéressante et précise. Cet ouvrage est le fruit d’une enquête menée par deux journalistes français, Luc Rosenzweig et Yacine Le Forestier sur les 220 kilomètres d’archives de la STASI sauvés des broyeurs de documents qui ont fonctionné sans relâche à la Normannenstrasse , depuis la chute du mur. Ils rapportent que l’ouverture de ces archives a provoqué « le choc le plus violent subi par le peuple allemand depuis la révélation, en 1945, des horreurs commises […] dans les camps nazis»… Pour avoir une idée de la puissance de la STASI, il suffit d’évoquer que les comités de citoyens, accompagnés du procureur, venus investir son quartier général étaient infiltrés par des agents qui avaient réussi à les dévier vers des objectifs mineurs et à préserver les zones sensibles, au point qu’il fallut plusieurs tentatives à ses comités pour se rendre maîtres du site ; la destruction des archives s’est même poursuivie bien après le 15 janvier 1990 ! Il est aujourd’hui établi qu’un strict contrôle a pu être maintenu – à la différence des autres pays communistes – sur les activités des petits groupes de dissidents, y compris aux heures les plus chaudes de l’automne 1989. Au point que certains, comme le chanteur contestataire Wolf Biermann n’hésite pas à décrire Prenzlauer Berg, le quartier de Berlin-Est qui abritait les activités de la dissidence, comme le « petit jardin de la STASI ». Le pasteur Joachim Glauck, qui préside l’office public chargé de gérer les archives, estime quant à lui que « la Stasi a créé une partie de l’opposition » . Le Tsunami des révélations En fait, on découvre que bon nombre de porte-drapeaux de la révolution de 1989 avaient collaboré avec la STASI. Le milieu des intellectuels dissidents et de la culture était largement infiltré ; sa figure centrale, le poète Sascha Anderson, celui qui était de tous les combats, incontournable lorsqu’on voulait organiser quelque chose à Prenzlauer Berg, la niche à opposants, était en fait le principal informateur de la police politique est-allemande. L’écrivain Rainer Schedlinski, animateur de la revue clandestine Ariadnefabrik, célèbre à l’ouest, renseignait régulièrement les services. Le choc des révélations et le discrédit qu’elles entraînèrent sur l’ensemble du milieu politique est-allemand furent tels que les partis de l’ouest furent obligés d’importer massivement à l’est leurs propres cadres et qu’il fut convenu de soumettre tout élu à une enquête approfondie. Le cas qui fit le plus sensation fut celui de la députée Vera Wollenberger, alors nouvellement élue au Bundestag, découvrant que son mari, père de ses deux enfants l’espionnait depuis une dizaine d’années pour le compte de la STASI. Son collègue Gerd Poppe, animateur d’« initiative pour la paix et les droits de l’homme », n’en croyait pas ses yeux lorsqu’il découvrit que la moitié des vingt fondateurs du groupe étaient en réalité des agents infiltrés. De longs mois, il resta furieux contre lui-même de n’avoir pas été en mesure d’en démasquer un seul. L’incorruptible égérie des manifestations de Leipzig, le peintre Bärbel Bohley se rendit à l’évidence que le « Nouveau Forum » qu’elle dirigeait était en fait un nid d’espions. Le mouvement « démocratie maintenant », troisième pilier de la dissidence était tout aussi infiltré. C’est ainsi que la STASI connaissait les moindres détails des débats internes de la contestation qu’elle s’empressait de rapporter aux dirigeants du parti. Les verts est-allemands, fondés le 24 novembre 1989, soit après la chute du mur, étaient surveillés par plusieurs IM , dont Henry Schramm, leur candidat aux premières élections générales de l’après réunification. Le président de la branche est-allemande du SPD, reconstituée le 7 octobre 1989, s’est avéré avoir été l’informateur vedette de la STASI dans les milieux de la dissidence. Les chrétiens démocrates de l’est n’étaient pas en reste puisque Martin Kirchner, leur secrétaire général , s’est révélé un IM royalement rétribué en raison de « la qualité de ses informations ». Enfin, Lothar De Maiziere, avocat des dissidents, dernier premier ministre de la RDA, membre du premier gouvernement de l’Allemagne réunifiée et vice-président de la CDU, s’est révélé n’être autre que l’informateur « Czerny ». Les dégâts ont touché l’ensemble des secteurs, notamment les milieux de l’église, du sport, de l’université, de la recherche… Une extension cancériforme inversement proportionnelle à la popularité Les estimations les plus fiables indiquent que pas moins d’un demi million d’IM étaient en collaboration active avec la STASI au moment de sa dissolution, le 31 mars 1990. Elle comptait près de cent mille fonctionnaires et entre trois et quatre millions de citoyens au total, lui avaient, à un moment de leur vie, apporté leur contribution. Sur un total de seize millions d’est-allemands, près de six millions avaient fait l’objet de notes de surveillance établies par la police politique. Ce dispositif est considéré comme « le système de surveillance réciproque des membres de la société le plus efficace de l’histoire ». À titre de comparaison, les effectifs de la gestapo ne dépassaient pas les 44000 agents pour l’ensemble de l’Allemagne hitlérienne qui comptait 70 M d’habitants. Arrivés dans les fourgons de l’armée rouge, les dirigeants ne se faisaient aucune illusion sur le soutien réel dont ils bénéficiaient au sein de la population. Cette impopularité a alimenté la paranoïa du régime qui a développé une hystérie du complot . Les masses populaires étaient mises en avant dans les discours, mais dans la pratique, le régime cultivait la méfiance la plus totale envers les citoyens. Le développement de ce système de surveillance totale de la population s’est fait en raison inverse du soutien dont bénéficiait le régime au sein de la société. Cette phobie a été superbement immortalisée par le talent caustique du célèbre dramaturge Berthold Brecht, à la suite des émeutes du 17 juin 1953 réprimés dans le sang par les chars soviétiques : « ne serait-ce pas plus simple que le gouvernement décide de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? » Prédilection pour les méthodes « persuasives » En fait, contrairement à sa réputation terrifiante, la STASI s’est appliquée a rejeter les méthodes brutales alors en vigueur à la Securitate de Ceausescu. Le régime tenait à son image auprès de l’Allemagne de l’ouest, celle-ci étant un très gros pourvoyeur de devises. Le recours à la torture était exceptionnel et le nombre de prisonnier d’opinion assez limité. Par contre les gardes-frontières (vopos) s’étaient illustrés dans l’application stricte de la directive leur enjoignant de tirer à vue sur tout candidat-fuyard pour l’ouest, qui fit un nombre très élevé de victimes. LA STASI privilégiait les pressions discrètes comme celles aboutissant au licenciement professionnel ou forçant les étudiants à abandonner leur place à l’université ; d’autres sont contraints à un « retour à la production de base ». Son principe était « persuasion d’abord, sinon répression ». C’était une « dictature de la vertu » dont le but était de récupérer les « égarés ». On convoquait la personne sensible à la PID (voir plus loin), un entretien visait à lui faire « prendre conscience de ses intérêts familiaux » ; dans la majeure partie des cas cela suffisait. Seulement 25 % de ses interventions donnaient lieu à une action en justice, le reste étant classé sans suite ; des pressions étaient en outre exercées pour amener la «cible» à devenir informateur. La puissance de la STASI reposait sur une peur latente de la population ; cette peur de la répression était souvent impalpable, sournoise, perverse, diffuse… Le système de surveillance orwellien couvrait tous les secteurs de la société sans exception, la sphère publique comme la sphère privée la plus intime, afin de tuer dans l’œuf ou de refouler toute velléité de rébellion. La police politique s’attachait à mettre sur le pied de guerre des effectifs quatre fois supérieurs au nombre total des contestataires. Traquer la « diversion politico idéologique » La STASI qui s’affichait comme « le glaive et le bouclier du parti » se sachant garante de la survie du régime a, du coup, sans cesse étendu son action. Elle « protégeait » le pays en combattant énergiquement toute forme de PID, abréviation du concept de « diversion politico idéologique » mis au point par ses services. Cette définition englobe « toute manifestation de l’activité humaine, individuelle ou collective, s’effectuant hors de cadres institutionnels établis : écrire et publier sans appartenir à l’Union des écrivains, peindre et exposer sans l’aval de l’Union des artistes, défendre l’environnement sans en référer aux instances municipales, être pacifiste en dehors des heures de manifestation sur ce thème organisées par le parti… ». C’est ainsi qu’elle s’appliquait à étouffer dans l’œuf les initiatives écologistes comme « la bibliothèque de l’environnement » et pacifistes comme le mouvement « transformons les épées en charrues ». Dégâts dans les mentalités Cette dernière exerçait un contrôle total sur le pays, ou tout au moins donnait le sentiment à tout un chacun qu’elle le faisait. Cette dimension fantasmatique a provoqué des dégâts dans les mentalités en instillant un sentiment permanent de persécution . La plupart des informateurs recrutés par la STASI, ont accepté « par goût de l’aventure, opportunisme, mesquinerie ou carriérisme… ». On avait affaire à une société bel et bien malade où délation du prochain et accommodement avec le pouvoir étaient devenus, pour le plus grand nombre, des « actes de normalité ». La culture du grand besoin d’Etat a facilité l’instauration du totalitarisme. On était parvenu à brider une population entière, à faire du suivisme et de l’adaptation au milieu ambiant les modèles d’existence les mieux partagés. Puisqu’il n’y avait aucune chance de transformer le système, il fallait donc, au mieux, se taire, sinon composer et participer. Au sein de ce système, seuls pouvaient subsister ceux qui s’accommodaient, qui sacrifiaient leur capacité critique et leur intégrité pour mener une existence toute tournée vers l’assujettissement… « D’abord vient la bouffe, ensuite la morale » Les conditions psychologiques étaient réunies pour le bon fonctionnement de l’appareil de surveillance et de son tentaculaire réseau d’indicateurs. Les dirigeants est-allemands s’étaient attachés à promouvoir le modèle d’« un citoyen au ventre plein, roulant en Trabant et passant deux semaines en été au bord du lac Balaton » qui ne pouvait que s’identifier au régime. La STASI s’était attachée a rassembler une quantité monumentale de données sur les « cibles », traquant les détails les plus anodins de leur existence. Ainsi, elle a constitué des dossiers comprenant plus de dix mille pages sur les dissidents les plus en vue. Etaient notés, l’heure où la lumière était éteinte, la disposition des objets dans les appartements, les mots échangés avec les commerçants lors des emplettes, s’ils prenaient leur sandwich avec ou sans moutarde, la façon de s’habiller… Le comble fut la collecte les odeurs intimes des opposants ; les manifestants de Leipzig ont découvert plusieurs milliers de bocaux sagement entreposés dans les caves de la STASI renfermant chaussettes, caleçons… Paralysée par cette montagne de données qu’elle ne pouvait plus gérer, La STASI sera, malgré sa puissance, incapable de prévenir la chute du régime. Surtout, les réponses policières aux problèmes réels ont provoqué une accumulation du retard dans divers domaines comme l’économie ou l’innovation technologique, entraînant une montée en masse des demandes d’émigration à l’ouest. Les anciens cadres et officiers de la défunte police politique ont pour la plupart réussi leur reconversion dans l’Allemagne réunifiée. Doté d’une solide formation, ils n’ont eu aucun mal à se faire embaucher dans le privé ou à l’étranger. Certains sont même revenus sur la scène en fournissant de précieux tuyaux à la presse, distillant les dossiers sulfureux qu’ils ont pu emporter avec eux. D’autres sont devenus les vedettes des talkshows ou ont rédigé des mémoires à succès…Par contre, la déstasification s’est abattue avec toute sa rigueur sur les IM, avec le déclenchement d’une véritable chasse à l’indic : avoir été IM était une raison de licenciement.
(Source: le numéro 40 de Kalima)
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