18 mai 2008

Home – Accueil

TUNISNEWS
9 Úme année, N° 2917 du 18.05.2008
 archives : www.tunisnews.net


FTCR: Justice pour Hakim   AFP: Trafic de yachts: deux neveux du prĂ©sident tunisien Ben Ali mis en examen en Corse Kalima: ZERO SIX (06) ou la Force contre le Droit African Manager:   Tunisie : L’Ugtt accuse l’Utica et jette le pavĂ© de la grĂšve dans la marre ! African Manager: Tunisie : Tout va bien, elle tient jusque lĂ  le choc pĂ©trolier Le Temps: DĂ©tournement de fonds et comptes fictifs Le Temps: CrĂ©ation de plusieurs tribunaux de premiĂšre instance et de deux tribunaux cantonaux Marianne2.fr : «Quelle diffĂ©rence entre Sarkozy et Mittal ? RĂ©ponse : Aucune !»


 

FĂ©dĂ©ration des Tunisiens Citoyens des deux Rives (FTCR)  VidĂ©o FTCR :  A la mĂ©moire de Hakim…. http://www.citoyensdesdeuxrives.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=289:video-justice-pour-hakim-tue-par-la-police-a-grasse&Itemid=46                                                                                                                                                                                                                                     

Justice pour Hakim

           

                            Une dĂ©lĂ©gation de la FTCR s’est rendu
 
 
e Ă  GRASSE, lieu de dĂ©cĂšs d’un jeune tunisien de 22 ans, Abdelhakim AJIMI, pour exprimer ses condolĂ©ances et celles de ses membres Ă  la famille. Cette visite constitue Ă  la fois une preuve de solidaritĂ© et de soutien Ă  la famille dans ces moments difficiles. Par cette visite, nous voulons aussi dĂ©noncer le climat xĂ©nophobe et raciste ainsi que les pratiques scandaleuses d’une partie de la police Ă  l’égard des populations Ă©trangĂšres, des jeunes en particulier, qui rĂšgnent Ă  Grasse . La population de Grasse a exprimĂ© son soutien le plus fervent Ă  la famille en organisant une manifestation silencieuse Ă  la mĂ©moire de la victime. Des rĂ©unions ont Ă©galement Ă©tĂ© organisĂ© pour prendre les mesures adĂ©quates et nĂ©cessaires suite Ă  ce drame. La FTCR s’est jointe Ă  ces manifestations pour apporter son soutien Ă  la famille et s’est engagĂ©e pleinement dans la recherche de la vĂ©ritĂ© sur les circonstances de la mort de Hakim*. Le bureau fĂ©dĂ©ral de la FTCR a dĂ©cidĂ©, dans sa rĂ©union du 17/05/2008, que notre association se porte partie civile dans cette affaire Ă  l’appui des dĂ©marches engagĂ©es par la famille de la victime. Les rĂ©sultats de l’autopsie communiquĂ©s par les mĂ©dias ont confirmĂ© la mort, par Ă©touffement, du jeune Hakim. Une information judiciaire est ouverte contre X. Nous venons d’apprendre Ă©galement que les policiers impliquĂ©s dans cette affaire ne sont toujours pas inquiĂ©tĂ©s ni mĂȘme suspendus de l’exercice de leur fonction sur Grasse. Nous appelons toutes les forces politiques et sociales, tous les dĂ©mocrates Ă  soutenir le combat de cette famille, qui agit avec beaucoup de dignitĂ© et de responsabilitĂ© pour que l’enquĂȘte soit menĂ©e jusqu’à son terme et que justice soit rendue. Paris le 18 Mai 2008 Pour le Bureau Mouhieddine CHERBIB * VidĂ©o :  le film enregistrĂ© et prĂ©sentĂ© sur notre site www.ftcr.eu (voir ci-dessous) retrace la rĂ©union organisĂ©e Ă  Grasse sur cet Ă©vĂ©nement. Des membres de la famille, des proches et des membres de la FTCR ont exprimĂ© leurs sentiments ainsi que leur dĂ©termination Ă  connaĂźtre la vĂ©rité  :                                                                            http://www.citoyensdesdeuxrives.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=289:video-justice-pour-hakim-tue-par-la-police-a-grasse&Itemid=46

Trafic de yachts: deux neveux du président tunisien Ben Ali mis en examen en Corse

Il y a 59 minutes AJACCIO (AFP) — Deux neveux par alliance du prĂ©sident tunisien Zine El Abidine Ben Ali ont Ă©tĂ© mis en examen dans le cadre de l’enquĂȘte sur le vol du yacht du banquier Bruno Roger Ă  Bonifacio (Corse-du-Sud) en 2006, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. Les deux frĂšres Imed et Moaz Trabelsi, ont Ă©tĂ© mis en examen vendredi par un magistrat tunisien pour “complicitĂ© de vol en bande organisĂ©e”, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale dĂ©livrĂ©e dĂ©but 2008 par le juge d’instruction du tribunal d’Ajaccio, Jean-Bastien Risson. “Les frĂšres Trabelsi devraient rĂ©pondre prochainement Ă  une convocation de la justice française”, a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP le procureur de la RĂ©publique d’Ajaccio, JosĂ© Thorel, joint par tĂ©lĂ©phone en Tunisie. Le Journal du Dimanche, qui a rĂ©vĂ©lĂ© l’information, a prĂ©cisĂ© que MM. Risson et Thorel Ă©taient arrivĂ©s jeudi Ă  Tunis. Six autres personnes ont Ă©tĂ© Ă©galement entendues par la justice tunisienne en tant que tĂ©moins dans cette affaire liĂ©e Ă  un trafic de bateaux de luxe entre la France et la tunisie, a-t-on ajoutĂ© de mĂȘme source. Le procureur a dĂ©menti toute tension diplomatique entre la France et la Tunisie. “S’il y avait eu des diffĂ©rends diplomatiques, la commission rogatoire n’aurait pas Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e par le juge d’instruction tunisien et nous n’aurions pas assistĂ© aux auditions ainsi qu’aux perquisitions”, a-t-il dĂ©clarĂ©. Les frĂšres Trabelsi, soupçonnĂ©s d’ĂȘtre les commanditaires du vol en France de trois yachts, avaient Ă©tĂ© mis en cause par les convoyeurs du yacht de M. Roger, lors de leur interrogatoire en 2006 Ă  Ajaccio. Deux des yachts avaient Ă©tĂ© volĂ©s sur la CĂŽte d’Azur. Le troisiĂšme, volĂ© Ă  Bonifacio (Corse-du-Sud) et retrouvĂ© Ă  Sidi Bou SaĂŻd (Tunisie) a Ă©tĂ© restituĂ© Ă  son propriĂ©taire, le patron de la banque Lazard, Bruno Roger.


ZERO SIX (06) ou la Force contre le Droit
Omar Mestiri et Sihem Bensedrine 14 mai 2008
Le 3 mars 2008 – 06.00 H Une sirĂšne retentit et le commandement annonce notre entrĂ©e dans les eaux territoriales tunisiennes ; la cĂŽte est dĂ©jĂ  lĂ , Ă  portĂ©e de vue ; tout le monde se prĂ©cipite sur le pont du Splendid, pour assister Ă  l’accostage ; c’est un ferry italien, sur lequel nous venons d’effectuer la traversĂ©e depuis GĂȘnes, la capitale de la Ligurie, sur la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne de l’Italie, rĂ©putĂ©e pour sa beautĂ© et oĂč Hannibal, le GĂ©nĂ©ral carthaginois installa ses quartiers d’hiver avant de marcher sur Rome; Nous nous faisons servir, notre thĂ© vert sur la terrasse du pont oĂč nous nous installons pour mieux goĂ»ter ce moment magique ; Le bateau avance au ralenti vers les cĂŽtes tunisiennes ; le soleil est dĂ©jĂ  haut Ă  l’horizon et Ă©claire la mer d’un bleu turquoise profond qu’une Ă©cume blanche borde dĂ©licatement pour mieux dĂ©limiter le sillage du ferry ; Tunis, sereine, s’offre au regard sur toute la largeur de l’horizon ; sa beautĂ© nous saisit et un mĂ©lange de fiertĂ© et d’amour nous envahit ; qu’il fait bon de rentrer chez soi et comme notre pays est beau ! La colline boisĂ©e de Gammarth dĂ©file en premier et se prolonge vers La Marsa, coquette rĂ©sidence au charme Ă©ternel oĂč les Beys de Tunis avaient Ă©tabli leurs quartiers d’étĂ©; puis Sidi Bou SaĂŻd apparaĂźt dans toute sa splendeur, avec ses falaises rouges oĂč s’accrochent les maisons blanches et bleues et se termine par le port de plaisance; une protubĂ©rance pointe sa dĂ©mesure au niveau de ce que nous devinons comme le cafĂ© des nattes ; probablement le nouveau palais du nouveau gendre ; Nous longeons Carthage, les Thermes d’Antonin et le palais prĂ©sidentiel, puis la colline de Byrsa, avant d’arriver Ă  SalammbĂŽ, la citĂ© punique cĂ©lĂ©brĂ©e par Gustave Flaubert ; Au niveau du Kram, se dresse un Ă©norme bĂątiment en bĂ©ton gris qui barre la vue, rompant l’harmonie architecturale des lieux ; nous suspectons un «cadeau» Ă  la famille du PrĂ©sident qui a tous les droits, y compris celui d’enlaidir le paysage ! Le ferry longe la chaussĂ©e romaine et s’engage enfin dans le port de La Goulette ; Nous sommes arrivĂ©s ! Tunis habillĂ©e d’un printemps prĂ©coce nous parait singuliĂšrement belle en ce jour de dĂ©but mars. Nous foulons le sol avec un sentiment de rĂ©appropriation ; Sur les docks, un groupe d’hommes attend en faisant les cents pas, Ă  proximitĂ© du ferry ; nous sommes Ă  mille lieues d’imaginer qu’il s’agissait de notre comitĂ© d’accueil ! 08.15 H Nous sortons parmi les premiers passagers, peu nombreux en cette basse saison ; et nous sommes dĂ©jĂ  devant le filtre de police ; Le policier souriant et courtois nous souhaite la bienvenue, prends nos passeports et entre nos donnĂ©es dans son ordinateur ; son visage se crispe soudain et ses yeux font des allers retours entre son PC et nos visages qu’il a dĂ» trouver engageants au dĂ©part ; Omar rĂ©torque « Zero Six ?» ; un sourire s’affiche sur son visage, il hoche la tĂȘte positivement ; Omar enchaĂźne « nous sommes habituĂ©s ! » ; 06 est une nomenclature policiĂšre qui signifie en substance « personne suspecte, faire procĂ©der Ă  une fouille trĂšs poussĂ©e » ; En principe, cette mesure exceptionnelle, se dĂ©clenche sur la foi de renseignements concernant une personne soupçonnĂ©e de faire passer des produits en infraction Ă  la rĂ©glementation des douanes ; son efficacitĂ© dĂ©pend avant tout de l’effet de surprise sur la personne ciblĂ©e. Depuis quelques annĂ©es la « crĂ©ativitĂ© » des agents de Ben Ali en a fait une disposition servant Ă  brimer les dissidents. D’exceptionnelle, cette fouille deviendra pour eux systĂ©matique et routiniĂšre ; son objet n’est plus de dĂ©nicher un produit prohibĂ©, mais de leur faire subir un lot supplĂ©mentaire de vexations, allant parfois jusqu’à l’humiliation de la fouille corporelle. Nous nous attendions bien Ă©videmment Ă  cette fouille mĂ©ticuleuse qui cible nos livres, nos documents et qui est notre lot Ă  chaque fois que nous rentrons ou que nous sortons du territoire ; Un agent en civil s’approche du filtre, prends nos passeports, nous demande de sortir de la file et d’attendre dans un lieu Ă  l’écart des voyageurs ;Au bout de vingt minutes, le civil revient accompagnĂ© d’un agent de visite des douanes qui nous demande courtoisement de dĂ©baller tous nos bagages sur une table longue de cinq mĂštres et s’attelle Ă  la tĂąche avec une minutie exemplaire ; on respecte les formes ! 09.00H En arriĂšre plan, les civils supervisant trĂšs indiscrĂštement les opĂ©rations, deviennent de plus en plus nombreux ; comme Ă  chaque fois en pareilles occasions, des joutes Ă  distances nous opposent et les rĂŽles, paradoxalement, s’inversent : nous essayons d’en savoir un peu plus sur leur fonctionnement ; mieux connaĂźtre les services impliquĂ©s, dĂ©visager les prĂ©sents
 Au cours de ce manĂšge, les chefs restent, la plupart du temps, Ă  une distance sĂ©curisante de notre regard. Il faut reconnaĂźtre que cela provoque chez eux quelques frayeurs depuis ce fameux 15 mars 2000, lorsque notre organisation, le CNLT, a rendu publique une liste de tortionnaires. 09.30 H L’agent mĂ©ticuleux a rapidement terminĂ© de passer au peigne fin la voiture puis nos maigres bagages, les sacs Ă  dos oĂč se trouvent nos Laptops ainsi que le sac Ă  main de Sihem ; il a disposĂ© sur la table d’un cĂŽtĂ© les effets personnels et Ă  l’autre bout, les livres, les CD-rom, les DVD et trois boites d’archives en plastique transparent oĂč se trouvent nos documents de travail ; Comme Omar relevait ironiquement son intĂ©rĂȘt prononcĂ© pour la culture qui commandait au tri, le douanier rĂ©torqua en niant avoir un quelconque niveau culturel
 cette modestie affichĂ©e ne rĂ©sista pas plus de quelques minutes, quand sa vigilance faussement endormie dĂ©nicha un vieux journal pliĂ© parmi quelques magazines : « eh, mais c’est ″l’enchaĂźné″ [le Canard enchaĂźnĂ©], ça !». Puis il entreprit de transporter par, petits paquets, nos documents dans leurs bureaux, situĂ©s Ă  l’autre extrĂ©mitĂ© du hangar. Pensant naĂŻvement que l’heure de notre soulagement Ă©tait arrivĂ©e, nous renoncions Ă  protester comme nous le faisions habituellement ; on a dĂ» vite dĂ©chanter, le calvaire ne faisait que commencer ! Au bout de vingt minutes, le douanier ne rĂ©apparaissant pas, Omar se rendit au bureau des douanes, histoire de voir de quoi il retournait ; Ă  sa surprise, il y trouva quatre gars de la police politique cravatĂ©s, accroupis, en train de compulser nos documents, tandis que deux douaniers galonnĂ©s se tenaient en retrait. Furieux, il apostropha ces derniers : « voilĂ  que vous vous prĂȘtez Ă  l’instrumentalisation par la police politique ! Mais pourquoi diable ne les laissez-vous pas s’adresser directement Ă  nous et assumer seuls leur ″sale boulot″». Cette irruption dĂ©contenança les flics ; le plus gradĂ© des deux douaniers prĂ©sents intervint gentiment pour calmer Omar et l’invita Ă  en discuter avec lui dehors pour Ă©viter l’escalade. 10.30 H L’agent qui s’était chargĂ© de notre fouille revient vers nous « ils veulent inspecter le contenu de vos deux Laptops ainsi que vos flash-disks » nous dĂ©clare-t-il ; nous lui expliquons que ce n’est pas le job de la douane, mais de la justice et dĂ©clarons que nous refusons de les donner sans mandat lĂ©gal; trois inspecteurs s’approchent de nous et nous expliquent que nous devons nous soumettre Ă  cette injonction ; Nous leur demandons de nous expliquer ce qu’ils recherchent et s’ils ont un mandat du Procureur de la rĂ©publique pour cela, comme l’exige la loi ; ils rĂ©pondent que non et qu’il s’agit d’une procĂ©dure de routine ! Nous protestons en soulignant le caractĂšre illĂ©gal de la mesure et rĂ©pliquons : « pourquoi les autres passagers n’ont pas Ă©tĂ© soumis Ă  cette mesure de routine? Le rĂŽle de la douane n’est pas de contrĂŽler les idĂ©es, mais les marchandises !». « La rĂ©glementation n’est pas un simple habillage juridique Ă  l’arbitraire. Vous ĂȘtes investis de vastes prĂ©rogatives, encore faudrait-il justifier que vous agissez au bĂ©nĂ©fice de la collectivitĂ©. De quoi sommes-nous suspectĂ©s ? quel est l’objet de votre recherche ? » ; « il se trouve que nous sommes des journalistes qui enquĂȘtons sur les affaires de corruption auxquelles sont mĂȘlĂ©s les proches du pouvoir et sur les crimes commis par la corporation Ă  laquelle appartiennent justement ces messieurs qui veulent vous utiliser pour accĂ©der Ă  nos donnĂ©es ; Il y a des correspondances avec nos collĂšgues, des courriers avec nos avocats. Des documents remis par des citoyens en toute confiance. Tout cela est strictement confidentiel. Bien qu’investies de l’autoritĂ© publique ces agents ne doivent pas avoir latitude Ă  accĂ©der Ă  nos donnĂ©es ! Nous sommes surpris par toute cette mobilisation douaniĂšre. N’y a-t-il rien de plus indiquĂ© pour vos services que de vous acharner sur les donnĂ©es des journalistes
 on aurait prĂ©fĂ©rĂ© voir cette rigueur Ă  l’Ɠuvre contre les trafics des Trabelsi et consorts, comme lorsqu’ils introduisirent sur le territoire national les bateaux volĂ©s par exemple!» Les douaniers n’en menaient pas large. La plupart paraissaient trĂšs affectĂ©s par cette affaire et ont gardĂ© un petit profil tout au long de cette journĂ©e. 11H00 Les docks se sont brusquement vidĂ©s ; les douaniers effectuaient les derniĂšres fouilles avec une cĂ©lĂ©ritĂ© remarquable. MĂȘme les cargaisons qui posaient problĂšme Ă©taient libĂ©rĂ©es. Ce jour-lĂ  Ă©tait une aubaine pour tous les petits trabendistes. Le chef douanier revint encore une fois Ă  la charge au sujet des nos Laptops. On lui expliqua encore une fois notre refus catĂ©gorique de nous soumettre de notre plein grĂ© Ă  ce que nous considĂ©rons comme une dĂ©marche illĂ©gale : « Il y a deux moyens que cela se fasse ; soit vous produisez un mandat Ă©mis par une autoritĂ© judiciaire et indiquant clairement l’objet de cette fouille, soit vous nous passez sur le corps !» lui rĂ©torque Omar. En se rendant aux toilettes, derriĂšre le bĂątiment en dur oĂč sont installĂ©s les bureaux de la douane, Sihem dĂ©couvre le « comitĂ© d’accueil » que nous avions vu s’impatienter sur les docks, assis autour d’une grande table et affairĂ© Ă  examiner nos livres et documents. Lorsque Omar va Ă  son tour aux toilettes, il dĂ©couvre que le groupe s’est encore agrandi et s’est Ă©quipĂ© de matĂ©riel informatique, occupĂ© Ă  scanner nos carnets de notes personnels, nos carnets d’adresses et autres documents; ils sont au moins une trentaine en civil, qui assis autour de la table, qui debout, tournant avec impatience autour de leurs collĂšgues ; nous pressentons un mauvais augure ; Un douanier demanda ensuite Ă  Omar de se rendre au bureau pour effectuer les formalitĂ©s requises pour la voiture. Une fois Ă  l’intĂ©rieur, deux agents lui expliquĂšrent qu’il lui Ă©tait demandĂ© de se laisser fouiller au corps. Alors qu’il affirmait son opposition Ă  la procĂ©dure, l’agent dĂ©nicheur-de-vieux-exemplaires du-canard enchaĂźnĂ©, tenta de garder contenance en avançant qu’il ne faisait que son devoir : « protĂ©ger l’économie tunisienne ». Ils n’insistĂšrent pas davantage. 11.30 H Un commandant de la douane cachant son regard sous d’épaisses lunettes noires vient vers nous et nous demande de le suivre au bureau pour signer des papiers ; nous le suivons, en toute confiance ; nous traversons un premier bureau qui ouvre sur un deuxiĂšme, il nous invite Ă  l’y suivre ; Plusieurs hommes en civil s’engouffrent nerveusement derriĂšre nous dans l’étroit bureau ; nous reconnaissons l’équipe des services de sĂ©curitĂ© ; Ils referment sur nous la porte et la cadenassent ; Ă  peine avons-nous eu le temps de protester et de demander des explications sur leur qualitĂ© et la justification de leur prĂ©sence en ce lieu, qu’ils sautent sur nous en nous brutalisant sans mot dire; les coups pleuvent et en quelques secondes nous sommes dĂ©jĂ  Ă  terre, nos vĂȘtements et nos sacs dĂ©chirĂ©s ; ils arrachent les deux ordinateurs portables de nos sacs Ă  dos dĂ©chirĂ©s et le sac Ă  main de Sihem qu’ils emportent et sortent du bureau ; certains d’entre eux restent pour nous surveiller ; Sihem tente d’appeler notre avocat et ami de toujours, maĂźtre Ayadi pour l’alerter, l’un des barbouzes lui saute dessus et lui tord le bras gauche qui tient le tĂ©lĂ©phone en l’arrachant ; elle hurle de douleur ; plus tard, les mĂ©decins constateront une double entorse du coude et du poignet et de nombreux hĂ©matomes sur tout le corps ; Ils semblaient agir avec ressentiment ; Ils aurait pu prendre le mobile sans avoir besoin de lui faire cette double distorsion ; deux autres policiers sautent sur Omar au mĂȘme moment et lui arrachent son cellulaire pour nous empĂȘcher de communiquer avec l’extĂ©rieur; Un des chefs, petit de taille, essaye d’engager la conversation : « personne ne vous a brutalisĂ© », ses agents font de mĂȘme. Nous rĂ©torquons : De toute façon on ne vous loupera pas. On vous traĂźnera devant les tribunaux ; Omar se tourne vers le chef et lui demande son nom ; il refuse, « tu n’as pas de cran. Ce refus est la preuve formelle que tu commets sciemment des actes dĂ©lictueux au nom de l’Etat ; sinon tu n’aurais aucune gĂȘne Ă  dĂ©cliner ton identitĂ© ». Au bout d’un moment, nous demandons si nous sommes en Ă©tat d’arrestation ; les douaniers s’en dĂ©fendent ; nous en profitons pour tourner la serrure et sortir dans la cour ; l’un des barbouzes tente de nous en empĂȘcher, mais son chef l’arrĂȘte et lui demande de nous surveiller dans la cour. Aucune explication ne nous a Ă©tĂ© donnĂ©e durant tout cet Ă©pisode. 13.30 H Nous attendons sous le hangar que notre sort soit enfin scellĂ© ; le port de la Goulette est maintenant vide de tout passager ; nous sommes seuls avec nos geĂŽliers improvisĂ©s ; de l’autre cĂŽtĂ© du bĂątiment qui abrite les bureaux de la douane, les agents de la police politique sont occupĂ©s Ă  transfĂ©rer le contenu de nos ordinateurs sur leur disque dur; nous Ă©prouvons un grand sentiment d’humiliation et de colĂšre face Ă  ce dĂ©ballage public de nos donnĂ©es personnelles ; C’est comme si nous n’avions plus aucune intimitĂ© ! Puis, le mĂȘme gros commandant aux lunettes noires revient vers nous ; « je dois vous soumettre Ă  une fouille corporelle, maintenant !» nous protestons et lui disons que nous ne comptons pas remettre les pieds dans son bureau oĂč nous avons Ă©tĂ© battus et oĂč la loi a Ă©tĂ© bafouĂ©e avec son assentiment et que nous refusons de nous soumettre Ă  aucune formalitĂ© abusive ; « vous ne sortirez pas du port sans avoir subi cette fouille » nous crie-t-il ! « Au point oĂč vous en ĂȘtes, utilisez la violence Ă©galement pour obtenir ce que vous voulez – rĂ©torque Omar – vous lui avez cassĂ© un bras, achevez l’autre » ; Le douanier s’écarte et nous voyons arriver Ă  nouveau les gros bras qui nous ont frappĂ©s au bureau ; ils sont au moins une quinzaine Ă  nous entourer, nous menaçant d’utiliser la violence si nous n’obtempĂ©rons pas ; nous restons de marbre ; un groupe s’approche de Omar, le prend de force et le traine vers les bureaux pour la fouille; quatre femmes de la douane encerclent Sihem ; elles lui demandent de les suivre gentiment et promettent de faire une fouille formelle ; « il faut que vous compreniez que je n’ai rien Ă  cacher et qu’il s’agit d’une question de principe ; je ne vous aiderais pas Ă  violer mes droit; si vous voulez enfreindre la loi, faites-le sans moi ! » leur dit-elle; finalement elles se rĂ©signent Ă  lui faire une fouille sur place au hangar, formant un cercle autour d’elle, glissant leurs huit mains sous ses vĂȘtements et sortant de sa poche son flash-disk. Heureuses du butin, elles courent apporter Ă  la police ce qu’elles ont trouvĂ©. Piteuse scĂšne que celle du dĂ©labrement de nos institutions oĂč des douaniers au profil bas sont contraints de faire le travail de la police politique ! Nous constatons encore une fois qu’il n’y a aucune limite au dĂ©voiement de nos institutions ! 14.30 H Ils ont l’air d’avoir dĂ©cidĂ© de terminer leur travail ailleurs ;ils remballent tous les documents numĂ©riques en exemplaires uniques (une soixantaine de DVD, dont « I have a dream » de MartĂ­n Luther King, des CD-rom contenant des archives personnelles, des coffrets de musique classique et de variĂ©tĂ©s, des cassettes de musique audio
etc.), ils ont Ă©galement confisquĂ© plusieurs versions ainsi que les roughs du documentaire rĂ©alisĂ© par le CNLT sur la torture « Briser l’engrenage de la Torture». Ils nous informent qu’ils vont les garder « pour visionnage » et nous remettent nos laptops ; nous exigeons nos tĂ©lĂ©phones portables, ils nous rĂ©pondent que nous pouvons les rĂ©cupĂ©rer Ă  la sortie ; Nous rĂ©clamons le rĂ©cĂ©pissĂ© qui dresse la liste des biens confisquĂ©s, comme ils le font d’habitude lorsqu’ils confisquent les documents ; Nous en conservons encore toute une liasse notifiant le retrait « provisoire » de nos livres et documents, qui rempliraient les Ă©tagĂšres d’une bibliothĂšque ; jamais restituĂ©s Ă©videmment ! ; Ils tentent une manƓuvre dilatoire en nous indiquant une autre administration lointaine qui serait chargĂ©e de nous le dĂ©livrer ; nous devinons la manƓuvre et les informons que nous ne quitterons pas les lieux sans le rĂ©cĂ©pissĂ© qu’ils doivent nous dĂ©livrer puisque ce sont eux qui ont procĂ©dĂ© Ă  la confiscation, sinon nous le considĂ©rons comme un vol. Ils demandent Ă  Sihem de les suivre au bureau pour le prendre et Ă  Omar d’aller signer un dernier papier dans un autre bureau ; nous les suivons ; bien entendu ils nous ne donnent rien, mais en revenant sous le hangar, nous dĂ©couvrons que notre voiture a disparu ; les flics sont hilares et nous disent qu’ils l’ont conduite dans la rue hors de la zone sous douane et que tous les bureaux sont fermĂ©s ainsi que le portail extĂ©rieur du port. Nous rĂ©torquons « bandits doublĂ©s de voleurs »! Nous n’avons d’autre choix que de repartir sans nos documents et sans le rĂ©cĂ©pissĂ©. 15.00 H Les appels se bousculent sur nos deux cellulaires enfin restituĂ©s ; des voix amies nous rassurent et nous restituent notre humanitĂ©, pour un long moment Ă©prouvĂ©e par ce dĂ©ni de droit; cette solidaritĂ© nous rĂ©chauffe le cƓur ; Tunis nous rĂ©apparaĂźt belle grĂące Ă  ces femmes et ces hommes qui continuent de porter le flambeau de la libertĂ© contre le despotisme et qui sont l’honneur de ce pays ; Ils ne rĂ©ussiront pas Ă  souiller notre pays pour longtemps encore !
 
(Source : « Kalima » (Mensuel Ă©lectronique censurĂ© en Tunisie), N° 63 – Mai 2008)

Tunisie : L’Ugtt accuse l’Utica et jette le pavĂ© de la grĂšve dans la marre !

par : K. Boumiza. Les nĂ©gociations sociales piĂ©tinent. Alors que les patrons veulent dĂ©battre au plus vite des augmentations salariales afin de prĂ©server le pouvoir d’achat du citoyen, voire l’amĂ©liorer, les responsables de la centrale ouvriĂšre ont le souci ailleurs. Dans un communiquĂ© en date du 6 mai, le groupement du secteur privĂ© de la commission centrale de nĂ©gociation impute toute la responsabilitĂ© du retard des nĂ©gociations Ă  la centrale patronale, l’Utica. Ce communiquĂ© parle cependant de nĂ©gociation Ă  propos des conventions collectives cadres. Il n’évoque pas encore les nĂ©gociations salariales. «L’Utica n’a pas respectĂ© le texte de l’accord cadre qui indique qu’on doit travailler pour Ă©lever la nĂ©gociation sociale Ă  un niveau qui permette de faire Ă©voluer les cotĂ©s rĂ©glementaires dans un sens de la mise au point d’outils qui permettent d’assurer la stabilitĂ© de l’emploi». La centrale syndicale ouvriĂšre reste cependant muette sur les points d’achoppement de ce round des nĂ©gociations qu’elle a mis, depuis le dĂ©but des discussions, en Ă  priori Ă  la nĂ©gociation sur l’augmentation salariale qu’elle considĂšre acquise. On le sait, 5 points de cette convention cadre, constituent le diffĂ©rents que l’Ugtt impute Ă  l’Utica. D’abord la question du bureau pour le responsable syndical, au sein de l’entreprise. Ensuite, l’équipement bureautique complet de ce bureau. La libre circulation pour le dĂ©lĂ©guĂ© syndical dans les bureaux et dans l’usine, la question des horaires payĂ©s de formations syndicale, la question des CDD et CDI et enfin la question de la retenu des cotisations syndicales. Ces 5 points, sont pour l’instant refusĂ©s par l’Utica. L’Ugtt ne dit, de son cĂŽtĂ© rien sur ses propositions, ni d’une maniĂšre officielle, ni officieuse. Des demandes injustifiables, selon le patronat. Officieusement, le patronat indique pourtant que «ces demandes vont parfois Ă  contre-courant de l’environnement Ă©conomiques et social local et international, qu’elles sont injustifiables et tournent dans certains cas au ridicule». Selon ces sources officieuses «les responsables syndicaux ouvriers veulent en effet des bureaux confortables au sein de l’entreprise pour pratiquer leurs activitĂ©s syndicales, des plages plus larges d’horaires improductives pour exercer ces mĂȘmes activitĂ©s, et, aussi bizarre que cela peut paraĂźtre, que le patron collecte les cotisations syndicales de ses ouvriers pour le compte de la centrale ouvriĂšre ». Il paraĂźtrait mĂȘme que le syndicat ouvrier demande Ă  donner son accord pour tout recrutement au sein de l’entreprise !! Officieusement encore, les nĂ©gociateurs du patronat tunisien font remarque que «un pareil comportement ne bloque pas seulement les salaires, mais aussi la consommation, et par consĂ©quent la production et peut mettre en pĂ©ril la survie de l’entreprise et la pĂ©rennitĂ© des emplois». Il est vrai que la Tunisie affronte une hausse des prix des matiĂšres premiĂšres essentiellement les matiĂšres alimentaires, outre celle du pĂ©trole sans prĂ©cĂ©dent, des phĂ©nomĂšnes aggravĂ©s par la hausse du dollar (monnaie dans laquelle on paye le pĂ©trole) par rapport Ă  l’Euro (monnaie constituant la majoritĂ© des recettes), les cours internationaux des produits de base sont en hausse et les mouvements spĂ©culatifs ne permettront pas, selon les experts, des baisses des prix tant souhaitĂ©es. Pour le syndicat patronal, le moment est trĂšs mal choisi pour des exercices de vieilles stratĂ©gies abandonnĂ©es mĂȘme dans les pays jadis socialistes et dĂ©jĂ  couvertes par les sables de l’oubli. DĂ©but fin mai de mouvements sociaux ? On notera que ce fameux communiquĂ© «accusateur» de l’Ugtt se termine par une phrase trĂšs significative d’un possible dĂ©but d’un mouvement social, pour faire plier la position du patronat. «Nous annonçons la disposition des syndicalistes et des ouvriers, dans le secteur privĂ©, d’entrer dans mouvements de lutte, sous toutes les formes lĂ©gales». Cette phrase prend toute sa signification, lorsqu’elle est complĂ©tĂ©e par cette dĂ©claration du SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral de l’Ugtt, Abdessalem Jrad, dans la derniĂšre Ă©dition du journal «Achaab» de la centrale syndical. «La grĂšve est un droit et un moyen de lutte pour atteindre les revendications ouvriĂšres, un moyen auquel on recours lorsqu’on arrive Ă  une situation de cul-de-sac». DelĂ  Ă  parler d’une prochaine action de grĂšve ou d’une simple menace de grĂšve, le pas est vite franchi par les observateurs de la scĂšne sociale en Tunisie. Ce qui est sĂ»r, c’est qu’il y a actuellement un appel Ă  un important rassemblement ouvrier, avant la fin du mois de mai, devant le siĂšge de l’Ugtt Ă  la Place Mohamed Ali Ă  Tunis.
 
(Source: AFRICAN MANAGER le 19 mai 2008)
 


Tunisie : Tout va bien, elle tient jusque là le choc pétrolier.

par : K. Boumiza Les prix internationaux, toutes matiĂšres premiĂšres et de base, ont flambĂ©. Comment fait la Tunisie pour rĂ©sister ? Ce qui est certain, c’est qu’il y a, depuis le dĂ©clenchement de ces nouvelles hausses, notamment des produits pĂ©troliers, un suivi quotidien de la situation sur les diffĂ©rents marchĂ©s internationaux, des devises, le LME, le pĂ©trole, le cĂ©rĂ©ales notamment. Un suivi coordonnĂ© par le Chef de l’Etat tunisien lui-mĂȘme qui a donnĂ© ses directives, pour que la cadence de ce suivi par le gouvernement Ă  ses diffĂ©rents Ă©tages, s’intensifie et s’imprime le mĂȘme rythme que celui des dĂ©veloppements internationaux. Un centre de veille stratĂ©gique est ainsi mis en place. D’un budget Ă  l’autre, le gouvernement tunisien rĂ©ajuste ses prĂ©visions,  ses projections et fait les rĂ©ajustements nĂ©cessaires, tantĂŽt par les prix, tantĂŽt par le contrĂŽle Ă©conomique, mais semble toujours garder la main. Il faut noter, que le chef de l’Etat tunisien a une double prĂ©occupation. D’abord, une Ă©quation Ă  trouver entre une volontĂ©, mainte fois dĂ©clarĂ©e et prouvĂ©e (comme par la derniĂšre augmentation du Smig et son appel au dĂ©marrage des nĂ©gociations salariales), de sauvegarder le pouvoir d’achat du citoyen et une dĂ©termination Ă  de pĂ©renniser le tissu d’entreprises tunisiennes, en veillant Ă  ne pas trop entamer son pouvoir concurrentiel. Ensuite, un devoir de sauvegarde des Ă©quilibres, financiers et budgĂ©taires, conditions sine qua non, pour atteindre les objectifs fixĂ©s en matiĂšre d’investissement et d’emplois. De l’investissement, dĂ©pend l’emploi et dans de domaine, les besoins sont grandissants et constituent de plus en plus une pression sociale qui requiert rĂ©ponses concrĂštes. Il faut dire, que pour la Tunisie, chaque dollar de plus sur le prix du pĂ©trole, Ă©quivaut Ă  125 MDT d’impact sur le budget. Il se passe certes rarement un mois, sans qu’on enregistre l’octroi d’un nouveau permis de recherche pĂ©troliĂšre. Ce sont cependant des investissements qui demandent du temps, beaucoup de temps au vu de la vitesse des changements de la conjoncture internationale, pour donner des rĂ©sultats. Pour le moment, la Stir (SociĂ©tĂ© tunisienne des industries de raffinage), ne couvre que 45 % des besoins en essence et 25 % des besoins en gasoil. Des projets, tels celui de la nouvelle raffinerie Ă  Skhira, de la nouvelle centrale thermique qui sera construite par les français ou de la centrale nuclĂ©aire, apporteront certainement solution. D’ici lĂ , il faudra attendre et mieux gĂ©rer. CĂŽtĂ© cĂ©rĂ©ales notamment, la Tunisie couvre certes, plus de 80 % de sa consommation en blĂ© dur, mais pas plus que 25 % de ses besoins en blĂ© tendre, une culture dĂ©laissĂ©e du temps du gouvernement HĂ©di Nouira et qui demande beaucoup de temps Ă  rattraper, mĂȘme avec les nouvelles mesures financiĂšres encourageant la cĂ©rĂ©aliculture et augmentant les surfaces emblavĂ©es. Eviter de creuser le dĂ©ficit et l’endettement. Pour l’instant, la Tunisie accuserait un dĂ©ficit budgĂ©taire net de plus de 400 MDT. Le dĂ©ficit budgĂ©taire qui est jusqu’ici de 3 %, risque de dĂ©passer ce seuil. Et s’il le fait, l’impact sur l’endettement devient inĂ©vitable. Pour l’instant donc, les Ă©quilibres sont trouvĂ©s, ils restent quand mĂȘme fragiles et nĂ©cessiteront certainement de nouveaux ajustements. MĂȘme avec les nouvelles mesures de contrĂŽle de la vente de la farine subventionnĂ©e pour les besoins du pain, par le biais de la carte d’approvisionnement que le ministĂšre du commerce compte introduire auprĂšs des boulangeries tunisiennes, un nouvel ajustement du prix de cette denrĂ©e, qui ne reprĂ©sente pourtant que 1,9 % de tout le panier de la mĂ©nagĂšre tunisienne et 5,6 % des achats en denrĂ©es alimentaires, selon les rĂ©sultats de l’enquĂȘte de la consommation de l’annĂ©e 2005, semble inĂ©vitable. On pourrait mĂȘme dire, qu’il y a une acceptation, non dĂ©clarĂ©e et une attente latente, publiques, de cette augmentation. Traditionnellement connu par ce genre d’augmentation, le mois de juillet devrait apporter des nouvelles dans ce sens. Le secteur de l’énergie est aussi le second secteur qui ne devrait pas tarder Ă  enregistrer une augmentation, des carburants et de l’électricitĂ©. Elles seront certainement de petit volume, mais elles viendront. Reste Ă  se poser la question de savoir comment le gouvernement tunisien fera, pour sortir de ce mauvais pas, oĂč il maĂźtrise peu d’élĂ©ments il faut le dire, avec le moindre dĂ©gĂąt ? Les solutions sont, autant Ă©videntes que difficiles, tant elles demandent du temps et de la comprĂ©hension. Cela demande une meilleure politique de communication gouvernementale, qui se doit d’informer plus, chiffres Ă  l’appui, d’alerter sans tomber dans l’alarmisme, mais surtout d’éviter le conventionnel et soporifique «tout va bien», en impliquant toutes les composantes de la sociĂ©tĂ© civile dans la recherche des meilleurs moyens de faire face. Commencer par le compte sur soit, l’amĂ©lioration des capacitĂ©s nationales (productivitĂ© et production) dans tous les domaines et par le consommer moins et mieux.  
(Source: AFRICAN MANAGER le 18 mai 2008)


Détournement de fonds et comptes fictifs

 
Tunis- le Temps : L’affaire qu’a eu Ă  juger la chambre criminelle du tribunal de grande instance, remonte au 22 mars de l’annĂ©e 2005, jour oĂč un chef d’une agence bancaire, ayant soupçonnĂ© une malversation Ă  la suite d’une opĂ©ration de virement de 42 mille dinars, demandĂ©e par un directeur de sociĂ©tĂ©, d’un compte bancaire Ă  un compte postal Le banquier avisa les services concernĂ©s qui vĂ©rification faite se sont aperçu du manĂšge consistant Ă  faire des dĂ©tournements dans des comptes fictifs. Le compte postal sur lequel a Ă©tĂ© versĂ©e ladite somme appartenait Ă  une personne fictive au moyen d’une fausse carte d’identitĂ©. L’enquĂȘte ordonnĂ©e par le procureur de la RĂ©publique rĂ©vĂ©la les faussaires qui ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s. Ils s’avĂ©rĂšrent avoir commis des virements similaires sur d’autres comptes fictifs. Les faussaires ont reconnu leurs forfaits devant le tribunal et devaient rĂ©pondre pour les dĂ©lits de faux usage de faux et dĂ©tournements de fonds, dans quatre affaires. Les avocats ont demandĂ© le renvoi  de l’affaire pour prĂ©parer les moyens de leur dĂ©fense. Source: « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 18 mai 2008)‏

Création de plusieurs tribunaux de premiÚre instance et de deux tribunaux cantonaux

Un dĂ©cret relatif Ă  la crĂ©ation de trois nouveaux tribunaux de premiĂšre instance dans les gouvernorats de Tunis, de Sousse et de Sfax, et de deux tribunaux cantonaux, a Ă©tĂ© promulguĂ© rĂ©cemment. Les compĂ©tences territoriales du deuxiĂšme tribunal de premiĂšre instance de Tunis s’Ă©tendront aux dĂ©lĂ©gations d’Ezzouhour, Sidi Hacine, SĂ©joumi, HraĂŻria, Ouardia, Kabaria et Jebel Jeloud. Pour ce qui est des tribunaux cantonaux qui en relĂšvent, il s’agit de Tunis II, d’Ezzouhour et d’El Ouardia. S’agissant des compĂ©tences territoriales du deuxiĂšme tribunal de premiĂšre instance de Sousse, elles s’Ă©tendront aux dĂ©lĂ©gations de Hammam-Sousse, KalĂąa Kebira, KalĂąa Seghira, Sidi Bou Ali, Akouda, Hergla, Enfidha, Bouficha et Kondar. Le tribunal cantonal d’Enfidha et de Sousse II relĂšvera de cette instance. Par ailleurs, un deuxiĂšme tribunal de premiĂšre instance a Ă©tĂ© créé Ă  Sfax. Ses compĂ©tences territoriales s’Ă©tendront aux dĂ©lĂ©gations de Sfax-Ouest, Sfax-Sud, Thyna, Mahres, Ghriba, Skhira, Agareb, Menzel Chaker et Bir Ben Ali Ben Khalifa. Les tribunaux cantonaux qui en relĂšvent, consistent en Sfax II, Mahres et Agareb. Le dĂ©cret prĂ©voit Ă©galement la crĂ©ation d’un nouveau tribunal cantonal dans le gouvernorat de Sousse. Ses compĂ©tences territoriales s’Ă©tendront aux dĂ©lĂ©gations de Hammam-Sousse, Kalaa Kebira, Kalaa Seghira, Sidi Bou Ali, Akouda et Hergla. Il prĂ©voit aussi la crĂ©ation d’un tribunal cantonal Ă  Sfax dont les compĂ©tences s’Ă©tendront Ă  Sfax-Ouest, Sfax-Sud et Thyna. La crĂ©ation des deuxiĂšmes tribunaux de premiĂšre instance Ă  Tunis, Sfax et Sousse, qui relĂšvent respectivement des Cours d’appel de Tunis, de Sfax et de Sousse, ainsi que des deux tribunaux cantonaux Ă  Sousse et Ă  Sfax, s’inscrit dans le cadre du rapprochement de la justice des justiciables et de l’allĂ©gement du fardeau sur certains tribunaux dont le volume de travail ne cesse de s’accroĂźtre Ă  la lumiĂšre de l’extension urbaine et de la densitĂ© dĂ©mographique que connaissent les dĂ©lĂ©gations qui en relĂšvent. Les prĂ©paratifs vont bon train au niveau du ministĂšre de la Justice et des Droits de l’Homme pour assurer l’ouverture de ces nouveaux tribunaux, au cours de la nouvelle annĂ©e judiciaire 2008-2009. (Source: « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 18 mai 2008)‏
 


«Quelle différence entre Sarkozy et Mittal ? Réponse : Aucune !»

Un Mariannaute compare le chef de l’Etat et le grand patron indien.
Par K. Sarkozy se comporte comme tous les patrons voyous : 1. Il est lĂ  pour satisfaire ses plus grosses fortunes (cadeau fiscal de 15 milliards d’euros) ; comme Mittal avec ses actionnaires ! 2. Il s’augmente de façon Ă©hontĂ©e (de 200%) alors que le pouvoir d’achat est en chute libre ; comme n’importe quel patron ( l’ex d’EADS par exemple !) 3. Il fait supporter aux salariĂ©s de son entreprise (la fonction publique) la redistribution des bĂ©nĂ©fices fiscaux (voir le 1) en faisant organiser par les cadres de son Ă©quipe gouvernemental (Fillon, Darcos, Santini, et la suite de la clique !) un vaste plan social : suppression de 40 000 emplois par an ! comme le fait Mittal pour le site de Gandrange ! 4. Il s’assoit royalement sur les Droits de l’homme (Kadhafi, La Chine, La Tunisie
) ainsi que beaucoup de patrons en Inde ! 5. Il est le roi du racontar, du bobard, du mensonge, de la tromperie, de l’hypocrisie, de la dissimulation, bref, telle ShĂ©hĂ©razade, il nous raconte des contes ( c’est parait-il de la communication ). Il contrĂŽle ce que vont dire les mĂ©dias en leur donnant un Ă©pisode de l’histoire chaque jour (son histoire de divorce en est un modĂšle lors de la venue de Kadhafi) ! Il fait donc comme Mittal qui a dit que le site de Gandrange ne fermera pas ! Mais Sarkozy a raison de faire cela car, comme la princesse orientale, Ă  force de raconter des fables, on endort la population et ainsi on ne se fait pas couper la tĂȘte ! (Source: Marianne2.fr Dimanche 18 Mai 2008 – 12:00)

 

 

Home – Accueil Ű§Ù„Ű±ŰŠÙŠŰłÙŠŰ©

Lire aussi ces articles

6 mai 2002

Accueil         TUNISNEWS 3Úme année, N° 718 du 06.05.2002 Pour consulter les archives de notre liste,

En savoir plus +

Langue / لŰșŰ©

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

Ű­ŰŻŰŻ Ű§Ù„Ù„ŰșŰ© Ű§Ù„ŰȘي ŰȘŰ±ÙŠŰŻ Ù‚Ű±Ű§ŰĄŰ© Ű§Ù„Ù…Ù†ŰŽÙˆŰ±Ű§ŰȘ ŰšÙ‡Ű§ Űčلى موقŰč Ű§Ù„ÙˆÙŠŰš.