10 décembre 2011

11 ème année, N°4181 du 10 .12.2011


Aida Bouchadakh: Lettre ouverte à nos vénérables parlementaires

Invitation pour le 30ième anniversaire de l’ATF

Alternatives citoyennes: Moncef Marzouki sera-t-il président de la moitié, des deux tiers ou de toute la patrie ?

Investir en Tunisie: Tunisie-Constitution : tiraillements entre majorité et minorité

Pressafrik: Tunisie: cacophonie et blocages à l’Assemblée constituante

L´Humanité: La Tunisie toujours sans gouvernement

Afrique en ligne: Tunisie-Libye: Des coups de feu entendus à la frontière

Slate Afrique: Le cinéma tunisien à bout de souffle

L’Orient Le Jour: Nous redescendrons dans la rue si les acquis de la femme sont mis à l’épreuve », affirme une militante tunisienne

WMC: Tunisie – Constituante: Ne pas rigoler avec l’indépendance de la Banque centrale!


Lettre ouverte à nos vénérables parlementaires


Mesdames, messieurs les parlementaires,
Il est bien étonnant d’entendre des discours enflammés demandant plus de prérogatives pour le président de la république.
Je m’attendais à ce que vous cherchiez à développer vos prérogatives, vous représentants du peuple, élus au suffrage universel direct…Et pourtant…certains d’entre vous cherchent à développer les prérogatives du président qui n’est pas élu en tant que tel au suffrage universel direct. C’est bien étonnant…
Ne s’agit ‘il pas plutôt d’essayer de semer la zizanie au sein de la troïka et de changer la structure de la majorité Ne serait’ il pas plutôt une façon bien machiavélique de vouloir s’accaparer du pouvoir et faire fi des résultats des élections.
ça a tout l’air en tout cas
Permettez moi de vous poser une question : si peu de monde connaît le nom du président de l’Italie ou de l’Allemagne, par exemple dont les pouvoirs relèvent du symbolique, est ce pour autant que ces pays deviennent des états dictatoriaux dans lesquels les pouvoirs politiques sont déséquilibrés ?
Il faut bien avouer que différents systèmes politiques peuvent exister, tout autant démocratiques les uns que les autres.
Seul le peuple est habilité à choisir entre les différents systèmes, soit directement, soit indirectement via ses représentants légitimement élus et qui sont les membres de la constituante. Aujourd’hui, vous êtes invités à vous prononcer sur un projet provisoire, ne pourriez-vous pas accepter tout simplement le verdict de la majorité et nous faire l’économie des polémiques stériles. Ça serait faire preuve de fair-play et montrer preuve de sens des responsabilités.
D’ailleurs, dans les pays dans lesquels le président a des pouvoirs étendus, il est élu directement par le peuple au suffrage universel direct. C’est sa légitimité directe qui lui permet de justifier les pouvoirs auxquels il peut prendre.
Par ailleurs, si le président refuse de signer une loi, il est normal qu’elle revienne au parlement,qui détient le dernier mot.
Je voudrais vous rappeler que le Roi Baudouin, Roi de Belgique, ne voulant pas contresigner la loi sur l’avortement pour des considérations éthiques, a dûdéclarer son incapacité de reigner pendant une journée, le temps de faire passer la loi uniquement par voie parlementaire et ce sans exiger une majorité plus étendue.
Il est bien évident que le parlement est le temple de la démocratie et malheur au peuple qui le marginalise.
Le peuple suit de près les débats encours et sanctionnera lors des prochaines élections les partis qui se croient au dessus de tous.  
Salutations distinguées Aida BOUCHADAKH Aida.bouchadakh@gmail.com  

Chers-es amis-es, chers-es camarades Membres du Conseil National

Invitation pour le 30ième anniversaire de l’ATF


Le 17 novembre 2011, l’ATF a eu 30 ans. A cette occasion, le Bureau National de l’ATF a le plaisir de vous inviter à fêter ensemble le 30ième anniversaire de notre Fédération ATF le 17 décembre 2011. Des générations de militantes et de militants ont consenti pendant 30 ans des grands efforts et des grands sacrifices économiques, personnels, familiaux et professionnels pour que l’ATF existe et se développe malgré les vicissitudes du temps, les obstacles et les intrigues contre son existence.
L’ancien pouvoir a utilisé tous les moyens pour dissuader les migrants tunisiens à rejoindre nos rangs, sa police et les cellules de son parti l’ex-RCD ont harcelé nos dirigeants nationaux comme nos militants et nos dirigeants départementaux. La police et le RCD n’ont cessé d’intimider nos adhérents et nos dirigeants.
Depuis la fondation de notre ATF, la police a mis nos adhérents et nos dirigeants sous une surveillance systématique. Certains parmi nous ont été interpellé par la police à leur retour en Tunisie parfois leurs passeports ont arrêté, frapper en plein rue dans les années 80 e arrêter certains de nos dirigeants à l’occasion de leur retour en Tunisie.
Nos camarades et nos militantes et nos militants ont résisté et le pouvoir de Ben Ali n’a jamais pu détourner notre association de ses choix démocratiques et son engagement dans toutes les luttes de notre peuple. tunisien et de sa jeunesse pour la démocratie, le respect des droits de l’Homme
Le pouvoir de la dictature a perdu son pari de nous faire plier, de nous dompter et de renier nos convictions.
Avec la Révolution du 14 janvier 2012 qui a libéré notre peuple et les immigrés tunisiens de la peur et du despotisme, des nouveaux horizons s’ouvrent devant nous. En effet une nouvelle étape de l’histoire de notre peuple commence, à nous ATF de nous adapter aux nouvelles donnes.
Il n’est pas facile qu’une association de l’immigration puisse continuer et survivre et rien ne destiner l’ATF à se développer et à continuer dans le temps si vous membres et militantes et militants de l’ATF quel que soit votre situation, membres actifs-ves, sympathisants-es, dirigeants-es, par tout en France. C’est grâce à vous et à nos amis Tunisiens, Maghrébins et Français et leur solidarité que l’ATF a pu perdurer dans le temps et continuer sa mission au service des migrants tunisiens et maghrébins et au service de toute l’immigration en France et en Europe et pour la Démocratie, l’égalité entre les femmes et les hommes et pour la justice.
La commémoration du 30ième anniversaire de l’ATF comprendra deux temps, l’un pour entamer ensemble une réflexion sur l’immigration,, l’ATFet nos projets futurs et le deuxième temps pour honorer nos militantes et nos militants pour leur œuvre et leur abnégation.
1/ une conférence nationale autour de 3 thèmes :
· Rôle et implantation de l’ATF dans les communautés immigrées tunisiennes et maghrébines après la Révolution tunisienne.
· Quelle nouvelle mission pour l’ATF dans cette nouvelle étape de l’Histoire de la Tunisie et pendant le processus démocratique ?
· Quelles sont les nouvelles formes d’organisation à inventer en France et en Europe et quelle place doit occuper la Fédération ATF, dans le réseau associatif immigré tunisien et maghrébin en Europe ? 2/ Une réception en l’honneur des militantes et des militants de l’ATF Le 17 décembre 2011 à 18h30, Au siège de l’ATF, 5, rue Louis Blanc, 75010, M°Colonel Fabien, Ligne 2 et M° Louis Blanc, Ligne 7
Le Président de l’ATF Mohamed-Lakhdar ELLALA  

Alternatives citoyennes Des Tunisiens, ici et ailleurs, pour rebâtir ensemble un avenir

Décembre 2011 Moncef Marzouki sera-t-il président de la moitié, des deux tiers ou de toute la patrie ?

http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/2011-12/081211-w.html


« Toute vieillesse est un naufrage », cette sentence d’un écrivain universel, néanmoins francophone, André Malraux, c’est tout ce que m’inspire la honteuse provocation de Tahar Hmila, doyen des élus de la Constituante et président du groupe parlementaire du CPR, parti du Dr Moncef Marzouki. Il visait les sit-inneurs devant le palais du Bardo, fustigeant pêle-mêle l’UGTT et les « déchets » de la francophonie ! L’après-midi même la réaction de l’UGTT ne s’est pas fait attendre : sur les ondes de ShemsFM, son secrétaire général adjoint envoyé depuis quelques semaines sur tous les plateaux pour hisser le panache syndical, Abid Briki, infligea une sacrée dérouillée à Tahar Hmila. Ce n’était que des mots mais ils ont dû le faire tomber en apoplexie, ce vieil homme qui ne semble plus en mesure de maîtriser ses pulsions : khraf ! La centrale syndicale tient ses archives et ne se souvient pas des titres de gloires militantes que Tahar Hmila s’attribue au titre de syndicaliste et de grand résistant contre La main rouge devant l’éternel. En revanche Abid Briki rappela qu’il fut président de la cellule destourienne au temps de Mohamed Sayeh et rebelote en 1987. Fulminant, le tribun syndical menaçait en conclusion d’ouvrir encore plus largement des « dossiers d’histoire » auxquels ni Tahar Hmila ni d’autres peut-être ne devraient échapper.
C’est que l’UGTT est un grand cactus auquel il est redoutable de se frotter. « Le rebut » de la francophonie, ses « détritus », sa lie, voilà le compliment que Tahar Hmila du haut de son arabitude décerne à l’opposition moderniste, qualifiée dans son ensemble de « vaincus », de « perdants », de nuls, zéros pointés, bref de sous-merde de l’humanité !
Pour dire vrai il ne fut pas aussi volubile mais il en a dit l’essentiel. Comme nous avons nous aussi de la mémoire, presque autant que Abid Briki, nous prions Tahar Hmila de vérifier auprès de son boss Moncef Marzouki si ce ne sont pas ces nullards, ces moins que rien, qui ont largement contribué à le tirer de la prison de Ben Ali. Et encore, avec le secours de la francophonie, ne vous en déplaise. Sauf à être atteinte d’un Alzheimer que le neurologue Moncef Marzouki devrait pouvoir diagnostiquer, il nous semble bien qu’en juillet 1994, Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères, exprimait toute sa sollicitude à la famille du Dr Marzouki, à l’ambassade de France à Tunis. Moncef Marzouki, qui était alors embastillé, fut libéré quelques jours après, le 25 juillet si nos souvenirs sont bons. Y a-t-il un rapport entre ceci et cela, Allahou Aalam, dieu seul le sait…
Après quelques années de harcèlement en Tunisie, Moncef Marzouki fut « repêché » en France où il obtint un poste de médecin à l’hôpital de Bobigny. L’aire francophone, du pays de Voltaire au Canada, a un charme discret pour les exilés. Hamadi Jebali lui-même, futur Premier ministre, ne trouva-t-il pas refuge pendant 9 ans, selon ses propres dires, à Paris ? Ces insultes de Tahar Hmila sont d’un autre âge. Elles blessent une diaspora tunisienne de binationaux francophones ou de Tunisiens attachés à la culture et aux valeurs de la France des Lumières qu’ils savent distinguer de la France qui exclut et expulse.
Le Dr Moncef Marzouki ne semble pas bien tenir ses troupes, si l’on en croit son impossibilité à réunir sur sa proposition de référendum sur la Constitution plus de 9 voix, alors que son parti occupe 29 sièges à l’Assemblée.
Mais, futur président de la République, Moncef Marzouki ne devrait pas permettre dans son environnement le langage puant d’un Hortefeux poursuivi en justice pour avoir déclaré : « un Maghrébin ça va, deux c’est déjà trop ! ».
Il ne devrait pas non plus prêter l’oreille à cette discrimination qui encense la majorité et déshonore la minorité, encore moins applaudir aux dérapages de son lieutenant Mohamed Abbou, lui aussi bien oublieux. Il fut un temps où, face au dictateur gagnant, nous étions tous des perdants et c’est ensemble que nous avons gagné.
Ce qui nous a toujours frappé, c’est que dans les grandes démocraties, les grands présidents (mais pas les petits) quittent leurs habits partisans, endossent le costume national et ont leurs premiers mots pour le peuple tout entier.
Une patrie ne connaît ni majorité ni minorité. Elle est une et indivisible. A fortiori quand elle est en danger, « quand les blés sont sous la grêle » et que l’économie va à la ruine, « Fou qui songe à ses querelles, au coeur du commun combat ».
Le 10 décembre 2011, date symbolique s’il en est pour un ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, Moncef Marzouki devrait être élu président non pas de la moitié, non pas des deux tiers mais de toute la patrie Tunisienne. Nadia Omrane

www.alternatives-citoyennes.sgdg.org

redaction@alternatives-citoyennes.sgdg.org Tunisie-Constitution : tiraillements entre majorité et minorité


L’Assemblée nationale constituante (ANC) a adopté, jeudi 08 décembre, les articles 7, 8, 9 et 10 du projet de loi constitutive portant organisation provisoire des pouvoirs publics. Entre tergiversions, quelques anecdotes et discussions ponctuées parfois de discours de sourds, les élus ont voté pour ou contre ou en s’abstenant sur les textes de lois proposés par la commission de l’Assemblée.
La modification du texte de loi de l’article 7 a été sujette à plusieurs critiques de la part des députés. Néanmoins, la proposition qui a été donnée par la commission de l’Assemblée a été votée comme suit : 214 voix pour, 2 contre et une seule abstention.
L’article 7 a animé les discussions, certains élus demandant sa suppression pure et simple, d’autres son amendement, alors que d’autres souhaitaient le garder tel quel. M. Iyed Dahmani, élu du PDP, a indiqué qu’aucune limite temporelle ou définition des « circonstances exceptionnelles » n’a été inclue dans l’article, faisant craindre « un retour de la tyrannie ». M. Nooman Fehri, élu d’Afek Tounes, a abondé dans ce sens et parlé de retour de la dictature : « Nous devons faire attention aux dangers de cet article ».
M. Samir Dilou, chargé des relations extérieures du mouvement Ennahdha, a de son côté dénoncé les « formulations » de certains élus de l’opposition. Il a rappelé que dans toutes les Constitutions du monde, l’organisation des pouvoirs publics prévoit une délégation des pouvoirs législatifs.
Après avoir entendu les suggestions des élus, le nouveau texte de loi qui désigne le pouvoir législatif en cas d’état d’urgence, de guerre, de catastrophes naturelles, etc.…stipule que « dans des circonstances exceptionnelles empêchant le cours normal de l’exercice des pouvoirs publics, l’ACN peut déléguer une partie ou la totalité de son pouvoir législatif au président de l’Assemblée, au président de la République et au chef du Gouvernement. Les trois présidents peuvent légiférer par décrets après concertation, applicables si et uniquement s’ils sont signés par les trois présidents. Une fois l’état d’exception passé, le président de l’Assemblée ou l’un tiers au moins devra inviter le reste des élus afin d’annoncer officiellement la fin de cette période de procuration et pour voir après les décrets publiés afin de les promulguer, les modifier ou les annuler ».
Malgré le vote, quelques élus ont manifesté leur mécontentement en signalant que la décision sur ce projet de loi a pris trop de temps, chose qui se fait au détriment de l’état économique du pays et au milieu d’un contexte social assez critique.
L’article 8 qui s’occupe de la présidence de la République a été très discuté et chahuté par plusieurs élus surtout par rapport à la nationalité du prochain président. Avant de proclamer le projet de loi proposé par la commission, 13 suggestions ont été exposées à cette dernière.
Deux points ont été longuement discutés. Le premier, c’est l’âge minimal du président entre 40 et 50 ans, jugeant que 35 ans n’est pas un âge qui donne au candidat de la présidence le temps d’avoir déjà fait une carrière politique assez riche et expérimentée. On a aussi proposé de limiter l’âge du président à 65 ou 70 ans.
Le second point qui a été celui de la discorde, c’était la nationalité du futur président. Plusieurs élus ont contesté ce critère puisqu’ils ont la double nationalité. Le fait y est, 14% des électeurs vivent à l’étranger et ont la double nationalité. D’autres députés ont critiqué cette partie du texte étant donné que les ressortissants tunisiens sont dans la majorité fils de militants et d’opposants et que ce n’est pas à eux de payer les pots cassés et l’hériter la marginalisation de l’ancien régime.
La version finale de l’Art. 9 telle que adoptée par la Constituante prévoit : «L’ANC choisit le président de la République par vote secret à la majorité absolue parmi les candidats proposés, chacun, par au moins 15 membres de l’ANC, immédiatement après l’adoption de cette loi».
Chaque constituant n’a le droit de présenter que la candidature d’une seule personne. Dans le cas où aucun candidat n’obtient la majorité absolue des membres de la Constituante en premier tour, un deuxième tour sera organisé immédiatement entre les candidats ayant obtenu le plus de voix. En cas d’égalité des voix entre les candidats, la candidature du candidat le plus âgé sera retenue. Un point qui a été contesté par certains. Or, 183 députés étaient pour ce texte de loi, 5 contre et deux se sont abstenus.
Durant le débat engagé sur la teneur de cet article, plusieurs constituants ont appelé à modifier sa version initiale en remplaçant l’expression « L’Assemblée constituante choisit… » par « L’Assemblée constituante élit… », en consécration du principe de l’élection du président de la République loin de toute désignation pouvant vider ce poste de sa valeur.
En signe de reconnaissance aux jeunes tunisiens qui ont joué un rôle de premier plan, depuis le déclenchement de la Révolution, le Constituant Noureddine Mrabti (UPL), Saïd Gharbous (Al Aridha) et Nadia Chaabane (PDM), ont appelé à présenter le candidat benjamin parmi les candidats ayant obtenu le même nombre de voix en 2ème tour sans porter atteint aux droits des militants les plus âgés à se présenter en tant que candidat à ce poste.
Sur un autre plan, certains constituants ont protesté contre le déroulement de l’opération de vote du projet de loi, dont notamment Ameur Araiedh (Mouvement Ennahdha) et Ahmed Néjib Chebbi(PDP). L’article 10 a été adopté à la majorité de 138 voix contre 2 abstentions. Les représentants de l’opposition n’ont pas participé au vote.
Source : « Investir en Tunisie » Le 09-11-2011 Lien :http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12446  

Tunisie: cacophonie et blocages à l’Assemblée constituante


A quand un gouvernement en Tunisie ? C’est bien la question que certains se posent, un mois et demi après l’élection du 23 octobre 2011. Les débats au sein de la nouvelle Assemblée constituante sont partis pour durer. Or, ce n’est qu’une fois que la mini-Constitution de 26 articles actuellement à l’étude sera adoptée, que le président et le chef du gouvernement seront désignés. La formation du gouvernement est aujourd’hui considérée comme l’urgence des urgences. L’ancien cabinet a démissionné il y a plus de quinze jours, et ne fait qu’expédier les affaires courantes. En clair, l’administration ne tourne plus. Les manifestants se relaient chaque jour devant le siège de l’Assemblée constituante, et les acteurs économiques s’impatientent. Au soir du 8 décembre, c’est la présidente de l’Utica, l’Union tunisienne de l’industrie du commerce, qui a demandé que les ministres soient nommés le plus rapidement possible pour que les affaires reprennent. Le problème, c’est que dans l’hémicycle, la mini-constitution fait l’objet de débats interminables, au grand désespoir de certains députés qui à ce rythme là, se voient encore dans le même fauteuil dans cinq ans. Il faut dire que les 26 articles sont étudiés avec parfois beaucoup de zèle. Les débats sont retransmis en direct à la télévision. Une occasion rêvée pour des élus inconnus d’avoir leur minute de gloire. Il y a ceux, aussi, qui ne respectent pas les consignes de leur parti et qui retardent les discussions. L’un des députés est même allé jusqu’à contester la légitimité de l’Assemblée dans laquelle il siège. Au vu des blocages répétés, le doyen a réclamé une séance non-stop jusqu’à la formation du gouvernement.

La Tunisie toujours sans gouvernement


Par Hassane Zerrouky Le texte organisant les pouvoirs n’a pas été voté alors que la situation se dégrade. Plus d’un mois et demi après les élections du 23 octobre, la Tunisie est toujours sans gouvernement et sans chef d’État alors que, sur le plan économique, les indicateurs sont au rouge : un taux de chômage frôlant les 20 % et des prévisions de croissance nulles pour 2012, selon Mustapha Kemal Nabli, le gouverneur de la Banque centrale tunisienne. Tandis que le mécontentement social grandit comme en témoigne la multiplication des conflits sociaux à l’intérieur du pays. L’Assemblée constituante, qui a repris ses travaux, peine à adopter un minimum de textes permettant d’assurer la gestion d’un pays en situation de vacance de pouvoir. Certes, le gouvernement sortant de Caïd Essebsi continue d’assurer la gestion des affaires courantes. Mais le retard pris dans l’adoption d’un texte sur l’organisation des pouvoirs publics, en raison de divergences apparues sur les attributions dévolues au chef de l’État et au premier ministre, risque d’aggraver l’exaspération populaire. Ce n’est qu’après l’adoption de ce texte, qui a commencé à être examiné en séance plénière par les 217 députés, qu’interviendront l’élection du président de la République, en principe Moncef Marzouki, et la formation du gouvernement. Ce qui prendra certainement plusieurs jours. Pendant ce temps, depuis le 30 novembre, des centaines de personnes, dont des chômeurs du bassin minier de Gafsa, manifestent à l’extérieur de l’Assemblée en scandant : « Liberté, dignité ! » Samedi, un millier d’islamistes ont tenté de les déloger par la force. Sans y parvenir. Source : « L’humanite » Le 09-12-2011 Lien :http://www.humanite.fr/monde/la-tunisie-toujours-sans-gouvernement-485442  

Tunisie-Libye: Des coups de feu entendus à la frontière


Tripoli, Libye – La tension a de nouveau repris jeudi soir au niveau du poste-frontalier de Ras Jedir entre la Libye et la Tunisie avec ‘des tirs de coups de feu intensifs et anarchiques de la part d’éléments armés libyens qui ont franchi le poste frontalier du côté tunisien’, rapporte l’agence tunisienne de presse TAP. Selon la TAP, les éléments armés libyens étaient à la poursuite de trois véhicules sans plaques minéralogiques se livrant à la contrebande de fuel. ‘Cette nouvelle atteinte à l’intégrité territoriale du pays par des éléments armés libyens a provoqué la terreur et le désordre du côté tunisien des frontières, où les forces de sécurité et de l’armée nationales œuvrent à maîtriser la situation’, indique l’agence. Un ‘calme prudent’ règne du côté tunisien du point de passage après le retrait des éléments armés libyens, selon la TAP, qui ajoute que les forces de sécurité et de l’armée sont parvenues à arrêter les trois véhicules qui ont été à l’origine de la détérioration de la situation. Les frontières libyo-tunisiennes connaissent depuis plusieurs jours une tension extrême, conduisant les autorités tunisiennes à fermer les frontières avec la Libye, notamment au niveau des deux points de passage de Dhiba-Wazen et de Ras-Jedir. Au début de ce mois de décembre, cette tension est montée d’un cran avec un échange de coups de feu entre une patrouille de sécurité tunisienne et des hommes armés à bord d’un véhicule immatriculé en Libye. Source: ”Afrique en ligne” Le 09-11-2011 Lien: http://www.afriquejet.com/tunisie-libye-2011120929270.html

Le cinéma tunisien à bout de souffle

 


«Il n’y a pas de marché, ni d’industrie du cinéma en Tunisie», selon Renate Roginas, directrice du programme d’Union Européenne Euromed Audiovisuel III, qui encourage les pays du sud de la Méditerranée à promouvoir les «industries créatives» dans leur stratégie de développement.
En Tunisie, les tournages de films étrangers rapportent beaucoup à l’économie locale, mais une industrie du cinéma tunisienne ne parvient pas à émerger. L’Economiste maghrébin, un quotidien tunisien, enquête sur un secteur qu’il considère comme «à bout de souffle».
Pour le magazine, le premier frein est la pénurie de salles pour diffuser les films. Or Noir, le dernier film de Jean-Jacques Annaud produit par Tarek ben Amar, représente 15 millions d’euros de retombées économiques dans la région tunisienne où il a été tourné. Mais il n’a pu être diffusé que dans quatre salles: trois à Tunis et une à Sousse. Fathi Kharrat, directeur du service cinéma au ministère de la Culture, l’équation est simple:
«L’absence de marché est une des principales entraves au développement du cinéma».
Pourtant, les réalisateurs sont là. En 2011, le ministère a reçu 108 projets de films candidats pour être sélectionnés par la commission d’aide à la production, contre une quarantaine l’année précedente. Mais ces aides sont encore trop rares. Les réalisateurs semblent déconcertés par le manque de solutions pour financer leurs projets et regrettent l’insuffisance du budget de l’Etat consacré à cette industrie. Le ministère de la Culture alloue 4 millions de dinars (soit un peu plus de 2 millions d’euros) à la production cinématographique. Montant qui peut paraître dérisoire, car le budget moyen pour produire un film en Tunisie et de 1,5 million de dinars (762.000 euros).
Le marché du cinéma, qui passe aussi par la vente de DVD, est aussi gangréné par le piratage, très répandu en Tunisie. «A Tunis, des petites boutiques vendent, au vu et au su de tous, des DVD piratés», écrit le quotidien. Pour Fathi Kharrat, cela montre au moins que «la consommation de films existe». Maigre consolation
Source : « Slate Afrique » Le 09-12-2011 Lien :http://www.slateafrique.com/78741/tunisie-le-cinema-bout-de-souffle

Nous redescendrons dans la rue si les acquis de la femme sont mis à l’épreuve », affirme une militante tunisienne


Mounia el-Abed est une avocate tunisienne, membre du Conseil supérieur indépendant pour l’organisation des élections, présidente de l’Association des femmes juristes. Elle ne cache pas son inquiétude pour les droits de la femme tunisienne, mais évoque la stratégie des nouveaux démocrates pour une Constitution nationale qui reflète les valeurs de la révolution. Quelle est votre analyse du résultat des élections de l’Assemblée constituante et qu’est-ce que cela représente pour le mouvement féministe et les femmes en Tunisie ? Je pense tout simplement que ceux qui se sont présentés au nom de la démocratie et de la modernité ont échoué. Je crois qu’il y a eu un mauvais départ, une mauvaise organisation. Les démocrates n’ont pas su adapter leur discours à la réalité de la Tunisie. Leur lecture de la situation du pays n’était pas rationnelle. Nous évoquions souvent les disparités entre les régions, mais nous n’avons pas été vers la Tunisie profonde, même si, après la révolution, nous avons été choqués de découvrir l’ampleur de la pauvreté et la corruption qui sévissait à tous les niveaux. Les partis progressistes et le mouvement féministe n’ont pas su trouver les réponses pour rassembler tout ce monde. Au lendemain du 14 janvier, il y a eu un effritement et une multiplication des partis politiques, formés sans grande conviction. Il paraît que c’est normal lors d’une phase de transition. Que signifie un tel échec d’après vous ?
L’organisation d’élections pour une Assemblée constituante est un grand défi. C’est un point de départ pour une Tunisie qui a porté haut et fort, lors de la révolution, les principes de démocratie, de liberté, de dignité humaine. Il fallait que les élections reflètent les principes qui sont à la base de cette révolution. Or il n’y a pas eu de rassemblement autour d’un pôle démocratique qui défende ces valeurs. Peut-on parler d’un manque de temps ?
Certainement que le facteur temps a joué contre nous. Mais ce n’est pas une raison pour justifier l’échec. Avant le 14 janvier, la classe politique (qui a fait la révolution) était consciente des enjeux. Mais après cette date, nous avons compris qu’il y avait des divisions au sein même de ce camp politique, dont les causes sont très superficielles selon moi. Ces divisions sont intervenues aux dépens des valeurs et des projets qu’il fallait défendre : les droits, le régime à instaurer, la lutte contre la corruption… Il fallait adapter notre discours à une réalité très complexe. Or notre discours, il faut le reconnaître, était dirigé vers l’élite. Vous attendiez-vous à ce taux de réussite du parti Ennahda ?
Nous nous attendions à un pourcentage plus ou moins important, mais, franchement, pas à un tel succès. Cela a été un choc… Il faut bien se poser des questions sur tout ce qui s’est passé. On estime que le parti Ennahda a su s’implanter au sein des couches sociales, par des moyens détournés ou légaux. Il a utilisé la religion pour mobiliser des foules dans une situation d’après-révolution assez précaire. Cela dit, si l’on en revient aux statistiques des élections, le taux de participation au scrutin prouve qu’une majorité silencieuse n’a pas voté. Si l’on analyse plus profondément ces résultats, on s’aperçoit que c’est l’effritement des candidats démocrates qui explique la montée du parti Ennahda. Il y a aussi eu d’autres surprises comme la liste de Hechmi al-Hamdi, que personne ne donnait gagnante et qui a fait un bon score. Ce sont des listes indépendantes reliées à cette personnalité qu’il est très difficile de situer, à un moment proche de Ben Ali, à un autre d’Ennahda… Avez-vous peur pour les acquis de la femme tunisienne aujourd’hui ?
Est-ce qu’on peut parler d’acquis quand la situation n’est pas très claire, et, de surcroît, à une époque où règne le double discours ? Nous éprouvons de l’inquiétude, cela est indéniable. Certaines déclarations de responsables d’Ennahda, dont des femmes comme Souad Abdel Rahim – qui a stigmatisé les mères célibataires –, nous incitent à l’appréhension : ces personnes attaquent, entre autres, l’adoption, les droits des femmes et notre code de statut personnel qui était, jusque-là, avant-gardiste. Allez-vous opposer une résistance à cette nouvelle tendance en tant que groupes féministes ou dans le cadre de ce que vous appelez les forces démocrates ? Les groupes féministes doivent savoir qu’ils comptent aujourd’hui des alliés parmi les démocrates. C’est un combat en faveur d’un projet de société. Les femmes doivent s’impliquer dans un processus de défense des droits de manière générale, mais aussi des droits spécifiques des femmes. On ne peut avancer vers un processus démocratique sans une participation massive et effective des femmes. Il faut former des alliances, mais pas contre nature comme celles contractées entre des partis de gauche et un parti islamiste comme Ennahda (en vue d’une majorité à l’Assemblée constituante). Et, surtout, il faut défendre nos acquis. Est-ce que le code de statut personnel est mis à l’épreuve aujourd’hui ? C’est la grande question. Comment comptez-vous faire face à ce double discours subtil d’Ennahda qui a apparemment porté auprès des électeurs ?
C’est la question que nous nous posons. Tout d’abord, nous comptons nous organiser pour effectuer un lobbying aux niveaux national et international. En tant que forces de la société civile, nous voulons nous rassembler au sein d’une plateforme de participation sur le terrain. Notre ONG, l’Association des femmes juristes, qui a vu le jour après le 14 janvier, a récemment organisé une rencontre sur la bonne gouvernance et le rôle des femmes. Il y a été question des moyens de rédiger une Constitution pour la Tunisie où le rôle de la femme serait pris en considération, ainsi que d’autres grands principes comme la séparation des pouvoirs. Ce dernier principe est le seul susceptible d’empêcher des abus similaires à ceux perpétrés ces dernières années. Nous envisageons également d’être vigilants et d’être toujours présents sur le terrain. À la première réunion de l’Assemblée constituante, la société civile était là. Notre message : il est vrai que l’Assemblée constituante est souveraine, mais la rue est mobilisée. Êtes-vous prêts à redescendre dans la rue le cas échéant ?  
Tout à fait. Le slogan répété à plusieurs manifestations en début d’année reste d’actualité : « Plus jamais peur après le 14 janvier. » Les démocrates, hommes et femmes, n’auront plus jamais peur. Quelle importance revêtent les derniers développements en Tunisie pour d’autres pays ayant vécu des révolutions récentes ? La Tunisie est-elle un modèle ?
Je ne veux pas parler de modèle. Je dirai à tous ceux qui aspirent au changement en Égypte, en Libye et ailleurs qu’il faut rester vigilants. Il faut être présents sur le terrain et avoir une alternative à proposer. Mais dans aucun cas il ne faut baisser les bras. Il s’agit de réagir ouvertement aux développements tout en écoutant l’« autre », qui qu’il soit. Il est vrai qu’on décèle actuellement des indices très négatifs en Tunisie comme la violence qui prend de l’ampleur dans notre société. On la ressent aujourd’hui dans les rues, dans les espaces publics. Les femmes en sont souvent victimes, mais elles ne remettent pas en question pour autant leur place sur la scène publique. C’est avec beaucoup de courage que les femmes tunisiennes doivent affronter cette crise.

Tunisie: Mohamed Abbou peut-il critiquer le PDP ?


Le journal du Parti Démocrate Progressiste « Al Mawqif », principal support d’opposition en Tunisie, a toujours été aux côtés des prisonniers politiques et des opposants opprimés par le régime en place. Pendant l’emprisonnement injuste de M. Mohamed Abbou, ce dernier a eu droit à un traitement de faveur de la part de la rédaction du journal Al Mawqif non seulement à travers des articles pour le défendre mais aussi un encadré en haut à droite à la première page de plusieurs numéros du journal. Cette précieuse aide en faveur de la libération de ce militant a permis à beaucoup de tunisiens de connaître Mohamed Abbou, de faire connaître sa cause et de faire pression sur le régime pour le libérer au plus vite. Le parti PDP, à travers son leader M. Néjib Chebbi ne s’est pas limité à défendre Mohamed Abbou dans le journal mais aussi au tribunal où maitre Chebbi fut ovationné par ses confrères après sa plaidoirie. Un playdoyer qui a quand même été suivi d’une lourde sentence infligée à M. Abbou à savoir une peine de prison de 5 ans et demi. Jeudi, pendant que M. Abbou faisait son « plaidoyer » à l’assemblée constituante contre ce qu’il a appelé « les vaincus de l’opposition » les accusant d’avoir été derrière la mobilisation des sit-in pour faire avorter les travaux de la constituante, M. Iyed Dahmani, député du PDP, se lève de son siège et s’adresse à M. Abbou en criant à plusieurs reprises la phrase suivante: « Vous avez vendu vos âmes et comptez vendre la Tunisie » et d’ajouter « vous (NDLR: CPR) et Ennahdha vous complotez contre la Tunisie » avant de s’asseoir puis de se relever pour rappeler à M. Abbou qu’il a été très soutenu par le journal Al Mawqif pendant son séjour en prison ! Même si certains n’ont pas apprécié l’intervention de M. Abbou quand il défendait Ennahdha l’accusant d’avoir fait « un cour magistral de l’opportunisme politique » en fustigeant l’opposition (pour certains, ces attaques étaient indirectement adressées au PDP), ceci ne justifie en aucun cas le rappel systématique du soutien indéfectible du PDP à la cause de Abbou quand il a été arrêté. Même si les critiques sont infondées, le PDP devra certes se défendre mais avec d’autres arguments. Nul ne peut remettre en question le patriotisme de M. Néjib Chebbi et le parcours exemplaire du PDP pour s’opposer à Ben Ali et défendre les tunisiens de tout bord. Mais est ce une raison suffisante pour que l’on arrête de critiquer le PDP ? Est ce qu’on va sortir cet argument à chaque reproche émis par M. Abbou à l’encontre du PDP ? Source : « Espace Manager » Le 09-12-2011 Lien :http://www.espacemanager.com/politique/tunisie-mohamed-abbou-peut-il-critiquer-le-pdp.html

Tunisie – Constituante: Ne pas rigoler avec l’indépendance de la Banque centrale!


La communauté économique tunisienne est choquée par l’attitude de la Constituante vis-à-vis de la Banque centrale de Tunisie. Alors qu’elle pensait que la consécration de la démocratie après la Révolution allait apporter une vague de cohérence qui allait porter la gestion de la chose économique vers les sommets pratiqués dans les pays démocratiques occidentaux, elle a découvert avec effarement que l’un des grands signes attendus (l’indépendance totale de la BCT) virait au vinaigre. Voici: dans l’article 16 du projet de loi sur l’organisation provisoire des pouvoirs publics, on lit que l’une des prérogatives du chef du gouvernement (Hammadi Jebali, Ennahdha) est de nommer le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie après consultation avec le gouvernement et information du président de la République. Evidemment, les gens de la Banque centrale ont manifesté au sein de l’Institut d’émission pour attirer l’attention de la Constituante, mais la tendance actuelle au sein de la Constituante est d’assujettir le modus vivendi de la BCT aux priorités du gouvernement, comme si les élus de l’Assemblée n’avaient aucune idée de ce que cela voulait dire. Mesdames et messieurs, il faut s’informer, se documenter, avant de rigoler avec le principe universel d’indépendance de la Banque centrale qui est exactement la même chose que l’indépendance de la justice, de la presse, de la haute instance des élections… un signe de cohérence et, ne l’oublions surtout pas, de gouvernance. Les institutions internationales verraient le manquement à l’indépendance de l’Institut démission en Tunisie comme une tare qui ne ferait rien pour notre réputation. Une simple question: pourquoi nos élus ne feraient pas comme leurs collègues dans les pays occidentaux quand ils sont devant une question de spécialistes: inviter un expert à présenter le sujet pour comprendre quels enjeux se cachent derrière ce choix? A propos, les élus ne devraient pas oublier que l’heure tourne alors qu’ils n’ont encore rien décidé de la loi de Finances et du Budget de l’Etat 2012! Source: “wmc” Le 09-12-2012’’ Lien:http://www.webmanagercenter.com/management/article-113577-opinion-tunisie-constituante-ne-pas-rigoler-avec-l-independance-de-la-banque-centrale

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