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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2338 du 16.10.2006
AISPP> Communiqué
Alliance Démocratique Tunisienne: Communiqué
Kalima: Le pouvoir aura–t-il le courage d’engager directement les négociations avec la LTDH ? Mondher Sfar: Le voile face à la dictature
Le Temps :L’agression vestimentaire au nom de l’islam:Et si on « levait » le voile sur ses raisons profondes…
Le Temps :Témoignages de jeunes étudiantes voilées Le Temps :Le ministre des Affaires religieuses, M. Boubaker El Akhzouri:”Oui à l’identité nationale, non au déracinement culturel”
AFP: Rafael Correa, un ami de Chavez, prêt à en découdre avec les Etats-Unis
AFP: Bolivie: Evo Morales annonce la renationalisation des ressources minières
AFP: Scandale sexuel: Katzav risque jusqu’à 16 ans de prison pour viol
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Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya 1001 Tunis Tel : 71 340 869, Fax : 71 354 984
Le 16 octobre 2006 Monsieur Abdelhamid Ben Mohammed Ben Tahar Sghaïer, étudiant en troisième cycle en mathématiques, militant estudiantin et membre de l’AISPP, a été agressé par la police universitaire le 11 octobre 2006 alors qu’il tentait de prendre la défense d’une trentaine d’étudiantes portant le hijab auxquelles l’entrée de la fac de sciences de Tunis avait été refusée. Cette agression lui a causé des contusions qui l’ont conduit à consulter le docteur Elyes Elandaloussi qui lui a prescrit du repos. Sur ce, il a été emmené chez le procureur de la République du Tribunal de Première Instance de Tunis qui l’a fait déférer sur-le-champ devant le juge d’instruction pour agression d’un agent de la Sûreté, sans l’assistance ni même un contact avec un avocat. L’affaire a été reportée au 14 octobre 2006. Il y a assisté ainsi que trois avocats. Il avait préparé une liste de témoins présents sur le lieu de l’incident, dont il comptait bien demander l’audition au tribunal en tant que témoins de son innocence. Mais il eut la surprise de voir le tribunal prononcer contre lui un jugement le condamnant sans qu’il ait pu présenter les moyens de sa défense, l’examen de l’affaire et le prononcé du jugement devant intervenir lors de la même séance. L’AISPP a appris que suite à sa déconvenue face au piétinement de ses droits à la défense, M. Abdelhamid Sghaïer avait commencé une grève de la faim illimitée le 13 octobre 2006 pour exiger : – que la vérité soit établie – un procès équitable – son passeport dont il a fait la demande il y a six mois L’AISPP a su aussi que Abdelhamid Sghaïer a fait appel de ce jugement le condamnant à une amende de cent dinars. Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Alliance Démocratique Tunisienne 53, rue des Fossés – 69400 Villefranche sur Saône – Tél. : 33-677317739 – e-mail saidacharf@hotmail.com Communiqué
Voici quelques semaines que le pouvoir tunisien a déclenché une offensive contre le port du voile qui est devenu une véritable affaire d’Etat. Ben Ali a stigmatisé mercredi dernier le voile (hidjab) « d’inspiration sectaire importé de l’extérieur », tout en prônant la « décence et la pudeur » vestimentaires et soulignant que son pays était soucieux de « consacrer les valeurs de décence et de pudeur de par son attachement à la sublime religion islamique ». Ce discours a été relayé par plusieurs ministres et autres hauts dignitaires qui ont condamné le port du voile et de la barbe par les hommes. Ils ont mis la population en garde contre le « danger » que représentent ces habitudes vestimentaires vecteurs qualifiés d’« obscurantisme ». Les autorités veulent en fait appliquer le circulaire interdisant le port du voile « dans les établissements publics, éducatifs et universitaires, ainsi que dans tous les espaces publics». Cette «circulaire 108 » interdit le port du voile depuis le début des années 1990, juste après l’interdiction du parti Ennahda. Nous dénonçons cette nouvelle offensive contre l’Islam et contre le droit de la population à respecter ses traditions. En effet, nous avons appris que dans bien des régions de la République, une offensive policière a été déclenchée contre les populations locales pour les empêcher de porter Leur habit traditionnel, sous prétexte qu’il s’agit d’un port de voile, comme cela a été rapporté du Tunis. Il s’agit d’une scandaleuse offense à l’intégrité morale de ces populations que padan la colonialisation Française n’a jamais osé commettre à l’encontre de ces populations pourtant totalement opprimées. Cette offensive sans précédent est confirmée par l’interdiction du port de l’habit traditionnel féminin le sefsari dans les lieux publics et à l’université. Cette agression contre la population tunisienne ne doit pas rester sans réponse. Nous devons nous unir toutes tendances confondues pour y mettre fin, et contraindre le régime à cesser ses attaques sans précédent contre la population tunisienne. Nous en appelons à une mobilisation générale contre ce projet d’effacement de notre identité musulmane et arabe que le régime tunisien mène pour faire plaisir aux Américains dans leur offensive contre l’Islam. Villefranche-Sur-Saône, le 16 octobre 2006 Le Président Abdelaziz Agoubi
« Le Maghrébin », Sommaire de l’édition du 16 octobre 2006 www.hebdo.amd-maghreb.org
إفتتاحية
في الجدل التونسي حول الحجاب بقلم الد. سلوى بن يوسف الشرفي لماذا يثير الجدل حول الحجاب كل هذه العواصف ؟ و هل المسألة تنحصر حقا في مجرد الدفاع عن الحرية الشخصية أو لأن الحجاب من المعلوم من الدين أو لأن جداتنا و أمهاتنا كن يلبسن السفساري كما يدعي المدافعون عن الحجاب؟ أم لأن الحجاب مجرد مؤشر يعوض عملية استطلاع للرأي حول مدى تجذر التيار السياسي الإسلامي في المجتمع كما ادعى أحد المعارضين للمبدأ ؟ فالمتمعن في هذه الحجج يكتشف مدى هشاشتها. فهي مردودة على أصحابها، شأنها شأن جل الحجج ذات الطبيعة السياسية
ليبيا
قراءة في لقاء المهندس سيف الإسلام… بقلم نقيب المحامين محمد إبراهيم االعلاقي عبد الفتاح البشتي على صفحات ( ليبيا اليوم) عقب لقاء المهندس سيف الإسلام معمر القذافي مع فعاليات شعبية بمدينة الزاوية ذلك اللقاء كان مخيبا للآمال…على اعتبار أنه كان يفترض أن يكون مع مثقفين يكون لهم رأي و وجهة نظر فيما يطرح من قضايا عامة و ليس مع عوام الناس
Maghreb : Mohammed Arkoun : «Il est vital que l’islam accède à la modernité» Intellectuel d’origine algérienne, professeur émérite à l’université Paris III, Mohammed Arkoun enseigne l’«islamologie appliquée» dans diverses universités européennes et américaines. Auteur de plusieurs ouvrages de sociologie religieuse, il a entre autres publié, avec Joseph Maïla, doyen de la faculté des sciences sociales et économiques de l’Institut catholique de Paris, un livre en forme de dialogue sur la signification des attentats du 11 septembre 2001, et les interrogations qu’ils suscitent sur le fait religieux Il plaide pour une «subversion» de la pensée islamique, qui lui permettrait de rejoindre le monde moderne.
Algérie : le graal du chercheur algérien… Par Tahar Hamadache On a beau stigmatiser les chercheurs algériens qui fuient vers des cieux moins humiliants hors du territoire national, la dynamique d’exil à laquelle ils donnent collectivement lieu délivre de précieux messages dont le décodage, tout aphones qu’ils soient, est d’une importance stratégique cruciale. Cette dynamique d’exil conduit en effet à se poser quelques questions qui mettent en avant les messages élusifs qu’il conviendrait d’en déduire
Maroc : Le bras de fer entre le gouvernement et le “Collectif contre la hausse des prix”gagne en acuité…Par Fatima Kabba Le gouvernement marocain de Mr Driss Jettou et le collectif contre la hausse des prix ( 1) continuent de poursuivre un dialogue qui a tout l’air d’être un dialogue de sourds et le bras de fer qui les oppose est en train d’entrer dans une phase décisive. Comme nous l’avions expliqué dans l’édition en date du 11 septembre du « Le Maghrébin », la raison en est dans la forte hausse de prix des produits de première nécessité décidée par les autorités politiques du pays et qui a été d’autant plus durement ressentie par les couches défavorisées de la population que cette hausse est intervenue à un moment où les bourses du citoyen marocain est fortement sollicitée : rentrée scolaire et le mois de Ramadan…
Lu : Le Partenariat euro-méditerranéen : Une entreprise inachevée, par Dorothée Schmidt. Le partenariat euro-méditerranéen existe depuis près de dix ans. Le Maghreb n’y est pas individualisé mais l’histoire comme la géographie en font un partenaire préférentiel. Les résultats de ce partenariat diffèrent sensiblement des ambitions initialement affichées. La portée politique et stratégique du projet s’est progressivement effacée pour laisser place à une forme de coopération économique régionale renforcée, centrée autour du libre-échange. La redéfinition des priorités extérieures de l’Union européenne, dans un contexte régional de plus en plus sensible, rend désormais son avenir incertain.
Le sommaire en détails : Prière cliquer sur les touches en rouge
Editorial : La controverse sur le voile en Tunisie… par Saloua Ben Youssef Charfi.
SU : informations confidentielles.
Algérie : Le Graal du chercheur algérien… Par Tahar Hamadache.
Maroc : Le bras de fer entre le gouvernement et le collectif contre la hausse des prix gagne en acuité… par Fatima Kabba.
Maghreb : Mohammed Arkoun : « Il est vital que l’islam accède à la modernité ».
LU : Le partenariat euro-méditerranéen, par Dorothée Schmidt.
(Adresse du site : http://www.hebdo.amd-maghreb.org )
Le pouvoir aura–t-il le courage d’engager directement les négociations avec la LTDH ?
Sihem Bensedrine Ces deux derniers mois, le sujet de la crise de la LTDH est devenu LE sujet que la presse aux ordres a le plus traité. Alors que jusque-là le nom de la LTDH figure sur la liste des tabous à ne pas évoquer, la question a été traitée au moins une trentaine de fois en l’espace de deux mois. Un record, dans l’histoire de la Ligue qui n’a jamais été dans les bonnes grâces des autorités. Il semblerait que l’ordre d’en faire le sujet de débat le plus récurrent soit venu d’en haut et révèlerait une évidente volonté d’en découdre avec ce dossier, devenu une sorte de leitmotiv irritant évoqué par tous les partenaires occidentaux. L’enjeu étant de faire passer les exigences du pouvoir pour une concession à la LTDH après avoir échoué à la faire plier. Les « initiatives de médiation » se sont ainsi multipliées, quelques unes sans lendemains. Suscitées de manière évidente par le pouvoir, certaines d’entre elles étaient directement téléguidées par de hauts fonctionnaires comme cet ambassadeur de Tunisie à Genève qui a pris sur lui de réunir à plusieurs reprises dans un hôtel de la capitale les prétendus 118 membres – qui se sont révélés 19 – d’une «initiative» qui a le plus fait parler d’elle. Celle-ci a regroupé des “liguistes” de complaisance, des clochards politiques et autres ramassis d’infiltrés qui se sont retrouvés membres de la LTDH à la faveur de l’invasion qu’a connu la Ligue lors de la crise de 92 qu’elle a affronté avec le pouvoir et qui s’était soldée par sa dissolution durant un an. Ce ramassis s’est découvert un rôle de redresseur de torts et les colonnes de tous les journaux se sont généreusement ouvertes à leur prose obscure. Grisés par ce nouveau rôle, ils ont pris dernièrement leur bâton de pèlerins pour plaider leur cause de «médiateurs patentés» auprès des instances de l’Union européenne et présenter l’actuelle direction de la Ligue comme des radicaux qui refusent toute concession. Une mission qu’ils n’ont évidemment pas réussi, car elle exige d’autres talents que la flagornerie et la vénalité. Inutile de préciser qu’aucune porte ne leur avait été ouverte malgré le support officiel dont ils ont bénéficié. La grande question que tout le monde se pose est de savoir pourquoi le pouvoir ne discute-t-il pas directement avec les intéressés quand il décide d’ouvrir des négociations ? Le refus de dialogue a été une constante du régime de Ben Ali durant les 18 ans de son règne et tout porte à croire qu’une peur obsessionnelle de «perdre la face» lors d’une négociation hante ce régime dont la confiance en soi est inversement proportionnelle à sa férocité. Le cas de la LTDH illustre parfaitement ce comportement politique, témoin d’une intolérance maladive à tout contre pouvoir. Ces «intermédiaires» en mission commandée veulent accréditer la thèse qu’il s’agit d’un conflit interne entre deux composantes de la Ligue ; et pour que «l’intercession» produise ses résultats magiques, il suffirait de remplir trois conditions : primo, la LTDH devrait renoncer à la restructuration de ses sections qui a défavorisé les «infiltrés» du pouvoir, pour la bonne raison que ces derniers n’ont aucune activité qui s’intègre dans le mandat de la Ligue et que leurs sections sont des coquilles vides actionnées lors des élections pour peser politiquement. Secundo, elle devra renoncer à accepter des financements «étrangers» et faire ainsi preuve de «patriotisme» (argument qui n’est bien entendu pas valable pour les ONG satellitaires du pouvoir) en perdant de son autonomie. Tertio, elle devra s’engager à ne pas envisager la tenue de son congrès sans un accord électoral préalable sur la composition du prochain comité directeur, ainsi que des congressistes. Le congrès n’aura qu’à valider, par la suite, cet accord qui maintiendrait au sein du comité directeur une présence consistante des «envoyés spéciaux» du pouvoir. En fait il ne s’agit rien moins dans cette proposition que de reformuler les termes du diktat que le pouvoir a cherché à imposer à la Ligue dès le départ. Ce dernier qui répète à qui veut l’entendre qu’il s’agit d’une affaire interne et qu’il n’est impliqué en aucune manière dans ce conflit, a déployé tous les moyens dont il dispose pour la faire plier : Asphyxie financière ; Black-out médiatique et campagnes de calomnies ; encerclement policier des locaux et agressions des militants ; interdiction de la grande majorité des activités ordinaires de la Ligue…etc. Mais surtout un harcèlement judiciaire qui a battu tous les records des annales judiciaires du pays et a débuté dès le lendemain du 5e congrès, en octobre 2000, alors que le CD élu n’avait pas encore réparti les tâches ; et donc bien avant cette fallacieuse histoire de fusion des sections qu’on brandit comme une affaire d’Etat. En tout, la Ligue a eu à faire face à pas moins de 31 procédures ayant fait l’objet de décisions judiciaires et dont certaines sont encore en appel ou en cassation ; des procédures annoncées parfois dans les journaux officiels avant même d’être introduites en justice. «Quand on sollicite la justice qui répond toujours favorablement pour résoudre un conflit dit interne et quand on a un droit de parole quotidien dans les journaux officiels et officieux au moment où la Ligue n’a pas le droit de s’exprimer sur ces mêmes journaux, cela dit ce que cela dit. ..Il s’agit là d’une initiative suscitée par le pouvoir et qui cherche à accréditer la thèse du conflit interne» déclare Khédija Cherif, présidente de l’ATFD qui oppose à ces «initiatives d’en haut», une autre, celle de l’ATFD qui a démarré lors de la journée de solidarité organisée en mai 2006 à l’occasion de l’anniversaire de la Ligue… Un comité formé d’une vingtaine d’anciens dirigeants de la LTDH et d’une dizaine d’anciens présidents des associations de la société civile a publié une déclaration qui a rencontré un large écho dans la société civile tunisienne. «Il est important de souligner un préalable : Il n’y a pas de sortie de crise sans le retrait des plaintes et la levée des mesures policières sur les locaux de la LTDH » ajoute-t-elle. « Pour ma part, il est exclu de parler d’arbitrage parce que cela suppose que l’on accepte la thèse d’un conflit interne entre deux parties de la LTDH ; On ne fait pas d’arbitrage, on affirme un soutien à l’actuelle direction de la Ligue et on tente de peser dans le sens de l’apaisement et de la recherche d’une solution qui soit conforme au principe d’autonomie et de l’acceptation des décisions prises par le CD issu du 5e congrès… Les pouvoirs publics semblent vouloir sortir de cet affrontement mais en mettant toutes les chances de leurs côtés ; En préservant l’essentiel de ce qu’ils pensent avoir acquis au sein de la Ligue tout le long de ce bras de fer ;» enchaîne Khémaies Chamari, ancien dirigeant de la Ligue, qui participe à cette initiative de la société civile. Reste à savoir si le pouvoir sera capable d’entendre ce discours et d’engager directement le dialogue au lieu de se cacher derrière des pantins sans crédibilité et de comprendre enfin que «Le rôle de la LTDH, comme de toutes les associations, n’est pas d’être en rupture avec le pouvoir, mais de pouvoir jouer leur rôle de contre pouvoir, tirer la sonnette d’alarme quand il le faut» comme le souligne Khédija Cherif. (Source : Kalima, N°46, Octobre 2006) Lien : www.kaliatunisie.com
Le voile face à la dictature
Mondher Sfar mondher.sfar@club-internet.fr Que dire de la crise actuelle du « voile » ? Vue de l’extérieur, elle diffère de celle qui a éclaté en Tunisie ou en Europe dans les années 80 et 90. Il est évident qu’à cette époque elle s’explique largement par la montée du mouvement politique religieux. Cette fois-ci, la donne est toute autre. Ce qui se passe en Tunisie ou ailleurs dans les pays arabo-musulmans a une toute autre nature. Il s’agit de signes révélateurs d’une crise en profondeur de nos sociétés face aux dictatures locales qui ont emmuré leurs peuples derrière les barbelés de la police politique pléthorique et omniprésente. Aucune perspective d’ouverture et de liberté. Mais il faudrait ajouter à cela l’offensive occidentale contre l’Islam menée tambour battant au nom de la lutte contre le « terrorisme ». C’est une véritable guerre d’occupation à la fois militaire et idéologique pour réaliser un plan de domination de l’empire américain sur le monde, en entraînant sur son sillage l’Europe. C’est dans ce contexte de véritable croisade qu’un vent fort a soufflé sur le voile islamique le propulsant des rives du Golfe persique à celles de l’Atlantique. Le voile est devenu l’étendard non pas de l’Islam en tant que tel, mais de la résistance face aussi bien à l’agression étrangère qu’à l’étouffement politique intérieur. Pour une fois, la machine de propagande benalienne a vu juste : la déferlante du voile est bien de nature politique. Elle véhicule dans ses plis le cri de désespoir et de révolte des jeunes et de simples citoyens qui veulent tout simplement protester contre leur double humiliation intérieure et extérieure. Oui, le voile est politique, et il n’a rien à voir avec le conservatisme religieux, le repli identitaire ou même le complot partisan. Le désarroi du régime est total face au voile qui dévoile sa nature dictatoriale. Le voile est le miroir de la dictature et son révélateur. La dictature a beau crier au scandale, et que le voile est une régression sociale et une atteinte aux libertés de la femme. Depuis quand la dictature est-elle devenue la gardienne des libertés et de la dignité des citoyens ? La crise actuelle du voile montre plutôt les effets pervers de l’instrumentalisation de la libération de la femme par la dictature. Aujourd’hui, face à la dictature, la vraie libération de la femme passe par le port du voile. Et la femme sera libérée par et en portant le voile face à l’interdit dictatorial. Le mouvement féministe ne doit pas se faire d’illusion. La dictature sera sa tombe s’il persiste à s’y allier face à la montée du conservatisme. Rappelons que pendant la lutte nationale, Bourguiba a exigé des femmes de porter le voile, et de ne pas se vêtir à l’occidentale, non pas par pudibonderie ou par conservatisme, mais pour des raisons politiques évidentes. Si le féminisme tunisien ne comprend pas la nature de la lutte et de l’enjeu du voile actuel, alors il perdra sa cause et renforcera la dictature pour une éternité. La libération de la femme ne peut se faire avec la dictature, ou en s’en fermant les yeux. Le féminisme a une grande bataille à mener : aider et soutenir la femme tunisienne dans son combat pour sa liberté de porter le voile : face à la dictature. Paris, le 15 octobre 2006
L’agression vestimentaire au nom de l’islam Et si on « levait » le voile sur ses raisons profondes…
Par Raouf KHALSI « Je ne te demande pas d’arrêter de prier, je ne te demande pas d’arrêter de jeûner ou de cesser de croire en Dieu, mais je te demande d’enlever le voile. Car ta chevelure tout comme la mienne n’est pas un symbole sexuel qui nous fait honte. Car ton corps, comme le mien, n’est pas le théâtre de fantasmes érotiques… Toi, comme moi, nous pouvons être vertueuses dans nos rapports humains, sans besoin de voile qui nous couvre. Nous serons jugées sur notre conduite, pas sur un bout de tissu. Sois ce que tu veux être, je respecterai ton choix. Mais sois une femme, pas un objet infâme ». Ceci est un appel poignant. Pathétique. Il est lancé par la célèbre universitaire yéménite Elham Manea (*) enseignant à Zurich, aux femmes musulmanes qui choisissent – ou qui sont contraintes – de couvrir, de voiler un « péché » originel : celui d’être nées femmes. Paradoxe. L’histoire de l’Islam est fortement marquée par les femmes. Celles du Prophète, entre autres. Depuis Khadija, aristocrate émancipée de Qoreïch, jusqu’à Aïcha, qui a indirectement infléchi le processus du Califat… faisant, en sorte, que Mouaouia (les Almoades), en soit investi, après que Ali, époux de Fatma, fille du Prophète, en fût spolié. Plus tard, dans toutes les dynasties, dans tous les Califats, les femmes jouèrent un rôle central. Et, de fait, la femme arabe, la femme musulmane devenait le pivot d’un système familial matriarcal. Démunie sur le plan formel, sur le plan du droit, elle était, en fait, puissante. Les femmes arabes, on le sait, sont puissantes… Flash back. Bourguiba commet l’ « irréparable » aux yeux des prédicateurs du Machraq : il promulgue le Code du Statut Personnel. Et dans cette ferveur annonciatrice des grands bouleversements – là où, même, le meilleur devient possible – il ôte leur « sefsari » aux femmes tunisiennes. Les exégètes d’Al Azhar, les congélateurs idéologiques d’une « Chariâa » qu’ils interprètent au premier degré – refusant même, sans le montrer, de voir dans la « Sunna » et dans la conduite du Prophète, des signes d’un égalitarisme entre femmes et hommes – et, même, à l’époque, quelques imams zeïtouniens y virent une dérive à connotations laïques. En fait, si Bourguiba n’a jamais caché son admiration pour Ataturk, ce n’est pas tant pour la laïcisation brutale de la Turquie que pour ce nationalisme, ce sens de l’Etat qui permirent au leader turc d’en finir avec les fantasmagories de la Sublime Porte. Or, dans son article II, la Constitution tunisienne stipule que la Tunisie est une République et que sa religion est l’Islam. Les Constitutionnalistes de l’époque évitèrent parcimonieusement cet amalgame « République islamique ». Le décor était planté et les règles bien définies : rigoureuse séparation entre le politique et le spirituel. « Pas de parti religieux » Novembre 1987. Le père de la Nation n’avait pas vu venir la vieillesse. Autour de lui, les intrigues florentines étaient poussées à leur paroxysme. La course à l’après-Bourguiba n’avait pas de règles. Elle risquait de basculer… Et elle risquait, surtout, de faire basculer le pays dans le camp des intégristes, financés de l’étranger et qui s’abreuvaient – paradoxe incroyable, contradiction même ! – autant dans un extrémisme qui n’a rien à voir avec le « Wahabisme » que dans le sectarisme Chîite. Et soit dit, en passant, qu’aujourd’hui, nos « Emirs » sans émirats, ont trouvé la panacée : la connexion gaucho-intégriste, ce qui nous fait là un deuxième paradoxe, mais cette fois historique. Marx n’en reviendrait pas ! Ben Ali sauve le pays. Il redresse l’Etat. Il réaffirme, solennellement toute séparation entre politique et religion : « Pas de parti religieux ». Il sauve Ghannouchi et « acolytes » de la potence que leur avait réservée Bourguiba ; il l’invite même à Carthage, dans le cadre d’un projet de réconciliation nationale. Et que répondent nos « Emirs » ? « renverser le régime », rétablir la Chariaâ, telle que « réécrite » par des plumes obscurantistes. Ben Ali persiste et signe. En guise de préambule indiscutable : le raffermissement du Code du Statut Personnel avec, chaque année, de nouvelles mesures pour conférer aux femmes un rôle plus soutenu dans la dynamique sociale, économique, entrepreneuriale et, même, dans les sphères des décisions politiques. D’où vient alors que des femmes opprimées, peut-être, égarées, sans doute, endoctrinées, c’est évident, se remettent, aujourd’hui, à exhiber ces accoutrements qui n’ont rien à voir avec l’identité nationale ? « Réaction contre une excessive libération des mœurs » », disent quelques barbus qui nous agressent à travers ces chaînes satellitaires sur « Nilsat » et « Arabsat »… Prédicateurs dont on eût dit qu’ils sortent d’un autre âge alors qu’au nom d’Allah, les Talibans exécutent des femmes et qu’au nom du « Djihad », des adolescents sont dressés dans les « bonnes » règles de la culture des kamikazes. Non, ces modèles sectaires importés ne nous feront pas revenir sur nos pas. Jusqu’à quelque temps, en arrière, nous pensions que l’Occident instrumentalisait l’Islamophobie. C’est vrai. Un Tarik Ramadan très présent sur les plateaux de télévision français est fait pour… Mais, en réalité, l’ « Islamophobie » ce sont les idéologies obscurantistes qui l’ont exportée. Sciemment. (*) Paru sur « Courrier International », (mai 2006) (Source : « Le Temps » du 16 octobre 2006)
Témoignages de jeunes étudiantes voilées
Malgré leur méfiance et leur réflexe de réserve, nous avons réussi à collecter quelques témoignages de jeunes étudiantes voilées sur la question du voile. Celles-ci ont voulu donner leur point de vue sur plusieurs interrogations : pourquoi il y a une forte tendance au port du voile, qu’en pensent-elles ? Est-ce une conviction ou un effet d’entraînement ? Imen , étudiante en sciences juridiques avoue que: « C’est vrai qu’il y a un phénomène de mode mais il ne faut pas généraliser » ” Personnellement je suis contre le large jelbeb noir , c’est une tenue étrangère à nos coutumes et à notre société qui ne cause que de la confusion. Une femme habillée en noir de la tête aux pieds avec les gants et les chaussettes noires, ça fait forcément peur et ça fait penser à l’extrémisme. Cette tenue éveille les soupçons et représente une source de menace et d’inquiétude pour tout le monde. On confond le voile avec ces 4 mètres de tissu noir et on l’interdit à tous. Il y a aussi exagération et excentricité de la part de certaines femmes: le “nikab” voile pour le visage est fait pour les femmes d’une beauté extrême , pour celles qui attirent tous les regards; pourquoi une femme normale et même simplement belle le porterait. ça fait trois ans que je suis voilée et je porte toujours un pantalon large, une jupe longue et une chemise ,c’est suffisant pour “se couvrir” et pour réaliser le but : Ne pas attirer la curiosité des hommes et susciter leurs regards indiscrets. Si on porte les vêtements qui répondent à cette intention, on n’a pas besoin de porter du XXL. D’ailleurs même si une fille est totalement voilée et qu’elle a quand même l’intention de provoquer, c’est comme si elle ne portait rien. C’est une question de volonté et surtout de conviction; avant de me voiler j’allais en boîte ,je sortais le soir mais un jour en faisant la prière je n’ai pas osé lever les yeux vers DIEU. J’ai senti un manquement de ma part et une hypocrisie envers dieu. J’ai alors décidé de marcher vers “le droit chemin” mais, progressivement ! Il y a un énorme travail sur soi même qu’il faut absolument faire avant de mettre le voile sinon, on tombe dans l’erreur. C’est très dur d’adopter un comportement conforme aux implications du voile : renoncer aux tentations, écarter les petits amis et chercher la piété et l’intégrité. Si on garde son mode de vie semé de pièges, on tombe dans une grave hypocrisie. D’ailleurs, celle qui se voile du jour au lendemain m’étonne ! Sans profonde conviction, ni confiance en soi, elle suit la mode et a du mal à rester fidèle à l’image correcte de la femme voilée. C’est vrai qu’il y a un phénomène de mode mais il ne faut pas généraliser et mettre tout le monde dans le même sac, il y a du mimétisme, de l’influence, de la mauvaise foi mais aussi de la conviction. Une autre étudiante confie: « Porter le voile ne signifie pas être bien, ce n’est pas aussi simple que ça. » “Moi, je suis voilée dans l’unique but de satisfaire Dieu qui a été clair quand il a exigé le port du voile , c’est un postulat , un principe qu’on ne peut réfuter . Et tous ces gens qui s’improvisent des analystes du Coran font fausse route en interprétant à leur guise des paroles claires. Peu importe l’avis des autres, on applique ce que demande Dieu tout simplement. Attention il ne faut avoir à l’esprit que le but de se repentir loin des autres considérations : le voile n’est pas un critère de pureté et d’innocence contrairement à ce que pensent certaines filles qui désirent se marier à tout prix. Elles disent que les hommes préfèrent les femmes voilées parce qu’il y a preuve de leur intégrité alors que ce n’est pas du tout vrai . Porter le voile ne signifie pas être bien, ce n’est pas aussi simple que ça.” Rabia : « Il y a trop d’impostures et de manipulations qui faussent et dégradent l’image de la vraie croyante qui porte le voile par conviction » “c’est une bonne chose de voir toutes ces filles suivre le “bon chemin”. Personnellement, le fait que je sois voilée depuis quelques mois m’a fait beaucoup de bien. J’ai pris cette décision personnelle sachant que je suis la seule à être voilée dans ma famille, après avoir suivi plusieurs émissions télévisées recommandées par des copines. Elles m’ont ouvert les yeux sur l’absurdité de la vie d’ici bas et le fait qu’elle est éphémère ; et depuis, j’ai l’impression de vivre en paix et sérénité même si le port du voile m’a éloigné de mes amis et que l’image que je donne est celle d’une personne distante et peu sociable. C’est désolant mais le rejet est le prix à payer. Je ne comprends pas l’attitude de quelques recteurs d’universités qui interdisent aux filles comme moi d’accéder aux cours sous prétexte que je porte “la tenue” interdite. Je ne vois pas la différence entre moi et les autres filles qui choisissent le décolleté et le bikini, à chacune son choix. On ne va tout de même pas renier notre religion par peur des dérives politiques et autres menaces. C’est vrai qu’il y a des filles qui portent le voile comme un message de révolte, agressives envers les jeunes trop ouverts à leur goût et auxquels elles n’hésitent pas à donner des leçons de morale, mais je n’en suis pas une. D’un autre côté, il y a les autres: les filles voilées qui, malgré leur respect apparent, ne sont pas vraiment “pieuses” au contraire le voile est une couverture pour accéder à tous les interdits sans éveiller les soupçons. L’une et l’autre, de ces catégories, créent la confusion et contribuent à donner une mauvaise image de la fille voilée. C’est regrettable car toutes ces impostures faussent et dégradent l’image de la vraie croyante qui porte le voile par conviction “. Propos recueillis par Hager ALMI (Source : « Le Temps » du 16 octobre 2006)
Le ministre des Affaires religieuses, M. Boubaker El Akhzouri
“Oui à l’identité nationale, non au déracinement culturel”
M. Boubaker El Akhzouri a souligné que la tenue sectaire est un phénomène étranger à notre société ce qui serait susceptible d’amener au déracinement, d’autant plus qu’il contrevient à la liberté individuelle étant contraire aux normes habituelles suivies dans notre contexte social. Il ajouta que la tenue sectaire est autant réfutée et avec la même ferveur que la tenue légère, appelant nos jeunes à plus d’effort en vue d’acquérir un esprit critique face aux idées importées afin de mieux protéger nos générations futures de toutes les « intoxications » auxquelles on assiste de nos jours. Concernant le discours religieux, M. Lekhzouri a fait remarquer qu’il importe de réétudier ses composantes en vue d’œuvrer à son amélioration et au développement de son contenu et des moyens tendant à le transmettre. •Assabah : La tendance à porter la tenue sectaire est de plus en plus remarquable, notamment chez les jeunes filles, les élèves et les étudiantes. Comment évaluez-vous ce phénomène et par quel moyen on pourrait endiguer ce flot ? -M. Lekhzouri : La Tunisie est sans doute un pays qui se prévaut avec ferveur de la religion musulmane et tout chantage à ce propos serait attentatoire et ostensiblement contraire à la vérité. La Tunisie a acquis de par son passé, riche d’idées et de connaissances en matière de religion musulmane une place de choix, dans l’école du rite malékite fondée sur la raison, grâce aux différents ulémas et théologiens, tels que l’Imam Souhnoun, ainsi que les Zeïtouniens, Ibn Arafa, le Cheïkh Tahar Ben Achour et son fils le Cheïkh Fadhel Ben Achour qui avaient pendant longtemps prodigué leurs connaissances et perpétué leurs idées réformatrices, ces érudits constituent pour nous la meilleure référence, surtout que le Président Ben Ali a réhabilité l’université zeïtounienne et a œuvré au développement en son sein des méthodes d’enseignement et à l’approfondissement des études et des recherches en matière théologique. Les normes islamiques que nous adoptons sont celles préconisant la tolérance et la modération, ainsi que l’ouverture sur les différentes civilisations et cultures. En matière de tenue vestimentaire, il s’agit d’après un hadith du Prophète paix et salut soient sur lui, de ne pas contrevenir aux règles de la pudeur. C’est le principe qui doit être respecté. Il n’y a pas de tenue vestimentaire uniforme. Chaque pays musulman a ses traditions et ses us et coutumes ce qui dénote d’une grande richesse culturelle dans le monde musulman. En Tunisie, notre tenue traditionnelle a été conçue dans le cadre du respect des règles de pudeur que tout musulman doit observer. Le fait de la changer par une tenue importée, est de nature à amener au déracinement. Dans un hadith du Prophète Mohamed, paix et salut soient sur lui, il est indiqué de puiser dans « cette religion qui est si profonde avec modération de peur d’aboutir au déracinement. Le déraciné ne peut suivre aucun chemin, ni se fixer sur aucune monture ». Ainsi, le fait de choisir la tenue sectaire à la tenue traditionnelle est une atteinte certaine à l’identité, ainsi qu’à la religion et la politique, car, c’est fait sciemment dans un but politique et non religieux. Le sectarisme aboutit à la discorde, qui est sur le plan de la religion la pire des incrédulités. Par ailleurs, la liberté individuelle n’est pas par le port de la tenue sectaire, qui est en elle même une atteinte à l’identité tunisienne. La liberté individuelle est acquise en Tunisie et a été consolidée depuis l’ère du Changement. Non à tout ce qui symbolise le sectarisme, tout comme à tout ce qui encourage à l’impudique. Le discours du Président en date du 25 juillet 2006 ainsi que ces recommandations intervenues le 11 octobre 2006, constituent une référence afin de comprendre et pouvoir dissocier entre religion et idéologie pour distinguer entre la tenue traditionnelle et la tenue sectaire. •Assabah : Le discours religieux est-il en mesure de relever les défis lancés notamment par certaines chaînes satellitaires arabes ? -M. Lekhzouri : Nous œuvrons à instituer un système d’information religieuse progressiste tendant à la modernité et au modernisme, tout en conservant nos acquis, notre but étant que nos enfants, puissent acquérir l’esprit critique afin de mieux discerner entre le discours importé et inadéquat et celui qui répond à notre identité et notre culture. Le discours religieux doit évoluer en ce ens. Le prêche du vendredi, qui est un aspect du discours religieux doit répondre à cet objectif. Par ailleurs, il y a un effort déployé au sein de la RTT pour développer le discours religieux par la diffusion de dossiers traitant de différents sujets afin de lever le voile sur certains problèmes religieux préoccupants. Il importe en l’occurrence de faire une remarque concernant certains termes utilisés à tort et à travers, tels que le mot « Hijab » qui est employé dans un sens de tenue sectaire. Or, il y a plusieurs genres de foulard qui ne ressemblent en rien au Hijab, tels que le foulard qui cache seulement les cheveux. Le Président encourage à l’amélioration et au développement du discours religieux tant en ce qui concerne le fond qu’en ce qui concerne la forme. •Assabah : L’école en tant que milieu éducatif et culturel, a-t-elle un rôle à jouer en l’occurrence ? -M. Lekhzouri : Bien entendu, car l’école constitue le deuxième milieu éducatif et elle a par la même un rôle important dans la consolidation de l’identité tunisienne et ce par l’usage du bon sens et du discernement, le développement de la pensée afin que nous soyons maîtres de nos idées et ce conformément aux vœux du Président Ben Ali à l’esprit moderniste et progressiste. •Assabah : Qu’y-a-t-il eu d’important dans les programmes religieux de cette année, durant le mois de Ramadan ? -M.Lekhzouri : Il y a une programmation qui se prépare à la base, avant d’être soumise à l’avis du ministère : les programmes religieux, pendant le mois de Ramadan doivent être dans un but de sensibilisation, c’est pour cela que sont organisés des colloques auxquels participent le ministère de la Santé, ainsi que l’Association de défense du consommateur. Il y a également des colloques à caractère culturel tels que celui qui est prévu pour le 21 octobre, et au cours duquel une conférence sur l’échange des civilisations euro-méditerranéennes, sera donnée par l’italien-musulman Yahia Bellavichi, ainsi qu’une conférence fixée le 18 octobre qui sera donnée par un intellectuel égyptien. Tandis que sera organisée une compétition nationale de récitation du Coran, le 14 octobre à la mosquée Ezzeïtouna, sous le haut patronage du Chef de l’Etat. Sachant qu’il y a en totalité, 170 mille activités. Ce qui crée une vraie dynamique culturelle de nature à approfondir les connaissances en matière religieuse et à mieux les découvrir. (Source : « Le Temps » du 16 octobre 2006)
Rafael Correa, un ami de Chavez, prêt à en découdre avec les Etats-Unis
Par Jean-Luc PORTE AFP, le 16 octobre 2006 à 02h26 QUITO, 15 oct 2006 (AFP) – L’ex-ministre de l’Economie Rafael Correa, qui participera au second tour de l’élection présidentielle équatorienne, s’affiche en adversaire de la politique américaine et du néo-libéralisme à l’image de son ami, le chef d’Etat vénézuélien Hugo Chavez.
Chrétien de gauche élevé chez les salésiens, ce professeur d’économie âgé de 43 ans, formé en Belgique puis aux Etats-Unis, n’a pas l’habitude de mâcher ses mots, prenant volontiers pour cible le président américain George W. Bush, “un président extrêmement stupide qui a fait beaucoup de mal à son pays et au monde”. “Traiter Bush de diable, dit-il, c’est insulter le diable car ce dernier est peut-être malfaisant, mais au moins il est intelligent”, affirme-t-il encore. “Je suis humaniste, chrétien, de gauche. Humaniste, parce que pour moi, la politique et l’économie sont au service de l’homme.
Chrétien, parce que je me nourris de la doctrine sociale de l’église. De gauche, parce que je crois en l’équité, la justice et la suprématie du travail sur le capital”, a-t-il déclaré lors d’un entretien à l’AFP. Appelant à “dépasser les mensonges du néo-libéralisme”, Rafael Correa, même s’il se défend d’être marxiste, exhorte les Equatoriens à “découvrir ce qui s’appelle en Amérique latine le socialisme du XXIe siècle”, une formule empruntée à Hugo Chavez qu’il revendique comme un “ami personnel”.
Membre du gouvernement en 2005, il a d’ailleurs perdu son poste ministériel en raison de ses liens avec le président du Venezuela dont il partage la dénonciation de l’impérialisme américain. Dans son programme, Rafael Correa expose notamment son intention de fermer la base militaire des Etats-Unis de Manta en Equateur et de rompre avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), qui contribuent au “sous-développement” du pays selon lui. Avant même d’être élu il a annoncé qu’il renégocierait les contrats avec les grandes compagnies pétrolières qui opèrent en Equateur, cinquième producteur d’Amérique latine avec 530.000 barils de brut par jour. “Les contrats des pétroliers seront changés car grand nombre d’entre eux ont été un hold-up pour le pays”, dit-il. “C’est un vrai nationaliste. La superbe et l’arrogance des représentants des multinationales du pétrole le plongent dans de terribles colères”, affirme son ami Marco Erazo, membre de son état-major. Ses détracteurs qualifient ce bel homme élégant et bien élevé, mais parfois cassant et facilement irritable, de “hyène souriante” et de “démagogue populiste”.
“Il est plus chaviste que Chavez en personne”, estime Javier Medina, un enseignant opposant. Encore inconnu du public il y a quatre mois, sa grande popularité provient de son charisme. “Tous les exclus du pays se sont retrouvés dans son franc-parler: les indiens, les noirs, les intellectuels et les pauvres”, soulignent ses partisans. Né à Guayaquil (sud-ouest), Rafael Correa a pu faire ses études grâce à l’attribution de bourses scolaires, indique sa mère Norma Delgado.
Après un passage à l’université de Louvain (Belgique), il a travaillé comme volontaire à Zumbahua, un village indien du sud de l’Equateur et y a appris la langue quechua. “Là-bas j’ai compris que le problème des Indiens (40% de la population), c’est la pauvreté et que pour un Indien, il y a plus de 90% de chances de toujours rester pauvre”, assène ce père de trois enfants, marié avec une Belge. Manuel Gualotuna, un chef traditionnel de Zumbahua, se souvient de Rafael Correa affublé d’un grand poncho, marchant pendant des heures en dépit de ses chaussures usées pour aller enseigner aux communautés indiennes. Infatigable, cet admirateur de Che Guevara dénonce les mafias politiques et l’oligarchie qu’il accuse de piller son pays. Pendant la campagne électorale, il fustigeait ses adversaires en faisant tournoyer son ceinturon sur le thème: “donnons leur une correction”. AFP
Bolivie: Evo Morales annonce la renationalisation des ressources minières
AFP, le 16 octobre 2006 à 11h05 LA PAZ, 16 Oct 2006 (AFP) – Le président bolivien Evo Morales a annoncé dimanche la renationalisation des ressources minières en Bolivie, mesure qui pourrait être prise effectivement le 31 octobre, date anniversaire de la première nationalisation des mines boliviennes en 1952 avant leur privatisation en 1985. “Nous avons commencé avec (la nationalisation) des hydrocarbures (en mai), la prochaine étape concernera les ressources minières, il y aura des surprises avec l’étain, l’argent et l’or, ces métaux doivent passer sous le contrôle de l’Etat bolivien et du peuple”, a indiqué le Président bolivien lors d’une cérémonie de remise de tracteurs à des coopératives andines. Les mines boliviennes sont pour la plupart aux mains de propriétaires privés, après leur privatisation en 1985. L’annonce du Président bolivien fait suite à des affrontements violents entre mineurs privés et publics au début du mois, qui ont fait 16 morts et 61 blessés autour de la grande mine d’étain de Huanuni. Le conflit avait été déclenché par des mineurs d’un syndicat privé exigeant de travailler dans la mine. L’Etat, qui en est propriétaire, emploie en majorité des ouvriers affiliés aux syndicats du secteur public. Le ministre des Mines, Walter Villarroel a été destitué à la suite de ces affrontements, et remplacé par un ex-syndicaliste du secteur public, Guillermo Dalence. Ce dernier a indiqué la semaine dernière que le 31 octobre pourrait marquer “l’annonce de la politique minière de la Bolivie parce que c’est la date anniversaire de la nationalisation des mines”. La mine de Huanuni, qui fournit 5% de la production mondiale d’étain, est située à 4.000 mètres d’altitude dans une région peu hospitalière des Andes à environ 500 km au sud-est de La Paz. AFP
Scandale sexuel: Katzav risque jusqu’à 16 ans de prison pour viol
Par Charly WEGMAN AFP, le 16 octobre 2006 à 12h41 JERUSALEM, 16 oct 2006 (AFP) – Le président israélien Moshé Katzav pris dans la tourmente d’un scandale de harcèlement sexuel qui pourrait lui coûter son poste et lui valoir jusqu’à 16 ans de prison a renoncé lundi à ouvrir la session parlementaire d’hiver. Selon les recommandations de la police présentées dimanche au Procureur de l’Etat, Menahem Mazouz, également conseiller juridique du gouvernement, M. Katzav risque de 3 à 16 ans de prison ferme. A l’issue d’une enquête de trois mois pendant laquelle M. Katzav a été interrogé à cinq reprises, la police a estimé qu’il devait être inculpé notamment pour le viol de son ex-secrétaire et d’une employée, alors qu’il était ministre du Tourisme. M. Katzav devrait aussi être poursuivi pour harcèlement sexuel à l’encontre de cinq autres femmes, actes indécents, écoutes illicites, obstruction à la justice et prévarication. M. Mazouz devrait se prononcer d’ici deux ou trois semaines sur l’ampleur des faits, a indiqué la radio publique israélienne. Des sources au ministère de la Justice, citées par la radio sous le couvert de l’anonymat, ont indiqué que la justice n’accepterait pas une démission de M. Katzav en échange de la levée des poursuites. “Vu les circonstances, M. Katzav ne participera pas lundi à la séance inaugurale de la session d’hiver de la Knesset” le parlement, a indiqué un communiqué du bureau de la présidence parvenu à l’AFP. “Le président a été surpris et choqué par les recommandations de la police (…) Il rappelle et souligne qu’il est victime d’un complot, et que tôt ou tard les allégations contre lui s’avèreront mensongères”, ajoute le texte. Initialement, M. Katzav avait fait savoir qu’il souhaitait être présent au parlement, conformément au protocole, sans toutefois prononcer de discours. Plusieurs députés avaient indiqué qu’ils resteraient délibérément assis à son arrivée au parlement ou s’abstiendraient d’être présents en signe de protestation contre sa venue. “Il est impensable qu’il (Katsav) continue d’assumer les fonctions de président, alors que des faits aussi graves lui sont reprochés”, a déclaré à la radio la ministre travailliste de l’Education, Youli Tamir. “Je ne me lèverai pas à son arrivée, et je baisserai la tête en attendant que passe la vague de honte”, avait de son côté menacé la députée Zehava Gal-On, du parti Meretz (gauche laïque). “Si le président savait ce que je sais, il aurait sûrement déjà décidé d’épargner à l’opinion et à lui-même le grand embarras dans lequel nous sommes plongés”, a déclaré aux médias un responsable au ministère de la Justice qui a requis l’anonymat. L’affaire Katzav a fait lundi la Une des quotidiens israéliens, qui dans leurs gros titres développent les accusations très graves portées contre le président. Interrogé lundi à la radio, l’avocat du président, Zion Amir, a convenu que “si M. Mazouz devait se prononcer pour une inculpation (il pensait) que le président n’aurait pas d’autre choix que de démissionner”. Selon la loi, les poursuites encourues par M. Katzav ne devraient être engagées qu’après sa démission ou son limogeage afin de ne pas entacher la fonction présidentielle. Le président israélien est élu par le parlement. Le mandat de sept ans de M. Katzav s’achève en juillet 2007. La procédure de limogeage prévoit la réunion d’une commission spéciale de 20 députés pour un débat en présence du président ou de son représentant. Si 75% des membres de cette commission spéciale se prononcent pour le limogeage, ce dernier doit ensuite être approuvé en plénière par 90 des 120 députés de la Chambre. AFP
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