APPEL AU RASSEMBLEMENT DU 24 FEVRIER 2006
   
  Le « Comité du 18 Octobre pour les Droits et les Libertés des       tunisiens et tunisiennes »
 Demande à tous les tunisiens et tunisiennes d       êtres présents au Rassemblement ce Samedi 24 Février à 15 H au siège du       FDLT rue d’Angleterre (perpendiculaire à la rue Jamel Abdenaceur et en       face de la poste tunisienne)
 Pour revendiquer en la circonstance :  
 – Nos libertés       de réunion, de manifestation et d’_expression;        – Nos droits à la constitution de partis et d’associations ;        – L’arrêt des harcèlements judiciaires contre la LTDH,contre l’AMT       (Association des magistrats tunisiens) et contre notre jeunesse (zarzis,       ariana, binzert, menzel bourguiba, etc…)               La défense de nos libertés et de nos droits est trop importante pour la       laisser s’étouffer par une police aux ordres de la dictature et de la       mafia.       Les actions de défense de nos Libertés et de nos Droits doivent dépasser       nos différences et nos contradictions.
 Rassemblons nous pour       nos Droits et nos Libertés. Rejoignez-nous à 15h ce samedi 24 février       2006.
                C/18/OCTOBRE. 
Appel à l’opinion nationale       et internationale
 
 Tunis le 21/02/06       Nous, membres du  « Comité du 18 Octobre pour les Droits et les Libertés       des tunisiens et tunisiennes », avons demandé à tous les tunisiens et       tunisiennes d êtres présents au Rassemblement ce Samedi 24 Février à 15 H       au siège du FDLT rue d’Angleterre (perpendiculaire à la rue Jamel       Abdenaceur et en face de la poste tunisienne)
 Pour revendiquer en la circonstance :  
 – Nos libertés de réunion, de manifestation et       d’_expression;        – Nos droits à la constitution des partis et des associations ;        – L’arrêt des harcèlements judiciaires contre la LTDH,contre l’AMT       (Association des magistrats tunisiens) et contre notre jeunesse (zarzis,       ariana, binzert, menzel bourguiba, etc…)               Etant donné que ce sera un rassemblement pacifique pour lequel nous avons       demandé une autorisation préalable auprès des autorités compétentes, que       nous n’avons pas l’intention de rentrer en confrontation avec la police du       régime. Que nous n’avons pas l’intention de perturber l’ordre public.        Cependant, nous avertissons l’opinion publique nationale et internationale       que si dérapage aurait (interdiction du rassemblement et de l’accès aux       locaux du FDLT, bouclage des rues et des artères, etc…) ce sera la faute       du régime et de sa police.
 Car nous sommes déterminés à faire valoir nos       droits les plus élémentaires.
 Ceci       dit, nous demandons à ce que chacun prend sa responsabilité et user de ses       influences auprès des autorités pour que ce rassemblement ne dégénère pas       et puisse se faire dans l’ordre .               Pour       C/18/OCTOBRE  
 
  
  
 
Tunisie: des opposants dénoncent     des atteintes à la liberté de réunion
   
  AFP, mardi 21 février 2006  
 TUNIS – Des     opposants tunisiens ont accusé mardi les autorités de les empêcher de se     rassembler et dénoncé une atteinte au droit et à la liberté de réunion dans     un contexte de “verrouillage politique total”. Des représentants du     “Collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés” s’exprimaient au     cours d’une conférence de presse dans les locaux du Parti démocratique     progressiste (PDP, légal), dont l’accès était interdit par des policiers aux     membres du collectif étranger à ce parti. 
   
 Ils ont en outre     annoncé dans un communiqué le lancement d’une “campagne de protestation”     pour défendre le droit de réunion et prévu un rassemblement vendredi     prochain dans les locaux du Forum démocratique pour le travail et les     libertés (FDLT), parti d’opposition légal membre du collectif. Le collectif     du 18 octobre a été créé autour de huit opposants qui avaient observé une     grève de la faim de plus d’un mois, en octobre et novembre 2005 à Tunis,     avant de suspendre leur mouvement durant le Sommet mondial sur la société de     l’information. Ce collectif regroupant des opposants de diverses tendances,     y compris pour la première fois des opposants islamistes, reprend les     revendications des grévistes pour le respect des libertés d’association et     de presse, ainsi que l’élargissement des “prisonniers politiques”.  
   
 Ex-gréviste et     secrétaire général du PDP, Néjib Chebbi, a dénoncé une “escalade”, accusant     les autorités de se livrer à “un verrouillage politique total, en empêchant     toute activité associative ou politique indépendante”.  “L’état des droits     et libertés en Tunisie est effarant”, a-t-il dit. Le chef du FDLT, Mustapha     Ben Jaâfar, a dénoncé, de son côté, l’existence en Tunisie d'”un état     d’urgence qui ne dit pas son nom”, affirmant que “le régime a renforcé le     verrouillage de la scène politique”. Le collectif du 18 octobre avait     dénoncé l’empêchement d’une réunion le 25 janvier dernier au siège du FDTL.    
 
 Les autorités ont assuré de leur côté que le     FDLT, le PDP ainsi que les cinq autres partis d’opposition “mènent toutes     leurs activités librement et sans entrave”. La conférence de presse tenue     mardi “par ces deux partis politiques offre en elle-même un cinglant démenti     aux allégations démagogiques de leurs dirigeants”, a indiqué une source     officielle.
 
 AFP
 
  
 Aucun cas de     grippe aviaire en Tunisie, selon le ministre de l’Agriculture
 
  
 
 APF 4 – 22.02.2006 00:29
 TUNIS (AP) — Aucun cas de grippe aviaire n’a     été enregistré en Tunisie, a affirmé mardi le ministre tunisien de     l’Agriculture     Mohamed Habib Haddad.
 
 Les 38.000 tests qui ont été effectués ont     montré l’absence de grippe aviaire dans le pays, a précisé M. Haddad lors     d’un débat parlementaire.
 
 Autre signe de cette situation favorable, selon     le ministre tunisien, “la confiance” que continue de témoigner l’Union     européenne à la Tunisie, seul pays arabe à exporter son produit avicole vers     le Vieux continent.
 
 Toujours est-il que les appréhensions suscitées     par l’épizootie de grippe aviaire a causé une chute de la consommation de la     viande de volaille en Tunisie dans une proportion de plus de 40%, selon les     chiffres parus dans la presse locale.
 
 Pour aider à l’atténuation de la crise à     laquelle font face les éleveurs, le ministre a annoncé l’acquisition par le     gouvernement de 4.000 tonnes de viande de volaille en vue de les stocker,     outre la recherche de nouveaux marchés pour la commercialisation de la     production.
 
 Quant à l’endettement des producteurs, il sera     traité “au cas par cas”, a-t-il ajouté, en appelant les Tunisiens à     consommer le     poulet local qui est “sain”. 
 
 Associated  Press 
 
  
Tunisie     Expatriation légale
     Profitant d’une législation fiscale favorable aux entreprises non résidentes,     la société française Overseas Works Solutions (OWS) propose aux ingénieurs     et techniciens tunisiens un service inédit : des contrats de travail     ponctuels à l’étranger (Afrique et Moyen-Orient, principalement), dans de     nombreux secteurs : industrie, travaux publics, énergie, télécoms, etc.           Une cinquantaine de cadres ont déjà été recrutés, et OWS compte tripler ses     effectifs d’ici à 2007.            (Source : JA/L’Intelligent N°2354 du 19 au 25     février 2006)
  
 
Italy’s foreign ministers raises death toll       of last week’s cartoon protests in Libya
 
             Associated Press, le 22.02.2006 à 12h06       ROME (AP) _ Italy’s foreign minister said Wednesday that 14 people died       during riots over Prophet Muhammad cartoons in front of the Italian       consulate in Libya last week _ three more than previously reported.              Gianfranco Fini said that citizens from foreign countries were also       believed to have died in the riots Friday. The minister, addressing       lawmakers, did not elaborate and cited «official Libyan sources».              Associated Press
 
 
Le livre de M. Houcine Mhamdi     est en vente à Paris
 
 Veuillez lire le     livre qui met à nu Ben Ali et son régime a travers toutes les politiques et     surtout sa politique médiatique et extérieure. Le livre est  à  base de     documentation.
 
 Veuillez     en faire connaissance.
 
 mon     livre vient d’être mis en vente il y a une heure dans deux librairies     parisiennes :
 
 1-     Librairie du Monde Arabe, 220, rue Saint Jacques, Paris 5°
 
 2-     Librairie Averroès, 7, boulevard Saint Germain, Paris 5°
 
 Prix de vente : 14 euros, 215     pages
 
     j’a’ttends votre soutien.
 merci    
 
 Houcine Mhamdi
 
(Source:     Message reçu De M. Mhamdi le 22 février 2006 à        08:37:33, heure de Tunis)
 
     
     
  
 
Mauritanie -La junte veut mieux       vendre ses ressources naturelles
 
                 par Nick Tattersall         Reuters, le 22.02.2006 à 11h22         NOUAKCHOTT, 22 février (Reuters) – Six mois après sa prise de pouvoir         sans effusion de sang, la junte militaire de Nouakchott s’emploie à         revaloriser les termes de l’échange avec les partenaires étrangers qui         lui achètent ses ressources naturelles, afin de faire reculer la         pauvreté.                  Indépendante depuis 1960, la République islamique de Mauritanie possède         des richesses halieutiques, du minerai de fer et du pétrole, dont elle         va commencer à extraire ce mois-ci la première goutte. Mais ses         habitants sont parmi les plus pauvres du monde, près des deux tiers         vivant avec deux dollars par jour ou moins.                  Les chalutiers européens se livrent à une véritable razzia parmi les         bancs de poissons qui foisonnent au large de ce pays largement         désertique, menaçant le niveau de vie des 30.000 pêcheurs locaux et les         contrats pétroliers passés par l’ancien régime sont jugés déséquilibrés.                  “Dorénavant, tous les nouveaux contrats seront conclus dans les intérêts         du pays, ce qui n’a pas toujours été le cas dans le passé”, a déclaré         mardi à Reuters le colonel Mohamed ould Abdelaziz, leader du coup d’Etat         d’août dernier.                  “Nous établirons un exemple à suivre par les gouvernements suivants”, a         précisé ce membre du conseil militaire qui a renversé le régime         impopulaire et autoritaire du président Maaouya ould sid’Ahmed Taya mais         promis de remettre le pouvoir aux civils l’an prochain.                  En attendant l’élection présidentielle prévue en mars 2007, le conseil         militaire s’en est remis à un gouvernement de technocrates pour assurer         la transition et combattre la corruption. Mais la tâche est immense.                  Le Fonds monétaire international a approuvé en décembre l’annulation de         la dette de 19 pays pauvres, mais la Mauritanie n’a pas fait partie du         continent en raison de la dérive sensible de ses dépenses publiques.                  “L’ARGENT DU PETROLE IRA AUX MAURITANIENS”                  “Nous nous sentions riches. Nous pensions avoir une économie forte. En         fait, elle était pourrie jusqu’à l’os. C’était comme une vitrine de         boulangerie débordant de belles boîtes, mais dont tout à l’intérieur est         rassis”, dit un haut responsable à propos de l’ancien régime.                  La Mauritanie espère rejoindre le club des pays africains producteurs de         pétrole ce mois-ci avec le premier pompage de son gisement offshore de         Chinguetti. S’assurer que la future manne pétrolière soit rigoureusement         gérée était l’une des raisons du coup d’Etat d’août dernier, a affirmé         Abdelaziz.                  “Sur le plan économique, c’était une totale catastophe, la corruption         massive. Le système en place n’aurait pas garanti que les revenus         pétroliers soient proprement gérés”, a-t-il assuré.                  Le gouvernement transitoire cherche notamment à modifier des amendements         à un contrat de partage de production conclu avec la compagnie         pétrolière australienn Woodside Petroleum Ltd.         par l’ancien ministre du Pétrole actuellement en prison pour fraude.                  Ces amendements réduisent la part de revenus de la Mauritanie, octroient         à la compagnie australienne des exonérations fiscale exorbitantes et un         monopole d’exploration de plusieurs années. Woodside affirme pour sa         part la validité de ces dispositions.                  Le gouvernement cherche aussi à renégocier les licences de pêche         accordées à l’Union européenne, estimant que la valeur des prises des         pêcheurs des pays de l’UE représente cinq fois les revenus qu’en tire         l’Etat.                  Au sujet des craintes que les militaires renoncent finalement à rendre         le pouvoir aux civils une fois qu’il rouleront sur l’or noir, Abdelaziz         répond avec un sourire: “Pour nous, ce n’est pas un problème d’argent.         Le pétrole ira aider les Mauritaniens en général.”                   REUTERS
 
       
 
Un général israélien affirme       qu’Abdallah II pourrait être “dernier roi de Jordanie”
 
             AFP, le 22.02.2006 à 13h14       JERUSALEM, 22 fév 2006 (AFP) –  Le général israélien Yaïr (BIEN  Yaïr)       Naveh a averti mercredi que le roi Abdallah II de Jordanie  risquait       d’être le “dernier souverain” hachémite, mettant en garde  contre la       constitution d’un “axe” islamiste de Téhéran à Gaza.              “Je ne suis pas sûr qu’il y aura un autre roi en Jordanie alors        qu’environ 80% de la population de ce pays est constituée de        Palestiniens”, a déclaré le général Naveh, commandant de la région  centre       d’Israël qui couvre la Cisjordanie, lors d’un exposé à  Jérusalem.              Il s’est alarmé du risque de constitution d’un “axe” islamiste  qui       partirait de l’Iran “qui proclame sa volonté de détruire  Israël”,       traverserait “l’Irak où l’on ne sait pas ce qui peut se  passer”, pour       aboutir aux territoires palestiniens de Cisjordanie et  Gaza.              Un tel axe pourrait selon lui traverser un jour la Jordanie où  les       islamistes “devraient beaucoup se renforcer” après la victoire  des       islamistes du Hamas aux législatives palestiniennes du 25  janvier.       Le Hamas, qui s’apprête à prendre la direction d’un nouveau  gouvernement       palestinien, place Israël, selon lui, face au risque  d’un “Etat ennemi”.              “Il faut bien entendre ce que disent les dirigeants du Hamas et  les       prendre au sérieux. Ils ont bel et bien l’intention de nous  jeter       (Israël) à la mer, quitte à le faire par étapes et laisser  d’autres       commettre des attentats à leur place”, a-t-il souligné.              AFP
 
  
      
 
Arab       and Westerner  intellectuals appeal
          
             In an international situation marked by a growing confrontation between       the Arab and Moslem world and the West over a number of contentious       political issues and by a tense atmosphere fuelled by mutual feelings of       fear, distrust and accusations, the new crisis which has erupted following       the publication of cartoons of the Prophet Mohammed by some Danish and       Norwegian newspapers and then by other Western media has exacerbated the       situation.               These cartoons provoked and continue to provoke in many Arab and Moslem       countries massive demonstrations fuelled by deep feelings of anger and       indignation at the attack on Muslim beliefs.  On the other hand, these       angry reactions contribute to promoting feelings of fear and suspicion of       Islam and Muslims in Western countries.  The situation is all the more       dangerous because such reactions are presented as part of a clash between       Islamic values which oppose the idea of personification of the Prophet and       the value of freedom of __expression, which permits this personification,       thus widening the gap between two sets of values and civilizations.               Unfortunately this event is the latest in a series which threatens to       continue to undermine mutual confidence and understanding, the price of       which might be paid by many innocent people.               Arab and Scandinavian intellectuals, sharing the same values of human       rights , democracy mutual respect and cooperation between nations ,        believing that civilisations must live side by side and enrich each other,       seek every opportunity to promote peace and human development.  We express       our:               – Condemnation of any attempt to aggress the beliefs of any people       or any religion. Therefore we consider that religious as well as ethnic       and other minorities must be protected from hate speech , intimidation and       prejudice.               – Rejection of any connection between Islam and terrorism, phenomena which       have been, unfortunately, a part of history but have not been linked       specifically to a religion, a nation or an era.               – Refusal to blame a country, people or civilisation for an isolated       action already condemned by the authorities of the country(s) where the       action occurred.               – Attachment to freedom of opinion, one of the most important pillars of a       democracy and a basic right enshrined in the Universal  Declaration of       human Rights (Article19). This basic right has to enhance  not contradict        the right to dignity (Article 1), and the right to freedom of belief and       religion ( Article18) and the right to live in peace (Preamble).  No right       or liberty is absolute; it is limited by other people’s rights and       freedoms.            We call on the media, politicians and citizens in the West and in the       Arab and Muslim world  to heed the danger of increasing the stakes by       oversimplification, mixing issues and generalization.  The situation is       extremely delicate and requires that everyone be extremely responsible, to       prevent widening this gap, so we can bridge it in order to preserve peace,       international cooperation, friendship between peoples and fruitful       cooperation between civilisations..                                                                   Paris       9-2-2006             Signatures       Martine Aubry (France)       Mohamed al-Talibi (Tunisie)       Haytham Manna (Syrie)       Moncef Marzouki (Tunisie)       Abdelaziz Nouaydi (Maroc)       Mohamed Bechari (France)       Abdulhadi Khalaf (Bahrain)       Abbas Aroua (Algérie)       Adline Hazane (France)       Kamel Elabidi (Tunisie)       Violette Daguerre (Liban)       Abdullah Al Riyami (Oman)       Robert Menard (France)       Likaa Abo Ajeb (Syrie)       Rachid Mesli (Algérie)       Ammar Qurabi (Syrie)       Abel Salam Belaji (Maroc)       Jawad Ghanem (UK)       Abdallah Hermatalah (Mauritanie)       Abdelhamid Abdessadok (Canada)       Nowar Atfeh (Syrie)       Mariam Osman Sherifay (Suède)       Susanna Lundberg (Suède)       Haytham Maleh (Syrie)       Tasso Stafilidis (Suède)       Ayman Sorour (Egypte)       El Mostafa Soleih (Maroc)       Aberrahim Sabir (Maroc)       Hussam Abdallah (Egypte)       Salman Tamimi (Iceland)       Lina Larsen (Norway)       Mostafa Siric (Bosnia)       Adly Abuhajar (Sweden)       Bakhtiar Amin (Danmark)       Naser al-Ghazali (Suède)       Lakhdar Paddani (France)       Ramiz Zakaj (Albania)       Taysir Alony (Spain)       Anas Schakfa (Austria)       Mohammed Almastiri (France)       Fethi Belhaj (France)       Abdel Wahid Bedersson(Suède)       Mohamed Hamza (Suède)       Aied Fayoumi (Suède)       Samir Da’bas (Suède)       Asma Saleh (Suède)       Hanan Ali (Suède)       Abir Azami (Danmark)       Wisam Jalabi (Suède)       Gustaf Björck, (Sweden)       Ingrid Kvestad (Sweden)       Basel Shalhoub (Suisse)       Rawia Morra (France)       Luciano Astudillo (Suède)       _Carin Wedar (Suède)       Noureddine Chatti (Suède)       Daniel Maier (UK)       Torsten Jurell (Suède)       Fatimi Idrissi (Suède)       Johan Toresson (Suède)       Ingmar Lindberg (Suède)       Hedi Keshrida (Suède)       Arne Orun ( Norvège)       Ahmad Salloum (France)       Trude Falch (Norvège)       Lars Lonnbach( Suède)       Per Thorsdalen ( Suède)       Ake sander (Suède)       Ingerid Straume (Norvège)       Are Saastad (Norvège)       Ole Henning Sommerfelt (Norvège)       Tim Brenne (Norvège)       Ulla Kastrup (Suède)       Daniel Voguet (France)       Ulla Kastrup ( Suède)       Abdulrahman Mario (Malte)       Daw Miskine (France)       Abdelmajid Wakil (Portugal)       Tomasz Miskiewicz (Poland)       Anouar Koutchoukali (Pays Bas)       Naha Gabriel (Suède)       Miquel Gabriel (Suède)       Merian Ahmad (Suède)       Lif Gelan (Suède)       Uthman Twalebeh (Suède)       Ammar Sabri (Suède)       Lina Wisam (Suède)       Mats Johanson (Suède)       Hamida Tahiri (Suède)       Mohamad Kadoura(Suède)       Fatima Yasin (Suède)       Utared Haidar (UK)       Falah Salha (Hongrie)       Ahmet Akgunduz (Holland)       Jean Nasta (Germany)       Brahim Taouti (Danmark)       Mohamed Salam (UK)       Hogan Larson (Suède)       Ann Sophie Rold (Suède)       Maamoun Homsi (Syrie)       Kian Reme )Norvege)       Anders Sundelin, (Suède)       Dan Israel, (Suède)       Ulla Wikander (Suède)       Håkan A Bengtsson(Suède)       Mattias Gardell, (Suède)       Anders Fänge; (Suède)       Abdelfattah Zgaia(Suède)        Anja Breien(Norvège)       Anne Edelstam (Suède)       Hans Kristian Simensen (Suède)       Dagmar Forland, Trondheim( Norvège )       Veronica Melander(Suède)       Eugene Schoulgýn (Suède)       Edda Manga (Suède)       Torbe Wisborg (Suède)       Olav Unsgaard (Suède)       Erling Folkvord ( Norvège).       Michael Azar, (Suède)       Kristina Ekelund (Suède)       Espen Thorstenson ( Norvège)       Mette Jackson( Norvège)       Marcus Andersson( Suède)       Svetlana Duric ( Norvège)       Christian Martin. ( Suède)       Sattar Baber Ambassador of Pakistan        Françoise Sule ( Suède)       Lena Näslund( Suède)       mohemmad Fazlhashemi( Suède)       Omar Kitmitto Ambassador of palestine.    
 
  
     
     
 Tunisie     
Universités privées en panne
   
         par FÉRIEL BELCADHI           Les espoirs placés dans ces établissements pour désengorger     l’enseignement supérieur public tardent à se concrétiser.           En juillet 2000 était promulguée la loi sur l’enseignement supérieur privé.     Elle visait à mettre de l’ordre dans un secteur en plein essor, mais qui     avait besoin d’être mieux encadré. Les responsables, qui espéraient voir les     vingt universités privées que compte le pays absorber quelque 30 000     étudiants en 2006, n’ont pas tardé à déchanter. Pour cette année 2005-2006,     le nombre d’étudiants inscrits dans ces établissements n’excède guère 3 000,     dont plus du quart à l’Université libre de Tunis (ULT), leader du secteur.         Ce chiffre est dérisoire compte tenu du nombre croissant de bacheliers     frappant chaque année aux portes de l’enseignement supérieur. Les effectifs     estudiantins ont en effet plus que triplé en dix ans, passant de 113 000 en     1995-1996 à plus de 360 000 aujourd’hui. D’ici à 2010, ils seront un     demi-million. Un boom difficile à maîtriser, alors même que 5 % du budget de     l’État est alloué au ministère de l’Enseignement supérieur.           Pourquoi les encouragements et les incitations consentis par les pouvoirs     publics aux investisseurs n’ont-ils pas permis un plus grand développement     des universités privées ? Mohamed Boussaïri Bouebdelli, président fondateur     de l’ULT, s’interroge lui aussi : « D’où vient un tel décalage entre l’offre     et la demande ? Avons-nous surévalué cette dernière ? Avons-nous surestimé     les moyens dont pourraient disposer les familles pour financer les frais de     scolarité de leurs enfants ? Est-ce la qualité de l’enseignement supérieur     privé et de ses diplômes qui fait problème ? » Le président fondateur de     l’ULT déplore également que les pouvoirs publics n’aient pas tenu toutes     leurs promesses, notamment celles relatives à la prime d’investissement, à     la prise en charge par l’État d’une partie des salaires et des charges     sociales des enseignants, qui auraient peut-être contribué à un meilleur     développement du secteur.           Pour le moment, les établissements supérieurs privés se maintiennent à flot     grâce à l’afflux d’étudiants étrangers, notamment ceux d’Afrique     subsaharienne. Ces derniers représentent plus de la moitié des effectifs de     l’ULT et presque autant dans les établissements similaires. Les étudiants     ivoiriens, maliens, camerounais, sénégalais ou congolais pallient ainsi la     baisse des demandes d’inscription de leurs camarades tunisiens. Ces derniers     sont plus attirés par les universités étrangères, notamment celles d’Europe     de l’Est ou de Russie. Encore leur faut-il avoir les moyens de payer des     frais de scolarité compris entre 1 700 et 7 000 dinars annuels (entre 1 000     et 4 310 euros), sachant que le « smic » en Tunisie est d’environ 200     dinars, soit 123 euros.           Le secteur peut-il survivre à sa crise actuelle ? Mohamed Boussaïri     Bouebdelli pense que les pouvoirs publics ont intérêt à prendre en charge     partiellement les frais de scolarité (bourses, prêts, etc.) d’un certain     nombre d’étudiants qui choisiraient de s’inscrire dans les universités     privées. C’est le seul moyen, en tout cas, pour désengorger les treize     universités publiques, qui ont largement dépassé leurs capacités d’accueil.              (Source : JA/L’Intelligent N°2354 du 19 au 25     février 2006)
 
 
 Opération Maghreb 
         par FRANÇOIS SOUDAN           Contrairement à la rumeur, il n’a guère été question de l’Irak et du     Sahara occidental lors des visites qu’a effectuées Donald Rumsfeld à Tunis,     Alger et Rabat du 11 au 13 février. On a beaucoup parlé, en revanche, de     terrorisme, de sécurité et de ventes d’armes.           L’espace occupé par les États-Unis au sein de l’imaginaire politique arabe –     en l’occurrence maghrébin – et la rétention d’information pratiquée comme     une seconde nature par la quasi-totalité des régimes en place sont tels que     toute visite d’un responsable américain dans la région suscite immédiatement     les fantasmes et les scénarios les plus opaques, sur fond d’inévitable     théorie du complot. A fortiori lorsque le personnage en question s’appelle     Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense, maître de l’hyperpuissant     Pentagone, co-concepteur de l’invasion de l’Irak (et de l’Afghanistan) et     abcès de fixation majeur du curieux rapport d’attraction-répulsion qui relie     la « rue musulmane » au Grand Satan des islamistes.           Si l’on en croit la rumeur, donc, énoncée comme définitive par un certain     nombre de médias maghrébins, Donald Rumsfeld avait pour objectif prioritaire     au cours de sa tournée des trois capitales – Tunis, Alger, Rabat, du 11 au     13 février – de convaincre ses interlocuteurs d’envoyer des contingents en     Irak afin d’y remplacer les forces américaines, lesquelles ont prévu     d’entamer leur retrait à la fin de cette année. Accessoirement et puisque la     stabilité de la région intéresse Washington au plus haut point, l’omnipotent     secrétaire à la Défense devait faciliter, voire imposer, un règlement du     conflit du Sahara occidental.           Or, vérification faite, de l’un et l’autre de ces deux aspects il n’a     pratiquement pas été question lors de cette visite. De bonne source, le     casse-tête saharien n’a été abordé ni à Alger ni à Ifrane (où Mohammed VI a     reçu Rumsfeld). Quant à l’éventuelle participation de troupes maghrébines au     champ de bataille irakien, afin d’y épauler l’armée locale et de permettre     aux Américains de se cantonner au soutien logistique et aérien, elle ne     figurait pas sur l’agenda du ministre. « Pour l’instant, on ne nous a rien     demandé de tel, pas même une contribution à la Force de réaction rapide ou à     l’Isaf en Afghanistan, confie un haut responsable marocain proche du     dossier. Les Américains savent sans doute que la réponse serait négative     dans les trois capitales. »           Précédée d’une tournée « policière » à Rabat et à Alger du patron du FBI     Robert Mueller, les 6 et 7 février, l’escapade maghrébine de Donald Rumsfeld     – lequel venait de Sicile où s’est tenu un sommet des ministres de la     Défense des pays membres de l’Otan – a eu en revanche tout à voir avec le     terrorisme, la défense et les ventes d’armes. Plus prosaïque sans doute     qu’une opération occulte visant à recruter des harkis pour l’Irak, mais pas     moins intéressant.           Terrorisme           La « zone grise » saharo-sahélienne, où évoluent des bandes incontrôlées et     qui sert de refuge et de transit à des « combattants arabes » proches     d’al-Qaïda (des arrestations de petits groupes suspects ont eu lieu     récemment au Mali et au Niger), préoccupe les Américains. Certes, la     coopération sécuritaire avec les services secrets et les forces     antiterroristes des trois pays du Maghreb est jugée « très satisfaisante »     par Donald Rumsfeld, qui a cité deux exemples de collaboration réussie entre     Américains et Maghrébins : le démantèlement en 2002 d’un réseau visant à     perpétrer des attentats dans le détroit de Gibraltar et l’arrestation au     Tchad en 2004 du numéro deux du GSPC, Abderazak el-Para, détenu depuis dans     une prison algérienne.           Le secrétaire à la Défense n’en a pas moins confié son « inquiétude     croissante » quant à la « capacité que des extrémistes violents peuvent     avoir d’opérer au Sahara ». Dans les trois pays, il a martelé sa conception,     résumée en ces termes : « Il faut que, contre les terroristes, nous soyons     constamment dans une stratégie offensive. Il s’agit de changer leur manière     de concevoir la vie avant qu’ils ne changent la nôtre. À l’exemple de la     guerre froide contre le communisme, nous sommes entrés dans une guerre     longue qui exige l’engagement déterminé de toute une génération. »           C’est à Alger, lors d’un entretien de plus d’une heure avec Abdelaziz     Bouteflika, que Donald Rumsfeld a le plus parlé de terrorisme. Dans l’avion     du retour, le chef du Pentagone a confié à quel point il avait été     impressionné par le long récit auquel s’est livré le président algérien : «     Il m’a décrit de l’intérieur la barbarie qu’ils ont vécue, les morts, les     décapités et la façon dont ils l’ont combattue. Il m’a expliqué que la lutte     contre l’extrémisme n’était pas en premier lieu militaire, mais avant tout     politique, économique et culturelle. Il faut du temps et de la patience.     J’ai compris que notre combat, à nous Américains, n’était guère différent de     celui qu’a livré, et que livre encore, le peuple algérien. »           Si les forces spéciales des trois pays du Maghreb central – quatre, en     ajoutant la Mauritanie – participent déjà aux côtés des Américains aux     opérations « Active Endeavour » en Méditerranée et « Flintlock » au Sahara,     il est clair qu’aux yeux de Rumsfeld la région est loin d’être suffisamment     sécurisée. À preuve, a-t-il exposé à ses interlocuteurs, les informations     dont disposent ses services sur le nombre important de combattants     tunisiens, algériens et surtout marocains recrutés en Irak par Abou Moussab     al-Zarqaoui – lequel se montrerait beaucoup plus ouvert vis-à-vis des     Maghrébins que la direction historique d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri en     tête, traditionnellement méfiante à leur égard.           À Tunis, Alger et Rabat, la réponse formulée à ces inquiétudes est la même :     la coopération sécuritaire ne saurait être unilatérale ; si les Américains     partageaient leurs renseignements de façon plus transparente au lieu de les     délivrer au compte-gouttes, « nous serions plus efficaces et plus     opérationnels ». Message reçu ?           Défense           Ce fut l’autre aspect, ès qualités en quelque sorte, de la tournée de Donald     Rumsfeld qui n’oublie jamais que le Pentagone est avant tout un formidable     complexe militaro-industriel. Si la coopération est en ce domaine fluide     avec l’armée tunisienne (plus de 3 500 officiers tunisiens ont subi des     périodes de formation aux États-Unis au cours de ces vingt dernières années,     sans compter les unités spéciales) et bien évidemment avec le Maroc,     gratifié du label d’« allié majeur hors Otan » et le seul des trois pays à     accorder un large accès à ses ports, à ses aéroports et à son espace aérien     aux forces américaines, c’est autour du « cas » algérien que s’est focalisé     l’essentiel des discussions. Rumsfeld a ainsi confié qu’au cours de son     entretien avec Abdelaziz Bouteflika, ce dernier avait évoqué son souhait     d’acquérir auprès des États-Unis des armements dotés d’appareillages de     visée nocturne, ainsi que des hélicoptères de transport.           À l’évidence, le formidable marché de la mise à niveau de l’armée algérienne     – qui négocie avec la Russie le renouvellement de son parc d’aviation de     combat et de blindés – intéresse le VRP qu’est aussi Donald Rumsfeld. Mais     entre la vigilance du Congrès, les réticences algériennes à conclure les     fameux « End User Certificates » qui interdisent la revente des équipements     à des pays tiers et les craintes des voisins, le secrétaire à la Défense     marche sur des œufs. À peine avait-il quitté Alger, le 12 février, que ses     hôtes marocains exprimaient devant lui sans fard leur préoccupation quant au     « réarmement » algérien. D’ores et déjà, tous les observateurs militaires     savent qu’en termes de matériels de combat au sens large (aéronefs, blindés,     artillerie), l’ANP algérienne surclasse assez largement les FAR marocaines.     Le pire qui puisse arriver à la région serait sans doute l’ouverture d’une     course aux armements, hypothèse que les Américains ne souhaitent évidemment     pas alimenter.           Droits de l’homme           Même si ce sujet n’est pas de ceux qu’il affectionne – il préfère laisser à     sa collègue Condoleezza Rice le rôle de donneuse de leçons démocratiques -,     Donald Rumsfeld n’a pas pu échapper à quelques phrases et à quelques     postures à propos de l’état des libertés dans une région, qui, vue de     Washington, connaît toujours de sérieux déficits en ce domaine. « L’Histoire     nous a appris que la liberté politique et la liberté économique vont de     pair, l’une dépendant de l’autre pour asseoir la stabilité », a-t-il ainsi     confié – une petite phrase aussitôt interprétée comme concernant au premier     chef la Tunisie du président Ben Ali.           Interrogé par des journalistes qui l’accompagnaient sur le point de savoir     comment il comptait faire passer ce message auprès de ses hôtes maghrébins,     Rumsfeld a émis cette réponse prudentissime : « En leur rendant visite, en     coopérant avec eux et en les félicitant pour leurs progrès. » Une position     plus proche de la non-ingérence française (et européenne) que du projet     messianique, moral et unilatéraliste du « Grand Moyen-Orient ». Un an après     l’avoir lancée à grand fracas, les Américains se rendraient-ils compte que     la dynamique vertueuse du GMO profite plus aux théocrates qu’aux démocrates     ? Le score électoral des partis chiites irakiens et des Frères musulmans     égyptiens ainsi que la victoire du Hamas en Palestine sont, il est vrai,     passés par là…           Prié de s’exprimer sur ce dernier point, le secrétaire à la Défense s’est     essayé non sans mal au grand écart diplomatique : « Ces groupes islamistes     qui entrent aujourd’hui dans un processus politique seront bientôt     confrontés à des décisions difficiles à propos de leurs programmes et de     leurs organisations nationales. Le fait de participer à un gouvernement va     les obliger à prendre des responsabilités devant les électeurs qui, à leur     tour, leur demanderont des comptes. »           La dernière étape marocaine de la tournée de Donald Rumsfeld aura été à ce     sujet significative. Des trois pays, le royaume est celui que le secrétaire     à la Défense connaît le mieux (ou le moins mal) : il s’y est déjà rendu     quatre fois alors qu’il n’a visité la Tunisie (c’était en tant que touriste)     et l’Algérie (comme membre de l’administration Gerald Ford, il y a trente     ans) qu’une seule fois. Le Maroc est également le seul pays où l’annonce de     son arrivée, tenue officiellement secrète à Tunis et à Alger jusqu’au     dernier moment, s’étalait à la une des journaux depuis une semaine. Le seul     où il a accordé une interview (au Matin). Le seul aussi où il a passé la     nuit. Le seul surtout où une manifestation publique concernant sa visite a     été autorisée. Réunissant quelques centaines de personnes devant le     Parlement de Rabat, elle fut, comme on l’imagine, très hostile avec des     pancartes du genre « Rumsfeld criminel de guerre » et des photos de     suppliciés de la prison d’Abou Ghraib.           Le message subliminal était clair, même pour un néoconservateur aussi     schématique que « Don » : vous voulez plus de démocratie ? Plus de liberté ?     Vous comptez sur nous pour éradiquer la menace terroriste en ouvrant la     boîte de Pandore ? Vous nous sommez de changer ou d’être changés ? Fort     bien. Voyez ce que cela donne.           (Source : JA/L’Intelligent N°2354 du 19 au 25     février 2006)
 
« On a enlevé le casque, mais la tête     reste coloniale »
  
         par RÉGIS DEBRAY           Ce n’est qu’en respectant les croyances des autres que l’Occident     peut demander qu’on respecte les siennes. C’est dans cet esprit que     l’essayiste français Régis Debray commente pour Le Nouvel Observateur «     l’affaire des caricatures ».           La liberté de s’exprimer n’a jamais été la liberté de dire n’importe quoi.     L’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 dispose que     tout citoyen peut s’exprimer… « sauf à répondre des abus de cette liberté     dans des cas déterminés par la loi ». La loi de 1881 sur la liberté de la     presse a connu tant d’adjonctions que nous combinons aujourd’hui une     intolérance épidermique à la censure avec une multiplicité d’interdits     pratiques. Protection des mineurs, secret médical, respect de la vie privée,     incitation à la haine raciale et religieuse, injure et diffamation, propos     homophobes, judéophobes, misogynes. La liberté de la presse est inséparable     d’un droit de la presse qui est un casse-tête à l’intérieur même de notre     monde « catho-laïque », reportez-vous au dernier numéro de Médium (medium@editions-babylone.com     ) et aux affaires Benetton, Scorsese, Toscani.           La liberté de chacun s’arrête où commence « la protection des droits     d’autrui ». Ne nous gargarisons donc pas avec ce mythe d’une liberté     absolue, et souvenons-nous que notre relative liberté est le produit de     trois siècles de luttes civiles, que le moindre état de guerre, déclaré ou     non, remet à chaque fois en question. D’ailleurs, en Alsace-Lorraine, il y a     encore un article du Code de procédure pénale qui punit de trois ans     d’emprisonnement l’outrage à Dieu (non appliqué mais non abrogé), et     l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas prévoient encore des sanctions     contre le sacrilège. On ne se débarrasse pas facilement du passé.           Le fait est que dans L’Assiette au beurre ou Le Charivari du début du siècle     dernier il y avait des caricatures qui seraient interdites aujourd’hui.     Toutes les minorités, tous les groupes de conviction montent désormais au     créneau, l’un après l’autre, pour dire : pas nous, pas ça. L’abaissement de     l’État donne libre cours aux passions et aux intolérances de notre société     civile. La puissance publique, c’est notre ultime rempart. S’agissant des     images, le distinguo entre la critique et l’injure est assez subtil. La     photographie ou le dessin sont-ils exposés ou à huis clos ? Y a-t-il     affichage ou non sur la voie publique ? Pour un but mercantile ou de débat     d’idées ? La Cène de Léonard de Vinci revue par Girbaud a fait l’objet d’une     mesure d’interdiction partielle alors que l’affiche du film Amen a été jugée     comme pouvant contribuer à un progrès de la réflexion.           La liberté d’expression fait corps avec l’exception laïque. Mais ne     projetons pas nos catégories de pensée et notre système d’émotions sociales     sur une aire culturelle qui a une autre mémoire, une autre histoire, et dans     laquelle le facteur religieux joue le rôle structurant qu’il jouait chez     nous il y a deux à trois siècles. On a enlevé le casque, mais la tête chez     nous reste coloniale. Le monde doit nous ressembler, à défaut de quoi il     sera déclaré arriéré ou sauvage. Si vous n’êtes pas suisse, si vous n’avez     pas pillé la planète pendant cinq siècles, si vous n’avez pas été     alphabétisé, industrialisé, étatisé à la même époque que nous, vous relevez     de la barbarie. Ce défaut de sensibilité historique, chez nos libertaires     purs et durs, relève d’une bonne conscience proprement impériale.           Comprendre l’autre n’est pas prendre le parti de l’autre, on peut dire à la     fois que nos valeurs ne sont pas les seules, mais que nous avons quelques     raisons de les tenir pour bonnes, donc de s’y tenir. Mais admettons que     l’hégire compte six siècles de moins que le calendrier chrétien, que dans     l’Islam la Renaissance a précédé le Moyen Âge ou que la Renaissance de     l’Islam finisse au moment où commence notre Moyen Âge, et que la première     imprimerie du monde arabo-musulman date de 1821 en Égypte. Admettons aussi     que les paranoïaques ne manquent pas d’ennemis, ainsi que la volonté de     l’Occident de prendre contrôle du Proche et Moyen-Orient. Il y a une     disproportion scandaleuse entre la cause et l’effet, mais il faut quand même     contextualiser le scandale.           Nous oublions trop facilement notre deux poids deux mesures, et que     l’Afghanistan est occupé et quadrillé par l’Otan. Au nom de quelles     affinités historiques ou culturelles ? Appelée par qui, sinon par un     fantoche ? Et je ne parle pas du « crime contre la paix » de Bush, qui, si     on prenait un seul instant au sérieux la Charte des Nations unies et son     chapitre VII, devrait être aujourd’hui déféré devant une cour de justice     internationale.           (Source : JA/L’Intelligent N°2354 du 19 au 25     février 2006)
     
 
El-Ayoun TV,     une télévision régionale au Sahara occidental
 
         Florence Beaugé           El-Ayoun (Sahara occidental), envoyée spéciale          Les jours de semaine, le présentateur est en costume-cravate. Le vendredi,     jour de week-end, il revêt le vêtement traditionnel sahraoui. Faire une     télévision de proximité, tel est le mandat d’El-Ayoun TV. Pas facile quand     on couvre… un quasi-désert de 400 000 km2 !          El-Ayoun TV, installée dans la ville du même nom, chef-lieu du Sahara     occidental, est la première chaîne de télévision régionale existant au     Maroc, et même au Maghreb. Elle est née en novembre 2004, un 6 novembre     exactement, car il fallait que son lancement coïncide avec le jour     anniversaire de la “marche verte” qui a vu, il y a trente ans, quelque 350     000 Marocains déferler sur le Sahara occidental, évacué par les Espagnols.           La rédaction – quatre garçons et trois filles – est âgée de 24 ans en     moyenne. Avant d’être embauchés à El-Ayoun TV, il y a un an et demi, les uns     et les autres étaient au chômage. Pour constituer son équipe, Laghdaf Eddah,     le directeur de la station, 48 ans, s’est en effet adressé à l’ANPE     marocaine, où il a recruté “des jeunes de la région”, autrement dit des     Sahraouis, ce peuple éclaté entre le Maroc et l’Algérie, après que le     royaume chérifien eut annexé le Sahara occidental en 1975. La nouvelle     chaîne a veillé à respecter l’équilibre entre les régions sans entrer dans     les histoires de tribus.          Bien sûr, Laghdaf Eddah a eu droit à quelques coups de fil de ministres.     “J’ai reçu tous leurs poulains. A chacun, j’ai dit : “C’est bien vrai que     vous êtes parrainé par ce haut responsable ? Dans ce cas, vous n’avez pas     besoin de travailler à El-Ayoun TV !””, raconte-t-il. Après chaque journal,     Laghdaf Eddah reçoit une avalanche de coups de fil. Des notables qui se     plaignent. Certains demandent sa tête. Une pétition a recueilli 40 000     signatures. “Cela prouve que nous avons au moins 40 000 spectateurs !”,     sourit Laghdaf, tout en saluant son patron, Fayçal Larychi, le directeur du     pôle public audiovisuel marocain, pour être resté sourd à ces pressions.          Les uns reprochent à El-Ayoun TV d’oeuvrer “contre les intérêts du royaume”.     Les autres de s’être rangée du côté du “makhzen” (le pouvoir monarchique).     La chaîne se garde de franchir certaines lignes rouges. Il n’est pas     question de remettre en cause “l’intégrité territoriale”, en clair, la     “marocanité” du Sahara occidental. Laghdaf Eddah, lui-même Sahraoui, a     depuis longtemps fait le choix du Maroc. “Nous vivrons toujours sous     l’hégémonie d’une grande puissance. A choisir, je préfère le Maroc à     l’Algérie. Lui, au moins, tente de se démocratiser”, dit-il.          “Nous représentons une fenêtre de liberté. Il faut savoir l’exploiter à     fond”, martèle ce licencié de droit privé, titulaire d’un DEA des droits de     l’homme obtenu à Besançon. Serait-il prêt, un jour, à claquer la porte ?     “Oui, si on m’impose des choses qui sont contraires à la réalité du terrain     ou à mes convictions, répond-il. Je suis journaliste, rien d’autre !”          L’exercice de ce métier, à El-Ayoun TV, est aussi exaltant qu’épuisant.     L’équipe travaille seize heures par jour, sept jours sur sept. Le principal     souci de la chaîne, c’est d’alimenter ses trois heures d’émission     quotidienne, sans archives d’images, et en tenant compte de son immense     territoire “de proximité”. Pour réaliser un sujet à Dakhla, dans le grand     Sud saharien, un journaliste doit parcourir 550 km, sans compter le trajet     retour. Un cauchemar si l’événement est programmé pour le journal du soir.              (Source : « Le Monde » du 22 février 2006)  
 
Al-Jazira va lancer une chaîne en     anglais ambitieuse… et ambiguë
 
         Jean-Pierre Langellier          DOHA (ÉMIRAT DU QATAR) ENVOYÉ SPÉCIAL          La chaîne satellitaire arabe Al-Jazira, basée à Doha, capitale de l’émirat     du Qatar, fêtera en novembre ses dix ans d’existence. Fière de ses quelque     50 millions de téléspectateurs, elle aura, d’ici là, pris un nouvel envol,     avec le lancement d’Al-Jazira International, la première chaîne     d’information continue, en langue anglaise, installée au Proche-Orient.          Celle-ci naîtra, officiellement, “au printemps” ; officieusement, la date du     15 mai 2006 semble arrêtée. Les participants au second forum d’Al-Jazira,     qui s’est tenu en janvier à Doha, ont eu confirmation des grandes ambitions     de la future chaîne, mais aussi des incertitudes qui entourent sa gestation     et des réserves inquiètes qu’elle suscite déjà au sein même de la rédaction     arabe.          Le directeur d’Al-Jazira International, Nigel Parsons, est un journaliste     britannique, ancien de la BBC et de WTN, familier du lancement de nouvelles     expériences audiovisuelles. Sa chaîne, a-t-il précisé, emploiera entre 200     et 250 journalistes affectés dans la trentaine de bureaux qu’ils partageront     avec leurs confrères d’Al-Jazira. La diffusion des programmes sera     décentralisée dans quatre villes : Doha assurera la moitié du temps     d’émission quotidienne, l’autre moitié étant partagée entre Washington,     Londres et Kuala Lumpur.          La majorité des animateurs de la rédaction viennent des grands réseaux     anglo-saxons : BBC, ITV, CNBC-Europe, Sky News, CNN ou ABC. Par souci de     prestige, la chaîne s’est attachée les services de Sir David Frost, célèbre     ex-vétéran de la BBC et seul journaliste à avoir, en quarante ans,     interviewé sept présidents américains et six premiers ministres     britanniques. Les deux chaînes d’Al-Jazira coordonneront, au jour le jour,     leurs opérations et mettront en commun leurs moyens, autant qu’il sera     possible, mais chacune conservera son autonomie de décision dans le     traitement de l’information.          Al-Jazira International, affirme son directeur, sera une chaîne     “impartiale”, mais qui “ouvrira des perspectives nouvelles”. ” Nous ne     serons pas une BBC-World ou un CNN de plus, ajoute-t-il. Nous voulons être     leader sur ce marché. Nous ne serons pas non plus un miroir d’Al-Jazira, car     nous visons une audience globale. Nous allons vous surprendre.”          Pourtant, bien des ambiguïtés demeurent quant aux orientations éditoriales,     que Nigel Parsons n’a guère dissipées. La “cible” prioritaire, en Occident,     ce sont les 18-35 ans, appartenant aux 2e ou 3e générations d’immigrés. Mais     les musulmans britanniques ont leurs habitudes avec la BBC.          Aux Etats-Unis, la chaîne compte profiter de la perte de crédit de CNN,     déporté à droite dans le sillage de Fox. Cependant, pour l’instant,     Al-Jazira International n’a toujours pas trouvé preneur chez les opérateurs     du câble américains. Quant aux téléspectateurs du monde arabe, ils     continueront sans doute de préférer Al-Jazira en arabe.          Nigel Parsons rappelle volontiers que la marque Al-Jazira a été classée,     lors d’une enquête internationale en 2004, la cinquième “plus influente” au     monde, après Apple, Google, Ikea et Starbucks. Il ne cache pas qu’Al-Jazira     International, voulue et financée, comme sa soeur aînée, par l’émir du     Qatar, entend asseoir sa réputation sur le réseau de celle-ci.          Avant même d’exister, la future chaîne inspire le doute et l’inquiétude au     sein de la maison mère. Lors du forum de Doha, plusieurs journalistes ont     exprimé tout haut ce que la plupart de leurs confrères pensaient tout bas.     Pourquoi ne sait-on presque rien de sa stratégie éditoriale ? Est-on sûr que     ses journalistes feront leur l'”esprit” d’Al-Jazira ?           La rédaction arabe d’Al-Jazira reproche à sa future jumelle de compter trop     de journalistes venus de Grande-Bretagne, et pas assez d’arabisants. Elle     craint que la version internationale ne détourne à son profit l’autorité     acquise par la chaîne, grâce au travail et à la volonté d’indépendance de     ses journalistes.          “Ce qui importe avant tout, c’est la confiance, soulignait, lors du forum de     Doha, le journaliste anglais Hugh Miles, auteur d’une histoire d’Al-Jazira.     Si la chaîne internationale donne rapidement l’impression de trop s’éloigner     d’Al-Jazira, cette dernière en paiera le prix. Elle perdra vite une partie     de son crédit dans le monde arabe.”           (Source : « Le Monde » du 22 février 2006)