30 novembre 2005

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2018 du 30.11.2005

 archives : www.tunisnews.net


 
 

Exclusif

 

Atmosphère délétère au palais de Carthage…

 

Correspondance de Tunis (*)

 

III – Le pillage s’intensifie….

 

En attendant le jour J, celui d’une vacance – pour maladie ou décès de Zine – du pouvoir, la mise en coupe réglée du pays par les clans se poursuit de plus belle, impitoyablement.

 

Commençons par Zine lui-même : sa fortune personnelle, déjà colossale uniquement grâce aux commissions, renouvelées chaque année, sur les équipements lourds de l’armée et du ministère de l’intérieur – des centaines de milliards au total – ne lui suffit toujours pas. Il continue à assouvir sa voracité par de « menus privilèges » qu’il a un maladif plaisir à extorquer au pays et aux personnes. Il vient d’acquérir un terrain 1400 mètres carrés à Sidi Bou Said, jouxtant le cimetière et appartenant à la municipalité de la localité pour le symbolique prix de cinq dinars le mètre.

 

Auparavant, il s’est fait offrir, comme tout le monde le sait, dix mille mètres carrés à la baie des anges sur les hauteurs d’El Kantaoui par le trio Hmila, Touil et Belhassen Trabelsi en contrepartie du classement par décret d’un terrain de 28 hectares en zone verte à vocation non habitable. Il s’est permis ensuite d’exiger des autorités régionales de siéger le terrain. Coût de l’opération : autour de 200000 dinars. Ce n’est pas tout : il fait déclasser par décret publié dans le journal officiel du 18 avril 2005 (que tout le monde peut consulter) un terrain toujours sur la colline de Sidi Bou Said, appartenant au domaine hydraulique. L’AFH l’achète à la SONEDE et le revend immédiatement à Zine qui est en train d’y construire comme nous l’avions révélé dans une précédente correspondance, un palais pour sa fille Nesrine épouse Sakhr Mohamed Fahd Materi.

 

Passons aux autres éminents membres de la mafia. Belhassen Trabelsi, frère et associé de Leila épouse Zine, actif comme tout le monde le sait dans tous les secteurs juteux de l’activité économique (voir le reportage de Jeune Afrique l’Intelligent), vient de céder 20% du capital de « Carthago Airlines » à des banques privées pour la coquette somme de 5,8 millions de dinars. Un bénéfice net et brut puisque cette compagnie a survécu et prospéré sur le dos de Tunis Air à la quelle elle doit toujours au moins 16 millions de dinars. Son dernier exploit est l’ordre qu’il intima à une entreprise allemande de construction de baffles dans la région du Cap Bon pour lui céder 40% du capital. Refusant l’oukaze, l’entreprise décida de mettre la clé sous la porte. Deux cents ouvrières et ouvriers en ont perdu leur emploi.

 

Il faut bien que la riche panoplie des procédés mafieux de Belhassen trouve un champ d’application.  Monsieur Mahmoud Triki, promoteur d’une université privée en association avec une université nord américaine, va en faire les frais. Il a eu le malheur de voyager en compagnie de Belhassen sur un vol de Tunisair et a eu la saugrenue idée de solliciter l’intervention de ce dernier pour l’acquisition d’un terrain afin d’y construire le bâtiment de l’université. Il sera rappelé quelques jours plus tard par l’AFH qui l’informe qu’un terrain de quatre hectares lui a été octroyé mais au nom de Belhassen Trabelsi ! Ces personnes que nous citons et faits que nous révélons sont réels et étayés par des références précises.

 

Quant à  l’autre célèbre Trabelsi, Imed, il se présente aux officiers supérieurs de la douane en compagnie d’un certain Sliman Ourak et annonce, souverainement, que ce dernier sera nommé, « dans deux semaines » précise-t-il, Directeur général des douanes. Ca sera fait…

 

Sans oublier la grande marraine de l’équipe, « Hajja Nana » mère de Leila, qui n’a pas l’intention de se priver de sa part de pouvoir. Elle a réussi à maintenir en poste Montacer Ouaili qui a failli être limogé pour avoir détourné d’une manière trop voyante 400 000 dinars sur les marchés de l’informatique. Mieux encore, il sera promu Ministre des télécommunications sur ordre de « Hajja Nana ». Lui a-t-il rétrocédé une part du butin ? La question se pose.

 

Enfin le grand manitou, le grand ordonnateur de la cérémonie, Ben Dhia Abdelaziz.  A toutes fins utiles, et par l’intermédiaire d’un homme de main connu dans le monde des affaires pour être un authentique rapace, Ahmed Chaieb de son nom, représentant de Sulzer Suisse, il monopolise tous les marchés d’équipement de la SONEDE, de la STEG, de l’ONAS et de la CTN. Et dire qu’avec toute cette fortune, il n’a quand même pas hésité à se faire offrir pour un prix symbolique un terrain à Hammamet, ayant appartenu au domaine militaire et récupéré par l’hôtelier Raouf Kateb. Ce dernier étant devenu membre du sérail après avoir marié sa fille à l’un des fils de Moncef, frère de Leila… Ainsi va la deuxième république.

 

Fin.

 

(*) L’équipe de « tunisnews » a reçu les précisions nécessaires quant à l’identité des auteurs de ces importantes correspondances qui nous parviennent de Tunis.

UPP


 

 

MAGHREB CONFIDENTIEL N° 718 du 24/11/2005

TUNISIE

Mohamed Ali Ganzoui

L’ex-secrétaire d’Etat à la sécurité nommé ambassadeur de Tunis à Damas au lendemain de l’attentat de la synagogue de Ghriba en avril 2002, revient aux affaires.

Mohamed Ali Ganzoui vient d’être nommé par le président Ben Ali secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’intérieur et du développement local, chargé de la Sûreté nationale. Afin “d’accompagner” la nouvelle ouverture du chef de l’Etat vis-à-vis de l’opposition ? (voir ci-contre).

Tunis

Après les critiques américaines, Ben Ali tend la main à l’opposition

 

Au lendemain de la clôture du Sommet mondial de l’information, le président Ben Ali a chargé Zakaria Ben Mustapha, président du Comité supérieur des droits de l’homme, d’établir des contacts avec les partis d’opposition “pour examiner leurs préoccupations et leurs aspirations”.

Quelques heures avant la fin du sommet, la délégation américaine composée du sous-secrétaire d’Etat adjoint David Gross et du conseiller pour les affaires technologiques du président Bush, John Marburger, a diffusé la déclaration suivante: “Nous nous voyons dans l’obligation d’exprimer notre déception de voir que le gouvernement tunisien n’a pas tiré profit de cette importante manifestation pour démontrer son engagement pour la liberté d’_expression et de réunion dans le pays”.

UPP


Un flic tunisien échappe à la question

(Le Canard enchaîné – 90e année, N° 4439, du 23 novembre 2005)

 

Cela fait près de dix-huit mois que le parquet de Strasbourg garde dans les tiroirs un dossier d’instruction sur une affaire de tortures dont a été victime, en Tunisie, une personne réfugiée depuis en France.

Les faits remontent à octobre 1996: Zouleka H., épouse d’un Tunisien déjà réfugié politique en France, est alors arrêtée et conduite au commissariat de Jendouba. Elle y subit le supplice du “poulet rôti”: suspendue, nue, à une barre horizontale par les poignets et les chevilles, elle est frappée à coups de bâton, notamment par le commissaire Khaled Ben Saïd. Un an plus tard, Zouleka émigre en France, et, par la suite, apprend que ce sympathique Ben Saïd a été promu vice-consul de Tunisie à Strasbourg. Elle dépose plainte en mai 2001 contre lui et ses supérieurs – y compris le président Ben Ali – devant la justice française.

C’est alors qu’un commissaire de la brigade criminelle de Strasbourg, Philippe Dassonville, commet une étrange bourde: le 2 novembre 2001, il prévient poliment par téléphone Khaled Ben Saïd de la plainte déposée contre lui et de la convocation qui s’ensuit. Le vice-consul prend fissa la poudre d’escampette.

Le juge d’instruction Jean-Louis Jacob ne se dégonfle pas et, en février 2002, lance un mandat d’arrêt international puis, en juillet 2003, une commission rogatoire. En janvier 2004, l’avocat de la plaignante, Me Plouvier, écrit même à Chirac afin d’activer l’enquête en Tunisie. Tout cela pour rien.

Sans retour de sa commission rogatoire, le juge clôt l’instruction le 21 juin 2004. Et, depuis, le parquet roupille.

D.F.

 

(Source: Le Canard enchaîné, page 4, en bas à gauche, avec une illustration de Cabu: “L’image de la France en question”. Texte re-transcrit par les soins de Abdelwahab Al Hani.)

UPP


 
 

Arrestation d’un islamiste présumé en région parisienne

 

Associated Press, le 30.11.2005 à 13h58

            PARIS (AP) — Un Tunisien de 27 ans a été interpellé mercredi matin en région parisienne et placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur d’éventuels soutiens logistiques à une cellule

islamiste en Belgique dont une des membres a commis un attentat-suicide en Irak il y a quelques semaines, a-t-on appris de sources judiciaires.

            Cette interpellation est concomitante d’une opération menée en Belgique dans laquelle 14 personnes ont été arrêtées.

            De sources policières, on précise que l’homme, âgé de 27 ans, jusqu’alors inconnu des services de police, a été interpellé en Seine-Saint-Denis par la Direction de la surveillance du territoire

(DST, contre-espionnage) et qu’il aurait été en contact avec l’un des islamistes présumés interpellés lors du coup de filet mené mercredi matin en Belgique.

            Installé sur le territoire français depuis plusieurs mois, le Tunisien connaîtrait en outre l’époux islamiste de la kamikaze   -lequel se serait rendu avec sa femme en Irak.

            Lors de sa garde à vue, d’une durée théorique de 96 heures comme le prévoit la loi en matière de lutte antiterroriste, le Tunisien devrait s’expliquer sur de supposés “soutiens logistiques” ayant permis de faciliter le voyage du couple, mais aussi d’autres volontaires éventuels, vers l’Irak.

            En parallèle avec leurs homologues belges, les enquêteurs français agissent dans le cadre d’une information judiciaire, confiée depuis septembre dernier au juge Jean-François Ricard, pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste”.

            Une Belge, convertie à l’islam, a perpétré le 9 novembre un attentat-suicide contre une patrouille américaine à Bagdad.

 UPP


 

Belgique-14 personnes arrêtées en lien avec une kamikaze

 

Reuters, le 30.11.2005 à 14h06

 

par Emma Davis

 

            BRUXELLES, 30 novembre (Reuters) – Les autorités belges ont arrêté, dans les régions de Bruxelles et d’Anvers, 14 personnes soupçonnées d’être liées à une Belge qui a commis un attentat suicide en Irak il y a quelques semaines, a annoncé mercredi un porte-parole de la police.

            “Nous avons jusqu’à présent arrêté 14 personnes. Nous poursuivons nos recherches”, a déclaré le porte-parole, précisant que deux Tunisiens et trois Marocains faisaient partie des suspects arrêtés. Les autres sont de nationalité belge.

            La kamikaze, née en Belgique et d’origine européenne, s’était convertie à l’islam après avoir épousé un musulman.

            Le porte-parole de la police n’a pas révélé l’identité de la kamikaze mais a précisé qu’elle était âgée de 38 ans.

            “Nous savons que ces groupes préparent toujours des attentats (…) Ce que nous pouvons dire, c’est qu’il n’y avait pas d’attentats prévus en Europe”, a-t-il dit. Prié de dire si parmi les personnes arrêtées figuraient des membres de la famille de la kamikaze, il a répondu que ce n’était “pas une affaire de famille”.

            Le porte-parole a indiqué qu’un passeport belge avait été retrouvé sur le corps, ainsi que des documents montrant que la femme était entrée en Irak via la Turquie.

            Des responsables de la sécurité ont dit n’avoir pas souvenir de précédent d’attentat suicide perpétré en Irak par une Européenne.

            D’après un responsable américain en Irak, cité par le quotidien flamand De Standaard, l’attentat a été perpétré le 9 novembre au sud de Bagdad contre un convoi militaire américain. Il n’a fait aucune victime, la kamikaze exceptée.

            Une importante communauté musulmane vit en Belgique, qui a pu servir de base arrière à des islamistes impliqués dans des attentats, mais aucune action de ce type n’a été perpétrée sur le sol belge.

            Le procès de 13 hommes accusés d’appartenir à un groupe islamiste soupçonné d’être l’auteur des attentats de Madrid et de Casablanca, en 2004, s’est ouvert ce mois-ci à Bruxelles.

            Ils sont accusés d’avoir fourni des faux papiers, des caches et une aide logistique à des membres du Groupe islamique combattant marocain (GICM). Parmi eux figure Khalid Boulouo, chef présumé de la cellule belge du GICM.

UPP


 

Terrorismo: Islam: Daki assolto in appello

ANSA, le 28.11.2005 à 19h00

 

MILANO, 28 nov (ansa) La corte d’assise d’appello di Milano  ha assolto il marocchino Mohamed Daki, accusato di terrorismo  internazionale e di altri reati. I giudici hanno condannato a tre  anni i due tunisini imputati con Daki, derubricando il reato di  terrorismo internazionale in associazione per delinquere semplice.  Il marocchino era finito nei mesi scorsi al centro di una polemica  che ha visto contraporre la politica alla magistratura milanese.

 

La sentenza d’assoluzione in appello nei confronti di Mohamed  Daki supera quella di primo grado della giudice dell’udienza  preliminare Clementina Forleo, che assolse il marocchino  dall’accusa di terrorismo internazionale, ma lo condannò a 2 anni e  10 mesi per ricettazione di documenti falsi. I giudici di secondo  grado hanno infatti assolto Daki anche da quest’ultima accusa.

 

La Corte ha derubricato per i due tunisini Maher Bouyahia  e Ali  Ben Sassi Toumi il reato di terrorismo internazionale in  associazione per delinquere semplice finalizzata al favoreggiamento  dell’immigrazione clandestina, condannandoli così a tre anni di  reclusione, stessa pena inflitta in primo grado. In aula i tre  imputati hanno urlato «Allah è grande» e «Viva l’Italia».

UPP


«La Suisse ne doit pas oublier la Tunisie»

Frédéric Burnand à Genève

Les ONG suisses impliquées dans le sommet de Tunis veulent maintenir la pression sur le régime tunisien. Un objectif qui sera soutenu au sein du parlement suisse. Le ministère suisse des affaires étrangères assure de son côté qu’il poursuivra son dialogue sur la question des droits de l’homme avec les autorités tunisiennes.

 

Durant la 2e phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), les autorités tunisiennes ont fini par très légèrement desserrer l’étau qui enserre les militants des droits de l’homme et les opposants politiques tunisiens.

 

Une petite manifestation hostile au régime a même pu se tenir dans les rues de Tunis. Cette légère brise de liberté a pu brièvement souffler, suite – notamment – aux pressions de la société civile internationale engagée dans le SMSI, dont Comunica-ch, la plateforme des ONG suisses pour la société de l’information.

 

Maintenant que la Tunisie n’est plus sous les feux de la rampe, ces ONG craignent que la société civile tunisienne indépendante subisse les foudres de l’appareil sécuritaire tunisien.

 

«Nous avons une responsabilité morale à l’égard de nos partenaires tunisiens», souligne Yves Steiner, du comité exécutif de la section suisse d’Amnesty international.

 

Raison pour laquelle l’ONG de défense des droits humains envisage de lancer un programme de soutien et de défense des militants des droits de l’homme en Tunisie.

 

«Nous allons également suivre de près la situation sur le terrain, ajoute Yves Steiner qui est également membre de Comunica-ch. Des menaces continuent de peser en particulier sur la Ligue tunisienne des droits de l’homme et sur l’Association des magistrats tunisiens.»

 

Mission de surveillance

 

Pour mener cette action, Amnesty international compte sur l’engagement de parlementaires suisses. «Il serait légitime d’envoyer en Tunisie une commission chargée d’enquêter sur la situation des droits de l’homme», précise Yves Steiner.

 

Une idée également défendue par Carlo Sommaruga, député socialiste au Conseil national, la chambre du peuple du parlement suisse. «Cette commission pourrait être mise sur pied dans le cadre du Conseil de l’Europe», ajoute le député genevois.

 

Avant d’affirmer: «Une chose est sûre: il faut maintenir la pression sur le régime tunisien afin de protéger les militants des droits humains.»

 

Pour ce faire, Carlo Sommaruga compte sur le soutien du gouvernement suisse. «Il faut que le discours du président de la Confédération en faveur des libertés publiques en Tunisie (prononcé lors de l’ouverture du SMSI) soit suivi par des actions concrètes», estime le député genevois.

 

De son coté, le ministère suisse des affaires étrangères (DFAE) assure qu’il n’entend pas laisser tomber le dossier des droits de l’homme en Tunisie. «Dans le cadre de nos relations bilatérales, nous allons poursuivre le dialogue sur cette question», précise Jean-Philippe Jeannnerat, porte-parole du DFAE.

 

Les limites du dialogue

 

Reste que cette démarche laisse sceptique Carlo Sommaruga. «Il faut bien prendre acte que ce dialogue n’a pas porté ces fruits», estime le parlementaire socialiste.

 

Le conseiller national juge également que c’est la pression continue des ONG suisses sur le gouvernement qui a poussé le président de la Confédération à tenir des propos courageux à Tunis.

 

Un avis que n’est pas loin de partager Yves Steiner. «En réalité, le dialogue entre Berne et Tunis sur cette question est quasiment au point mort depuis août 2004, suite au refus des Tunisiens de signer un document diplomatique mentionnant la question des droits humains», ajoute le représentant d’Amnesty international.

 

«Effectivement, le dialogue est devenu plus difficile depuis lors, reconnaît Jean-Philippe Jeannerat. Raison pour laquelle la Suisse s’est exprimée publiquement et à plusieurs reprises sur ce thème et a reçu des opposants tunisiens.»

 

«Les droits humains sont au cœur de la politique extérieure de la Suisse. Et pour les défendre, elle cherche toujours le moyen le plus efficace. Cela passe parfois par une prise de position publique», ajoute-t-il.

 

Mais Jean-Philippe Jeannerat reste convaincu que l’option du dialogue finit par porter ses fruits, même si cela peut prendre du temps. Et de citer l’exemple de la Chine, de l’Iran et du Vietnam avec qui la Suisse a réussit à institutionnaliser des discussions régulières sur la situation des droits de l’homme.

 

swissinfo, Frédéric Burnand à Genève

 

En bref

 

Selon l’agence AP, plusieurs journalistes du monde entier dont la signature accompagne une pétition dénonçant une campagne hostile à la Tunisie lancée à l’occasion du récent Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) disent avoir été victimes d’une manipulation des autorités tunisiennes.

 

Au total, près de 200 journalistes ont signé le 18 novembre, en fin de SMSI, un texte qui, dans sa forme initiale, saluait d’une phrase anodine l’accueil chaleureux réservé aux professionnels de l’information par les organisateurs tunisiens.

 

Dans la version finale, relayée par les médias tunisiens et plusieurs agences de presse, le texte s’est transformé en «communiqué des représentants de la presse internationale assurant la couverture des travaux du SMSI à Tunis», faisant dire aux journalistes signataires qu’ils n’avaient «subi aucune contrainte ni entrave» durant leur séjour tunisien.

 

(Source : swissinfo (Suisse), le 30 novembre 2005 à 14h52)

URL: http://www.swissinfo.org/sfr/swissinfo.html?siteSect=107&sid=6279550&cKey=1133360907000

UPP


 

Tunisia is committed to Internet expression

 

Taoufik Chebbi, press counselor, Embassy of Tunisia, Washington

 

The commentary by Tony Mauro, “Be wary of Internet ‘governance’,” includes some statements that left readers with an unfair impression of Tunisia’s policies and accomplishments regarding the freedom of expression (The Forum, Nov. 16).

 

The recent world summit on the future of the Internet, which had the noble objective of bridging the digital divide between developed and developing countries, was a Tunisian initiative that was launched in 1998. Indeed, the growing number of Internet users and public Internet service centers in my country underscores the Tunisian government’s commitment to guarantee universal access to the Internet and to promote this means of expression. Hence, the 1 million Internet users in Tunisia (one-tenth of the population), the more than 300 public Internet service centers and the 12 Internet service providers (five of which are privately owned). Such examples best illustrate my country’s achievements in the communications field.

 

Tunisian authorities are strongly determined to safeguard and consecrate the freedom of expression. As in other countries, limitations to this freedom in Tunisia are exclusively related to the propagation, including through the Internet, of information that incites violence, terrorism, extremism, hatred and the disregard of moral standards.

 

As for the assault against a French journalist — which Mauro referenced — it is an unfortunate act that could occur in any other country, and it is worth noting that the two perpetrators have already been arrested and charged with the crime.

 

(Source : USA Today, Posted 11/29/2005 7:57 PM)

URL: http://www.usatoday.com/news/opinion/editorials/2005-11-29-letters-tunisia_x.htm

UPP


 

Les leçons du SMSI

par ABDELAZIZ BARROUHI, À TUNIS

 

Que retenir du Sommet mondial sur la société de l’information ? L’organisation parfaite ? La polémique sur les libertés ? Le président Ben Ali envoie un signal fort : l’appel au dialogue avec la société civile.

 

A peine le Sommet mondial sur la société de l’information a-t-il clos ses travaux à Tunis, le 18 novembre, que les regards des Tunisiens se sont tournés vers le palais présidentiel de Carthage.

 

Quel bilan le président Zine el-Abidine Ben Ali allait-il tirer du succès du Sommet et de la polémique sur les libertés dont se sont faits l’écho la plupart des médias internationaux ? Quelles leçons allait-il en tirer ?

 

La réponse n’a pas tardé. Le 21 novembre, Ben Ali prend deux mesures : l’une d’ordre sécuritaire, l’autre sur la société civile.

 

 

Il a rappelé son secrétaire d’État à la Sûreté nationale, Mohamed Ali Ganzoui, 60 ans. Licencié en économie et diplômé de l’École supérieure de la police de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, près de Lyon, il a dirigé les services de sécurité depuis 1989 avec le titre de secrétaire d’État entre 1995 et 2002.

 

Il a été déchargé de ces fonctions en 2002, deux semaines après l’attentat de Djerba attribué à al-Qaïda et remplacé par un ami personnel de Ben Ali, le général à la retraite Mohamed Hedi Ben Hassine, avec le titre de directeur général de la sûreté.

 

Depuis, il a « pantouflé » comme consul général à Düsseldorf, en Allemagne, et à Djeddah, en Arabie saoudite, puis comme ambassadeur en Syrie et, enfin, comme président de la société immobilière étatique Simpar.

 

Comment expliquer ce rappel surprenant ? Aucun lien n’est fait avec l’attaque encore inexpliquée dont a été victime, à la veille du Sommet, Christophe Boltanski, envoyé spécial du quotidien français Libération, dans un pays où l’on peut pourtant se promener tard dans la nuit sans être inquiété. L’explication la plus répandue est que, outre le fait qu’il voulait envoyer un message fort, le président Ben Ali a jugé bon de renforcer la garde.

 

La deuxième mesure prise par le chef de l’État a été de confier à Zakaria Ben Mustapha la mission d’« établir des contacts avec les partis politiques et les autres composantes de la société civile qui le désirent pour examiner leurs préoccupations et aspirations ». « Cette mission, est-il précisé, s’inscrit dans le droit fil de la volonté du président tunisien de multiplier et de diversifier davantage les canaux de communication avec les forces politiques du pays. »

 

Ben Mustapha a été maire de Tunis de 1980 à 1986 et ministre de la Culture de 1986 à 1987. À la retraite depuis dix-sept ans, il préside, à partir de 2001, le Comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales, un organe consultatif dont les membres sont désignés par décret présidentiel. Ce Comité remet chaque année un rapport au chef de l’État.

 

C’est sur sa suggestion qu’en 2003, et après son enquête dans les prisons, le président Ben Ali a pris des mesures visant à améliorer les conditions d’incarcération, notamment dans les établissements surpeuplés. Ce qui a ouvert la voie à l’autorisation donnée à la Croix-Rouge internationale de visiter régulièrement les prisons tunisiennes à partir de 2005.

 

Interrogé sur la nature de sa mission, Ben Mustapha a répondu à Jeune Afrique/l’intelligent : « Je me mets à la disposition de ceux qui voudraient discuter, et j’en aviserai ensuite le président de la République. Peut-être serai-je amené à prendre des initiatives, mais, pour le moment, j’attends ceux qui voudraient se manifester. » Y a-t-il des limites à ses contacts ? « Je ne me fixe aucune limite. Toutes les organisations qui ont une existence légale seront les bienvenues. »

 

La Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) est un des interlocuteurs possibles, a confirmé Ben Mustapha. Ce n’est pas le cas des partis ou associations et syndicats non autorisés, dont on a beaucoup parlé durant la polémique qui a entouré le SMSI.

 

Dans les milieux politiques, on estime toutefois que d’autres mesures ne sont pas exclues dans les semaines à venir, peut-être lorsque les tensions causées par la polémique se seront apaisées. Pour l’heure, c’est la colère qui prédomine. La presse internationale, répète-t-on, a eu tort de se focaliser sur les activités d’une poignée d’individus qui cherchent à porter atteinte à l’image du pays et de monter en épingle quelques incidents mineurs. C’étaient des non-événements. L’événement, c’est la réussite du SMSI. Certains ajoutent même qu’on est jaloux de cette réussite, sans dire qui est le « on ».

 

Il est indéniable que sur le plan matériel et en tant que pays hôte, la Tunisie a fort bien organisé le SMSI. Le président Ben Ali, le gouvernement et les médias locaux le proclament haut et fort. L’ensemble des Tunisiens en conviennent. C’est aussi l’avis des participants. Lors de la séance de clôture, les délégations étrangères, et notamment les dirigeants de la Suisse et du Canada, peu suspects de complaisance à l’égard des autorités tunisiennes, en sont convenues. Le représentant canadien est même allé jusqu’à reconnaître que Tunis a surpassé Genève.

 

Le mérite est d’autant plus grand que la Tunisie n’a pas lésiné sur les moyens financiers. Elle a supporté seule les dépenses pour assurer les conditions matérielles, le confort et la sécurité du Sommet. Ni l’ONU ni l’Union internationale des télécommunications (UIT) ne lui ont donné un sou. C’est même l’inverse qui s’est produit, puisque c’est la Tunisie qui a financé l’hébergement des fonctionnaires de l’UIT.

 

Ces dépenses, au total, tourneraient autour des 35 millions de dinars (22 millions d’euros environ), non compris les dépenses de sécurité, difficiles à chiffrer, et les invitations individuelles. Le plus important a été le budget du Comité tunisien d’organisation matérielle (COSMSI) à pied d’oeuvre depuis 2002.

 

Comme l’ont fait les Suisses à Genève lors de la première phase du SMSI en 2003 parce qu’ils ne disposaient pas d’un palais des congrès assez grand pour abriter un tel sommet, le COSMSI a fait aménager le palais des expositions du Kram grâce à des architectures temporaires afin d’abriter la vingtaine de milliers de participants et la dizaine de milliers de personnels de service supplémentaires.

 

Ces aménagements comprennent aussi le réseau de fibres optiques, les télécommunications, l’informatique, la climatisation, les navettes gratuites et l’équipement électrique qui n’a enregistré, et c’est à souligner, aucune coupure. Viennent ensuite les infrastructures routières et les parkings financés par le ministère de l’Équipement, et dont le coût est estimé à 7,5 millions de dinars.

 

À quoi se sont ajoutés les frais d’embellissement des principales artères de Tunis et de sa banlieue, notamment autour du SMSI, qui ont nécessité un budget de 4 millions de dinars.

 

Heureusement, il reste le tourisme (voir encadré ci-dessous), qui, SMSI ou pas SMSI, demeure le point fort du pays.

 

(Source : JA/L’Intelligent N° 2342 du 27 novembre au 3 décembre 2005)

UPP


 

Le tourisme, grand bénéficiaire

 

par ABDELAZIZ BARROUHI

 

Quelque 20 000 participants étrangers, séjournant une semaine en moyenne dans les hôtels tunisiens et pendant la saison creuse, ce n’est pas pour déplaire à Tijani Haddad, ministre du Tourisme. « Ils ont pu découvrir un parc hôtelier de qualité comme les zones touristiques de Gammarth et de Yasmine Hammamet, où ils ont été hébergés, raconte-t-il à J.A.I.

 

Certains ont trouvé un moment pour jouer au golf. D’autres ont découvert le tourisme saharien en prolongeant leur visite par des séjours pré- ou post-congrès. » Pour Haddad, c’est surtout un investissement promotionnel à terme. « Ces milliers de participants sont devenus des clients potentiels et vont être les ambassadeurs promotionnels pour notre tourisme. Je suis certain qu’ils seront nombreux à revenir en Tunisie avec leurs familles la saison prochaine et les années à venir. »

 

Le Sommet a aussi permis de révéler le potentiel tunisien dans le tourisme de congrès. « Nous avons montré notre savoir-faire sur ce créneau, poursuit Haddad, et cela a suscité l’intérêt des hauts responsables de grands groupes internationaux. Plusieurs sont venus me féliciter et se sont informés sur les possibilités d’organiser dans notre pays des congrès, conférences et séminaires. »

 

L’expérience a également été bénéfique pour les hôteliers, qui, dit-il, ont profité de l’occasion pour se mettre à niveau et s’équiper. L’événement consolide donc les prévisions sur les résultats du tourisme tunisien en 2005 : il devrait atteindre un record de 6,5 millions de visiteurs et des recettes en augmentation de 11 % par rapport à 2004, soit 2,5 milliards de dinars (1,6 milliard d’euros).

 

(Source : JA/L’Intelligent N° 2342 du 27 novembre au 3 décembre 2005)

UPP


 

 

Slim Tlatli

 

Nommé, au mois d’août, secrétaire d’État auprès du ministre du Tourisme (il était plus spécialement chargé de la « mise à niveau » touristique), Slim Tlatli, 54 ans, n’avait plus mis les pieds à son bureau depuis deux mois, alimentant du même coup certaines spéculations.

 

En fait, il travaillait au palais présidentiel de Carthage en tant que premier conseiller chargé du suivi des grands projets. Il succède à ce poste à l’ancien ministre de l’Equipement Slaheddine Belaïd. Entre 1995 et 2002, Tlatli avait dirigé le Bureau de mise à niveau des entreprises dépendant du ministère de l’Industrie.

 

(Source : JA/L’Intelligent N° 2342 du 27 novembre au 3 décembre 2005)

UPP


 

Maghreb : la plaie de l’analphabétisme

 

par SAMIR GHARBI

 

Selon le dernier rapport de l’Unesco, publié le 9 novembre, on compte 771 millions d’analphabètes dans le monde*. Ils représentent 18 % de la population des 15 ans et plus. En 1990, ils étaient 871 millions (25 %).

 

Malgré un progrès global, cette « plaie » du système éducatif demeure béante dans deux régions : le monde arabe (où le nombre des analphabètes est passé de 63 à 65 millions) et l’Afrique subsaharienne (de 129 à 141 millions).

 

En Afrique du Nord, le nombre est resté le même (37 millions), avec une détérioration relative au Maroc. Ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut : deux tiers des analphabètes sont de sexe féminin.

 

Signe alarmant : l’Unesco recense un nombre important de jeunes illettrés (15-24 ans) : 6,2 millions en 2004, dont 53 % en Égypte et 31 % au Maroc.

 

  • Literacy for Life, Unesco, 2006, 450 pages, Paris.

 

(Source : JA/L’Intelligent N° 2342 du 27 novembre au 3 décembre 2005)

UPP


 

HUILE D’OLIVE

Demain, un label tunisien

 

par RIDHA KÉFI, CORRESPONDANT À TUNIS

 

Pour rester dans le peloton de tête des exportateurs, la Tunisie doit porter la part de produit conditionné à 10 % des exportations.

 

Il y a encore un demi-siècle, l’économie tunisienne était très dépendante de l’agriculture, elle-même tributaire des aléas climatiques. Mais si ce secteur fournit encore du travail à 22 % de la population active, il ne représente plus désormais que 14 % du PIB (contre 34 % pour l’industrie), et sa contribution aux exportations de biens ne dépasse guère 10 %. C’est cependant toujours l’huile d’olive qui assure, comme un demi-siècle plus tôt, l’essentiel des exportations agroalimentaires du pays. Un produit qui s’exporte tant et si bien que son prix de vente sur le marché intérieur ne cesse d’augmenter, passant de 1,5 dinar (1 dinar = 0,66 euro) il y a dix ans à plus de 5 dinars aujourd’hui.

 

La Tunisie compte 56 millions de pieds d’olivier, répartis sur 1,6 million d’hectares, soit 33 % des terres agricoles. Avec une exportation annuelle moyenne de plus de 100 000 tonnes, le pays est le 3e exportateur mondial d’huile d’olive, derrière l’Espagne et l’Italie, et le 4e producteur mondial, derrière l’Espagne, l’Italie et la Grèce. En 2004, la Tunisie a produit 250 000 t d’huile d’olive, contre 72 000 t en 2003. Elle en a exporté 211 000 t, contre 40 000 t une année auparavant. Près de 157 000 t ont été vendues par des opérateurs privés, de plus en plus actifs dans un secteur longtemps contrôlé par le très étatique Office national de l’huile (ONH).

 

Ces exportations ont rapporté 708 millions de dinars, soit 52 % du total des exportations agroalimentaires du pays, contre 145 millions en 2003. Conséquence de cette embellie : une vingtaine de nouveaux opérateurs privés se sont ajoutés à la quarantaine déjà actifs dans le secteur.

 

La saison de la cueillette des olives a démarré, cette année, officiellement, le 12 novembre. La récolte s’annonce presque aussi bonne que celle de 2004, conséquence d’une bonne pluviosité dans (pratiquement) toutes les régions. Signe de l’optimisme qui règne parmi les oléiculteurs : une bonne partie de la récolte a déjà été vendue sur pied, parfois à des prix dépassant ceux de l’année dernière.

 

En 2005, la production oléicole devrait atteindre, selon les prévisions, 220 000 t. Cette quantité sera consommée pour moitié dans le pays. L’autre moitié sera exportée essentiellement vers le marché de l’Union européenne (où Tunis dispose d’un quota de vente en franchise de 50 000 tonnes).

 

Les trois premiers clients de l’huile d’olive tunisienne sont, traditionnellement, l’Italie, (qui en a acheté, en 2004, pour un montant de 390 millions de dinars), l’Espagne (144 millions) et les États-Unis (44 millions). Les autres clients sont l’Australie, la Norvège, la Corée du Sud, Malte, mais aussi, dans le monde arabe, la Libye, le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

 

Cependant, malgré sa bonne qualité (excellent goût et faible taux d’acidité), ce produit, qui se distingue par ses vertus nutritionnelles et thérapeutiques (notamment dans le traitement du diabète et des pathologies cardio- vasculaires), est encore exporté en vrac, traité et mis en bouteille par certains pays européens, notamment l’Italie et l’Espagne, puis commercialisé sur les marchés internationaux sous le label de ces pays.

 

Une récente étude du Centre de promotion des exportations (Cepex) a démontré que, pour préserver sa place parmi le quatuor de tête des exportateurs d’huile d’olive, la Tunisie n’a d’autre choix que de porter la part de l’huile d’olive conditionnée à au moins 10 % du total de ses huiles exportées, contre 1 % actuellement. C’est le seul moyen, en tout cas, pour augmenter la plus-value de son produit dans un environnement soumis à une rude concurrence, notamment celle des nouveaux pays producteurs, comme la Syrie, la Turquie et le Maroc.

 

Pour promouvoir leurs capacités de conditionnement, les autorités tunisiennes ont décidé de mettre en place une caisse spéciale dont le rôle serait d’aider des promoteurs privés à créer de nouvelles unités de conditionnement. Pour alimenter cette caisse, qui sera fonctionnelle à partir de 2006, l’État procédera à la retenue de 0,5 % de la valeur des exportations de l’huile d’olive. Cette mesure, déjà inscrite dans le projet de loi de finances pour 2006, sera adoptée en décembre par la Chambre des députés (Parlement).

 

L’huile d’olive tunisienne n’étant pas connue en tant que telle, puisqu’elle est consommée mélangée à d’autres huiles de différents pays sous marques italiennes ou espagnoles, le pays doit donc aussi faire un énorme travail de marketing pour faire connaître la qualité de sa production oléicole, voire créer un label tunisien. D’autres solutions sont aussi préconisées par les professionnels pour promouvoir une oléiculture de qualité, telles que l’extension des superficies irriguée vouée à cette culture de 39 000 hectares actuellement à 70 000 hectares au cours des cinq prochaines années ; le développement de l’huile d’olive biologique, dont la production en 2004 a atteint 6 500 t, en grande partie exportée ; le renouvellement des oliveraies sénescentes ; la création de pépinières capables de produire des plants d’oliviers à partir de boutures herbacées ; et l’orientation de la recherche scientifique vers la création de variétés oléicoles compatibles avec les caractéristiques naturelles des différentes zones de production.

 

(Source : JA/L’Intelligent N° 2342 du 27 novembre au 3 décembre 2005)

UPP


 

Production mondiale en baisse

 

par RIDHA KÉFI

 

Selon les chiffres publiés par le Conseil oléicole international (COI), un organisme intergouvernemental de l’ONU basé à Madrid, la production mondiale d’huile d’olive s’est élevée, durant la campagne 2004-2005, à 2,83 millions de tonnes, accusant ainsi une baisse de 10,6 % par rapport à la campagne précédente, qui a atteint un niveau historique (3,2 millions de tonnes).

 

Les principaux pays producteurs se trouvent en Europe : 990 000 tonnes pour l’Espagne ; 750 000 t pour l’Italie ; 430 000 t pour la Grèce ; et 44 300 t pour le Portugal. Autres grands producteurs méditerranéens, la Syrie (175 000 t) ; la Turquie (145 000 t) ; le Maroc (50 000 t) : et l’Algérie (31 500 t).

 

Le plus gros consommateur restera l’Union européenne (1,99 million de t), devant les États-Unis (217 500 t), la Syrie (135 000 t), la Turquie (52 000 t), le Maroc (50 000 t) et la Tunisie (40 000 t).

 

(Source : JA/L’Intelligent N° 2342 du 27 novembre au 3 décembre 2005)

UPP


Le Maghreb mobilisé contre le sida malgré un faible nombre de malades

 

AFP, le 30.11.2005 à 11h43
Par Caroline TAIX

             

            RABAT, 30 nov 2005 (AFP) – Malgré le faible nombre d’habitants  vivant officiellement avec le VIH et le sida, la mobilisation du  Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie contre la pandémie est de plus  en plus forte et diversifiée.

            Au Maroc, depuis 1986, il y a eu en cumulé 1.839 cas de sida  déclarés, d’après le ministère de la Santé. En Algérie et en  Tunisie, il y a actuellement respectivement 676 et 863 cas de sida,  selon des données officielles. 

            Des professionnels relativisent toutefois ces chiffres, en  pointant des lacunes dans le diagnostic.

            En Algérie, selon le président du Comité national de lutte  contre le sida, Abdelouahab Dif, “ces chiffres ne reflètent pas la  réalité dans la mesure où de nombreuses infections au VIH ne sont  pas notifiées”.

            Hamida Khattabi, chef de service MST/sida au ministère de la  Santé marocain, souligne que son pays “s’est mobilisé dès la fin des  années 80, alors qu’il y avait à peine une trentaine de malades”, ce  qui selon elle explique le faible nombre de personnes contaminées.

            “Mais cette mobilisation doit être encore plus forte.  L’augmentation du nombre de cas de SIDA est de plus en plus  importante,” explique-t-elle, avertissant que si le Maroc ne fait  rien “le Sida risque de flamber”. Entre 16.000 et 20.000 personnes  vivraient avec le VIH aujourd’hui dans le royaume, contre une  estimation de 13.000 à 16.000 en 2003.

            En Tunisie, selon la direction du Programme National de Lutte  contre le VIH/sida, la tendance est à la régression depuis trois  ans. Le rapport Onusida 2005, qualifie de son côté l’épidémie  d'”assez stable” en Tunisie, même si la situation pourrait changer.

            L’augmentation du commerce du sexe et la consommation de drogues  injectables sont des facteurs de risques “même s’il ne s’agit encore  que de risques très limités”, indique le rapport.

            En 2004, la mobilisation de la société civile et du secteur  privé s’est accrue, souligne ce rapport.

            L’association MST/sida mène ainsi des actions grand public  notamment sur les plages, dans les lycées et foyers universitaires  pour la distribution de préservatifs et matériels de vulgarisation.  Son président Abdelmajid Zahhaf a annoncé lundi l’ouverture d’un  premier laboratoire de dépistage gratuit et anonyme à Sfax (300 km  au sud de Tunis).

            Depuis 2000, les antirétroviraux sont délivrés gratuitement dans  les hôpitaux publics de quatre grandes villes, mais au  compte-gouttes en raison de leur coût trop élevé.

            Au Maroc, les tests de dépistage sont gratuits et anonymes alors  que les trithérapies sont largement prises en charge. Plus de 1.100  malades et personnes vivant avec le virus ont accès au traitement  gratuitement.

            En outre, les prix des médicaments ont chuté, grâce à des aides  du Fonds mondial de lutte contre le sida et à la suppression des  taxes et de la TVA sur ces médicaments. Les traitements qui  coûtaient 13.000 DH (1.200 euros environ) par mois et par patient en  1998, ne s’élevaient plus en 2004 qu’à 800 DH (75 euros environ).

            “Nous travaillons également à prévenir la maladie, notamment  chez les groupes vulnérables, tels que les prisonniers et les  professionnels du sexe”, a indiqué Mme Khattabi. L’Association de  lutte contre le sida (ALCS) a ainsi mis en place un système  “d’éducation par les pairs”: des prostituées sont formées pour  sensibiliser leurs collègues à la maladie.

            L’ALCS a en outre décidé d’organiser le 9 décembre une soirée  radio-télévisée “Premier Sidaction au Maroc” destinée notamment à  récolter plus de fonds pour aider à la prise en charge des malades.

            De son côté, l’Algérie, en collaboration avec l’Onusida et  d’autres organisations internationales, a mis en place un vaste  programme de lutte contre le sida en s’appuyant sur un réseau de 22  associations.

 UPP


 

Fils Kadhafi – L’UE doit favoriser la démocratie en Méditerranée

 

Reuters, le 29.11.2005 à 18h04

 

    TRIPOLI, 29 novembre (Reuters) – L’Union européenne doit veiller à encourager les libertés civiques chez ses partenaires du sud de la Méditerranée et du Proche-Orient pour enrayer les afflux d’immigrants clandestins et d’islamistes radicaux, a fait valoir mardi un fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

            “Les violations des libertés fondamentales et les interventions étrangères injustifiées ont fait du Proche-Orient un foyer de terrorisme, de violence et de fanatisme ainsi que la source d’une immigration illégale”, souligne Saïf al Islam dans un communiqué.

            Partisan de réformes libérales dans le monde arabe au moment où son pays émerge d’un long isolement diplomatique, Saïf cite des cas d’atteintes aux libertés en Arabie Saoudite, en Egypte, en Irak, en Tunisie, en Israël et en Libye.

            “Ces événements et pratiques démontrent clairement que la région ne vit toujours pas dans le respect des normes permettant de forger une société civile heureuse et mûre dans la région”, dit-il dans ce communiqué publié un jour après l’adoption d’un programme de coopération par les 25 pays de l’UE et leurs dix partenaires méditerranéens.

            Ce programme de cinq ans étend le champ d’application d’un partenariat culturel et politique à des questions de sécurité sensibles et à la lutte contre les migrations clandestines.

            “Les gouvernements (du Proche-Orient et d’Afrique du Nord) sont responsables de cette triste situation”, estime Saïf, ajoutant que des pressions et des mesures incitatives de l’UE sont nécessaires pour mettre les groupes civiques à l’abri de la répression.

            “Les recours parallèles aux encouragements et aux pressions se sont révélés efficaces au fil du temps pour protéger la voix de l’autre dans nos pays”, dit-il dans son texte adressé à Reuters par télécopie. “Les mesures de ce type donnent conscience à nos pays des normes en matière de société civile.”

UPP


Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, sur l’échec de l’Euromed :

 

«La rive Sud aurait dû créer un marché unique»

par Vittorio DE FILIPPIS

 

Jean-Hervé Lorenzi est professeur d’économie à l’université Paris-IX-Dauphine. Il est aussi président du Cercle des économistes, dont de nombreux travaux ont porté sur les questions d’intégration économique des pays du sud de la Méditerranée.

 

 

Pourquoi le sommet de Barcelone est-il un échec économique ?

 

Nous avons fait fausse route dès 1995, lors du lancement du «partenariat euro-méditerranéen». A l’époque, l’Union avait proposé de signer des accords d’association économique. Mais il fallait imaginer une véritable organisation de libre-échange. Rien, ou presque, n’a été fait pour qu’une communauté de destin économique rassemble les rives Nord et Sud de la Méditerranée, comme cela a été fait avant l’élargissement de l’UE avec les pays de l’Est. Ces pays ont reçu vingt fois plus d’argent que ceux du Sud. Quant à l’investissement privé, il est pratiquement absent. C’est un choix politique.

 

L’ouverture des marchés, souhaitée par le Nord, ne doit-elle pas être mesurée à l’aune de ses intérêts ?

 

Ce qui est certain, c’est que l’un des principaux atouts de ces pays ­ je veux parler des produits agricoles ­ n’est pas inclus dans les projets d’accords qui ont été discutés entre le Nord et le Sud. Les pays agricoles du Nord, comme la France, l’Espagne ou l’Italie, ne veulent pas, par exemple, que les agrumes marocains concurrencent leurs productions.

 

Les pays du Sud ont quelle stratégie ?

 

Eux aussi ont une part de responsabilité. Ils auraient dû créer un marché unique, par exemple entre les pays du Maghreb, essentiel pour atteindre une taille industrielle critique, essentiel aussi pour gagner en compétitivité et donc exporter dans le reste de l’Europe du Nord. Pourquoi ne réclament-ils pas la création d’une structure bancaire du type Berd (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) ? Structure qui, avec un capital de départ constitué avec l’aide des pays du Nord, permettrait de lever des capitaux indispensables pour financer des travaux d’infrastructures. Manque d’organisation de libre-échange, faiblesse du niveau de l’aide financière, rien sur une zone de libre-échange au Sud… In fine, le coût économique pour l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie s’élève à plusieurs points de croissance.

 

(Source : « Libération » (France), le 29 novembre 2005)

 

UPP


 

 

La Cour de cassation casse une sentence à vie contre l’islamiste Kaplan

   

AFP, le 30.11.2005 à 08h02

 

            ANKARA, 30 nov 2005 (AFP) –  La Cour de cassation turque a cassé  mercredi une condamnation à la réclusion à vie prononcé contre le  militant islamiste turc Metin Kaplan, aussi surnommé “le Calife de  Cologne”, pour vice de procédure, a rapporté l’agence de presse  semi-officielle Anatolie.

            La Cour a estimé que la sentence prononcée en juin par une cour  d’asssises d’Istanbul comportait des vices de procédure et des  lacunes d’enquête, ouvrant ainsi la voie à un nouveau jugement,  précise l’agence.

            M. Kaplan a été extradé en Turquie le 12 octobre 2004 par les  autorités régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest de  l’Allemagne) au terme d’une longue bataille juridique.

            Il a été condamné à l’emprisonnement à vie le 20 juin à  Istanbul, reconnu coupable d’avoir voulu renverser par la force  l’ordre constitutionnel en Turquie.

            Kaplan a été par ailleurs jugé coupable de participation à une  tentative d’attentat avec un avion bourré d’explosifs contre le  mausolée à Ankara de Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la Turquie  moderne et laïque, en 1998, lors des festivités marquant le 75ème  anniversaire de la République.

UPP


  

L’Italie se dote d’un conseil consultatif musulman

 

AFP, le 30.11.2005 à 15h33

 

 

            ROME, 30 nov 2005 (AFP) – L’Italie a mis en place mercredi son  premier conseil consultatif musulman, composé de seize membres issus  d’associations ou simples représentants de la société civile, et  dont l’objectif principal est de contribuer à “résoudre les  problèmes d’intégration dans la société italienne”.

            “L’islam est la deuxième religion dans notre pays, 35% des  immigrants qui arrivent en Italie sont musulmans: il y avait donc la  nécessité d’établir une forme appropriée de dialogue”, a indiqué le  ministre de l’Intérieur Giuseppe Pisanu au cours d’une conférence de  presse.

            “Avec les autres communautés il y a d’autres types de problèmes,  mais pas celui de l’identité religieuse et culturelle”, a-t-il  ajouté.

            Le ministre a évoqué “la politique des deux mains: celle tendue  vers les modérés, et l’autre armée contre les terroristes”.

            Ce conseil musulman siègera auprès du ministère de l’Intérieur  et “sera un organisme purement consultatif, qui rassemblera les voix  les plus significatives de la réalité multiforme de l’islam  italien”, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.

 

            Le rôle de cette assemblée, dont les membres sont nommés par  décret, sera notamment de “formuler des propositions et des éléments  concrets pour résoudre les problèmes d’intégration de la communauté  musulmane dans la société italienne, dans le plein respect de la  Constitution et de la loi”, est-il indiqué.

            Quatre membres du conseil sont des femmes. L’assemblée se  compose notamment de deux imams, du président de la Ligue islamique  mondiale en Italie Mario Scialoja (également ancien ambassadeur en  Arabie saoudite), de membres d’associations musulmanes ainsi que de  représentants de la société civile (journaliste, écrivain,  médecin).

            La moitié des seize membres “ont la nationalité italienne”. Les  représentants sont d’origine “albanaise, algérienne, jordanienne,  irakienne, libyenne, marocaine, pakistanaise, sénégalaise, syrienne,  somalienne et tunisienne”, a précisé le ministère.

            Environ un million de musulmans vivent en Italie. Contrairement  aux autres religions, il n’existe pas de cadre institutionnel  organisant les droits et les devoirs de la communauté islamique.  Seul le centre islamique culturel d’Italie, la structure qui gère la  grande mosquée de Rome, dispose d’une reconnaissance officielle de  l’Etat depuis 1974.

 

UPP


240.000 étudiants étrangers en France

 

AFP, le 29.11.2005 à 16h27

 

            PARIS, 29 nov 2005 (AFP) – Les étudiants étrangers étaient  240.000 en 2004/2005 en France, dont 202.836 dans les universités,  où ils représentaient 14,2% de la population étudiante, selon les  chiffres du ministère de l’Education nationale.

            Le nombre d’étudiants étrangers en universités n’a jamais été  aussi élevé depuis 1985 où ils n’étaient que 128.141 et 13,5% du  total. Ce nombre a fluctué avec une baisse de 1995 à 1998 (118.533  et 8,5% du total) puis une hausse constante depuis. De 2003 à 2004,  leur nombre a augmenté de 5,3%.

            La majorité de ces étudiants (99.072) préparent seulement une  licence. En doctorat, ils ne sont que 22.238 mais constituent  jusqu’à 33,2% des étudiants de ce niveau en France.

            Plus de la moitié des étudiants étrangers (51,1%) sont des  Africains (103.709 étudiants). Les plus nombreux sont les Marocains  (27.023) et les Algériens (22.177), suivis de loin par les Tunisiens  (9.128), les Sénégalais (8.565), les Camerounais (4.764), les  Ivoiriens (3.706) et les Malgaches (3.394). Les Béninois, les  Gabonais et les Congolais y sont plus de 2.000, les Mauriciens plus  de 1.000.

            Les Européens sont 47.651 à l’université et figurent pour 23,5%  du total, dont 15,8% originaires de l’Union européenne (Allemands et  Italiens en tête) et 7,7% hors Union (Roumains surtout).

            Les ressortissants originaires d’Asie et du Proche-Orient sont  37.838 (18,7% du total) dont 14.143 Chinois, 4.421 Libanais, 3.604  Vietnamiens, 2.454 Syriens et 2.057 Turcs.

            Les Américains sont 13.142 (6,5%) du total dont 2.572  originaires des Etats-Unis, 1.844 Brésiliens et 1.754 Colombiens. On  trouve encore 296 Océaniens et 200 étudiants apatrides ou non  déclarés.

            Les étudiantes forment 49,1% du total (68,5% des Européens,  60,7% des Américains, 51,5% des Asiatiques mais 37,8% des  Africains).

            Les étrangers se partagent, par filières, entre lettres et  sciences humaines d’abord (66.778), sciences (44.485), économie  (41.004), droit (22.678), médecine et autres filières santé (21.345)  et formations plus courtes (6.546).

            C’est en économie que la proportion d’étrangers est la plus  forte (22,7% du total des étudiants).

 UPP

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