11 novembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2364 du 11.11.2006

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Communiqué L’Observatoire Pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme: TUNISIE : Poursuite des actes de harcèlement à l’encontre du CNLT Ez-Zeitouna: Droits des FEMMES violés et bafoués en Tunisie CDR  CRLDHT  FTCR: Actualité des droits et des luttes des femmes Bakchich: Zero fait le point AP: Tunisie: appel de parlementaires au président Ben Ali pour qu’il se représente à l’élection de 2009 AFP: Le président Ben Ali appelé à briguer un nouveau mandat La Presse: Des militants constitutionnels démocrates appellent le RCD à désigner le Président Ben Ali comme candidat à l’élection présidentielle de 2009 Hella HABIB: Réflexion sur le voile en Tunisie: Ne pas faire comme barbe bleue M’hamed JAIBI: 20 ans après: Un nouveau pacte national ?

 

Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens

Voir également les documents vidéo:

 

Le Cri De Détresse De La Famille Du Prisonnier Politique Fathi Issaoui  

Nouveau témoignage vidéo de l’AISPP sur les multiples condamnations pour les mêmes faits en Tunisie.

 (Source : www.nawaat.org )


Reportage Tunisie sur la RTBF

 

Un reportage sur les droits de l’homme en Tunisie sera diffusé le mercredi 22 novembre sur RTBF SAT à 20h10 et rediffusé le vendredi à 13h55.

 
Lecteur Assidu


 

Liberté pour Mohammed Abbou Liberté pour tous les prisonniers politiques   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 340 860 Fax : 71 354 984 11/11/2006 Communiqué  
·        Les prisonniers politiques Abelhamid Jelassi, Hédi Ghali, Bouraoui Makhlouf et Mohammed Salah Gsouma, incarcérés à la prison de Mehdia, ont commencé une grève de la faim illimitée le 5 novembre 2006 pour exiger leur libération. Ces prisonniers ont passé plus de quinze ans dans les prisons tunisiennes. Ils avaient été condamnés par la justice militaire dans l’affaire 76110 le 27 août 2006 * à la perpétuité pour les trois premiers et à soixante-dix-huit ans d’emprisonnement pour le quatrième. Ils sont maintenant en isolement individuel, privés de soins et astreints à des conditions pénibles, en butte aux mauvais traitements du nouveau directeur de la prison de Mehdia. ·        L’AISPP a appris que le prisonnier d’opinion Ali Ben Mohammed Ben Sadok Chérif est en grève de la faim depuis plus de trois semaines. Son père dit qu’il demande son transfert dans une cellule sans fumeurs, mais que l’administration refuse de satisfaire sa revendication. M. Chérif, livré par les autorités syriennes à la Tunisie, est actuellement écroué à la prison de Borj El Amri, en vertu de la loi anti terroriste. ·        Aujourd’hui ont été présentés devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis : Ghaith Mekki, Zyad Fakraoui, Azzeddine Abdellaoui, Ouejdi Marzouki, Bilel Marzouki, Tahar Bouzidi, Nizar Hosni, Chouaïb Jomni, Haïthem Fakraoui, Mounir Chraïet et Fayçal Lafi dans l’affaire pendante devant la quatrième chambre criminelle sous la présidence du juge Tarek Brahem. Un des inculpés était absent, n’ayant pas été extrait de prison. Nombre d’avocats se sont présentés et le procureur a demandé le report de l’affaire. Les avocats ont demandé la libération de leurs clients dont la détention a beaucoup duré. L’atmosphère s’est tendue après que la parole ait été refusée à un avocat qui avait voulu préciser le caractère politique de l’affaire.. Les avocats ont demandé au tribunal, en cas de maintien en prison de leurs clients, que ces derniers soient rapprochés du tribunal afin de pouvoir leur rendre visite et s’entretenir avec eux des moyens de leur défense. L’ensemble des accusés sont incarcérés dans des prisons si éloignées que les avocats ne peuvent en un jour obtenir le permis de visite et se rendre à la prison. ·        Aujourd’hui ont été déférés devant la même chambre un groupe du Kram Ouest pour y être jugés également en vertu de la loi anti terroriste. Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri * sic, (LT) (traduction ni revue ni corrigée par  les auteurs de la version en arabe, LT)


L’Observatoire Pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme THE OBSERVATORY for the Protection of Human Rights DefendersEL OBSERVATORIO para la Protección de los Defensores de Derechos Humanos COMMUNIQUE DE PRESSE

TUNISIE : Poursuite des actes de harcèlement à l’encontre du CNLT

Genève-Paris, le 8 novembre 2006. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), exprime sa plus vive consternation à l’égard des actes de harcèlement persistants à l’encontre du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et de ses membres. Selon les informations reçues, la surveillance policière du local du CNLT à Tunis, constante tout au long de l’année, s’est particulièrement resserrée depuis un mois. Ainsi, les 31 octobre, 1er et 2 novembre 2006, c’est un véritable siège qui a été établi autour de son local central à Tunis. En particulier, l’entrée de l’immeuble a été bloquée par plusieurs policiers en civil et une soixantaine de policiers ont été déployés autour du quartier. Par ailleurs, plusieurs victimes et familles de prisonniers ont été empêchés par la police d’accéder aux bureaux du CNLT, et d’autres ont été harcelés lorsqu’ils sortaient des bureaux. Ainsi, le 30 octobre 2006, Mme Zeineb Chebli, mère de M. Khaled Arfaoui, prisonnier politique, a été conduite au commissariat de police de République puis harcelée sur le chemin de son retour par des policiers. Le même jour, M. Ahmed Ghazouani, père de M. Ghaith Ghazouani, prisonnier politique, a été interrogé dans la rue devant les locaux du CNLT. Le 2 octobre 2006, Mme Sarra Lazghad, épouse du prisonnier M. Khaled Layouni, et Mme Manal Mekki, sœur du prisonnier politique M. Ghaith Mekki, ont été conduites au poste de police de la rue de Cologne à leur sortie des bureaux du CNLT et obligées de signer un engagement à ne plus se rendre dans ces bureaux. En outre, M. Hassine Jelassi, ancien prisonnier politique, a été interpellé le 2 octobre 2006 à sa sortie des bureaux du CNLT et « invité à ne plus y remettre les pieds ». De même, M. Houcine Ben Amor, qui venait de sortir de prison après avoir purgé une peine de 15 jours pour avoir osé protester contre son exclusion du concours de CAPES, a été empêché d’y accéder le 1er novembre 2006. Enfin, M. Sami Nasr, chercheur permanent au CNLT, a été empêché à plusieurs reprises d’accéder à son propre bureau. D’autre part, le courrier postal adressé au CNLT et à ses membres continue d’être confisqué la plupart du temps. La police a également “innové” ces derniers temps en saisissant le courrier livré par porteur par les ambassades. Ainsi, le 10 septembre 2006, un courrier adressé à M. Lotfi Hidouri, membre dirigeant du CNLT, a été intercepté par une personne qui s’est présentée au porteur comme étant M. Hidouri lui-même et a demandé au porteur de ne plus lui livrer de courrier dorénavant. De même, le 2 novembre 2006, une personne s’est présentée comme étant la destinatrice d’un courrier adressé à Mme Sihem Bensedrine, porte-parole du CNLT et rédactrice en chef du journal en ligne Kalima, et a retourné l’enveloppe au porteur lui intimant l’ordre de ne plus lui apporter de courrier en provenance des ambassades. La connexion Internet du CNLT continue également d’être coupée depuis octobre 2005, malgré le paiement des redevances : l’abonnement est régulièrement acquitté auprès du fournisseur d’accès et Tunisie Télécoms continue d’envoyer les factures de l’ADSL que le CNLT ne peut pas utiliser tout en les payant. De même, le téléphone et le fax sont parfois détournés vers des destinataires inconnus. Enfin, le CNLT n’a toujours pas réussi à réunir son assemblée générale depuis décembre 2004. Toutes les tentatives qu’il a effectuées depuis (notamment les 4 février et 21 juillet 2006) ont été réprimées manu militari et ses militants agressés parfois violemment. Ainsi, en juillet, Mme Naziha Rjiba, membre fondatrice et responsable de la communication au comité de liaison du CNLT, et rédactrice en chef du journal en ligne Kalima, a été violemment frappée et insultée. Elle a ensuite été placée de force dans un taxi par les policiers, qui ont ordonné au chauffeur de la conduire n’importe où, ajoutant qu’elle était une prostituée et qu’il pouvait “s’en servir à sa guise”. Lorsque Mme Naziha Rjiba a pu rejoindre son domicile, celui-ci était encerclé par des agents en civil, qui l’ont surveillé toute la matinée (cf. appel urgent TUN 004 / 0706 / OBS 088, diffusé le 21 juillet 2006). Aucune des nombreuses plaintes en justice qui ont été introduites par les membres du CNLT n’a abouti. L’Observatoire exprime sa plus vive préoccupation au regard de ces nouveaux actes de harcèlement à l’encontre de membres du CNLT, qui s’inscrivent dans un contexte de répression systématique des défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie. L’Observatoire rappelle en outre que le CNLT n’est toujours pas reconnu par les autorités tunisiennes en dépit de ses nombreuses requêtes en ce sens. En conséquent, l’Observatoire demande aux autorités tunisiennes de mettre un terme à tout acte de harcèlement à l’encontre des membres du CNLT et de tous  les  défenseurs des droits de l’Homme tunisiens, et de procéder à l’enregistrement du CNLT, ainsi qu’à celui des autres organisations indépendantes de défense des droits de l’Homme dont la reconnaissance légale a été jusqu’à présent refusée. D’autre part, l’Observatoire demande aux autorités tunisiennes de se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, notamment à son article premier qui dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international », à son article 5.a selon lequel « afin de promouvoir et protéger les droits de l’Homme et les libertés fondamentales, chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de se réunir et de se rassembler pacifiquement. », et à son article 9.3.c selon lequel « chacun a le droit individuellement ou en association avec d’autres d’offrir et de prêter une assistance juridique professionnelle qualifiée ou tout autre conseil et appui pertinents pour la défense des droits de l’Homme et des libertés fondamentales ». Plus généralement, l’Observatoire demande aux autorités tunisiennes de se conformer plus généralement aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme liant la Tunisie. Pour plus d’informations, merci de contacter : OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39 FIDH : Gaël Grilhot : + 33 1 43 55 25 18 Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme 17, Passage de la Main d’Or 75 011 Paris, FranceOrganisation Mondiale Contre la Torture Case postale 21 – 8 rue du Vieux-Billard 1211 Genève 8, Suisse


L’Association Ez-Zeitouna

 

Droits des FEMMES violés et bafoués en Tunisie

 

L’Association Ez-Zeitouna(*) a organisé, le 11 novembre 2006 devant l’ambassade de la Tunisie à Kirchenfeldstrasse 63 à Berne de 11H30 à 12H30, un rassemblement de solidarité avec les femmes tunisiennes.

 

Lors de ce rassemblement qui a compté plus de 200 militants et militantes, plusieurs intervenants ont pris la parole (en Français, en Allemand et en Arabe) pour parler de la situation chaotique qui entrave la liberté vestimentaire des femmes en Tunisie.

 

Les manifestants en chanté plusieurs fois et avec nostalgie l’hymne national. Ils ont levé des banderolles et crié des slogans dont principalement « S’habiller comme on veut, pas comme veut la dictature » « Liberté aux tunisiens, liberté pour tout humain » « Dignité aux tunisiens, dignité pour tout humain » « Stop au harcèlement des femmes tunisiennes»….

 

À la fin du rassemblement le président de l’association, accompagné par la police suisse, a essaié de donner un dossier contenant les demandes des manifestatnts aux diplômates tunisiens. Ces derniers ont refusé de se manifester et sont restés terrés à l’intérieur de l’ambassade en train de filmer les manifestants afin de…. Rien d’étrange ! les dictatures refusent toujours le dialogue et n’ont l’audace de faire face à leur adversaire que baricadées derrières les services de sécurité et de renseignement. M. Larbi Guesmi, président de Zeitouna, était contraint de glisser le dossier dans la boite aux lettres de l’ambassade. Finiront-ils par le lire !!!

 

Voici le communiqué qui a été lu et distribué lors du rassemblement :

 

Communiqué

 

Le régime dictatorial tunisien continue à fouler aux pieds les Droits de l’Homme sous l’ouie et la vue de la communauté internationale :

 

Les autorités tunisiennes ont lancé en octobre une vigoureuse campagne contre les habitudes vestimentaires des femmes. Les contrôles sont devenus sévères, systématiques et violents. Des policiers sont allés jusqu’à obliger des femmes à se dévoiler dans les lieux publics. Celles qui refusent sont dévoilées par la force et sont même traînées par les cheveux dans les rues, menacées de viol et obligées à signer des engagements pour ne plus porter de voile.

 

Des fonctionnaires sont empêchées d’accéder à leurs lieux de travail, des étudiantes et des élèves sont empêchées de joindre leurs universités ou leurs lycées et, pire encore, des femmes enceintes ou malades sont privées de soins à CAUSE DE LEURS TENUES VESTIMENTAIRES !!!!!

 

Pour légitimer ces violations, le régime tunisien a promulgué un décret qui proscrit le port du voile islamique dans les lieux publics. Et en parallèle à ses violations incontestées du libre choix des habitudes vestimentaires pour les femmes et la ségrégation et l’exclusion qui leurs sont imposées à cause de ce choix, le régime a osé, cette année, célébré le cinquantième anniversaire du “Code du statut personnel” qui prétend accorder aux Tunisiennes les droits les plus étendus de tout le monde arabo-musulman !!!

 

Prétentions mensongères : Preuves à l’appui, les Droits de la femme en Tunisie sont bafoués et violés comme nulle part ailleurs et le discours du régime tunisien sur la libération et la promotion de la femme est ainsi ridiculisé.

 

Nous, membres de l’Association Ez-Zeitouna (*), affichons haut et fort et sans réserve notre rejet de ces manières corrompues, violentes, arriérées et honteuses pour la Tunisie et demandons :

 

  1. Vu que la Tunisie est membre du Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU, nous demandons à cet organisme d’assumer ses responsabilités vis-à-vis des femmes tunisiennes et d’obliger le gouvernement tunisien à respecter les Droits de l’Homme ou de l’exclure du dit « Conseil des Droits de l’Homme »
  2. De laisser le libre choix à la femme de décider de sa tenue vestimentaire.
  3. L’arrêt immédiat des interdictions et des exclusions imposées à la femme à cause de sa tenue vestimentaires et la permission à toutes les femmes de s’enseigner, d’enseigner,  de travailler, de se  soigner et de pratiquer pleinement et librement tous leurs Droits fondamentaux.
  4. L’arrêt immédiat des tracasseries et des harcèlements contre les femmes.
  5. L’annihilation du décret 108 de 1981 qui a fait tant souffrir la femme tunisienne.

 

Nous appelons tous les intellectuels et militants et militantes des Droits de l’Homme, femmes et hommes à se mobiliser pour soutenir la femme tunisienne dans son épreuve et à mettre la pression sur le régime tunisien afin qu’il cesse ses violations répétées des Droits de l’Homme.

 

Nous, membres de Ez-Zeitouna, qui sommes tous des victimes de la répression et qui évaluons donc à leurs justes valeurs la liberté, la dignité, la sécurité et la démocratie,  remercions les autorités suisses de nous avoir permis de manifester en toute liberté et d’exprimer notre rejet aux manières policières barbares du régime tunisien à l’égard des femmes tunisiennes. RESPECT et ADMIRATION à ces autorités.

 

Vive la Tunisie LIBRE, DIGNE, DÉMOCRATE ET INDÉPENDANTE.

 

 

Président de l’association

Larbi Guesmi

 


 

Über Hundert demonstrieren in Bern für Frauenrechte in Tunesien

ATS, le 11 novembre 2006 à 14h36

 

BERN – Rund 140 Personen haben sich nach Polizeiangaben in Bern vor der tunesischen Botschaft versammelt. Sie protestierten gegen die Verletzung der Rechte der Frauen in Tunesien, denen es verboten worden war, den Schleier zu tragen.

 

Die Organisatoren sprachen von rund 300 Teilnehmerinnen und Teilnehmern der Kundgebung. “Wir fordern, dass Tunesierinnen frei in ihrer Kleiderwahl sind und selbst entscheiden können, ob sie Jeans und Oberteile mit Decolleté oder den Schleier tragen möchten”, sagte Larbi Guesmi, Präsident der Organisation Ez-Zeitouna.

 

Die Schweizer Nichtregierungsorganisation (NGO) hatte die Aktion veranstaltet. “Niemand sollte Frauen dazu zwingen, sich so oder anders zu kleiden”, sagte er der Nachrichtenagentur SDA weiter.

 

Gemäss Ez-Zeitouna haben die Behörden in Tunesien im Oktober eine “rigorose Kampagne gegen die weibliche Bekleidung gestartet”. Die Polizei sei so weit gegangen, Frauen zu zwingen, ihren Schleier abzulegen – notfalls auch mit Gewalt. Verschleierte Frauen seien daran gehindert worden, zur Arbeit zu gehen.

 

Die Demonstranten versuchten laut Guesmi, ihre Forderungen den tunesischen Diplomaten in Bern zu übergeben, die sich aber geweigert hätten, sie entgegenzunehmen. Die NGO Ez-Zeitouna kämpft in der Schweiz für Meinungsfreiheit.

 

(Source: le site Swissinfo d’après une dépêche de l’ATS du 11 novembre 2006)

Lien: http://www.swissinfo.org/fre/swissinfo.html?siteSect=881&sid=7248006


Citoyennes des Deux Rives

 

Comité pour le Respect des

Libertés et des Droits de

l’Homme en Tunisie

 

Fédération des Tunisiens

pour une Citoyenneté

des Deux Rives

 

 

CDR    CRLDHT   FTCR

Organisent

 

A l’occasion du Cinquantième anniversaire du Code tunisien du Statut Personnel tunisien

 

Actualité des droits et des luttes des femmes

Pour l’élimination sans réserves de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes

 

Samedi 18 novembre 2006

Lieu : 21 ter rue Voltaire 75011 Paris – Métro rue des Boulets

 

 

9h – 12h Ouverture

 

Premier axe : Droits des femmes et luttes pour la démocratie (Un modèle tunisien?) Ouverture Kamel Jendoubi président du Réseau

Euro Méditerranéen des Droits de l’Homme

 

13h30

Second axe : Droits des femmes et discriminations (Quand les

discriminations raciales et les inégalités sociales conjuguent leurs

effets) Ouverture Khedija Bourcart, adjointe au Maire de Paris

16h

 

Projection de courts-métrages, synthèse et clôture / Pot de l’amitié

Un troisième axe fera l’objet d’une manifestation autour du 8 mars 2007 :

Droits des femmes et luttes de libération nationale

 

Avec la participation de :

Sayda Akremi (AISPP), Sophie Bessis (Historienne), Aïcha Ben Abdelmoula

(Féministe algérienne), Khedija Cherif (ATFD), Monique Crinon (Cédétim), Azza

Ghanmi (Féministe tunisienne), Raoudha Gharbi (LTDH), Saïda Khada (FFEME),

Rabia Nciri (ADFM)…

 

Association des Tunisiens en France (ATF), Association Tunisienne des Femmes

Démocrates (ATFD), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF),

CEDETIM, Femmes Françaises Musulmanes et Engagées (FFEME), Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH)…

 

 

ZERO FAIT LE POINT

par Abdullah Mortachi

 

Leila était ravie du discours de son président tunisien de mari, Zine Ben Ali…

 

Bakchich: Alors Leila, contente du discours de ton mari ?

 

Leila Ben Ali : Et comment ? Ouf ! Je suis momentanément rassurée. Mes Saints ancêtres ont exaucé mes vœux et ceux de ma famille. Nos prières n’ont pas été vaines…

 

Bakchich :Comment ça ? Tout le monde avait pourtant trouvé ce discours creux, insipide, fade et sans consistance…

 

Leila Ben Ali : Détrompe-toi. C’était génial comme discours d’autant plus qu’il a été rédigé devant moi, grâce au concours de commis de l’Etat à ma solde et qui me sont entièrement acquis. Tu remarqueras qu’aucune réforme constitutionnelle n’a été annoncée. Le ministre de la Défense, Kamel Morjène, ce nouveau parvenu de la vile natale de mon ami, qui se voyait déjà vice-président et héritier de ma République monarchique, en a eu pour ses frais. Quand je dis non, c’est non…J’ai dit à Zinou dès le départ qu’il devait nommer Abdelwaheb Abdallah (actuel ministre des Affaires étrangères) en tant que vice-président, faute de quoi je le quitterais et je balancerais tout ce que je sais sur lui depuis des années.

 

Bakchich: Et que sais-tu sur lui ?

 

Leila Ben Ali : On n’en est pas encore là. Le moment venu, je te le dirai.

 

Bakchich: Mais ce n’est pas une vie de couple, ça. C’est infernal.

 

Leila Ben Ali : De quel couple parles-tu ? Mais tu rêves. Ma famille, mes enfants, nos intérêts avant tout. Si je laisse faire les haineux auprès de mon mari et des autres gauchistes jaloux, le peuple nous lapidera dans quelque temps. Notre nom des Trabelsi disparaîtrait et sera à jamais effacé de la carte.

 

Bakchich : Mais pourquoi tu n’irais pas te réfugier chez les Kadhafi, à Tripoli ? Après tout, ce sont là tes origines, en Libye. Trabelsi veut bien dire Tripolitain.

 

Leila Ben Ali : Non, nous sommes Tunisiens, de Tunis même et de Sidi Bou Said. Ce dernier est notre ancêtre…

 

Bakchich : Je n’y crois pas beaucoup, mais puisque cette version semble t’arranger, faisons avec. Pour ma part, je crois que tu as beaucoup de chance, car les ministres tunisiens de l’Intérieur sont mous et laxistes. Si nous avions un homme de la stature de Sarkozy, par exemple, tu aurais été dans un charter avec ton clan à destination de la Libye…

 

Leila Ben Ali : Je vois que tu aussi ressembles aux haineux. Et moi qui te croyais mon ami !!! Tes insinuations, tu les paieras, tu ne perds rien pour attendre.

 

Bakchich : je dois y aller Leïla, on en rediscutera…

 

Leila Ben Ali : Oui, c’est ça , va voir tes amis de L’Audace et de la FIDH : eux aussi me paieront tout ça quand je serai seule à bord.

 

(Source : Bakchich, le 10 novembre 2006)

Lien : http://www.bakchich.info/article470.html

 


Tunisie: appel de parlementaires au président Ben Ali pour qu’il se représente à l’élection de 2009

Associated Press, le 11 novembre 2006 à 15h49

 

TUNIS (AP) — Des parlementaires tunisiens ont appelé l’actuel président Zine El Abidine Ben Ali à renouveler sa candidature aux élections prévues en 2009 pour briguer un cinquième mandat de cinq ans, a-t-on appris samedi de source officielle.

 

Le ministre d’Etat Abdelaziz Ben Dhia, porte-parole officiel de la présidence de la République, a fait état de communiqués publiés dans ce sens par la Chambre des députés et la Chambre des conseillers (Sénat).

 

Tout en appuyant cette proposition, “témoignage de reconnaissance pour les acquis enregistrés en Tunisie grâce à sa politique judicieuse et éclairée”, M. Ben Dhia, un proche collaborateur du chef de l’Etat, a déclaré que “la décision définitive relève cependant des seules prérogatives du président de la République”.

 

Selon la première commission du Sénat, un nouveau mandat devrait permettre à l’actuel président de “poursuivre la conduite de la Tunisie vers davantage de progrès et d’invulnérabilité”.

 

M. Ben Ali avait accédé au pouvoir en 1987. Il avait démis l’ancien président Habib Bourguiba (84 ans) dont il était le Premier ministre pour “sénilité” sur la foi d’une attestation signée par six médecins jugeant “le père de l’indépendance” dans l’incapacité de continuer d’assumer les charges de l’Etat.

 

Après avoir aboli la résidence à vie instituée par son prédécesseur, il modifia de nouveau la Constitution par voie référendaire en 2002 pour supprimer la limitation du nombre de mandat présidentiel fixés à trois dans un premier temps.

 

Le nouvel amendement a repoussé en même temps l’âge limite pour un candidat à la présidence de 70 à 75 ans. M. Ben Ali qui aura 73 ans en 2009, avait été élu lors de ses quatre mandats avec plus de 99% des voix, sauf en 2004 où le scrutin lui a donné plus de 94% des suffrages.

 

Lors des deux premières élections (1989 et 1994), il était candidat unique du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), avant d’instituer le pluralisme des candidatures présidentielles qui ont permis à des dirigeants de l’opposition de briguer la magistrature suprême lors des scrutins de 1999 et 2004.

 

Associated Press


 

 

Le président Ben Ali appelé à briguer un nouveau mandat

 

AFP, le 10 novembre 2006

 

TUNIS – La Chambre tunisienne des Conseillers (Sénat) a demandé au chef de l’Etat Zine El Abidine Ben Ali de briguer un cinquième mandat à la présidence, a indiqué vendredi l’agence officielle tunisienne Tap.

 

Cette demande était formulée lors d’une réunion de la première commission de la Chambre, qui rendait hommage à M. Ben Ali à l’occasion du 19ème anniversaire de son arrivée au pouvoir, célébré le 7 novembre.

 

La commission a “exhorté le président Zine El Abidine Ben Ali à renouveler sa candidature pour les élections présidentielles de 2009 afin de poursuivre la conduite de la Tunisie vers davantage de progrès”, a indiqué la Tap.

 

Zine El Abidine Ben Ali, 70 ans, dirige la Tunisie depuis le 7 novembre 1987, date à laquelle il a succédé au président défunt, Habib Bourguiba, écarté pour “sénilité”.

 

En octobre 2004, il a été reconduit pour un quatrième mandat de cinq ans, rendu possible par un référendum portant amendement de la Constitution, qui autorise un cinquième mandat successif.

 

Cette réforme avait aussi institué pour la première fois une Chambre de Conseillers de 126 membres appartenant majoritairement au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir).

 

La première commission de cette Chambre s’est prononcée pour une nouvelle candidature de M. Ben Ali après avoir procédé à l’audition de M. Abdelaziz Ben Dhia, ministre d’Etat, conseiller spécial auprès du président de la république et porte-parole officiel de la présidence, a ajouté la Tap.

 

AFP


 

Analyse de la portée du discours du Président Ben Ali, dans un meeting à La Manouba

Le projet présidentiel au cœur des attentes et des aspirations des Tunisiens

 

• Des militants constitutionnels démocrates appellent le RCD à désigner le Président Ben Ali comme candidat à l’élection présidentielle de 2009

 

M. Abdelaziz Ben Dhia, membre du Bureau politique du Rassemblement Constitutionnel Démocratique et ministre d’Etat conseiller spécial auprès du Président de la République, porte-parole officiel de la Présidence de la République, a analysé au cours d’un meeting, tenu hier à La Manouba, en présence d’un grand nombre de militants et de cadres de la région, les enseignements du discours prononcé par le Président Zine El Abidine Ben Ali à l’occasion du 19e anniversaire du Changement du 7-Novembre.

 

Le ministre d’Etat a souligné, dans son allocution, que le discours du Chef de l’Etat a été exhaustif et global et a évoqué toutes les questions et tous les secteurs qui sont au cœur des attentes et aspirations des Tunisiens dans les domaines politique, économique, social et culturel et dans le secteur de l’information. Il a relevé l’écho favorable de ce discours auprès des Tunisiens qui ont adhéré spontanément à son contenu.

 

M. Ben Dhia a évoqué l’évolution de qualité qu’a connue le revenu des Tunisiens et l’amélioration de leur pouvoir d’achat à la faveur de la promotion et de la mobilisation efficiente des ressources humaines qui constituent la première richesse de la Tunisie.

 

Il a relevé la pertinence de la vision de la direction politique lors de l’élaboration des choix nationaux, ce qui a incité les instances internationales spécialisées à rendre, en maintes circonstances, des hommages appuyés à l’égard de la Tunisie pour sa gestion, saine et efficace, des finances publiques. Il a indiqué dans ce contexte que la Tunisie occupe la 3e place sur 125 Etats en termes de gestion de ses finances publiques, au service de l’amélioration des conditions de vie de ses citoyens et de l’amélioration de sa compétitivité économique.

 

Il a insisté, dans ce contexte, sur la nécessité d’œuvrer davantage et de faire preuve d’abnégation pour relever les défis et gagner les paris de la mondialisation, appelant à redoubler d’effort pour améliorer davantage l’environnement de l’investissement, intérieur et étranger, qui constitue l’une des principales garanties de l’évolution du pays.

 

Le ministre d’Etat a souligné la place considérable qu’occupe la société civile et son rôle dans l’appui de l’effort de l’Etat dans tous les domaines et dans la concrétisation des orientations et des choix définis pour la Tunisie d’aujourd’hui et la Tunisie de demain.

 

Il a appelé les constitutionnels démocrates à adhérer massivement aux structures et organisations de la société civile, étant donné que la force du Rassemblement constitutionnel démocratique réside dans la présence de ses cadres et de ses militants dans la société civile et le tissu associatif.

 

Il a évoqué, à ce sujet, l’appel lancé par le Président Zine El Abidine Ben Ali, dans son discours du 7 novembre 2006, à la participation des partis politiques, des composantes de la société civile et des différentes sensibilités à la préparation d’approches prospectives pour la Tunisie dans les différents domaines, relevant que cet appel, qui émane du plus haut sommet de l’Etat, confirme l’ouverture de la direction politique sur tous les courants de pensée et sa volonté de les associer à tout ce qui concerne l’avenir du pays et de la société.

  

Une volonté constante de renforcer les droits de l’homme

 

 Un débat s’est ensuite instauré, au cours duquel, les intervenants ont soulevé un ensemble de questions se rapportant notamment à la corrélation entre les dimensions économique et sociale dans la politique de l’ère nouvelle et au rôle de la femme dans la dynamisation de la vie économique, sociale et politique.

 

Les intervenants ont, également, évoqué la place qu’occupent les droits de l’homme en Tunisie, ainsi que le choix démocratique et pluraliste adopté par la Tunisie du Changement pour renforcer la vie politique dans le pays.

 

Plusieurs intervenants ont, par ailleurs, évoqué le discours véhiculé par certaines chaînes satellitaires et visant à semer la zizanie et la discorde dans le monde islamique et à diffuser des idées extrémistes et infondées, particulièrement en ce qui concerne les tenues vestimentaires d’inspiration sectaire.

 

L’un des intervenants a appelé le RCD à désigner le Président Zine El Abidine Ben Ali comme candidat à l’élection présidentielle de 2009, en témoignage de reconnaissance pour les acquis enregistrés en Tunisie, grâce à sa politique judicieuse et éclairée.

 

En réponse à cette proposition, M. Abdelaziz Ben Dhia a indiqué qu’en tant que Tunisien, bénéficiant des fruits de cette politique, il ne peut qu’appuyer cette proposition et en tant que militant du Rassemblement, il ne peut que soutenir cet appel au Président Ben Ali à briguer un nouveau mandat.

 

Il a rappelé, dans ce contexte, les communiqués publiés, cette semaine, par la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers qui toutes deux ont appelé le Chef de l’Etat à se présenter à l’élection de 2009, soulignant que la décision définitive relève des seules prérogatives du Président de la République.

 

Sur un autre plan, M. Abdelaziz Ben Dhia a mis l’accent, dans ses réponses, sur la corrélation étroite entre les dimensions économique et sociale dans la politique de l’ère nouvelle, ce qui a permis de conforter et d’enrichir les acquis dans tous les domaines et de consolider le climat de sécurité et de paix sociale, permettant ainsi à la collectivité nationale de se mettre entièrement au service des intérêts supérieurs de la nation.

 

Le ministre d’Etat a souligné, par ailleurs, la place de choix qu’occupe la femme tunisienne dans la société, relevant l’importance de son rôle dans la formation des jeunes générations et de sa participation à la vie politique, économique et sociale.

 

Il a, d’autre part, réaffirmé la volonté constante du Président de la République de renforcer la culture des droits de l’homme et de défendre ces droits, dans le cadre de la Constitution et de la primauté de la loi, précisant que l’option démocratique pluraliste est une orientation irréversible à la concrétisation de laquelle œuvre toute la collectivité nationale et qui trouve sa meilleure illustration dans le vécu quotidien du citoyen tunisien.

 

Evoquant la question de l’habit sectaire, M. Ben Dhia a réaffirmé la nécessité de faire face à ce phénomène étranger à la société tunisienne et à l’identité arabo-musulmane du pays, soulignant que cette tenue vestimentaire n’a aucune relation avec les principes authentiques de l’Islam et qu’il existe bien en Tunisie un habit national traditionnel spécifique à la femme.

 

(Source : La Presse du 11 novembre 2006)


Réflexion sur le voile en Tunisie

NE PAS FAIRE COMME BARBE BLEUE

Par Hella HABIB

 

Le voile représente de nos jours en Tunisie, un phénomène de société bien délicat. Doit-on l’ignorer, le dénigrer ou de contrecarrer ? Il se présente comme une mode, un courant socio-culturel à la base, agrémenté de quelques fioritures religieuses. Celles qui le portent sont étudiantes ou encore élèves, travaillent dans l’administration ou dans une banque… elles sont intégrées dans la société et généralement   tout à fait adaptées à ses mœurs et pratiques.

 

Approchées de près, il est rare que ces filles et femmes voilées, pour la plupart élégantes et branchées, possèdent une culture religieuse plus que la moyenne acquise dans nos établissements scolaires et renflouée par les magazines télévisés religieusement propagandistes. Des émissions qui représentent pour elles une source d’inspiration et de recyclage, un moyen de connaissance des préceptes religieux accéléré et superficiel.

 

Les filles et les femmes tunisiennes voilées donc, vivent ordinairement, revendiquent leur droit à la vie et leur droit aux plaisirs religieusement corrects et même parfois totalement prohibés.

 

On les voit de plus en plus attablées en groupe mixte sur les terrasses des cafés riant et fumant des cigarettes, on les a vues au cours des soirées «ramadanesques» dansant dans des endroits publics, et on les a vues aussi allonger régulièrement les rangs des mosquées pour la prière des «Taraouihs».

 

Le voile représenterait donc plus une attache à une assise religieuse et identitaire qui semblerait solide, une plus-value sociale pour celles qui en manquent, un atour vestimentaire pour lequel on est félicité. La religion représente en effet, un pouvoir en soi, et octroie socialement, on le sait, une aura indéniable.

 

Et en dehors de la déferlante religieuse et traumatisante que la Tunisie a subie il y a environ deux décades, et qui a dangereusement perturbé les fondements même de notre construction sociale, historique et culturelle, le voile représente de nos jours, beaucoup plus un repère à la recherche d’une sécurisante authenticité, une volonté de crier une quelconque différence et surtout une fin de non recevoir à l’arrogante suprématie occidentale.

 

Le voile atteste aussi d’un malaise psycho-social. Qu’on le veuille ou non, la religion possède le pouvoir apaisant de colmater les brèches occasionnées par les déceptions amoureuses, les mariages ratés, la perte d’êtres chers… et console des difficultés de la vie. D’où cette vague de port du voile généralisée à toutes les tranches d’âge et toutes les catégories sociales

 

À traiter donc du cas par cas, on fait parfois des découvertes intéressantes sur les véritables raisons, enfouies ou reconnues, qui ont poussé telle ou telle femme à endosser le voile : c’est pour faire montre d’un signe de docilité à un fiancé en mal d’autorité, c’est pour ne pas subir les remontrances brutales d’un frère en pleine poussée hormonale, c’est pour contourner les virées humiliantes d’un mari volage, c’est pour dépasser les signes de vieillesse qui commencent à se faire insistants, ou tout bonnement, pour afficher sa fraîche rentrée de la Mecque. Comme cela pourrait émaner également d’un choix délibéré par pure conviction religieuse.

 

On décidera donc, après des courses de shoping et des choix de tissus et foulards harmonieusement mariés, de porter le voile ; mais il n’est pas tout à fait sûr que cela représente un engagement à vie, comme il n’est pas rare de constater des mouvements de port et d’abandon du voile récurrents chez la même personne.

 

Mais si finalement on décide de porter le foulard ou même deux superposés, pour créer du volume, on ne s’empêchera pas d’y superposer un accessoire assorti et un brin de maquillage pour boucler la boucle. C’est à se demander si l’argument massue qui définit le port du voile, à savoir, dissimuler la beauté de la femme ou l’indice apparent de la séduction, en l’occurrence les cheveux, est vraiment pris en compte ?

 

Les actrices égyptiennes en savent quelque chose, lesquelles, jeunes et moins jeunes, décident à un moment de leur carrière de porter le voile. Adhésion au culte ou stratagème médiatique ? Leurs journalistes, en tout cas, ne tarissent pas en analyses et pronostics. Quoi qu’il en soit, la peau particulièrement soignée, le visage maquillé et le foulard posé en forme de turban à la manière de la shehrazade des mille et une nuit, le voile des actrices et présentatrices égyptiennes, et quelque part aussi chez nous, suggère plus qu’il ne cache une beauté savamment filtrée, et nous sommes loin, franchement loin de l’ascèse vestimentaire et contraignante qu’est censé imposer le voile.

 

La réponse à cette manière d’être déroutante et fort ambiguë, de porter le voile, est toute simple : le désir de plaire, surtout chez les femmes, est inhérent à leur nature et, voile ou pas, la femme ne pourra se dégager de deux composantes intrinsèques à son tempérament de femme, la volonté de plaire et le culte de l’apparence, au risque sinon de se sentir hors du coup, mal dans sa peau, presque inutile.

 

Aussi, et ajoutés aux arguments psycho-sociaux et religieux évoqués plus haut, on remarquera presque toujours une femme voilée et une fille «casquettée» attirante ou pas. Ceci n’est pas toujours le cas pour les autres passantes. En outre, l’événement du port du voile est traité avec force tirades entre collègues et en famille, et le regard des autres s’en trouve forcément changé. Approbateur ou détracteur, on fera longtemps parler de soi, et la chronique aura été, bon gré, mal gré, défrayée.

 

Ainsi, le voile représenterait de nos jours en Tunisie, et presque partout dans le monde arabe, à degrés variables, un soutien moral et social beaucoup plus qu’un engagement politico-religieux pur et dur.

 

A vouloir le diaboliser, ne risque-t-on pas de susciter une réaction que la légende de barbe bleue illustre bien, lui octroyer le goût très dangereux de «l’interdit» ?

 

(Source : « Le Journal », N° 48 du 11 novembre 2006)

Lien :http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=840&gpl=48

 


 

20 ans après

UN NOUVEAU PACTE NATIONAL ?

Par M’hamed JAIBI

 

Le discours prononcé par le Président de la République à l’occasion du 19ème anniversaire du 7 novembre 1987, a apporté un nombre important de nouvelles réformes et décisions de nature à consolider le «front intérieur» et de relancer le dialogue.

 

Le chef de l’Etat a tenu à réaffirmer «que l’option pluraliste est irréversible et que les partis politiques —qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition— sont les parties prenantes de l’équation démocratique et de l’émulation sincère, et se doivent nécessairement d’être d’un niveau d’efficience qui leur permette d’accomplir leur rôle de la meilleure manière».

 

Indiquant qu’il estimait que le dynamisme des organisations nationales et de diverses composantes du tissu associatif était «révélateur de la bonne santé de la société» et constituait «un facteur d’équilibre et d’interactions entre ses différents composants», le Président Ben Ali a attribué à la société civile «un rôle fondamental dans l’appui aux efforts de l’Etat» et «un rôle non moins important à assumer dans les domaines de la critique et de la rectification, ainsi que dans l’élargissement du champ de participation à la vie publique».

 

Le Président de la République à informé les Tunisiens qu’il comptait saisir l’occasion du 20ème anniversaire du 7 novembre 1987, l’an prochain, pour «examiner, avec encore plus de profondeur, notre processus de développement dans tous les domaines et planifier l’avenir».

 

Rappelant qu’il avait eu à réunir, au lendemain du changement politique de 1987, les partis politiques, les organisations nationales et les sensibilités intellectuelles, «en vue de mettre en place un pacte national commun dont les valeurs guident notre action et aux principes duquel nous nous attachons», le Président Ben Ali a lancé «j’invite, aujourd’hui, les partis politiques, les organisations nationales et les sensibilités intellectuelles, après près de vingt ans de réalisations, d’acquis et de réussites, et dans le cadre des principes de la constitution et des valeurs de la République à approfondir la réflexion sur notre présent et les orientations pour l’avenir, de notre pays, et à nous présenter leurs points de vue et leurs suggestions, afin que nous nous en inspirions à l’occasion de la célébration du vingtième anniversaire du changement».

 

Le chef de l’Etat ajoute que «la stimulation du dialogue national, la consolidation de la société civile et la promotion du rôle des partis politiques ne peuvent se réaliser que dans le cadre d’une information libre et sincère, apte à la critique, à la rectification et au questionnement», invitant les journalistes à «faire preuve de plus d’audace» tout en respectant l’éthique de la profession et à «œuvrer à consacrer la critique sincère et gagner des positions plus avancées sur la scène médiatique nationale et internationale, à l’heure de la mondialisation et de l’invasion des moyens de communication modernes»

 

Le président de la République a, à cet effet, invité la presse et les médias à «être plus proches des préoccupations des citoyens et à exprimer leurs aspirations, dans le cadre du respect de l’éthique de la profession et des règles du dialogue responsable».

 

Annonçant son attachement à renforcer davantage les mécanismes de protection des droits de l’homme, le chef de l’Etat a rendu publique sa décision de consolider et d’étendre les attributions du Comité Supérieur des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales, «pour lui permettre de recevoir les doléances et les plaintes émanant des citoyens» et  «d’effectuer des visites inopinées dans les établissements pénitentiaires et de rééducation, les centres de garde-à-vue et de détention préventive, et les structures en charge des personnes ayant des besoins spécifiques, et de soumettre au Président de la République, des rapports sur ses conclusions». De même que les C.S.D.H.L.F sera chargé d’effectuer des missions d’investigation et de vérification au sujet de questions et de situations liées aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales.

 

Certes, en évoquant le Pacte National, le président de la République n’a pas parlé d’une quelconque réédition de cet important épisode de dialogue et de consensus consécutif au changement politique de 1987, mais il convient de noter que tout dans les appels présidentiels à la réflexion, à la critique et à la proposition, portent le sceau d’une invite à un nouvel engagement collectif appelé à poser les jalons d’une nouvelle étape dans la construction nationale.

 

«La réalisation des aspirations de notre peuple et la maîtrise des défis attendus, explique le Président, imposent la mobilisation de toutes les énergies et capacités, ainsi qu’une prise de conscience plus approfondie de la part des tunisiennes et des tunisiens, de leurs obligations nationales pour qu’ils participent au développement du pays et à sa progression, ainsi qu’à la préservation de sa sécurité, de sa stabilité et de ses acquis, avec un total dévouement dans un climat caractérisé par le comportement démocratique et les hautes valeurs de civilisation».

 

N’est-ce pas là, les termes d’un projet mobilisateur pouvant s’apparenter effectivement à un nouveau «pacte national».

 

La libération, la veille du 7 novembre, de 55 prisonniers de l’ancien mouvement islamiste  «Ennahdha» et les évolutions que connaissent le débat et l’initiative au sein de différents partis politiques et des grandes organisations socio-professionnelles, dont notamment la central syndicale UGTT et la Centrale patronale UTICA qui tiennent leurs congrès, prêtent admirablement à la mise en route d’une large discussion sans exclusive en vue de ce nouveau pacte pour le développement, la démocratie et la citoyenneté, au service de la prospérité et du rayonnement de la Tunisie.

 

(Source : « Le Journal », N° 48 du 11 novembre 2006)

Lien :http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=839


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