22 mars 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2495 du 22.03.2007

 archives : www.tunisnews.net


CNLT: Répression scandaleuse – Cérémonie de mariage du fils de Me Maatar interdite
Le comité du soutien du professeur Rachid Chemli: Grève de la faim d’une journée pour défendre les libertés académiques
Fédération Syndicale Étudiante: Communiqué
Noura BORSALI: L’U.G.T.T. A L’EPREUVE DE LA MONDIALISATION
Balha Boujadi: ÊTRE INDEPENDANT !!!
Le Quotidien: Jeunes et activités de la société civile :  Désaffection, maux et remèdes…
Le Quotidien: 3 questions à… Ezzeddine Zaâtour, secrétaire général de l’Union générale des étudiants de Tunisie
The Daily Star: Amnesty flays Israel for keeping foreign spouses out of Occupied Territories
AFP: Les détenus de Guantanamo doivent être jugés par une cour fédérale (Amnesty)
ATS: Tortures de la CIA dans les prisons secrètes – Le CICR ne confirme, ni n’infirme un rapport confidentiel
AFP: Une juge se réfère au Coran pour refuser un divorce: l’Allemagne s’indigne


 
CONSEIL NATIONAL POUR LES LIBERTES EN TUNISIE Tunis le 22 mars 2007  

Répression scandaleuse Cérémonie de mariage du fils de Me Maatar interdite

 

 Aujourd’hui 22 mars en fin d’après midi, maître Abdelwahab Maatar, membre dirigeant du Congrès pour la République (CPR) et membre fondateur du Centre pour l’indépendance de la justice de Tunis (CIJT) et de l’AISPP a reçu une notification l’informant que la cérémonie de mariage de son fils prévu pour le 24 mars dans la salle Le Paradis à Sfax, n’aura pas lieu. Le Chef de la police de la région de Sfax, Badreddine Khachana a donné l’ordre au gérant de la salle de fêtes, Youssef Besbes, d’interdire la cérémonie de la famille Maatar et l’a menacé de fermeture de son commerce s’il n’obtempérait pas.   Maître Maatar avait commandé et payé au gérant une cérémonie clé en main (Invitations, frais de l’orchestre, boissons et gâteaux compris). L’annulation à moins de 48h de la fête le met dans l’incapacité de trouver une solution alternative. Les jeunes mariés seront privés de cérémonie pour leur mariage à cause de l’engagement militant des parents.   Maitre Abdelwahab Maatar vient d’effectuer du 6 au 13 mars courant une mission d’observation des élections présidentielles en Mauritanie pour le compte de la Commission arabe des droits humains (ACHR) et il est actuellement constitué dans plusieurs affaires considérés dans le milieu des droits humains comme des procès d’opinion.   C’est la seconde fois que de telles pratiques mesquines se produisent en Tunisie. En novembre 2005, c’est la fille du journaliste Hamadi Jebali qui a subi des exactions semblables pour la cérémonie de son mariage.   Le CNLT ·        Dénonce ces pratiques scandaleuses contre un défenseur de droits humains ·        Il dénonce l’usage de représailles collectives où les enfants sont pris en otage pour l’engagement de leurs parents. ·        Il appelle les autorités publiques à lever d’urgence cette mesure arbitraire et laisser la famille Maatar célébrer librement le mariage de leur fils.   Pour le Conseil La porte parole Sihem Bensedrine

Le comité du soutien du professeur Rachid Chemli

Grève de la faim d’une journée pour défendre les libertés académiques

Le comité du soutien du professeur Rachid Chemli annonce que ses membres entameront une grève de la faim d’une journée le mardi 27 mars 2007, en solidarité avec le professeur et pour défendre les libertés académiques en Tunisie. Nous prions tous les démocrates, les défenseurs des Droits de l’Homme, les syndicalistes et les académiciens  qui désirent y participer d’envoyer leurs noms aux numéros suivants : –         Massaoud Romdhani (97) 322 921 –         Abderrahmene Hedhili (97) 456541 –         Mongi Ben Salah  (22)659382 Ou par e-mail :romdhani.mas@voila.fr La liste  finale des participants sera diffusée le jour même de la grève.

Pour le comité du soutien Massaoud Romdhani


Fédération Syndicale Étudiante Pierre-Olivier POYARD, Secrétaire National chargé de l’International, 18 Rue Rivotte, 25000 BESANCON,

Madame, Monsieur, le recteur de Carthage/ 7 Novembre, C’est avec un grand étonnement que j’ai appris que vous ne feriez pas tout ce qui est en votre pouvoir pour que Monsieur Sofiène CHOURABI puisse participer au premier FESTIVAL INTERNATIONAL DE SOLIDARITE DE « LUTTES ETUDIANTES » qui aura lieu du 9 au 14 Avril 2007 en Franche-Comté et en Bourgogne.   En effet, moi-même ainsi que toute l’équipe d’organisation de l’Union Générale des Étudiants de Dijon avons appris que la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales Tunis II, refuserait d’une façon incompréhensive d’octroyer à l’étudiant Sofiène CHOURABI, étudiant en 1ère année de sciences juridiques, l’attestation d’inscription . Nous avons déjà prévu le voir parmi les participants de ce festival international à coté des représentants de plusieurs pays européens (Suisse, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Espagne), des canadiens, des vénézuéliens, des représentants africains (Bénin, Sénégal, Côte d’Ivoire).   Nous comptions pourtant sur les autorités françaises en France et dans ces pays ainsi que sur les autorités Tunisiennes pour faire tout leur possible et le nécessaire pour favoriser la venue de cet étudiant pour une semaine en France du 9 au 17 avril 2007.   Vous savez que ces participants seront pris en charge au niveau de la restauration et de l’hébergement par l’Union Générale des Étudiants de Dijon en France, association reconnue loi 1901, dont les statuts sont déposés depuis 1971 à la préfecture de Côte d’or à Dijon.   Au nom de l’Union Générale des Etudiants de Dijon nous demandons donc aux services du rectorat ainsi qu’à Monsieur le Doyen de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales Tunis II de permettre à Monsieur Sofiène CHOURABI d’avoir tous les papiers nécessaires pour justifier de son inscription .   En comptant sur votre mansuétude,   Fait pour faire valoir ce que de droit,   Le Secrétaire National Chargé de l’International de la Fédération Syndicale Étudiante,   Pierre-Olivier POYARD  

 


Pas de fêtes pour les noces des fils d’opposants en Tunisie

Me Abdelwahab Maatar dont le fils Nidhal s’apprête à célébrer son mariage à Sfax le 24 mars courant vient d’être informé par le propriétaire de la salle des fêtes « Le Paradis » qu’il vient de recevoir l’injonction du chef de police qu’il n’est pas question en aucune façon d’abriter la fête de ce mariage dans son établissement. La réservation du salon à été contracté pour cette occasion longtemps auparavant et un acompte de deux milles dinars a été versé sur un montant de 3 300. Cette interdiction qui intervient à moins de 48 heures vient perturber un événement familial privé et nous rappeler à quel point l’arsenal de répression contre les opposants tunisiens ne distingue plus entre événements familiaux privés et activités associative est politiques d’opposition.
Le Dr Nidhal Maater se trouve ainsi puni pour les positions politiques de son père. Me Abdelwahab Maatar est dirigeant du parti du Congrès pour la république (CPR), non reconnu, militant associatif et avocat impliqué dans les procès relevants des atteintes aux libertés.
Il y a quelques mois le dirigent islamiste et ancien prisonnier politique Hammadi Jbali à été confronté à la même situation à Sousse à l’occasion de célébration du mariage de sa fille. Ses invités ont étés surpris de se voir interdits d’accès à la salle des fêtes où devait être célébré le mariage ce qui à totalement perturbé l’heureux événement. Dimanche dernier une réservation pour undînerdans un restaurant à Gammarth prés de Tunis par Les dirigeants d’un parti légal (Forum démocratique pour le travail et les libertés – FDTL) pour des députés européens a été purement et simplement décommandé par la police avant leur arrivée. –
 
TUNISIA Watch


 

L’U.G.T.T. A L’EPREUVE DE LA MONDIALISATION

 

Par Noura BORSALI

Le mouvement syndical tunisien s’inscrit dans un contexte national et international caractérisé par d’importantes mutations, notamment économiques et sociales : flexibilité, déréglementation, libéralisation, individualisation, bases sociales en mutation, poids grandissant du secteur privé, des services, des PME et des femmes, érosion des droits sociaux…Pour s’y  adapter, la centrale syndicale est contrainte d’opérer de profonds changements dans les prochaines années.

L’UGTT, tout au long de son histoire parsemée d’embûches dans sa lutte pour la libération nationale et pour son autonomie, a réussi à lier combat politique et combat syndical, à se tailler une place importante dans l’échiquier politique du pays et à s’imposer comme un acteur social et politique et un partenaire incontournable dans le dialogue social.

Pour de nombreux syndicalistes, l’organisation tunisienne doit être en mesure de sauvegarder cet acquis. Sa survie, voire son rayonnement sont tributaires de sa capacité à se rénover dans un contexte international impitoyable, en renonçant à sa vision traditionnelle de l’action syndicale, à des méthodes de travail désuètes, à des discours inadaptés et à des formes de clientélisme affectant son fonctionnement et sa crédibilité.

L’heure, disent-ils, est au renouvellement en vue d’élargir sa base sociale en repensant ses méthodes de travail, ses structures et son rapport à l’Etat, au patronat, à l’entreprise et à la société civile. Sans doute, pour reprendre une expression des experts, s’agit-il de « bâtir une culture de l’innovation ».

La mondialisation qui est à l’origine de ces changements structurels suscite, pour le mouvement syndical en Tunisie et ailleurs, de sérieuses inquiétudes quant aux droits sociaux des travailleurs mais également quant au poids, à la place, à l’adhésion, à l’efficacité et à la crédibilité de l’action syndicale. Les formes d’action traditionnelles ne sont plus aptes à intervenir.

Dans cette phase de transition qui, de l’avis de tous les observateurs, fragilise les organisations sociales et politiques, le récent regroupement des deux grands syndicats internationaux (C.I.S.L. et C.M.T.) en une seule organisation dénommée Confédération Internationale Syndicale (CIS) constitue une nouvelle stratégie du mouvement syndical international dans sa riposte à la mondialisation du capital (voir encadré). « L’Union fait la force », ne cesse-t-on de répéter.

Selon des syndicalistes, « Se renouveler ou mourir » semble être le plus difficile défi à surmonter dans ce « nouvel ordre économique international » et dans un espace syndical où les résistances au changement demeurent très fortes. Des acteurs syndicaux sous d’autres cieux ont engagé une réflexion et des recherches sur ce qu’on a appelé « le renouveau syndical » auquel l’U.G.T.T. ne semble pas indifférente.

Une nouvelle donne économique

A en croire les décideurs politiques et économiques, l’ouverture entreprise sous la pression de la mondialisation permettrait une reprise durable de la croissance économique. Certains experts ne sont pas de cet avis et pensent que cette ouverture pourrait contribuer à destructurer le tissu économique confronté désormais à une concurrence effrénée. D’où la coexistence de secteurs concurrentiels et ouverts vers l’extérieur et de secteurs aujourd’hui en difficulté, du fait du processus de privatisation et de la concurrence accrue dans des pays asiatiques. L’exemple le plus frappant est notamment le secteur stratégique du textile qui représente près de 50% des exportations nationales et plus de 47% des emplois industriels du pays (occupés à 80% par les femmes).

L’économie tunisienne est engagée dans des réformes économiques visant une plus

grande libéralisation et une meilleure insertion dans l’économie mondiale. « C’est pourquoi, souligne l’économiste-universitaire Abdeljélil Bédoui, le secteur privé est appelé, en principe, à jouer un rôle central dans la croissance économique. En 1997, il a généré près de la totalité (environ 98%) de la production agricole et halieutique, le gros (environ 93%) de la population manufacturière, l’essentiel de la VA (valeur ajoutée) dans la BTP (près de 90%), près de 100% dans les autres services  et environ 50% de la VA dans les transports et télécommunications. Depuis 1997, sa contribution ne cesse de croître avec l’accélération du processus de privatisation qui a concerné 165 entreprises publiques entre 1987 et mars 2001 ». Le secteur privé réalise 65,3% du PIB et emploie, selon Sami Aouadi économiste et S.G de la nouvelle fédération de l’enseignement supérieur, près de 2 millions 400 de personnes sur 3 millions 200 actifs. Environ 40% du PIB est réalisé par des micro entreprises employant moins de 5 personnes dans le commerce et moins de 10 personnes dans les autres activités.

Selon un étude de Mondher Benarous sur « Le secteur informel en Tunisie : Répression ou organisation » (Université de Limoges, CEREL), le secteur informel se caractérise par une multitude de micro-entreprises indépendantes ou à caractère familial ayant une taille moyenne comprise entre 2,4 et 3,6 de personnes. « Les relations de travail y sont fondées sur l’emploi occasionnel, les liens de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme ». Ce secteur que les hommes d’affaires appellent les pouvoirs publiques à organiser « fait vivre plus de 15 000 familles et assurent un rôle social et de survie que le secteur officiel est incapable de remplir ». Ce secteur contribuerait, selon l’UTICA, de 15 à 20% au PIB.

Lors de son dernier congrès tenu à Tunis les 21-22 novembre derniers, la centrale patronale s’est engagée, à augmenter la part du secteur privé dans l’enveloppe globale de l’investissement de 53% à 60% d’ici  2009 et à  70% d’ici 2016.

Sur les quelques 10 000 entreprises que compte la Tunisie, plus de 2700 sont en mains européennes et 1 000 sont françaises.

Notre pays qui accorde une importance particulière aux investissements directs à l’étranger (IDE, 10% des investissements productifs, génèrent le tiers des exportations et 1/6 des emplois, 230 000 personnes) continue d’attirer des entreprises étrangères. Celles-ci opèrent essentiellement dans l’énergie, le tourisme, l’immobilier et les industries manufacturières (notamment le textile).

Par ailleurs, la Tunisie est confrontée à un défi structurel du fait des nombreuses échéances en perspective telles que l’achèvement de la construction de la zone de libre-échange (ZLE) en 2008 et la libéralisation des services et des échanges agricoles (en cours de négociation).

Tout cela ne se fera pas sans casse. En tout cas sans des remises en cause douloureuses.

Ainsi, la réforme du Code du travail de 1994 a favorisé la flexibilité du travail et le développement des emplois précaires. Le processus de mondialisation remet donc en cause les bases de l’économie tunisienne. Or, il ne s’agit pas seulement de développer l’économie, il faut aussi assurer l’équilibre social. Ceci demeure une préoccupation majeure du gouvernement.

Dans ce nouveau contexte, « les organisations patronale et syndicale créées dans le cadre de l’Etat-Providence sont appelées aujourd’hui non seulement à se repositionner mais également à apporter des réponses à la question de l’évolution du marché. L’U.G.T.T. travaille depuis cinq ans sur les questions de ces mutations et de la restructuration de l’économie et tente de développer quelques points sur l’articulation de la question de développement et de la question sociale », souligne Mongi Amami, Directeur des Etudes au Département des Etudes et de la Documentation de la centrale qui ajoute qu’« à l’échelle nationale, la composition sectorielle de l’emploi a changé si bien que se pose avec acuité la question relative au rôle du syndicat dans la  réorganisation de l’entreprise et au type de partenariat à bâtir avec les employeurs et l’Etat ».

Le temps des remises en question

Face aux changements qui affectent le monde du travail et au recul du modèle de développement basé désormais sur le coût de la main-d’œuvre comme élément de compétitivité, quelles réponses peut apporter le mouvement syndical sans remettre en cause ses fondements ? Pour Mongi Amami, « il s’agit de savoir quelle organisation nous voulons aujourd’hui face à la prépondérance du secteur privé et informel et comment la repositionner dans la société et dans son environnement international en tenant compte des mutations économiques et sociales et en revoyant les rapports véhiculant les structures internes de l’organisation. Le partage doit-il se faire par région ou par secteur ? Le centralisme est-il toujours valable ? Pourquoi ne pas penser à d’autres formes d’organisation telles que le fédéralisme, l’union ou encore la confédération ? Le blocage est là car l’UGTT trouve des difficultés à encadrer sa base féminine et jeune et aussi à recruter de nouveaux membres dans le secteur privé ».

Le département des Etudes et de la Documentation, dirigé par Mohamed Shimi, membre du Bureau exécutif, a déjà amorcé cette réflexion sur le renouveau syndical en élaborant ou en engageant des recherches sur « La démocratie, le développement et le dialogue social », sur « Le renouveau syndical » (en cours) etc… ou encore des études sur les grands dossiers de l’heure comme « les Caisses de sécurité sociale », « la fiscalité » et « le secteur du textile et habillement » qui constituent autant d’ouvrages de référence desquels pourraient s’inspirer les décideurs politiques et économiques ainsi que les négociateurs syndicaux.  

Un travail de formation et de débat autour du renouveau syndical, du secteur privé et de l’information syndicale par exemple, ou d’autres questions sectorielles a été mené dans le cadre de journées d’étude ou de séminaires organisés par divers départements de l’U.G.T.T. Cette dynamique de réflexion reflète le degré de conscience des syndicalistes de la nécessité de s’informer et de se former dans un monde en perpétuelle mutation.

Toutefois, les changements internes de l’U.G.T.T. sont lents car les résistances au changement sont toujours fortes compte tenu  du positionnement des uns et des autres dans les structures existantes et de leurs conflits personnels, souvent provoqués par des conflits d’intérêt. « Certains cadres syndicaux jouissent de privilèges incompatibles avec le statut d’une organisation militante et combative comme l’UGTT », souligne un syndicaliste sous couvert d’anonymat. D’ailleurs, cette question a été abordée par des congressistes qui ont appelé à réduire les privilèges et à mieux distribuer le budget de la centrale.

L’UGTT, qui vient de fêter son soixantième anniversaire, est donc appelée à évoluer et surtout à renoncer aux formes traditionnelles d’un syndicalisme formé dans le cadre d’un Etat-nation.

A cet égard, se posent de nombreuses questions dont dépend l’avenir de l’organisation : Dans quelle mesure les syndicats sont-ils encore capables d’influencer les politiques publiques ? Pour ce faire, quelles alternatives proposent-ils ? Comment investir le secteur privé qui demeure peu favorable à la syndicalisation (taux inférieur à 20%) face à cette nouvelle composition de l’emploi et à l’internationalisation des entreprises tunisiennes, objectif proclamé de l’UTICA ? Comment pénétrer le secteur informel ou encore ceux dont les activités ont recours à la sous-traitance ? Quelles stratégies adopter pour revitaliser l’action syndicale ? Selon quel agenda?

Un fait est incontestable : tel qu’elle fonctionne depuis sa création voilà soixante ans, l’UGTT semble peu adaptée à la nouvelle configuration du marché du travail et au nouveau profil des travailleurs. « Les secteurs traditionnels ont changé, l’aménagement du temps de travail aussi. Il y a la sous-traitance, la prépondérance du secteur privé dans lequel l’U.G.T.T. demeure sous-représentée. Pour toutes ces raisons et pour d’autres, notre centrale syndicale est appelée à renoncer aux slogans, à changer ses méthodes de travail et à proposer des alternatives pour tous les dossiers qui préoccupent les travailleurs comme ceux de l’emploi, de la sécurité sociale et la libéralisation du marché ainsi que de l’encadrement syndical du secteur privé », souligne Ali Romdhane, membre du B.E. de l’U.G.T.T.

En dépit des mutations à l’échelle de l’économie mondiale et nationale, la centrale n’a pas suffisamment évolué alors qu’elle est appelée non seulement à changer ses structures au vu du transfert des secteurs d’emploi, mais également à réaliser la démocratie interne, estime le dirigeant syndical qui renchérit : « L’U.G.T.T. est aussi un espace où sont représentées la quasi-totalité des tendances politiques du pays. Elle doit donc gérer cette pluralité et répondre à ses objectifs multiples que stipule son statut comme la défense des droits des travailleurs, l’instauration de la démocratie et le soutien des causes de libération nationale. Tout cela en évitant les divisions, et la prépondérance de tel combat sur un autre ainsi que la sauvegarde des intérêts personnels au détriment de ceux des travailleurs qui sont les seuls susceptibles de donner un sens à notre rôle de syndicalistes ».

Ali Romdhane -devenu à la suite de ce congrès numéro 2 de l’organisation- plaide aussi pour une meilleure présence des femmes et des jeunes dans les syndicats, et pour une consolidation des liens et des réseaux avec la société civile. Le soutien apporté, lors du dernier congrès de l’UGTT, à la candidature d’une syndicaliste chevronnée Naïma Hammami en est l’illustration. 

L’impérative ouverture sur les femmes, les jeunes et la société civile

Ces thèmes -ouverture sur de nouveaux membres parmi lesquels les jeunes et les femmes et la construction de nouveaux réseaux à l’intérieur et à l’extérieur de la centrale- constituent la nouvelle stratégie du mouvement syndical international qui cherche à construire de nouvelles coalitions sociales.

Des commissions nationales et régionales des femmes travailleuses ont été créées au sein de l’U.G.T.T., tout comme des structures pour les jeunes travailleurs. Les syndicalistes sont pour la plupart conscients de cette nécessité d’adaptation aux évolutions et de recours aux nouvelles technologies pour améliorer la qualité des services fournis aux affiliés.

 Pour Abdejelili Bédoui, « la restructuration est impérative dans ce contexte de mutations du secteur public, de la prépondérance des services, de l’externationalisation de la production, de l’appel à la sous-traitance assurée par le secteur privé, de la fragilisation de l’emploi avec l’établissement du contrat de durée déterminé (CDD)…La centrale syndicale absente dans le secteur privé doit développer des mécanismes appropriés pour y assurer sa présence. D’autre part, la restructuration n’est pas un problème physique mais aussi juridique car il s’agit de revoir la structuration des entités et donc passer impérativement par une réforme des structures internes ».

D’où cette nécessité de renouveler le leadership syndical. « Les membres de l’actuel B.E. sont, dans leur grande majorité, des enseignants ou des surveillants, ou des employés dans le secteur public, tout comme ceux de la C.A. La configuration des deux représentations. ne reflète en rien l’évolution et les mutations sectorielles dans l’économie tunisienne », souligne l’économiste tunisien. Cette question du renouvellement du leadership syndical a été soumise à la C.A. du mois de novembre dernier et aussi au congrès. Tous deux  ont tranché en faveur du maintien du principe des deux seuls mandats successifs pour les dirigeants syndicaux.

L’UGTT devra également répondre à cette question : Comment apporter des innovations qui influenceraient la capacité d’action des syndicats et ce en impulsant de nouvelles configurations ou structures au plan local ? Des réponses-propositions ont déjà été apportées, telles que le projet d’une confédération qui réunirait des fédérations (à créer) regroupant toutes les représentations syndicales au niveau de chaque secteur, en vue d’accroître la taille du syndicat sectoriel, d’élargir sa base et d’augmenter sa combativité.

L’exemple en a été donné -bien qu’encore à tous ses débuts- par la fédération de l’enseignement supérieur et celle de la santé. Mais, la réalisation de cette restructuration recommandée par le congrès extraordinaire de Jerba en février 2002 est jugée très timide. Le chemin parcouru ne semble pas satisfaire bon nombre de syndicalistes. D’autant que le congrès de Monastir ne s’est pas penché suffisamment sur ces questions. La plupart des congressistes demeuraient désormais préoccupés par les questions de libération nationale au Moyen-Orient et de la résistance au Liban, en Irak et en Palestine occupée.

Rénover l’agenda syndical aux droits humains et à la citoyenneté mondiale

Pour élargir sa base sociale, l’U.G.T.T., doit, selon les experts, inclure dans son agenda les préoccupations sociales qui dépassent le cadre strict du travail, comme les droits humains ou la citoyenneté mondiale. Pour cela, elle a construit des réseaux avec la société civile et s’est impliquée activement dans la construction du forum social maghrébin. « L’U.G.T.T. doit en effet jouer un rôle politique pour maintenir les équilibres sur ce plan, pour préserver les acquis sociaux et aussi les valeurs de démocratie et de liberté », estime Abdeljelil Bédoui.

Pour cela, la formation aussi bien des responsables syndicaux que des syndiqués est indispensable. La compétence des cadres syndicaux est plus qu’une nécessité car ils doivent être capables d’épouser les changements et de mener à bien les négociations avec le patronat ou le gouvernement ou encore au sein de l’entreprise, en se basant sur des dossiers bien étoffés et sur des propositions crédibles.

Le dialogue social est à repenser. « Jusque-là, il n’a porté que sur les salaires et les conditions de travail. Il s’agit, toujours selon notre économiste, de réhabiliter le niveau micro de l’entreprise et de créer une structure intermédiaire entre le micro et le macro dans tous les secteurs pour assurer la permanence de ce dialogue pas seulement sur la question des salaires mais aussi sur l’hygiène, la formation, la restructuration de l’entreprise, le recyclage, la qualité, la fiscalité etc… Le dialogue doit porter sur le budget pour que le social ne soit pas négligé, ni être conçu comme une forme d’assistance. Pour ce faire, il faut développer chez les cadres syndicaux les techniques de négociations qu’ils ne maîtrisent pas, en organisant de multiples sessions de formation et de recyclage ».

L’économie s’oriente davantage vers l’entreprise comme noyau de base. « Aussi, souligne Mongi Amami, est-il nécessaire de développer une culture de dialogue au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, il y a blocage. On peut bâtir cette culture autour de la formation professionnelle, de la qualité, de la santé, de l’hygiène, en somme autour d’autres domaines qui peuvent présenter un intérêt aussi bien pour le travailleur que pour l’employeur. Il s’agit de développer une compétitivité basée sur une éthique sociale : l’éducation, la formation professionnelle, la sécurité sociale etc…».

Le mouvement des réformes est irréversible pour la plus vieille organisation syndicale du monde arabe contrainte d’opérer ces profonds changements dans les prochaines années pour s’adapter aux mutations en cours dans le monde du travail. Dans le cas contraire, estiment ne nombreux observateurs, « le risque de voir apparaître d’autres  syndicats existe », comme le prouve la dernière initiative d’anciens responsables syndicaux en vue de créer une nouvelle Confédération syndicale, la CGTT…

 Un nouveau-né : La Confédération syndicale internationale

   Le mercredi 1er novembre 2006 est née, à Vienne, la Confédération Syndicale Internationale (CSI), réunissant 306 centrales nationales représentant 168 millions de salariés dans 154 pays et unifiant les deux grands courants du syndicalisme mondial qui se sont officiellement dissous à cette occasion: le courant réformiste représenté par la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL), et chrétien par la Confédération Mondiale du Travail (CMT). Seule la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), troisième confédération syndicale mondiale de 42 millions de salariés, d’obédience communiste n’a pas rejoint ce mouvement d’unification, dont elle critique « les compromis et concessions ». Pour le Britannique Guy Ryder, ex- représentant de la CISL. élu S.G. de la CSI, présent à Monastir, au congrès de l’UGTT: « La CIS est née, d’une part, d’une volonté d’unité qui est la base du syndicalisme. Pendant toute son histoire qui a débuté au 19è siècle, nous dit-il, le mouvement syndical international était divisé pour des raisons idéologiques, politiques et de conceptions du syndicalisme. Or, depuis les deux dernières décennies, ces divisions n’existent plus. D’autre part: le syndicalisme international est face au processus de la mondialisation auquel nous n’avons pas de réponses. Il nous fallait donc créer un nouvel internationalisme syndical cohérent et efficace pour affronter cette révolution dans le monde du travail. Par ailleurs, nous défendons l’indépendance et la démocratie syndicales et nous ne faisons pas de concessions sur nos principes de base. C’est ce qui nous sépare de la FSM ». Ce rapprochement entre les deux grandes organisations internationales encore impensable il y a quelque temps, a pour objectif -tel que mentionné dans les statuts de la CSI- de « changer le cours de la mondialisation ». Pour Guy Ryder, la nouvelle confédération oeuvrera afin de « construire des stratégies syndicales mondiales pour contrer celles du capitalisme », de constituer un lobby auprès des institutions internationales telles que l’O.M.C. et le F.M.I. dont elle réclame la réforme et de mener des actions dans le cadre des multinationales pour revivifier le syndicalisme indépendant. Pour cela, « elle doit, nous dit-il, innover ses méthodes de travail et apprendre à négocier avec des employeurs qui agissent selon des stratégies transnationales. Dans ce cas, un syndicaliste tunisien, par exemple, ne peut plus négocier selon des stratégies purement nationales ». Le syndicalisme international serait-il concurrencé par le forum social ou encore par le mouvement altermondialiste qui attirent de plus en plus d’adeptes surtout parmi les jeunes ? « Oui, il est vrai que les jeunes ne sont plus attirés par le syndicalisme mais plutôt par le mouvement associatif sur l’environnement etc…Nous travaillons beaucoup avec les ONG et la société civile. Cette ouverture que nous avons décidée doit se faire dans le respect mutuel de nos fonctions et rôles respectifs. Les syndicats demeurent cependant les seuls  représentants des travailleurs. Donc pas de concurrence mais une complémentarité », indique Guy Ryder.


 

 

ÊTRE INDEPENDANT !!!

Balha Boujadi Quand nos pères et nos grands-pères ont pris les armes pour libérer ce pays des intrus français, ils étaient des romantiques comme Che Guevara, croyant qu’ils allaient laisser aux générations futures un pays libre et souverain. Les fellagas qui ont souffert dans les montagnes la faim et la soif, armés de quelques fusils de chasse attachés par des fils de fer et de sparadrap, les pauvres paysans, des chairs de canons, entassés dans les camions et emmenés à la bataille de Bizerte désarmés contre l’une des armées les plus féroces de l’époque… ces gens-là qui ont donné leur vie et qui se sont sacrifiés depuis des années, ils attendent toujours que leurs idéaux soient reconnus pour que leurs tombes puissent être fermées et pouvoir se reposer en paix et la conscience tranquille. Etre indépendant c’est être libre, alors que tous les tunisiens regardent autour d’eux trois fois avant de dire une chose qui ne soit pas un commentaire sur le  football ou bien sur le beau temps. Etre indépendant c’est être digne, alors que tous les tunisiens ont l’échine courbée et le regard au sol, ils n’osent pas regarder un agent de police ou un simple fonctionnaire aux yeux car ils savent qu’ils n’ont aucun droit et qu’ils peuvent s’attendre de tout si on  tente de lever la voix et de revendiquer un simple petit droit. Etre indépendant c’est être fier de son pays, alors que la risée nationale est une télévision darbouka qui ne fait que de la propagande et une presse aux ordres qui nous bombardent avec des slogans de mauvais goût (aujourd’hui un torchon de la place a titré sa manchette « Ben Ali est le bouclier de la nation », même pas la Pravda aux temps de Staline n’aurait inventé un titre aussi ridicule). Etre indépendant c’est être enraciné dans la terre de nos aïeux, alors que tous les jeunes et moins jeunes de ce pays sont capables de tout faire pour avoir un visa et foutre le camp, s’en aller même pour se faire sauter dans les airs de Bagdad ou d’Afghanistan.  Etre indépendant c’est être citoyen à part entière, alors que chez il y’a des citoyens de 1ère classe qui ont accès à tout et partout, ils ont tous les droit et aucun devoir (les rcdistes, les superflics, les membres des sept familles…), il y’a des citoyens de 2ème classe (les nouveaux riches, les trafiquants, les escrocs, les protégés de la 1ère classe…), il y’a des citoyens de 3ème classe qui n’ont aucun droit sauf celui de bouffer et de forniquer dans le silence absolu et dans l’obscurité totale, il y’a des citoyens de 4ème classe qui n’ont même le droit de bouffer, ils sont là dans les cachots des prisons, dans des cellules funestes, isolés du monde et de la vie et leur unique « crime » est d’avoir pensé différemment de ceux de la 1ère classe. Etre indépendant c’est être confiant en la Justice de son pays, alors que chez nous, parfois on nous vole et on nous escroque, et on préfère plutôt ne pas dénoncer et se vouer à la justice du ciel car on a pas confiance à celle des hommes. Etre indépendant c’est avoir un passeport et franchir la frontière tranquillement, alors que chez nous, le jour où quelqu’un obtient ou renouvelle ce document sans problème se considère une journée historique pour lui et pour sa famille. Etre indépendant c’est participer à la vie politique, associative et syndicale, alors que chez nous la vie politique se résume à applaudir  « le bouclier de la nation »  et faire l’apologie d’un changement qui n’a rien changé sauf les statues ; la vie associative se résume à faire la même chose, et la vie syndicale se limite à faire la même chose. On a maté et enterré la politique dans ce pays ainsi que les associations et le syndicalisme. Etre indépendant c’est être conscient et cultivé, alors que chez nous la conscience se limite à amasser de l’argent et du pouvoir, consommer à la folie et afficher le statut social à travers la vitrine des chariots bondés des paquets sortant d’un hypermarché ou de palais et des voitures de luxe, l’homme vénéré est celui qui soit capable de butter  et d’écraser le maximum des gens… La culture de chez nous est celle de la peur et des esclaves, il n’y a ni liberté de création, ni débats, ni critique, ni littérature, ni journalisme, ni musique (sauf celle des mariages et des cabarets)… Entre la censure de ce système « bouclier » et la censure d’Allah et des fous d’Allah, notre seule et unique source de culture sont les psalmodies religieuses, les télévisions de l’au-delà financées par les polygames  et les chansons de Hedi Habbouba et Samir Loucif (Tous deux sont devenus très à la mode aujourd’hui et les premiers vedette de notre C7 nationale). Etre indépendant c’est respecter les artisans de cet évènement historique, alors que chez nous « le bouclier » de cette nation et ses esclaves ont effacé toute les traces de Bourguiba et des autres héros. Dans son discours du 20 mars, il ne l’a cité qu’une seule fois par accident. Pour célébrer l’anniversaire de l’indépendance notre télévision n’a pas organisé un seul débat comme ces pseudo dossiers sur la guerre de Darfour ou le génocide de Burundi qu’elle confectionne de temps à autre comme si les tunisiens n’ont pas d’autres chats à fouetter. C’est de la l’ingratitude envers l’histoire. Heureusement qu’il y’avait Al-Arabiya qui a préparé un dossier de deux ans d’investigation, et heureusement que l’Egypte de Nasser (pire ennemi de Bourguiba) a élevé un musée spécialement dédié à cet homme exceptionnel, heureusement qu’à Paris le maire a dédié une place qui porte le nom de Bourguiba… Quand on se considère indépendant depuis cinquante ans et ensuite on doit supporter cette humiliation, je pleure deux fois mon père le fellag et je souhaite que nos martyrs puissent nous pardonner car on était une génération des vilains traîtres et des arrivistes. Pourvu que nos enfants sachent faire quelque chose pour que leurs grands-pères puissent  reposer en paix. BALHA BOUJADI, le 21 mars 2007 balhaboujadi@yahoo.es  

 
Jeunes et activités de la société civile :

Désaffection, maux et remèdes…

Les composantes de la société civile multiplient depuis plusieurs mois les «opérations séduction» visant à intéresser les jeunes à la chose publique. Cette frange importante de la société semble toujours récalcitrante. Et pour cause… Tunis — Le Quotidien La troisième consultation de la jeunesse a tiré la sonnette d’alarme. Elle a révélé une très faible participation des jeunes aux activités de la société civile. 83% des sondés disent ne pas adhérer à une structure quelconque. 72,3% parmi les 10.000 garçons et filles âgés de 15 à 29 ans interrogés ne participent pas aux élections ayant trait à la vie politique et sociale en Tunisie. L’enquête réalisée sur le terrain révèle également que le café s’impose comme le principal espace de loisirs (31%) très loin devant les associations, organisateurs et autres clubs. C’est dire que les jeunes éprouvent une désaffection à l’égard de la chose publique. En l’absence de statistiques détaillées, l’observation permet de constater que les partis, les syndicats et autres organisations prennent un coup de vieux. Certaines structures n’arrivent pas à assurer le renouvellement de leurs cadres et, par conséquent, leur pérennité. Une prise de conscience quant à l’importance d’impliquer les jeunes dans les activités de la société civile s’est manifestée depuis quelques mois. L’objectif est d’immuniser la personnalité de cette frange de la société contre les risques de perte de l’identité et de la protéger contre toutes les formes d’extrémisme et de dérives. Une question est désormais sur toutes les lèvres : quelles sont les raisons du désintéressement qu’éprouvent les jeunes vis à vis de l’action politique et associative ? Beaucoup de jeunes pensent que leur «démission» n’est pas choisie. C’est le cas de Adel. B. étudiant en master droit à la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis : «Les coquilles vides ne m’intéressent pas. Aucune idéologie ne m’attire», dit-il, laconique. Et de renchérir : «Après tout, je suis à l’aise comme ça. Je cultive mon propre jardin et m’occupe de mes oignons. A quoi bon donc se casser les pieds en adhérant à une organisation ou à un parti ?». Même son de cloche chez un ex-jeune cadre d’un parti d’opposition qui a préféré garder l’anonymat : «Au bout de cinq ans d’engagement politique, j’ai constaté que le parti n’a aucun programme. Pire encore, le tout-puissant secrétaire général l’a transformé en un bureau de placement. Les jeunes n’y adhèrent que pour trouver un emploi. Avec le temps, on s’est rendu compte que les dirigeants de cette structure, censée encadrer les jeunes et avancer des alternatives, nous disent applaudissez et taisez-vous». Ne supportant plus cette hypocrisie, l’ex-responsable de l’organisation de la jeunesse s’est retiré sans tapage. Discours et méthodes De son côté, Chawki Ben Salem, 32 ans, membre du Bureau politique du Parti de l’Unité populaire, pense que le discours et les méthodes de travail des structures de la société civile sont restées archaïques. «Les jeunes n’acceptent plus de rester de longues heures assis sur une chaise à écouter un discours rébarbatif et ennuyeux sur le socialisme ou encore de lire un tract de plusieurs pages. A leurs yeux, un SMS de dix mots ou un courrier électronique de quelques lignes fait l’affaire. Encore faut-il qu’il colle à leurs préoccupations», indique-t-il. Phobie de l’espace public Les experts estiment que le renouvellement du discours et des méthodes de travail ne suffisent pas pour convaincre les jeunes de participer activement à la vie politique et associative. Le sociologue Mehdi Mabrouk explique la démission des jeunes par un «individualisme hypertrophié et maladif». En d’autres termes, il s’agit d’un repli sur soi poussé à l’extrême. Toujours est-il que ce repli autrement appelé «gestion intime de l’intimité» est une production sociétale. Il résulte essentiellement de la «phobie de l’espace public» monopolisé par l’Etat. Les jeunes qui participent à la chose publique en adhérant à des partis ou des associations le font souvent, selon le sociologue, par pragmatisme d’autant que cette participation leur offre la possibilité d’avoir davantage de relations et d’«enrichir» leur curriculum vitäe. Comment peut-on inciter les jeunes à renoncer à cette passivité à haut risque ? «Il faudra réhabiliter la crédibilité de nos 8000 associations et initier les tout petits aux pratiques démocratiques. C’est ainsi que l’appartenance à une association devient un réflexe», fait remarquer Mahdi Mabrouk. Il s’agit, en somme, de refonder les composantes de la société civile sur des bases plus transparentes et démocratiques.
Walid KHEFIFI
(Source : « Le Quotidien » (quotidien – Tunis), le 22 mars 2007)  

3 questions à…

Ezzeddine Zaâtour, secrétaire général de l’Union générale des étudiants de Tunisie

Quelles sont les raisons du désintéressement qu’éprouvent les jeunes vis à vis de la vie politique et associative ? Ezzeddine Zaâtour : Des facteurs objectifs expliquent en partie ce phénomène. Il s’agit de la déferlante de la globalisation avec son corollaire de marginalisation de l’action associative, syndicale et politique. Les jeunes ne font plus confiance aux structures de la société civile dont l’indépendance est souvent remise en question. D’autre part, la majorité de ces structures n’ont pas modernisé leurs méthodes de travail. Il ne faut pas également oublier que le discours de ces ONG, associations et partis est resté démagogique alors que les jeunes cherchent les solutions concrètes et pragmatiques. Quelles solutions envisager pour atténuer l’ampleur de cette désaffection ? La meilleure solution est de renforcer l’indépendance et la crédibilité des structures. Faut-il se débarrasser totalement de l’aspect idéologique? Le problème ne se situe pas à ce niveau même si les jeunes ne croient pas trop aux idéologies. Il est impératif de se mettre au diapason des nouvelles technologies afin d’être en phase avec les aspirations et les attentes de cette frange de la société. Il faudrait également œuvrer en vue de diffuser la pensée rationnelle et progressiste. Propos recueillis par W.K. (Source : « Le Quotidien » (quotidien – Tunis), le 22 mars 2007)
 


Amnesty flays Israel for keeping foreign spouses out of Occupied Territories

Compiled by Daily Star staff   Amnesty International condemned Israel on Wednesday for barring tens of thousands of foreigners who are married to residents in the Occupied Territories from living with their spouses, describing the measure as « discriminatory and collective punishment. » In a report entitled « Right to Family Life Denied: Foreign spouses of Palestinians barred, » Amnesty said that under the Geneva Conventions, Israel, as an occupying power, is obliged to respect the family rights of Palestinians under its rule.
The Amnesty report rejected Israeli claims that the restrictions are a security necessity and added there has been no documented case in which an individual « within this category has been responsible for or involved in any important security incident. » The report accused Israel of « profound » discrimination against the Palestinians since spouses of Jewish settlers living « illegally » in the Occupied Territories are allowed to enter the Palestinian areas and live there. 
« The restrictions do not target individuals but apply to spouses of Palestinians in general and, therefore, are wholly discriminatory. As such, they may constitute a form of collective punishment against Palestinians » in the Occupied Territories the report added. The report said that Israeli violations of the right to family life have « persisted for decades and worsened over the past six years » affecting at least 120,000 families in 2006 alone.
In the past, foreign spouses were allowed to enter and live in the Occupied Territories by « obtaining a temporary visitor’s visa » pending procedures to obtain a permanent residence permit, which often takes years for the Israeli authorities to issue, the report said. The temporary visa was renewed ever three months by leaving the Occupied Territories and obtaining a new visitor’s visa on re-entering Israel. Following the second Intifada, however, Israel suspended all the « family unification » procedures, blocking the release of residence permits and the renewal of temporary visas.
The new restrictions left foreign nationals with two options, the report said, « remain in the [Occupied Territories] illegally – or leave and be separated » from their families. One such example is Inaya Samara, a 56-year-old US national of Palestinian origin, who had lived in the occupied West Bank town of Ramallah for 31 years with her husband and their two children. « For three decades she had to travel abroad every three months to renew her tourist visa. The family’s repeated attempts to obtain family unification and establish Inaya Samara’s right to reside in the [Occupied Territories] were unsuccessful. On 26 May 2006, after more than 120 trips, she was denied entry when she tried to return home to the [Occupied Territories]. She did not see her family until 23 February 2007 when the Israeli Interior Ministry allowed her a three-month visa. She does not know if it will be renewed. »
Another case is that of Yehya Bassa, a 40-year-old date merchant and resident in the Occupied Territories whose Jordanian wife and two daughters live in Amman. He used to regularly travel to Jordan to see his family and conduct business. According to the report, Bassa’s troubles started four years ago when he refused a request by Shin Bet, Israel’s internal security service, to become an informer. « For the next two years he was not allowed to leave the [Occupied Territories] to visit Jordan. He appealed to the Israeli High Court and was then allowed two visits, » the report said. « Then Israeli security personnel offered to allow him to leave the [Occupied Territories] if he would stay away for four years. He refused. In 2006 he was arrested and placed in administrative detention without charge or trial for six months. »
Following his release, the Israeli authorities said they would allow Bassa to travel to Jordan and return – on condition he stays there for four years. Later Bassa brought an action before the high court to allow his wife and daughters entry to the territories. This has not yet been heard. « Israel’s state prosecutor allowed him to meet his wife and daughters on the Allenby Bridge that spans the Jordan River and forms the border between Israel and Jordan, but for just three hours. » « His elder daughter, Nour, who is a Palestinian ID-holder, was later allowed to join him temporarily inside the West Bank, » while Bassa’s wife and younger daughter are still being refused entry. Following Hamas’ victory in the 2006 elections, Israeli officials imposed new restrictions on spouses from countries for whom advance visas are not required to enter Israel such as the United States and some European countries, the report said. The additional measures also prevented re-entry of foreigners who work in education or economic development to help ease dire economic and humanitarian conditions in the Occupied Territories. Following protests against the restrictions this year, Israel granted short extensions of visas to only 200 foreigners who had been previously refused re-entry.
Amnesty urged the Israeli authorities to resume family unification procedures « in an expeditious and non-discriminatory manner. » The report recommended the urgent creation of a mechanism to process the « backlog of thousands of applications and to re-examine applications that were refused prior to the suspension of the processing of applications. » The report also recommended that Israel ensure that foreign nationals and applicants for family unification are not refused a visa without a clearly stated reason, « so that they may challenge the grounds for rejection. » (Source : « The Daily Star”, (Quotidien- liban), le 22 mars 2007)  

Les détenus de Guantanamo doivent être jugés par une cour fédérale (Amnesty)

AFP, le 22 mars 2007 à 05h01 LONDRES, 22 mars 2007 (AFP) – Amnesty International a appelé jeudi le gouvernement américain à traduire les détenus de Guantanamo devant la justice fédérale ordinaire, sans risque de peine de mort, et d’abandonner l’idée de les juger devant des tribunaux militaires d’exception. « Le gouvernement américain devrait abandonner son projet de commissions militaires et traduire tout détenu de Guantanamo qui serait inculpé devant les tribunaux fédéraux ordinaires, sans recours à la peine de mort », a estimé dans un communiqué l’organisation de défense des droits de l’homme, basée à Londres. L’organisation publie jeudi un rapport intitulé « Justice différée, justice refusée » sur le traitement des prisonniers du camp américain à Cuba, dont les premiers sont arrivés en janvier 2002 après les attentats du 11 septembre 2001. Dans ce rapport, elle réitère sa conviction que les nouvelles´procédures des tribunaux militaires d’exception — la Cour suprême des Etats-Unis a retoqué la première version en 2006– « ne respecteront pas les standards internationaux » en matière de justice. En outre, elle se déclare « profondément inquiète que des détenus risquent d’être exécutés après de tels procès ». Elle dénonce également « l’omniprésente illégalité qui a marqué les cinq dernières années de détention » des prisonniers de Guantanamo. Quelque 350 talibans ou membres présumés d’Al-Qaïda d’une quarantaine de nationalités sont encore détenus à Guantanamo, selon Amnesty, qui appelle la communauté internationale à ne pas fournir d’éléments à l’accusation. La première comparution devant un tribunal d’exception est prévue le 28 mars, selon le Pentagone. Elle concerne l’Australien David Hicks, 31 ans, capturé en décembre 2001 en Afghanistan où il aurait combattu aux côtés des talibans. Selon le Pentagone, 60 à 80 détenus pourraient être traduits devant ces tribunaux, qui vont opérer « dans quelque chose approchant du vide légal » et dans un « univers d’absence de recours judiciaire », a dénoncé Amnesty. « Même si un détenu est acquitté, il pourrait retourner en détention pour une période illimitée en tant que prétendu  +ennemi combattant+ », a-t-elle pointé. Ces tribunaux « ont été ouvertement élaborés pour cadrer avec les pratiques illégales qui les ont précédées », a affirmé Susan Mme Lee, directrice du programme Amérique. « Nous craignons que les tribunaux d’exception ne manquent de l’indépendance nécessaire pour garantir des procès équitables (…) », a-t-elle insisté. Amnesty s’inquiète notamment du cas de 14 personnes, détenues secrètement par la CIA, qui ont été transférées en septembre 2006 à Guantanamo en prévision d’une comparution devant un tribunal d’exception. « Elles n’ont pas encore été inculpées, et n’ont pas eu le droit d’être assistées par un avocat alors même que le gouvernement est en train de constituer un dossier contre elles », a-t-elle déploré. AFP

Tortures de la CIA dans les prisons secrètes

Le CICR ne confirme, ni n’infirme un rapport confidentiel

ATS, le 22 mars 2007 à 10h15 Genève (ats) Des terroristes présumés détenus dans des prisons secrètes de la CIA ont subi des tortures lors de leurs interrogatoires, selon des informations de presse faisant état d’un rapport confidentiel du CICR. L’organisation ne confirme, ni n’infirme. Selon une journaliste de l’Associated Press (AP) basée à Washington, dont l’information est publiée jeudi par plusieurs journaux, le rapport confidentiel du CICR fait état de techniques dégradantes lors des interrogatoires par la CIA de 14 prisonniers détenus au secret et transférés récemment à Guantanamo. Ces techniques comme la privation de sommeil et l’obligation de rester debout, notamment, peuvent être assimilées à des tortures. « Nous ne confirmons pas, ni n’infirmons ces informations », a déclaré la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), interrogée par l’ATS. Elle a rappelé que les rapports de visites des délégués aux prisonniers sont confidentiels. Visites aux détenus Mme Notari précise que les délégués ont bien rendu visite aux 14 prisonniers transférés en septembre des prisons secrètes de la CIA à Guantanamo, dans le cadre de leurs visites régulières sur la base américaine. La dernière a eu lieu au début du mois de mars. « Nous visitons tous les prisonniers à Guantanamo », a affirmé Mme Notari. Elle a souligné que la journaliste de l’AP ne dit pas qu’elle a vu le rapport et d’où elle a tiré ses informations. « Nous ne savons pas qui a parlé à cette journaliste et nous ne commentons pas l’information », a affirmé Mme Notari. Selon des sources américaines s’exprimant sous couvert de l’anonymat, le rapport, qui n’a pas été rendu public, est basé sur des comptes-rendus d’entretiens des délégués du CICR avec les détenus. L’organisation remet régulièrement ses rapports de visites à Guantanamo aux autorités américaines avec ses observations et recommandations. (Source : www.tsr.ch , le 22 mars 2007)  

Une juge se réfère au Coran pour refuser un divorce: l’Allemagne s’indigne

 

AFP, le 22 mars 2007 à 11h09 La révélation mercredi qu’une juge allemande a refusé d’accorder le divorce immédiat à une femme d’origine marocaine battue par son mari au motif que le Coran ne condamne pas ces traitements, faisait l’effet d’une bombe jeudi en Allemagne. « Où vivons-nous en fait? Une juge autorise les coups entre époux… et se réfère au Coran », s’offusque sur une quart de page de sa Une le quotidien le plus lu d’Allemagne, Bild. Le Conseil central des musulmans en Allemagne a immédiatement réagi, estimant que la juge « aurait dû se référer à la Constitution allemande et non au Coran », et a rappelé que, dans l’islam aussi, la violence et les mauvais traitements, quelque soit le sexe, étaient des motifs de divorce. « Au nom du peuple: les coups sont autorisés »: le quotidien de gauche Taz publie pour sa part en première page une partie du verset 34 de la 4e sourate du Coran, et la traduit comme suit: « Si vous craignez que quelque femme se rebelle, alors menacez-la, rejetez-la dans le lit conjugal et battez-la! » D’après des experts du Coran, l’expression « battez-là » est cependant interprêtée de manière différente, plus ou moins littérale, selon les traductions. Un tribunal de Francfort (ouest) a approuvé mercredi un recours déposé par l’avocate de la femme âgée de 26 ans et mère de deux enfants, visant à dessaisir la juge allemande. Un nouveau juge va se saisir de l’affaire. La classe politique allemande toutes couleurs confondues, a désavoué la juge. « Quand le Coran est élevé au-dessus de la loi fondamentale allemande, alors il ne me reste plus qu’à dire: bonne nuit, Allemagne! » s’offusque dans la Bild le secrétaire générale de la CDU, Ronald Pofalla (Union chrétienne-démocrate, au pouvoir au sein de la grande coalition). Ces arguments « sont tellement insupportables qu’ils ne sauraient en aucun cas être pris en considération, même sous le point de vue d’une éventuelle interprétation du droit et de la loi », a fustigé sur le journal en ligne Spiegel le ministre de l’Intérieur de Bavière (sud), Günther Beckstein (CSU, parti frère de la CDU). La loi ici punit l’auteur de tels mauvais traitements et menaces pour +coups et blessures+, a relevé le vice-président du groupe parlementaire des Verts Hans-Christian Ströbele. La victime avait signalé en mai à la police que son mari, également d’origine marocaine, la battait régulièrement et avait menacé de la tuer. Elle avait déposé en octobre une demande de divorce immédiat, estimant qu’il était un danger pour elle, même si le couple était déjà séparé. Mais une juge du tribunal lui avait donné peu d’espoirs que sa demande aboutisse, expliquant dans une lettre que, selon elle, la loi islamique permettait à un homme de battre sa femme. « Il n’est pas inhabituel que l’homme exerce son droit de punir sa femme » au sein des couples arabes, avait notamment écrit la magistrate, ajoutant que le couple s’était marié en 2001 « selon les lois islamiques ». La juge citait également des versets du Coran qui, selon elle, donnaient à un homme le droit de s’estimer atteint dans son honneur si sa femme n’était pas chaste. Elle avait suggéré à la femme d’attendre le délai légal en Allemagne d’un an de séparation, en mai prochain, pour faire une demande de divorce. « La juge considère apparemment que ma cliente n’est pas chaste car elle a adopté le style de vie occidental », a déclaré Me Becker-Rojczyk à l’édition en ligne du magazine Der Spiegel. AFP

ALLEMAGNE

La juge refuse le divorce en se basant sur le Coran

Une magistrate du Tribunal de première instance de Francfort vient d’être rappelée à l’ordre.

MICHEL VERRIER / BERLIN ll y a paraît-il dans le Coran un «droit de correction», institué pour les maris à l’égard de leurs femmes «récalcitrantes»! C’est du moins l’interprétation de la sourate 4,34 que professe Mme R., juge au Tribunal de première instance de Francfort-sur-le-Main! Mais que vient faire un juge allemand dans l’interprétation du livre saint? Eh bien, Madame la juge avait décidé sur cette base, en janvier dernier, qu’il n’y avait par conséquent pas lieu d’accéder à la requête de divorce en urgence déposée par Mme M., 26 ans, deux enfants, d’origine marocaine, menacée de mort par son mari! Monsieur M., Marocain d’origine lui aussi, avait déjà été expulsé du domicile familial pour six mois, par la juge R. pour avoir battu son épouse: des voies de faits constatées par la police en mai 2006. Mais l’exercice par le mari du «droit de correction», légitimé par le Coran selon la juge, ne constituait pas une «cruauté insupportable» telle, qu’elle puisse justifier de surcroît l’interruption de la période probatoire d’un an, imposée en Allemagne aux deux conjoints dans la procédure légale de divorce. Mme M. devra donc prendre quelques mois encore son mal en patience! «Mais, droit de correction, cela signifie tout simplement que l’homme a le droit de frapper sa femme», s’insurge Barbara Becker Rojckzyk, avocate de la plaignante. Et cela au moins jusqu’à la fin de la période probatoire d’un an! «Inimaginable!» Christa Stolle, responsable de l’organisation Terre des femmes s’emporte: «Qu’une juge en Allemagne se réfère au Coran pour rejeter une demande de divorce va au-delà de l’imaginable». La référence aux cultures d’origine des plaignants et accusés n’est pas une exception dans la jurisprudence allemande. Elle a même servi de circonstance atténuante dans certains cas de crimes dits «d’honneur»! Mais cette tradition semblait s’éteindre. Peter Michalzik, éditorialiste du quotidien francfortois Frankfurter Allgemeine Zeitung trouve lui l’affaire d’autant plus incongrue que: «le Coran est affaire d’interprétation et que le livre contredit lui même dans d’autres de ses passages la sourate citée par la juge! Et puis: «il faut rappeler à Madame la juge qu’elle ne siège pas au Tribunal de Francfort en raison de ses compétences dans l’interprétation coranique, mais parce qu’elle a consacré son temps à l’université à étudier les lois allemandes, le code civil et le droit familial»! L’affaire menaçant de tourner au vinaigre, le Tribunal de Francfort a dessaisi hier la juge R. du dossier, pour «partialité». (Source : « 24 Heures » (Quotidien – Suisse), le 22 mars 2007) Lien : http://www.24heures.ch/vqhome/le_journal/mars07/allemagne_220307.edition=ls.html

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