MC.Vergiat: UE/Tunisie: les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques de l’UE ne peuvent passer avant les droits de l’Homme Committee to Protect Journalists: Tunisian journalist remains in prison after serving prison term Human Rights Watch: Tunisia: Worsening Repression of Human Rights Defenders, Journalists Amnesty International – Urgent Action: Prisoner’s brother released Assabilonline: La mĂšre dâHassen Ben Abdallah demande de lâaide pour retrouver et son fils et mettre fin aux poursuites le concernant ComitĂ© de Soutien aux Militants de lâUGET: Lâaffaire des Ă©tudiants – La justice sacrifiĂ©e Abdel Wahab Hani : AĂŻd / Retornado Dr Ahmed Eleuch obtient une rĂ©vision de peine avec sursis Le Journal Du Dimanche: Le PCF solidaire de Taoufik Ben Brik eMarrakech: LâĂ©tat de Taoufik Ben Brik se dĂ©tĂ©riore
Khémaïs Chammari: Saïd Bouziri, notre ami
UE/Tunisie: les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques de l’UE ne peuvent passer avant les droits de l’Homme
En ce fĂ©licitant de l’organisation du dĂ©bat au Parlement EuropĂ©en sur les Relations UE/Tunisie, auquel le groupe GUE/NGL a largement contribuĂ©, la dĂ©putĂ©e europĂ©enne Marie Christine Vergiat a regrettĂ© que ce dĂ©bat ne soit pas accompagnĂ© du vote d’une rĂ©solution. “Les paroles passent, les Ă©crits restent” Les accords de partenariat de l’Union comportent dĂ©sormais des clauses relatives Ă la dĂ©mocratie et aux droits de l’Homme. Pour la responsable GUE/NGL de la sous- commission Droits de l’Homme de la commission des affaires Ă©trangĂšres, “ces clauses doivent ĂȘtre examinĂ©es avec la mĂȘme vigilance que les clauses Ă©conomiques.” Le 25 novembre dernier, monsieur Ben Ali a Ă©tĂ© réélu pour son 5Ăšme mandat avec plus de 89 % des voix, un score exemplaire de la situation de ce pays oĂč la dĂ©mocratie est totalement verrouillĂ©e, oĂč les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme, les magistrats, les avocats, les journalistes sont harcelĂ©s, emprisonnĂ©es et mĂȘme torturĂ©s. Le cas de Taoufik Ben Brik, dont l’appel de son jugement sera examinĂ© ce samedi 23 janvier, est exemplaire mais l’on pourrait aussi parler des journalistes ZouhaĂŻer Maklouf et Fahem Boukadous condamnĂ© l’un pour avoir parlĂ© des conditions environnementales de la zone industrielle de Nabeuf et l’autre de la rĂ©pression des manifestations pacifiques des ouvriers de la rĂ©gion miniĂšre de Gafsa Redeyef. On pourrait aussi parler des dĂ©fenseurs des droits de l’Homme Kamel Jendoubi, Sihem Bensedrine, Sana Ben Achour, Khemais Chammari, Raddia Nasraoui, victime d’entrave permanente Ă l’exercice de sa profession d’avocate, victimes d’une campagne de presse honteuse. On peut aussi s’interroger sur les retards pris par les rapports de l’ONU ou sur le refus d’accepter des observateurs de l’UE lors des rĂ©centes Ă©lections”. Selon Marie Christine Vergiat, “Les faits sont lĂ . Ils sont de plus en plus dĂ©noncĂ©s par les journaux de nos pays. C’est pourquoi nous entendons demander Ă la Commission et au Conseil quelles mesures ils entendent prendre pour que la Tunisie tienne enfin ses engagements en matiĂšre de dĂ©mocratie et de droits de l’Homme dans le cadre des accords actuels et refusent tout dĂ©but de nĂ©gociation d’un statut avancĂ© dans une telle situation.  Aussi les propos initiaux de la Commission europĂ©enne et de certains parlementaires, estimant qu’il existe quelques lacunes en matiĂšre de dĂ©mocratie, de respect des droits de l’Homme, de libertĂ© d’expression, de droits d’association, etc., sont proprement effarants et inacceptables. Les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques de l’Union europĂ©enne ne peuvent passer avant la dĂ©fense des dĂ©fenseurs droits de l’Homme et plus gĂ©nĂ©ralement de tous les dĂ©mocrates”.
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Human Rights Watch
Tunisia: Worsening Repression of Human Rights Defenders, Journalists
End Surveillance, Assaults, and Slander Campaigns; Register and Recognize Rights GroupsTunisian journalist remains in prison after serving prison term
Tunisian Walid Romdhani was released on 20 January. He had been arrested on 18 January and was believed to be held incommunicado at the Department of State Security of the Ministry of Interior.
Assabilonline, Tunisie La mĂšre dâHassen Ben Abdallah, condamnĂ© par dĂ©faut Ă 10 ans dâemprisonnement dans lâaffaire du bassin minier et qui a disparu depuis lâannĂ©e 2008, exhorte les dĂ©fenseurs des droits humains Ă savoir ce quâil est advenu de son fils, et Ă annuler les poursuites dont il fait lâobjet dâautant que tous les prisonniers de la protestation sociale du bassin minier ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s dans le cadre dâune libĂ©ration conditionnelle. La condamnation par dĂ©faut de Ben Abdallah a Ă©tĂ© prononcĂ©e le 4 fĂ©vrier 2009. Originaire de Redeyef, il est nĂ© en 1975. Il a obtenu le CAPES en 2004 et a participĂ© Ă la crĂ©ation de la Commission rĂ©gionale des diplĂŽmĂ©s chĂŽmeurs Ă Gafsa. Il a jouĂ© un rĂŽle central dans lâencadrement des mobilisations sociales pacifiques de Redeyef depuis le 5 janvier 2008, aux cĂŽtĂ©s dâAdnane Hajji, BĂ©chir Labidi, Taieb Ben Othmane, Adel Jayyar, Abid Khelifi et Tarek Halimi. Source : Essabilonline, 19 janvier 2010 (Traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)
Lâaffaire des Ă©tudiants : La justice sacrifiĂ©e
 La Cour dâAppel de Sfax a confirmĂ© le 20 janvier 2010 les peines prononcĂ©es en premiĂšre instance Ă lâencontre de Najeh Saghrouni et Ayyoub Amara. Les deux militants de lâUnion GĂ©nĂ©rale des Etudiants de Tunisie (UGET) ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă deux mois de prison par un simulacre de procĂšs le 14 dĂ©cembre 2009. Ayyoub Amara, le jour de son procĂšs de premiĂšre instance, le fameux 14 dĂ©cembre, a Ă©tĂ© battu au sein mĂȘme du Palais de la Justice. Cette fois, il a Ă©tĂ© privĂ© de son droit dâassister Ă son propre procĂšs !!! DĂ©cidĂ©ment, la justice tunisienne juge inutile le droit Ă la dĂ©fense ; elle abrĂšge les audiences en quelques minutes, elle obstrue les plaidoiries des avocats, elle condamne les accusĂ©s par des procĂšs iniques et ne juge pas scandaleux que les accusĂ©s soient tabassĂ©s au sein du Palais de la Justice et jusque sur le banc des accusĂ©s pendant lâaudience !!! entraver Najeh Saghrouni, SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du Bureau FĂ©dĂ©ral de lâUGET Ă la facultĂ© des Sciences Ă©conomiques et Juridiques de Sfax, a Ă©tĂ© enlevĂ© Ă son arrivĂ©e Ă la FacultĂ©, quelques jours aprĂšs avoir signĂ© la pĂ©tition internationale de solidaritĂ© avec les militants de lâUGET. La rĂ©pression contre les Ă©tudiants, les syndiquĂ©s et de la jeunesse ne tolĂšre mĂȘme pas les actes de solidaritĂ©s. Toutes les campagnes organisĂ©es, dans des universitĂ©s, dans des LycĂ©es et ailleurs ont Ă©tĂ© violemment rĂ©primĂ©es ; certaines ont laissĂ© des blessĂ©s par dizaines, dâautres se sont soldĂ©es par des nouvelles arrestations. Le domaine virtuel nâĂ©chappe pas Ă la rĂšgle ; hackage de comptes dâinternautes militants, privations de connexion Ă Internet et censure de groupes de soutien et dâappel Ă la grĂšve gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants. A lâoccasion de lâannĂ©e internationale de la Jeunesse, les autoritĂ©s tunisiennes nâĂ©pargnent aucun effort pour rĂ©primer les jeunes et emprisonner les Ă©tudiants. Le ComitĂ© de Soutien aux Militants de lâUGET dĂ©nonce cette mascarade judiciaire, appelle Ă la libĂ©ration immĂ©diate de tous les Ă©tudiants emprisonnĂ©s et renouvelle son Appel pour : – La libĂ©ration de tous les militants emprisonnĂ©s. – LâarrĂȘt de toutes les poursuites judiciaires engagĂ©es contre les militants de lâUGET. – La rĂ©intĂ©gration dans leurs universitĂ©s de tous les Ă©tudiants exclus. – La satisfaction des revendications syndicales et pĂ©dagogiques des Ă©tudiants. – LâarrĂȘt de toute forme de rĂ©pression contre lâUGET et lui permettre de tenir son congrĂšs en toute libertĂ© et de fonctionner en toute indĂ©pendance. Signez et faites signer la PĂ©tition internationale de solidaritĂ© avec les militants de lâUGET en envoyant vos signatures Ă Â uget.petition@gmail.com  ou en cliquant sur ce lien  www.jesigne.fr/petitioninternationale
Aïd / Retornado Dr Ahmed Eleuch obtient une révision de peine avec sursis
Il clame son innocence et doit interjeter Appel. Il attend en outre le jugement dans une 2e affaire lundi 25 janvier 2010
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Par Abdel Wahab Hani
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AĂŻd / Retornado Dr Ahmed Eleuch a obtenu une rĂ©vision de peine, Ă deux ans de prison avec sursis, dons non exĂ©cutoire, au terme de plusieurs reports de l’Opposition introduite par ses soins d’un vieux jugement rendu par contumace Ă son encontre. Le Tribunal de premiĂšre instance de Sfax a rendu ce jugement le mardi 19 janvier 2010 en dĂ©but de matinĂ©e. AĂŻd / Retornado Eleuch clame toujours son innocence et devrait, selon toute vraisemblance, interjeter Appel de cette dĂ©cision.
Le Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis devrait rendre son jugement dans une autre affaire recoupant les mĂȘmes faits, concernant AĂŻd / Retornado Eleuch, le lundi 25 janvier 2010, au terme de quatre reports consĂ©cutifs pour non prĂ©sentation du casier judiciaire.
Auparavant, AĂŻd / Retornado Dr Eleuch a bĂ©nĂ©ficiĂ© sur cette affaire tunisoise d’une requalification judiciaire, dans le sens de la correctionnalisation des faits reprochĂ©s. La dĂ©fense devrait plaider Ittisal Al Qadhaa, la prescription de la peine et l’extinction de l’action publique.
Dans l’ensemble et hormis les reports nuisibles et quelques irrĂ©gularitĂ©s soulevĂ©es par la DĂ©fense, la justice a suivi, dans le cas du AĂŻd / Retornado Eleuch, le principe du « droit de la sociĂ©tĂ© Ă l’oubli », en usant des techniques judiciaires pour y parvenir.
Ce fut l’occasion aussi pour AĂŻd / Retornado Eleuch de s’expliquer et de dĂ©montrer son innocence et Ă a dĂ©fense de souligner les irrĂ©gularitĂ©s de la procĂ©dure initiale. Ce qui est exactement la raison d’ĂȘtre mĂȘme de l’Opposition des jugements rendus par contumace. La bonne marche de la justice exige qu’un jugement rendu par contumace, (in abstencia, Ghiabi), donc non contradictoire, ne peut revĂȘtir le caractĂšre du jugement dĂ©finitif, vu justement son caractĂšre non contradictoire. Lâarticle 12, paragraphe 2, de la Constitution de la RĂ©publique stipule en ce sens que « Tout prĂ©venu est prĂ©sumĂ© innocent jusquâĂ lâĂ©tablissement de sa culpabilitĂ© Ă la suite dâune procĂ©dure lui offrant les garanties indispensables Ă sa dĂ©fense », le jugement par contumace ne peut ĂȘtre dĂ©finitif du fait quâil nâoffre pas au prĂ©venu les garanties indispensables Ă sa dĂ©fense.
Nous regrettons tout de mĂȘme l’arrestation humiliante, infondĂ©e, inutile et inexpliquĂ©e du AĂŻd / Retornado Dr Eleuch, Ă sa descente d’avion. Arrestation qui semble ĂȘtre le fruit d’un Ă©norme malentendu et d’une bavure policiĂšre, corrigĂ©e plus tard par la justice.
Les AĂDOUN / Retornados qui ont dĂ©cidĂ© de rompre lâasile, de demander leurs documents administratifs et passeports tunisiens, auprĂšs de nos services consulaires, et de retourner au pays ont su surmonter la peur, les intimidations de tous bords et les illusions de toutes natures. Ils ont permis dâenrichir la pratique de la DĂ©fense. Ils ont su tourner une lourde page de deux dĂ©cennies dâexil, dâerrance et de souffrances multiples et incommensurables. AĂŻd / Retornado Eleuch a eu Ă en expliquer quelques unes dans lâinterview de 5 Ă©pisodes quâil a eu la gentillesse de donner Ă AĂDOUN ILA TOUNES et qui a Ă©tĂ© reproduite sur plusieurs sites dâinformation de la diaspora.
Dans lâespoir que le Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis puisse, enfin, dĂ©cider de fermer le dossier judiciaire en observant la prescription et en ordonnant lâextinction de lâaction publique.. La Tunisie a besoin de tous ses enfants. La Justice peut lây aider.
En nous adressons aux Honorables Magistrats, nous avons certes Ă lâesprit lâarticle 65 de la Constitution qui stipule que « LâautoritĂ© judiciaire est indĂ©pendante et que les Magistrats ne sont soumis dans lâexercice de leurs fonctions quâĂ lâautoritĂ© de la Loi », mais nous avons aussi Ă lâesprit lâarticle 64 qui stipule que « Les jugements sont rendus au nom du peuple». Et le Peuple veut la Paix, la Justice doit donc lâaider.
 Paris, le 21 janvier 2010
AĂŻd / Retornado dans la Transpardence
AĂŻd / Retornado Bi Idhni Allah, Ahabba Al Mouhibboun Wa Kariha Al Karihoun
Abdel Wahab Hani
FaceBook : AĂDOUN ILA TOUNES
Le PCF solidaire de Taoufik Ben Brik
Marie-George Buffet a exprimĂ© la solidaritĂ© du Parti communiste français avec Taoufik Ben Brik journaliste tunisien “actuellement emprisonnĂ© suite Ă un procĂšs considĂ©rĂ© comme une manipulation par l’ensemble des dĂ©mocrates et des progressistes de Tunisie”, a-t-elle dĂ©clarĂ© dans un communiquĂ© jeudi. “Sa vie est en danger”, poursuit le communiquĂ©, qui demande que le journaliste soit libĂ©rĂ©“dans les plus brefs dĂ©lais”. “Son procĂšs en appel, qui se tient samedi, devra confirmer cette exigence de justice et de dignitĂ©”, dĂ©clare la secrĂ©taire nationale du PCF, qui s’est adressĂ©e Ă Bernard Kouchner pour obtenir une intervention des autoritĂ©s françaises en faveur de la libĂ©ration de Taoufik Ben Brik.
(Source: “Le Journal Du Dimanche” le 21 janvier 2010)
 LâĂ©tat de Taoufik Ben Brik se dĂ©tĂ©riore
eMarrakech : LâĂ©tat de santĂ© du journaliste tunisien Taoufik Ben Brik, emprisonnĂ© depuis le 26 novembre dernier, ne cesse de se dĂ©tĂ©riorer. Sa famille continue dâappeler Ă sa libĂ©ration, avant quâil ne soit trop tard. Tandis que sa femme, Azza Zarrad, multiplie les interventions entre Paris et Tunis, invitĂ©e mĂȘme du plateau de la chaĂźne France 24, les rapports de la LTDH (Ligue Tunisienne des Droits de lâHomme) ne cessent de pleuvoir. Tous font Ă©tat de la situation alarmante dans laquelle se trouve Taoufik Ben Brik aujourdâhui. Le journaliste est en effet atteint dâune maladie chronique qui nĂ©cessite un encadrement mĂ©dical quotidien, chose dont il ne bĂ©nĂ©ficie Ă©videmment pas en prison. TransfĂ©rĂ© dans un Ă©tablissement pĂ©nitencier du Nord-Ouest du pays (Seliana, Ă 127 km de Tunis) afin dâĂȘtre encore plus isolĂ© de sa famille et de ses avocats, Ben Brik est gardĂ© en cellule dans des conditions plus que dĂ©favorables. Câest pour protester contre ces conditions de dĂ©tention en plus de son arrestation que la famille de lâaccusĂ© est entrĂ©e en grĂšve de la faim illimitĂ©e depuis le 6 janvier dernier. Ses avocats sont quant Ă eux empĂȘchĂ©s de le voir. Ayant Ă©copĂ© dâune peine de 6 mois de prison, Ben Brik a fait appel mais la date du procĂšs nâa toujours pas Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e. Rappelons que lâaccusĂ© a Ă©tĂ© officiellement incarcĂ©rĂ© pour un dĂ©lit de droit commun et que sa famille dĂ©nonce une arrestation abusive due Ă ses Ă©crits virulents Ă lâencontre du rĂ©gime lors de la pĂ©riode des Ă©lections (octobre 2000). Par ailleurs, ces nouvelles viennent Ă©toffer une suite de faits en Tunisie oĂč un climat fort hostile aux journalistes sâinstalle de plus en plus ces derniers temps. Les plumes qui sâopposent au rĂ©gime de Ben Ali font en effet lâobjet dâharcĂšlement judiciaire et dĂ©rives policiĂšres en tous genres. Une situation dĂ©noncĂ©e par lâensemble des associations et autres ONG tunisiennes ou internationales qui Ćuvrent dans le champ des droits de lâHomme. (Source: eMarrakech le 21 janvier 2010)
(âŠ) « Ce don pour le partage disait tout lâamour et toute la tendresse quâil portait Ă ses frĂšres humains, sans distinction. Et puis cette soif jamais Ă©tanchĂ©e pour la justice, cette passion pour lâĂ©galitĂ© entre Ă©trangers et nationaux, ce dont tous se rappellent, mais aussi, moins connue peut-ĂȘtre, son intransigeance face Ă toute atteinte aux droits des femmes. Cet attachement parfois raide Ă la laĂŻcitĂ©, cette vivacitĂ© que reflĂ©taient ses yeux malicieux et son sourire, cet amour des plaisirs de la table, cette immense Ă©nergie. Cette rigueur dans la gestion de tous nos combats, lui qui fut toujours « notre » trĂ©sorier, dĂ©jĂ au temps oĂč nous nâavions ni droit dâassociation, ni le moindre sou. Cette intelligence que reflĂ©taient son verbe vif, ses longues phrases oĂč un sujet pouvait parfois se perdre, comme sâil fallait tout dire, tout offrir Ă lâinterlocuteur, ici et maintenant.
SaĂŻd, nous avon,s Ă te connaĂźtre, tant appris. »Â
Câest en ces termes Ă©mouvants que Driss El Yazami a conclu la prĂ©face du  « Cahier central » du tout rĂ©cent numĂ©ro de la revue « Migrances » de lâassociation « GĂ©nĂ©riques » (que SaĂŻd prĂ©sidait), consacrĂ© Ă la mĂ©moire de ce militant exemplaire qui a choisi, brutalement, de nous quitter une tragique matinĂ©e du mois de juin 2009, aprĂšs quatre dĂ©cennies au service des « sans voix », des « sans droits », des « sans frontiĂšres » et des « sans papiers ».
Un « cahier central », diffusĂ© Ă lâoccasion dâun hommage solennel organisĂ© la semaine derniĂšre à Aubervilliers. A parcourir et Ă lire absolument.
Tout comme il faut lire le tĂ©moignage passionnant du grand André Jeanson. « SaĂŻd, mon frĂšre, rĂ©sident Ă©tranger en France ». Sans doute le dernier texte que cette figure du monde syndical et intellectuel français a Ă©crit quelques jours avant sa mort et quâil comptait lire Ă lâoccasion de la remise Ă SaĂŻd , en 1994, des insignes de « Chevalier de lâOrdre du MĂ©rite de la FONDA »
Un sacré parcours associatif et politique et un sacré personnage, bourru, modeste et tendre que nous appréciions et que nous aimions !
A Driss, Abderrazak, ThĂ©rĂšse, Ali, Hedi, Majid, Farouk, et tant dâautres amis-complices ; Ă Faouzya Lahmar, sa compagne de plus de quarante ans, Ă sa fille unique Jihad (un prĂ©nom choisi par le martyr Ezeddine Kalak Ă©voquant sa propre , Ă lâĂ©poque en Syrie, et quâil nâavait pas revue depuis de longues annĂ©es) et Ă sa petite fille Jasmine quâil aimait tant, je dĂ©die Ă nouveau une pensĂ©e affectueuse.
Khémaïs Chammari.
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