Slim Bagga: La vengeance de Souha Arafat Xinhua: Chine et Tunisie s’engagent à consolider leurs liens bilatéraux
AP: L’OMT prévoit une baisse du tourisme mondial de zéro à -3% en 2009
AFP: Des réfugiés, à Malte, racontent leurs errances
Sami Ben Abdallah: Alaya Allani: le mouvement islamiste en Tunisie
Le Quotidien: El Manar : Une fan de Jackson se suicide?
Réalités: “Habib Bourguiba, Le Bon Grain et l’Ivraie”* de Béji Caïd Essebsi – Devoir de mémoire
JDD: Maroc: Trois journaux condamnés
AFP: Sahara: Christopher Ross “optimiste” pour “une première réunion informelle”
AFP: Dialogue Fatah/Hamas: L’Autorité annonce la libération de 100 détenus
Libération: La France humiliée par Tsahal
Jeune Afrique: L’Iran s’en prend à l’Occident
Communiqué urgent n°9
29.06.2009 Lundi Même situation : Le contrôle strict en face de notre maison se poursuit toujours 24/24 sans interruption avec un nombre de voitures et d’agents de la police civile.Urgent Release n°9
29.06.2009 Monday Same situation : The strict control in front of our house is kept 24/24 without interruption with a number of police civil cars and agents.
L’OMT prévoit une baisse du tourisme mondial de zéro à -3% en 2009
Des réfugiés, à Malte, racontent leurs errances
Alaya Allani: le mouvement islamiste en Tunisie
A Tunis, j’ai fait le tour de plusieurs librairies à la recherche de cet ouvrage, aucune ne le vendait. L’ouvrage est pourtant “officiellement autorisé” mais je ne sais pas dans quelle librairie on peut le trouver. J’ai posé la question, on m’a dit que ça coutait 40 dinars! Et comme je ne connaissais pas le prix exact, j’ai cru. Je l’ai cherché en France, (introuvable) et j’ai même demandé à un ami de voir plusieurs librairies marocaines, introuvable aussi. A lire le résumé, il semble intéressant.
Commentaire d’un lecteur sur ma page Facebook :
« Le ridicule ou le révoltant est que le livre est une thèse de doctorat soutenue en Tunisie, dans une université Tunisienne. Et maintenant il circule sous le manteau! A propos de “cherté”, je n’ai déboursé que huit (8) dinars pour l’avoir». (fin)
Ou peut-on acheter cet ouvrage ? Il faut aussi reconnaitre que la maison d’édition aurait pu faire un petit effort en lui faisant de la pub et en indiquant ou on peut l’acheter!
A rappeler que l’auteur M. Alaya Allani est un membre de la commission de développement politique du MDS (Mouvement des démocrates Socialistes, opposition reconnu, plusieurs députés au parlement).
(Source : le Blog de Sami Ben Abdallah, le 29 juin 2009)
Tunis – Le Quotidien
On croit savoir qu’une jeune fille originaire d’El Manar (Tunis nord) est décédée vendredi soir après avoir pris une quantité importante de comprimés. La victime aurait passé toute la journée à écouter les tubes de son idole, le roi de la POP Michael Jackson qui a trouvé la mort dans des circonstances mystérieuses la veille dans son sérail à Los Angeles. Cette mort tragique avait marqué la jeune fille qui s’est isolée dans sa chambre où elle avait passé la journée à passer et à repasser les tubes de la star de la POP avant que le drame ne se produise.
H.M.
(Source : « Le Quotidien » (Quotidien – Tunis), le 29 juin 2009)
“Habib Bourguiba, Le Bon Grain et l’Ivraie”* de Béji Caïd Essebsi
Devoir de mémoire
Par Ahmed Ounaïes
L’ouvrage de M. Caïd Essebsi couvre près de cinquante ans de la vie politique tunisienne. Cet épisode illustre la prise en charge du destin de la Tunisie par un parti, le Néo Destour, et par un groupe de patriotes qui, sans être nécessairement liés entre eux par des liens d’amitié, partageaient une foi commune, irrésistible, dominante, parfois écrasante. Très tôt, Habib Bourguiba s’est imposé comme le chef du groupe et, en dépit des péripéties et des adversités, il est resté le chef jusqu’au bout. Ce groupe formait une avant-garde : jamais passif, il prenait l’initiative, forçait l’évènement et tirait la société vers l’avant. Il en payait toujours le prix, mais il se posait toujours à l’avant-garde. Béji Caïd Essebsi présente Habib Bourguiba à chacune des séquences qui ont marqué ce parcours ; il présente aussi les hommes clés dont le rôle était déterminant dans l’issue de toutes les épreuves, ainsi que certaines figures parmi les martyrs de la résistance. Une place à part revient aux femmes qui ont entouré ou accompagné Habib Bourguiba. Nous découvrons non seulement l’enchaînement et le relief des évènements, mais aussi l’atmosphère de l’époque ainsi que les acteurs, les plus illustres comme les plus humbles, et parfois les plus pittoresques. La contribution majeure du livre tient à la réflexion politique. Au-delà des faits, Béji Caïd Essebsi pose les problèmes de la Tunisie en lutte et de la Tunisie en reconstruction. Je retiendrai trois thèmes qui, à mon sens, ont commandé le tournant de ce demi-siècle tunisien. Le projet de société Dans le chapitre “Le temps des réformes”, Béji Caïd Essebsi écrit : « Habib Bourguiba était porteur d’un projet de société longtemps avant qu’il n’accède au pouvoir, et il avait hâte de le délivrer. C’était le plus important. Avec ou sans la souveraineté extérieure, il fallait s’attaquer aux causes profondes de l’immobilisme et de la régression et délivrer la société des pesanteurs ataviques qui l’écrasaient». L’auteur conclut : « J’adhérais de toute mon âme à son appel, à sa démarche et au sens de son nouveau combat. » C’est ce projet de société qui identifie Bourguiba et qui le distingue des autres dirigeants arabes ou africains, notamment maghrébins. Les objectifs ne font pas problème : il s’agit pour tous de moderniser le pays, le sortir de l’archaïsme, généraliser l’enseignement, améliorer l’hygiène et la santé, assimiler les techniques modernes…Or, dans cette perspective, Bourguiba ne s’en tient pas à une approche évolutivequi s’attache à améliorer l’acquis dans les structures sociales existantes, ce que le Maroc par exemple a privilégié. Il vise une rénovation radicale: la mise en question de l’ordre social et, tout autant, la mise en relation de la Tunisie avec la civilisation de notre temps. Ce projet de société est compris par les Tunisiens, sadikiens et zitouniens, mais il n’est pas appréhendé par la classe politique arabe du Machrek, ni par les Tunisiens disciples des écoles du Machrek. Bourguiba a forcé la société à se mettre en question: pour lui, l’ordre social doit être réformé dans ses fondements. A la différence de l’ordre céleste qui relève du divin, l’ordre social doit procéder de la volonté de l’homme. C’est l’homme, par la force de la raison, qui doit déterminer les conditions de la vie en société. Il est la source de la législation et le garant de l’ordre collectif qui commande la coexistence des citoyens. L’homme de notre temps ne saurait s’astreindre à un ordre social imposé, et au surplus figé, même s’il se prévaut d’une autorité transcendante. C’est l’homme universel qui est au cœur du projet bourguibien. L’homme de l’Islam ne peut pas renoncer à son essence du seul fait de la foi islamique. S’il est vrai que des prescriptions coraniques fixent des limites à la marge d’initiative du législateur, l’effort d’intelligence et d’interprétation doit trancher le dilemme. Cette contrainte est à la mesure de l’homme, elle n’est certainement pas au-dessus de sa capacité. Pour Habib Bourguiba, l’homme est le centre de l’ordre social, y compris en pays d’islam. el est le principe du projet de société bourguibien. Tout part de ce principe : la liquidation des Habous, la fin de la famille patriarcale et de l’allégeance tribale, le nom patronymique, le Code du Statut Personnel, la popularisation des techniques de contrôle des naissances, la suppression du voile, l’unification du système judiciaire, la fixation du calendrier lunaire au moyen du calcul astronomique… y compris le maintien de l’enseignement de la langue française afin de mieux accéder aux voies de la modernité et de l’universalité. L’homme, y compris le Musulman, doit être maître de son destin sur terre. Pour la Tunisie, c’est un principe révolutionnaire. Ce n’est pas une querelle des anciens et des modernes, ni un conflit droite-gauche, c’est une révolution philosophique. Elle reflète une évolution de civilisation, en ce sens que la société tunisienne s’est hissée, dans letemps, à un niveau d’exigence où le principe d’égalité et le principe de responsabilité sont intériorisés et deviennent fondateurs de l’ordre social. Toute entrave à ces principes universels est retardatrice et recèle une charge d’explosion ou de rejet. Le projet de société bourguibien illustre un moment de dépassement philosophique. Il ménage l’avènement de l’individu parce que, précisément, l’individu a déjà émergé dans un segment suffisamment large de la société. Toute réforme suppose une certaine dose de violence. Béji Caïd Essebsi montre que Bourguiba n’a pas agi en dictateur : à son habitude, il a déployé les ressources de l’intelligence, de la persuasion et du compromis, en veillant à enraciner les réformes dans notre patrimoine, à en faire un développement générique issu du génie tunisien. Nous savons que Atatürk, confronté au même dilemme, a simplement transposé le Code Civil suisse et l’alphabet romain et coupé la société turque de ses racines. Bourguiba, au contraire, a fait évoluer l’homme tunisien dans la dynamique de sa propre culture. Plus au fond, il l’a mis en accord avec lui-même et en rapport avec son temps. Béji Caïd Essebsi conclut : « Bourguiba est un réformateur, un visionnaire, un éducateur… et un fonceur ! » Le procès colonial L’autre thème que je retiens est celui du procès de la colonisation. Bourguiba et ses compagnons ont combattu l’ordre colonial, ordre foncièrement injuste et discriminatoire. Leur combat s’est poursuivi au-delà de l’indépendance tant que l’armée française occupait des bases dans le pays et que les attributs de la souveraineté n’étaient pas parfaitement transférés au jeune Etat indépendant. Bourguiba a également combattu le colonialisme dans l’ordre international : sur ces deux plans, il n’a jamais fléchi. Mais Habib Bourguiba établit la distinction entre l’ordre colonial d’une part et la nation française d’autre part, qu’il n’identifie pas au système colonial dans la mesure où elle reste la nation porteuse d’une culture de l’universel et qu’elle est le centre d’une civilisation fondée sur l’idée de progrès et qui cultive la science et la technique, moteurs du progrès. Ce distinguo n’est pas aisé à faire admettre au peuple victime de la colonisation française. C’était l’une des gageures les plus ardues du discours politique bourguibien. Faire admettre cette nuance requiert une assurance culturelle très forte et une maîtrise politique sûre de sa base. Précisément, Bourguiba s’adresse à l’intelligence. Habib Bourguiba a dominé une telle épreuve parce qu’il possédait une culture arabe et islamiquetrès solide et une culture française très vaste. Il a aussi dominé l’épreuve parce qu’il était parfaitement affranchi de ce qu’on appelle la mentalité coloniale. Le phénomène colonial n’est pas métaphysique, il est historique et il est maîtrisable. En le situant dans le contexte historique réel, la première conclusion qui s’impose est que la société tunisienne était en crise, et qu’elle avait connu avant la colonisation une chute de sa propre force économique, culturelle et politique. Cette chute explique qu’elle soit devenue une proie pour les puissances avides de conquête. Saisir les causes profondes du phénomène permet de s’attaquer au mal à la racine : la vraie réponse est dans le développement économique, scientifique et technique. Le procès superficiel et dogmatique du colonialisme – ressasser ses méfaits – ne fait que nous enfoncer dans la condition du colonisé captif d’un ordre qui l’écrase et qu’en définitive il ne surmonte pas. C’est la mentalité de celui qui n’en finit pas de penser colonisation et de défier la colonisation sans s’en affranchir véritablement. Que de dirigeants du Tiers Monde se sont épuisés dans ce discours prétendu révolutionnaire, tout en piétinant dans le bourbier post-colonial sans vision et sans lendemain. Ceux-là ont échoué : repères chaotiques, sociétés désarticulées guettées par la violence et l’obscurantisme. Se recréer, c’est d’abord poser en toute sérénité les vrais problèmes. C’est aussi se poser en homme libre, débarrassé de toutes les gangues, de toutes les obsessions. Bourguiba a osé cet affranchissement et osé la mise en question globale du phénomène colonial. C’est en homme libre et serein qu’il a affronté la stratégie de réforme de la société. Sûr de sa cause, Bourguiba peut aussi fermement faire le procès de la société décadente qui se prête à la domination, que le procès de la puissance qui la guette pour saisir une proie devenue colonisable. C’est ainsi qu’il a tenté de reconstruire la Tunisie non pas dans le défi, mais en homme libre, édifier une personnalité tunisienne affranchie de l’obsession coloniale et du procès superficiel du colonialisme et de l’Occident. C’est par une décision libre et souveraine qu’il a maintenu l’enseignement de la langue française dans la réforme de l’éducation et qu’il a pris l’initiative de la communauté francophone sur la scène diplomatique. La question de l’identité Dans le chapitre intitulé “Le Bourguibisme”, Béji Caïd Essebsi présente ainsi la notion bourguibienne de tunisianité : c’est, dit-il, “l’attachement à la personnalité tunisiennedans ses spécificités, en partant de l’évaluation objective de la Tunisie, pays moyen par sa taille, ses ressources humaines et naturelles et par sa position géopolitique, étant un pays méditerranéen, africain, maghrébin, arabe, islamique, ayant son patrimoine culturel unique, son passé très chargé enchaînant le fond berbère, la culture phénicienne et punique, la civilisation romaine, la domination byzantine, la pénétration et l’assimilation arabes, la longue interposition turque et la subtile influence européenne à travers l’Espagne, l’Italie et la France. Cette accumulation a produit un profil spécifique où tous les paramètres ont une part égale, avec une capacité d’adaptation et de dépassement et une marge d’aspiration qui ne se satisfont pas du contenu offert par la seule catégorie arabe et islamique. La personnalité tunisienne est à la fois plus diverse et plus ambitieuse, plus enracinée dans la civilisation méditerranéenne et plus fidèle à l’esprit du legs arabe et du legs islamique qu’à leurs apparences désuètes ». Observons d’abord qu’il y a dans cette définition des éléments constants et des éléments évolutifs qui renvoient à une conception dynamique, non fixiste, de la personnalité. La personnalité est une construction en interaction constante avec le milieu. Cette conception explique que l’emprise arabe et la foi islamique aient exercé une empreinte forte et durable. Mais à son tour, elle a déterminé un nouveau profil qui n’est ni celui du Yémen, ni celui de l’Irak, ni celui de la Perse. Dans ces milieux islamisés qui ont connu, comme en Tunisie, une population urbanisée et sédentaire et des civilisations très anciennes, la personnalité nationale est spécifique. Deuxième observation : l’écart entre l’esprit du legs arabe et islamique et leurs apparences désuètes. La prise de conscience de l’écart est partie intégrante de l’entreprise de rénovation et de refondation. Les nations qui vivent un moment de transition réservent une part décisive à ce type d’écart qui constitue un appel puissant pour se renouveler et, dans une certaine mesure, se recréer. Enfin, ce que l’auteur qualifie de “marge d’aspiration” renvoie à l’élément de l’ambition nationale et à la part optionnelle et volontariste dans les composantes de la personnalité. Nous sommes ici au cœur du Bourguibisme. Bourguiba juge l’homme tunisien – ou peut-être lui fait-il crédit – de vouloir plus que le contenu de la seule catégorie arabe, un tout autre équilibre d’ambition, de raison et de joie de vivre, qu’il attribue au fond méditerranéen. Le discours bourguibien véhicule ces éléments desubstance où se reconnaît l’homme tunisien. Ce discours, à la fois analytique et normatif, participe de la révolution philosophique car la vision d’ensemble est cohérente et l’ambition de rénovation est assumée en conscience claire. Deux exemples illustrent l’approche bourguibienne. Le discours du Palmarium le 16 décembre 1972 en réponse au plaidoyer de Mouammar Kadhafi pour la fusion des deux pays : la réponse improvisée de Bourguiba reprend la genèse de la formation de la Tunisie dont le résultat, sur le temps long, est une société spécifique qui ne saurait être absorbée d’un coup dans une entité radicalement différente. Dans le chapitre consacré à l’Algérie, Béji Caïd Essebsi fait le parallèle avec l’autre voisin (pp.331-332). Bien plus, Bourguiba voit dans la projection de la Tunisie moderne un espoir de redressement de la nation arabe. Sa longue tournée au Proche-Orient, du 15 février au 30 mars 1965, était animée du désir d’apporter la réponse de la rationalité politique tunisienne aux impasses de la scène arabe de l’époque. Cette rationalité politique a heurté nos frères du Machrek qui l’ont rejetée ; or, au lendemain de la guerre de juin 1967, ce même élément a exalté l’image de la Tunisie et déterminé en définitive le choix de Tunis pour abriter le siège de la Ligue Arabe pendant la crise. Pour leur part, les diplomates européens ont relevé la démarche distinctive de la Ligue Arabe dès qu’elle fut dirigée par une personnalité tunisienne. Tout en revendiquant une personnalité distinctive, résultante d’une expérience historique bien comprise, la Tunisie reste fidèle à elle-même ainsi que l’affirme l’article premier de la Constitution promulguée le 1er juin 1959 : un Etat libre, indépendant et souverain, sa religion étant l’Islam et sa langue l’arabe. Aujourd’hui, cette conception bourguibienne fait l’objet de réinterprétations qui, je le crains, ne relèvent pas de la seule recherche académique. Cette pensée qui a hissé la Tunisie et qui l’a distinguée dans le paysage maghrébin et arabe est cavalièrement dénaturée et caricaturée. On peut du moins se féliciter que l’ouvrage de Béji Caïd Essebsi vienne à point pour rendre justice d’une certaine philosophie de la Tunisie de notre temps et pour rappeler la véritable question à laquelle s’est attaqué Habib Bourguiba : la question de civilisation. J’ai tenté de présenter, à travers les trois axes tels qu’ils sont développés par l’auteur, le message de Bourguiba qui, en fait, forme un tout. Quant au message de l’auteur, à mon sens, il est le suivant : Béji Caïd Essebsi écrit en conclusion : le bon grain est semé, et il ajoute : il a levé. Il a levé ? S’il est vrai qu’il a levé, il n’y a pas à craindre pour la Tunisie de demain.
(Source: “Réalités” (Hebdomadaire – Tunisie) le 29 juin 2009)
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Maroc: Trois journaux condamnés
Sahara: Christopher Ross “optimiste” pour “une première réunion informelle”
Dialogue Fatah/Hamas: L’Autorité annonce la libération de 100 détenus
La France humiliée par Tsahal
Analyse
Par JEAN-PIERRE PERRIN
29/06/2009
La rédaction web de Jeune Afrique- Par : Lauranne Provenzano
L’Iran vient de libérer 5 des 9 membres du personnel de l’ambassade britannique arrêtés dimanche. le régime affirme vouloir maintenir ses relations avec l’Occident, mais multiplie les tentatives d’intimidation.
Parmi les neuf employés de l’ambassade britannique arrêtés dimanche par l’Iran (et non huit, comme annoncé précédemment par l’agence iranienne semi-officielle Fars), cinq ont été libérés, tandis que les autres continuaient d’être interrogés, a annoncé lundi le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères Hassan Ghashghavi.
Il a par ailleurs affirmé que le régime ne souhaitait pas réduire ses relations diplomatiques avec l’Occident, insistant sur le fait que les arrestations avaient eu lieu sur la base de preuves attestant de la culpabilité de l’ambassade de Grande-Bretagne en Iran.
Selon les autorités iraniennes en effet, certains membres du personnel de l’ambassade auraient encouragé les émeutiers qui, depuis le 12 juin, contestent la réélection jugée frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad.
Fins non-diplomatiques
Le ministère des Renseignements soutient que l’ambassade aurait eu recours à une série d’embauches fictives, destinées en réalité à alimenter le flot des manifestants et à les diriger dans la contestation qui sévit dans les rues de Téhéran.
L’ambassade « embauchait trop d’employés locaux et les utilisait à des fins non diplomatiques », selon l’agence Inra.
Londres a de son côté appelé à la libération immédiate de tous ses employés et l’Union européenne a mis en garde l’Iran contre une « réponse forte et collective de l’UE », dénonçant « le harcèlement et l’intimidation du personnel diplomatique des pays européens ».
Londres, nouveau « grand Satan »
Depuis le début des troubles qui secouent l’Iran, le régime affirme qu’ils sont orchestrés par l’Occident, et notamment par la Grande-Bretagne. Le 19 juin dernier, l’ayatollah Khamenei avait, dans un discours, accusé Londres d’être l’instigatrice des manifestations. Il avait même parlé de « loups affamés en embuscade, prêts à retirer le masque diplomatique de leur visage ». « Ne négligez pas ces gens-là », avait-il ajouté.
La semaine passée, deux diplomates britanniques ont été expulsés. Londres a répliqué en expulsant à son tour deux diplomates iraniens. Dans les premiers jours de la contestation déjà, le correspondant de la BBC s’était vu retirer son accréditation puis avait reçu un ordre d’expulsion du pays.
Loin de son rôle d’arbitre, le guide suprême d’Iran, l’ayatollah Khamenei, ne cache pas son soutien à Mahmoud Ahmadinejad et entend bien faire taire les Etats-Unis et l’Europe. Dimanche, il a fustigé leurs « remarques idiotes sur l’Iran ».
Haro sur l’Occident
Mahmoud Ahmadinejad se livre également à une véritable attaque en règle des pays occidentaux, soutenant qu’ils encouragent la rébellion.
Barack Obama, qui s’est dit ce week-end « outré » par l’ampleur de la répression contre les manifestants, a été accusé d’ingérence par le président iranien. « Il a parlé de réformes et de changement, pourquoi alors intervient-il et fait-il des commentaires contraires à la politesse », a ensuite déclaré le chef d’Etat fraîchement réélu.
Le président iranien a également dénoncé les « propos insultants de certains responsables occidentaux » envers l’Iran, en affirmant qu’il allait désormais profiter de sa présence « dans toutes les instances internationales pour faire le procès » de ces dirigeants.
Il faisait allusion à la déclaration du G8 de vendredi, lors de laquelle les chefs de la diplomatie des pays membres ont réclamé le respect du droit d’expression.
Ces déclarations sont « hâtives » et constituent « une ingérence », a condamné le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hassan Ghashghavi. (avec agences)
(Source: “Jeune Afrique” le 29 juin 09)
Lien: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20090629133701/-Londres-Mahmoud-Ahmadinejad-contestation-Occident-L-Iran-s-en-prend-a-l-Occident.html