Liberté et Equité: Arrestation de Wajih Mrassi, ingénieur, qui a été conduit dans un lieu inconnu Kalima: La délégation de l’Union Européenne à Tunis apprivoisée Maghreb Emergent: Wikileaks – Les Etats-Unis et la corruption en Tunisie: «l’éléphant dans la pièce» El Watan: : Relations intermaghrébines – La grande hypocrisie L´Humanité: Tunis, le fils de Ben Brik menacé Reuters: Tunisia raises petrol prices to trim budget gap Slim Bagga: Repliquer a la terreur policiere contre femmes et enfants – Un poing, c’est tout Biju: Panier à crabes Magharebia: Guérir par la musique : science ou sorcellerie ?
Nouvelles des libertés en Tunisie
1) Arrestation de Wajih Mrassi, ingénieur, qui a été conduit dans un lieu inconnu Des agents de la police politique ont arrêté, mercredi 8 décembre 2010, l’ingénieur Wajih Mrassi et l’ont conduit dans un lieu inconnu après avoir perquisitionné son domicile et emporté son ordinateur personnel, ainsi que son téléphone et celui de son épouse. Sa famille ignore toujours le lieu et la raison de sa détention. L’ingénieur Wajih Mrassi travaille dans une société étrangère. Il est marié et père d’une fillette de deux ans. 2) Reprise de la filature rapprochée d’Ali Laridh et Karim Harouni Ali Laridh, ingénieur, opposant politique, fait l’objet ces derniers jours d’une filature rapprochée menée par des agents de la police politique, et ce dans tous ses déplacements. De même, Karim Harouni, ingénieur est l’objet d’une filature rapprochée et d’une surveillance sécuritaire devant son lieu de travail. 3) Disparition du jeune Zouhaïer Ben Ali Ben Zitoun La famille de monsieur Zouhaïer Ben Ali Ben Zitoun nous a appris que le poste de police de Gammarth avait convoqué leur fils à se présenter chez eux pour terminer une procédure de demande de passeport. Monsieur Zouhaïer Ben Zitoun s’est effectivement présenté au poste vers midi jeudi 9 décembre mais il a disparu. Monsieur Zouhaïer Ben Ali Ben Zitoun est marié. Il a 28 ans et habite dans la zone de Gammarth. Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
C.R.L.D.H.Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme
21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34 / Presse : 00 33 6 83 44 77 71 crldht@gmail.com / www.crldht.org
Rencontre avec Dr. Moncef MARZOUKI, président du CPR
(Congrès Pour la République)
Inscription obligatoire
Cher (e)s ami(e)s,
Nous avons le plaisir de vous inviter à
Une rencontre avec leDr. Moncef MARZOUKI,
Présidente du C.P.R (Congrès Pour la République)
le jeudi 16 décembre 2010 de 19h à 22h
au siège de l’association, 21 ter rue Voltaire 75011 Paris
Dr. Moncef Marzouki, traitera de la situation politique en Tunisie, de l’état de l’opposition et des défis actuels.
La rencontre se faisant sur invitation, il vous est demandé de vous inscrire et de vous munir de la présente pour pouvoir accéder à la salle.
Nous comptons vivement sur votre présence. Amitiés.
Kamel Jendoubi
Président
Pour vous inscrire, veuillez nous écrire à l’adresse émail crldht@gmail.com
ou appeler Mohieddinne au 0615577914
ou Iyed au 0626837826
La délégation de l’Union Européenne à Tunis apprivoisée
Proposé par redaction le Samedi 11 décembre 2010 Il semblerait que le néerlandais, Adrianus Koetsenruijter, ambassadeur chef de la délégation de l’UE à Tunis soit décidé à arracher la bénédiction des autorités tunisiennes, quitte à froisser la société civile locale et malmener son mandat. Sous sa férule, la délégation s’est engagée dans un partenariat actif avec le ministère tunisien des Affaires étrangères pour promouvoir le projet tunisien d’accéder au statut de partenaire avancé avec l’UE, qui a suscité bien des réserves à Bruxelles. Ainsi le site de la délégation, s’est mué en organe de soutien aux ambitions tunisiennes, en chœur avec les médias officiels, conviés en exclusivité aux points de presse de l’ambassadeur. C’est ainsi qu’est annoncée, très discrètement, une « consultation publique » sur le statut avancé d’une rigueur douteuse. Cette consultation activement relayée par les sites du RCD, le parti au pouvoir, n’a d’autre justification que de paver le chemin à la réunion officielle du comité ad hoc sur le statut avancé, prévue le 23 décembre. Nul doute que, dans un environnement peu propice à l’expression d’opinions « non orthodoxes », l’initiative se réduira à plébisciter les revendications du gouvernement de M. Ben Ali. Cela au moment où les ONG tunisiennes indépendantes exigent qu’un tel statut se couple avec un respect plus strict des engagements en matière de droits humains, en particulier tels que définis par l’article 2 des accords d’association. Mais, il y a plus significatif encore dans cette évolution. La délégation qui avait mis en place un groupe informel de la société civile indépendante depuis 2006 comprenant les ONG autonomes – y compris les non reconnues, qu’elle consultait régulièrement dans le cadre des lignes directrices de l’UE sur les droits de l’homme – semble désormais privilégier une conception plus complaisante. L’ambassadeur vient d’organiser, en partenariat avec le MAE tunisien, « une Journée d’Information et de Consultation sur le Statut Avancé » le 6 décembre 2010, à laquelle il a invité l’ATFD et l’AFTURD, à côté des nombreuses GONGOs et des partis « représentés au parlement ». Il a cru bon d’y ajouter Me Mokhtar Trifi, à titre personnel et Chadly Ben Younes, chef de file du groupe dissident à l’origine des plaintes contre la LTDH, promu « représentant de la ligue des droits de l’homme (LTDH) ». Cela a engendré une réaction énergique des trois ONG (ATFD, LTDH et AFTURD) qui ont adressé une lettre de protestation à l’ambassadeur. De leur côté, le Parti démocratique et progressiste ainsi que le Forum démocratique pour le travail et les libertés ont exprimé leur mécontentement devant leur exclusion par les services de la délégation. La nouvelle démarche de l’ambassadeur Koetsenruijter ne semble nullement tenir compte de l’amer constat formulé par l’ancien ambassadeur américain. Godec, formulé dans une note secrète révélée par le site WikiLeaks : « [Ben Ali] et son régime ont perdu le contact avec le peuple tunisien. Ils ne tolèrent ni conseils ni critiques, et ce qu’elles soient nationales ou internationales ». (Source: Le site de « Radio Kalima » le 11 decembre 2010) Lien: http://www.kalima-tunisie.info/fr/News-sid-La-delegation-de-l-Union-Europeenne-a-Tunis-apprivoisee-376.html
Wikileaks – Les Etats-Unis et la corruption en Tunisie: «l’éléphant dans la pièce»
Écrit par Saïd Mekki Dimanche, 12 Décembre 2010 18:09 Grâce à Wikileaks, les très riches heures de la corruption au Maghreb s’enrichissent de révélations à répétition sur les turpitudes de régimes en place. Pour être différents dans ses formes, la corruption est la fatalité commune des régimes maghrébins. Après l’Algérie et le Maroc, et en attendant d’autres câbles compromettants, la divulgation de plusieurs longues dépêches des diplomates impériaux en poste à Tunis décrivent par le menu les mœurs des dirigeants du pays. La tonalité en est très grinçante. Si un certain dédain pour l’administration algérienne apparait en filigrane des mémorandums diplomatiques et si les critiques contre la prévarication royale au Maroc se situent sur le registre de la déploration, la peinture des mœurs des cercles dirigeants la Tunisie est carrément méprisante.De ce point de vue, le compte-rendu daté du 27 juillet 2009 par l’ambassadeur américain d’un diner chez Sakher El Materi, gendre du Chef de l’Etat est un morceau de bravoure. L’ironie mordante de l’ambassadeur devant l’étalage de luxe de la résidence de l’homme d’affaires n’est pas seulement la réaction choquée d’un diplomate de haut rang devant l’ostentation d’un parvenu. La condamnation par l’ambassadeur est sans appel. Détail glaçant mais qui a du faire sonner quelques oreilles au Département d’Etat, le gendre du président Ben Ali possédant un tigre enfermé dans une cage de sa mirifique demeure l’ambassadeur ne peut s’empêcher de souligner que cela évoque le lion que possédait Udaï le fils de Saddam Hussein… La relation de ce diner est une peinture au couteau des travers d’une gouvernance qui affectent l’économie tunisienne et qui en obèrent l’évolution. Ce qui est à vous est à moi La mise en ligne concomitante par Wikileaks de plusieurs documents relatifs à la Tunisie permet de faire un pied de nez à la chronologie Bien que plus récente, elle est datée de juillet 2009, la narration à la Somerset Maugham de l’Ambassadeur, peut servir de toile de fond à un rapport beaucoup plus technique du phénomène de la corruption en Tunisie. La très révélatrice dépêche du 23 juin 2008 intitulée CORRUPTION IN TUNISIA: WHAT’S YOURS IS MINE (Corruption en Tunisie : Ce qui est à vous m’appartient) est un rapport détaillé des déclinaisons tunisiennes de la prédation. S’il avait été signé par des opposants politiques ou par une ONG, ce texte aurait été taxé de philippique outrancière et d’attaque politicienne contre le régime de Tunis. Le mémorandum est un tour d’horizon et une synthèse des turpitudes attribuées à l’entourage du Chef de l’Etat mais également de la corruption qui, d’après les diplomates US, gangrène l’administration tunisienne. L’ambassade américaine à Tunis passe en revue dans ce long rapport (près de 3000 mots) les frasques des entourages et la mise en coupe réglée d’une partie substantielle de l’économie du pays. Aucun secteur ne semble échapper à la convoitise des privilégiés qui utilisent l’administration comme bon leur semble pour obtenir ce qu’ils désirent. Les magouilles (le mot est utilisé à plusieurs reprises) concernent l’immobilier, le foncier mais également les opérations financières publiques (comme la privatisation de la Banque de Tunisie). La frénésie d’accaparement que déplore les diplomates épargne cependant les Investissements étrangers, c’est bien la seule frontière qui les arrête. Le règne des voyous ? Le rapport est percutant et n’hésite pas à nommer les choses par leur nom. Les pratiques délinquantes qui se multiplient amènent naturellement l’auteur du rapport à s’interroger, ce sont ses termes, sur le règne des voyous. Les rédacteurs des rapports jusqu’à présent mis en ligne – il pourrait y en avoir d’autres – ne prennent pas de gants pour détailler un phénomène que tous les tunisiens connaissent mais qu’ils craignent d’évoquer publiquement. La corruption est « l’éléphant dans la pièce », un énorme animal que tout le voit et subit mais dont personne n’ose parler. Ce qu’ils décrivent n’est pas seulement un paysage consternant au plan de la morale et des mœurs des gouvernants mais, plus ce qui est plus préoccupant, un facteur de ralentissement de l’évolution économique de la Tunisie. Pour les américains, la corruption exacerbe les tensions sociales et crée un climat plutôt malsain dans un contexte d’inflation et d e chômage élevés. Mais le problème est dual, à la fois politique et économique, l’opacité qui entoure les transactions et la voracité des privilégiés du régime freinent la dynamique d’investissement des tunisiens eux-mêmes. Plutôt que placer leurs capitaux dans le secteur productif, trop voyant où « on » pourrait leur imposer de céder des participations, les entrepreneurs investissent dans l’immobilier et le foncier dans le but de mettre leur argent en sécurité. A terme et malgré le flux des IDE, la prévalence de la corruption pourrait mettre à mal la légitimité du régime tunisien fondée sur l’amélioration des conditions de vie et la croissance économique. Un modèle menacé ? Ce mémorandum sonne un cri d’alerte devant la dérive d’un système construit autour de familles régnantes et d’un réseau c’allégeances qui priment le droit. Au delà de toute autre considération, les diplomates estiment que le « miracle » économique tunisien risque d’être mis à mal par les tares de ceux qui conduisent les affaires du pays. Et la menace pourrait bien venir non pas des couches sociales les plus défavorisées et exclues mais bien de ceux qui sont à l’origine de la dynamique tunisienne et des succès du pays sur le front de la croissance. Les signaux détectés par les diplomates américains, le refus de rapatrier leurs fonds, le désir de délocaliser manifestés par certains hommes d’affaires, traduisent l’exaspération croissante de la classe des entrepreneurs lassée de courber l’échine devant des puissances qu’elles méprisent. Le modèle tunisien ne serait-il pas aussi exemplaire que le FMI se plait à le dire ? (Source: « Maghreb Emergent » le 12 decembre 2010) lien: http://www.maghrebemergent.info/economie/73-tunisie/1635-wikileaks-les-etats-unis-et-la-corruption-en-tunisie-l-lelephant-dans-la-piece-r.html
La grande hypocrisie
Tunis, le fils de Ben Brik menacé
Âgé de 14 ans, Ali Ben Brik s’est vu intimer l’ordre de se présenter à la caserne pour effectuer son service militaire. Le journaliste dénonce le régime de Ben Ali qui s’attaque aux enfants. Pour faire taire les critiques contre sa politique, le régime tunisien innove. Après s’en être pris aux proches des opposants, il n’hésite plus à s’attaquer à leurs enfants. C’est ce qui est arrivé mercredi dernier à Ali, quatorze ans, fils du journaliste et écrivain Taoufik Ben Brik, alors qu’il se rendait à son collège. Dans une lettre adressée à l’Humanité, le journaliste assure que son fils a été accosté puis « agressé verbalement » par deux policiers. Après lui avoir demandé de décliner son identité, ils lui ont ordonné de se présenter le lendemain à la garnison pour effectuer son service militaire. Sans doute que les forces de répression tunisiennes n’useront pas d’une telle extrémité. Mais il n’en reste pas moins que l’interpellation d’un enfant, qui aura quatorze ans le 27 décembre prochain fait partie de cet arsenal de moyens de pressions et d’intimidation dont use le régime tunisien envers ses opposants. Il faut savoir que depuis l’adoption en juin dernier par le Parlement tunisien d’un amendement – l’article 61a du Code pénal – punissant de cinq ans de prison tout tunisien qui établirait des « contacts avec des agents d’une puissance étrangère ou d’une organisation étrangère dans le but de l’inciter à nuire aux intérêts vitaux », la répression contre les libertés les plus élémentaires s’est intensifiée. Les différents sites tunisiens de défense des droits de l’homme signalent régulièrement les atteintes dont sont victimes des militants politiques, syndicaux ou associatifs. Le journaliste Fahem Boukadous a été condamné à quatre ans de prison en juillet dernier pour avoir simplement couvert les manifestations de 2008 du bassin minier de Gafsa. Slim Boukhdir, qui avait purgé une peine d’un an de prison, continue de subir des harcèlements policiers. Un autre journaliste, Mouldi Zouabi, reporter à Radio Kalima et fondateur du Pen Club Tunisie, qui avait porté plainte en avril dernier pour agression physique, a vu sa plainte se retourner contre lui et risque deux ans de prison : le journaliste qui s’attendait à être convoqué en tant que plaignant, s’est vu signifier par le tribunal de la ville de Jendouba une accusation pour « coups et blessures » et « diffamation ». Hassane Zerrouky (Source: « L´Humanité » (Quotidien – France) le 12 decembre 2010)
REPLIQUER A LA TERREUR POLICIERE CONTRE FEMMES ET ENFANTS:
Un poing, c’est tout
PANIER à CRABES.
Tunisia raises petrol prices to trim budget gap
Guérir par la musique : science ou sorcellerie ?
08/12/2010
La thérapie par la musique était autrefois considérée comme de la sorcellerie. Cette semaine en Tunisie, des experts ont testé la science derrière la pratique.
Par Houda Trabelsi pour Magharebia à Tunis – 08/12/10
Des musiciens et des médecins venus du Maghreb et d’Europe se sont réunis à Hammamet cette semaine pour se pencher sur le rôle de la thérapie musicale dans la médecine moderne, et examiner la longue tradition tunisienne consistant à utiliser la musique comme un remède. Cette réunion, qui s’est déroulée du 1er au 5 décembre, s’inscrivait dans le cadre des premières Rencontres culturelles euro-méditerranéennes, destinées à combler le fossé culturel et à renforcer la compréhension mutuelle. « La musicothérapie existe depuis très longtemps sous ses formes primitives associées à la sorcellerie. En Tunisie, nous comptons de nombreuses formes traditionnelles de thérapies musicales qui n’ont fait l’objet d’aucune promotion ni d’études claires. Quant à la musicothérapie universellement reconnue comme scientifique, elle se fonde sur de nombreux éléments, et nos recherches nous ont permis de découvrir que tous ces éléments sont présents dans nos traditions », a expliqué à Magharebia le professeur de musicologie Nadia Ayari. « J’ai effectué quelques recherches personnelles sur le ‘Stenbali’, un type de musique soufie qui s’accompagne de certaines danses, et j’ai découvert qu’il est très similaire aux séances modernes de thérapie par la musique que l’on trouve en Occident à tous les niveaux », a-t-elle ajouté. Les effets curatifs de la musique soufie tunisienne et des rituels du Stenabli, du Hadra, de l’Issawiya, de l’Awamriya et de la Qadiriya intriguent les psychologues depuis longtemps en Occident. « La foi et la croyance sont les éléments les plus importants, sur lesquels se fondent les formes traditionnelles et modernes de cette thérapie, afin que ses effets soient positifs. La danse qui accompagne le ‘Stenbali’, qui est un type de Hadra, entraîne une sorte de perte de conscience, un état d’extase, qui est l’état nécessaire pour le traitement du patient dans la thérapie moderne », a-t-elle expliqué. « Le Hadra est très similiaire à la musicothérapie moderne ou occidentale, mais il lui manque l’élément scientifique. Nous devons donc bénéficier de ce type de musique traditionnelle et lui donner une dimension scientifique plutôt que des allures de sorcellerie, ce qui est la raison pour laquelle nous coopérons avec la France ou les autres pays développés dans le domaine de la thérapie par la musique, de manière à acquérir des méthodes scientifiques », a-t-elle ajouté. Si la musicothérapie est une forme de traitement acceptée en Occident, elle est souvent qualifiée de sorcellerie au Maghreb. Les experts tunisiens dans ce domaine se battent pour élever le statut de ce type d’approche au rang d’un traitement reconnu. « Nous sommes pris entre le traditionnel et le scientifique. Malgré les résultats impressionnants obtenus par le Hadra dans le traitement de certains patients, ce type de thérapie ne peut être adopté dans un environnement clinique, notamment dans la mesure où à ce jour, nous n’avons pas encore trouvé d’explication scientifique claire à son sujet, ce qui étonne même les chercheurs européens qui sont venus en Tunisie pour étudier cette thérapie traditionnelle », a expliqué à Magharebia Hafedh Lejmi, professeur à l’Institut de musicothérapie de Tunis. Il a ajouté que bien qu’aucune explication scientifique n’ait encore été élaborée, cette forme de thérapie doit être appliquée, de manière à ne pas perdre ce patrimoine culturel. « Certaines personnes ne croient en rien d’autre que la science et la médecine, mais lorsque les choses empirent et qu’elles ne trouvent aucune solution, elles se tournent vers le Hadra et les méthodes traditionnelles. Par conséquent, nous tentons de faire de nos méthodes traditionnelles non pas la solution ultime de traitement, mais une méthode sur laquelle nous pouvons compter et en laquelle nous pouvons croire », a-t-il expliqué. « Tant que le résultat est positif, le traitement est efficace parce que pour le patient ou le médecin, le résultat est bien plus important que la méthode », a déclaré Pierre Pennec, président de l’Association française de musicothérapie. Les participants ont souligné que les échanges d’expertise et de connaissances sont déterminants pour soutenir ce type de traitement au Maghreb. « A travers l’ensemble des structures, notre but est de fonder un partenariat avec toutes les institutions concernées pour former des formateurs dans ce domaine en Tunisie et créer de nouvelles carrières traitant des aspects de la thérapie par la musique en utilisant des méthodes scientifiques, par l’apprentissage de l’expérience occidentale », a expliqué Mohamed Zinelabidine, directeur de la Cité de la culture de Tunis, à Magharebia. Depuis 2006, date à laquelle la Tunisie avait organisé les 16èmes rencontres scientifiques de musicothérapie, « nous avons lancé une série de manifestations scientifiques avec des experts et des spécialistes dans ce domaine, et mis en place une maîtrise universitaire en thérapie par la musique », a-t-il ajouté. « Je suis personnellement inscrit à l’Association française de musicothérapie », a-t-il précisé. « La coopération franco-tunisienne dans ce domaine a débuté en 2005 et a été bénéfique à des étudiants tunisiens et français des deux pays. J’ai découvert d’importantes recherches dans ce domaine, confirmant notamment le fait que la musique n’est pas uniquement une forme de divertissement, mais aussi un traitement qui peut être appliqué pour atteindre des résultats positifs », a déclaré le professeur de psychologie Edith Lecourt, de l’Université Paris-Descartes, qui organisait cette rencontre. « De nombreux spécialistes français sont intéressés par les méthodes thérapeutiques traditionnelles en Tunisie pour tenter de trouver des explications scientifiques à cet extraordinaire phénomène », a-t-elle ajouté. « Nous devons poursuivre nos recherches pour donner une dimension scientifique à cette thérapie par la musique traditionnelle, spirituelle ou soufie », a reconnu le médecin espagnol Victor Obioles, praticien en musicothérapie. (Source: Magharebia.com le 8 decembre 2010) Lien: http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2010/12/08/feature-03
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