9 février 2009

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TUNISNEWS

8 ème année,N° 3184 du 09.02.2009

 archives : www.tunisnews.net  


OLPEC: La police continue de harceler les journalistes travaillant dans des médias indépendants Collectif de soutien aux luttes sociales et politiques du Maghreb: Rassemblement de soutien aux prisonniers de Gafsa à Marseille

IFEX: Tunisie une station de radio indépendante assiégée

Tunisie: un avocat affirme être confronté au refus d’éditer son journal

AFP: Tunis et Paris veulent coopérer davantage dans l’éducation et la formation

Mémoires d’un détenu d’Ennahdha Abou Oussama (1ére partie)

Le Temps Lundi: Hichem Skik: « Pour l’élaboration d’une alternative démocratique progressiste »

Le Temps Lundi: Zapping

Tarek Ben Hiba: Communiqué contre la nostalgie coloniale

Reuters: AQMI attaque Bouteflika sur une affaire de mœurs liée à la CIA

AFP: Les pays du MO toujours réfractaires à la liberté de presse (Centre de Doha)

AFP: Initiative internationale pour relancer le dialogue culturel après Gaza

AP: Egyptian women, some men, fight sexual harassment

 


Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

Observatoire pour la. liberté de presse, d’édition et de création 

 La police continue de harceler les journalistes travaillant dans des médias indépendants

 
Tunis le 8 février 2009
Le samedi 7 février, la police a arrêté sur l’avenue Habib Bourguiba la journaliste Faten Hamdi, journaliste à Radio Kalima, alors qu’elle était accompagnée de deux de ses amies, elle a été conduite au poste de police du district de Tunis où elle a été maintenue durant 3 heures; elle a été au préalable soumise à une fouille au corps, puis interrogée sur son travail à Radio Kalima ; Elle a été menacée d’emprisonnement si elle continue à travailler avec Kalima et un PV a été dressé. Le même jour et à un court intervalle, le même scénario s’est répété avec l’équipe travaillant pour la chaîne Alhiwar Ettounsi ; les trois journalistes Aymen Rezgui, Amina Jabloun et Badr Essalam Trabelsi ont été interpellés au commissariat de police de la rue de Cologne alors qu’ils s’apprêtaient à couvrir une conférence au siège du parti Attajdid; ils ont eux aussi été menacés de représailles s’ils continuent de travailler avec une « chaîne illégale » et des « offres » de travail dans des organes officiels leur ont été faites s’ils démissionnent; Ils n’ont été libérés qu’au bout de 2 heures ; La police leur a confisqué un appareil photo, des cartes SD et des CD-Rom. Background Ces harcèlements ont lieu dans un contexte de dégradation significative  des libertés et d’une nouvelle offensive contre les médias indépendants et d’opposition engagée par les autorités tunisiennes depuis plus d’une semaine. Cette offensive s’est illustrée par –         le raid opéré par la police politique le 30 janvier dans les locaux de radio Kalima après un siège de plusieurs jours autour de l’immeuble et l’interpellation des journalistes ; Ce raid a été opéré en présence du procureur de la république qui a autorisé la confiscation des équipements informatiques ainsi que le matériel personnel des journalistes qui y travaillent, par la suite les scellés ont été apposés sur la porte de l’appartement abritant les bureaux de kalima. Une information judiciaire a été ouverte contre l’une des rédactrices en chef de Kalima, Sihem Bensedrine pour « transmission radiophonique sans l’obtention d’une autorisation légale », ce que conteste les animateurs de la radio qui  considèrent ce raid comme illégal et arbitraire, car aucune loi en Tunisie n’interdit la diffusion de contenus audio, vidéo ou écrits sur Internet et aucune loi n’exige une autorisation pour cela. Depuis la fermeture de leur bureau, les journalistes de Kalima sont harcelés par la police qui n’a cessé de leur imposer une surveillance collante. Les lignes des téléphones de tous les membres de Kalima sont depuis coupées par intermittence.
–         Le numéro 113 de l’hebdomadaireEttarik Al-Jadid, organe du Mouvement Ettajdid, parti d’opposition, a été saisi  le 31 janvier pour avoir  retranscrit l’interrogatoire de Bechir Laabidi, l’un des dirigeants du mouvement social de Gafsa dont le procès en appel s’ouvrait le 3 février. Le plus grave c’est que la direction du journal a appris la saisie de son numéro par les journaux officiels et la notification par les autorités judiciaires n’avait pas eu lieu. Or le procès-verbal  en question avait fait l’objet d’un débat public au cours de la première audience du tribunal de première instance de Gafsa tenue le 04 décembre 2008, selon la direction du journal qui conteste la légalité de la démarche, et  a servi de base pour le jugement prononcé lors de l’audience du 11 décembre 2008 du même tribunal.
 
–         Le 4 février, la cour d’appel de Gafsa a  condamné par contumace Fahem Boukadous, journaliste de la chaîne satellitaire El Hiwar Ettounsi, à une peine de six ans de prison ferme pour avoir couvert les événements du bassin minier et cela dans le même procès ou comparaissaient trente-huit leaders syndicalistes qui ont organisé des manifestations pacifiques qui se sont déroulées en 2008, dans le bassin minier de la région et qui ont été lourdement condamnés à des peines allant de 2 à 8 ans de prison ferme.
 
L’OLPEC -S’inquiète de cette nouvelle offensive contre les libertés en Tunisie qui cible particulièrement les journalistes indépendants. -Il exige que soient levées les poursuites contre Fahem Boukadous et qu’il puisse poursuivre son travail en toute liberté. -Il dénonce les harcèlements contre les journalistes des médias indépendants et exige qu’ils puissent travailler en toute sécurité loin de toute persécution policière -Il condamne la saisie d’Ettarik Al-Jadid et assure la direction du journal de son entière solidarité. -Il dénonce la fermeture illégale du bureau de radio Kalima et la confiscation de ses équipements et exige la levée des poursuites contre Sihem Bensedrine. Pour l’Observatoire La vice Présidente Naziha Rjiba
 

 

Rassemblement de soutien aux prisonniers de Gafsa

Marseille, Mercredi 11 février : Rassemblement de soutien.

Mercredi 11 février, 17 h devant le Consulat de Tunisie, 8 bd d’Athène, 13001 Marseille

Des luttes sociales de Gafsa à Sidi Ifni

Rassemblement de soutien aux prisonniers de Gafsa

Collectif de soutien aux luttes sociales et politiques du Maghreb

 

Le collectif de soutien aux luttes sociales et politiques du Maghreb (NPA, Alternative Libertaire, Aix SOlidarité, ATTAC Aix, ATMF) dénonce la parodie de procès qui a condamné les meneurs du mouvement social du bassin minier de Gafsa, en Tunisie, à des peines allant de deux à dix ans de prison

Lire lecommuniqué de la CRLDH Tunisie :

Alors que les travailleurs français et européens font face à la crise, au chômage technique et à la casse continue des acquis sociaux, d’autres, en Afrique, tentent simplement de survivre et de manifester pour obtenir un travail. Ainsi, les organisations membres du collectif Maghreb solidarité (syndicats, partis politiques, associations) informent les travailleurs français et immigrés sur ce qui se passe notamment en Tunisie et au Maroc.

Dans la zone du bassin minier de Gafsa, (sud-ouest tunisien), a eu lieu un mouvement social d’ampleur inédite depuis plus de 20 ans en Tunisie. Le 5 janvier 2008, à la suite de la publication des résultats du concours d’embauche à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG, principal employeur de la région), des jeunes chômeurs, des étudiants, des syndicalistes manifestent pacifiquement pour le droit au travail et contre le népotisme local, dans une zone où le taux de chômage atteint souvent 30%, soit le double de la moyenne nationale.

Face au mouvement de protestation, le peu démocratique régime du président Ben Ali, répond par la force. Le 6 juin 2008, la police a tiré à balles réelles sur les manifestants faisant un mort et plusieurs blessés, une vague d’arrestations a touché des dizaines de personnes, ainsi que les leaders de ce mouvement, parmi eux des syndicalistes enseignants, infirmiers, ouvriers… Depuis, la ville de Redeyef et les autres villes du bassin minier vivent un véritable état de siège. Tout ceci avec le silence (complice ?) de l’Etat français, à l’image de Sarkozy qui s’est même permis lors de son visite en Tunisie de parler d’amélioration de la situation des droits de l’homme dans le pays.

Sous les yeux d’observateurs syndicaux internationaux, le 3 février 2009 se tiendra le procès en appel des meneurs de la révolte [voir le résultat du procès en tête de cet article] . En première instance, 33 des 38 accusés ont été condamnés à de lourdes peines, allant jusqu’à 10 ans et un mois de prison ferme pour 7 d’entre eux. Mohieddine Cherbib, président de la FTCR , déféré pour le simple fait d’avoir soutenu le mouvement depuis la France , a été condamné par contumace à deux ans de prison. 3 délégations syndicales internationales (une politique) se sont déjà rendues sur place pour assister à ce qu’il faut bien appeler un simulacre de procès. Solidarité avec la lutte du bassin minier de Gafsa, libération immédiate et sans conditions des prisonniers ! Gafsa – Sidi Ifni – Mêmes causes, mêmes effets

Le pendant de cette lutte, se trouve au Maroc, à Sidi Ifni. Là aussi, la population laborieuse et estudiantine de cette cité portuaire, ancienne colonie espagnole, s’est rebellée le 7 juin 2008 contre le chômage massif qui touche cette région, et la corruption. Depuis 2005, cette ville est en ébullition : manifestations, rassemblements délégations, etc. pour protester contre la marginalisation de leur région (Aït Baâmarane). Le lendemain de la répression en Tunisie, le 7 juin, l’Etat marocain a également envoyé ses forces répressives (4000 militaires, gendarmes, forces auxiliaires) pour « punir » la population, saccageant des maisons, faisant de nombreux blessés et arrestations. A l’heure actuelle, 26 personnes à la tête du mouvement croupissent toujours en prison dont 12 en attente d’un jugement. Leur tort ? Avoir protesté contre la corruption et réclamé démocratiquement leur droit au travail et à la dignité.

Certains sont atteints de pathologies lourdes, aggravées par des conditions de détention indignes et par la grève de la faim qu’ils ont entamée le 7 janvier. Celle-ci, destinée à alerter sur l’arbitraire de leur situation, n’a été suspendue que le 16 janvier. A l’extérieur, les familles des détenus se sont regroupées en collectif, et plusieurs caravanes de soutien se sont dirigées des villes marocaines vers Sidi Ifni.

Là aussi, c’est la solidarité internationale qu’il faut organiser de toute urgence pour que la justice triomphe et que leurs revendications légitimes soient satisfaites. impression

(Source: « Alternative libertaire » le 9 fevrier 2009)

Lien:http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article2582

 


PALESTINE L’AJN, le Groupe Frantz Fanon et le Syndicat FO Bagnolet, organisent une  

CONFERENCE – DEBAT

 

VENDREDI 13 FEVRIER 2009 à 19 Heures   SALLE DES CONFERENCES PLACE SALVADOR ALLENDE BAGNOLET 93 – Métro Gallieni   Invités :   M. EVERBECQ, Maire de Bagnolet, Témoignages sur les massacres de masse et les destruction systématiques des infrastructures civiles et les habitations,   Professeur J-C. OBERLIN, Chirurgien, Témoignages sur les réalités sanitaires et médicales, les conséquences de l’agression et les besoins des populations civiles,   M.HENNICHE, Responsable de l’UAM 93, Témoignages sur les solidarités en France   Y. GIRARD, Historien, Histoire de la colonisation occidentale de la Palestine de 1917 à nos jours, le sionisme, les sionistes et leurs alliés,   Y-A. De La MESSUZIERE, ancien diplomate, La politique française et ses contradictions en Orient Arabe,   M. AOUNIT, Responsable du MRAP, Les actions en cours auprès des tribunaux européens et internationaux à l’encontre des  dirigeants et exécutants politiques et militaires pour crimes de guerre et autres crimes,

 

TUNISIE UNE STATION DE RADIO INDÉPENDANTE ASSIÉGÉE

 

 La semaine dernière, des policiers tunisiens en civil ont encerclé les locaux d’une station de radio par satellite qui venait tout juste d’être inaugurée et ont procédé à une descente au cours de laquelle ils ont détenu un des journalistes, dernier affront en date au journalisme indépendant dans le pays, rapportent le Groupe d’observation de la Tunisie organisé par l’IFEX (TMG) et des membres de l’IFEX. Le 27 janvier, le coordonnateur de « Radio Kalima », Dhafer Otay, a été enlevé par des policiers en civil à l’extérieur des locaux de la station à Tunis. Il a été relâché six heures plus tard sans être accusé de quoi que ce soit, mais on l’a menacé d’arrestation s’il continuait à travailler au projet de radio. L’affrontement dans les locaux, qui abritent également deux groupes de défense des droits de la personne, l’Observatoire pour la Défense de la Liberté de la Presse, de l’Édition et de la Création (OLPEC), qui est membre de l’IFEX, et le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), s’est intensifié le lendemain lorsque la présence policière est devenue plus intense. Des dizaines de policiers ont fait obstacle à ceux qui tentaient d’entrer dans l’immeuble, dont l’avocat bien connu Mohamed Abbou et le journaliste Slim Boukhdhir. Un militant, Makhlouf Zouhayr, qui s’était présenté pour exprimer sa solidarité avec le personnel de Kalima, a été gravement tabassé par la police, tandis qu’Omar Mestiri, rédacteur en chef intérimaire de Kalima (la publication en ligne), a été agressé lorsqu’il a tenté de les arrêter. Certains reporters et collaborateurs de Kalima ont passé la nuit dans l’immeuble, craignant de ne plus pouvoir poursuivre la radiodiffusion s’ils sortaient. Puis, le 30 janvier, la police, accompagnée du procureur adjoint de Tunisie, a procédé à une descente dans les studios de Kalima, saisissant de l’équipement, forçant les employés à sortir et scellant l’immeuble. La police aurait également encerclé les domiciles de deux reporters féminins de Kalima, les menaçant et les insultant. Un journaliste de Radio Kalima, Hatam Boukesra, a été arrêté et détenu pendant huit heures, rapporte l’Observatoire de la protection des défenseurs des droits de la personne, un programme conjoint de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT). Mestiri, qui tentait le 1er février de se rendre en Europe, s’est fait confisquer son passeport et sa carte d’embarquement, qui ne lui ont été rendus qu’après le décollage de son avion. À l’heure actuelle, les locaux de Kalima restent scellés et encerclés par la police. Radio Kalima a été lancée par la même équipe qui dirige le site de nouvelles en ligne Kalima, bloqué localement. La station a entrepris de diffuser par satellite au début de la semaine dernière, en plus de sa programmation radio qui n’était jusque-là disponible que sur le web. Sihem Bensedrine, championne dévouée de la libre expression et rédactrice de Kalima, a déclaré à l’Institut international de la presse (IIP) qu’elle était convaincue que c’était le lancement de la radio par satellite qui avait suscité l’assaut de la police. « Il s’agit de toute évidence d’un moyen de faire taire cette radio, a dit Bensedrine… Ils (les autorités) peuvent tout contrôler sur terre. Ils ne peuvent contrôler le ciel, et c’est pour cela qu’ils réagissent comme cela. Nous allons continuer à radiodiffuser par satellite, même après ce qui est arrivé aujourd’hui, et Radio Kalima ne sera jamais réduite au silence. » Abbou, qui a passé plus de deux ans en prison pour avoir dénoncé le recours croissant à la torture depuis que le président Zine El-Abidine Ben Ali s’est emparé du pouvoir en 1987, a déclaré au Comité pour la protection des journalistes (CPJ) que l’enlèvement d’Otay et le raid n’avaient aucune assise juridique. « Cela nous rappelle encore une fois qu’il n’y a aucune tolérance à l’égard du journalisme indépendant dans le pays », a-t-il ajouté. La section européenne de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) demande à l’UE de cesser tout commerce avec la Tunisie. « Nous condamnons fermement les méthodes dictatoriales instaurées par le gouvernement tunisien, et nous demandons à l’UE de bloquer immédiatement toutes ses relations commerciales avec la Tunisie, tant que ne seront pas garantis les droits fondamentaux de la personne », indique Mariano Sanchez, président de l’AMARC-Europe. Le TMG attire l’attention internationale sur le siège de Kalima et exige que les autorités mettent fin au harcèlement des employés de Kalima. « Ces événements constituent le dernier d’une longue suite d’affronts et de violations du droit à une presse libre en Tunisie », déclare le président du TMG, Rohan Jayasekera. « Les journalistes et les défenseurs des droits de la personne sont fréquemment victimes de harcèlement, de violence arbitraire et de censure. »
Consulter les sites suivants : – TMG : http://campaigns.ifex.org/tmg/fr/ – Déclaration du TMG : http://tinyurl.com/cnpm2w – Page de l’IFEX sur la Tunisie : http://tinyurl.com/c5me4r – Observatoire : http://tinyurl.com/djk367 (4 février 2009)

 

Tunisie: un avocat affirme être confronté au refus d’éditer son journal

 
AFP 09.02.09 | 21h38 Un avocat tunisien et défenseur des droits de l’Homme a affirmé lundi s’être vu refusé le droit de déposer une demande d’édition de son nouvel hebdomadaire destiné, selon lui, à « enrichir le paysage médiatique et consacré à la liberté d’expression et d’opinion ». En Tunisie, l’édition d’un journal et le lancement de radios sont soumis à une expresse préalable du ministère de l’Intérieur. « Nous avons tenté de déposer une demande au ministère de l’Intérieur pour éditer un hebdomadaire conformément à la procédure du code de la presse, mais les services compétents ont refusé de nous délivrer le récipient de dépôt », a déclaré Khaled Krichi lors d’une conférence de presse à Tunis. Le journal d’informations générales, baptisé « Al-Nasiriya » en référence à sa tendance nationaliste arabe, se voudrait « ouvert à toutes les plumes libres pour traiter de questions politiques et culturelles en Tunisie et dans le monde arabe », a ajouté Me Krichi entouré de trois membres de son comité de rédaction. « Ce sera un espace d’exercice de la liberté d’expression et d’opinion », a affirmé ce jeune avocat engagé qui collaborait avec l’hebdomadaire d’opposition Al-Mawkif (l’Opinion) et avec Al-Chaab (Le Peuple), organe de la centrale syndicale tunisienne. Faute d’avoir pu déposer directement sa demande, Me Krichi en a adressé une copie par lettre au ministère de l’Intérieur qui devrait lui répondre dans un délai de trois mois, selon la procédure. Une trentaine de quotidiens et hebdomadaires publics et privés, dont cinq organes d’opposition, sont publiés en Tunisie, en arabe et en français.


Tunis et Paris veulent coopérer davantage dans l’éducation et la formation

La Tunisie et la France ont discuté lundi du renforcement de leur coopération en matière d’éducation et de formation professionnelle, à l’occasion d’une visite de travail du ministre français de l’Education Xavier Darcos. M. Darcos s’est entretenu avec le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi et participé à une séance de travail avec son homologue tunisien Hatem Ben Salem, a-t-on appris de sources officielles.    La formation professionnelle, les nouvelles technologies de la communication appliquées à l’école, l’enseignement du français et l’insertion professionnelle des diplômés ont été examinés, a indiqué l’agence tunisienne TAP.    Un bilan de la coopération « très active et dense » a été dressé et les perspectives de son développement notamment dans le secteur de la formation professionnelle ont été examinées, a-t-on appris en outre de source française.    M. Darcos, dont la visite en Tunisie est la première d’un ministre français de l’Education depuis douze ans, devait visiter des collèges et centres de formation professionnelle en banlieue de Tunis.    La France a contribué ces dernières années à un projet gouvernemental de rénovation de l’enseignement du français en Tunisie pour un investissement global de six millions d’euros.    Les entretiens ont aussi porté sur la coopération académique entre la France et la Tunisie, ainsi que les perspectives de coopération à l’échelle régionale méditerranéenne, a-t-on ajouté de source française.    Tunis et Paris estiment que l’éducation et l’enseignement représentent une « dimension importante » de la coopération euro-méditerranéenne, a-t-on affirmé.    En matière de formation professionnelle, la France a collaboré à la mise en oeuvre d’un programme lancé en 1997 par le gouvernement tunisien financé par l’Union européenne à hauteur de 45 millions d’euros.    Ce programme (Manform) qui vise notamment à améliorer la compétitivité des entreprises et l’insertion des diplômés dans le marché de l’emploi, en est à sa deuxième phase (2007-2011) avec des fonds européens supplémentaires de 30 millions d’euros.   D’après AFP 09/02/2009 à 15:15:20
 

Mémoires d’un détenu d’Ennahdha Abou Oussama (1ére partie)

Le 7-11-1999, avec 600 détenus islamistes, j’ai quitté la fameuse prison d’EL HOUAREB au gouvernorat de Kairouan avec comme bagage le saint CORAN, et une mémoire surchargée d’événements d’une partie noire de l’histoire contemporaine tunisienne.

Un grand problème se pose devant moi: « Ecrire c’est trahir »: trahir le vécu avec l’incapacité de le transmettre tel qu’il est, tel qu’il s’est passé, vu qu’on ne peut guère se distinguer de ce vécu pour le contempler d’en haut et le décrire dans un essai de transmission à l’autre. C’est enfin, après cinq ans, que j’ai décidé d’écrire puis de mettre mes écrits entre les mains de ceux qui ont vécu avec moi cette rude période pour y ajouter ce qui se doit, ou rectifier ce qu’ils voient être non adéquats.

Parfois il y a une désorganisation chronologique due à la critique analytique qui accompagne certains événements, cette critique ne constitue en aucun cas la vérité historique absolue. C’est pour cela que j’appelle tous les lecteurs à y prendre part pour avoir une diversité d’idées sur un événement proposé.

(wa billah at-tawfik).

Le Vendredi 5 octobre 1991 commença la vague d’arrestation massive décidée par le régime politique du général Ben Ali en Tunisie contre la base l’un des plus grands partis politiques non reconnus au pays. Ce parti a connu plusieurs coups,en 1981, 1986, …mais ce dernier est le plus dure qui soit car il s’agissait pour ce militaire, qu’est le président , d’éradiquer le mouvement de jeunes, d’antan, qui ont pu basculer le régime de Bourguiba et, pour emprunter la locution arabe, constitue une épine dans la gorge du général , qui peut sérieusement l’empêcher de se régaler d’un pouvoir absolu à l’instar des autres présidents et rois arabes .

Est-ce que le régime militaire de Ben Ali a décidé dés son putsch d’éradiquer le mouvement En-Nahdha ? Ou bien est-ce que En-Nahdha elle-même qui a poussé le général à essayer de L’éradiquer?

Il faut revenir aux conjonctures de 1987, date du putsch du général Ben Ali en Tunisie .L’ancien président, le feu Bourguiba, était arrivé à une étape critique ,d’une part son âge était avancée: 84 ans et ces facultés mentales étaient devenues déficientes à tel point qu’il nommait le matin un nouveau responsable et le soir il faisait sortir un communiqué pour le limoger et d’autre part, il était devenu sujet de rigolade de la rue tunisienne, le soir à la télévision comme activités présidentielles, présentait une séquence de nage de son excellence le président entouré de sa nièce Saïda Sassi de son ministre préféré le feu Mansour Skhiri, et de son conseiller Ben Hassine, nouvellement revenu de France pour une éventuelle succession, à vrai dire Bourguiba avait perdu tout le respect que le peuple lui portait depuis l’indépendance du pays en 1956 ,et beaucoup de militants destouriens disaient qu’il aurait dû quitter le pouvoir depuis sa première crise cardiaque en 1965 comme son ami au Sénégal le feu LEOPOLD SEDAR SENGHOR mais le pouvoir a emprisonné Bourguiba dans son labyrinthe,il s’est trouvé entre le marteau et l’enclume :il ne peut plus gouverner et il ne peut plus se retirer .

Les complots se tramaient autour de lui,par les clans qui se sont formés dans son entourage et qui n’ont pour objectif que sa succession ,ces complots sont arrivés même à détourner un avion lors de son atterrissage à Djerba pour l’amener à Tripoli et selon un ancien policier le président actuel de la Tunisie était derrière ce détournement (voir dans ce sujet la publication sur le site ALHIWAR.NET de l’article écrit par le docteur SAHBI EL AMRI et réédité par CHEDLI AYADI à propos du détournement de l’avion de Tunis Air le 12 janvier 1979 et intitulé: Faut-il croire à Zine El Abidine Ben Ali ? daté du 30-07-2008).

Comme tout régime en état de vieillissement, le pouvoir central qui était entre les mains d’un seul homme à savoir le président, commençait à se distribuer entre les hommes de l’entourage et ce par influence, hors ces hommes étaient en conflit perpétuel d’où les décisions contradictoires. En vérité c’est le problème de toute dictature car la distribution du pouvoir entre les trois instances: parlementaire, judiciaire, et exécutive assure le déroulement de la procédure démocratique et protège la Nation et l’Etat de tout dérapage du gouverneur et comme l’appareil de l’état,le parti unique est aussi en déroute. En Tunisie il y a une fusion grotesque entre l’appareil de l’Etat et le parti unique, partout où que vous alliez vous ne trouvez que les adhérents du parti unique et l’appartenance à ce parti est un critère sine qua non pour avoir un poste dans la fonction publique et même pour avoir des aides sociales .

Cette situation a laissé le citoyen comprendre que pour faire avancer ses propres affaires il faut être membre de ce parti ou avoir un de ses proches membre.

L’étau se resserre autour du citoyen à tel point qu’il a commencé à faire le rôle de la police gratuitement et à donner de faux renseignements par l’exagération ou la dramatisation de certains événements et par ce procédure le citoyen a perdu tout sentiment de sécurité,de dignité humaine , de sérénité et voire même de citoyenneté (interview de Ben Aissa sur le site Alhiwar.net) Le pouvoir du ministère de l’intérieur est devenu problématique, des potentats se sont crées partout dans le pays, et gare à celui qui n’obéit pas. Le cancer de dictature a ravagé tous les instances de l’Etat et tout responsable se conduit en propriétaire non pas dans le sens de préserver ces instances mais de les exploiter à son profit autant que possible avant qu’un autre mouchard vient lui ôter sa place favorite et pour y rester il faut terroriser les autres, tous les autres sans exception,tous ceux qui n’appartiennent pas au parti et même certains membres de ce parti considérés comme infiltrés (voir ci-après comment Ben Ali a éliminé les partisans de l’ex-président). Le pays sent qu’elle a besoin d’un autre président pour tout changer, et le putsch est arrivé mais est-ce qu’il a changé quelque chose ?

Les premiers jours du putsch

Le matin du putsch un arriviste de la télévision, Moncef Chelli, est descendu dans la rue pour enregistrer certaines réactions populaires, et la meilleure qui était choisie comme spot politique était le commentaire suivant d’une vieille dame: on s’est débarrassé d’une asphyxie,ارتحنا من غمة ce commentaire a valu que cet arriviste reste à la télévision jusqu’à donner un coup terrible à l’élevage bovin en Tunisie en faisant une séance télévisée sur la vache folle en Tunisie, alors qu’aucun cas n’a été enregistré dans le pays en 2000,reste à savoir qui était derrière ce coup? Et pourquoi les petits agriculteurs vendaient leur bétail avec des prix très bas et les grands achètent et remplissent leurs fermes ? (C’est un autre dossier à ouvrir).

Ce cas montre clairement la mentalité arriviste qui règne dans le pays, donc dés le départ, le putsch et son homme étaient vite enveloppés d’un entourage arriviste qui guettait depuis un certain temps la chute de l’ancien régime avec en tête ce qu’on appelait au mouvement estudiantin: Les révisionnistes, une tendance gauche qui a cru à l’infiltration depuis l’année universitaire 1976 – 1977 et l’arrivée d’un texte de Paris connu sous le nom du texte du dynamisme (نص الديناميكية ) qui avait appelé les étudiants des Structures Syndicales Provisoires ( S S P ) à adhérer au parti au pouvoir et de lui partager ses activités. Ce sont ces révisionnistes qui vont tenir le pouvoir par le biais du général jusqu’à présent et vont l’aider à établir une dictature rouge non pas aux profits des prolétaires mais aux profits des leaders et potentats crées après le putsch.

Quelles étaient les forces en place ? Quelle était  l’attitude du général vis-à-vis d’eux ?

(Source : www.alhiwar.net (Allemagne), le 25 janvier 2009)


 

Hichem Skik: « Pour l’élaboration d’une alternative démocratique progressiste »

Hichem Skik, Directeur de la rédaction du journal Attariq Al Jadid et président de la « Commission des garanties démocratiques » au sein du Mouvement Ettajdid

 Le Mouvement Ettajdid a tenu le dimanche 25 janvier dernier, son Conseil national qui a été consacré à l’élection du président et des deux vice-présidents.

Des élections qui ont été précédées par un débat animé, qui selon les observateurs, a montré que des divergences au sein du parti persistent et qui sont dues aux retombées du dernier congrès de juillet 2007. Un congrès placé sous le signe de l’unification mais qui a été marqué par le boycott d’une partie des congressistes qui ont quitté les travaux du congrès et que les tentatives de leur réintégration n’ont pas encore abouti. Pour en savoir plus, nous avons invité Hichem Skik, universitaire, directeur de l’organe de presse du parti Attariq Al Jadid et président de la commission des garanties démocratiques d’Ettajdid.

Interview.

Le Temps : les débats qui ont précédé l’élection du président du conseil national lors de la réunion de cette instance le dimanche 25 janvier ont été un peu vifs et des divergences de point de vue entre des membres du conseil sont apparues. Cela est-il dû aux retombées du dernier congrès qui continuent selon certains de susciter une sorte de tension au sein du parti. Qu’en pensez vous ?

Hichem Skik : Effectivement, nous avons eu, au cours de notre Conseil national, un important débat.

L’objet de cette session était d’élire le bureau du Conseil, composé, selon notre règlement intérieur, d’un président et de deux vice-présidents.

Des débats ont eu lieu sur le mode de désignation du bureau :

-certains d’entre nous préconisaient de préparer le vote par des consultations en vue de dégager une configuration dans laquelle le bureau soit le plus représentatif possible des différentes composantes du Conseil : jeunes et séniors, hommes et femmes, régions et Capitale, anciens et nouveaux membres, etc.

Le souci de ces camardes était, ont-ils expliqué, d’éviter le risque que des élections directes, sans préparation,  n’aboutissent à l’émergence d’un bureau où une seule catégorie serait représentée, ce qui pourrait présenter un risque de dissensions- surtout en ce qui concerne les anciens et les nouveaux membres du parti, à ce stade où, leur semblait-il, la « fusion » des deux composantes est certes très avancée, mais peut-être pas suffisamment consolidée.

-d’autres estimaient que ces craintes n’étaient pas fondées, que la « fusion » était suffisamment solide pour ne pas constituer un obstacle au recours à un vote démocratique, faisons, disaient-ils, confiance aux membres du Conseil pour tenir compte des paramètres qui leur sembleront les plus  pertinents.

Le Conseil s’est finalement rallié à cette dernière proposition, et il faut le souligner, sans aucune sorte de difficulté, par un consensus général (ce qui, soit dit en passant, montre que les positions n’étaient pas figées, que personne ne cherchait à imposer à tout prix son point de vue aux autres.

Nous sommes, dès  lors, passés au vote à bulletins secrets : nous avons élu un président parmi deux candidats ( une femme et un homme) et deux vice-présidents parmi trois candidats(trois hommes).

Nous avons donc aujourd’hui un bureau  qui se compose des camarades : Ahmed Ourchfani, président, Mohamed Raouf  Mahjoubi et Mehdi Ben Jemâa, vice-présidents.

Le vote a, fort heureusement, relativement bien fait les choses du point de vue de la représentation des diverses catégories, du moins en ce qui concerne l’âge, les régions et l’ancienneté.

On n’a, malheureusement, pas réussi à donner aux femmes la place qu’elles méritent dans la direction de notre mouvement : c’est là une grande faiblesse, dont nous sommes tous conscients. Trouver une solution à ce phénomène constitue une des tâches importantes du parti.

Justement la question des mécontents qui ont quité le congrés n’est pas encore résolue. Quelle solution préconisez-vous pour leur intégration ?

Plutôt que de restreindre la question à celle des « mécontents » au sens où on l’entend habituellement, il me semble plus juste de se préoccuper de tous ceux et de toutes celles que nous avions l’ambition, lors de ce « congrès de l’unification », d’intégrer dans notre projet.

On sait, en effet,  que des centaines de militants s’étaient intéressés à ce grand projet et se sont associés au processus, à un moment ou à un autre, d’une façon ou d’une autre – ce qui montre que l’unification des forces progressistes et démocratiques dans notre pays constitue un besoin réel, ressenti par tous.

Parmi ces centaines de militants, certains s’étaient engagés concrètement  dans la préparation du congrès, d’autre pas.

Et parmi ceux qui s’étaient investis dans cette préparation, certains sont allés jusqu’au bout, jusqu’au congrès lui-même, en adhérant d’avance au Mouvement Ettajdid en train de subir une mutation, d’autres n’ont pas franchi le pas (la plupart de ces derniers ont, d’ailleurs, continué à s’intéresser à ce processus et ont assisté  au congrès en tant qu’observateurs).

Parmi les congressistes, certains camarades, en désaccord sur tel ou tel aspect du déroulement du congrès, ont quitté le processus, pendant ou après le congrès, à l’issue de l’élection de la Direction.

Je voudrais apporter ici une précision importante : contrairement à ce que croient beaucoup d’observateurs, les militants qui n’ont pas accompagné le processus d’unification jusqu’à son terme ne sont pas tous d’anciens « indépendants », loin s’en faut !

Il y a, parmi eux, d’anciens membres d’Ettajdid (voire de l’ancien Parti Communiste Tunisien) qui, comme certains « indépendants », ont été en désaccord, à telle ou telle étape, avec le processus d’unification ou s’en sont plus ou moins éloignés.

Pour moi, donc, ce sont toutes ces catégories de militants, toutes ces énergies qui se sont intéressées au processus, à une étape ou à une autre, qui doivent faire l’objet de notre attention.

Nous devons nous adresser à chacune et à chacun d’entre eux, afin de trouver les moyens de répondre à ses attentes, de l’intéresser à notre mouvement, de lui donner envie de nous rejoindre : c’est une tâche énorme, mais exaltante qui nous attend !

Bien entendu, ceux qui ont accompagné le processus jusqu’au congrès méritent une attention particulière, car ils ont parcouru avec nous l’essentiel du chemin.

Les instances dirigeantes de notre mouvement ont mis sur pied une commission pour discuter avec tous ces camarades, sur la base d’une volonté unitaire que nous avons proclamée, réaffirmée et concrétisée.

Les discussions, à ma connaissance, avancent : certains de ces militants – la plupart d’anciens membres ou dirigeants d’Ettajdid- ont déjà réintégré le Mouvement. Aux autres, je lance ici un appel pour qu’ils fassent, de leur côté, l’effort de volonté et d’abnégation nécessaire pour « franchir le pas » et prendre toute leur place, à nos côtés, dans les luttes, très nombreuses, qui nous attendent et pour lesquelles nous ne serons jamais assez nombreux !

Il faudrait que nous ayons tous à l’esprit que l’objectif essentiel de nos batailles, n’est pas tant les structures, les responsabilités…que l’élaboration d’une alternative démocratique, progressiste et moderniste à la politique du pouvoir et à l’alternative passéiste  présentée par d’autres forces.

Comment Ettajdid va-t-il préparer les élections présidentielle et législatives d’octobre 2009 et quelles sont les réformes à entreprendre pour permettre à ces échéances électorales de se dérouler dans de bonnes conditions ?

Le Mouvement Ettajdid a officiellement annoncé sa décision de participer à l’important moment politique que constituent les élections.

Il a annoncé aussi qu’il mettait la candidature de son Premier Secrétaire, Ahmed Brahim, à l’élection présidentielle à la disposition de l’Initiative démocratique.

Pour l’instant, les discussions se poursuivent, à l’intérieur d’Ettajdid et avec les autres composants de l’Initiative, au sujet des conditions et des modalités de cette participation.

Il faut dire que la conjoncture actuelle n’encourage pas à aller de l’avant : les restrictions aux libertés d’expression, de réunion… se multiplient, le harcèlement des militants des droits de l’homme se poursuit, les très lourdes peines prononcées contre les participants aux mouvements de protestation du bassin minier sont confirmées : bref, un climat malsain, peu propice au débat démocratique, est en train de s’installer dans notre pays, sur fond de difficultés économiques, de chômage, de dégradation du pouvoir d’achat des catégories  faibles et moyennes parmi nos concitoyens…Tout cela n’est, franchement, pas très encourageant !

Cette situation va-t-elle s’améliorer ? Les élections pourront-elles se dérouler dans une atmosphère moins tendue ? Les conditions minimales pour qu’elles ne soient pas une simple réplique des élections précédentes – toutes aussi peu convaincantes les unes que les autres ? C’est ce que j’espère, mais seul l’avenir nous le dira.

Interview réalisée par Néjib SASSI

(Source:  « Le Temps Lundi » (Quotidien – Tunis), le 9 février 2009)


 
ZAPPING
 
Fatwas en direct On s’y connecte pour recevoir la promesse du Paradis éternel. Et gare à ceux qui zappent : l’Enfer leur est promis. Un nouveau créneau audiovisuel très suivi et même à la mode s’est emparé des chaînes de télévision dans le monde arabe : les fatwas. Le mot créneau est peut-être un peu déplacé mais il donne tout de même une description de l’ampleur et de l’importance de l’espace et des plages horaires réservées à ce sujet dans la plupart de ces chaînes. Le « phénomène » est bien sûr beaucoup plus important dans les pays du Moyen-Orient là où entre la politique et le religieux, il n’y a pas de ligne de démarcation. Les programmes consacrés aux fatwas se comptent par dizaines que ce soit sur les chaînes entièrement religieuses (Al Majd, Iqraa, Zahraa..) et sur celles généralistes privées ou publiques.
Course à l’audimat ou choix éditorial ? De prime abord on peut comprendre qu’il s’agit de programmes dédiés à une certaine cause ou ayant un objectif bien déterminé qui devrait être celui de faire comprendre au public et d’expliquer les préceptes de la foi musulmane. Si c’était le cas il serait acceptable de permettre à ceux voulant avoir des éclaircissements sur tel ou tel sujet d’accéder à l’information. Sur ce point, force est de constater qu’on tourne toujours autour du pot. Il est rare d’entendre une question qui sorte des banalités et des détails. Toute une panoplie de questions qui confortent la rhétorique héritée depuis belle lurette sur la pratique religieuse (prière, aumône, jeûne…). On rentre dans des détails dont il est difficile de cerner le contenu ou de comprendre l’utilité. Ainsi les questions fusent et se ressemblent dans leur aspect anodin : « J’e n’ai pas été à l’heure précise du début de la prière dans une mosquée : que faire ? » ; « J’ai oublié d’accomplir tel ou tel acte facultatif (sunna), pendant le pèlerinage, dois-je refaire ce rite la saison prochaine ? » ! qu’est-ce qu’on psalmodie en rentrant chez soi ou avant de dormir ? » etc… Que de détails qui donnent l’impression que la religion est un ensemble d’actes mécaniques et non une relation spirituelle entre l’Homme et Dieu dont l’enracinement profond de la foi devait primer sur toutes les autres considérations. On constate aussi les questions relatives aux relations sociales entre individus sont les moins posées par les téléspectateurs. L’Islam, par contre, donne la primauté à la rectitude dans les relations sociales et considère le fait de ne pas nuire à l’autre de quelque manière que ce soit comme obligation primordiale. Donc, la manière d’accomplir un rite demeure évidemment secondaire. Une question d’interprétation, certes. Mais donner la priorité à tout ce qui est apparent dans le comportement, l’habit et autres facettes de la vie quotidienne n’est guère innocent ni un choix fortuit pour ceux qui conçoivent ces programmes. Ainsi, l’effet consiste à mettre la pression sur le téléspectateur à travers un discours qui prêche l’apocalypse et qui n’arrête pas d’avertir sur les méfaits d’enfreindre ces règles strictes de comportement. Conséquence : le sentiment de culpabilité augmente chez le téléspectateur promis toujours à l’enfer dans l’au-delà en cas de dérapage ! Les cheikhs qui répondent aux questions ne sont guère avares pour répondre aux incohérentes des questions et aux plus insensées. Au lieu de rappeler au téléspectateur que la foi est une affaire beaucoup plus importante et donc spirituelle et sublime, on l’enfonce plutôt dans des considérations secondaires. L’objectif ne pourrait être que contrôler à distance son comportement et le conditionner par un code de comportement bien strict. Néanmoins, ces émissions ont pignon sur rue et sont bien suivies. C’est une opportunité qui se présente devant les annonceurs et les sponsors. La plupart de ces émissions sont bien meublées en spots publicitaires avec des pauses de diffusion régulières pour faire passer, comme il le doit, la séquence publicitaire. D’autres émissions sont totalement sponsorisées par de grosses sociétés. Le programme « Chariâa wal Hayat » (législation musulmane et la vie) n’est-il pas sponsorisé par le « Qatar Electricity and Water Company », l’équivalent qatari de la SONEDE et de la STEG en Tunisie. Ainsi, tout le monde trouve son compte. Les propriétaires de ces chaînes font passer leur propre discours à des fins qui ne pourraient que servir leurs intérêts. Les cheikhs gagnent en notoriété dogmatique et médiatique pour devenir des « références » dans tous les pays musulmans et les sponsors se font bien connaître pour augmenter leur chiffre d’affaires.
Trop peu de débats ! Cette déferlante de programmes se caractérise par une absence quasi-totale de débats et de discussions. Rares sont les émissions qui proposent un débat contradictoire entre jurisconsultes sur les questions religieuses. Ainsi, on perpétue une tradition, malheureusement bien ancrée dans l’héritage arabo-musulman, celle de l’absence de débats en matière religieuse, absence que rien ne justifie d’ailleurs. Le nombre important des courants religieux tout au long de l’Histoire de l’Islam en est l’illustration. Or, exclure le débat d’idées et la contradiction éventuelle entre Oulémas et Cheikhs  ne peut que conforter l’idée qu’à le téléspectateur de « l’unicité de l’Islam ». Donc, un « bombardement » idéologique qui décuple l’autorité des Cheikhs salafistes et wahhabites et qui maintient les téléspectateurs emprisonnés dans leurs sphères de pensée. Quant à la technique et la mise en scène, on suit dans ses programmes la même démarche pour « s’accaparer » le téléspectateur. Aux tenues sectaires des présentatrices et présentateurs (voile… etc), aux barbes longues et bien « taillées » on rajoute l’émotionnel en démontrant telle ou telle spectatrice en larmes sous prétexte que sa conscience « s’est réveillée » pour découvrir le droit chemin. Parfois, on a l’impression qu’on est devant une nouvelle convertie à l’Islam et non une musulmane !!! On invite au plateau des chrétiens nouvellement convertis et totalement « transformés », côté « look », pour qu’ils témoignent et ainsi on appuie davantage l’argumentaire. De jeunes pécheurs de la foi font également partie des animateurs dans certaines de ces émissions. Cette fois-ci c’est un autre « look », plutôt à la mode (pull, jean’s, ….). Le but étant de passer le message avec une manière plus proche de l’esprit des jeunes. Une fois le message passé et l’endoctrinement bien « assimilé » par la personne cible, il devient facile de pousser un peu plus la dose pour manipuler à souhait ce nouveau « converti ». Le terrain fertile pour tous les courants salafistes et même « djihadistes » pour le recrutement et l’engagement de nouveaux adeptes. En somme, c’est l’approche et la méthode conçues depuis quelques décennies par Sayyed Kotb dans son ouvrage « Signes sur la route » (Maalimon Fi Attariq) qui prône une islamisation graduelle pour ne pas choquer ni faire « fuir » toute nouvelle recrue et qui « nivelle » par le bas. L’islamologue français Gilles Kepel considère d’ailleurs que ce livre est le « Que faire » des courants islamistes.
Quelles alternatives ? Le contexte général dans le monde arabe et même dans la majorité des pays au monde est devenu favorable et propice à la propagation de ce genre d’idées et de cet esprit religieux rigoriste. Même en Occident, et que ce soit du côté du Vatican ou de celui des autres courants du Christianisme, le rigourisme religieux et un certain retour aux sources sont bien perceptibles. La nature a horreur du vide et, partant de ce constat, le peu d’influence des idées et courants de la modernité ne peut qu’être remplacé par les idées religieuses rigoristes. Pour contrarier ces idées propagées à longueur de journée dans la télévision, plusieurs chaînes officielles arabes font du mimétisme et programment, de plus en plus, des émissions du même genre. Des programmes qui reflètent certes la modération de l’Islam, mais qui comportent elles aussi leur lot de problèmes. Pour autant, il faut mentionner certaines chaînes qui programment des émissions religieuses fort intéressantes et qui mettent le projecteur sur l’histoire des courants de la pensée islamique (Sunnite, Chiîte, Kharjite, Mootazilite…). Elles démontrent d’une part la richesse de la pensée islamique et, d’autre part, elles offrent au téléspectateur la possibilité de concevoir le fait religieux dans son contexte temporel et historique pour que s’éveille en lui l’esprit analytique et critique et le prévenir en même temps des dérives. On est en définitive devant un défi énorme posé par ces émissions des fatwas en direct qui nécessitent une « réponse » télévisuelle adéquate pour atténuer, ne serait-ce que partiellement, les effets d’un islamisme outrancier rampant.
Mounir JOMNI (Source:  « Le Temps Lundi » (Quotidien – Tunis), le 9 février 2009)

COMMUNIQUE CONTRE LA NOSTALGIE COLONIALE

Massy le 8 février 2009 Le 13 novembre 2008 M Thierry MANDON, Maire de Ris-Orangis et Vice président du Conseil Général de l’Essonne a inauguré une stèle à l’entrée du cimetière de la ville indiquant « A la mémoire de nos morts de toutes confessions qui reposent en terre autrefois française devenue étrangère, ne les oublions pas. »   Si l’hommage aux morts, quel qu’ils soient, ne souffre d’aucune critique de ma part ; je suis extrêmement scandalisé par l’évocation à connotation coloniale des pays jadis colonisés par la France, et aujourd’hui indépendants.   Partisan du droit de tous les citoyennes-nes vivant en France, quelques soit leurs cultures, leurs origines, leurs croyances et leurs histoires différentes à vivre ensemble dans l’égalité le respect et la dignité, je n’en suis pas moins convaincu que le devoir légitime de mémoire ne doit pas être bâti sur des falsifications historiques, car cela ne produit rien de bon. La colonisation n’a jamais été source de progrès, elle a toujours semé le malheur, la guerre et les discriminations parmi les gens. Il suffit de suivre les récentes actualités de Gaza pour s’en convaincre.   Je demande à Monsieur le Maire de Ris-Orangis de retirer cette stèle et de faire rectifier ces écrits de nature coloniale et de s’assurer qu’ils ne se reproduiront plus sur les territoires dont il a la charge.   Tarek BEN HIBA Conseiller régional Ile-de-France Vice-président du groupe communiste, alternative citoyenne, républicain
 

 

AQMI attaque Bouteflika sur une affaire de mœurs liée à la CIA

 

 
Reuters, le 9 février 2009 à 15h35 DOUBAI, 9 février (Reuters) – Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) voit dans une affaire de mœurs visant le chef du bureau de la CIA en Algérie la preuve d’une trahison du président Abdelaziz Bouteflika dont il réclame la démission. Le groupe armé, qui a revendiqué une série d’attentats sanglants dans le pays, estime dans un communiqué diffusé lundi sur un site islamiste que ce « scandale » « démontre que Bouteflika et son gouvernement sont comme tous (…) leurs frères les présidents (arabes) traîtres ». « Jusqu’à quel point voulez-vous voir s’étendre le crime et la fraude de ce groupe apostat au pouvoir avant que nous crions tous ‘Assez!’ d’une seule voix? » ajoute-t-il. Le département d’Etat américain a fait savoir en janvier qu’il enquêtait sur des accusations visant le chef du bureau de la CIA en Algérie, qui aurait violé deux musulmanes après avoir versé de la drogue dans leurs boissons. L’agent, converti à l’islam, a été rappelé aux Etats-Unis à la suite des accusations lancées par au moins deux femmes à son encontre en septembre dernier, a rapporté la chaîne de télévision américaine ABC. La découverte d’une dizaine de documents vidéo montrant le chef de bureau engagé dans des actes sexuels avec d’autres femmes a également incité le département de la Justice à élargir son enquête à l’Egypte, où l’officier était en poste auparavant. REUTERS

 

Les pays du MO toujours réfractaires à la liberté de presse (Centre de Doha)

Associated Press, le 9 février 2009 à 13h18 DOHA, 9 fév 2009 (AFP) – Les pays du Moyen-Orient et du Maghreb demeurent « réfractaires » à la liberté de la presse, même si les monopoles étatiques sur l’information se fissurent avec les télévisions satellitaires et internet, a estimé lundi le Centre de Doha pour la liberté d’information. Le Centre relève, dans un rapport, qu’en dépit de certains progrès « cette partie du monde reste globalement réfractaire à la libre circulation de l’information ». Créé en janvier 2008 par le Qatar et Reporters sans frontières (RSF), le « Doha Centre For Media Freedom » est dirigé par Robert Ménard, ancien secrétaire général de RSF. Il souligne que malgré « leurs différences idéologiques », ces Etats semblent « unis dans une volonté partagée de contrôler l’information » et « considèrent la liberté d’expression comme un danger, et les médias qui la défendent comme autant de menaces potentielles ». Le rapport cite des interdits, comme lorsqu’il s’agit de « témoigner de la violence des conflits », prenant l’exemple d’Israël et de l’Egypte « qui se sont donné la main pour interdire aux journalistes l’accès à la bande de Gaza » lors de la dernière opération israélienne. « Malgré cela (…) les lignes rouges reculent. Les journalistes sont moins dociles. Certains se rebellent », note le rapport. « Les monopoles d’Etat sur l’information se fissurent: les télévisions satellitaires se moquent des frontières (…) et internet des censeurs (…) souvent au prix de l’emprisonnement d’internautes et de blogueurs » relève-t-il. Selon le texte, la lutte contre le terrorisme, menée par l’administration américaine de l’ex-président George W. Bush « a ustifié toutes les dérives (allant) jusqu’à l’emprisonnement de journalistes » à Guantanamo. Estimant que l’élection de Barack Obama « pourrait venir renforcer le camp de la liberté », le centre appelle les médias à « lutter contre l’autocensure » et les journalistes à « trouver le courage de continuer à se battre pour la liberté d’expression ». AFP
 

Initiative internationale pour relancer le dialogue culturel après Gaza

AFP, le 9 février 2009 à 15h25 LE CAIRE, 9 fév 2009 (AFP) – La Fondation Anna Lindh et l’Alliance des civilisations de l’ONU ont lancé une initiative commune pour renouer le dialogue des cultures euroméditerranéen mis à mal par la guerre de Gaza. « Il faut rétablir la confiance et jeter des ponts entre les peuples », par des actions conjointes des sociétés civiles des deux rives de la Méditerranée, indique lundi un communiqué de la Fondation Anna Lindh. Basée à Alexandrie, dans le nord de l’Egypte, cette institution a été établie par les membres du Partenariat Euro-Méditerranéen et s’appuie sur un réseau de 2.000 ONG dans 43 pays, y compris Israël et les territoires palestiniens. A l’issue d’une rencontre à Paris organisée la semaine dernière par la Fondation Anna Lindh et l’Alliance des civilisations, un appel à projets a été lancé afin qu’ils soient présentés les 6 et 7 avril à Istanbul. Les deux institutions ont décidé de faire face à l’impact très négatif de la meurtrière opération israélienne dans la bande de Gaza, du 27 décembre au 18 janvier, sur les perceptions mutuelles, ainsi qu’au sein des communautés concernées en Europe. Présidée par André Azoulay pour la fondation Anna Lindh et l’ex-président du Portugal Jorge Sampaio pour l’Alliance des civilisations, la rencontre a réuni les représentants de nombreuses institutions et réseaux européens et arabes. Victime collatérale de la guerre de Gaza, l’Union pour la Méditerranée (UPM), un projet-phare de la France, est gelée depuis un mois, les partenaires arabes refusant de rencontrer Israël. AFP

Egyptian women, some men, fight sexual harassment

Associated Press, le 9 février 2009 à 07h51 By ANNA JOHNSON, Associated Press Writer  ZAGAZIG, Egypt (AP) _Dressed in karate uniforms and track suits, the young Egyptian women break off in pairs and begin sparring, with one kicking and punching while the other tries to block the attacks. The nearly two dozen women and girls in a small gymnasium in this city of one million, north of Cairo, are learning to fight off assailants — a rare training for women in the Arab world. Such self-defense classes have popped up in the last year across Egypt as this conservative Muslim country for the first time turns major attention to the issue of sexual harassment. Women — and even some men — have launched campaigns against sexual harassment around Cairo, using Facebook to raise awareness among the country’s Internet-savvy youth. It’s one way in which the Internet is turning public attention to issues that were kept hidden among Arabs in the past. Open discussion of the harassment issue first emerged two years ago after blogs in Egypt gave broad publicity to amateur videos showing men assaulting women in downtown Cairo during a major Muslim holiday. But a recent survey by a women’s group, which found widespread harassment of women in Cairo and its environs, made the issue one of the country’s hottest topics. Even the government, long hostile to even discussing the issue, now appears ready to take action. Legislation to outlaw harassment is before the parliament, and police have arrested dozens of alleged perpetrators in recent months. In a landmark case in October, a judge handed a stiff sentence of three years in prison to a truck driver convicted of grabbing a 27-year-old woman’s breasts as she walked by. « That was a turning point in attitudes. The judge sent a serious message that harassment is a serious crime, » said Nehad Abul Komsan, the head of the rights group that conducted the survey. It’s been common knowledge for years that the problem was rife, with women mostly talking privately about it. The study by the Egyptian Center for Women’s Rights showed that 83 percent of Egyptian women and 98 percent of foreign women surveyed said they are sexually harassed. Even more startling: 62.4 percent of men surveyed said they harassed women. The survey also found that what a woman wore — in a country where the Islamic head scarf is common — did not matter. Of those who reported being harassed, about one-third said they were wearing a scarf and conservative clothing. Just under one-fifth said they were even more covered up — donning a veil and an all-encompassing cloak. The survey sample of 2,020 Egyptians was divided equally among men and women, and researchers conducted the questioning in person in Cairo and its sprawling suburbs. The survey also included responses by 109 foreign women living in Egypt. The high rate of harassment points to larger problems in this strict Muslim society. Egyptian women rarely report being harassed, to avoid public embarrassment or alleged dishonor to their family. Police and security forces have generally taken little interest in stopping the practice, sometimes even harassing women themselves. Also, in a country where 20 percent of the population lives on less than $2 a day, men and women must wait until they can afford to get married and set up housekeeping. Premarital sex is regarded as « haram » — forbidden under Islam — so the country is teeming with sexually frustrated, often unemployed young men. Much of the harassment is verbal — young men hanging out in groups on crowded streets hissing comments, some of them vulgar, at passing women: « You’re beautiful. » « What is your name? » « I want to have sex with you. » But it can also come in even more disturbing forms — men who follow women as they walk home, grab women’s butts or chests or touch their thighs while sitting next to them on a bus. « On a weekly basis, I have almost three or four incidents in the street happen to me, » said university student Asmaa Mohammed, 21, after a recent self-defense class in Zagazig. After the survey came out, a few women wrote first-person newspaper editorials about being grabbed or insulted by men. Groups of young people started creating anti-sexual harassment campaigns to raise awareness among their peers at universities and throughout Cairo. « We felt we had to have a more organized way of describing the problem that wasn’t only complaining about it, » said Abul Komsan of the women’s rights group. « We didn’t want to attack the society, but (to) start a dialogue and start talking about it. We want to send a message to all women in Egypt that you are not alone. » In the middle-class Cairo neighborhood of Mohandiseen, a group of men and women created an anti-harassment campaign sponsored by Kelmetna, a magazine for young people. Called « Respect Yourself, » it targets Egyptian men and encourages Egyptian women to speak out, too. The group holds rallies at universities and canvasses the streets, reminding taxi drivers and food vendors to uphold Egypt’s tradition of hospitality. On Facebook, the campaign boasts more than 48,000 members. At one recent meeting, several teenage girls stood up and told the group about instances of being sexually harassed. « I was standing in a crowded Metro (train) and he grabbed my butt. I turned around, and he was smiling. I pushed him and started crying. Nobody did anything. I felt alone and I was scared, » said 16-year-old Hadeer Amr Ibrahim. One of the group’s leaders, Ahmed Salah, asked Ibrahim if she felt stronger now that she had joined the campaign. « I feel safer and I feel this campaign is with me now, » she said as the group started clapping. Some hardline conservatives persist in blaming women, saying they provoke harassment by wearing tight clothing or too much makeup. Others who have influence in the society — including Egypt’s first lady, Suzanne Mubarak — have theorized that only a few « bad apples » were to blame. But among the young, revulsion at the widespread sexual harassment appears to be growing. Asmaa Mohammed, the young woman at the self-defense class in Zagazig, said she plans to encourage all her female friends to learn how to fight back. « An Egyptian woman should learn how to defend herself because we are in a society where there are a lot of bad things that young men do to us, » she said.  ___ On the Net: Egyptian Center for Women’s Rights: http://www.ecwronline.org Associated Press

 

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