22 décembre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 34500 du 22.12.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Slim BAGGA: VOEUX A MON SUPERIEUR HIERARCHIQUE AU MOSSAD – Bonne Rosh Hashana
Abdel Wahab Hani: Arrivée du Aïd / Retornado Hmaïdi, Actions et Réactions des Aïdoun / Retornados Bouchadekh, Ounissi, Amri, Latif et Ghannouchi Jamel HENI: Sir Khaled et les quarante journalistes….. Hatem Krichen: Réponse à Sihem Ben Sedrine Baccar Gherib: La question des classes sociales aujourd’hui Les amis d’Attariq Aljadid: «Blocus» des locaux d’Attariq! El Watan: Harraga : 39 Algériens dans les prisons tunisiennes AFP: France: adoption définitive de l’indemnisation des irradiés nucléaires


VOEUX A MON SUPERIEUR HIERARCHIQUE AU MOSSAD

Bonne Rosh Hashana

par Slim BAGGA  De par les accusations formulées contre ses cibles, la cabale médiatique sans précédent qui a atteint les journalistes, les militants des droits de l’homme et les responsables politiques en Tunisie a le mérite de nous livrer certains enseignements. Le régime policier qui gouverne par la désinformation et la terreur depuis 22 ans a laissé transparaître des talents qu’on ne lui connaissait pas auparavant: il comporte en son sein au moins un bon romancier et même, à quelques égards, poète. Perfectible certes, mais les dons sont certains. Les scénarios sont ficelés quoique pas maîtrisés. On remarque chez  l’auteur une part d’imagination; mais à force de vouloir mieux faire, le texte échappe à son auteur qui se retrouve lui-même emballé dans le rêve. Or, on ne peut demander à un poète de 73 ans, sous traitement à la cortisone, une vigilance littéraire de tous les instants…C’est pourquoi un encadrement lui est prescrit, notamment par le poète de l’abject tel Mohamed Ennacer alias Mohamed Hless, à bien des égards Mohamed Hess…..Si vous voyez à quoi je fais allusion. Car dans ce cercle des poètes du “bunker fermé”, l’Histoire n’est pas le souci premier. Et même que cette matière n’est pas leur souci du tout. Sinon ils auraient assez tôt compris ses secrets, et notamment le sort qu’ont connus tous les tyrans, tous les “Goebbels” et toutes les Gestapo. Ne me dîtes surtout pas qu’il n’y a pas de ressemblance en l’occurrence. Car il y en a même plusieurs. Laissons Ben Ali de côté, souffrant, à essuyer ses sueurs après chaque harcèlement moral qu’il subit de sa dulcinée Zinochette. Laissons-le aussi fouiller dans ses placards s’il reste encore une chemise à se mettre sur sa peau douce de bébé. A force de déchirer ses chemises, dit-on, il y a pénurie au Palais et la livraison se fait toujours attendre. Les mauvaises langues disent même que Leïla le préfère nu.. Cette femme, on ne la comprend vraiment pas: ne lui a -t-on pas expliqué dans “la Régente de Carthage” que le roi était nu depuis déjà un bail? Non, laissons ce malade qui ne nous gouverne plus à son Lexodine, à sa morphine, à sa cortisone et tutti quanti… Et voyons à côté pour dénicher quelques ressemblances historiques avec de célèbres pointures déchues. Imelda Marcos, la femme aux 17 000 paires de chaussures tombée aux Philippines avec son tyran de mari il y a plus de 23 ans. Cela doit inspirer quelques similitudes avec les frasques de Zinochette. Non? Allez, offrons-lui à la veille de cette année un aperçu sur le contenu de la presse de l’époque. Peut-être y puisera-t-elle quelques précieux enseignements comme celui de prendre au plus tôt la poudre d’escampette. Remarquez, personne ne l’y oblige: mais à mon avis c’est cela ou la Résidence de la Mornaguia…une prison très en vogue et qui fait bien parler d’elle en ces moments où journalistes, syndicalistes, étudiants et militants font le trop plein. Et Oussama Romdhani, pompeux patron de l’ATCE, cette agence de propagande à la Goebbels. Que ne médite-t-il pas la fin scabreuse de son ancêtre le nazi. Là aussi, en cette fin d’année, un joli cadeau à l’intention de ce dernier devrait rafraîchir la mémoire de ce nazillon plus pressé de monter que de prévoir sa chute imminente. Et il y a les tortionnaires, les zélés prédateurs de tout espace de liberté: de Abdessattar Bennour à Adel Tiouiri (le gérant officieux de la Sécurité de Carthage depuis que Zinochette avait osé souffleter le Général Sériati qui se console chez lui…amèrement), tout ce beau monde et leurs complices et leur commanditaire, offrons-leur un livre d’Histoire contemporaine: les exemples abondent et leur fin approche… En attendant que les présents parviennent à leurs destinataires, Bonne année , A’am Mabrouk à tous. Et tout particulièrement à mon collègue et néanmoins supérieur hiérarchique au Mossad Zinochet: Bon ROSH HASHANA Slim BAGGA


Arrivée du Aïd / Retornado Hmaïdi, Actions et Réactions des Aïdoun / Retornados Bouchadekh, Ounissi, Amri, Latif et Ghannouchi

 

Par: Aïd / Retornado Abdel Wahab Hani

 

 

Aïd Retornado Béji Hmaïdi passe la première nuit entre les siens au Kéf, après plus de 19 ans d’absence. Aïd Retornado Bouchadekh a été appelé aujourd’hui pour un rendez-vous au Consulat général de Pantin le jeudi 22 décembre. Echange émouvant entre Aïd Bouchadekh et Aïd Ounissi. Aïd / Retornado Chokri Amri a déposé sa demande de passeport au Consulat général de Paris. Aïd Retornado Zouhir Latif s’impatiente. Aïd / Retornado Adel Ghannouchi émouvant dans une interview sur AIDOUN ILA TOUNES. Des dizaines de Aïdoun Retornados ont été contactés par les services consulaires pour des rendez-vous aux Consulats.

 

 

Aïd Retornado Béji Hmaïdi au Kéf:

 

Ce soir, mardi 22 décembre 2009, Aïd / Retornado Béji Hmaïdi passe la première nuit entre les siens au Kéf, après plus de 19 ans d’absence. Il a ebmarqué, avec toute sa famille, au bord du vol TU 725 de la compagnie nationale Tunis Air, au départ de 09h10 ce matin à l’aéroport parisien d’Orly. Les Hmaïdi ont finalisé les formalités de police et des  douanes peu après 13h00. A leur sortie, ils ont été accueillis par leurs proches et amis. Béji a été submergé d’appels téléphoniques de félicitations et de voeux de bon Retour.

 

Avant son Retour, Aïd / Retornado Hmaïdi a donné une interview à AIDOUN ILA TOUNES, dont les 3 épisodes sont déjà en ligne, ainsi qu’un Communiqué à l’Opinion publique, informant de son retour et remerciant les autorités qui y ont contribué..

 

Les 6 épisodes sont disponibles sur AIDOUN ILA TOUNES:

 

1: http://www.facebook.com/group.php?gid=216677883568&ref=ts#/video/video.php?v=107065169304032&oid=216677883568

 

2: http://www.facebook.com/group.php?gid=216677883568&ref=ts#/video/video.php?v=107069165970299&oid=216677883568

 

3: http://www.facebook.com/group.php?gid=216677883568&ref=ts#/video/video.php?v=107073879303161&oid=216677883568

 

4: http://www.facebook.com/video/video.php?v=107084779302071&oid=216677883568

 

5: http://www.facebook.com/home.php?#/video/video.php?v=107088212635061&oid=216677883568

 

6: http://www.facebook.com/home.php?#/video/video.php?v=107092355967980&oid=216677883568

 

 

Aïd Retornado Bouchadekh au Consulat général de Pantin jeudi 22 décembre:

 

Le Doyen des Exilés tunisiens en France, Aïd Retornado Bouchadekh a été appelé, aujourd’hui mardi 22 décembre, par les services consulaires, pour un rendez-vous au Consulat général de Pantin le jeudi 24 décembre, le Consulat étan fermé le mercredi, jour de repors hebdomadaire (en contre partie de l’ouverture au public les samedi et dimanche pour faciliter la vie de la communauté). Espérons que Aïd Retodnao Bouchadekh obtiendra son passport, en attente depuis le 20 mai 1990.

 

Rappelons que Aïd Bouchadekh a donné une interview très marquante, de 11 épisodes, à AIDOUN ILA TOUNS, où il évoque notamment ses débuts de co-fondateur du Mouvement de la tendence islamique (MTI), son premier départ en 1978, puis son Exil en septembre 1981, le décès de sa gille en 1986 et son souhait de se recueillir sur sa tombe et de serrer son père agé de 96 ans à Djerba sa terre natale.

 

En marge du débat sur le sentiment d’asile intérieur et l’Exil, Aïd / Retornado Bouchadekh a rédigé un commentaire très profond sur la condition de l’Exilé dont voici copie:

 

“Cher frère Abdelwahab, j’ai suivi avec beaucoup d’intért la discussion sur facebook à ce sujet, j’ai été interpelé par la réflexion de l’un de mes compatriotes que j’aime, car cette reflexion va directement au coeur.

 

L’exil à l’intérieur de la patrie, il est dur certes, mais l’exemple de notre ami Abdallah Zouari, qui est sous controle administratif à Zarzis dans le sud du pays, est l’exemple-type de l’exil à l’interieur de la patrie. Sans oublier que ce sentiment d’injustice dans son propre pays lui a donné la force de se battre et de perseverer dans son combat, par la volonté et par la croyance qu’il a dans la cause qu’il defend. Cette souffrance de l’exil à l’interieur de la patrie, crée une energie formidable pour être soit même. L’exemple du professeur Ben Salem aussi, chacun dans son domaine, Zied Doulatni, Hammadi Jebali, Ali Larayedh. Chacun a trouvé le moyen de vivre avec sa cause à l’interieur de la patrie. Je peux citer d’autres comme Saïd Mekrazi ou Abdelkader Jedidi ou Fadhel El Beldi, sans oublier BenIssa Demni ou Abdelfattah Mourou. Pour toutes ces raisons, je revendique le Devoir du Retour à l’Interieur de la patrie, quitte à assumer l’exil à l’Interieur, avec une direction à l’Interieur, qui prend en considération, la situation avec ses contextes politiques et ses coalitions et son combat qui ne finira jamais. Tant qu’il nous reste un nerf ou une pulssion ou un coeur qui bat.

 

On se bat tout en restant debout, à coté de nos compatriotes tunisiens. Nous partagerons leurs malheurs et leurs joies. Lorsque quelqu’un se mari, nous serons tous ensemble avec lui. Lorsqu’il tombe malade, nous serons à ses cotes. Lorsqu’il est sur la point de mourir, nous serons à ses cotes, ne srait-ce que pour lui tenir la main et lui rappeler qu’il n’est pas tout seul dans ce bat monde comme dans l’au-delà.

 

Voilà pourquoi je persiste à vouloir rentrer, ne serait-ce pour pouvoir mourir dans mon pays.”

 

http://www.facebook.com/profile.php?v=app_2347471856&ref=name&id=100000484151507#/notes.php?id=100000484151507&start=10

 

 

Réactions du Aïd / Retornados Mustapha Ounissi:

 

Ce cri du coeur a fait réagir notre ami Aïd / Retornado Mustapha Ounissi, dans des termes on ne peut d’une profondeur extrême:

 

إلى السيد عبدالسلام عميد اللاجئين السياسيين التونسيين،

 

إليك وإلى كل المناضلين مساندتي اللامشروطة في الحصول على جواز سفر يحمل اسم بلدك العزيز تونس،خاصة وأنا أعلم لو أنك تحصلت عليه في الصباح لعدت في المساء لتصل رحما رحيما قطعه الإستبداد و حبلا متينا قطعه الظلم واستغلال النفوذ. لا تحزن أخي فإن معركة العودة هي معركة شريفة قلبها

النابض هو الوطن.

 

ونحن سنخوضها

بكل إخلاص خدمة للوطن ، كل الوطن. ضاربين عرض الحائط بمصالح حزبية ضيقة  حسبها أصحابهانهاية التاريخ، و نسوا أن الغاية النبيلة في هذه المعركة هو الإنسان المـُكرم، فلا شيء قبله و لا شيء بعده.

 

لقد نسي الكثير من إخوان الدرب الهدف الأصلي لمعاركهم ، واندفعوا يذودون عن أهداف صغيرة، بل هي حقيرة و وهمية في أحيان كثيرة، و هي جد ثانوية مقارنة مع الهدف الأصلي،

 

وإذا حاولت أن تذكرهم و نفسك بهذهالحقيقة رموك بالتخاذل و المهادنة، وأخذتهم العزة بالإثم، وهم ، إذا ما استثنينا السذج منهم، يعلمون علم اليقين أنهم على خطإ كبير، ولكن نرجسيتهم منعتهم من الإعتراف بالفشل، و التواضع للحق و حـُسْن التعامل مع الواقع.

 

هذا هو حال جزء كبير من معارضتنا التيمنحناها ثقتنا الكاملة في وقت من الأوقات، ولكنها لم تحسن التصرف في هذا الرصيد المعنوي،

 

فقادتنا من فشل إلى فشل و فرضت عليناوصاية لا تقل في عنفها و بشاعتها عن تلك الوصاية التي يعمل النظام على فرضها على شعبنا المسالم.

 

لقد حان الوقت أن نأخذ أمورنا بأيديناو لا نعول إلا على الله و المخلصين من أبناء شعبنا والمدافعين عن حقوق الإنسان الصادقين في العالم لنفرض مطالبنا المشروعة ،

 

و ما العودة الكريمة و الآمنة إلا و جهمن وجوه هذه المعركة ،

فإلى الأمام،

ودمتم في حفظ الله

 

Ce à quoi Aïd Retornado Bouchadekh a répondu:

 

لقد اخطئوا في تصورهم ووهمهم لانهم فرطوا في القضية الاصلية ويخشون المحاسبة من اخوانهم قبل كل شيء لانهم يزين لهم الشيطان سوء عملهم ولقد الشيطان بربه لما دعاه ليسجد لآدم فقال انا خير منه وهكدا ان الغرور والعزة بالاثم تزين لالاانسان انه يحسن صنعا.

 

وهكدا اختلط الامر فاصبح الدي اعتمر مثل من لم يوجهه لله  ابدا 

بل عند بعضهم الملحد الدي يدعوا لالحاده مثل المدنبالعاصي الدي يستتاب وقد يرجع عن معصيته ويتوب الىالله

 

وقد اختلط الامر عندهم بين ما هو تكتيكوما هو استراتيجي

 هدا ما اردت ان اقوله لاخي مصطفى اللونيسي وفي حفظ الله دمتم والسلام

 

Rappelons que Aïd Retornado Bouchadekh s’est confié à AIDOUN ILA TOUNES dans une longue interview émouvante:

 

FaceBook: AIDOUN ILA TOUNES: http://www.facebook.com/search/?ref=search&q=AIDOUN%20ILA%20TOUNES&init=quick#/group.php?gid=216677883568&ref=search&sid=100000484151507.944755671..1 YouTube: 1: http://www.youtube.com/watch?v=fFnqFUL_siA 2: http://www.youtube..com/watch?v=iOFjYVlTCws 3: http://www.youtube.com/watch?v=LCkyfrWqLd4 4: http://www.youtube.com/watch?v=OkwXqGlDBUQ&feature=related 5: http://www.youtube.com/watch?v=oyR42fyIaJo&feature=autofb 6: http://www.youtube.com/watch?v=Dj7HwPk-STo&feature=related 7: http://www.youtube.com/watch?v=a1_WDoRTVOU&feature=related 8: http://www.youtube..com/watch?v=V42qk1sgEwc&feature=related 9: http://www.youtube.com/watch?v=yeNLMbicNww&feature=related 10: http://www.youtube.com/watch?v=vdD_aZJ5ouE&feature=related 11 et fin: http://www.youtube.com/watch?v=ec_LWE5RK-I&feature=related

 

Clip en images et dates:

http://www.facebook.com/profile.php?v=app_2347471856&ref=name&id=100000484151507#/video/video.php?v=106554532688429&oid=216677883568

 

 

Aïd / Retornado Chokri Amri a déposé sa demande de passeport:

 

Aïd / Retornado Chokri Amri a déposé sa demande de passeport au Consulat général de Paris, ce mardi 22 décembre 2009. Il était euphorique, à sa sortie du Consulat, après cette reprise des relations normales avec les symboles de l’Etat tunisien, suite aux années d’Exil.

 

Ayant quitté le pays trop jeune, Aïd / Retonado Chokri Amri s’est construit dans la souffrances de l’Exil. Il est l’exemple type de l’Homme d’affaires auto-didacte, aux affaires florissantes, dans le secteur difficile du Batiment. Sa première aventure fut l’apprentissage du français,comme ils se doit, dans une école sépcialisée. C’était le passeport de réussite de ce jeune homme maigre et toujours souriant, même dans les moments les plus difficiles, que j’ai rencontré au début des années 1990 à Paris.

 

 

Aïd / Retornado Adel Ghannouchi ouvre son coeur à  AIDOUN ILA TOUNES:

 

Dans un émouvant témoignage de 7 épisodes, Aïd Retornado Adel Ghannouchi s’est ouvert à AIDOUN ILA TOUNES, le 17 décembre son jour anniversaire. Victime d’une simple délit de patronyme, du à sa parenté avec Si Rached Khriji-Ghannouchi, Président en exercice du mouvement en exil Ennahdha, Aïd / Retornado Adel revient sur:

 

Les conditions de son départ de Tunisie pour études en Syrie, son arrivée en France pour poursuivre ses études, la perte de son passeport  à Paris en 1992, l’obtention de sa carte de résident dans le cadre de la régularisation Chevenement, sa demande de passeport qui date de 1997, la disparition de son père feu Si Brahim Ghannouchi, Allah Yarhmou, et de tous ses oncles, la maladie et l’hospitalisation de sa mama septuagénère, la condition des 5 frères handicapés, sa vie en France, ses démarches et sa patience llégendaires pour l’obtention de son passeport, dans la légalité et sans succomber à l’instrumentalisation…

 

Espérons que Adel Ghannouchi puisse se rendre au chevet de sa maman, souffrante à la Rabta, dans les plus brefs délais et qu’il puisse accompagner ses enfants et son épouse aux prochaines vacances scolaires, se recueillir devant la stelle de si Brahim Ghannouchi, Allah Yarhmou. La patience, le patriotisme et la bonté du Aïd / Retornado trouvent leur origine dans une noble éducation familiale, loin d ela haine et de la vengeance.

 

Clip en images et dates:

http://www.facebook.com/profile.php?v=app_2347471856&ref=name&id=100000484151507#/video/video.php?v=106992122644670&oid=216677883568

 

Extraits interview:

http://www.facebook.com/group.php?v=app_2392950137&gid=216677883568&sb=8#/video/video.php?v=106934789317070&oid=216677883568

 

L’intégralité de l’interview:

 

1: http://www.facebook.com/group.php?gid=216677883568&ref=ts#/video/video.php?v=106995902644292&oid=216677883568 2: http://www.facebook.com/group.php?gid=216677883568&ref=ts#/video/video.php?v=107016439308905&oid=216677883568 3: http://www.facebook.com/group.php?gid=216677883568&ref=ts#/video/video.php?v=107046399305909&oid=216677883568 4: http://www.facebook.com/group.php?gid=216677883568&ref=ts#/video/video.php?v=107051342638748&oid=216677883568 5: http://www.facebook.com/group.php?gid=216677883568&ref=ts#/video/video.php?v=107054139305135&oid=216677883568 6: http://www.facebook.com/group.php?gid=216677883568&ref=ts#/video/video.php?v=107056609304888&oid=216677883568 7 et fin: http://www.facebook.com/video/video.php?v=107064142637468&oid=216677883568

 

Des dizaines de Aïdoun / Retornados contactés par les services consulaires:  

 

Des dizaines de Aïdoun Retornados ont été contactés par les services consulaires pour des rendez-vous aux Consulats, notamment à Paris et à Pantin, compétent pour les départements de la banlieue parisienne.

 

Une vingtaine de passeport serait prêt à délivrer en France. Les Consulats exigent la remise du statut de réfugié auprès de l’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) et ses équivalents européens.

 

Les démarches, de la demande de cessation définitive du statut de réfugié, durent entre 45 et 60 jours. Ce qui est de nature à troubler la bonne marche de certains Aïdoun / Retornados devenus de véritables globe-trotter avec des voages aux quatre coins de la planète.

 

Les Consulats devraient se contenter d’un engagement sur l’honneur et de l’accusé de réception de la demande de cessation de l’intéressé, pour délivrer les passeports tunisiens, afin de faciliter la vie aux AIDOUN / Retornados.

 

 

Voeux 1431 H / 2010 J:

 

Que cette nouvelle année lunaire de l’hégire 1431 et que la nouvelle année administrative solaire du calendreir julien 2010 apportent aux Rerornados la joie de rentrer au pays, qu’elle apporte à la Nation toute entière la sagesse d’opter pour les bons choix et d’ouvrer pour le bien des tunisiennes et des tunisiens.

 

 

Montreuil, banlieue parisienne,

22 décembre 2009

 

Abdel Wahab Hani

 

awhani@yahoo.fr

+33 6 17 96 00 37

 

FaceBook: Abdel Wahab Hani

Groupe FaceBook: AIDOUN ILA TOUNES

 


Sir Khaled et les quarante journalistes…..

 
Voilà un bon mois que l’on compte les coups d’une presse indigne. D’heureux cancres de la plume cassent du sucre sur le dos de syndicats, des collègues, des politiques, de paisibles épouses, d’innofensives soeurs studieuses…Ils tirent dans toutes les directions et étonnent par leur abattage !!! La déception a poussé certains amis à leur prêter le flanc. Nous ne leur donnerons pas quant à nous cette chance ; nous ne leur baisserons pas les oreilles ni les yeux ni la tête. Non. Nous leur brandirons à la pointe des plumes les joyaux de notre presse nationale. Car nous avons encore quelques raisons de croire au professionnalisme de notre bonne vieille presse nationale. Oui. Et nous avons aussi quelques raisons de croire que l’opposition seule n’est en rien une garantie contre le mauvais journalisme. Tenons la balance égale, n’opposons guère presse nationale et presse d’opposition. La mauvaise presse est partout. Et cette justice n’admet point la doctrine des uns et des autres. Leurs aversions de chappelle… Nous n’avonçons pas cela par simple égalitarisme formel et poéique . Nos arguments, les voici. Ils ne touchent pas à la ligne éditoriale mais bien aux attributs techniques et professionnels de note presse nationale… L’inépuisable et excellent critique musical ; notre maître ; le très aimable Khaled Tébourbi a-t-il jamais failli à ses obligations professionnelles : celles d’animer le débat national sur la musique ?! Les têtus écrits lui viennent à la rescousse : nous lui devons une théorie morale de la critique musicale : oui nous défendons la justice aristique écrit-il il en débusquant la supercherie, la facilité et le népotisme. Il forgea dans la même veine la notion limite scientifique de la correspondance entre culture populaire et culture artistique, il en usa pour expliquer l’ étonnante symbiose entre le bon chant de jadis et son public naturellement « érudit ». L’hypothèse étant que le chant beau et juste offrait les codes auditifs du chant beau et juste !!! Ce gaillard des colonnes n’arrête pas depuis bientôt trente ans d’en découdre avec une idéologie télé-populiste qui nous prête indécemment des lubies infra cultrelles afin de justifier sa footite ( idéologie du foot) et sa ventrite ( doctrine de la danse du ventre) tout aussi que sa haine des livres, des arts et de la pensée !!! Ceux qui avaient suivi son excellent billet « à propos » en savent quelque chose. Quel verve sanguine, quelle précision d’arc et quelle amitié avec les mots, du Proust célinien ou l’inverse. Un homme, une opinion et la valse de la langue entre eux. La passion rendue à la raison par sens de la justice…J’en garde encore le souvenir. Khaled couchait ses mots en voix de fausset, chassé du service culture par un rédac-chef à oublier, réfugié au service sport…Souriant, il prenait son mal en « mots »….Sir Khaled Mes respects. D’autrs noms s’entechoquent dans ma tête. Tous aussi brillants, aussi généreux. Ella Dorra Chammam, ella Fatma Karray, Si Mohamed Gualbi, Si Raouf Seddik ( un vrai philosophe ) ; si Sofien Ben Farhat, si Ridha Kéfi, ella Amel Moussa ; ella Nadia Omrane (qui jeta l’éponge) ; si Zied Krichen…. et j’en oublie. Des journalistes animateurs comme sir Haykel Bouzouita ou notre grand frère Béchir Rajab, des présentatrices bien formées comme ella Samira Mahdaoui ou si Slaheddine ben M’barek… Tous ceux-là et d’autres belles plumes, constituent notre unique réponse à une presse de bas étage ; imbécile et heureuse !!! Jamel HENI Ancien journaliste à la Presse de Tunisie
(Source: Le Blog de Jamel HENI le 22 decembre 2009)


Réponse à Sihem Ben Sedrine

Hatem Krichen Plusieurs réactions sont apparues sur ce forum à la lettre écrite par Sihem Ben Sedrine à Zine El Abidine Ben Ali. J’aimerai apporter mon opinion personnelle sur cette lettre tant sur la forme (car le ton est arrogant et les phrases insolentes n’y manquent pas) que sur le fond (là encore plusieurs critiques peuvent être apportées). Commençons par la forme, en relisant cette lettre, il m’a été impossible de détecter une proposition ou initiative ou même une simple résolution constructive. Est-il nécessaire de rappeler à Sihem Ben Sedrine  que nulle crédibilité ne peut être accordée à un propos destructeur et que les discours pessimistes ne sont guerre constructifs ? Ce n’est pas tout, le vocabulaire choisi laisse penser à une lettre de dernière chance d’un état de dépression profond avant de sombrer dans une torpeur effroyable. C’est loin de ce que nous cherchons en ce moment, Madame Ben Sedrine ! Quant au fond de la lettre, outre son côté dispersé, il n’y a rien de glorieux ! Des contre vérités, pas mal d’informations tronquées, et beaucoup d’amalgames et de calomnies. Lorsque Sihem Ben Sedrine juge la gouvernance du Président Ben Ali comme étant mauvaise, elle ne s’appuie sur rien. Elle n’est même pas en mesure de présenter le moindre indicateur comme base de ces hypothèses. Une perception personnelle ou plutôt de la diffamation ? Aux lecteurs d’en juger. Et peut-on estimer que Mme Ben Sedrine ne soit  pas au courant que le forum Davos a classé la Tunisie comme étant le 40ème pays le plus compétitif au monde (premier pays d’Afrique devant l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Maroc)? N’est-il pas vrai que le FMI a déclaré que « la Tunisie a pu se positionner sur la scène internationale avec, notamment la réduction de dettes non performantes, à des mesures pertinentes et précoces face à la crise, à une politique monétaire sage et des réserves de taux de change sans oublier les décisions ciblées et concrètes pour venir en aide au secteur du tourisme et des services, ce qui a permis de sauver des milliers de postes d’emplois », Sans parler de l’International Living qui a décidé que notre pays arrive en tête des pays arabes en termes de qualité de vie décrivant la Tunisie comme un pays où il « est agréable de vivre ». Ou encore la Transparency International qui a classé notre pays 65ème en terme de transparence et de lutte contre la corruption ? Les distinctions ne s’arrêtent pas là, et les exemples de ce type ne manquent pas. Peut-on qualifier tous ces organismes d’incompétents ou de subjectifs ? Est-ce qu’un discours similaire à celui de Mme Ben Sedrine peut trouver écho chez une personne bien informée? Je n’en suis pas sûr ! Même si quelques lectrices et lecteurs de ce forum peuvent être impressionnés par le discours de Sihem Ben Sedrine, je suis certain qu’après réflexions les avis seront différents. Je ne pense pas que la majorité des personnes approuvent ces idées insensées. Et contrairement à ce que cite Mme Ben Sedrine, je reste profondément convaincu que la grande majorité des tunisiens ne partagent pas ses positions. Quand Mme Ben Sedrine parle de droit de l’homme, un sujet qui semble lui tenir à cœur, pourquoi ne se rend-elle pas au pays et ne se proclame-t-elle pas comme « garante des droits de l’homme » pour dresser un état des lieux ? Ou est ce trop dangereux de mettre des alliés potentiels à dos ? Il est évident qu’en étant passif, qu’en ne proposant aucune solution aux problèmes auxquels doit faire face la Tunisie, comme tous les autres pays d’ailleurs, on a tout le temps de critiquer ce que font les autres. Lorsqu’on est dans l’action, la tâche est bien moins facile à assumer. Et les critiques sont simplement inutiles. Finalement que peut-on tirer comme avancée d’une lettre pareille. Aucune, pas la moindre. Quand je disais que les discours pessimistes ne sont guère constructifs …


La question des classes sociales aujourd’hui

Voilà une notion sulfureuse, éminemment politique, qu’on pensait définitivement enterrée et irrémédiablement condamnée, car idéologique et datée! Depuis l’avènement des années quatre-vingt, en effet, peu de sociologues sérieux osent parler de classes sociales, encore moins du sujet poussiéreux de leurs luttes hypothétiques. C’est comme si un accord était apparu parmi les membres de la profession sur la «fin des classes sociales». Car des évolutions auraient eu lieu dans nos sociétés post-modernes et auraient rendu cette catégorie incapable de saisir leurs logiques de fonctionnement et de transformation. Pourtant, depuis quelques années en France, un sociologue (Louis Chauvel) et un économiste (Thomas Piketty) travaillent patiemment, et à contre-courant pour ainsi dire, sur les inégalités économiques, éducatives et culturelles dans la société française. Et le résultat est là, bien tangible : non seulement les inégalités existent, mais elles sont structurées et elles s’approfondissent !

Or, c’est justement le fait que les inégalités soient structurées qui remet à l’ordre du jour la catégorie de classe sociale et autorise les sociologues à l’interroger de nouveau. C’est ce que fait Chauvel dans un texte fondamental publié en 2001 dans la revue de l’OFCE et intitulé justement Vers le retour des classes sociales ? Nous présentons ci-dessous l’essentiel de ces réflexions. Nous nous proposons, d’abord, de revenir sur le lieu commun de la fin des classes sociales et d’expliquer l’évolution qui les a, en quelque sorte, réactivées, de souligner, ensuite, le phénomène des inégalités d’aujourd’hui et, de nous interroger, enfin, sur l’éventuelle portée de cette problématique chez nous, en Tunisie.

Fin des classes sociales ?

La thèse n’est pas tout à fait neuve. Elle date des travaux du sociologue américain R. Nisbet de la fin des années 50 qui l’ont justifiée par la diffusion du pouvoir, l’extension du tertiaire (où se dilue la notion de classe) et l’élévation du niveau de vie. A cette thèse classique se sont ajoutées, cependant, des approches contemporaines qui justifient la fin des classes par le phénomène des fragmentations économiques et symboliques[1]. Les premières auraient réduit les différences entre les classes, tout en les approfondissant au sein de chacune d’elles. Quant aux secondes, elles auraient fortement déstabilisé l’identité collective classique par l’émergence de nouvelles identités et des combats pour la reconnaissance qui transcendent les classes (du type, homosexuels ou hétérosexuels, fumeurs ou non, féministes ou non…). A ces deux dimensions, on doit ajouter une importante évolution idéologique : un discours (nouveau?) sur la reconnaissance de l’individu et sa centralité a éclipsé celui (ancien) sur la primauté des intérêts collectifs.

Pour revenir à la dimension économique, toutefois, il est indéniable que la phase des «Trente Glorieuses», par la forte croissance qui l’a caractérisée et le partage équitable dont celle-ci a fait l’objet, a fortement contribué à atténuer les inégalités économiques et à renforcer, notamment, la classe moyenne. C’est d’ailleurs l’extension de cette dernière au point d’inclure «deux Français sur trois», selon la célèbre formule de Giscard, qui aurait contribué à la fin d’un système basé sur les antagonismes de classes et à promouvoir la vision en termes de classement ou de compétition entre individus.

Seulement l’histoire des sociétés humaines est loin d’être un long fleuve tranquille. Elle n’est surtout pas le siège d’une évolution linéaire. Et ce mouvement de croissance, porteur d’une limitation des inégalités – que des historiens américains ont identifié par l’expression imagée de « la grande compression » – ne s’est pas poursuivi. Il y a eu une inflexion à la fin des années soixante-dix et aux Trente Glorieuses ont succédé les «Trente Piteuses», pour reprendre le titre d’un livre de N. Baverez, avec ralentissement de la croissance et réapparition d’un chômage de masse. Cet essoufflement de la croissance s’est aussi accompagné par le retour en force de politiques économiques libérales, par une déstructuration de l’Etat Providence et par l’apparition, dès les années 90, d’«une foi démesurée dans le marché autorégulé et un sentiment d’impunité absolue parmi les élites économiques et financières»[2].

Or, il ne s’agit pas là d’un simple retournement de la conjoncture, mais d’une transformation structurelle de nos économies (à l’œuvre depuis les années quatre-vingt et qui s’est accentuée depuis la chute du mur de Berlin) qui nous a insensiblement menés d’un capitalisme salarial, plus ou moins maîtrisé et policé, à un capitalisme patrimonial[3], beaucoup plus brutal, en tout cas, nettement plus inégalitaire.

Le retour des inégalités

Dès lors, et comme le souligne Chauvel, le retour des inégalités structurées est dû à l’effritement de la société salariale comme modèle, avec sa hiérarchie maîtrisée, ses changements stabilisés, ses revenus régulés et ses droits sociaux. Aujourd’hui, «les droits vont de plus en plus dépendre d’une capacité à épargner» et «dans cette société patrimoniale, la répartition du revenu est amenée à s’étirer entre les deux extrémités», et la classe moyenne, notamment, y est fortement menacée, car elle est «consubstantielle à la société salariale» (333). Et l’analyse de la répartition du revenu, comme les enquêtes sur la consommation des différentes catégories socioprofessionnelles ou l’étude des chances de réussite à l’école des enfants de chacune d’elles, en France sur les vingt dernières années, sont éloquentes : les classes sociales sont bel et bien là!

Ainsi, les écarts s’approfondissent entre catégories populaires (ouvriers et employés) et cadres, par exemple. Mieux même, la nette baisse de la croissance des salaires des premiers fait en sorte que le «temps de rattrapage» (qui estime le nombre d’années nécessaires à l’ouvrier pour atteindre le revenu d’un cadre) s’est nettement allongé : d’une génération (30 ans) dans les années 70, il est passé à un siècle aujourd’hui. D’où un effet déprimant sur les classes populaires et leurs enfants qui ne peuvent plus espérer atteindre, dans un avenir proche, le niveau de vie des cadres d’aujourd’hui.

Si on ajoute à cela, la faible mobilité entre les différentes catégories sociales, la persistante inégalité des chances devant l’école (les enfants de cadres occupent les 80% des places dans les Grandes Ecoles), la forte homogamie (choisir son conjoint dans la même classe) et la forte différenciation dans les modèles de consommation, on ne peut que conclure à la permanence des frontières sociales et à leur faible porosité. Une dernière indication, enfin, sur l’approfondissement des inégalités porté par ce capitalisme patrimonial : sur les vingt dernières années, les salaires ont crû de 30%, tandis que les actifs patrimoniaux, comme, par exemple, le prix d’un mètre carré en location a crû, lui, de 135% (332). Il s’agit là, indéniablement, d’une profonde modification du rapport de forces entre salariés et détenteurs du capital. Ainsi, aux Etats-Unis, cette réactivation des inégalités a déjà abouti à la reconstitution d’une haute bourgeoisie possédante!

Toutefois, et comme le souligne Chauvel, il est clair que la réapparition au premier plan des inégalités structurées et des classes sociales n’a pas été accompagnée, en parallèle, par l’émergence d’une «conscience de classe». Ainsi, on n’a pas constaté un retour du sentiment d’appartenance, ni un renouveau de la mobilisation syndicale ou de l’action politique à travers des partis structurés (même si on peut aisément distinguer, en France, un vote populaire d’un vote bourgeois). Ce qui nous mène, paradoxalement, si l’on adopte la définition marxiste des classes sociales à conclure leur… disparition. Mais on ne peut préjuger de l’avenir et rien n’interdit de penser, si ce mouvement inégalitaire persiste, à un retour possible des classes sociales dans le champ politique (357).

Et chez nous ?

Il est tout à fait légitime, en effet, de s’interroger sur les évolutions qui sont à l’œuvre dans les structures économiques et sociales de notre pays, car à moins de vivre en autarcie (ce qui est loin d’être le cas de la Tunisie), on ne peut facilement échapper aux changements qui affectent l’économie mondiale et en particulier aux transformations du capitalisme. Ainsi, comme plusieurs pays, la Tunisie a vécu, à sa manière, les Trente Glorieuses et la phase de l’Etat Providence puis, avec un léger décalage (1986), le passage à une nouvelle conception du développement économique. D’ailleurs, en estimant que l’économie tunisienne a connu, d’abord, une «modernité socialiste» (1962-1986), à laquelle aurait succédé une «modernité libérale» (à partir de 1987), Chedly Ayari admet indirectement l’existence d’un point d’inflexion, sinon dans l’histoire du jeune Etat, du moins dans ses politiques économiques[4].

On peut, dès lors, s’interroger à propos de ce changement, sur ses effets sur la prospérité des différentes classes sociales ou catégories socioprofessionnelles et se demander si l’effritement de la société salariale est bien à l’œuvre chez nous. Toutefois, la réponse à ces questions n’est pas aussi aisée qu’il ne paraît à première vue. D’abord, parce qu’on ne dispose pas de données fiables relatives aux revenus et à la fiscalité, ni d’enquêtes sérieuses sur la consommation des ménages. Mais, surtout, parce que les classes sociales sont, ici, complètement évacuées par un discours sur la classe moyenne, son extension et sa bonne santé, qui sature l’espace médiatique. C’est ce discours qui a, désormais, remplacé celui, plus vieux, des «forces vives de la nation» destiné, lui aussi, à conjurer la charge conflictuelle de la notion de classes sociales. Car il est clair que la «formidable extension» de cette classe moyenne dont on nous rebat les oreilles est, d’une certaine manière, l’évocation d’une fin des classes sociales. Son extension est telle, aux dernières nouvelles, qu’elle risque bientôt d’englober toute la population du pays.

Or, cette prospérité de la classe moyenne tunisienne gagne à être interrogée pour, au moins, trois raisons. D’abord, une classe moyenne englobant plus de 80% de la population devrait logiquement mener à un nivellement des conditions et se traduire par une société fortement égalitaire. Or, l’observation, rapide il est vrai, évoquerait plutôt un accroissement continu des inégalités, à travers le sentiment de déclassement chez les enfants des classes moyennes des années soixante-dix et l’accroissement de leurs difficultés à maintenir un certain rythme de vie, tel qu’il a transparu, par exemple, dans un débat intéressant sur la blogosphère tunisienne[5].

D’un autre côté, le phénomène inquiétant du chômage des diplômés du supérieur (80 mille aujourd’hui) est contradictoire avec l’idéal méritocratique qui a été constitutif de la société salariale et de ses classes moyennes. Il n’est donc pas surprenant qu’apparaisse, chez les jeunes Tunisiens, à l’image de leurs congénères américains ou français, une réelle nostalgie pour la société de leurs parents. Par ailleurs, cette classe a vraisemblablement beaucoup recruté dans la fonction publique à l’ère de l’Etat Providence, et il est tout à fait attendu que cette catégorie cesse de croître avec une politique fondée sur la libéralisation et la privatisation.

Enfin, les rares chiffres dont nous disposons sur la répartition du revenu en Tunisie, tels que le rapport interdécile[6], (qui est de 6) n’évoquent pas une société particulièrement égalitaire (il est égal à 3 pour la Suède et 4 pour la France). Il en est de même quand on constate l’explosion inédite des revenus des 1%, voire des 0,1%, les plus riches[7].

Tout ce qui précède devrait nous amener à déconstruire ce discours lénifiant sur cette classe moyenne pléthorique et à essayer de cerner sa portée mystificatrice et, à la limite, incantatoire. Ce travail de déconstruction est le préalable à un sérieux diagnostic sur l’état et l’évolution des différentes classes sociales en Tunisie.

Baccar Gherib


[1] Louis Chauvel, Le retour des classes sociales ?, Revue de l’OFCE, octobre 2001.

[2] Thomas Piketty, Penser le capitalisme au 21ème siècle, Le Monde du 29 avril 2009.

[3] Olivier Mongin, Du capitalisme fordiste au capitalisme patrimonial, Esprit, novembre, 1998.

[4] Chedly Ayari, Le système de développement tunisien, CPU, 2003.

[5] http://coeos.wordpress.com/2009/08/07/le-mythe-de-la-classe-moyenne-en-tunisie/

[6] Il s’agit du rapport entre le revenu de la tranche inférieure du 10ème décile (les 10% les plus riches) et la tranche supérieure du 1er décile (les 10% les plus pauvres).

[7] M. Ben Romdhane, 1987-2007 : le bilan économique et social, Attariq Aljadid, déc. 2007.

(Source: Les amis d’Attariq Aljadid le 20 decembre 2009) Lien:http://amisattariq.blogspot.com/2009/12/la-question-des-classes-sociales.html


 

«Blocus» des locaux d’Attariq!

 

Lundi dernier, vers 11heures, une vingtaine de policiers en civil ont brusquement entouré les locaux de notre journal, nous laissant stupéfaits par un tel déploiement de force dont nous ne voyions pas la raison. Nous avons bientôt été «éclairés»: peu de temps après, les journalistes Neji Bghouri et Lotfi Hajji ont été empêchés d’accéder à nos locaux; quant à M. Khemaïs Chammari (qui continue, par ailleurs, à subir un véritable harcèlement à l’aéroport de Tunis à chacune de ses entrées), il a vu son taxi stoppé par la police plusieurs centaines de mètres avant nos locaux et il lui a été signifié qu’il n’avait pas le droit d’aller plus loin !! Quelles sont donc les raisons de ce « blocus » intolérable (qui a, cette fois-ci, épargné la rédaction de notre journal) ? Il semble que les autorités aient reçu l’information qu’une réunion de la «Commission pour la défense de la liberté d’expression et la liberté de la presse» (une commission de vingt membres qui avait été constituée la semaine dernière par les trois journaux de l’opposition, à l’appel de nombreux intellectuels, et qui n’a besoin d’aucune «reconnaissance légale», vu son caractère provisoire, agissant dans le cadre de la coordination entre trois journaux qui, eux, sont légaux) allait avoir lieu dans nos locaux ce jour-là. Sauf que…l’information était tout bonnement fausse! Encore un signe de la nervosité excessive dont font preuve ces jours-ci les autorités vis-à-vis de toute voix différente! Nous souhaitons, quant à nous, que cet accès de nervosité ne dure pas plus longtemps, car cela n’est ni efficace ni justifié : notre activité s’inscrit clairement et strictement, nous le disons encore une fois, dans le cadre de l’information indépendante et de la défense de la liberté de la presse en général, et de l’opposition plus particulièrement – une défense ferme, résolue, mais en même temps calme et réfléchie, dans le cadre de la légalité. Il n’y a donc, selon nous, aucune raison, ni aucun intérêt, à prolonger une tension qui ne peut que compliquer la situation. (Source: Les amis d’Attariq Aljadid le 20 decembre 2009) Lien:http://amisattariq.blogspot.com/2009/12/blocus-des-locaux-dattariq.html


Harraga : 39 Algériens dans les prisons tunisiennes

Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, hier, devant la présidence de la République. Par leur action, elles voulaient interpeller le premier magistrat du pays sur le sort d’une trentaine de harraga algériens emprisonnés en Tunisie. Une délégation de six personnes a pu être reçue par un responsable au niveau de la Présidence. « Nous avons été reçus par un certain M. Benachour qui nous a rassurés que notre affaire sera prise en charge au plus haut niveau », nous a déclaré Rabah Kheladi, membre de la délégation. Les manifestants, qui ont été dispersés par les forces de l’ordre en début d’après-midi, affirment n’avoir opté pour ce rassemblement qu’en dernier recours. « Nous avons sollicité le ministère des Affaires étrangères ainsi que les ligues de défense des droits de l’homme, sans résultat. Depuis quatorze mois, rien n’a été fait. Nous avons donc décidé de porter l’affaire au plus haut niveau de l’Etat dans l’espoir qu’elle soit bien prise en charge. Car, nous nous inquiétons beaucoup quant au sort de 39 jeunes harraga qui sont depuis octobre 2008 dans des prisons tunisiennes », tempête Fatah Aïssou, porte-parole du mouvement. Les manifestants demandent ainsi au chef de l’Etat d’intervenir auprès de son homologue tunisien afin d’obtenir la libération de ces harraga qui croupissent en prison depuis des mois. Tentant de traverser la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune, ces jeunes, originaires d’Alger et de Annaba, ont été interceptés par la marine tunisienne et mis en prison. « Ils sont encore mineurs. Le plus âgé d’entre eux n’a pas encore vingt ans. Leurs familles n’ont plus eu de nouvelles d’eux depuis leur arrestation le 8 octobre 2008 », ajoute M. Aïssou qui regrette l’inertie des pouvoirs publics face à cette situation qui aurait pu être réglée il y a longtemps. Ces jeunes qui ont fui le chômage et la malvie ne sont pas les seuls à souffrir dans des geôles à l’étranger. D’autres Algériens, ayant tenté de rejoindre la rive nord de la Méditerranée, se trouvent dans des centres d’internement en Libye, en Italie et en Espagne. Ils sont sans aucune assistance. Et leurs familles réclament vainement leur libération. Une première alerte a été donnée par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) qui a fait état en 2008 de la présence de « milliers » de jeunes harraga algériens dans des prisons en Libye et en Tunisie. Contacté hier par nos soins, Kamel Daoud, membre du bureau exécutif de LADDH et auteur de l’enquête sur les harraga disparus, dénonce fermement « l’indifférence » des pouvoirs publics quant au sort de ces harraga. Les considérant comme des réfugiés, M. Daoud estime que les droits ces migrants sont « bafoués », comme ceux des immigrés subsahariens. Notre interlocuteur indique être en contact avec la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme afin de trouver des « moyens de pression » sur les gouvernements des deux pays afin qu’ils les traitent avec dignité qu’ils soient algériens, tunisiens ou autres… Dans ce sillage, M. Daoud regrette que les pays de la rive sud de la Méditerranée dont l’Algérie et la Tunisie soient fortement mobilisés pour résorber les flux migratoires vers l’Europe. Et pour une plus large sensibilisation sur le phénomène de la harga, M. Daoud annonce l’organisation par la LADDH d’une table ronde le 19 décembre prochain à Annaba. (Source: “El Watan” (Quotidie – Algerie) le 16 décembre 2009)

 

France: adoption définitive de l’indemnisation des irradiés nucléaires

AFP – le 22 décembre 2009, 20h09 Le Parlement français a donné mardi soir, avec un ultime vote, son feu vert à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires effectués par la France de 1960 à 1996, notamment au Sahara algérien. Le Parlement français a donné mardi soir, avec un ultime vote, son feu vert à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires effectués par la France de 1960 à 1996, notamment au Sahara algérien. Le projet de loi a été entériné en fin de journée par le Sénat, après l’adoption plus tôt d’un texte de compromis entre la chambre haute du parlement et l’Assemblée nationale. Quelque 150.000 civils et militaires, selon le ministère de la Défense, ont participé aux 210 essais menés de 1960 à 1996 par la France, dans le Sahara algérien puis en Polynésie française, deux régions dont les populations peuvent également prétendre à indemnisation. L’indemnisation concernera les personnels militaires et civils et les populations qui, irradiés, ont développé un cancer. Une liste de 18 maladies, conforme à celle établie par une agence spécialisée de l’ONU, a été retenue. L’indemnisation sera évaluée par un comité d’indemnisation qui soumettra un avis au ministre de la Défense, à qui il reviendra de prendre la décision finale, motivée. La charge de la preuve est donc renversée. Jusqu’à présent, les associations de victimes devaient mener un long et difficile parcours du combattant, pour prouver, devant les tribunaux, un lien de causalité entre maladie et exposition aux rayons nucléaires. “C’est un vieille demande qui datait de décennies, qui n’avait jamais trouvé d’écho” à droite ni à gauche, a déclaré le ministre français de la Défense Hervé Morin, en saluant un “dispositif d’indemnisation juste, rigoureux et équilibré”. “Juste, parce qu’il prend en compte les victimes du nucléaire, les militaires et les civils, rigoureux parce que fondé sur une présomption légale d’existence d’un lien de causalité et un examen au cas par cas”, a-t-il expliqué. Mais le texte ne crée pas, comme le souhaitaient les associations de vétérans, un fonds d’indemnisation. Les indemnisations des ayants-droit restent par ailleurs limitées. Dix millions d’euros avaient été votés dans le cadre de la loi de finances 2010 en faveur de l’indemnisation des victimes d’essais nucléaires.

 

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