Lettre spéciale et urgente du site du PDP Deux dirigeants du PDP en grÚve de la faim illimitée
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URGENT – Aujourd’hui le 20 septembre 2007, la SecrĂ©taire GĂ©nĂ©rale du Parti DĂ©mocrate Progressiste Madame Maya Jribi ainsi que MaĂźtre Ahmed NĂ©jib Chebbi l’ancien SG et directeur du journal “Al Mawkef” ont dĂ©clenchĂ©s une grĂšve de la faim illimitĂ©e pour protester contre la dĂ©cision des autoritĂ©s tunisiennes d’expulser le PDP de son siĂšge central Ă Tunis. PDPinfo (Source : le site pdpinfo.org, le 20 septembre 2007)
Fédération des Tunisien-nes Pour une Citoyenneté des deux Rives
Association nationale loi 1901 3 rue de Nantes 75019 Paris Tél. : 00 33 (0)1 46 07 54 04 Fax : 00 33 (0)1 40 34 18 15 e-mail : ftcr2@wanadoo.fr ________________________________________________________________________________________
Message de soutien aux dirigeants du PDP en grĂšve de la faim
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De Maya Jribi secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du Parti DĂ©mocrate Progressiste Tunisien et de maĂźtre NĂ©jib Chebbi ancien serĂ©taire gĂ©nĂ©ral et directeur du journal dâopposition « Al Mawkaf » Cher(e) s ami(e) s , La FTCR vient dâĂȘtre informĂ©e du dĂ©clenchement de la grĂšve de la faim illimitĂ©e de la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du PDP Madame Maya Jribi et du maĂźtre NĂ©jib Chebbi, ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral et directeur de lâhebdomadaire « Al Mawquaf » Le lundi 24 septembre 2007 la direction du parti a reçu une convocation de comparution devant le tribunal cantonal de Tunis, pour annulation du contrat de location du siĂšge du parti Ă Tunis et du journal hebdomadaire « Al Mawquif ». La dĂ©cision de se mettre en grĂšve de la faim illustre la gravitĂ© de la situation et se prĂ©sente comme lâultime moyen contre le tour de force que mĂšne le rĂ©gime tunisien contre lâopposition dĂ©mocratique en Tunisie depuis deux dĂ©cennies. Le rĂ©gime tunisien afin dâĂ©touffer toutes les voix libres cherche Ă rĂ©duire votre parti au silence en Ă©liminant le « dernier carrĂ© de la libertĂ© dâexpression et de rĂ©union » en Tunisie use de tous les stratagĂšmes pour dĂ©loger votre parti de son local historique. La FTCR (fĂ©dĂ©ration des tunisiens pour une citoyennetĂ© des deux rives) suit avec beaucoup dâinquiĂ©tude lâĂ©volution de la situation et adresse toute sa sympathie et son soutien aux dirigeants et aux militants de votre parti. La FTCR dĂ©nonce le harcĂšlement continu de lâopposition en Tunisie et demande aux autoritĂ©s publiques dâarrĂȘter la procĂ©dure du dĂ©logement du parti dĂ©mocratique et progressiste de son local. Mohieddine Cherbib, PrĂ©sident de la FTCR Paris le 20/09/07Â
Tunisie: deux dirigeants d’un parti d’opposition entament une grĂšve de la faim
Associated Press, le 20 septembre 2007 Ă 16h11
TUNIS (AP) — La secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du parti dĂ©mocratique progressiste (PDP), Maya Jribi, et son prĂ©dĂ©cesseur, Me NĂ©jib Chebbi, directeur de l’hebdomadaire “Al Mawkef”, organe de cette formation de l’opposition lĂ©gale en Tunisie, ont annoncĂ© jeudi avoir entamĂ© une grĂšve de la faim illimitĂ©e pour protester contre la menace imminente de les dĂ©loger des locaux que leur parti occupe depuis 13 ans Ă Tunis. Une procĂ©dure judiciaire a Ă©tĂ© engagĂ©e en urgence par le propriĂ©taire du bĂątiment sous prĂ©texte que le bail Ă©tait destinĂ© uniquement aux activitĂ©s du journal et non pas du parti. Une dĂ©cision d’expulsion des lieux devrait intervenir lundi prochain, selon le PDP. Lors d’une confĂ©rence de presse, Maya Jribi a dĂ©noncĂ© ce qu’elle considĂšre comme une “volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e du gouvernement de venir Ă bout du dernier carrĂ© de libertĂ© d’expression et de rĂ©union, aprĂšs la paralysie des activitĂ©s de la Ligue tunisienne de dĂ©fense des droits de l’Homme (LTDH)”. Outre le siĂšge central du PDP, plusieurs fĂ©dĂ©rations rĂ©gionales sont en butte Ă des mesures similaires, selon elle. Un document distribuĂ© Ă la presse qualifie ce dĂ©veloppement de “menace grave contre ce qui reste de la libertĂ© d’action politique et tĂ©moigne de la dĂ©gradation et de la rĂ©gression de la vie politique dans notre pays contrairement aux promesses (faites depuis 20 ans par le pouvoir) de mettre la Tunisie sur la voie du pluralisme et de la dĂ©mocratie”. “MalgrĂ© la prĂ©caritĂ© de mon Ă©tat de santĂ© aprĂšs avoir subi une opĂ©ration Ă coeur ouvert et de celui de ma camarade qui ne pĂšse pas plus que 45kg, nous poursuivrons la grĂšve n’importe oĂč jusqu’Ă ce que ces mesures oppressives soient levĂ©es”, a martelĂ© Me Chebbi. Cet avocat de 64 ans avait pris part Ă une grĂšve de la faim observĂ©e pendant plus d’un mois par huit personnalitĂ©s de l’opposition et de la sociĂ©tĂ© civile, Ă la veille du sommet mondial sur la sociĂ©tĂ© de l’information (SMSI) tenu Ă Tunis en novembre 2005. Ils revendiquaient le respect des droits et des libertĂ©s. AP Associated Press
Tunisie: deux dirigeants politiques entament une grĂšve de la faim
TUNIS – Deux dirigeants du Parti dĂ©mocratique progressiste (PDP, lĂ©gal) en Tunisie, Maya Jribi et Mohamed NĂ©jib Chebbi, ont annoncĂ© jeudi qu’ils commençaient une grĂšve de la faim pour protester contre une menace d’expulsion de leurs locaux provoquĂ©e, selon eux, par le pouvoir.
Ils ont aussi Ă©voquĂ© le souci de “dĂ©fendre le dernier carrĂ© des libertĂ©s” et “le droit Ă la participation politique” en Tunisie, lors d’une confĂ©rence de presse.
Mme Jribi, 48 ans, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du PDP et M. Chebbi, 64 ans, avocat fondateur du parti et directeur de son organe hebdomadaire “Al-Mawquif”, ont motivĂ© leur dĂ©cision dans une dĂ©claration Ă©crite.
“Nous avons dĂ©cidĂ© de rĂ©sister par tous les moyens aux tentatives de nous dĂ©loger et nous entrons en grĂšve de la faim ouverte jusqu’Ă la cessation des procĂ©dures arbitraires (…) relevant d’une utilisation indigne de la justice pour asphyxier la libertĂ© d’expression et l’action politique civile”, ont-ils dĂ©clarĂ©.
Les autoritĂ©s ont, de leur cĂŽtĂ©, dĂ©noncĂ© des “allĂ©gations fallacieuses” et Ă©voquĂ© une tentative du PDP d’exploiter Ă des fins politiques “un litige civil immobilier (…) que seule la justice est habilitĂ©e Ă trancher”.
Mme Jribi et Me Chebbi ont indiquĂ© que leur parti venait de recevoir un deuxiĂšme avis d’Ă©vacuation et une convocation au tribunal, suite Ă une plainte pour usage abusif du bail de location dĂ©posĂ©e par le propriĂ©taire, sous pretexte que les locaux devaient servir uniquement aux activitĂ©s de l’organe du parti, sans inclure celles du parti.
Ils ont dĂ©noncĂ© “une dĂ©cision politique sous couvert de procĂ©dure judicaire” et annoncĂ© que leur parti opposerait une fin de non-recevoir Ă la convocation du tribunal, Ă©numĂ©rant d’autres procĂ©dures et “vexations” similaires contre une dizaine de sections rĂ©gionales de leur parti.
“Ce dĂ©veloppement menace gravement ce qui reste de libertĂ© d’action et tĂ©moigne de la dĂ©gradation et de la rĂ©gression de la vie politique dans notre pays”, ont ajoutĂ© les deux dirigeants dans leur dĂ©claration.
“En 20 ans, la Tunisie n’a pas progressĂ© d’un iota sur la voie de la dĂ©mocratie”, a affirmĂ© M. Chebbi, critiquant le rĂšgne du prĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987.
“Nous exigeons notre droit Ă la participation politique”, a martelĂ© cet opposant, qui avait participĂ© en 2005 Ă une grĂšve de la faim collective pendant plus d’un mois pour la dĂ©fense des libertĂ©s publiques.
Les autoritĂ©s ont qualifiĂ© d'”irresponsable” et “injustifiĂ©” le comportement des dirigeants du PDP accusĂ©s de vouloir “influencer la justice” et affirmĂ© que “la libertĂ© d’action politique est garantie par la loi en Tunisie” et que “neufs partis s’y activent et s’expriment en toute libertĂ©”.
(©AFP / 20 septembre 2007 18h14)
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Tunisie: 29 prĂ©sumĂ©s terroristes inculpĂ©s de complot contre l’Etat
AFP, le 19 septembre 2007 Ă 16h43
TUNIS, 19 sept 2007 (AFP) – Vingt-neuf prĂ©sumĂ©s terroristes tunisiens ont Ă©tĂ© inculpĂ©s de “complot contre la sĂ»retĂ© de l’Etat” dans le dossier des affrontements sanglants de dĂ©cembre-janvier prĂšs de Tunis et encourent la peine capitale, a indiquĂ© mercredi l’avocat de la dĂ©fense. Dix chefs d’accusation ont Ă©tĂ© retenus par l’instruction Ă l’encontre de 30 prĂ©venus, parmi lesquels 29 encourent la peine de mort, a indiquĂ© l’avocat de la dĂ©fense, Me Samir Ben Amor, lors d’un entretien Ă l’AFP. Le dossier a Ă©tĂ© clĂŽturĂ© le 8 septembre et le procĂšs devrait avoir lieu avant la fin de l’annĂ©e, a affirmĂ© Me Ben Amor, citant les conclusions de l’enquĂȘte judiciaire. Les 29 prĂ©venus seront poursuivis entre autres pour “complot contre la sĂ»retĂ© de l’Etat” et “tentative d’attaques prĂ©mĂ©ditĂ©es visant Ă renverser le rĂ©gime”, assassinat, maniement d’armes et d’explosifs en vue de perpĂ©trer des actes terroristes et “adhĂ©sion Ă une organisation terroriste”. Le 30e prĂ©venu, Zouheir Jrid, 27 ans, un complice, sera jugĂ© pour avoir tu des informations sur la prĂ©paration d’actes terroristes, dans une ferme, propriĂ©tĂ© familiale, Ă Ain Tbournek, sur les hauts reliefs de Grombalia (40 km de Tunis). Son frĂšre Makram compte parmi les Ă©lĂ©ments tuĂ©s lors des affrontements qui ont opposĂ© entre le 23 dĂ©cembre 2006 et le 3 janvier 2007, dans cette mĂȘme zone, Ă Hammam-Lif et Soliman, un groupe qualifiĂ© de “terroriste salafiste” aux forces de sĂ©curitĂ©. Les autoritĂ©s avaient alors fait Ă©tat de 14 morts, dont deux policiers, annoncĂ© l’arrestation de 15 personnes parmi les assaillants et Ă©voquĂ© comme cibles potentielles des ambassades, celle des Etats-Unis notamment. Ce groupe se prĂ©nommant “ArmĂ©e d’Assad Ibn Fourat”, avait pour mission de recruter, collecter de l’argent et planifier des attentats kamikaze notamment Ă Tunis et Sousse, pĂŽle touristique du centre-est, a ajoutĂ© Me Ben Amor. Selon Tunis, un noyau de six personnes, dont un seul Ă©tranger de nationalitĂ© mauritanienne, s’Ă©tait infiltrĂ© d’AlgĂ©rie aprĂšs avoir reçu une formation dans les maquis du Groupe salafiste pour la prĂ©dication et le combat (GSPC) devenu branche d’Al-QaĂŻda au Maghreb. Sur ces six personnes, deux ont survĂ©cu. ArrĂȘtĂ©s en avril 2006, huit mois avant les violences de dĂ©cembre-janvier, Tarak Hammami et Mohamed Mahmoudi seront jugĂ©s sĂ©parĂ©ment le 17 octobre prochain pour “appartenance Ă une organisation terroriste”, a indiquĂ© leur avocat. AFP
Tunisia FDI rises 47 percent in year to end of Aug
REUTERS, le 19 septembre 2007 Ă 15h52 Â
TUNIS, Sept 19 (Reuters) – Foreign direct investment (FDI) in Tunisia jumped 47 percent in the first eight months of the year, led by the fast-growing services sector, official data showed on Wednesday. FDI grew to to 921.2 million dinars ($735.7 million) for the January-to-August period versus 624 million dinars in the first eight months of 2006. Investment in services leaped to 146.6 million dinars from 26.1 million. The North African country has attracted foreign investment in textiles, car assembly and food processing over the past three decades and is now targeting offshore services such as call centres. Services are expected to account for half of gross domestic product by 2011, up from 45 percent now. About 40 call centres in Tunisia have already absorbed 5,000 job seekers. Analysts said Tunisia is struggling to expand those new industries quickly enough to meet growing demand for jobs in the country of 10 million. The official unemployment rate stands at 14.3 percent, with university graduates accounting for 60 percent of the jobless. The value of manufacturing FDI inched up 1.7 percent to 178 million dinars in the eight-month period, while the energy sector drew 520 million dinars, up from 334 million. Tunisia has forecast FDI of 1.3 billion dinars this year, up from 1.2 billion dinars in 2006, excluding privatisation income.
Pourquoi je soutiens le bipartisme comme une alternative au régime de Ben Ali ?
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Lors des derniĂšres Ă©lections au Maroc et en AlgĂ©rie, le taux de participation Ă©tait de 30 %. Ce faible taux dĂ©montre le dĂ©sintĂ©rĂȘt des maghrĂ©bins pour la politique. MĂȘme si l’enjeu de ces Ă©lections n’Ă©tait pas important, car le vĂ©ritable gagnant est toujours le roi pour le Maroc et la caste militaire en AlgĂ©rie, il n’en demeure pas moins que tous les citoyens ne sont pas Ă©gaux devant le jeu Ă©lectoral.
Par exemple, seul 50% des AmĂ©ricains votent lors des Ă©lections. La majoritĂ© des votants appartiennent Ă la classe moyenne et aisĂ©e. C’est cette catĂ©gorie qui a une conscience politique et sait que voter peut influencer positivement ou nĂ©gativement son mode de vie et sa richesse.
Les autres catĂ©gories (exemple les jeunes) savent que pour s’en sortir, ils n’ont de choix que travailler pour accĂ©der Ă la classe moyenne et avoir le luxe de voter. Cependant, il n’y a aucune interdiction contre un citoyen normal pour voter. Le mĂȘme schĂ©ma est reproduit en France mais avec moins de visibilitĂ©.
Ce que je crains pour la Tunisie d’aprĂšs Ben Ali, c’est la reproduction de l’erreur de multiplication des parties politiques, comme c’est le cas au Maroc et en l’AlgĂ©rie (et derniĂšrement en Mauritanie). L’Ă©parpillement des forces politiques sur plusieurs parties ne peut que dĂ©sorienter le citoyen et consolider l’autoritarisme en place.
Avec nos ressources humaines et matĂ©rielles limitĂ©es, on ne peux pas permettre la crĂ©ation d’une dizaine de partie politique qui n’arrivent pas Ă louer un local dĂ©cent ou imprimer des tracts de campagne.
DĂ©jĂ le citoyen Tunisien d’aujourd’hui Ă du mal Ă citer les noms des partis existants tellement leurs dĂ©nominations sont confuses et leurs philosophies obscures.
Ce que je prĂ©conise c’est la crĂ©ation de deux grands partis. Les couleurs politiques de ces deux partis seront, comme dans la majoritĂ© des pays dĂ©mocratique, droite et gauche.
Les diffĂ©rents courants de pensĂ©e peuvent se ranger sous la banniĂšre de l’un ou l’autre. Ils auront l’obligation de cohabiter dans un seul parti, dĂ©signer un seul leader charismatique et nommer des candidats ayant un maximum de chance pour gagner des Ă©lections. Et prouver ainsi qu’on est soi-mĂȘme dĂ©mocratique, puisque on peut cohabiter avec d’autre opinion.
Ainsi commencera une dĂ©mocratie Tunisienne, oĂč la personnalisation d’un parti est banni, oĂč chaque courant est reprĂ©sentĂ© proportionnellement Ă sa vĂ©ritable influence sans aucune discrimination.
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20 septembre 2007
Nader Ben Slama
naderbenslama@yahoo.fr
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Tunis le 14 septembre 2007
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Entre «la démocratie à la Jrad»
et «la dignité à la Zehi»
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Câest vraiment pathĂ©tique et rĂ©pugnant !!
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Par : Kahina. R. R : Syndicaliste
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Au cours des deux derniĂšres rĂ©unions du Bureau ExĂ©cutif de lâUGTT (la deuxiĂšme et la troisiĂšme depuis le retour des vacances), si les questions, laissĂ©es en suspens, nâont pas Ă©tĂ© tranchĂ©es à cause, une fois de plus, de lâabsence dâune bonne partie des membres du Bureau ExĂ©cutif, les contestataires ont, encore une fois, rappelĂ© Ă Abdessalem Jrad quâils dĂ©noncent les mesures unilatĂ©rales quâil a pris sans les consulter. Rappelons que ces mesures, jugĂ©es hostiles et injustes envers les syndicalistes militants, allaient de la traduction devant les ComitĂ©s dâOrdre RĂ©gionales et Nationales et du retrait des mises en disponibilitĂ© jusquâĂ la destitution des responsabilitĂ©s syndicales.
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Face Ă la persistance de cette protestation, Abdessalem Jrad a rĂ©itĂ©rĂ© quâil ne compte pas revenir sur les dĂ©cisions quâil a pris, et que la seule issue, pour le faire contre son grĂ©, câest de lâobliger Ă partir (cet Ă©nergumĂšne ne partira jamais sauf si câest le pouvoir qui le lĂąche comme il lâa fait avec Ismail Essahbani), c’est-Ă -dire lui «retirer la confiance !!» de la majoritĂ© des membres du Bureau ExĂ©cutif (Motion de censure). Bref, mis Ă part le chantage que le «camarade Jrad !! » exerce ainsi sur ses acolytes en brandissant la menace, Ă peine cachĂ©e, de les dĂ©pouiller de leurs privilĂšges, il ne fait, une fois de plus, que nous rappeler son «sens hĂ©tĂ©rodoxe de la dĂ©mocratie !!».
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Par ailleurs, une nouvelle vague dâassaut, plus brutale que celle de lâĂ©tĂ©, a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e contre les syndicalistes militants du Secteur de lâEnseignement (surtout les grĂ©vistes du 05 et 11 avril 2007) et a donnĂ© lieu Ă :
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–         des ruptures unilatĂ©rales des contrats des enseignants: 100 assistants technologues dans lâEnseignement SupĂ©rieur et 03 dans lâEnseignement Secondaire: les M.A.C.A. (Maitres Auxiliaires CatĂ©gorie šAš),
–         des retraits de responsabilitĂ©s administratives et pĂ©dagogiques qui ont touché                  40 Conseillers PĂ©dagogiques Adjoints de lâEnseignement de Base,
–         des mutations arbitraires qui ont touchĂ© 100 Professeurs de lâEnseignement Secondaire de la catĂ©gorie šM.A.C.A.š,
–         un refus systĂ©matique, de la part du MinistĂšre de lâEducation et de la Formation, dâhonorer ses engagements envers les enseignants du Secondaire et de Base et de respecter les conventions quâil a signĂ© avec les Syndicats GĂ©nĂ©raux des deux secteurs, concernant les mutations des enseignants, les nomination en poste de direction des Ă©tablissements, lâoctroi des primes des «frets pĂ©dagogiques »âŠetc.
–         des fins de non-recevoir des demandes dâaudience prĂ©sentĂ©es par les Syndicats GĂ©nĂ©raux de lâEnseignement Secondaire et de Base pour tenter de nĂ©gocier, avec les responsables du MinistĂšre de lâEducation, une solution Ă ces problĂšmes et dâĂ©touffer la crise avant quâelle ne dĂ©gĂ©nĂšre.
Face Ă cette attitude belliqueuse de la part des deux MinistĂšres de tutelle, la FĂ©dĂ©ration GĂ©nĂ©rale de lâEnseignement SupĂ©rieur et de la Recherche Scientifique a rĂ©uni son Conseil Sectoriel (le 08 septembre 2007) et pris des mesures dâescalade (port de brassards rouges pour le 05 octobre 2007, compagnes dâaffichage et grĂšves Ă partir de la derniĂšre semaine dâoctobreâŠ). Quant aux Bureaux ExĂ©cutifs des Syndicats GĂ©nĂ©raux de lâEnseignement Secondaire et de Base, ils ont Ă©tĂ© acculĂ© Ă des occupations des lieux, dans les locaux du MinistĂšre de lâEducation et de la Formation (le mercredi 12 septembre 2007), qui ont durĂ© jusquâĂ 23h.00 et ont appelĂ© les Syndicats RĂ©gionaux Ă faire pareil dans les locaux des Administrations RĂ©gionales de lâEnseignement, ce qui sâest traduit par des rĂ©pressions policiĂšres sanglantes dans certaines rĂ©gions.
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Face Ă cette situation de blocage et de crise, le Bureau ExĂ©cutif de lâU.G.T.T. a pris la position du «Spectateur non concerné» et a mĂȘme adoptĂ© une attitude de complicitĂ© tout au long de la journĂ©e du 12 septembre 2007 (qui a connu les mouvements dâoccupation des lieux) et nâa, finalement, dĂ©daignĂ© intervenir, timidement, quâaprĂšs la fin des horaires administratives. En effet, le reprĂ©sentant du Bureau ExĂ©cutif (Moncef Ezzehi) nâest arrivĂ© au siĂšge du MinistĂšre de lâEducation quâĂ 18h.30.
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Toutefois, les hauts responsables du MinistĂšre ont laissĂ© des directives sur la base desquelles les portiers ont refoulĂ© Mr. le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral Adjoint de la Centrale Syndicale, ChargĂ© du DĂ©partement de la Fonction Publique. Ce vaillant reprĂ©sentant des travailleurs, blessĂ© dans sa dignitĂ© et celle des travailleurs, sâest vu refusĂ© le droit de reprĂ©senter la Centrale Syndicale et de nĂ©gocier au nom de cent milles (100.000) enseignants affiliĂ©s Ă lâUGTT. Pourtant, ce droit est inscrit dans la constitution du pays, dans le code du travail, et les diffĂ©rentes conventions internationales signĂ©es per le Gouvernement tunisien. En plus, ce refus vient au moment oĂč une crise grave secoue le pays et risque de perturber la rentrĂ©e scolaire et universitaire. Finalement, le « camarade Zahi !! » a acceptĂ© lâaffront, ravalĂ© sa fiertĂ©, sâest retirĂ© et est allĂ© faire un compte rendu au Bureau ExĂ©cutif de lâUGTT.
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Devant lâaffront infligĂ© Ă lâUGTT, aux travailleurs en gĂ©nĂ©ral et au corps des enseignants en particulier, et face Ă lâintransigeance du MinistĂšre de lâEducation et de la Formation qui lâa conduit à bafouer le droit du travail en vigueur, et Ă renier les engagements pris par le Gouvernement par la signature des conventions internationales et de plusieurs conventions avec lâUGTT et avec les Syndicats GĂ©nĂ©raux de lâEnseignement de Base et de lâEnseignement Secondaire, les syndicalistes sâattendaient, le lendemain, soit le 13 septembre 2007, Ă ce que le « camarade Moncef Ezzehi!! » (SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral Adjoint ChargĂ© du DĂ©partement de la Fonction Publique) et le Bureau ExĂ©cutif de lâUGTT, prennent une position ferme contre ces dĂ©passements intolĂ©rables (qui ferait, Ă©ventuellement, oublier le communiquĂ© sur lâenseignement, moue et conciliant, publiĂ© par le Bureau ExĂ©cutif Ă lâissue de sa rĂ©union du 11 septembre 2007) et annoncent lâintention de lâOrganisation Syndicale de dĂ©fendre Ă©nergiquement les droits et les acquis des travailleurs et ce en rĂ©activant les mĂ©canismes de solidaritĂ© syndicale. Ceci permettrait aux diffĂ©rents secteurs, mais surtout Ă ceux de lâenseignement, dâorganiser des Conseils Administratifs en commun, de dĂ©clarer des rassemblements de protestation et des grĂšves communes pour exercer plus de pressions sur un Pouvoir qui ne croit plus aux nĂ©gociations sociales et qui est tentĂ©, de plus en plus, par le rĂšglement de ses problĂšmes par la rĂ©pression policiĂšre. Toutefois, ces mesures nâĂ©pargneraient pas Ă lâUGTT la nĂ©cessitĂ© de dĂ©clarer la GrĂšve GĂ©nĂ©rale si le Pouvoir persiste dans cette attitude et sâentĂȘte Ă rĂ©pondre aux revendications des enseignants et des travailleurs par le mĂ©pris et la rĂ©pression.Â
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Cependant, force est de constater, que le «camarade Moncef Ezzehi !!» en particulier, et le Bureau ExĂ©cutif de lâUGTT en gĂ©nĂ©ral, ne ressentent plus cette fiertĂ© qui caractĂ©rise les travailleurs et nâont gardĂ© aucun sens de la dignitĂ©, ou tout au moins ont un sens de la fiertĂ© et de la dignitĂ© quâon ignore !!, puisquâils se sont contentĂ©s dâenvoyer une correspondance au Ministre qui reflĂšte, encore une fois, une attitude conciliante et servile et un penchant Ă sacrifier les droits et les acquis des travailleurs pour sauvegarder la soit disant «paix sociale !!» (Dites, plutĂŽt, leurs intĂ©rĂȘts individuels, ceux des mercenaires !!).
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Au total, entre « la démocratie à la Jrad !! » et « le sens de la dignité chez le camarade Ezzahi !! », les travailleurs et les syndicalistes en perdent gros et commencent à en avoir « raz le bol » de cette attitude pathétique mais aussi répugnante.
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Kahina. R. RÂ : Syndicaliste
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Je soutiens Salwa Charfi et je soutiens la nature engagĂ©e du travail de Tahar Ben Hassine, maisâŠ
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Par Sami Ben Gharbia Suite au post dâAstrubal sur le forum Taht Essour de nawaat.org et les rĂ©actions quâil a suscitĂ©es je ne pouvais que rĂ©agir Ă un sujet aussi sensible. Pour dire la vĂ©ritĂ©, je nâai pas lu les Ă©changes qui ont eu lieu entre madame Salwa Charfi et ses dĂ©tracteurs qui se sont hissĂ©s en dĂ©fenseurs dâun Islam quâils ont piratĂ© et dont ils ont scellĂ© lâinterprĂ©tation. Jâai appris Ă Ă©pargner mon temps en Ă©vitant la lecture des prĂȘches dĂ©magogiques et quasi quotidiennes de ces dĂ©fenseurs zĂ©lĂ©s de lâIslam, dâAnnahdha, de Rached Ghanouchi, de Khaled Ibn al Walid et de tous les lotis de ce sacrĂ© qui nâa pas cessĂ©, durant les quatorze derniers siĂšcles, Ă se dilater dans tous les sens. Cette frange des « islamistes », non seulement instrumentalisent lâHistoire par « une construction chimĂ©rique a posteriori », selon lâexpression de Mohamed Talbi, pour affermir la mainmise sur/de cette interprĂ©tation crispĂ©e de lâIslam, mais empoisonnent par lĂ , notre future Ă coup dâanathĂšmes contre toute Ă©tude scientifique ou recherche historique dĂ©sirant dĂ©poussiĂ©rer le legs culturel de lâIslam qui est le nĂŽtre et dont personne nâen a dâailleurs le monopole. Je nâai pas aussi lu lâĂ©tude de madame Charfi sur les fatwas sur Internet. Cependant, jâestime que le monde musulman a besoin de telles Ă©tudes scientifiques qui essaient dâanalyser notre rapport, complexe, Ă la religion et limpact inĂ©dit des NTIC quant Ă la diffusion des discours religieux. Sur cette base, je soutiens son droit fondamental Ă la libertĂ© dâexpression et Ă la recherche scientifique et acadĂ©mique ; et je profite de cette occasion pour lui affirmer mon soutien dans la bataille qui lâoppose Ă des personnes lesquelles, au nom de leur interprĂ©tation de lâIslam, Ćuvrent Ă la priver de son droit de poser les questions qui fĂąchent et dây apporter les rĂ©ponses, les siennes peut ĂȘtre, mais qui dĂ©rangent. Cette prĂ©sente rĂ©action se limite Ă la seule interview (voir la video ici Ă partir de la 21Ăšme minute) quâa eue madame Charfi avec TBH sur la chaĂźne Al Hiwar (Canal Du Dialogue Tunisien). Je lâavoue, jâai admirĂ© madame Charfi et aimĂ© son courage Ă aborder lâhistoire de lâIslam, sâessayant Ă dĂ©mĂȘler certains aspects relatifs Ă de sombres Ă©pisodes que plusieurs veulent occulter. Ce que je regrette, dans cet entretien, câest le glissement dangereux vers la confrontation idĂ©ologique et le discours antagoniste, lui aussi crispĂ©, dâune gauche blessĂ©e, mais convaincue de son rĂŽle avant-gardiste, progressiste et hautain. La rĂ©flexion, lâargumentation rationnelle et la clairvoyance ont laissĂ© la place Ă cette vision simpliste des choses qui rassemble les acteurs politiques et les protagonistes sous des couleurs faussement unificatrices comme « La gauche » et « LâIslamisme » et inventent ainsi des identitĂ©s collectives pour des individus et des mouvements qui sont en fait trĂšs distincts. On voit madame Charfi sauter de lâEgypte Ă la Tunisie Ă lâAlgĂ©rie, des annĂ©es 50 aux annĂ©es 70 Ă la recherche dâexemples qui soutiennent, non pas son discours scientifique et acadĂ©mique, mais sa bataille idĂ©ologique lâopposant Ă un adversaire lui aussi politique. On a mĂȘme vu madame Charfi donnant lâexemple alarmiste Ă©gyptien lorsque, aprĂšs les avoir libĂ©rĂ©s, Sadat tomba sous les balles des « Islamistes ». Ce fut un message tacite et codĂ© au rĂ©gime tunisien de faire attention lorsquâil sâagit du dossier de la libĂ©ration des prisonniers « Islamistes ». Mais on ne peut que reconnaĂźtre une circonstance attĂ©nuante de taille Ă madame Charfi. Ceux qui ont regardĂ© attentivement ne peuvent que constater la remarquable habilitĂ© de TBH pour entraĂźner son invitĂ© sur un terrain qui nâest manifestement pas celui de lâuniversitaire Charfi : le militantisme politique obtus de gauche. Reconnaissons, le moins que lâon puisse dire, que le militantisme politique ne fait pas bon mĂ©nage avec la rigueur acadĂ©mique. Tout comme THB intellectuel sâestimant « Ă©clairĂ© Ă la française », veut Ă©duquer, Ă la Staline, le peuple tunisien. Maintenant est-il peut-ĂȘtre utile dâĂȘtre trĂšs clair sur la nature du travail de TBH. Il nâest ni choquant ni anormal que TBH soit politiquement engagĂ©. Ce qui est en revanche dommage, câest que, par moments, ses excĂšs nâaident pas ses objectifs dĂ©clarĂ©s ; câest-Ă -dire faire avancer le dialogue dĂ©mocratique dans notre pays. Par ailleurs, nous allons encore plus loin en affirmant que le fait de consacrer une partie de son patrimoine pour un projet qui ne lui rapporte non seulement rien mais que des soucis et des emmerdes, est tout Ă son honneur. Et pour cause, câest toujours avec le mĂȘme enthousiasme que nous postons, sur nawaat.org, le produit de ce travail sans Ă©gal parmi les chaĂźnes tĂ©lĂ©diffusĂ©es et auquel par ailleurs contribuent de remarquables personnes. Ceci est une chose que nous reconnaissons sans la moindre ambiguĂŻtĂ©, mais cela ne nous empĂȘche pas dâĂȘtre critiques vis-Ă -vis de TBH et de ne pas ĂȘtre dâaccord avec le contenu de ses messages. Ce que lâon craint câest que si sa dĂ©marche qui sâassimile davantage Ă une forme de croisade, devenait de plus en plus excessive, nous nous retrouverions en face dâune chaĂźne « Iqra » mais cette fois-ci de gauche. Et nous serions tous perdants aussi bien les gens de gauche que les islamistes. Car, nous avons tous besoin de la crĂ©dibilitĂ© de cette bouffĂ©e dâair frais que sont les Ă©missions de Canal Du Dialogue Tunisien. Pour ce qui relĂšve de ceux dont le projet est lâappropriation de lâhĂ©ritage musulman, jâaimerai aborder un trait nouveau qui caractĂ©rise lâislamisme moderne (par opposition Ă lâislamisme classique) : le retour au puritanisme des Pieux AncĂȘtres (Assalaf Assalih). Ce dernier trait est pourtant non islamique allant Ă lâencontre mĂȘme de lâesprit coranique qui appelle les ĂȘtres humains Ă sâaffranchir de lâhĂ©ritage des pĂšres, des ancĂȘtres et des traditions lĂ©guĂ©es. Dans ce contexte bien prĂ©cis, et bien que cela pourrait paraĂźtre maladroit, voici quelques versets coraniques Ă titre dâillustration (parmi des dizaines que recĂšle le Coran) : « Ils dirent : âEst-ce pour nous Ă©carter de ce sur quoi nous avons trouvĂ© nos ancĂȘtres que tu es venu Ă nous, et pour que la grandeur appartienne Ă vous deux sur la terre ? Cependant nous ne croyons pas en vous !â » [Coran, chapitre 10, verset 78] « Quand il dit Ă son pĂšre et Ă son peuple : âQue sont ces statues auxquelles vous vous attachez ?â Ils dirent : âNous avons trouvĂ© nos ancĂȘtres les adorant.â » [Coran, chapitre 21, versets 52-53] « Ils dirent : âĂ ChuaĂŻb ! Est-ce que ta priĂšre te demande de nous faire abandonner ce quâadoraient nos ancĂȘtres, ou de ne plus faire de nos biens ce que nous voulons ? Est-ce-toi lâindulgent, le droit ?â » [Coran, chapitre 11. verset 87] Le seul hĂ©ritage que le Coran revendique est le legs abrahamique en tant quâesprit monothĂ©iste qui regroupe tous les prophĂštes. Les traditions qui se sont accumulĂ©es aprĂšs la mort de chaque prophĂšte ont Ă©tĂ© fortement condamnĂ©es par le Coran. Pourquoi la tradition musulmane, dans sa portion sĂ©culaire et profane accumulĂ©e aprĂšs la mort du ProphĂšte, ne serait-elle pas Ă son tour condamnĂ©e selon la mĂȘme logique coranique ? Cette question, Ă ma connaissance, nâa jamais Ă©tĂ© posĂ©e par les oulĂ©mas musulmans qui ont tous, ou presque, considĂ©rĂ© la tradition comme partie intĂ©grante de lâislam sinon un produit du sacrĂ© et, de ce fait, ne pouvant ĂȘtre assujettie Ă la critique, ni Ă la modification ou Ă lâabrogation. Le Coran condamne chez les peuples prĂ©islamiques leur vision dâun hĂ©ritage transcendant dont ils seraient tenus de prĂ©server la lignĂ©e. Ce phĂ©nomĂšne de la valorisation des ancĂȘtres a Ă©tĂ© combattu par lâislam sans jamais ĂȘtre neutralisĂ© ; tant nous dĂ©couvrons aujourdâhui le tort quâil porte Ă la raison et Ă la rationalitĂ© musulmane. Lâemprise de cette culture qui sacralise lâhĂ©ritage musulman nâaurait pas Ă©tĂ© possible sans lâexistence dâautres principes « islamiques » qui ont Ă©tĂ© faussement et abusivement instrumentalisĂ©s pour faire passer la soumission absolue comme un devoir religieux. Selon cette logique, lâobĂ©issance Ă Waliy al-Amr, au pĂšre, au mari, et Ă lâautoritĂ© du religieux avaient un fondement dans le Coran, la sunna, la tradition des compagnons du prophĂšte et les docteurs de la foi. Il en rĂ©sulta que la soumission Ă Dieu eut pour vecteur celle Ă dâautres seigneuries occupant les diverses sphĂšres gĂ©rant la sociĂ©tĂ© musulmane. A la longue lâObĂ©i nâest plus Dieu, mais les seigneurs (ArbĂąb) parlant en Son Nom. (Source : www.nawaat.org , le 19 septembre 2007)
Pétition de solidarité
Lâuniversitaire et chercheuse Saloua Charfi fait actuellement lâobjet dâune campagne virulente sur Internet. La raison est sa publication dâune sĂ©rie dâarticles abordant le sujet de la laĂŻcitĂ©, de lâĂ©galitĂ© de la femme et de la crĂ©dibilitĂ© de ces personnes Ă©mettant des fatwas Ă tort et Ă travers. Une pĂ©tition de solidaritĂ© avec Mme Charfi a Ă©tĂ© lancĂ©e au dĂ©but de cette semaine, dans laquelle on fait part des diffĂ©rentes attaques que subissent ces derniers temps nombre dâintellectuels tunisiens. Il faut dire que Mme Charfi nâest pas la premiĂšre Ă ĂȘtre visĂ©e par des internautes tunisiens et il y a de grands risques quâelle ne soit pas la derniĂšre. Un million de dinars dans la nature Un employĂ© de banque exerçant dans une agence de Sousse sâest enfui aprĂšs avoir dĂ©tournĂ© au moins un million de dinars, selon les premiers Ă©lĂ©ments de lâenquĂȘte. Il a créé un compte sous une fausse identitĂ© et a transfĂ©rĂ© divers montants appartenant Ă des clients de lâagence vers ce compte. Il lâa ensuite vidĂ© avant de prendre la poudre dâescampette. Fonds de solidaritĂ© Par arrĂȘtĂ© du ministre des Finances et du ministre des Affaires sociales, de la SolidaritĂ© et des Tunisiens Ă lâĂ©tranger, il a Ă©tĂ© approuvĂ© les statuts de la mutuelle du Fonds de SolidaritĂ© entre les journalistes. Le Fonds sera gĂ©rĂ© par lâAssociation des Journalistes Tunisiens qui a dĂ©signĂ© Mme Sonia Attar comme prĂ©sidente du comitĂ© fondateur. 5.425 Ă©lĂšves dans les Ă©tablissements français en Tunisie LâannĂ©e scolaire dans les Ă©tablissements français en Tunisie a vu lâentrĂ©e de 5.425 Ă©lĂšves cette annĂ©e, contre 5.200 en 2006 et 4.969 en 2005. LâEtat français leur a consacrĂ© 4,5 millions dâeuros. Les Ă©lĂšves français reprĂ©sentent 60 %, les Tunisiens 32 % et ceux dâautres nationalitĂ©s 8%. On compte 700 personnes qui travaillent dans ces Ă©tablissements dont 270 enseignants titulaires appartenant au ministĂšre français de lâĂducation et 47 dĂ©tachĂ©s faisant partie du ministĂšre tunisien de lâĂducation et de la Formation. Relance dâAl Moustaqbal Le Bureau Politique du Mouvement des dĂ©mocrates socialistes sâest rĂ©uni, la semaine derniĂšre, sous la prĂ©sidence de son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, M. IsmaĂŻl Boulehya. Il sâest penchĂ© sur la situation de lâinformation au sein du Mouvement et les moyens de lâamĂ©liorer et de la promouvoir de maniĂšre Ă rĂ©pondre aux attentes des militants. Le Bureau Politique a dĂ©cidĂ©, Ă ce sujet, de constituer un bureau dâinformation et de rééditer le journal Al Moustaqbal. Il a procĂ©dĂ©, Ă©galement, Ă lâĂ©valuation des activitĂ©s des reprĂ©sentants du Mouvement au sein de la Chambre des DĂ©putĂ©s, de la Chambre des Conseillers et du Conseil Ă©conomique et social. Cartaginoiseries ââHistoire des derniers rois de Tunisââ. Tel est le nouveau titre de la maison dâĂ©ditions ââCartaginoiseriesââ qui raconte le malheur des Hafsides, la prise de Tunis par Charles-Quint, Kheyreddine Barberousse, Aluch Ali, Dargouth, et autres valeureux raĂŻs ainsi que lâhistoire du tableau perdu du dernier roi de Tunis. Lâouvrage est Ă©ditĂ© dâaprĂšs Marmol et Vermeyen et prĂ©sentĂ© par Jean-Pierre Vittu et Mika Ben Miled. (Source : « RĂ©alitĂ©s » (Magazine hebdomadaire â Tunis), N° 1133 du 13 septembre 2007)
Questions autour de lâislamisme
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Par TaĂŻeb Zahar En lâespace de quelques semaines, deux Ă©vĂšnements majeurs qui ont eu pour cadre deux pays musulmans ont retenu lâattention, non seulement dans le Monde arabo-musulman mais bien au-delĂ , surtout en Occident. Le premier de ces Ă©vĂšnements a eu lieu en Turquie oĂč le Parti islamiste de la Justice et du DĂ©veloppement a remportĂ© une Ă©clatante victoire aux Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es, puis a fait Ă©lire lâun de ses principaux dirigeants et aussi lâun des plus contestĂ©s par lâarmĂ©e et lâopposition, Abdallah GĂŒl, Ă la prĂ©sidence de la RĂ©publique. Le second Ă©vĂšnement sâest produit Ă lâautre bout du Monde musulman, au Maroc oĂč le parti islamiste qualifiĂ© de modĂ©rĂ©, et qui porte le mĂȘme nom : le Parti de la Justice et du DĂ©veloppement, a rĂ©alisĂ© un important score aux Ă©lections lĂ©gislatives, bien quâĂ©tant en deçà des prĂ©visions. La Turquie et le Maroc âplus particuliĂšrement la premiĂšreâ sont souvent citĂ©s comme les exemples de pays musulmans ouverts, acquis aux valeurs de la modernitĂ© et de la tolĂ©rance et, en Turquie, lâarmĂ©e veille jalousement Ă prĂ©server les acquis laĂŻques du KĂ©malisme, mais elle nâa pas pu Ă©viter ni empĂȘcher la victoire du parti islamiste, qui concentre dĂ©sormais tous les pouvoirs et ne semble pas disposĂ© Ă ne pas profiter des occasions qui se prĂ©senteront Ă lui, Ă lâavenir. Les scores rĂ©alisĂ©s par les deux partis, turc et marocain, nâont pas Ă©tĂ© contestĂ©s. Ils expriment un choix populaire qui sâexplique par une conjonction de facteurs culturels, politiques, Ă©conomiques et sociaux. Ils posent cependant plusieurs interrogations dont nous avons abordĂ© quelques aspects sur nos colonnes. Nous en retiendrons deux qui nous paraissent essentielles. La premiĂšre est relative Ă la montĂ©e en puissance des partis et des organisations islamistes dans la plupart des pays arabes et musulmans. Les causes sont certes diffĂ©rentes et des spĂ©cificitĂ©s âtoutes relatives cependantâ existent. Mais il sâagit de savoir si câest une consĂ©quence dâune certaine conjoncture qui disparaĂźtra une fois que ses causes ânon dĂ©veloppement, injustice sociale, corruption, absence de dĂ©mocratieâ auront cessĂ© dâexister, ou si câest plutĂŽt une lame de fond qui traduit la nature profonde des sociĂ©tĂ©s musulmanes. Le dĂ©bat est ouvert. La deuxiĂšme interrogation est en rapport avec la nature de lâidĂ©ologie islamiste. Y a-t-il des islamistes modĂ©rĂ©s, acquis aux rĂšgles du jeu de la dĂ©mocratie et de lâalternance ? Ou bien cette idĂ©ologie est-elle par essence contraire Ă la dĂ©mocratie, au droit Ă la diffĂ©rence et en dĂ©finitive Ă lâalternance au pouvoir ? A ce propos on rappelle souvent que lâIran nâa pas connu dâalternance politique depuis lâavĂšnement de la RĂ©publique islamique en 1979 et que le pouvoir y est verrouillĂ© de façon telle quâune telle perspective paraĂźt bien Ă©loignĂ©e⊠En Tunisie, les questions relatives au mouvement islamique se posent, bien que dans des proportions moindres en rapport avec lâhistoire, la culture, les Ă©quilibres sociaux et aussi lâapproche suivie dans ce domaine depuis le Changement du 7 Novembre. Le dĂ©bat se poursuit depuis des annĂ©es et sous des formes diverses, parmi les Ă©lites et au sein de la classe politique et de la sociĂ©tĂ© civile, et on retrouve Ă ce niveau les mĂȘmes clivages que dans dâautres pays musulmans. Dâune part ceux qui considĂšrent que le mouvement islamiste, en son Ă©tat actuel, ne peut pas sâintĂ©grer au jeu dĂ©mocratique et quâil se rĂ©fĂšre Ă une idĂ©ologie totalitaire, mĂȘme sâil tente dâen masquer les aspects les plus contestĂ©s, et dâautre part ceux qui pensent que les islamistes ont Ă©voluĂ© et quâil faudrait distinguer les modĂ©rĂ©s, acquis Ă la dĂ©mocratie et Ă ses valeurs, et les radicaux qui ont optĂ© pour dâautres moyens dâaction. Pour eux il faudrait intĂ©grer les islamistes modĂ©rĂ©s dans le jeu politique. Dans ce cadre et afin de prĂ©ciser certaines rĂ©alitĂ©s, il convient de rappeler quelques donnĂ©es. Le mouvement islamiste, dans ses rĂ©fĂ©rences idĂ©ologiques fondamentales, ne se situe pas, de toute Ă©vidence et jusquâĂ nouvel ordre, dans la sphĂšre dĂ©mocratique moderne, et mĂȘme si en quelques occasions, certains islamistes veulent convaincre de leur engagement en faveur de la dĂ©mocratie, de la libertĂ© dâexpression et de la tolĂ©rance, ils nâarrivent pas Ă dissiper les rĂ©serves et les doutes que lâon retrouve chez de nombreux Tunisiens. Il est vrai que ce discours nâest pas exempt dâambiguĂŻtĂ©. DerniĂšrement, Saloua Charfi a abordĂ© un Ă©pisode de la vie de Khaled Ibn Al Walid Ă propos dâun homme quâil aurait fait tuer pour Ă©pouser sa femme. Elle nâest pas la premiĂšre Ă lâavoir fait, nombreux sont ceux qui ont parlĂ© de la question sous des angles divers. La rĂ©action a Ă©tĂ© trĂšs dure et des Ă©lĂ©ments que lâon croyait parmi les modĂ©rĂ©s de la mouvance islamiste y ont participĂ©, usant de procĂ©dĂ©s et dâaccusations qui nâont absolument rien Ă voir avec le dĂ©bat dĂ©mocratique et serein, dâautant que Khaled Ibn Al Walid nâest ni Dieu, ni son prophĂšte pour le sacraliser Ă ce point. Cette campagne dĂ©note une idĂ©ologie et une conception de la vie politique et intellectuelle et du droit inaliĂ©nable Ă la libertĂ© dâexpression, qui sont diamĂ©tralement opposĂ©es aux valeurs de la tolĂ©rance et de la dĂ©mocratie. Câest Ă croire que câest ce discours-lĂ qui est la vĂ©ritable rĂ©fĂ©rence et que tout le reste nâest que subalterne. La rĂ©action Ă Saloua Charfi pose des questions sur la nature de ce mouvement et de sa capacitĂ© Ă dĂ©mentir les accusations de totalitarisme dont il fait lâobjet. Il doit prouver de façon claire, sans aucune ambiguĂŻtĂ©, quâil a rompu avec une certaine culture de la terreur intellectuelle. Pour le moment, le chemin Ă parcourir est apparemment encore trĂšs long. (Source : « RĂ©alitĂ©s » (Magazine hebdomadaire â Tunis), N° 1133 du 13 septembre 2007)
Nouri Bouzid : âLe cinĂ©ma doit jouer un rĂŽle avant-gardiste et anticiper le dangerâ
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Dans son dernier film, âMaking offâ, le rĂ©alisateur Nouri Bouzid a voulu lever le tabou sur la montĂ©e du fondamentalisme, le pari a Ă©tĂ© gagnĂ© et le public a bien reçu le message, câest dĂ©sormais Ă la sexualitĂ© des jeunes filles quâil veut sâattaquer dans son prochain film RencontrĂ© derniĂšrement aux Rencontres CinĂ©matographiques de Hergla, Nouri Bouzid, abordable et ouvert, a bien acceptĂ© de nous faire entrer dans son univers artistique, dans son laboratoire dâĂ©criture oĂč il fait lâanalyse des profonds problĂšmes de la sociĂ©tĂ©, en essayant de les comprendre et de les remettre Ă la surface, pour pouvoir les dĂ©passer justement. Rien nâarrĂȘte ce cinĂ©aste de 60 ans ; il touche Ă tous les tabous, casse le silence et dĂ©voile le cachĂ©, avec un profond dĂ©sir de bousculer les prĂ©jugĂ©s, de changer les mentalitĂ©s et dâamener les gens Ă une prise de conscience. AprĂšs le phĂ©nomĂšne du fondamentalisme, il sâattaque au problĂšme de la sexualitĂ© des jeunes filles dans son nouveau scĂ©nario âLa nouvelle pudeurâ. DĂ©cidĂ©ment, il ne recule devant rien. Pourtant, il mĂšne son combat tout seul, en espĂ©rant ĂȘtre rejoint un jour par les jeunes cinĂ©astes qui devraient prendre la relĂšve. Votre dernier film, âMaking Offâ, nâarrĂȘte pas dâamasser des prix dans plusieurs pays aprĂšs lâobtention du Tanit dâor aux JCC, aviez-vous espĂ©rĂ© un tel succĂšs ? Quand on fait un film, on ne sait pas quel sort il aura. Et moi personnellement, quand je me mets Ă rĂ©aliser un film, je suis dans un Ă©tat second. Je ne peux pas me mettre Ă penser au succĂšs ou Ă lâĂ©chec, sinon je me perds. Pour ce film je savais que je prenais des risques, mais ils Ă©taient calculĂ©s. Je ne voulais pas provoquer pour le plaisir de la provocation mais je voulais rĂ©aliser une oeuvre qui dise ce que jâai envie de dire, tout en gagnant lâadhĂ©sion des gens. La premiĂšre fois que le film a Ă©tĂ© projetĂ© aux JCC, vous avez vĂ©cu cela comment ? CâĂ©tait un moment de grande Ă©motion, surtout aprĂšs les difficultĂ©s quâon a affrontĂ©es pour quâil soit diffusĂ© en public. On a eu lâautorisation pour sa projection aprĂšs un an dâattente. Mais quand il est sorti pendant les JCC, jâai senti de la satisfaction dans les yeux des gens qui lâont regardĂ© et qui sont venus spĂ©cialement me voir pour me dire merci et bravo. Leurs paroles Ă©taient sincĂšres et fortes. CâĂ©tait une grande victoire pour moi. Votre film ne sâadressait pas seulement aux initiĂ©s, mais aussi Ă lâhomme de la rue ; est-ce que vous lâavez visĂ© spĂ©cialement? Quand je fais un film, je ne vise personne. Je fais le film qui me plait Ă moi en tant que spectateur. Câest la seule considĂ©ration que je fais. Dans âMaking off?, il y avait beaucoup dâaudace et de sincĂ©ritĂ© et puis le contexte a beaucoup servi le film puisquâil est arrivĂ© au bon moment. En outre, le personnage principal est une personne jeune qui a subi un lavage de cerveau, ce qui reprĂ©sente un risque auquel pourraient ĂȘtre exposĂ©s plusieurs jeunes Tunisiens avec la montĂ©e du fondamentalisme. Jâai cherchĂ© Ă anticiper le danger et Ă tirer la sonnette dâalarme avant quâun Ă©vĂšnement redoutable ne se produise, ce qui nâa pas tardĂ© Ă arriver en dĂ©cembre dernier Ă Soliman. Câest cela le rĂŽle du cinĂ©ma, dâĂȘtre avant-gardiste. Pour cela, la premiĂšre chose Ă Ă©viter pour un cinĂ©aste, câest lâautocensure qui est le terrible ennemi de la libertĂ© dâexpression. Pensez-vous quâil y a un rĂ©veil des intellectuels tunisiens pour lutter contre le fondamentalisme, puisquâil y a eu dâabord votre film, puis la piĂšce de Fadhel JaĂŻbi et de Jalila Baccar qui traite du mĂȘme phĂ©nomĂšne ? Certainement, mais ce que je constate avec Ă©tonnement câest que les oeuvres avant-gardistes sont faites par des gens qui ont 60 ans comme moi. Je ne comprends pas oĂč sont les jeunes cinĂ©astes, câest-Ă -dire ceux qui ont 40 ans et moins. Que font-ils ? Ils sont porteurs de quoi ? Malheureusement, on est obligĂ©, nous les anciens, de remplir cette mission avant-gardiste et Ă continuer Ă faire des sacrifices alors quâon nâa plus la force de la jeunesse. Je serais heureux de voir que les jeunes cinĂ©astes sâintĂ©ressent au phĂ©nomĂšne du fondamentalisme et Ă dâautres problĂšmes dans la sociĂ©tĂ©. Câest Ă eux de prendre la relĂšve dans lâavenir et jâai bien envie de leur confier ces prĂ©occupations qui nĂ©cessitent du courage et de la maturation de lâesprit. Ce rĂ©veil intellectuel en Tunisie vous laisse t-il confiant en lâavenir ? Non, je ne le suis pas car jâinscris ma dĂ©marche et celle de tous ceux qui essaient dâĂȘtre avant-gardistes dans la logique dâune civilisation dĂ©faite. Nous sommes dans la dĂ©faite dans le Monde arabe et elle sâaffiche partout : sur le plan culturel, civilisationnel, social et mĂȘme militaire. LâOccident nous domine et câest triste de constater que notre avant-garde politique arabe est actuellement une arriĂšre-garde. Il suffit de voir que le leader politique le plus proche et le plus estimĂ© des peuples est aujourdâhui Hassan Nasrallah. Je considĂšre cela comme une malĂ©diction. Et ceux qui parlent dâune victoire, je leur dis :â Est-ce que revenir en arriĂšre est une victoire ?ââ Je pense que le cinĂ©ma doit faire lâautopsie de cette dĂ©cadence. Notre jeunesse est dans le dĂ©sarroi tout comme âBahtaâ. Moi, je ne propose pas de solutions, dâailleurs qui suis-je pour le faire ? Mais je pense quâil faut parler de ce qui ne marche pas dans nos sociĂ©tĂ©s, pour quâon puisse le dĂ©passer. Câest une sorte de psychanalyse collective. Si les gens arrivent Ă accepter le fait que ce nâest pas le Bon Dieu qui va rĂ©gler nos problĂšmes mais que câest nous-mĂȘmes, câest dĂ©jĂ gagnĂ©, selon moi. La prise de conscience est un processus long. Et ce qui me trouble, câest que la jeunesse arabe nâest pas capable de faire lâĂ©conomie dâune guerre, celle de lâintĂ©grisme. On va donc vivre encore une dĂ©faite car ils vont tomber avec le Bon Dieu cette fois. Il faut donc avoir le courage de parler de tout cela, car les risques sont Ă©normes face Ă une dĂ©magogie forte qui utilise le sacrĂ© et donc lâintouchable. Il faut oser dire que le Coran nâest pas valable Ă toutes les Ă©poques et le juger avec un esprit libre. Il sâagit de dĂ©passer sa dimension sacrĂ©e pour rejoindre sa dimension philosophique et spirituelle. Votre prochain film portera sur quel sujet ? Jâai Ă©crit un scĂ©nario qui est encore entre les mains de la commission qui octroie les subventions au sein du ministĂšre de la Culture et jâattends toujours lâautorisation pour le rĂ©aliser. Il sâappellera âLa nouvelle pudeurâ. Câest un long mĂ©trage fiction qui parle dâune jeune fille menant une enquĂȘte sur la vie sexuelle des jeunes filles, mais elle est déçue parce que ces derniĂšres refusent de lui dĂ©livrer des informations sur leur vie privĂ©e. Mais voilĂ quâelle rencontre un jour une fille qui lâentraĂźne dans ce monde secret de sĂ©duction, de concubinage et parfois de prostitution et lui fait rencontrer des personnages qui sont prĂȘts Ă tĂ©moigner. Le film prĂ©sente en fait deux profils de filles : la premiĂšre, celle qui fait lâenquĂȘte, a du mal Ă se sĂ©parer de sa virginitĂ© car elle a un blocage psychologique et la deuxiĂšme, celle quâelle rencontre, refuse de se refaire une virginitĂ©. Jâai dĂ©cidĂ© dâĂ©crire sur ce sujet parce jâai remarquĂ© que il y a deux codes sociaux qui coexistent, un ancien et un nouveau. Les gens se permettent de franchir toutes les interdictions sociales sans rien assumer et je me suis demandĂ© oĂč va cette sociĂ©tĂ© basĂ©e sur le mensonge et la double existence ? Quand jâai voulu travailler sur la sexualitĂ© des jeunes filles, je nâai pas trouvĂ© de documents, jâai donc dĂ» mener ma propre enquĂȘte auprĂšs des mĂ©decins et jâai Ă©tĂ© surpris par le grand nombre dâopĂ©rations pour se refaire une virginitĂ©. Jâai voulu parler du phĂ©nomĂšne pour le dĂ©sacraliser. Car jusquâĂ quand les garçons continueront-ils Ă se marier avec des filles sans vouloir accepter quâelles puissent avoir eu un passĂ© ? Et jusquâĂ quand les filles continueront-elles Ă ruser pour camoufler leur vie sexuelle au lieu dâaffronter les garçons? Câest ce que jâappelle âle syndrome de âChahrazadeâ. Je pense que ce comportement peut affecter considĂ©rablement la relation dans un couple car elle sera bĂątie sur le mensonge. En ce qui concerne le titre que jâai choisi pour le film âLa nouvelle pudeur?, jâai voulu indiquer le nouveau code social Ă suivre car la fille doit dĂ©sormais assumer son style de vie et sa libertĂ© sexuelle. Outre ce film, je prĂ©pare deux courts mĂ©trages : un Ă la demande de lâONU et lâautre sur lâenfant arabe. JâĂ©cris aussi un scĂ©nario pour Hind Sabri qui voudrait faire sa premiĂšre expĂ©rience dans la rĂ©alisation. Hanene Zbiss (Source : « RĂ©alitĂ©s » (Magazine hebdomadaire â Tunis), N°1133 du 13 septembre 2007)
Turquie – Erdogan veut “rĂ©soudre le problĂšme” du foulard
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Reuters, le 19 septembre 2007 Ă 18h27 ANKARA, 19 septembre (Reuters) – Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a reconnu mercredi souhaiter la levĂ©e de l’interdiction du foulard islamique dans les universitĂ©s dans le cadre de la rĂ©vision programmĂ©e de la Constitution. “Il est temps de se doter d’une constitution moderne qui reprĂ©sente le bon sens de cete nation et sa sagesse (…), qui matĂ©rialise l’idĂ©al d’une Turquie libre”, a dĂ©clarĂ© Erdogan lors d’une confĂ©rence de presse. Le port du foulard dans les universitĂ©s est souvent citĂ© comme l’un des dossiers susceptibles d’opposer les islamistes modĂ©rĂ©s de l’AKP reconduits triomphalement au pouvoir pour cinq ans lors des lĂ©gislatives de juillet et l’armĂ©e turque, garante de la laĂŻcitĂ©. “Le problĂšme n’existe pas dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, mais il existe en Turquie et je pense que le premier devoir des politiques est de rĂ©soudre ce problĂšme”, avait-il confiĂ© au Financial Times dans un entretien publiĂ© mercredi matin. Les laĂŻques voient dans le foulard islamique une entorse au principe de la sĂ©paration de l’Etat et de la religion et redoutent qu’une levĂ©e de cette interdiction n’ouvre la voie au port systĂ©matique du voile. L’AKP estime au contraire qu’il s’agit d’une question de libertĂ© d’expression et rappelle que cette interdiction ne remonte qu’Ă la Constitution issue du coup d’Etat militaire de 1982. La laĂŻcitĂ© est inscrite dans la Constitution turque depuis 1923. Le gouvernement Erdogan a promis de remplacer cette loi fondamentale par une nouvelle Constitution plus ouverte sur les droits et libertĂ©s individuels et plus adaptĂ©e aux exigences de l’Union europĂ©enne. L’ARMEE RESTE ATTENTIVE L’armĂ©e turque suit de prĂšs les dĂ©bats constitutionnels. Il y a dix ans, les militaires avaient dĂ©jĂ poussĂ© vers la sortie un gouvernement qu’ils jugeaient trop islamiste. En avril, l’armĂ©e avait tentĂ© d’empĂȘcher Abdullah GĂŒl d’accĂ©der Ă la prĂ©sidence en particulier Ă cause de ses origines islamistes et parce que sa femme arborait le foulard islamique. Au terme d’un bras de fer, de nouvelles Ă©lections lĂ©gislatives avaient Ă©tĂ© convoquĂ©es et remportĂ©es Ă nouveau par l’AKP, ouvrant la porte de la prĂ©sidence Ă GĂŒl. En l’Ă©tat actuel, personne en Turquie ne s’attend Ă une intervention militaire contre un gouvernement qui bĂ©nĂ©ficie d’un immense soutien populaire. L’armĂ©e est consciente Ă©galement qu’un coup de force menacerait la candidature turque Ă l’entrĂ©e dans l’Union europĂ©enne et affaiblirait son Ă©conomie. MalgrĂ© son Ă©crasante majoritĂ© au Parlement, Erdogan sait de son cĂŽtĂ© qu’il doit gĂ©rer le “problĂšme du foulard” avec d’infinies prĂ©cautions. “Ces dĂ©bats pourraient mener Ă une polarisation encore plus tranchĂ©e en Turquie”, pense Ayse Ayata, enseignant Ă l’UniversitĂ© technique du Moyen-Orient d’Ankara. “La levĂ©e de l’interdiction (du foulard) pourrait accentuer la pression mise sur les femmes qui ne le portent pas.” Ayata considĂšre Ă©galement que le projet de constitution risque de menacer l’Ă©quilibre des pouvoirs en Turquie en donnant trop de pouvoir au Parlement et au gouvernement. Selon Erdogan, ce sont les Ă©lecteurs turcs qui auront le dernier mot. Un rĂ©fĂ©rendum constitutionnel pourrait ĂȘtre organisĂ© dĂšs l’annĂ©e prochaine. Â
Le gouvernement turc veut lever l’interdiction de porter le voile Ă l’universitĂ©
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Associated Press, le 19 septembre 2007 Ă 16h17 ISTANBUL (AP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit favorable mercredi Ă l’abrogation de la loi interdisant le port du voile dans les universitĂ©s. “Le droit Ă un enseignement supĂ©rieur ne peut pas ĂȘtre restreint en raison de la tenue que porte une jeune femme”, explique-t-il dans un entretien publiĂ© par le “Financial Times”. “Un tel problĂšme n’existe pas dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, mais il y a un problĂšme en Turquie et je crois que ceux qui sont en politique ont pour premier devoir de rĂ©soudre ce problĂšme”, a poursuivi M. Erdogan, issu du Parti de la justice et du dĂ©veloppement (AKP). L’AKP a demandĂ© Ă des parlementaires et juristes de rĂ©diger une nouvelle Constitution. Le document actuel, souvent critiquĂ© pour ses aspects trop restrictifs, a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© aprĂšs un coup d’Etat militaire en 1980. Selon un projet de rĂ©vision examinĂ© par les autoritĂ©s judiciaires la semaine derniĂšre, l’interdiction du foulard dans les universitĂ©s pourrait ĂȘtre supprimĂ©e. L’opposition accuse le gouvernement de vouloir empiĂ©ter sur les traditions laĂŻques de la Turquie. Associated Press Â
Edito du Monde Immigration et éthique
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Pour la quatriĂšme fois en quatre ans, les dĂ©putĂ©s ont donc adoptĂ© une nouvelle loi sur l’immigration. Ce texte renforce les lĂ©gislations restrictives de 2003 et 2006, conformĂ©ment aux engagements de Nicolas Sarkozy durant sa campagne. Ainsi, “la connaissance de la langue et des valeurs de la RĂ©publique” sera dĂ©sormais exigĂ©e des candidats Ă l’entrĂ©e en France. Les conditions de ressources exigibles du demandeur au bĂ©nĂ©fice du regroupement familial devront ĂȘtre au moins Ă©gales au smic. Les parents dont les enfants auront bĂ©nĂ©ficiĂ© du regroupement familial devront conclure avec l’Etat un “contrat d’accueil et d’intĂ©gration”. En matiĂšre d’asile, enfin, le dĂ©lai de saisine de la commission de recours des rĂ©fugiĂ©s en cas de rejet d’une demande d’asile est rĂ©duit d’un mois Ă quinze jours, c’est-Ă -dire rien ou presque. S’il s’en Ă©tait tenu lĂ , ce projet constituerait un nouveau et sĂ©vĂšre tour de vis Ă l’entrĂ©e des Ă©trangers en France. Il serait, Ă ce titre dĂ©jĂ , contestable sur plusieurs dispositions, tant leurs modalitĂ©s improbables d’application et de financement tracent un parcours d’obstacles quasi infranchissables pour tout candidat Ă l’immigration dans notre pays. Mais ce texte va plus loin sur deux points essentiels. D’une part, il autorise le recensement des origines raciales ou ethniques pour la conduite d’Ă©tudes sur “la discrimination et l’intĂ©gration”. De nombreux chercheurs ou personnalitĂ©s plaident en ce sens, nombre d’autres craignent qu’une brĂšche soit ainsi ouverte dans le principe d’Ă©galitĂ©. Ce dĂ©bat, sĂ©rieux, mĂ©ritait mieux qu’une discussion bĂąclĂ©e. D’autre part, et surtout, en adoptant, ne serait-ce qu’Ă titre facultatif et expĂ©rimental, un amendement qui prĂ©voit des tests gĂ©nĂ©tiques pour apporter une preuve de filiation de la part d’un candidat au regroupement familial, l’AssemblĂ©e bafoue des principes Ă©thiques et juridiques. L’auteur de cet amendement et rapporteur du projet de loi, Thierry Mariani, a rĂ©pliquĂ© Ă ses contradicteurs, y compris de droite, qu’il n’avait de “leçons de morale” Ă recevoir de personne. Il a tort. Cette disposition est en effet contraire Ă la loi de bioĂ©thique de 1994, confirmĂ©e en 2004. En France, les tests gĂ©nĂ©tiques Ă des fins autres que scientifiques ou mĂ©dicales sont interdits par l’article 16 du code civil, sauf dans des cas graves et sous contrĂŽle judiciaire. En votant l’amendement Mariani, l’AssemblĂ©e balaie donc ce principe au nom de la lutte contre la fraude Ă l’immigration. Il banalise pour les Ă©trangers une dĂ©marche que le lĂ©gislateur avait voulue exceptionnelle, et qui le reste pour les Français. Bref, cet amendement n’est pas seulement discriminatoire. Au nom de la diffĂ©rence nationale, il rompt de maniĂšre choquante avec l’esprit du droit rĂ©publicain. (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 21 septembre 2007)