9 octobre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année,N° 3426 du 09.10.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Al Badil Express: Radhia Nasraoui et Hamma Hammami convoqués cet après-midi par la brigade de lutte anti- criminelle Dr. Patrick CHALTIEL: Le jugement en appel du Dr Ahmed ELEUCH ajourné pour le 15 octobre 2009 ! Luiza Toscane: 6 octobre 2008-6 octobre 2009 : un an de rétention, mais pourquoi ? – Les six de Lukavica sont en grève de la faim Omar Khayyam: Les mirages de Carthage Le Monde: A Tunis, le quotidien d’un couple d’opposants Le Monde: La Tunisie et ses ombres Le Monde: Cyber-résistants au Maghreb AFP: Près du quart de la planète est musulmane, soit 1,57 milliard de personnes (étude) PurePeople: Diam’s : la chanteuse est désormais mariée… et voilée ! AFP: L’UE accepte de signer un accord d’association avec la Syrie (diplomates) AFP: Accord UE-Syrie: « nouvelle étape dans la dynamique de rapprochement » (Paris)

Radhia Nasraoui et Hamma Hammami convoqués cet après-midi par la brigade de lutte anti- criminelle

 

Un policier en civil s’est présenté cet après-midi à 15h30 heure locale, au domicile de Me Radhia Nasraoui, défenseure des droits humains et présidente de l’ALTT, et de Hamma Hammami, porte parole du PCOT. Il est venu remettre à Me Nasraoui une convocation pour 16h00, soit 30 minutes plus tard, aux locaux de la brigade de lutte anti- criminelle section d’Elgorjani. Me Nasraoui a refusé de recevoir cette convocation illégale, car ne mentionnant aucun motif. A 17h15, le même agent revient, cette fois-ci pour remettre à Hamma Hammami une convocation pour 17h30 à la même section de la brigade de lutte anti-criminelle. Il a refusé la convocation car aucun motif n’y est inscrit. Tout laisse à penser que le but dissimulé derrière ces convocations, est d’empêcher Hamma Hammami de se rendre à Paris ce soir. Il devrait intervenir dans une conférence organisée par l’association sciences Po Monde Arabe demain 10 octobre 2009. Le thème en est la situation politique et sociale en Tunisie à la veille des « élections » du 25 de ce mois. (Source: « Al Badil Express » le 9 octobre 2009)


Le jugement en appel du Dr Ahmed ELEUCH ajourné pour le 15 octobre 2009 !

Nous portons à la connaissance de l’opinion publique que la cour d’appel de Tunis a décidé le 5 octobre 2009 de reporter la prononciation de son jugement en appel pour le 15 octobre 2009. Dr Ahmed Eleuch a été emprisonné pour des raisons politiques pendant 49 jours avant d’être libéré par une grâce présidentielle. Cette libération a été unanimement appréciée et saluée par de très nombreux soutiens à travers le monde entier.   Malgré le fait que ce report a été prétexté par l’absence d’un document judiciaire, et sans vouloir commenter la décision de la justice tunisienne, nous tenons à exprimer, malgré tout, notre inquiétude occasionnée par ce report et nous exprimons notre souhait que la grâce présidentielle obtenue puisse permettre de clôturer cette affaire politique le plus rapidement possible. Notre ami Ahmed Eleuch sera contraint de s’absenter de son travail à Paris pendant plusieurs jours pour aller, encore une fois, se présenter devant les juges pour un dossier vide, vieux de 17 ans. Nous demeurons vigilants, avec un vrai espoir que le 15 octobre prochain sera l’occasion de classer définitivement cette affaire qui nuit aussi bien à l’image de la Tunisie qu’à celle de la France. Dr. Patrick CHALTIEL Président du Comité International pour la libération d’Ahmed Eleuch Site internet : www.liberez-ahmed-eleuch.net Contact : liberez.ahmed.eleuch@gmail.com

6 octobre 2008-6 octobre 2009 : un an de rétention, mais pourquoi ?  Les six de Lukavica sont en grève de la faim

Le 6 octobre 2008, Imad El Houssine, un Bosniaque d’origine syrienne, était placé au centre de rétention pour étrangers de Lukavica, dans l’attente de son renvoi en Syrie. Le 6 octobre 2009, il est toujours au centre, déchu officiellement de sa nationalité bosniaque, confirmé dans le rejet de sa demande d’asile et de titre de séjour. A la suite de sa plainte au niveau de la CEDH, différentes juridictions bosniaques se sont renvoyées la balle, dans une interminable partie de ping-pong dont on imagine mal le dénouement. Au cours de l’année 2009, il a été rejoint par cinq compagnons d’infortune : le 10 février : Omar Frendi, un ex Bosniaque d’origine algérienne, le 24 avril : Amar Al Hanchi, un ex Bosniaque d’origine tunisienne, le 4 mai : Zeyad Algertani, un ex Bosniaque d’origine irakienne, le 5 mai : Aïssa Benkhira, un ex-Bosniaque d’origine algérienne et le 23 juin : Fadhil Saaied Awad Al-Hamdani, un ex-Bosniaque d‘origine irakienne.

Deux d’entre eux sont venus en Yougoslavie, -c’est le cas de Fadhil el Hamdani et Imad El Houssine-, pour y suivre leurs études. Les autres sont arrivés plus tard en Bosnie, pour des prêter main forte aux musulmans bosniaques.

Tous sont mariés à des ressortissantes bosniaques et ont des enfants bosniaques. En application de la nouvelle loi sur la nationalité, cette dernière leur a été retirée et ils n’ont pas eu droit au séjour au Bosnie, l’argumentaire des autorités de ce pays reposant en dernière analyse sur l’invocation d’une menace pour la sécurité du pays. Bien évidemment, la raison en question repose sur des éléments ou des preuves que ni les intéressés ni leurs avocats n’ont été autorisés à connaître. C’est en vertu d’un décret régalien, qui les prive de toute défense, qu’ils sont aujourd’hui retenus, retenus et non incarcérés, car l’incarcération suppose passage devant la justice, accès au dossier, droit de se défendre et prononcé d’une peine limitée dans le temps ainsi que et des droits pour le prisonnier. La rétention au centre pour étrangers de Lukavica est une peine non prononcée par une juridiction, indéfinie, donc illimitée ? Guantanamo en Bosnie ? Les retenus n’ont pas accès aux droits réservés à des prisonniers et vivent de plus dans l’angoisse d’un renvoi vers leurs pays d’origine, pays où ils seraient torturés et emprisonnés, dans la crainte d’une séparation définitive d’avec leurs épouses et enfants.

Les centaines d’ex Bosniaques d’origine arabe ou musulmane n’ont pas tous été arrêtés et placés au centre de rétention. Les autorités bosniaques ont fait du zèle en mettant à profit le contexte la visite en Bosnie de Jo Biden, le vice-Président des Etats-Unis pour déployer des forces de police devant les domiciles de ces ex Bosniaques et en arrêter certains, ce qui accrédite la thèse d’arrestation pour des raisons uniquement politiques. Le ministre de la Sûreté, Tarik Sadovic, aurait été démis de ses fonctions en juillet 2009 pour avoir fait de l‘obstruction à l‘expulsion à des arabo musulmans, et les Américains auraient exercé des pressions sur son parti . Mais les Américains et les Européens qui ont mis le pays sous leur tutelle ont peut-être obtenu gain de cause puisque nombre de ces ex-Bosniaques se sont enfuis de Bosnie dans la crainte d’être arrêtés et renvoyés vers leurs pays d’origine.

Faute de preuves, et pour tenter de monter l’opinion publique contre eux ?, cet été, une partie de la presse a utilisé largement l’évasion d’un criminel de droit commun, Kamel Karray, un ex Bosniaque d’origine tunisienne, pour créer l’amalgame. Le Balkan Investigative Reporting Network est allé jusqu’à le présenter comme « le chef des islamistes de Bosnie » ou « une figure centrale des réseaux islamistes » et sa photo a été remplacée par celle d’Imed El Hussine dans la présentation qui en a été faite par « Le Courrier des Balkans » qui a traduit et publié l‘article en français .

A l’heure où les secrets d’Etat se doublent d’une campagne médiatique, les six de Lukavica et les familles qu’ils ont fondées en Bosnie devraient pouvoir compter sur le soutien des défenseurs des droits de l’Homme. Le 4 octobre dernier, ils ont annoncé qu’ils commençaient une grève de la faim et ils se sont adressés aux institutions européennes, aux autorités bosniaques et aux ONG internationales de droits de l’homme pour les presser d’intervenir .

Luiza Toscane  


 

Les mirages de Carthage

Tunis – (TNA) – L’état de santé du général Zine El-Abidine Ben Ali est le sujet de conversation numéro un en Tunisie. Que se passera-t-il en si sa maladie prolongée l’empêche d’exercer ses fonctions présidentielles?  L’article 57 de la Constitution est clair à ce sujet (1). En cas de « décès, de démission ou d’empêchement absolu », le président de la Chambre des députés est immédiatement investi des fonctions de la Présidence de l’État par intérim ». Le problème qui se pose aujourd’hui: comment constater l’empêchement absolu ? Le Conseil constitutionnel osera-t-il, le jour J, réquisitionner un groupe des médecins dont la mission serait d’ausculter Ben Ali et de constater son incapacité à exercer le pouvoir ?  Si ce scénario de la destitution médicale se réalise, la tâche de l’actuel président du parlement, Foued M’bazzaa, ne sera pas facile. Puisque la Constitution lui interdit de se porter candidat à la présidence, il jouera le rôle ingrat d’arbitre dans la guerre des clans qui se déclenchera dès le départ de Ben Ali de Carthage. Si Leïla et son clan sortent perdants de la « guerre civile » autour du trône de Carthage, ils n’auront d’autre choix que de quitter la Tunisie à la sauvette. La Tunisie paiera une forte rançon pour leur départ définitif. Des milliards de dinars tunisiens convertis en dollars prendront l’avion pour aller passer des vacances dorées en Egypte, à Abu Dhabi, au Canada etc. À Redeyef, il y aura une autre explosion populaire. Mais cette fois-ci ce sera une explosion de joie. Les « chiens de Leïla », c.-à-d. les flics anti-émeute, ne tabasseront plus la population et ne pilleront plus les commerces. Mais cette joie sera de courte durée. Passer d’un Omar Bongo à un Ali Bongo est-ce vraiment un changement ? That’s the question ! — (1)- Article 57 (Modifié par la loi constitutionnelle n° 88-88 du 25 juillet 1988 et par la loi constitutionnelle n° 2002-51 du 1er juin 2002).  » En cas de vacance de la Présidence de la République pour cause de décès, de démission ou d’empêchement absolu, le Conseil constitutionnel se réunit immédiatement et constate la vacance définitive à la majorité absolue de ses membres. Il adresse une déclaration à ce sujet au président de la Chambre des conseillers et au président de la Chambre des députés qui est immédiatement investi des fonctions de la Présidence de l’Etat par intérim, pour une période variant entre quarante cinq jours au moins et soixante jours au plus. Si la vacance définitive coïncide avec la dissolution de la Chambre des députés, le président de la Chambre des conseillers est investi des fonctions de la Présidence de l’Etat par intérim et pour la même période. Le Président de la République par intérim prête le serment constitutionnel devant la Chambre des députés et la Chambre des conseillers réunies en séance commune et, le cas échéant, devant les deux bureaux des deux Chambres. Si la vacance définitive coïncide avec la dissolution de la Chambre des députés, le Président de la République par intérim prête le serment constitutionnel devant la Chambre des conseillers et, le cas échéant, devant son bureau « . Le Président de la République par intérim ne peut présenter sa candidature à la Présidence de la République même en cas de démission. Le Président de la République par intérim exerce les attributions dévolues au Président de la République sans, toutefois, pouvoir recourir au référendum, démettre le gouvernement, dissoudre la Chambre des députés ou prendre les mesures exceptionnelles prévues par l’article 46.  » Il ne peut être procédé, au cours de la période de la présidence par intérim, ni à la modification de la Constitution ni à la présentation d’une motion de censure contre le Gouvernement.  » Durant cette même période des élections présidentielles sont organisées pour élire un nouveau Président de la République pour un mandat de cinq ans. Le nouveau Président de la République peut dissoudre la Chambre des députés et organiser des élections législatives anticipées conformément aux dispositions du deuxième alinéa de l’article 63. (Source : blog de Omar Khayyam (censuré en Tunisie), le 7 octobre 2009) Lien : http://omarkhayyam.blogsome.com/  


Reportage

A Tunis, le quotidien d’un couple d’opposants

Chronique de la vie quotidienne d’une opposante politique et d’un défenseur des droits de l’homme en Tunisie. Acte I : le 29 septembre au matin, Radhia Nasraoui, une avocate connue pour sa lutte en faveur des libertés, découvre en quittant son domicile de Tunis que les quatre pneus de sa voiture ont été tailladés. Tous les opposants subissent ce genre de représailles. .. L’avocate s’apprêtait à aller chercher son mari, Hamma Hammami, à l’aéroport de Tunis-Carthage. Porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), une petite formation, il a dénoncé, quatre jours plus tôt, sur Al-Jazira et France 24, la répression, la corruption et la façon, a-t-il dit, « dont la famille du président Ben Ali s’enrichit sur le dos des Tunisiens ». Dans la foulée, il a appelé au boycottage de l’élection présidentielle du 25 octobre. Acte II. Alors qu’il est encore dans l’aéroport, du côté de la douane, dans la partie inaccessible au public, Hammami est encerclé par une vingtaine de policiers en civil. « Ils se sont rués sur moi et m’ont roué de coups », raconte-t-il. Le passage à tabac se poursuit dans un petit bureau. Hammami est ensuite traîné hors de l’aérogare, toujours sous une volée de coups. Sa femme tente d’intervenir. Elle se fait malmener. « J’ai vu Hammami juste après son agression. Il crachait du sang, souffrait d’une blessure à l’oeil, d’une autre à l’oreille et saignait de partout », témoigne Mokhtar Trifi, le président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme. Exploser à tout moment Acte III. Le 4 octobre, Hammami, en compagnie de sa fille Sarah, 10 ans, se rend de nouveau à l’aéroport de Tunis-Carthage pour accueillir sa femme de retour de Genève. Comme sa voiture n’a toujours pas été réparée, un ami avocat, Raouf Ayadi, l’accompagne. Sur place, bizarrement, les choses traînent en longueur. Le bagage de Radhia Nasraoui est introuvable. Quand ils finissent par regagner le parking, sans la valise, ils découvrent que la voiture de Raouf Ayadi a été forcée. Elle peine à démarrer. Un bruit étrange s’échappe du réservoir à essence. Les quatre passagers sortent du véhicule. Ils appellent à l’aide un mécanicien. Celui-ci leur dit après examen du réservoir : « On a mélangé à l’essence un produit inflammable.  » Quelques heures plus tard, un professeur de chimie à l’université de Tunis confirme le diagnostic : « Il s’agit de la combinaison de deux acides, très dangereux. Ça pouvait exploser à tout moment. » « Est-ce qu’on finira par nous liquider physiquement ? », s’interroge Radhia Nasraoui. Florence Beaugé (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 9 octobre 2009)  

La Tunisie et ses ombres

 
Dans une Tunisie anesthésiée par plus de vingt années de régime policier, il est difficile d’imaginer le temps où une vie politique fiévreuse animait le pays. Cette période, qui précède l’indépendance de la Tunisie et court jusqu’à ce que le président Bourguiba devienne un despote, Gilbert Naccache la fait revivre avec l’honnêteté de l’historien et la passion de celui qui en fut un témoin et un acteur. A 15 ans, « jeune lycéen juif avide d’action », Naccache est séduit par le Parti communiste qui lutte, au côté du Néo-Destour de Bourguiba, pour l’indépendance. L’ambiance est « formidable ». Fréquenter le Parti, c’est croiser dans les rangs nationalistes des intellectuels prestigieux et vivre une semi-clandestinité exaltante et sans grand risque. Lorsque Naccache subit sa première arrestation, en février 1954, à la suite d’une distribution de tracts, l’affaire se solde par une simple admonestation. Le livre décrit ensuite par le menu la mécanique qui va aboutir, après l’indépendance, à la mise en place d’un régime autoritaire. Les événements extérieurs pèseront sur cette évolution. Ainsi, l’auteur attribue-t-il au souci de contrôler les 300 000 réfugiés algériens installés en Tunisie pendant la guerre d’indépendance l’origine de la police politique tunisienne. De même, Gilbert Naccache souligne combien la guerre des Six-Jours de 1967 et le cortège de manifestations anti-juives qui a suivi ont provoqué le départ massif des juifs tunisiens et contribué à la « fermeture progressive des esprits » dans le pays. Gilbert Naccache choisit de rester. Et de continuer à militer. Il le fait non plus au sein du PC mais aux côtés des trotskistes, avant de flirter, après Mai 68, avec le maoïsme. Ce qui ne varie pas, c’est l’opposition radicale de l’auteur à Bourguiba et à son régime. Naccache reconnaît volontiers que le « père de l’indépendance » a fait passer la Tunisie « dans un XXe siècle rationaliste ». Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, ce choix ne doit pas occulter la face sombre du « bourguibisme » : « un régime autoritaire qui ne tolérait pas la moindre contestation, n’accordait aucune liberté autre que celle de l’applaudir » et, sur le plan international, une « allégeance aux Etats-Unis ». L’auteur met en garde ceux qui, ayant la mémoire courte, ont « paré de toutes sortes de vertus » le règne de Bourguiba. Il parle en connaissance de cause. Arrêté en mars 1968, il n’a été libéré qu’en 1979. Qu’as-tu fait de ta jeunesse ? Itinéraire d’un opposant au régime de Bourguiba, de Gilbert Naccache, éd. Cerf/Mots passants, 284 p., 18 €.  Jean-Pierre Tuquoi (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 13 mai 2009)
 

Chronique

Cyber-résistants au Maghreb

 
par Jean-PierreTuquoi Blogs, réseaux sociaux, forums de discussion… Dans les pays du Maghreb, ces outils de communication, qui ont surgi ces dernières années dans le sillage d’Internet et du téléphone mobile, inquiètent les pouvoirs. Synonymes à leurs yeux d’une menace diffuse, impalpable et donc difficile à contrôler, ils font figure de suspects. Ne sont-ils pas porteurs à l’occasion d’une contestation radicale ? Grâce à la création quasi instantanée de réseaux informels, ne vont-ils pas prospérer et occuper la place des partis politiques traditionnels à l’agonie de Tunis à Rabat en passant par Alger ? La riposte est à la mesure de la perception de la menace. Au Maroc, où les cybercafés sont légion et l’usage du téléphone portable banal, un jeune a été condamné par la justice à de la prison pour avoir « emprunté » sur Facebook l’identité du frère du roi Mohammed VI – lequel devait par la suite gracier le « premier prisonnier politique de Facebook ». Toujours dans le royaume, lors du dernier ramadan, une période de jeûne pour les musulmans, des utilisateurs de Facebook, au nom de la liberté individuelle, projetaient de croquer des sandwichs à l’écart de tout, dans une forêt à mi-chemin entre Rabat et Casablanca. Le jour prévu, au lieu de rendez-vous, les policiers étaient plus nombreux que les « dé-jeûneurs » qui furent embastillés sur-le-champ. Les pays voisins ne sont pas mieux disposés. En Tunisie, où dès 2001 un cyber-résistant se mettait à dos la police et la justice en créant un magazine en ligne (TuUNeZine), Internet est sous haute surveillance. Nombre de sites sont inaccessibles, tout comme les blogs d’opposants en exil. Le cas de l’Algérie est un peu différent. Internet et téléphone mobile sont moins développés qu’en Tunisie et au Maroc. Et les connexions à Internet plus coûteuses qu’ailleurs. D’où sans doute l’absence de contrôle de l’Etat sur les contenus. L’internaute algérien a accès à tous les sites sans exception. S’il est blogueur, il peut écrire ce qu’il veut, critiquer le président Bouteflika pour avoir modifié la Constitution pour conserver le pouvoir ou se plaindre d’un service militaire trop long, sans redouter les foudres du pouvoir. Mais jusqu’à quand ? Une loi est en cours de discussion au Parlement qui prévoit la création d’une « cyber-police ». Il lui reviendra de surveiller les activités « subversives » et celles qui portent atteinte à la « sécurité nationale ». Les termes en sont suffisamment vagues pour faire craindre une interprétation extensive. Surtout, l’Algérie risque de donner des idées à ses voisins à l’heure où, dans le monde arabo-musulman, les lois pour contrôler Internet commencent à fleurir. Les Emirats en ont voté une en 2006. L’Arabie saoudite a suivi. L’Irak s’apprête à faire de même. Les cyber-résistants vont-ils se mobiliser ? (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 9 octobre 2009)  

Près du quart de la planète est musulmane, soit 1,57 milliard de personnes (étude)

 
AFP, le 8 octobre 2009 à 03h06 WASHINGTON, 8 oct 2009 (AFP) – Sur le 1,57 milliard de musulmans que compte le monde, les deux-tiers vivent en Asie. Quelque 38 millions de musulmans vivent en Europe, dont 3,5 millions en France. 1,57 milliard de personnes sont musulmanes dans le monde, soit près du quart de la population de la planète. C’est ce que révèle une vaste enquête du centre de recherche indépendant Pew research center publiée, jeudi 8 octobre, aux Etats-Unis. Cette étude, qui a rassemblé des données portant sur plus de 200 pays, est « le plus grand projet de ce type à ce jour », indique le centre de recherche américain. Asie en tête Deuxième constat : près des deux-tiers des musulmans vivent en Asie. Seulement un musulman sur cinq vit au Proche-Orient ou en Afrique du Nord, bien que plus de la moitié des 20 pays de la région soient majoritairement musulmans. C’est l’Indonésie qui compte le plus de musulmans au monde, avec près de 203 millions de personnes (88% de la population), représentant un peu moins de 13% des musulmans de la planète. Le Pakistan compte 174 millions de musulmans, soit 96% de la population. L’Inde arrive en troisième place, avec près de 161 millions, soit 13,4% de sa population. 38 millions de musulmans en Europe La grande majorité, soit 87 à 90%, des musulmans du monde sont des sunnites, contre 10 à 13% de chiites, révèle également l’enquête qui estime qu’il y a entre 154 et 200 millions de musulmans chiites dans le monde, dont 70 millions vivent en Iran. L’Egypte a la population musulmane la plus importante de la région regroupant le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, tandis que le Nigeria a la plus grande population musulmane de l’Afrique sub-saharienne. Quelque 38 millions de musulmans vivent en Europe, dont 16 millions en Russie, 4 millions en Allemagne et 3,5 millions en France, selon le centre de recherche. Sur les quelque 4,6 millions de musulmans qui vivent sur le continent américain, plus de la moitié, soit environ 2,5 millions, se trouvent aux Etats-Unis.

Diam’s : la chanteuse est désormais mariée… et voilée ! (réactualisé)

A l’aube de la sortie de son nouvel album SOS,Diam’s fait parler d’elle d’une façon surprenante. Celle que l’on connaît pour sa verve et ses mots forts fait l’objet d’un long article dans les pages de Paris-Match dans lequel on la voit porter le voile.

Les photos qui figurent dans Paris-Match, en kiosque aujourd’hui, confirment son engagement. Le journaliste fait état des changements de comportement de la jeune femme qui accompagnent les clichés : Diam’s porte un voile noir associé à une tenue traditionnelle noire et elle refuserait de faire la bise aux garçons. Toutefois, elle a choisi de prier en la mosquée de Gennevilliers, connue pour pratiquer un islam tolérant. Quant à son refus de faire la bise, ne coïnciderait-il pas seulement avec le Ramadan, période durant laquelle hommes et femmes se montrent distants ? Elle prie deux heures alors qu’une prière dure quarante-cing minutes, lit-on dans Paris-Match, mais la découverte d’une religion ne nécessite-t-elle pas beaucoup de temps ? Le recueillement a-t-il une durée limitée ? Voir Diam’s voilée suscite ainsi de nombreuses interrogations et fait naître des rumeurs et des craintes. L’artiste refuse quant à elle de s’expliquer sur la question, choisissant de ne pas mêler ses convictions religieuses et la musique.Lors de ses récents shows, postérieurs à sa conversion, elle s’est affichée avec son look habituel, mais la tête couverte. Pour la pochette de son album, elle est simplement habillée de blanc et les cheveux masqués par une casquette. Diam’s revient mais d’une manière différente de celle que l’on attendait. Sa musique reste tout aussi forte comme on peut l’écouter avec le singleEnfants du désert. Si elle vit toujours à Neuilly, les profits engendrés par son disque seront donnés aux associations humanitaires, telle Les Enfants du désert. Aujourd’hui, elle serait mariée avec Aziz depuis 2 mois, un homme qu’elle a rencontrée par l’intermédiaire deson amieVitaa avec qui elle a chanté le célèbre titre Confessions nocturnes. Un coup de foudre, une cérémonie intime selon Paris-Match. Néanmoins, Diam’s, qui semble avoir trouvé sa voie vers la sérénité, s’apprête pourtant à faire face à un véritable tourbillon médiatique… Retour sur son parcours :

Diam’s, alias Mélanie Georgiades, est née à Nicosie sur l’île de Chypre il y a 29 ans. Après la séparation de ses parents, elle quitte son pays pour en adopter un autre, la France, avec sa mère. Elle n’a que 4 ans mais l’absence de son père provoque une blessure en elle qui transparaît encore à travers ses textes. Adolescente, elle se forge sa personnalité dans la banlieue du 91 et découvre le rap. Son talent explose dans les médias avec le tube DJ qui figure sur l’album Brut de femmes en 2003, son deuxième album. En 2006, Dans ma bulle fait aussi un carton et asseoit sa notoriété. Diam’s est une figure réellement incontournable du rap français mais aussi des femmes. Engagée dans de nombreuses causes comme la violence conjugale ou pourAmnesty International, elle n’aime pas se taire et les paroles de ses chansons le montrent bien. Malgré le succès incontestable de ses oeuvres, Diam’s vit difficilement la surexposition médiatique et le monde impitoyable du show-business. Après son troisième album, la chanteuse se retire loin des projecteurs.Souvenez-vous, en mars 2008, elle fondait en larmes sur le plateau des Victoires de la musique et quittait la scène.Elle avait déboulé dans un magazine people, folle de rage, elle s’était faitagresser en bas de chez elle en décembre 2007 (elle retirera sa plainte). Dans ce monde nouveau pour elle, rempli de faux amis, de relations compliquées, de mauvais conseillers, de surmédiatisation et d’argent qui coule à flots, son succès lui aurait fait perdre pied…

D’après Paris-Match, elle a effectué un voyage en Afrique, pour donner des concerts mais aussi pour trouver un sens à sa vie, bousculée par des événements qui ne sont pas faciles à appréhender. Si la chanteuse n’abandonne pas la musique puisqu’elle est directrice artistique de labranche française du label Motown, elle se ressource dans la spiritualité, plus précisément celle de l’Islam. SY

(Source: « PurePeople » le 8 octobre 2009)

Lien:http://www.purepeople.com/article/diam-s-la-chanteuse-est-desormais-mariee-et-voilee-reactualise_a41539/1

 

L’UE accepte de signer un accord d’association avec la Syrie (diplomates)

AFP, le 8 octobre 2009 à 19h06 BRUXELLES, 8 oct 2009 (AFP) –  Les représentants des Etats de l’UE se sont mis d’accord jeudi pour signer fin octobre un accord d’association avec la Syrie après plusieurs années d’hésitation, liées à la situation des droits de l’Homme dans ce pays, a annoncé à l’AFP une source diplomatique. « La signature de l’accord est prévue avec la Syrie le 26 octobre à Luxembourg », a précisé ce diplomate européen. Alors qu’une première mouture d’un projet d’accord attendait depuis 2004 d’être approuvée par les gouvernements européens, les Pays-Bas ont longtemps opposé leur veto à la signature de cet accord d’association, insistant pour qu’une clause de suspension en cas d’atteinte aux droits de l’Homme soit inclue dans l’accord. Fin septembre à Paris, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, avait prévenu que son pays n’accepterait pas « un accord assorti de conditions politiques ». Au final, un compromis présenté par la présidence suédoise de l’UE prévoit que le projet d’accord soit accompagné d’une déclaration séparée des Etats européens, « disant en substance que l’UE se réserve le droit de suspendre l’accord d’association » en cas d’atteinte aux droits de l’Homme, a indiqué ce diplomate. L’UE aimerait à travers cet accord notamment encourager Damas à jouer un rôle constructif au Proche-Orient et dans les relations israélo-palestiniennes.  

Accord UE-Syrie: « nouvelle étape dans la dynamique de rapprochement » (Paris)

AFP, le 8 octobre 2009 à 14h37 PARIS, 9 oct 2009 (AFP) -Les députés ont achevé vendredi l’examen du projet de loi sur les jeux et les paris en ligne que l’opposition qualifie de « loi de complaisance » en faveur des « amis » du chef de l’Etat. L’Assemblée se prononcera mardi prochain par un vote solennel sur l’ensemble de ce texte défendu par Eric Woerth, ministre du Budget. Il comporte une soixantaine d’articles sur lesquels ont été déposés 1.350 amendements. Le groupe UMP, à l’exception de plusieurs de ses membres, soutient ce texte de même que le groupe du Nouveau centre (NC). Les groupes socialiste, radical et citoyen (SRC) et de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Vert) y sont hostiles. Le Sénat devrait examiner le projet de loi à son tour en novembre. L’objectif du gouvernement est que ce texte, qui prévoit d’ouvrir à la concurrence les paris sportifs, les paris hippiques et le poker en 2010, puisse s’appliquer pour la Coupe du monde de football qu’organise l’Afrique du Sud durant l’été 2010. « Nous avons choisi une voie médiane que je crois juste et efficace », a assuré le ministre du Budget. « Celle de l’ouverture maîtrisée (face à) l’explosion des jeux sur internet (et) une offre illégale pléthorique. » Pour Gaëtan Gorce, député socialiste, le projet de loi ne permettra pas au gouvernement de maîtriser la concurrence. « Loi de circonstances, sans doute, mais surtout loi de complaisance », a-t-il affirmé. Le texte oblige les opérateurs à demander une licence d’exploitation auprès de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) qui sera chargée de vérifier la conformité des activités par rapport à la législation, de faire la chasse aux délits éventuels et de lutter contre l’addiction aux jeux. MONTANT DES MISES DE 36,7 MILLIARDS Eric Woerth a estimé « qu’une cinquantaine » d’opérateurs devraient obtenir la licence d’exploitation nécessaire. L’agrément sera d’une durée de 5 ans renouvelables. Le texte, qui inscrit le principe d’interdiction de participation des mineurs aux jeux d’argent et de hasard, renforce les mesures de lutte contre les sites illégaux de jeux d’argent. Il offre, par exemple, la possibilité pour des agents du ministère de l’Intérieur, de participer sous pseudonyme à des jeux en ligne. Enfin, parmi de nombreuses mesures, le projet de loi aligne la fiscalité des jeux en ligne sur celle des jeux en « dur », c’est-à-dire les casinos, La Francaise des jeux et le PMU. Le texte prévoit que l’Etat prélèvera 7,5% des mises des joueurs pour les paris sportifs et hippiques et 2% des mises pour le poker, une partie de ces recettes étant affectée à la lutte contre la dépendance aux jeux. Le secteur des jeux d’argent et de hasard est florissant malgré la crise. En 2008, précise un rapport de l’Assemblée, les Français ont misé 36,736 milliards d’euros par l’intermédiaire des deux détenteurs du monopole, la Française des jeux et le Pari mutuel urbain (PMU). Ce chiffre ne tient pas compte du jeu clandestin qui va des 10.000 à 40.000 machines à sous illégales aux tripots privés en passant par les sites illégaux de jeux et paris sur internet.

 

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